Dépendance sexuelle

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Bonjour Olivier,

olive73 a écrit :Et ce qui m'attriste est de penser que je me pense et me dis avoir des valeurs humanistes, et à coté de cela, je avis voir des sites où les actrices sont parfois dans des conditions à la limite de l’esclavage sexuel.

Je me retrouve complètement sur ce point ; je me définis même comme allié féministe, mais ça ne m'a pas empêcher de regarder des heures de vidéos avec des actrices qui, comme tu le dis, sont à la limite de l'esclavage et font rarement ça parce qu'elles le désirent. Et je ne parle même pas d'une partie des vidéos que je cherchais (avec des transsexuelles) où là l'exploitation n'est parfois qu'à peine cachée.
J'ai aussi utilisé ce point et la dissonnance cognitive qu'il provoquait comme d'un levier pour arrêter ma consommation de porno.

Encore une fois, chaque élément que l'on relève comme ça doit nous servir de moteur pour avancer. Au passage, cela permet d'avancer sur soi et notre estime car cela permet également de se recaler avec la personne que l'on aspire à être.
merci Atarax, être en accord avec ses principes, un beau programme de vie et qui vaut dans tous les domaines de la vie. Suis-je un père à la hauteur, suis je un compagnon de valeur, suis je l'homme altruiste que je voudrais être alors que j'ai assez peu mené d'actions militantes dans ma vie. En fait, ce blog peut aller par la fenêtre de l’addiction bien au delà.

bon week-end à toutes et tous

olivier
Bonjour Olivier,

Ce sont de très bonnes questions ! Et qui n'ont pas de réponses simples, pour plein de raisons. Une raison qui me semble évidente est qu'il y a de toute façon toujours un décalage entre ce que l'on aspire à être et qui nous sommes véritablement, et courir après une image irréelle de nous-même n'est peut-être même pas forcément une si bonne chose que ça. Disons que derrière tout cela, il y a un équilibre à trouver entre l'acceptation de soi (sans complaisance pour autant) et un idéal à atteindre ; une forme de zone de confort pour nous-même où nous pouvons être à la hauteur d'espérances réalistes.
Je l'ai dit à plusieurs reprises ici, mais je trouve qu'un des intérêts du travail que l'on effectue pour lutter efficacement contre l'addiction permet de faire un travail profond sur soi et apprendre à se connaître beaucoup mieux. Autant transformer cette épreuve en chance.

Bon week-end à toi aussi et à tout le monde !
Bonjour à toutes et tous,

et oui, c'est un travail en profondeur.
J'ai tenu bon ce week-e,d amis ce fut quand même compliqué. je n'ai pas regardé de porno mais je me suis quand même masturbé.Dans ma lutte, je ne m'étais pas interdit cela. Ce qui me pose problème quand même car les images porno reviennent dans ces moments là. J'ai réussi à détourner mon attention vers des scènes avec ma compagne. Mais les images porno vont rester je pense pour un bon moment. 
J'ai aussi un autre souci, depuis mon arrêt des antidépresseurs il y a 3 ans, j'ai régulé mes problèmes d'anxiété avec l'alcool. Je bois tous les soirs du vin, et cette consommation va crescendo. Et le problème est que ma nouvelle compagne aussi. On a chacun des sources d'anxiété et d'angoisse. Donc, une autre addiction.
Vais-je pouvoir gérer un sevrage des deux cotés, cela me semble compliqué. Je vais peut-être essayer de ne pas boire tous les jours.

bonne journée
Bonjour Olivier,

Pour la masturbation je pense que les avis (et les pratiques si j'ose dire) divergent (si j'ose encore). J'ai tendance à penser que la masturbation peut complétement faire partie d'une vie sexuelle saine et donc si tu arrives à gérer, tant mieux. D'autant plus que ça peut permettre aussi de faire retomber un peu de pression. Personnellement, je pouvais passer des nuits blanches à errer sur des sites de chat et autres, ce qui finissait en général par me délivrer était la jouissance. Alors par moment ça m'est arrivé de « désamorcer » une situation que je sentais glissante en me masturbant, le plaisir atteint coupant ensuite les autres envies plus problématiques. Mais après tout cela dépend aussi du rapport que tu entretiens à la masturbation.

