Dépendance sexuelle

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Bonsoir à tous,

J'ai 21 ans et je suis (j'étais !) dépendant à la cyberpornographie, j'ai commencé il y a quatre ans. L'histoire qui me mène ici vous la connaissez tous, pas la peine de la raconter. J'ai pris conscience de mon problème il y a de ça 6 mois. Après quelques tentatives avortées de sevrages (jusqu'à 5 jours) je me suis décidé à me lancer pour de bon, le 2 novembre 2009.

Je souhaite partager ici mes craintes, mes questionnement et … mes succès !

Commençons !

Je suis à Brest depuis septembre pour mes études. Je me retrouve donc loin de la femme avec laquelle je suis depuis deux ans et demi, et avec laquelle j'ai envie de construire ma vie. C'est un peu pour elle (dont l'anniversaire est aussi en novembre) que je souhaite briser ces chaînes qui me pèsent : une sorte de cadeau d'anniversaire en somme. Un cadeau secret car elle ne sait rien de ma dépendance.

Depuis le début de mon sevrage, je suis dans un léger état de dépression : mou, décalé par rapport au monde qui m'entoure etc. Etat aggravé par cette nouvelle ville dans laquelle je ne me sens pas à mon aise. Je pense donc de plus en plus à mon amie, elle me manque énormément, et j'en viens à passer du temps, le soir, à ne penser qu'au moment où je la reverrai. Cet effet de mon sevrage m'inquiète. J'ai par le passé commis des erreurs avec une fille que j'aimais par excès de jalousie et volonté absolue de plaire ; je ne veux pas les reproduire. J'ai l'impression de m'y précipiter. Peut être cherche-je en elle une forme de soutien ? J'ai peur.

Par conséquent, je m'interroge sur la nécessité de consulter un psychothérapeute qui puisse m'aider à assumer mon épreuve et à relativiser mes dépressions passagères.

Je m'interroge aussi sur la masturbation. Au cours de l'année, je passerai de nombreuses périodes de 3 semaines sans la voir. Serait-ce bénéfique ? Je ne sais pas répondre à cette question. Quoiqu'il en soit, et malgré le vide qui m'accable, je suis fier de chaque jour passé. Merci !

Bravo ! tu t'exprimes clairement, et le jeu en vaut largement la chandelle.Un psy, oui.  Tout seul c'est trop dur, et les peurs n'empèchent pas le danger, lol. J'ai eu de bonnes surprises en consultant quelqu'un d'ici : http://www.psycho-ressources.com/

Sinon je suis allé fouiner chez le père Orroz, je te ramène ça :Vous avez tous remarqué que ce Forum s'intitulait ORROZ & Dépendances. Cela signifie bien que toutes les dépendances sont liées. Mais elles ont leur origine quelque part dans la psyché. Dans votre prime enfance ou lors de votre adolescence, ou plus tard quand vous avez commencé à devenir adulte mais que vous avez eu du mal à l'accepter. En fait, tous les dépendants sont des bébés qui ne veulent pas devenir adultes, cad s'assumer. Alors, ils conservent la tétine le plus longtemps possible (la clope au bec, le verre d'alcool, le pétard ou la dose de sexe virtuel). Une fois que vous avez compris ça, il faut se faire aider. Je le répète encore une fois: SEUL vous n'y arriverez pas aussi rapidement ! Alors, préférez-vous passer trois ans à vous sevrer, ou une seule année ?Quand j'étais encore dépendant, je vivais une véritable dépression.Moi aussi "j'ai rechuté me croyant sorti d'affaire et voulant me "récompenser" de mes efforts par une petite visite sur mes sites favoris." Le piège !Moi aussi je suis passé par les "sites de célébrités (chanteuses, actrices...)" et "au bout de quelques minutes de navigation je me retrouvais à télécharger des trucs pornos..." Moi aussi, je me retrouve quand il dit qu'il serait capable de se "provoquer une maladie incurable pour que les gens viennent me consoler, me soutenir, me plaindre..."Et comme j'étais psy, cela me fit alors prendre conscience que je n'avais pas résolu un problème majeur : celui de cet enfant intérieur qui avait souffert dans son enfance d'un abandon. Je me suis fait aider par un collègue et j'ai commencé à me sevrer car j'ai compris que je devais GRANDIR ! que me lamenter ne servait à rien, parce que si quelqu'un m'avait pris dans ses bras en me disant "oh le pauvre petit comme il a bien du chagrin", cela n'aurait rien changé à mon mal-être et je serais inévitablement retombé dans l'addiction. Ce n'est pas d'un câlin dont a besoin l'enfant blessé, mais de quelqu'un qui lui explique que la vie n'est pas un long fleuve tranquille et qu'il doit GRANDIR afin de se guérir lui-même de ses blessures.

