Dépendance sexuelle

Version complète : qu'est ce que le sevrage d'un sexolique?
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Bonjour Nicolas,

Ce que j'ai constaté, c'est que la compulsion, non seulement ne remplit pas la frustration sexuelle, mais l'alimente. Car on n'est pas dans l'amour, dans la vérité spirituelle quand on compulse, mais dans l'angoisse et le stress. Or, la manière de répondre à une angoisse n'est pas de fuir, mais de cultiver la confiance, en soi et dans les autres. Bien sûr que notre sexualité est détraquée. D'autant plus que l'on est devenu dépendant parce que l'on ne savait pas vraiment faire, avec elle...
Si tu es encore dans la rancoeur, c'est que tu as encore un travail de pardon à faire, travail indispensable pour "renaitre" à cette nouvelle vie. Et derrière cela, il y a encore cette satanée confiance.
Même si l'on essaie de nous en sortir, est-ce que l'on accorde pas encore une importance centrale au sexe ? Je me demande s'il n'y a pas ça, derrière tes interrogations par rapport à ta femme ? Cette attente doit-elle être nécessairement comblée par la sexualité que tu attends, ou ne dois-tu pas aussi porter l'effort sur la tendresse, les caresses, la recherche chez l'autre de ce qui le singularise, le rend "beau" ou "belle", au-delà donc, de la seule considération sexuelle ?

Bon courage à toi.
Et bien, la discussion s'est bien étoffée en peu de temps !

Roul, pardonne-moi mais aujourd'hui ne recherche pas l'apaisement dans quelque façon de penser ou à travers une philosophie. Bien trop complexe, bien trop long à mon goût. Le chemin du sevrage est déjà suffisamment long ainsi, je suis dans un état d'esprit serin sans rien faire de particulier, alors tu imagines l'aubaine, je ne vais pas risquer d'aller chercher des complications. L'essentiel est le résultat.

Biophil, oui sincèrement, aujourd'hui je peux à nouveau me promener dans la rue en toute quiétude (hormis quelques rares exceptions comme j'ai dit plus haut), et cela en étant en sevrage depuis le 20 septembre 2005 (oui quand même... 6 moins nickel, 6 mois moyens, 3 mois de quasi-pause pour un retour rigoureux depuis le nouvel an en gros). Et ça marche. Peu importe comment, je me sens bien au quotidien. Une seule chose indispensable : PAS UNE IMAGE SUGGESTIVE (et crois-moi, progressivement toutes ces idées roses dès que tu croises une fille dans la rue vont s'estomper d'elles-mêmes).

Déclick, tu poses une fois de plus un pont essentiel, celui de l'exposition. J'en suis arrivé à la conclusion que notre combat est exactement le même que celui d'un alcoolique ou d'un toxicomane : plus une goutte, plus un gramme. Et malheureusement la grande différence est que ces images entrent en nous sans nous demander notre avis... La seule solution est donc de ne pas regarder. Dur apprentissage en perspective. Encore qu'avec le temps on peut regarder sans systématiquement y voir le mal. Reste que pour les situations explicites on est condamnés à la diète. Voilà ma philosophie résumée en quelques lignes.

Nicolas, ne t'épuises pas inutilement à te questionner, à attendre quelque chose en retour puisque c'est notre situation qui est anormale. Le sevrage, c'est la fin d'un problème et rien d'autre. Ce dont Orroz parle, cette harmonie sexuelle, arrivera quand tu n'y penseras plus. quelque part il y a une part de renonciation à toute notre vie antérieure délurée, une fois cela acquis les effets positifs du sevrages apparaissent. Naturellement tu deviens plus sensible, tu perçois le contact différemment, ça se fait naturellement. C'est du moins ainsi que je le ressens, j'espère que ça durera.

Laure, je te remercie pour ton point de vue, je crois que c'est essentiel pour nous d'avoir un avis féminin éclairé. Difficile entre dépendants de refaire le monde et d'imaginer quel peut bien être le point de vue de sa conjointe, au moins tu nous apporte des réponses. Et c'est d'autant plus rassurant (en ce qui me concerne) quand on mène ce combat seul, quand personne n'est au courant, ça évite de s'enliser dans des hypothèses et théories foireuses.

