24-08-2020, 17:26
Bonjour,
Je me présente même si c'était déjà un peu fait dans la présentation de membre.
On m'appelle Bear, j'ai 33 ans et je vis en région parisienne. Je suis en couple avec un homme, Wolf, qui a 47 ans. Nous ne vivons pas encore ensemble car nos situations ne nous le permettent pas. Nous sommes très amoureux, complices (jusqu'à un certain point), avons beaucoup d'humour. Nous aimons faire les choses ensemble, et aussi ne rien faire mais toujours ensemble
J'ai appris il y a un peu plus d'un mois qu'il était dépendant. Je l'ai toujours soupçonné, car il avait déjà une forte activité sexuelle avant qu'on sorte ensemble. Il est accroc aux rencontres sexuelles où il est soumis, où il peut se lâcher sur son fétichisme des chaussures, de certains métiers (policier/pompier/agent de sécu), de blacks/maghrébins (je suis caucasien).
Il va chasser sur différentes applications de rencontre comme Grindr ou Beuronline, ou sur des chats de rencontre comme Coco. Il utilise beaucoup de poppers mais n'y semble pas accroc. Il est aussi un acheteur compulsif pour à peu près tout mais essentiellement des chaussures (plusieurs dizaines voire centaines chez lui). Je le soupçonne d'avoir également un léger syndrome de Noé qu'il ne veut pas admettre (il est Famille d'accueil d'une quarantaine de chats chez lui). Bref, il est compulsif pour beaucoup de sujets.
Le déclencheur : quand il est stressé, anxieux, énervé. Cela à un effet logique d'apaisement, qui ne dure pas...
Au début de notre relation, nous avions gardé un peu les applis. Je m'en suis vite désinscrit. Et, ayant toujours voulu être en couple exclusif, j'avais demandé à Wolf de s'en désinscrire aussi, ce qui, semble-t-il, avait été fait. Il y a 2 ans, un pote à moi l'a vu sur Grindr. Il l'a alors "forcé" à m'en parler. Wolf m'a plutôt dit que quelqu'un avait usurpé son identité. Malgré de forts doutes, j'avais choisi de le croire.
Entre temps, notre activité sexuelle en couple a drastiquement et rapidement chuté, malgré mes demandes. Il me disait qu'il n'avait plus envie du tout de sexe car il était amoureux, et surtout à cause d'une hernie au bas-ventre. Résultat, une pipe par an, pas de sodomie depuis 3 ans.
Je m'y étais plus ou moins fait, et j'ai fait une croix sur le sexe, me "soulageant" de manière solitaire.
Malgré tout le doute planait. Et quand je lui en ai parlé quelques fois, il a reporté sa culpabilité sur moi, me disant que si je ne lui faisais pas confiance, il valait mieux s'arrêter là.
Perso, j'ai un terrible déficit de confiance en moi. Ce genre de discours et les découvertes récentes ont bien sûr aggravé mon cas.
J'ai accès à la quasi-totalité de ses mails (ce qui me fait penser qu'il cherchait à se faire repérer). Un jour, à la recherche d'un mail anodin, j'ai découvert qu'il achetait du poppers. Cela m'a intrigué car c'est plutôt quelque chose qu'on n'utilise pas seul. J'ai un peu fouillé, et j'ai découvert de fil en aiguille qu'il était sur plusieurs applis. Je lui en ai parlé, et, à force de discussion et de mensonges à défaire (par honte, j'imagine), au bout de plusieurs jours, il m'a avoué qu'il avait des rencontres régulières avec un tas de garçons, qu'il avait une application de numéro de téléphone secondaire, etc. Les premiers réflexes qu'il a eu a été de me porter une partie de la responsabilité : j'avais grossi, je sentais mauvais, ma mère était trop présente, je le castrais en disant que j'avais fini par faire une croix sur le sexe...