une fois de plus ton post est pertinent john , beaucoup de chose raisonne dans ma tête!! moi j aimerais que tout cela passe plus vite , des fois je trouve le temps long, mais en ce moment les chosses se passe et  je pense être sur la bonne voie l avenir me le dira et le monstre n est jamais loin d ailleur ce soir il est pas loin du tout mais bon je fais l ignorer !!!
Bonsoir à tous ! On est voisin John, je viens moi aussi de Nantes.Dimanche matin, rechute. Je tiens à la consigner ici plutôt que de céder à la facilité de l'oublie. Toutes sortes d'impressions : déception, mais aussi motivation. J'ai aussitôt consigné les causes de ma faiblesse afin de pouvoir désormais y faire face.Fatigue importante, le sommeil passera désormais avant les loisirs. J'ai peu de choses à faire le dimanche, l'ennui rode. Dorénavant, j'établirai un planning serré pour remplir les journée à risque (WE et jours fériés à Brest).J'ai aussi voulu me tester, je me sentais vide, ma libido éteinte. Mauvaise idée ! K9 a été installé (d'ailleurs, si vous savez comment le désinstaller, un mp ! Youtube & co' ne me sont plus accessibles ... je voudrais y adjoindre des autorisations pour ces sites), j'ai pris le n° de téléphone du centre hospitalier le plus proche qui propose des consultations psychiatriques. Je vais purger mon ordinateur de toutes ses photos un tant soit peu érotique !Malgré tout, un succès : je n'ai pas cédé durant la journée de ma rechute. Auparavant je me disais "Quitte à faire, autant en profiter !".Jour après jour, des pas ..!<b../../../font>
 Aujourd'hui, une petite réflexion sur le mirage de l'excitation perpétuelle !   [img=http://imagik.fr/uploads/160237]" width="494" height="361" align="left../../../div>
Entre plaisir et excitation, la frontière semble ténue de prime abord, elle est loin de l'être. Le plaisir correspond à un accomplissement : la félicité, la joie. En revanche, l'excitation est toute autre. C'est l'idée du plaisir à venir qui la procure : penser à son succès futur ou au café chaud du matin. L'excitation est donc, par nature, un inachèvement : elle est l'image d'un sentiment (ne dit-on pas être excité à « l'idée de » ?). Certes, elle motive, elle provoque le mouvement (d'ailleurs, on parle d'excitation électronique pour décrire le mouvement des électrons dans la matière) mais reste stérile. L'excitation ne serait qu'un degré du désir : un désir vif. En revanche, le plaisir n'est ni désir, ni excitation, il est accomplissement de l'objet du désir. C'est là une différence de nature.

Mon expérience personnelle me mène à penser que c'est un état d'excitation sexuelle qui est recherché dans le porno plutôt que le plaisir de l'assouvissement. Les fenêtres et onglets qui s'accumulent, les recherches frénétiques, la glissement vers la déviance … autant de stratagèmes pour pallier à la fugacité de l'excitation. Pour ma part, j'arrêtais la vidéo dès que je me sentais à la limite, pour en lancer une autre qui m'excitait moins ; et ainsi de suite, de pics en creux. Finalement, après une bonne heure, lorsque plus rien ne me faisait d'effet, je me forçais à finir le travail, sans plaisir. 

Cette recherche de l'excitation au détriment du plaisir se retrouve dans certains témoignages. Notamment, la vision biaisée des femmes dans la vie réelle après une consommation intensive: un cul et des seins. C'est une transposition directe du porno : une relation à la femme qui passe par l'excitation plutôt que par le partage. 

Rechercher l'excitation plutôt que le plaisir, c'est rechercher la stérilité plutôt que l'accomplissement ; la frénésie, la fièvre, l'ébullition plutôt que la sérénité et la joie. Est-on heureux lorsqu'on éjacule seul face à l'écran ? Ou est-ce plutôt un tension qui se relâche (l'excitation !), un plaisir fugitif, sans saveur ni continuité ?Entendons-nous bien, je ne critique ni le désir, ni, à fortiori, l'excitation. Je condamne uniquement la poursuite du désir, comme but, qui est un non sens total !

