Dépendance sexuelle

Version complète : Outils et Aide au sevrage ?
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Bonjour à tous,

Dépendant depuis au moins 25 ans, j'ai pris conscience de mon problème il y a 2 ans, date de mon inscription sur le forum. Depuis 2 ans, j'oscille entre périodes de sevrage (la plus longue a duré 6 mois) et périodes de rechute (la plus longue a duré 4 mois).

Là, j'en suis à un mois de sevrage. Mon problème, c'est qu'au bout de ces 2 ans, je suis toujours aussi dépendant. je ne sens aucune amélioration, je reste ultra vulnérable.

Avant j'étais accroc au porno, ce qui me suffisait. mais là, je vois bien que le porno a tendance progressivement à ne plus me satisfaire et je commence à être attiré par les salons de massage naturistes et les escorts.

En synthèse, voici le bilan de ces 2 ans de prise de conscience :

Le positif :
- J'ai pris conscience de mon problème
- J'arrive à effectuer de vraies périodes de sevrage. En général, je tiens un mois hyper facilement, sans manque, alors qu'avant je ne tenais pas 3 jours. mais au bout d'un mois, ça devient intenable et c'est là que je chute. Là, par exemple, je suis au bord de l'implosion
- Même si je rechute, je pars du principe que je suis en sevrage et donc je recommence ensuite mes périodes d'abstinence et n'ai pas l'intention de laisser tomber, car j'ai pris conscience que j'ai un problème grave 
- J'ai envie de m'en sortir

Le négatif :
- Je n'en suis pas encore sorti et suis toujours aussi fragile
- Mes fantasmes commencent à me faire peur. Je vois bien qu'avant, le porno était suffisant et que maintenant, il commence à m'en falloir plus avec une attirance pour le "réel", alors que je me suis toujours senti à l'abri de ça. Du coup, ça me fait vraiment flipper. Je précise que je suis marié à une très belle femme que j'aime bien plus que ce que j'imagine, qui aime le sexe et nous avons 2 beaux enfants. Je sais que si je passe à l'acte (aller vers les massages ou escorts), ma vie va exploser, c'est sur et certain : divorce, explosion sociale, etc. Je ne m'en remettrai pas et je pense que ça me mènera au suicide.

En synthèse, il faut que je m'en sorte, mais je n'arrête pas de lire que seul et sans aide, c'est impossible. Le problème, c'est que je ne peux pas consulter de psy : ma femme s'en rendrait compte (ce qui est totalement exclus) et mon boulot ne me le permet pas. Je n'ai en plus pas les moyens de le faire. Donc je ne consulterai pas, quoi qu'il arrive !

Ma question est donc la suivante : connaissez-vous des solutions d'aide (idéalement en ligne, type tchat ou autre), qui permette d'avoir une aide réelle et suffisante, tout en étant anonyme et idéalement gratuite ?

Merci de m'avoir lu.

JeanB
Salut JeanB,

je ne reviens pas sur le psychiatre, même si je pense que c'est une aide non négligeable. Il est possible de dire à ta femme que tu ne vas pas très bien, que tu en as parlé à ton docteur et qui te conseille d'aller voir un psychiatre. Pas nécessaire de lui raconter la vérité, tu peux lui dire que tu ressens un mal-être, que cela dure depuis longtemps, que cela n'a rien à voir avec votre couple... Pour le coût, si tu passes par ton docteur traitant, la visite chez le psychiatre est remboursée par la sécu et la mutuelle (si il/elle est conventionnée sans dépassement d'honoraire).

Pour les solutions en ligne, à vérifier sur les sites DASA (dépendant affectif et sexuel anonyme), il me semble qu'il y a des séances par téléphone. En bas de la page du site réunion DASA (http://www.dasafrance.fr/index.php/les-reunions)

Description :Réunion le mardi de 12h30 à 13h30Réunion le jeudi de 12h30 à 13h30Réunion le samedi de 11h00 à 12h30 Ces réunions sont fermées aux non dépendants affectifs et sexuels.


Dans mon cas, et je pense que Jan pourra dire la même chose, la méditation de pleine conscience peut être une solution pour gérer les rechutes. Par exemple, au CHU d'Angers, elle est utilisé dans la gestion de la rechute des alcooliques. 
Pour te familiariser avec la méditation de pleine conscience, il y a de très bon livre (John Kabat-Zinn ou Christophe André, des éléments sur le WIKI). Dans mon cas, j'ai suivi un cycle de 8 semaines (3h / semaines) mis en place par des instructeurs (cycle MBSR). Je pense qu'il faut parler de ton problème avec l'instructeur au moment de ton inscription. Il pourra alors proposer un programme un peu plus adapté (c'est ce qu'avait fait la personne qui animait les séances, et cela en toute discrétion...).

Voici quelques pistes, je laisse les autres répondent... Je me suis beaucoup posé la question sur l'hypnose. Mais je n'ai jamais essayé...