Il y a un moment où j'ai pas mal consommé d'alcool, et depuis je me suis globalement fixé comme règle de ne pas en consommer en dehors des week-ends (sauf fête spécifique ou anniversaire), ça aide pas mal à limiter déjà. Et en supplément (ça peut être aussi plus difficile mais ça peut aider) c'est de se limiter en quantité (un verre, pas plus). Si tu vois que ta consommation devient problématique, tu peux aussi trouver de l'accompagnement (AA, addictologues, etc.).

Et félicitations surtout pour cette première semaine de sevrage réussie !
merci  Atarax,

je viens de réagir que ton pseudo était un nom d’anxiolytique. C'est assez rigolo et au vue de tes réponses, plutôt bien vu!
Pour l’alcool, je vais essayer de me limiter et de ne pas boire tous les jours de la semaine. J'avoue que je suis assez embêté car je sens que ma compagne qui a vécu l'enfer avec son ancien mari qui était violent avec elle, consomme l'alcool comme un antidépresseur et si j'arrete de consommer, j'ai peur de la mettre en difficulté. Mais je dois trouver une solution. En diminuant, je sais qu'elle le fera aussi. Je vais voir si elle me suit sans que cela lui créée des angoisses. 

Olivier
C'est plutôt un anxiolytique qui a mon pseudo ! Mon pseudo est basé sur le concept philosophique d'ataraxie, qui me parle et qui m'a servi d'objectif à atteindre à un moment donné et m'a peut-être aussi permis de me recentrer (et en fait ça couvre un ensemble d'idées qui me parlent depuis longtemps sur le bonheur et la recherche du bonheur). Je l'ai adopté comme pseudo aussi parce que c'était quand même plus sain au final que mon précédent pseudo (qui était en fait le pseudo que j'utilisais majoritairement sur les sites de chats, rencontres et autres, mais que j'avais aussi pris en forme de défi personnel, pour retourner en quelque sorte la signification de ce pseudo).
Étant donnée sa signification, c'est ensuite peu étonnant qu'un anxiolytique s'appelle également ainsi.

C'est alors peut-être une bonne chose que vous essayiez de limiter votre consommation ensemble, et ça peut être l'occasion pour elle de commencer aussi un cheminement pour affronter autrement ses anciens démons, d'autant plus si elle sait désormais qu'elle peut compter sur toi et que tout cela est derrière elle.
Je rejoins Attarax sur pas mal de trucs (et suis impressionné par la capacité à résumer en quelques mots des situations ou des pensées que j'ai encore beaucoup de mal à formuler, même dans ma tête), notamment sur la fait que la mastrubation peut etre un moyen de couper la situation.

Citation :J'ai tenu bon ce week-e,d amis ce fut quand même compliqué. je n'ai pas regardé de porno mais je me suis quand même masturbé.Dans ma lutte, je ne m'étais pas interdit cela. Ce qui me pose problème quand même car les images porno reviennent dans ces moments là. J'ai réussi à détourner mon attention vers des scènes avec ma compagne. Mais les images porno vont rester je pense pour un bon moment.

D'expérience, il y a bien une sorte de "persistance rétinienne" qui fait que quand tu te masturbes, même sans porno, ce sont les images que tu as associées au geste qui reviennent, mais elle s'estompe heureusement assez vite, je trouve. Passé ce temps, je n'ai jamais vraiment vu de lien entre reprise de la masturbation et repique dans le porno. J'ai vécu des rechutes sans en être passé par la masturbation et des périodes où je me masturbais un peu plus sans tomber dans l'envie. En revanche, le fait de construire des fantasmes de plus en plus compliqués et éloignés de ma réalité y mène souvent.
Donc je crois que c'est un super début si tu arrives a te refocaliser sur ta femme et si tu t'y tiens.