Comme beaucoup de codep, mon univers s'est effondré. Je découvrais un homme qui m'était en partie inconnu, dont je pensais tout savoir, dont je pensais avoir une confiance absolue. Je suis tombé dans une sorte de dépression, avec des crises d'angoisse, de larme, de colère. Je me suis senti trahi par de la tromperie, des mensonges, de la culpabilité et un sentiment de délaissement.
Mon premier réflexe a été d'agir (je m'en suis étonné !) : sur mon poids, les odeurs et mes angoisses. Je n'ai pas voulu le quitter, ne sachant pas quoi faire.
On a tout de suite parlé d'addiction. Etant d'une grande empathie, j'ai très vite compris les bases. N'étant pas non plus à sa place, j'étais quand même très confus, je lui ai reproché pas mal de choses. J'ai encore un peu de mal à éviter les réflexions.
Je ne suis pas encore convaincu à 100% de réussir à passer ces étapes. Aujourd'hui par exemple, je sais qu'il est stressé et triste, et je ne suis pas avec lui. Je pense qu'il est en train de faire un plan au moment où j'écris. C'est aussi possiblement faux. Je me demande encore si je peux l'aider ou si ça va me casser en passant.
Depuis ces révélations (qui ont continué de semaine en semaine, tout n'a pas été dit d'un coup), il est chez moi 2j/3, ce qui est beaucoup plus souvent qu'avant. Quand il est avec moi, il est apaisé. Il m'assure ne pas chatter quand je suis là (j'ai encore du mal à croire tout ce qu'il me dit).
On vit des moments sympas la plupart du temps mais des fois je refais des crises d'angoisse.
Quand on aborde le sujet, si ça concerne mes angoisses, il se braque très rapidement, me reprochant de lui mettre la pression. Je pense que sa culpabilité est trop importante là dessus. J'évite donc de lui parler de mes craintes. J'ai beaucoup de mal avec cette partie, car il est pour moi mon amour, mon meilleur ami et mon confident.
Nous avons repris certaines activités sexuelles (sauf la sodo, il a toujours des problèmes pour ça... je ne sais pas si c'est volontaire ou si c'est une réaction de son corps, ou si je psychote.)
Néanmoins, j'ai énormément de mal quand on ne le fait pas. J'ai ce sentiment de délaissement qui me revient à la figure.
J'ai tenté d'être un "couple libre", pensant que c'était une bonne solution. Je ne suis pas à l'aise avec les plans cul, et j'ai l'impression que ça ne lui fait pas du bien. Pire, j'ai l'impression de lui donner une croyance supplémentaire ("Bear a des plans cul je peux en avoir" - ce qui est logique dans un sens) pour qu'il puisse passer à l'acte et que ça ne l'aide pas. Or son objectif est d'arrêter son addiction. (enfin là dessus ce n'est pas encore bien établi : arrêter ou contrôler ?)
J'ai commencé à lire Sexe sans contrôle : Surmonter l’addiction de François-Xavier Poudat et Marthylle Lagadec qui m'a beaucoup appris sur le sujet et qui j'espère aidera Wolf.
De son côté, il a commencé à voir un psy. J'ai du mal avec l'idée que ce soit si lent (une séance par mois) et qu'il ne fasse rien d'autre. (j'aurais aimer qu'il se fasse dépister, qu'il consulte pour ses problèmes de dos, etc) mais j'ai compris que ce n'était pas si "lent", que c'était déjà un bon changement et qu'il fallait l'encourager et non le pousser trop. C'est juste qu'avec les reproches qu'il m'a fait, j'ai tellement bossé de mon côté que ce rythme de croisière me fait peur...
J'ai trouvé des personnes à qui en parler (ma meilleure amie) et qui sont sans jugement. J'ai ma psy. Mais j'aurais aimer en parler avec des gens qui vivent/ont vécu ça. J'ai cherché des groupes de parole pour les codeps mais rien de concluant.
Heureusement, il y a ce forum !
J'espère maintenant ne pas y être addict... :-)
Merci de m'avoir lu !
