15-05-2020, 16:13
Bonjour à tous et toutes,
content de trouver ce forum, ca fait un moment que je me dis qu'un cercle de parole style Alcoolique Anonyme serait une super idée. Mon inscription fait suite à un nouveau coup de motive, cette fois-ci j'arrête de me leurrer sur mes capacités à m'en sortir tout seul. J'ai aussi pris contact avec un psy spécialisé en TCC et un centre de désintox, ils me recontacteront quand ils auront des créneaux libres. Apparement, il y a eu une hausse des problèmes d'addiction qui a commencé autour de mi-mars, vu la date, je pense que ca a un rapport avec les élections en Abkhazie =).
On pourra echanger sur ces démarches aussi, je suppose que je ne suis pas le seul à faire appel à un psy ou centre d'addicto.
J'ai commencé à regarder des images érotiques à l'ancienne, avec les catalogues la redoute. J'ai appris à me mastruber au collège, les potes mettaient ca hyper en valeur, c'était un sujet social, il y a meme des gens qui regardaient du porno en groupe les mercredis aprem. J'ai eu l'honeur d'y être invité, mais allez savoir pourquoi, j'ai décliné.
Plus tard, ca a été des images hentai sur internet, des dessins que je faisais moi même (croyez le ou non) et le porno réellement assez tard, j'ai mis beaucoup de temps avant d'oser regarder des vidéos.
Les motivations ont été d'abord sociales (puisque tout le monde le fait, why not me) et surtout dues au moment où je m'ennuyais. Ca arrivait souvent pendant les vacances, par exemple, où j'étais coupé de tous mes potes et n'avais aucune relation de mon age.
Par la suite, il y a aussi eu le frisson de faire quelque chose d'interdit, de devoir y aller en douce sur l'ordi familial, puis cette sensation plein de fois décrite de plaisir de la recherche, l'espoir de trouver pile ce qui nous intéresse, de découvrir des nouvelles choses. Un plaisir qui ressemble à celui qu'on trouve quand on fait des recherches sur un sujet mais qui est complètement dégueulasse parce qu'on ne trouvera heureusement jamais ce qu'on veut.
Ca m'arrivait aussi de le faire quand j'avais trop d'hormones, pour faire redescendre le désir quand j'en avais. Sauf que comme ca en créait aussi, ca ne fonctionne évidemment pas, mais ca fait partie des prétextes que je me suis donné.
Je culpabilisais déjà un peu avant mes 17ans, parce que je me disais bien que c'était cheulou, mais comme tout le monde disait le faire et que ma mère m'avait de toute façon dit quand j'étais gamin que les mecs on avait une sexualité de merde, je me suis dit qu'après tout c'était normal.
Quand j'ai eu ma première copine, ca a ajouté encore plus de culpabilité. Elle s'en foutait mais quand même, j'avais l'impression de la lui faire à l'envers. De plus la culpabilité ou le dégout d'avoir regardé trop de porno avait des fois un impact sur notre relation, parce que je me disais que je la méritais pas.
Ma femme actuelle était au courant quand on a commencé à sortir ensemble mais quand c'est devenu sérieux entre nous elle a considéré que j'avais arreté. Par la suite, je lui ai avoué une fois que je continuais et elle m'a dégommé. Ca m'a dissuadé pendant des mois, j'étais convaincu que j'avais réussi à m'en sortir seul. Puis l'envie de consommer est revenue, il y a eu rechute, reprise, rechute, reprise. Cette semaine, c'est revenu dans la conversation et j'ai avoué que ca m'était arrivé de replonger. Grosse grosse colère, elle se sent évidemment trahie, autant par l'acte que par le fait que je lui avais promis que j'avais arreté et que je ne lui avais pas dit quand j'avais replongé.
Ca m'a mis le coup de pied au cul qu'il me faut. Je ne veux plus d'épée de Damoclès, cette fois ci je veux être sur de faire la démarche de désadiction correctement.
Globalement, je ne suis pas autant en détresse que certain.e.s sur le forum, je suis capable d'arreter pendant des mois quand j'ai la motivation, je n'y pense pas quand j'ai d'autres choses intéressantes dans ma vie. Les moments où je pique correspondent à des périodes ou je suis un peu déprimé, stressé et où je m'ennuie. Je peux me forcer à m'en passer quelques jours. Mais en général je suis un schéma où une petite voix me dit "allez ca te changera les idées". Si je ne craque pas directement, je commence à y penser beaucoup et a me chercher tout un tas d'excuses. En général ca finit par "vazy une fois, très courte, et comme ca ca te sortira de la tête." Evidemment, à partir de là c'est mort.
