Dépendance sexuelle

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(09-01-2017 11:36)TristeFantôme a écrit : [ -> ]Sur ce plan tes propos raisonnent en moi Clarisse (porter le poids du travail quotidien de la maison, les problèmes de santé qui font peur à Mr alors que nous les traversons dignement, le voir s'éloigner des enfants, les sautes d'humeur, la solitude
TristeFantome,
tu vois, c'était la chute libre au printemps, l affrontement en juin, la séparation évoquée, des efforts, puis rechute ++ en septembre...
Et là, ça semble aller mieux dans sa tête, avec donc traitement antidépresseur, dévoilement du problème d'addiction sexuelle à notre médecin généraliste, et surtout psy pour lui, et sexologue ensemble, tous les 15j.

Et psy pour moi aussi quelques mois.
Les choses s apaisent et il change.

Tu vois, il y a quelques mois seulement, je ne voyais pas comment je pouvais continuer avec lui.
 Trop trahie. 
je ne le voyais plus que comme un salaud, malade, mais salaud quand même, ayant dépassé les limites.

Mais il y a une partie en lui, celui que j ai connu il y a 12 ans, que j ai aimé, et que j aime toujours, et 
je l ai retrouvé en partie depuis quelques mois. ( fin novembre ?  pf...ça ne fait même pas 3 mois, mais que de changements vis à vis de la souffrance que je ressentais alors )

Après, il me reste ce doute en moi...je ne sais pas comment ça tiendra dans le temps, s'il rechutera, s'il ment, si tout cela n'est que poudre aux yeux; si un jour je ne serais pas tentée de lui rendre la monnaie de sa pièce, ou autres.
Tout cela est fragile.
Mais je suis moins en souffrance.

Je te souhaite sincèrement que sa démarche de psy l aide , comme ça a pu aider mon mari.
Ne serait ce que pour lui, et ça découlera sur sa relation avec les enfants, et pour vous deux, que la colère et la souffrance s estompe comme elle s'est estompée dans ma tête pour toi.
Il n y a que le " temps " qui pourra l aider, avec ses thérapies, et je sais combien c'est dur pour la conjointe ce " temps "...combien on n arrive plus à penser à autre chose, combien ça ronge.

Je ne sais pas comment j ai réussi à prendre de la distance. Je n ai pas de conseils à te donner. C'est venu comme ça, petit à petit. 



Pour ce qui est de l EMDR, on avait compris au début que la psy le proposait à toi.

Sais tu par rapport à quel traumatisme elle le propose  à ton mari ? ( tu n'es pas obligée de répondre ici )
J en ai fais 3 séances, suite à un stress post traumatisme du à un "accident"médical ( j ai pas eu une vie simple, pfffffff )

On nous fait revivre la scène traumatique, plein de fois, en très courtes " séquences " et cela aide le cerveau à basculer le " choc " en mémoire " normale " et non plus dans la zone du cerveau réservée aux traumatismes.
Cette méthode a montré son efficacité sur les soldats revenus de zones de guerre choqués traumatisés, qui revivaient sans arrêt la scène traumatique.
Récemment, j ai demandé un rendez vous pour EMDR par rapport aux abus de l enfance : la réponse a été négative : trop ancien trauma.

bon courage à toi

Je crois que...je souffre moins depuis qu'il est " pris en charge " pour son addiction.

Ce n'est plus " notre problème de couple ", mon secret / son secret / son déni / ma faute

C'est devenu officiel " son " problème, son addiction, sa réalité, ma non-responsabilité entière dans le problème.

Il y a eu des mots de posés dessus, il y a eu " diagnostic " et acceptation/reconnaissance de ce " diagnostic" par lui.
Maintenant, il y a des professionnels au courant.
Et des professionnels à l aider.

je ne suis donc plus " seule " avec ça.

Il m a fallu quelques semaines/mois pour me rassurer qu'il avait bien " enclenché " un truc, une démarche. 
Qu'il n allait pas laisser tomber après un premier rendez vous "bidon , pour calmer bobonne et ses menaces de procédures ".

D après ce que tu écris, c'est un peu ce qui se met en place pour vous et dans la tête de ton mari, un démarrage d aide extérieure et surtout des mots mis sur le secret

pensées positives pour toi
Bonjour,

Merci Clarisse pour ton ressenti, je vois que l'on traverse les mêmes étapes.

