Dépendance sexuelle

Version complète : Douze mille kilomètres pour me rétablir...
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qui suis-je pour juger ou te donner des conseils cromagnon ?

ceci dit, étant donné que tu poses la question, j'ai un peu le sentiment que ton plan-libertin, pour un porno-dépendant, c'est comme d'aller fumer au milieux d'un dépôt de dynamite ...

j'espère que tu es bon pompier ?

Bien amicalement ;-)

quest
Le dépôt de dynamite n'était en fait qu'un magasin de farces et attrapes, avec des amorces et des pétards à mèche "le Tigre", comme ceux de notre enfance !

Je veux dire par là qu'il n'y a pas eu de "remontées" de pensées tordues, ni rien de bien méchant... Ce fut "bon enfant", nous fîmes l'amour côte à côte (ce qui n'est pas de l'échangisme, à peine du mélangisme)... Ils sont super-sympas, et sont repartis vers 1 heure et demi du mat'...

J'espère qu'on se reverra. Ils habitent non loin de chez nous. La seule chose, pour être très franc, c'est que j'ai eu - comme d'habitude - un peu de mal à bander. Je rêve de situations libertines, je les "mets sur pied" (organisation, etc.), je les déclenche; mais une fois en situation, j'ai du mal à bander... Alors que seul avec ma copine, c'est nickel !!! Vous allez me dire : cré Bon Dieu ! Pourquoi aller chercher des trucs et des machins compliqués si tu as plus de désir lorsque tu es dans une config' "classique" avec ta compagne ?

Oui, je me pose la question...

Et ça fait vingt ans que ça dure !

Merci de m'avoir lu. Je vous souhaite tous et toutes une bonne journée !

"La bandaison, Papa, ça ne se commande pas !" (G. Brassens) :lol:
Tu trouveras des réponses chez éric loonis, en particulier dans son ouvrage "La structure des fantasmes érotiques"

http://www.polycopenligne.com/pages/eloo...index.html

mais pour nouszautres pôvres couillons de dépendants, il vaut mieux commencer par "la gestion hédonique" (tu peux rechercher sur le forum, on a déjà eu des discussions autour de lui)

chacun de ses ouvrages coute moins de 1 euro si tu l'achètes sur son site dans sa version électronique.

allez, cyberkenavo maintenant :lol:
salut cromagnon

ce que tu racontes me rappelle mon expérience person, à l'époque où je vivais en plein mirage. Je fantasmais depuis longtemps sur les clubs échangistes. La première fois que j'ai réellement réalisé ce fantasme, j'ai passé toute la soirée et la nuit à me demander ce que je foutais là, et sans ressentir la MOINDRE excitation sexuelle (en clair, j'ai pas bandé du tout).

Une raison de plus pour se réveiller et arrêter les conneries ;-)

Sur ce, bon courage pour la suite

Quest
Merci John, je ne connaissais pas Loonis !

Merci Quest... C'est vrai qu'on peut se demander ce qu'on cherche vraiment !
48 jours...

Hier soir de retour à Paris j'ai failli rechuter. Je n'avais sans doute jamais été aussi près de la rechute...
Tout près... L'épaisseur d'une feuille de papier de cigarette. Je me voyais déjà en train de remiser mes porte-clés DASA au fond d'un tiroir. En attendant de pouvoir - peut-être - les ressortir un jour.

C'est curieux ce qui se passe dans la tête lorsqu'on est sur le point de rechuter... L'envie se fait si forte, la possibilité de concrétisation si "belle", si réelle, que tout le travail de rétablissement accompli depuis quelques semaines se trouve zappé, comme éloigné, ou disparu aux horizons lointains. L'envie est là, brûlante comme une mauvaise fièvre. Soleil noir occupant tout l'espace, dévorant tout sens critique; magma clapotant dans lequel on a envie de se fondre, peut-être définitivement...

L'envie montait depuis quelques heures. Et puis je me suis retrouvé au pied du mur. "En situation de"...

Je ne veux pas donner de détails sur le sombre projet qui m'animait. D'ailleurs ça n'a aucune importance. Le fait est que j'étais au bord du gouffre. Tout était prêt pour le grand saut...

Et puis je me suis dit "prends ton temps, mec".

Je suis allé me taper une pizza végétarienne car je n'avais pas mangé depuis le matin. Arrosée d'une demi Badoit, la pizz en question.

En attendant qu'on m'apporte le frichti, j'ai lu une page de "Plaidoyer pour le bonheur", de Matthieu Ricard (interprète du dalaï-lama)... Bouquin que j'avais opportunément mis dans ma poche, avant de descendre dîner.

Chapitre dix, sur le désir. Juste une page. Et cette page, qui n'est pourtant pas la quintessence du bouquin, qui n'est juste qu'UNE page sur les 380 de l'ouvrage, m'a permis de ne pas rechuter.