Il y a des dizaines de raisons qui font que je déteste le porno. Je me prétends féministe et je suis en dissonance cognitive totale, parce que le porno que je regarde (meme si j'essaie de rester dans le soft ou dans des vidéos où il n'y a pas de mecs) est complètement sexiste et produit dans des conditions dégueulasses pour les acteurs et actrices. A la limite, si je payais pour regarder du porno "éthique" ca serait moins grave, mais comme j'ai une consommation compulsive et le plus courte possible, je n'ai pas le recul nécessaire pour aller chercher et payer pour ce genre de porno.
Ensuite, même si moi je ne pense pas que ca soit tromper, ma femme considère que oui. Je lui fais donc du mal, beaucoup de mal. Et comme je ne veux pas changer son avis et je ne veux pluis lui mentir, il faut que moi je change.
Meme si je compartimente plutot bien, je suis pas con, et je sais que les canons du porno vont affecter ma façon de voir les gens et ma perception de ce qui est beau et bien.
Enfin, c'est le simple fait que ca soit une dépendance qui m'énerve. J'ai arreté la clope et réussi a éviter l'alcoolisme, ca me fait vraiment ch... d'être dépendant d'une insidieuse boule au bide.
Je vais avoir des gamins et je suis parfois amené à travailler avec des jeunes à qui j'explique notamment que le sexisme c'est mal, que le porno est dangereux, ca serait bien qu'a ce moment là je sois droit dans mes bottes.
Je sais que je fonctionne beaucoup à la reconnaissance sociale. A chaque fois, de pouvoir dire à d'autres que je prends et suit des bonnes résolutions, ca rend le fait de les tenir beaucoup plus facile. Je me dis que ce forum peut être l'occasion de me tirer de cette merde et d'aider les autres à le faire. J'aime bien ca la solidarité. Et l'anonymat me semble un bon facilitateur pour l'instant. Merci de faire exister ce forum
content de trouver ce forum, ca fait un moment que je me dis qu'un cercle de parole style Alcoolique Anonyme serait une super idée. Mon inscription fait suite à un nouveau coup de motive, cette fois-ci j'arrête de me leurrer sur mes capacités à m'en sortir tout seul. J'ai aussi pris contact avec un psy spécialisé en TCC et un centre de désintox, ils me recontacteront quand ils auront des créneaux libres. Apparement, il y a eu une hausse des problèmes d'addiction qui a commencé autour de mi-mars, vu la date, je pense que ca a un rapport avec les élections en Abkhazie =).
On pourra echanger sur ces démarches aussi, je suppose que je ne suis pas le seul à faire appel à un psy ou centre d'addicto.
J'ai commencé à regarder des images érotiques à l'ancienne, avec les catalogues la redoute. J'ai appris à me mastruber au collège, les potes mettaient ca hyper en valeur, c'était un sujet social, il y a meme des gens qui regardaient du porno en groupe les mercredis aprem. J'ai eu l'honeur d'y être invité, mais allez savoir pourquoi, j'ai décliné.
Plus tard, ca a été des images hentai sur internet, des dessins que je faisais moi même (croyez le ou non) et le porno réellement assez tard, j'ai mis beaucoup de temps avant d'oser regarder des vidéos.
Les motivations ont été d'abord sociales (puisque tout le monde le fait, why not me) et surtout dues au moment où je m'ennuyais. Ca arrivait souvent pendant les vacances, par exemple, où j'étais coupé de tous mes potes et n'avais aucune relation de mon age.
Par la suite, il y a aussi eu le frisson de faire quelque chose d'interdit, de devoir y aller en douce sur l'ordi familial, puis cette sensation plein de fois décrite de plaisir de la recherche, l'espoir de trouver pile ce qui nous intéresse, de découvrir des nouvelles choses. Un plaisir qui ressemble à celui qu'on trouve quand on fait des recherches sur un sujet mais qui est complètement dégueulasse parce qu'on ne trouvera heureusement jamais ce qu'on veut.