Je me présente même si c'était déjà un peu fait dans la présentation de membre.
On m'appelle Bear, j'ai 33 ans et je vis en région parisienne. Je suis en couple avec un homme, Wolf, qui a 47 ans. Nous ne vivons pas encore ensemble car nos situations ne nous le permettent pas. Nous sommes très amoureux, complices (jusqu'à un certain point), avons beaucoup d'humour. Nous aimons faire les choses ensemble, et aussi ne rien faire mais toujours ensemble
J'ai appris il y a un peu plus d'un mois qu'il était dépendant. Je l'ai toujours soupçonné, car il avait déjà une forte activité sexuelle avant qu'on sorte ensemble. Il est accroc aux rencontres sexuelles où il est soumis, où il peut se lâcher sur son fétichisme des chaussures, de certains métiers (policier/pompier/agent de sécu), de blacks/maghrébins (je suis caucasien).
Il va chasser sur différentes applications de rencontre comme Grindr ou Beuronline, ou sur des chats de rencontre comme Coco. Il utilise beaucoup de poppers mais n'y semble pas accroc. Il est aussi un acheteur compulsif pour à peu près tout mais essentiellement des chaussures (plusieurs dizaines voire centaines chez lui). Je le soupçonne d'avoir également un léger syndrome de Noé qu'il ne veut pas admettre (il est Famille d'accueil d'une quarantaine de chats chez lui). Bref, il est compulsif pour beaucoup de sujets.
Le déclencheur : quand il est stressé, anxieux, énervé. Cela à un effet logique d'apaisement, qui ne dure pas...
Au début de notre relation, nous avions gardé un peu les applis. Je m'en suis vite désinscrit. Et, ayant toujours voulu être en couple exclusif, j'avais demandé à Wolf de s'en désinscrire aussi, ce qui, semble-t-il, avait été fait. Il y a 2 ans, un pote à moi l'a vu sur Grindr. Il l'a alors "forcé" à m'en parler. Wolf m'a plutôt dit que quelqu'un avait usurpé son identité. Malgré de forts doutes, j'avais choisi de le croire.
Entre temps, notre activité sexuelle en couple a drastiquement et rapidement chuté, malgré mes demandes. Il me disait qu'il n'avait plus envie du tout de sexe car il était amoureux, et surtout à cause d'une hernie au bas-ventre. Résultat, une pipe par an, pas de sodomie depuis 3 ans.
Je m'y étais plus ou moins fait, et j'ai fait une croix sur le sexe, me "soulageant" de manière solitaire.
Malgré tout le doute planait. Et quand je lui en ai parlé quelques fois, il a reporté sa culpabilité sur moi, me disant que si je ne lui faisais pas confiance, il valait mieux s'arrêter là.
Perso, j'ai un terrible déficit de confiance en moi. Ce genre de discours et les découvertes récentes ont bien sûr aggravé mon cas.
J'ai accès à la quasi-totalité de ses mails (ce qui me fait penser qu'il cherchait à se faire repérer). Un jour, à la recherche d'un mail anodin, j'ai découvert qu'il achetait du poppers. Cela m'a intrigué car c'est plutôt quelque chose qu'on n'utilise pas seul. J'ai un peu fouillé, et j'ai découvert de fil en aiguille qu'il était sur plusieurs applis. Je lui en ai parlé, et, à force de discussion et de mensonges à défaire (par honte, j'imagine), au bout de plusieurs jours, il m'a avoué qu'il avait des rencontres régulières avec un tas de garçons, qu'il avait une application de numéro de téléphone secondaire, etc. Les premiers réflexes qu'il a eu a été de me porter une partie de la responsabilité : j'avais grossi, je sentais mauvais, ma mère était trop présente, je le castrais en disant que j'avais fini par faire une croix sur le sexe...