Oui les choses ont changé par le fait d'en avoir discuté mais concrètement c'est délicat. Je n'ose plus lui demander où il est, avec qui il mange, ce qu'il fait, etc... Sinon il me croit suspicieuse.

Je suis toujours dans la peur et le doute, mais bon, un ami m'a dit "tout passe", alors je laisse passer...

Ce soir c'est son rdv kinésiologue. Je n'en attend rien, c'est pas ce soir que tout va basculer !

Depuis notre discussion il se rapproche de moi, est plus attentionné et me dit qu'il m'aime. J'apprécie mais je reste blessée, méfiante, apeurée, pas prête à y laisser des plumes, encore.
Evidemment il prend ça pour un rejet. Je n'ai pas envie de lui ou je n'ai plus de plaisir. Il comprend mais ça le blesse aussi, il doit prendre ça pour un refus d'amour ou un truc dans le genre. Je lui explique que c'est une période difficile pour moi mais, on est plutôt dans l'impasse.
Nous discutons mais j'ai l'impression de l'enfoncer.

J'aime juste être blottie dans ses bras, j'ai juste envie de ça...

Je ne sais pas trop quelle attitude avoir en fait, surtout qu'il est libre de ses mouvements loin de moi, à chaque instant je pense qu'il est avec une autre, quand on s'appelle je me dit qu'il me ment... Enfin je tombe dans la paranoïa on dirait !!!

Encore 3 semaines avant mon rdv psy, j'aurais bien aimé la voir avant pour évacuer tout ça.
tu peux peut être lui envoyer un message pour demander à avancer le RV ??
Lui dire que là, tu a besoin de déposer tout ça qq part..

(11-01-2017 12:27)TristeFantôme a écrit : [ -> ]il est libre de ses mouvements loin de moi, à chaque instant je pense qu'il est avec une autre, quand on s'appelle je me dit qu'il me ment... Enfin je tombe dans la paranoïa on dirait !!!

j ai été comme ça . A en devenir folle.
Ca s'est calmé, mais c'est tjs un peu là...On n 'efface pas en quelques semaines tout ce qu'on a pu découvrir et lire.

La semaine dernière, il ne répondait pas au tel. J ai tout de suite pensé : il est en ville au resto avec une fille, ou il se masturbe devant son pc, ou il tchat avec des escorts etc
En fait...il me préparait une surprise à la maison, montait un meuble.

On en a parlé à la thérapeute de couple samedi dernier.
ça lui fait moins mal maintenant ces moments où il voit que je doute.
Il y a quelques mois, ça le mettait si mal qu'il ne voyait plus que la séparation comme seule issue envisageable, car il avait perdu ma confiance.

Pouvoir en parler avec une tiers professionnelle nous aide.

Peut être aller en voir une conseillère conjugale vous 2 ? 
chacun sa psy pour parler de sa part perso, et une pour le couple, voir comment avancer, comment vivre avec ce qui s'est passé au niveau du couple ?

après, je ne te cache pas que c'est usant d avoir 2 lieux. Mais on n y aborde pas les mêmes choses.
Bonjour,

Hier mon mari avait rdv avec sa kinésiologue. Il attendait ce rdv pour confirmer - ou non des souvenirs d'abus dont il aurait été victime à l'âge de 6-7 ans et qui remontent.
En fait la kinésiologue l'avait "deviné" et laissait le travail se faire (c'est pour ça qu'il n'avait des rdv que tous les 3 mois). Il est donc ressorti soulagé d'avoir des réponses et des explications à ses actes. Ils vont travailler sur ça maintenant.

Il lui a parlé de sa semaine de méditation, c'est une excellente chose et ils ont programmé un rdv pour analyser ça la semaine suivant son retour.

De mon côté je le vis comme une explication aussi et un espoir puisqu'on sait quoi traiter maintenant mais c'est très difficile aussi à encaisser. Je ne lui demande pas bien sûr mais je vois bien qu'il ne souhaite pas m'en parler. Il dit qu'il y a ça et d'autres choses encore dans son enfance, qu'on abordera un jour quand il sera prêt.