Ben le sevrage d'un sexolique pour moi c'est simple, on arrête tout et on s'accroche le temps que ça passe. Ça ne se fait pas du jour au lendemain, avec des hauts et des bas, mais une fois qu'on a pris conscience de toute façon il est impossible de continuer sans rien tenter. C'est long, mais possible si on se donne les moyens de couper l'alimentation en porno.
et oui le temps, le sevrage est une question de temps. du long temps et c'est pas simple à le piger. surtout que lors des premier pas, la découverte de sa maladie, le decloisemnt de son problème, la réhumanisation, l'exploitation de nouvelle energie, nous font dire très vite : c'est gagné :trefle:
et ce topic est , je l'avoue, né de mon agacement à ne pas voir le bout du tunnel. c'est injuste malgré tant d'effort. il faut savoir être patient. ha bon?:zen2:
en fait le sevrage c'est cet apprentissage de la patience. c'est pas rien surtout que la compulsion c'est strictement tout le contraire. tout tout de suite et sans limite, et clic clic on se sert (et on se dessert à la longue.) :-x
donc je comprends le ras le bol lisible de nicolas, bien que dans sa vie cela semble aller plutôt mieux.
mais c'est bon signe d'écrire sur quoi on but, très bon signe car cela signifie qu'il avance les yeux ouverts. ton honneteté envers toi même est un gage de réussite.
pour ton couple c'est comme toujours délicat pour nous de te dire que faire. mais parfois dans un couple les choses ne fonctionnent pas ou plus. et changer de cap peut être une eventualité. parfois c'est un moment passager difficile vécu à deux. parfois encore c'est qu'un des deux change, et l'origine de la rencontre n'est plus une motivation assez forte pour rester ensemble. dans le cas de thérapie il arrive frequement que des couples se séparent parce un des deux évolue et l'autre pas. moi j'ai eu lachance de faire ma thérapie et trois ans après c'est mon epouse qui a commencé un travail sur elle même. du coup on a pu progresser ensemble. c'est juste ma petite et grande histoire, fais en ce que tu veux.

pour être handicapé du sexe, je te comprend j'y ai aussi pensé dans mes pires angoisses, mais je préfère pour le moment m'appuyer sur l'hypothèse de bruno, plus rassurante et certaine verifiable avec....le temps :-)

merci laure, roul , polo et les autres, c'est une richesse pour nous de vous lire dans cette exercice de cogitation collective.
Underscore, tu ecris

"maintenant ca reviens beaucoup plus intense et beaucoup plus autenthique qu'avant (c'est incomparable c'est autre chose) ... sans compulsion c'est etrange vraiment etrange .."

Pourrais-tu en dire plus sur le sujet. Il me semble que celà colle particulièrement au sujet, que le sevrage total passe par un nouveau rapport à la sexualité.

Vu que tu es plus avancé que ecrtains d'entre nous dans ton sevrage, pourrais tu décrire cet état de tension sexuelle bien plus forte, mais où la compulsion n'a pas droit de cité. Il me semble avoir lu quelque chose s'apparenta à celà sur le forum d'orroz sans réellement comprendre ce que cela recouvrait.

par avance merci ;-)

:zen2: :zen2: :zen2: :zen2: :zen2:
Salut!

Free a écrit: "Il n'a jamais appliqué (pensé) puisque sa mémoire n'est faite que de ce qu'il a vu (de la pollution sexuelle)".

Pour mon conjoint, c'est idem. Oh! Il est très doux pendant les relations sexuelles, mais il est très "technique", si je peux dire. Qaund je lui parle de "préliminaires", de "sensualité", pour lui, j'ai l'air de débarquer d'une autre planète et de parler une langue étrangère! La majorité de sa vie sexuelle a été vécu à travers des scènes "explicites", donc, "vite tu m'excites, vite tu me soulages".En vitesse accélérée, en quelque sorte. Les préliminaires se passaient dans sa tête, excitation par l'image et non par le toucher. Sa "mécanique" (pardon pour l'expression) a été touchée mais pas son corps en entier. Alors ce qu'il n'a pas reçu, ce qu'il n'a pas apprit, il ne peut le donner. Peut-être est-ce la même chose pour plusieurs d'entre vous! Dans une relation sexuelle amoureuse, la femme se sert de ses "cinqs sens". Elle s'ouvre à toutes les sensations. Si son partenaire n'est pas conscient de son corps à lui, comment peut-t'il être en mesure d'être conscient du corps de l'autre?