Bon courage et surtout n'hésite pas à revenir ici plutôt que d'aller sur du porno. 

Au plaisir de te lire,

Fabrice
Bonsoir JeanB!

Je te lis avec émotion! Je perçois ton parcours, ta bataille... et la force de la dépendance qui demande toujours plus... je vois ton désarroi!
Tu ne veux pas risquer l'harmonie et l'équilibre de ton couple, c'est légitime! Donc tu feras tout ce qu'il faut pour ne pas le risquer!
Chacun ici te soutiendra à ce point!

Tu trouveras les solutions en toi. Bien entendu je soutiens Fabrice quand il dit que la méditation de pleine conscience est un excellent moyen d'avancer: Je suis moi-même sex addict depuis 25 ans. J'ai fait des thérapies dans les années 90 et là je revois un psy depuis 5 ans... Mais c'est en associant le travail auprès du psy aux échanges réguliers ici sur le forum (je me livre, mais j'essaie surtout de soutenir les autres ici) ET à la méditation que j'ai réussi pour la première fois de décrocher de ma dépendance. Alors qu'avant tenir quelques jours était pour moi quasi impossible, là j'en suis à plus de deux mois!

Maintenant, face à ton parcours je ne peux pas avancer mon décrochage comme exemplaire. Sur la durée tu as été plus performant que moi! Mais je soutiens Fabrice dans son conseil pour toi d'essayer la méditation! Elle a été déterminante pour moi! Il n'y a rien de "gourouisant" dans celle de la pleine conscience (cette crainte me rebutait aussi au début). Il faut se rendre disponible et prendre ce qu'il y a à prendre!

Je te souhaite plein de bonnes chose et du courage!
Reviens nous écrire ici!

Jan
Bonjour à vous 2,
Merci beaucoup pour vos réponses rapides qui, en plus d'être réconfortants, sont concrètes !
Je vais donc me renseigner sur la méditation, bien qu'étant qqn d'assez speed, j'ai un doute sur ma capacité à y arriver. Mais bon...
Sinon, je me demande si je ne vais pas essayer une réunion DASA à al rentrée. En espérant que ce soit anonyme... Fabrice, j'ai suivi ton lien sur le sujet, mais je ne trouve pas de numéro de tel. A mon avis, la seule possibilité de recevoir une aide est d'y aller physiquement. Malheureusement...
Merci encore de votre soutien,
JeanB
Bonjour JeanB,
je voulais t'envoyer un message en privé, mais je remarque que tu as désactivé cette fonction. Je ne savais pas que l'on pouvait faire.
Pour les DASA, je pense que tu peux avoir l'info, en contactant la structure nationale.  Je vais voir si je peux trouver cette info.
Bonne journée,
Fabrice
Juste un petit mot au passage pour t'encourager à poursuivre dans la logique que tu as mise en place!

A l'occasion parles-nous un peu de toi...!

Pour la méditation, justement, c'est un moyen de maîtriser ces "côtés speede" que nous pouvons tous avoir. Cette énergie du speede est peut-être justement liée aux raisons qui nous ont poussé dans la dépendance...

Bon courage et à très vite!

Jan
Un grand merci à Mondon !
Voici donc comment prendre contact avec DASA pour les réunions téléphoniques:
Pour les reunions tel sur le site il y a moyen d'écrire aux personnes qui s'occupent des reunions tel. Au moins par un formulaire en cliquant qur l'icône "message" a la ligne des numéros tel. On lui repondra dans les qqs jours je suppose.


Fabrice
Bonsoir à tous,

Tout d abord, merci à tous pour vos réponses et pardon de ne pas répondre avec beaucoup de réactivité. Je n'ai pa grand chose a dire pour ma défense si ce n'est que le moral n'est pas au top et que j'ai du mal à parler.

Pour l'instant, je continue à tenir : mon compteur indique 47 jours. C'est vraiment bien, je suis content, mais pour être honnête, je suis aussi motivé que... vulnérable.

Je pense que je suis vraiment en train de prendre conscience de la nécessité que j'ai à décrocher pour de bon, mais cette prise de conscience est très très lente et ultra fragile;

Je n'ai vraiment pas envie de chuter mais je sais que ça peut m'arriver n'importe quand. Dans 10 minutes, dans une heure, demain matin, dans une semaine... Bref, je suis toujours aussi vulnérable.

Je voudrais vous faire part d'un truc tout con, mais qui me hante et j'aimerais savoir si vous rencontrer le même problèmes et si oui, comment vous le gérez.

Voilà 25 ans au moins que je suis dépendant avec habitude de me mastruber, et donc d"éjaculer tous les jours. C'est donc devenu une habitude quasi physiologique pour le corps qui ne "stocke" jamais et a l'habitude d'être vidangé en permanence.

or, qui dit sevrage dit zéro porn et zéro masturbation, donc zéro éjaculation hors rapports sexuels normaux. Je m'y astreins donc mais du coup, les seuls moments de "vidange" (pardon de parler comme ça, mais c'est vraiment le terme...) sont quand on fait l'amour avec ma femme.