Je comprend mais j'ai maintenant le sentiment d'avoir passé ma vie aux côtés d'un inconnu. J'ai toujours été confiante, sincère et je lui ai tout donné de moi, même bien plus que je n'aurais dû. Et en fait c'était lui le fantôme... pas moi.

J'ai le sentiment d'une vie vide et gâchée, d'avoir trinqué à cause d'autres personnes.
Je me demande si je n'ai été que la branche la moins pourrie à laquelle il pouvait se raccrocher ou si il m'aimait réellement. Comme si notre vie était une erreur et que j'ai été là au mauvais moment au mauvais endroit.
Je sais ça paraît très égoïste et ça devait être pire pour lui toutes ces années.

Pour te répondre Clarisse rdv impossible à avancer avec ma psy, on avait déjà eu du mal à câler ce rdv.
Et oui je veux qu'on fasse une thérapie de couple, il y a encore trop de choses qu'on ne se dit pas pour se protéger l'un et l'autre, c'est ce qu'on a fait pendant 20 ans et qu'on doit arrêter.
Bonjour TristeFantome,
je ne suis pas à la place de ton mari, mais à travers ce que tu écris, je crois que lui aussi se découvre, qu'il découvre une autre personne.
C'est difficile pour toi car ton homme est dans cette phase de transition, je crois que tu ne dois pas le brusquer, il te parlera peut-être un jour de tout cela. Mais, tu n'as rien à voir avec tout cela, tout cela remonte avant votre rencontre.
Les mots que tu utilises sont forts lorsque tu parles de ta vie comme une erreur. Actuellement ta vie est difficile et je trouve que tu (et je pourrais ajouter la même chose pour Clarisse) gères cela avec sérénité et compassion. Tu as une force extraordinaire. Tu peux aussi prendre du temps pour te rappeler les bons moments avec ton mari. La déception actuelle est forte, mais votre vie passée ne reposait pas sur du vide, sur une erreur. Je suis sûr qu'il y a eut des moments beaux entre vous, avec les enfants...
Dans ma relation avec mon ex-compagne, il y avait le dépendance, mais il n'y avait pas que la dépendance. Je ne crois pas que ton mari se résume à sa dépendance, il y a plus, ou du moins il y autre. Il ne s'agit pas de nier cette dépendance, mais de ne pas la laisser prendre toute la place. Il y a eu (et il y a et il y aura) des moments sans la dépendance. Même si c'est difficile, essaie aussi de voir (de revoir) ces moments là. J'ai mis du temps à le comprendre, mais notre vie de dépendant ne se résume pas à la dépendance.

Vous avez beaucoup avancé en quelques semaines, c'est extraordinaire le trajet effectué, vous êtes toujours ensemble, il y a entre vous un lien surement plus fort que la dépendance. Il y a cette volonté de part et d'autre de vouloir s'en sortir. Je n'ai pas réussi à créer ce climat dans mon couple. Je crois (du moins c'est ce que je ressens à la lecture de tes posts) que vous avez réussi à créer ce climat propice à un échange entre vous.

Tu ne changeras pas le passé, tu ne sais pas de quoi le futur sera fait, mais tu sais que tu veux donner une nouvelle chance à ton couple. Vous êtes entrain de poser les briques de cette nouvelle relation. Je suis peut-être optimiste, mais essaie de voir cela comme une nouvelle étape, un nouveau départ.

Merci de partager tout cela avec nous, tu es une personne de valeur et tu peux être fier de tout ce que tu fais !

Bonne journée,

Fabrice
Bonjour Fabrice,
Je suis d'accord avec tes propos,
Oui il se découvre, oui il a l'air d'avoir une bouffée d'oxygène depuis ce rdv,
je ne le brusque pas et ne lui demande rien, je me sens simplement à l'écart, je sais qu'il rentre dans plusieurs semaines difficiles de travail sur lui,
Oui je suis forte, j'encaisse depuis toujours, mais j'en crève d'être forte pour les autres. Personne n'est fort pour moi...

Encore pas un bon jour toute seule à faire les corvées de la maison et cogiter, ressasser, pleurer...

