Voilà ce que j'écrivais sur ce fil au mois d'avril il y a quelque temps à propos du sevrage de mon époux.
Citation :Luline a écrit:
A ce jour, je n'y crois pas vraiment, le témoignage des dépendants m'a beaucoup appris...la rechute est possible, sinon probable...Une nouvelle fois, mon époux a reconnu qu'il s'était très mal conduit envers moi, qu'il m'avait beaucoup menti, une nouvelle fois,il m'en a demandé pardon, a promis de tout cesser...mais il n'a jamais reconnu avoir été dépendant. D'ailleurs je n'ai pas évoqué cet aspect avec lui.
Un peu plus tard, je vous faisais part de mes doutes.
Et nous y voilà. Mon époux a rechuté. C'était possible, c'était probable, malgré ses promesses, malgré ses dé-inscriptions ostentatoires, malgré son amour pour moi. Il s'est réinscrit sur ses sites et a repris ses tchats avec les mêmes filles.
J'ai décidé de ne plus pardonner. Jusqu'alors, j'avais été trop bonne, trop c**ne. J'avais redoublé de tendresse, je lui avais redonné ma confiance pensant l'aider.
Non, mon gars, cette fois je ne te pardonne plus. Je te retire ma confiance.
Comme j'avais prévu ce scénario, j'ai pu garder le calme suffisant pour le lui dire.
Ce qui m'a tout de même surpris, c'est la persistance de ses dénégations, les salades qu'il m'a racontées pour justifier ce que j'ai à nouveau découvert, c'est à dire la trace de ses ré-inscriptions, les messages avec l'heure et la date. Et toujours l'alibi "tout ça c'est des vieux trucs qui traînent, réactivés automatiquement".
Trucs pourtant tout chauds, tout frais pondus du mois de mai.
Je n'accepte plus de vivre avec un esclave, tu te soignes, mon gars, tu vois quelqu'un, un psychothérapeute, un conseiller spirituel.
Monsieur ne veut pas. Il se sent assez fort pour s'en sortir sans aide.
Dans ce cas, je me barre. Mais comment à mon âge me refaire ailleurs une nouvelle vie ?
Je me barrerai donc tout en restant. Mais plus de câlins. Marre de prêter mon corps quand monsieur pense à d'autres.
Dix jours passent...
Cette résolution, il a du mal à l'encaisser ; monsieur est très demandeur.
Et la situation se gâte. Monsieur fait son sac pour partir comme un clochard. Je menace de me jeter par la fenêtre. Monsieur me baffe violemment en me projetant sur les étagères.
Et puis il se met à écrire frénétiquement devant moi. Je ne vois pas quoi, je n’ai plus mes lunettes. Je ne réagis plus.
Il m’apprend qu’il est en train de démissionner de toutes les activités intéressantes qu’il mène et pour lesquelles j’ai de l’admiration.
Comme je ne réagis toujours pas, étonné, il me parle doucement, reconnait ses torts, s’excuse de sa violence, de ses mensonges, mais m’accuse de fouiller son ordinateur.
C’est faux, je n’ai rien fouillé, tout m’a explosé à la figure. Nos ordinateurs sont en réseau.
Il a l’air de plus en plus mal. Il reconnait enfin l’étendu des dégâts. Mais persiste à penser qu’il s’en sortira sans aide, par sa volonté.
Je le crois. Il a pu se sortir du tabac d’un coup. J’ai à nouveau confiance. J’aime mon homme.
Je crois que cette fois, c’est la bonne.