Le sexolique doit réapprivoiser son corps. Il doit se réapproprier ses "cinqs sens". Les redécouvrir lentement. Se donner le droit de vivre pleinement, harmoniser son corps et son cerveau. Alors, peut-être pourra-t'il enfin savourer la vraie satisfaction. Il pourra peut-être "accepter" de reçevoir et de donner!

labardo! :love2:
Ta remarque est intéressante car elle va dans le sens de mon sevrage total. La rigueur permet de retrouver toutes ces petites attentions oubliées ou au moins négligées dans la compulsion. Pour faire simple, c'est dur dans un premier temps de s'abstenir totalement mais ça permet surtout de retrouver TOUS les plaisirs, même les plus simples, même les plus anodins, et ça je crois que ça n'a pas de prix, ou plutôt que ça vaut lagement les moments difficiles passés dans le sevrage total.

La aussi je rejoins roul dans ses cycles. C'est par périodes. Le danger est d'ailleurs là, si la vigilence retombe où si notre auto-mauvaise foi arrive à nous convaincre que faire ci ou ça n'affectera en rien notre sevrage. Grossière erreur, le moindre écart de comportement est décuplé avec le temps (un peu comme le moindre écart de trajectoire est décuplé avec la distance). C'est juste pour cette raison que je m'impose cette discipline.

Aujourd'hui je n'ai pas du tout le sentiment de me priver de sexe, au contraire. Et c'est bien pour ça que je pourrai tenir dans le temps. Je suis enfin sur la bonne voie pour remplacer toute ces compulsions par quelque chose d'authentique. J'ai retrouvé la foi, l'espoir.
Underscore,

j'ai pas dit que ça devait se faire vite. J'ai juste "préconisé" que cela peut être une avenue parmis tant d'autres sur le parcourt du sevrage. Pour redevenir "normal", il faut prendre le temps de voir les choses autrement. Ëtre conscient que tout est à explorer.

C'est quand même drôle que ta première pensée ait été de te dire que ça devait se faire "vite", tout "d'un coup"! Moi, je n'y avais pas pensé! Mais c'est peut-être une piste de réflection!!!

labardo! :love2:
a partir de quel moment on considere qu'on a rechuté?
selon moi c'est lorsqu'on accompli son rituel de dépendance pendant la periode de sevrage. et comme une periode de sevrage commence après la periode de trois semaine d'abstinence. et bien s'il y a moins de trois semaines entre deux rechutes, peut on dire qu'il ne s'agit pas de rechute mais d'une continuer de la premiere rechute. cela précise bien les choses selon moi et ne banalise pas la rechute. quelqu'un qui alternerait durant des phases de rechute avec quelques jours d'abstinence, n'est en fait pas en cours sevrage. il recherche à atteindre une phase d'abstinence.
merci underscore, je vois mieux ce qu tu veux dire, même si cela reste encore un peu confus dans mon esprit.

Avec à peine de mois de sevrage, de toute manière je n'en suis pas encore là, même s'il est intéressant de comprendre les modifications de notre manière d'appréhender la tension sexuelle à laquelle nous pouvons nous attendre.

A+ :-)

:zen2: :zen2: :zen2: :zen2:
Moi, je considére que je rechute à partir du moment où j'utilise quelque chose qui me fait retomber dans la compulsion. Consulter un site porno, se rendre sur un site qui parle de cul (styles les forums de Doctissimo), me reconnecter à un chat, me reconnecter à un chat (je bannis tous les chats, pour moi, car même quand je parlais de la pluie et le beau temps, je finissais par parler de cul...), recommencer à me masturber, trainer dans les quartiers à prostituées. Tout ce qui, VOLONTAIREMENT, m'amène à demeurer ou retourner dans la compulsion sexuelle.
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