Mais Madame, si elle aime le sexe, n'en est pas non plus dingue et entre ses envies et ses cycles, on fait l'amour au mieux toutes les semaines et au pire toutes les 3 ou 4 semaines. problème, je suis absolument incapable de tenir, physiologiquement parlant, plus de 7 à 14 jours maximum. A un moment donné, je ressens physiquement un trop plein et j'ai des douleurs au bas ventre qui ne font qu'empirer jusqu'à "la libération".

Du coup, je me mets à appréhender que ça arrive, je me fixe donc là-dessus, je deviens irritable, ce qui ne motive pas ma femme.

Il y a 15 jours, c'était tellement intenable que j'ai dû me soulager moi-même (sans porno, en fantasmant sur ma femme). c'était limite un geste médical mais ce n'est pas une excuse non plus côté sevrage (je n'ai pour autant pas remis mon compteur à zéro).

Je ne sais vraiment pas comment gérer ce problème et je voulais savoir si d'autres parmi vous y sont confrontés. Si oui, comment faites-vous ? Autre question que je me pose : mais comment font les prêtres ???

Merci encore de m'avoir lu.

jean
Jean!
 
Je suis dépendant du sex depuis plus de 25 ans.
 
Je suis en sevrage depuis presque 3 mois et je vis effectivement comme un prêtre! Plus aucun rapport sexuel, ni avec des amants ou des « plans », ni avec mon mec, pas de porno ni de masturbation. Je n’ai même pas eu d’éjaculation nocturne, alors que c’est une chose que je  désirais quand même un peu, car je pensais que mon corps allait un jour se révéler à moi !
Mais : Non !
Rien du tout !
Penser comme ça c’est de penser dans la logique de la dépendance !
 
Mais on peut vivre hors toute logique de sex !
Cela est possible! Et je n'y croyais au moins aussi peu que tu le fais!
 
J'ai eu ces mêmes sensations de manque que tu décris. Mais aujourd'hui je peux affirmer avec certitude: La dépendance n'est pas un phénomène physiologique ou corporel. Elle est dans nos têtes ! Les sensations de manque se produisent ici ! Il n'y a pas de "trop plein" dans le corps! Nos couilles ne sont pas comme notre intestin ou notre vessie! C'est une erreur de penser qu’on doit les « vidanger », et je précise : J'ai pensé ainsi!!
 
Nous sommes dans un conditionnement qui nous fait croire que la sexualité est quelque chose qui doit forcément nous définir. On est d'accord que depuis l'adolescence on nous inculque qu'un gars qui n'as pas de sexualité est un ringard... c'est comme le cowboy dans les pubs américaines pour les clopes: Si tu ne fumes pas t'es pas "cool". Quitte à choper le cancer du poumon (j'ai aussi été fumeur et j'ai arrêté il y a 11 ans et demi).
 
Pour moi le début de la fin de ma dépendance a donc été une soirée où j’ai senti que ce vers quoi la dépendance m’amenait n’avait plus rien à voir avec ce que je désire au plus profond de moi pour ma vie ! Quelque chose dans ma vie a probablement toujours eu peur d’aller vers ce que je pensais au bout du compte être essentiel pour moi, peut-être de peur d’être ringard !
 
Le sex n’a tout simplement pas besoin d’être le point central dans nos vies ! C’est ça qu’il faut accepter et chasser l’idée que sans sex nous ne sommes plus personne (de cool ou « d’affirmé » !) Ainsi, on accepte que faire l’amour à sa femme c’est lui prouver son amour (justement ! la langue française le dit bien !) et non se « vider les couilles » comme (pardon pour la vulgarité) « chier ou pisser dans un chiotte ». Aussi longtemps que nous ne nous cessons cette perception je crois que nous sommes dans un faux rapport avec la sexualité en nous.
 
Ta femme sens peut-être que tu es avant tout dans « un besoin » de faire l’amour et non « une envie », et encore moins dans l’envie avant tout « de lui faire l’amour » pour lui prouver ton amour …
 
Qu’est-ce qu’est la sexualité pour toi justement avant tout ?
Devant tes meilleurs potes, ou ceux à qui tu aimerais plaire, pourrais- tu affirmer que la sexualité est avant tout un acte pour prouver son amour pour quelqu’un, et non, qu’on est quelqu’un ?
 
Jan
Merci Jan pour ton éclairage, qui montre que ce n'est donc pas une fatalité. De ce que je comprends, à moi donc de prendre du recul et de la hauteur par rapport au besoin "physiologique" de "se vider" dont on aurait besoin.

Par contre, question très terre à terre, du n'as pas de douleur dans les c. ou le bas ventre ? Si oui, comment le gères tu ? Car c'est pour moi un réel problème que seule l'éjaculation solutionne.

Merci,

Jean
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