Ca m'arrivait aussi de le faire quand j'avais trop d'hormones, pour faire redescendre le désir quand j'en avais. Sauf que comme ca en créait aussi, ca ne fonctionne évidemment pas, mais ca fait partie des prétextes que je me suis donné.
Je culpabilisais déjà un peu avant mes 17ans, parce que je me disais bien que c'était cheulou, mais comme tout le monde disait le faire et que ma mère m'avait de toute façon dit quand j'étais gamin que les mecs on avait une sexualité de merde, je me suis dit qu'après tout c'était normal.
Quand j'ai eu ma première copine, ca a ajouté encore plus de culpabilité. Elle s'en foutait mais quand même, j'avais l'impression de la lui faire à l'envers. De plus la culpabilité ou le dégout d'avoir regardé trop de porno avait des fois un impact sur notre relation, parce que je me disais que je la méritais pas.
Ma femme actuelle était au courant quand on a commencé à sortir ensemble mais quand c'est devenu sérieux entre nous elle a considéré que j'avais arreté. Par la suite, je lui ai avoué une fois que je continuais et elle m'a dégommé. Ca m'a dissuadé pendant des mois, j'étais convaincu que j'avais réussi à m'en sortir seul. Puis l'envie de consommer est revenue, il y a eu rechute, reprise, rechute, reprise. Cette semaine, c'est revenu dans la conversation et j'ai avoué que ca m'était arrivé de replonger. Grosse grosse colère, elle se sent évidemment trahie, autant par l'acte que par le fait que je lui avais promis que j'avais arreté et que je ne lui avais pas dit quand j'avais replongé.
Ca m'a mis le coup de pied au cul qu'il me faut. Je ne veux plus d'épée de Damoclès, cette fois ci je veux être sur de faire la démarche de désadiction correctement.
Globalement, je ne suis pas autant en détresse que certain.e.s sur le forum, je suis capable d'arreter pendant des mois quand j'ai la motivation, je n'y pense pas quand j'ai d'autres choses intéressantes dans ma vie. Les moments où je pique correspondent à des périodes ou je suis un peu déprimé, stressé et où je m'ennuie. Je peux me forcer à m'en passer quelques jours. Mais en général je suis un schéma où une petite voix me dit "allez ca te changera les idées". Si je ne craque pas directement, je commence à y penser beaucoup et a me chercher tout un tas d'excuses. En général ca finit par "vazy une fois, très courte, et comme ca ca te sortira de la tête." Evidemment, à partir de là c'est mort.
Il y a des dizaines de raisons qui font que je déteste le porno. Je me prétends féministe et je suis en dissonance cognitive totale, parce que le porno que je regarde (meme si j'essaie de rester dans le soft ou dans des vidéos où il n'y a pas de mecs) est complètement sexiste et produit dans des conditions dégueulasses pour les acteurs et actrices. A la limite, si je payais pour regarder du porno "éthique" ca serait moins grave, mais comme j'ai une consommation compulsive et le plus courte possible, je n'ai pas le recul nécessaire pour aller chercher et payer pour ce genre de porno.
Ensuite, même si moi je ne pense pas que ca soit tromper, ma femme considère que oui. Je lui fais donc du mal, beaucoup de mal. Et comme je ne veux pas changer son avis et je ne veux pluis lui mentir, il faut que moi je change.
Meme si je compartimente plutot bien, je suis pas con, et je sais que les canons du porno vont affecter ma façon de voir les gens et ma perception de ce qui est beau et bien.
Enfin, c'est le simple fait que ca soit une dépendance qui m'énerve. J'ai arreté la clope et réussi a éviter l'alcoolisme, ca me fait vraiment ch... d'être dépendant d'une insidieuse boule au bide.
Je vais avoir des gamins et je suis parfois amené à travailler avec des jeunes à qui j'explique notamment que le sexisme c'est mal, que le porno est dangereux, ca serait bien qu'a ce moment là je sois droit dans mes bottes.
Je sais que je fonctionne beaucoup à la reconnaissance sociale. A chaque fois, de pouvoir dire à d'autres que je prends et suit des bonnes résolutions, ca rend le fait de les tenir beaucoup plus facile. Je me dis que ce forum peut être l'occasion de me tirer de cette merde et d'aider les autres à le faire. J'aime bien ca la solidarité. Et l'anonymat me semble un bon facilitateur pour l'instant. Merci de faire exister ce forum