Dépendance sexuelle

Bonjour tout le monde...

Je n'ai pas posté ici depuis août dernier... Et encore, il s'agissait de seulement quelques messages...

Depuis, j'étais "dans la conso" de porno... Internet, tournages personnels avec des prostituées consentantes pour de la video, etc.

En surfant sur le Net, j'ai eu vent d'une Convention américaine des SA (Sexoliques Anonymes) les 11, 12 et 13 janvier à Newark, dans le New Jersey.

Ma compagne et moi nous y sommes rendus. Nous sommes revenus hier. J'ai maintenant un "parrain d'accueil" canadien francophone membre de cette Fraternité.

Que ce soit bien clair : je ne fais aucunement ici, de la publicité pour ce Programme en Douze Etapes, basé sur le Programme des Alcooliques Anonymes !

Je ne sais ce que cette "affiliation" va m'apporter. Simplement, je sais que j'ai réussi à me sortir de l'addiction aux drogues (alcool compris) grace à un Programme en Douze Etapes...

Sur six cents participants environ, ma compagne et moi étions les plus "exotiques", venant de France !

Nous avons été extrêmement bien accueillis. Par des gens qui ont souffert, eux aussi, sous une forme ou une autre, du sexolisme. Ils se décrivent comme des "ivrognes du sexe"... Et c'est bien ce que je suis !

Hier, pratiquement en descendant de l'avion, j'ai balancé pas moins de 212 Go de porno...

Ce week-end je vais continuer. Cleaner mes ordis de fond en comble. Reformater tout ça.

Déjà je me sens un peu soulagé.

Théoriquement, d'après leurs conseils (avisés), je devrais TOTALEMENT CESSER DE ME MASTURBER, même "sans support". D'après eux, c'est ça, le "vrai clean" : des rapports avec ma compagne, et basta.

Ce qui nous taraude, nous travaille de l'intérieur, nous pousse à commettre des "outings", c'est ce qu'ils appellent la LUXURE. Il faut mettre la luxure en échec, en nous... Tel est le challenge...

Je vais essayer dans les semaines qui viennent de METTRE PAR ECRIT toute ma pénible et douloureuse histoire sexuelle, depuis l'enfance jusqu'à aujourd'hui. Un récit de vie. C'est important pour bien réaliser à quel point on a dysfonctionné, depuis longtemps...

Merci de m'avoir lu. Je vous embrasse, et surtout vous souhaite d'être FORTS devant vos démons...

Cro.

Super, on attends ton temoignage avec impatience et puis chapeau bas pour ton courage et ta determination ...bonne continuation mon frere

Cro magnon,

L'écriture sera un support de plus,
impatiente de te lire et je salue ton courage.

Deva.

Tu comptes aller en réunion DASA en France ou bosser avec un psy ? parce qu'un "parrain d'accueil" canadien francophone ne pourra pas se substituer à un travail de nettoyage au quotidien - je ne te parle pas du sevrage, mais de ce que tu mets parallèlement en place et "à la place" de...

Merci pour vos réponses... Oui, je compte aller en réunion DASA... Bien que le mélange dépendants sexuels / dépendants affectifs me laisse perplexe... Je crois avoir compris aux Etats-Unis, que SLAA (Sex and Love Addicts Anonymous, c'est à dire DASA en France), est une entité schismatique née de SA... Idem pour SAA (Sex Addicts Anonymous)... Ce seraient d'anciens de chez SA qui auraient quitté la Fraternité "de base" pour en créer une moins... contraignante... C'est la notion de sobriété qui diffère. Chez SA, on ne peut pas se la jouer "à la carte" : pour être sobre, la seule sexualité admise est la sexualité "normale" (notez les guillemets), avec son partenaire conjugal. Pas d'expérience extra-conjugales, ni de porno, ni de masturbation. Chez SLAA-DASA, ou chez SAA, on dresse la liste de ses comportements "limites", c'est à dire toxiques, et le champ du clean, c'est... ce qui reste... Tout ceci reste à vérifier. C'est ce qu'on m'a dit à Newark chez SA...

Pour te répondre un peu plus précisément, John, ce que je mets en place c'est un travail d'écriture, effectivement, (Première Etape + récit de vie), et également du boulot psychothérapeutique : j'ai commencé des séances d'EMDR il y a 3 mois... (sur les conseils d'un copain bordelais qui en retire les plus grands bénéfices)... Enfin, mon parrain parisien "NA", qui n'est pas insensible à la problématique des sexoliques, consent à prendre le relai de mon parrain canadien, en quelque sorte. C'est à dire à me prodiguer des conseils et du soutien.

hum.. Personnellement, je ne connais que les DASA (je ne sais pas si SA existe en France). On voit bien au regard de témoignages publiés ici (et notamment le mien), que les dépendances affectives et sexuelles ont quand même parfois quelque chose à voir entre elles, et qu'il peut y avoir des manières différentes de compulser et donc de souffrir. C'est vrai que les DASA définissent leur comportements limites (en sachant que cette définition peut aussi évoluer dans le temps), mais à partir de la souffrance qu'ils et elles ne veulent plus endurer. Ce n'est pas une question de contrainte. On ne vient pas en AA ou en DASA pour faire plaisir à d'autres ou respecter des dogmes. L'important est de partager en réunion qu'il est possible de vivre libre et heureux 24 heures à la fois en s'abstenant de tout comportement limite. C'est cela le plus important à mon avis.

Oui oui, je suis d'accord... Je suis à la croisée des chemins : SA ou DASA ? En ce qui me concerne, plus de porno, jamais, ça OK. Mais la masturbation ? Quid ? Oui ? Non ? Dans un premier temps, je la "joue" DASA, je dis "Oui", car je pense que sans porno ce n'est pas (pour moi) un comportement-limite.Si la branlette -même seule, sans support- finit par me faire rechuter au porno, ou me pose des problèmes d'estime... Je SAURAI alors qu'il faudra que j'arrête AUSSI cela.

Et bien pour ce qui me concerne, j'essaie d'être abstinent de masturbation, parce qu'elle me renvoie à mes pratiques de dépendants, devant un écran, ou par le biais de fantasmes divers (de l'homosexualité aux pratiques dégradantes). Pour ce qui me concerne, c'est un comportement limite. Chaque fois que j'ai recommencé à me mastuber, j'ai rechuté. J'essaie de ne concevoir ma sexualité que partagée. Mais, c'est mon chemin.
Bon courage à toi Cro-Magnon.

Le monde est petit, même pour les dépendants. En parlant avec mon parrain SA, il me parle d'un copain vieux routier de SA qui a rencontré un couple de français à une convention aux USA dernièrement, et sur le forum, je tombe sur le message de Cro. Et du support qu'il a trouvé chez un canadien francophone sur place à la convention... petit monde, va ;-) bonne chance à Cro et à tous ceux qui ont décidé de ne plus se prendre en main comme avant.