Oui il faut que j'essaie de penser aux bons moments, le problème c'est qu'ils sonnent faux. Il donne tellement bien le change en public, il a mal vécu la naissance de nos enfants et n'a pas su trouver sa place de père. Il m'aime mais il me trompe et me ment depuis 10 ans, malgré lui mais quand même, où est l'amour dans tout ça ?

Oui lui a avancé, c'est bien. Moi je recule et je ne sais plus  où j'en suis, une vie de lutte et de combat pour être un peu aimée, est-ce normal ??

Trop de souffrance, il me faut du temps...
Salut TristeFantôme,

Même si cela ne semble pas évident pour toi actuellement, essaie de prendre un peu de temps pour faire des choses qui te font plaisir, des choses que tu aimes faire.

Ce n'est pas parce qu'il a un problème de dépendance qu'il ne peut pas participer aux tâches ménagères... il n'y a pas de lien. Si j'ai bien suivi, il est souvent en déplacement, mais le W.E. il peut lui aussi contribuer. Ce n'est pas à toi de tout faire... Les temps ont changé. Je crois que cela peut faire partie d'une discussion sans aucun lien avec vos problèmes actuels.

Tu peux lui exprimer clairement ce que tu fais pour les tâches ménagères... soit très précise en terme de temps... lui exprimer ton besoin d'avoir un peu de repos. Il doit pouvoir entendre cela... non ?

Je te souhaite une belle semaine.

Prends soin de toi,

Fabrice
Bonjour à tous,

J'ai eu besoin d'un peu de recul, d'essayer de ne plus me plonger dans l'univers de la dépendance en lisant tous ces posts. Parfois ils donnent de l'espoir et parfois ils le détruisent...

Les effets bénéfiques de notre discussion sont toujours là, enfin je pense. Il m'a dit qu'il se tenait à l'écart au boulot pour ne plus avoir de pulsion.
Evidemment puisqu'il a changé son code de portable je ne sais pas si je dois le croire.

Depuis 5 jours il est coupé du monde dans un centre de méditation, un stage très difficile apparemment (aucune communication : pas de portable, aucune parole pendant 10 jours et des conditions de vie plutôt austères...).
Je me rends compte que je m'inquiète pour lui mais il ne me manque pas vraiment...
Je me sens plutôt plus libre, pas d'anxiété sur ce qu'il fait ou ressens. Je ne l'imagine pas en plan drague ou pire... Pas d'appels dans la journée ou l'on a rien à se dire, pas d'angoisse quand il rentre le week-end sur ce que j'ai eu le temps de faire ou non, sur ce que je vais porter, qui plaira ou non, sur le faux sourire qu'il faudra afficher, etc....

En réalisant tout ça je me dis que je ne suis vraiment pas heureuse dans les conditions de notre couple. Mais j'ai peur de le perdre, et d'assumer une séparation, de détruire notre famille et de le détruire lui...
J'ai peur de me retrouver comme ma mère, passer une vie soumis, malheureuse et sans amour si je reste.

Et puis surtout je lis dans beaucoup de posts que la dépendance est là pour toujours, pour la vaincre il faut l'endormir.
Alors, nous les co-dep, est-on condamnés à craindre son réveil ???

Y-a-t-il des co-dep qui ont retrouvé une confiance totale et une vie épanouie après un sevrage réussi ?

Finalement je suis toujours paumée, mes pensées partent dans tous les sens...
Je vois ma psy après-demain, ça me fera peut-être du bien.

Bonne journée à vous.

Freeman

Bonsoir TristeFantôme

Dans ton dernier post, tu as pointé le doigt sur une chose très importante.
eh oui une dépendance est ancrée en nous pour toujours. Une fois que l'on l'admet, on y voit plus clair.
Ensuite le travail sur soi est de plus la réactiver. C'est comme ça, je ne pense pas qu'il y est un autre schéma.

Un ex alcoolique prend un risque de boire ne serait ce qu'un verre. Idem pour la drogue, le sexe, le tabac, le jeu ect ect ect.
Cependant, la vie d'un autre coté nous permet de quitter la prison de nos addictions, à la seule condition de ne jamais les réactiver.
Certes, c'est un cadeau empoisonné, mais un beau cadeau quand même de reprendre nos vies en mains.

Je te souhaite du courage et de trouver une solution pour toi et ton mari.

Freeman.
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