Bon, c'est l'heure des comptes.
Six mois aujourd'hui sans tripotage mais toujours les mêmes idées en tête, toujours les mêmes envies.

Qu'est-ce que je dois en déduire ? Il faut bien un an et demi pour s'en sortir, et je n'en suis qu'au tiers, mais alors, est-ce qu'il y a des plus anciens pour me rassurer (ou alors me dire qu'il faut que je fasse autrement car ça devrait aller mieux) ?

Le mal sera toujours en nous ? On restera éternellement au bord d'un précipice, à devoir prendre un maximum de précautions pour ne pas y retomber au moindre faux pas ?

Ou alors je me fais des idées à penser qu'un homme puisse être totalement hors de toutes pulsions sexuelle ? Un ange, quoi... sans désirs, sans attraits, détaché de toute chose ayant attrait au sexe ?


Une question. quand une envie devient insupportable, faut-il l'assouvir pour avoir la paix ou chercher à la refouler éternellement ?
Vous allez me dire, ça dépend de l'envie... Je me demande surtout s'il n'y a pas là un risque aigû de surenchère, comme la première cigarette ?

En attendant je m'accroche, mais je n'ai pas du tout l'impression d'aller mieux en dehors du fait que je n'ai plus toutes ces pratiques à me reprocher.

Bonjour Polo

Bravo, tout de même pour tes six mois...
Moi, au bout de deux, j'en suis un peu au même point. Plus de branlette, mais j'ai toujours l'impression d'être sur le fil du rasoir.
Je crois qu'il faut travailler sur la "transformation de soi", et 18 mois ce n'est pas de trop !

Bon courage, Nicolas

n'oublions pas que c'est comme si nous voulions changer le cours d'une rivière souterraine qui passe sous notre maison : pour changer vraiment il ne suffit pas d'avoir renoncé à se jeter dedans tout habillé ;-(
si vous n'avez pas la joie d'être déjà dans un programme de 12 étapes, pourquoi n'iriez-vous pas consulter un psychologue, ou entrer dans une "pratique" (yoga, qi gong...) dont les bénéfices ne sont plus à vanter ?

Salut Polo,

Je suis, moi aussi, régulièrement "appelé" par ces pulsions, ces envies de retourner gouter au sexe facile. La question n'est pas dans le refoulement à mon avis, mais dans l'acceptation de nos défauts. Aujourd'hui, je les vois venir, mais la grande différence c'est que je ne les laisse plus s'arrêter. L'envie de retourner sur le cyber porno, ou alors d'aller me payer un bon moment dans des lieux que j'ai fréquenté, je sais que du jour au lendemain, cela ne peut pas disparaitre. Je me suis construit avec ça, j'ai faconné mon esprit avec ces pratiques. Il ne faut pas que je m'étonne, donc, qu'elles demeurent présentes. Ceci étant, accepter ne veut pas dire se résigner. Cela veut dire se voir tel qu'on est, tout en essayant de se changer, de mettre autre chose à la place des pulsions, et envies. Pour ma part, c'est penser à la beauté d'un texte, ou de ce qui m'entoure, dire "je t'aime", même je suis seul, plutot que de penser à "baiser". C'est partir me balader. Je ne lutte pas contre mes pulsions, je leur dit que j'ai autre chose à faire. Tout cela nous fait évoluer. C'est peut-être subtil, on ne s'en rend peut-être pas bien compte. Et pourtant, plus on avance dans l'abstinence, plus on progresse, je pense. Peut-être qu'effectivement, que tu as besoin que qqun t'accompagne pour te le faire percevoir. Chez les AA, j'ai un parrain qui me donne un coup de main, de ce point de vue. Je vois aussi un psy chaque semaine.

Bon courage à toi, Polo.

Merci Nicolas, John et Bruno.

Je pense, je réfléchis, je cherche, trop peut-être après une solution miracle. Vous lire me fais du bien, me replace les pieds sur terre, et c'est réconfortant.

Est-ce que je paye maintenant un début de sevrage "trop" facile ? Peu impporte maintenant, je ne veux pas retomber au fond du trou, et effectivement il y a tant de choses plus valorisantes, plus intéressantes ou tout simplement plus belles à faire de sa vie.

Merci pour vos commentaires, je reste patient, et un jour à la fois on verra.

Oui, c'est certain que vouloir en sortir tout seul n'est pas évident, mais j'aimerais autant le rester. Et puis je ne suis pas seul, vous êtes tous là :-)

La vague est passée, je vais mieux, il y aura encore des coups durs mais j'ai tenu bon et je compte bien continuer comme ça tant que ça marche.

en revanche il serait certainement bon de me trtouver une activité sportive ou "spirituelle" pour me lessiver le corps et l'esprit, je dormirais certainement mieux !

Merci Marco, et bon courage à toi aussi, ça viendra pour toi aussi, et même que ça passe plus vite quand on ne compte pas.

Je ne vis pas seul, et comme tu l'imagines très bien je suis déchiré entre tout révéler au risque de tout perdre et garder le secret - ce que j'ai choisi - au prix d'une conscience tourmentée.

Maintenant la vague est passée, je vais mieux. J'ai enfin admis qu'il faudrait bien plus de temps que je l'avais initialement imaginé, j'ai retrouvé la foi, même si les idées sont confuses, et c'est un garde-fou sans faille.

Je n'envisage pas le psy, je n'affectionne pas ces gens là, je n'ai pas non plus beaucoup de temps à consacrer pour ça et sans avoir à me justifier.

J'ai compris bien des choses. Je n'ai pas rechuté depuis mon grand déballage sur le forum d'Orroz, je me croyais faiblement dépendant, peu intoxiqué de pornographie. Grave erreur, il m'aura fallu six mois pour admettre que j'étais aussi malade que tout le monde ici, ni plus ni moins, simplement à ma façon ; et que le sevrage serait long.

Courage Marco, même si ton rendez-vous n'est pas à la hauteur de tes espoirs, c'est toi le patron et pas la bête en toi. Bon courage.