Comme beaucoup de codep, mon univers s'est effondré. Je découvrais un homme qui m'était en partie inconnu, dont je pensais tout savoir, dont je pensais avoir une confiance absolue. Je suis tombé dans une sorte de dépression, avec des crises d'angoisse, de larme, de colère. Je me suis senti trahi par de la tromperie, des mensonges, de la culpabilité et un sentiment de délaissement.
Mon premier réflexe a été d'agir (je m'en suis étonné !) : sur mon poids, les odeurs et mes angoisses. Je n'ai pas voulu le quitter, ne sachant pas quoi faire.
On a tout de suite parlé d'addiction. Etant d'une grande empathie, j'ai très vite compris les bases. N'étant pas non plus à sa place, j'étais quand même très confus, je lui ai reproché pas mal de choses. J'ai encore un peu de mal à éviter les réflexions.
Je ne suis pas encore convaincu à 100% de réussir à passer ces étapes. Aujourd'hui par exemple, je sais qu'il est stressé et triste, et je ne suis pas avec lui. Je pense qu'il est en train de faire un plan au moment où j'écris. C'est aussi possiblement faux. Je me demande encore si je peux l'aider ou si ça va me casser en passant.
Depuis ces révélations (qui ont continué de semaine en semaine, tout n'a pas été dit d'un coup), il est chez moi 2j/3, ce qui est beaucoup plus souvent qu'avant. Quand il est avec moi, il est apaisé. Il m'assure ne pas chatter quand je suis là (j'ai encore du mal à croire tout ce qu'il me dit).
On vit des moments sympas la plupart du temps mais des fois je refais des crises d'angoisse.
Quand on aborde le sujet, si ça concerne mes angoisses, il se braque très rapidement, me reprochant de lui mettre la pression. Je pense que sa culpabilité est trop importante là dessus. J'évite donc de lui parler de mes craintes. J'ai beaucoup de mal avec cette partie, car il est pour moi mon amour, mon meilleur ami et mon confident.
Nous avons repris certaines activités sexuelles (sauf la sodo, il a toujours des problèmes pour ça... je ne sais pas si c'est volontaire ou si c'est une réaction de son corps, ou si je psychote.)
Néanmoins, j'ai énormément de mal quand on ne le fait pas. J'ai ce sentiment de délaissement qui me revient à la figure.
J'ai tenté d'être un "couple libre", pensant que c'était une bonne solution. Je ne suis pas à l'aise avec les plans cul, et j'ai l'impression que ça ne lui fait pas du bien. Pire, j'ai l'impression de lui donner une croyance supplémentaire ("Bear a des plans cul je peux en avoir" - ce qui est logique dans un sens) pour qu'il puisse passer à l'acte et que ça ne l'aide pas. Or son objectif est d'arrêter son addiction. (enfin là dessus ce n'est pas encore bien établi : arrêter ou contrôler ?)
J'ai commencé à lire Sexe sans contrôle : Surmonter l’addiction de François-Xavier Poudat et Marthylle Lagadec qui m'a beaucoup appris sur le sujet et qui j'espère aidera Wolf.
De son côté, il a commencé à voir un psy. J'ai du mal avec l'idée que ce soit si lent (une séance par mois) et qu'il ne fasse rien d'autre. (j'aurais aimer qu'il se fasse dépister, qu'il consulte pour ses problèmes de dos, etc) mais j'ai compris que ce n'était pas si "lent", que c'était déjà un bon changement et qu'il fallait l'encourager et non le pousser trop. C'est juste qu'avec les reproches qu'il m'a fait, j'ai tellement bossé de mon côté que ce rythme de croisière me fait peur...
J'ai trouvé des personnes à qui en parler (ma meilleure amie) et qui sont sans jugement. J'ai ma psy. Mais j'aurais aimer en parler avec des gens qui vivent/ont vécu ça. J'ai cherché des groupes de parole pour les codeps mais rien de concluant.
Heureusement, il y a ce forum !
J'espère maintenant ne pas y être addict... :-)
Merci de m'avoir lu !