Je rejoins aussi sur la possibilité d'essayer de se faire suivre en addicto. Est-ce que ca serait envisageable de lui dire que tu ressens le besoin de gérer ton addiction à l'alcool (voire meme de lui parler de celle au porno, mais ca peut etre super chaud) et lui proposer de le faire avec toi, en disant que tu penses qu'elle en a besoin aussi ? Si vous pouviez tous les deux consulter sur ce sujet, vous pourrez vous soutenir, et ca te donnerait je suppose des billes pour gérer aussi l'addiction au porno. Et pour le coup, ca te permettrait de trouver une réponse valorisante à ta question
Citation :, suis je un compagnon de valeur

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Citation :Et ce qui m'attriste est de penser que je me pense et me dis avoir des valeurs humanistes, et à coté de cela, je avis voir des sites où les actrices  sont parfois dans des conditions à la limite de l’esclavage sexuel.
Citation : J'ai aussi utilisé ce point et la dissonnance cognitive qu'il provoquait comme d'un levier pour arrêter ma consommation de porno.
Sur la question des valeurs humanistes et de l'esclavage sexuel, je ressens le meme truc, ca m'emmerde que ma dépendance profite de la précarité et la misère. Ma femme m'a dit que si je devais repiquer, j'avais intérêt à le faire en payant pour regarder du porno féministe. Dans tous les cas elle me tue, mais puisque j'achete bio et local, pourquoi je ne le fais pas pour mon porno ?
Cela dit, il faut aussi remettre ca a sa place. Ca n'est pas plus contradictoire que d'être humaniste et avoir un smartphone avec du cobalt extrait par des enfants centrafricains ou etre humaniste et fumer un tabac produit par des paysans pauvres qui s'intoxiquent avec des pesticides. C'est un peu la base dans notre société, qu'on prend ce qui est facile d'accès, on est poussé a consommer en permanence. On est tout autant victimes et profiteurs du système dans notre addiction au porno que dans notre consumérisme.

Cela dit, je suis pas certain que le porno soit comme n'importe quel bien. J'ai eu des camarades qui se prostituaient et il y a tout un féminisme pro-porno qui considère que le sexe est comme n'importe quelle autre activité de la vie, que c'est l'exploitation qui est dégueulasse mais pas l'activité en soi. Je me pose quand même la question, sans pouvoir y répondre, est-ce que ca serait sain et normal de se pougner sur des vidéos, même si le film était produit étiquement ?
On digresse un peu, mais au moment de la loi sur la pénalisation des clients pour la prostitution, j'ai beaucoup discuté avec des potes qui étaient dans des assos très actives sur le sujet, et qui ont extensivement discuté⋅e⋅s avec des prostituées, anciennes prostituées et avec des scientifiques qui bossaient sur tous les aspects de la prostitution. Et l'écrasante majorité des prostituées ou anciennes prostituées souffrent de syndromes post-traumatiques, même celles qui le font ou le faisaient par choix et sans mac et les sex-positives.
Je ne vois « techniquement » pas de différence entre la prostitution et le porno (en tout cas dans leur majorité) : ce sont des relations tarifées avec une ou des personnes. Le rapport de domination est très légèrement différent parce qu'il est un peu par procuration (ce n'est en général pas la personne avec qui tu as le rapport qui te paie directement dans un porno), mais je ne pense pas que ça change fondamentalement grand-chose. Donc je reste circonspect, même devant du porno qui serait « éthique ».

Et le coup du « ce n'est pas plus contradictoire que », tu es à la limite du « whataboutism » comme l'appelle de manière si poétique nos ami⋅e⋅s anglosaxon⋅ne⋅s. Et c'est un peu moche de justifier un comportement peu éthique pas d'autres comportements qui ne le sont pas totalement non plus... D'autant plus que là on est bien en train de parler de nos addictions au sexe et au porno, et que c'est quand même une bonne occasion d'avoir un comportement un peu moins merdique sur cet aspect là, à défaut de devenir un⋅e saint⋅e sur tous les fronts !
bonjour à toutes et tous, 

depuis hier, grosses rechutes et malheureusement pas de réels sentiments de culpabilité qui m'aideraient à m'arrêter. Je n'arrive pas à trouver l’élément déclencheur de cette rechute. Une réunion de famille s'est mal passée dimanche soir mais de là à trouver une excuse. Le fait que je me sois retrouvé seul hier en télétravail pour la première fois depuis 2 mois a du aussi joué. Pas besoin de me cacher et cet ordinateur toujours à disposition.Je vais essayer de me plonger dans le travail même si l'activité n'est toujours pas au niveau habituel. Je crois que le fait que je n'éprouve pas de culpabilité me gêne beaucoup.

olivier
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