Je suis remonté chez moi, je me suis étendu, et je me suis amusé à feuilleter un vieux Catalogue des Armes et Cycles de Saint-Etienne, édition 1939 ! (vieilles gravures absolument délicieuses, dont certaines en couleurs)...

J'ai donc réussi à ne pas sombrer. Et j'ai toujours mes foutus porte-clés !

Je suis fier de moi. Je me sens un peu plus fort. Je continue de tailler ma route... (hein, cher Quest qui s'inquiétait que je le "lâche" !)

Je n'attribue pas cette petite victoire à Matthieu Ricard, bien sûr. Mais c'est important d'avoir toujours un peu de lectures spirituelles (bien choisies), sous la main, quand on est, comme nous le sommes, SOUMIS à des déferlements inopinés autant que toxiques.

Je vous remercie d'être là. Je vous souhaite de continuer de trouver en vous, et en dehors de vous, des forces, des ressources, qui vous permettent de continuer à repousser les assauts incessants de cette maudite luxure !
mon ami cromagnon

ce que tu racontes là, c'est formidable. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux de te lire, et de voir que tu te libères des chaines de l'ennemi.

Continue ta route, continue à nous montrer le chemin. Je suis très très très fièr de toi mon ami :-)

quest
tu as vu le bus passer, et tu n'es pas monté dedans. Très Bien !
Citation :cette maudite luxure !
tu ne peux mettre toute ton énergie de vie dans le même sac et déclarer "c'est d'la daube !" sans en payer le prix.
pour mémoire, une amie un peu bouddhiste :
"Les cyberdépendants combattent leur désir. Pas de chance, le désir de la pétasse sur un écran n’est que la dégradation de quelque chose de plus haut, car la jouissance sexuelle n’est, de nouveau, qu’une version dégradée de la béatitude produite par l’union de la clarté et de la vacuité. Autrement dit, rejeter le désir, c’est jeter l’échelle qui nous permet de remonter à notre vraie nature. Et ça ne peut pas marcher.
Voilà pourquoi tout le monde tourne en rond. On rejette ce qui nous paraît mauvais. Alors que si nous comprenions que ce qui nous paraît mauvais n’est qu’une version déformée – mais pas tant qu’on le croit – de notre nature, ou de Dieu, tout irait bien mieux."
http://johnwarsen.blog.lemonde.fr/2006/0...nveillanc/
http://johnwarsen.blog.lemonde.fr/2006/0...ssons_n_2/
Désirer, c'est la vie. Faire une fixette sur l'objet du désir, c'est la mort.
Ce que j'aime bien dans l'expression "L'objet du désir" c'est qu'elle fait disparaitre le sujet, comme par hasard.


ah oui sinon j'en connais une bonne sur l'objet du désir :
http://pbfcomics.com/?cid=PBF210-Wishing_Well.gif



Bonne journée à toi
Ah, ça c'est du chouette témoignage. ça vaut le coup d'être lu. Merci de nous le partager. Je suis content pour toi.
Je confirme que quelques mots de spiritualité peuvent être un rocher fort utile pour remonter la pente quand on est au bord de sombrer. Une phrase, une page, quelque fois, ça sauve.
Je retrouve ce message, pour coller sur la place de parking vide de Cro-Magnon (je confonds sans doute harcèlement et sollicitude)
Un lendemain de rechute, Orroz m'avait dit :
"C’est fou le nombre de fois où l’on tourne autour du pot avant de faire sa crotte, hein? Comme si les dépendants avaient tous besoin de reculer le moment de sauter (pas dans le pot!) au maximum. En fait, c’est la peur – de sauter, de rater, de réussir, de tirer un trait sur le passé, de grandir, de... toutes sortes de peurs (et il y en a un paquet) - qui empêche de le faire.

Ce soir j'ai modéré une réunion AA où s'est pointé Bartélémy, qui a fondé il y a 20 ans le groupe où je vais tous les lundis. Sa femme est morte cet après midi d'une longue maladie. Il est venu témoigner de sa reconnaissance pour elle et envers les AA dans leur ensemble. Tout le monde pleurait sauf moi, d'abord je ne connaissais pas sa femme et puis si j'm'étais barré en sucette dans l'émotion, la réunion serait partie à vau l'eau.
Bref.
Le sujet que j'avais choisi sans savoir ni quoi ni caisse c'était "l'acceptation" (de la maladie, qui conditionne le rétablissement ultérieur : "nous avons admis que nous ne pouvions vaincre ...avec les seules ressources personnelles qui nous restaient. Aussi avons-nous accepté que la dépendance envers une puisssance supérieure, ne serait-ce que celle de notre groupe d'abstinents, pouvait accomplir ce qui nous avait été jusque ici impossible. Dès que nous avons pu accepter sans réserve ces deux faits, notre affranchissement de l'obsession avait commencé.)
Il a dit qu'on avait du bol d'avoir une maladie qui se soigne en évitant de boire le premier verre.
Je pense à celle qui se soigne en évitant le premier click.
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