 
Bonjour RantanplanMerci pour cette contribution, tu sembles très clairvoyant et tes propos apportent (en tous cas m'apportent beaucoup).Je trouve très intéressante ton idée d'excitation et de désir qui me montre à quel point vous êtes effectivement dans le non accomplissement des actes, en gros, en dehors de la vraie vie et de ses réalités, mais la façon dont tu en parles résonne particulièrement pour moi ; Mon compagnon m'a toujours affirmé que ces pratiques n'allaient jamais vers un accomplissement et que ça n'était pas ça en fait qui le motivait mais il n'a jamais pu mesurer et encore comprendre pourquoi il le faisait et tes paroles vont peut-être lui parler, par mon intermédiaire, puisqu'il ne veut pas aller sur ce site, pour des raisons qui sont les siennes...C'est comme le collectionneur qui est toujours à la recherche d'autre chose et qui repart dans une quète effreinée mais qui sait très bien que sa nouvelle trouvaille ne ralentira pas sa recherche et surtout, ne calmera en rien son désir...Pour vous, le plus dur est de finalement être dans la vraie vie et de "jouir" (sans connotation particulière) de ses bonheurs, aussi minimes, qu'elle vous apporte ........

Merci et je pense que tu vas y arriver.....

tout cela raisonne dans ma tête aussi!! je sort de mon psy et s est exactement ce que j ai abordé!! et il n est pas évident d'aprendre à aimer les choses banal de la vie quand on a pas été habitué en heure et en temps!!Moi je me suis rendu que jusqu'à maintenant j agissais, je faisais ce que les gens voulaient que je fasse, jamais je n ai apréhendé les choses par moi même, enfermé dans cette bulle !!Aujourd huis les choses changent mais tout cela n est pas évident!!     alors on verra comment le temps va agir en espérant continuer dans cette lignée pour le sevrage!!J attend beaucoup de futur , et que la liberté pointe son bout du nez!!! 

Merci pour vos messages !

Plusieurs rechutes depuis ma dernière intervention, plusieurs mesures aussi :

Toujours prévoir une liste de choses à faire avant d'allumer l'ordinateur, et s'y tenir. Le temps libre doit être impérativement rempli : planning serré nécessaire.Ce planning doit alterner travail et loisir, extérieur et intérieur : le mouvement est une priorité.Le matin, le réveil doit être explosif. 

D'ici quelques semaines, je ferai un récapitulatif de l'ensemble des petites astuces qui me permettent de mieux vivre mon sevrage. Mon moral est bon et je suis optimiste. En revanche, j'ai du mal à remplir les dimanches malgré le nombre croissant d'activités auxquelles je m'adonne : demain sera dur ! 

Ma réflexion sur l'excitation poursuit son petit bonhomme de chemin, plus j'y songe, plus elle me parait pertinente. Qui plus est ; y penser quand je sens le désir monter me permet de prendre du recul.

Bonne fin de week-end à vous tous !

Bonjour, je voulais juste te souhaiter bon courage et te donner un conseil pour le dimanche:Vas au marché!!!Prends le temps de sentir, de toucher, de voir les bons produits que la nature et le savoir-faire nous offrent!Fruits, légumes,fromage, spécialités etc...Autant de parfums, de goûts et de belles choses à voir! Le sevrage, c'est l'occasion de (re)découvrir des choses auxquelles ont ne prête plus attention à cause de la dépendance. ce sont tous ces petits plaisirs simples de la vie.Comme se faire un sandwich au roquefort avec du bon pain paysan! [img]http://www.dependance-sexuelle.com/uploads/smil3dbd4d6422f04.gif"[/img]  A plus!  
Merci pour ton conseil cp-83, j'ai regardé les listes des marchés mais ils sont malheureusement loin de là où j'habite ! S'il ne pleut pas, j'y irai à pied. Je suis rentré chez moi, à Nantes, ce week-end. J'y ai vu mon amie. J'attendais ce moment depuis longtemps et j'ai vécu des instants très agréables. Je suis aussi passé chez mes parents : leur ordinateur ne dispose d'aucun contrôle parental, la tentation a été violente et j'y ai cédé sans vraiment me battre. Malgré mes 5 jours de sevrage réduit à néant, je pense que c'était une erreur à faire : une de celles qui jalonnent le chemin et me permettent de me rendre compte par l'expérience du bien fondé de ma démarche. Il n'en reste pas moins que je suis mécontent de moi, et un peu abattu ; l'enseignement n'est pas sans douleur.Il me semble important de consigner chaque étape clé ici. D'une part, pour des lecteurs que je pourrais aider, d'autre part pour ne jamais être tenté par le confort de l'oubli. Enfin, écrire me console, ou plutôt me libère, un petit peu. Je recherche aussi, tacitement, du soutien ; il faut l'avouer !Je rentre de nouveau à Nantes jeudi prochain, cette fois ci je ne succomberai pas. Dans deux semaines je reverrai mon amie, et ce sera la récompense de quinze jours de sevrage. Tels sont mes objectifs !
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