Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage... rééducation? (Keeptrying)
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Bonjour,
Je suis étudiant, j'ai 22 ans et je pense avoir un problème. Je m'excuse par avance pour le pavé mais j'avais beaucoup de choses à dire.

Petite autobiographie
La première fois que j'ai du aller sur un site X je devais avoir quelque-chose comme 11 ans. J'étais seul à la maison.
Je me souviens avoir été choqué, je tremblais de tous mes membres après avoir éteint le PC.
J'y suis retourné quelques jours après, puis encore après, et ainsi de suite. Et c'est à ce moment là que c'est entré dans ma vie.
D'une éducation catholique, ce genre de sujet était relativement tabou chez moi, "sale", teinté d'une aura de honte, d'interdit. Dans ma tête, il y avait l'enfer au bout.
Ça a donc été une période de honte, de culpabilité, où tout devait être caché, où la masturbation était une perversion
Je n'ai pas le souvenir dans ma vie d'avoir parlé sexualité une seule fois avec quelqu'un de ma famille proche de toute ma vie.

Puis j'ai renié ma foi et suis devenu agnostique vers 14-15 ans, j'ai fini par accepter cette pratique dans ma vie par déculpabiliser même si j'avais toujours honte, la religion ne me pose plus aucun soucis.
J'ai toujours eu des soucis à l'école avec les autres, j'étais souvent celui dont on se moquait, celui qu'on choisissait en dernier en sport, mal dans sa peau. J'ai pratiqué l'auto-mutilation.

C'est à 17 ans que j'ai eu ma première "copine",  mais il s'agissait d'une relation à distance, que je n'ai vécue que par le biais d'internet et de sms, Je ne l'ai jamais vue IRL. Ça m'a fait beaucoup de mal et j'ai très mal vécu la rupture lorsque cela s'est terminé, j'étais déjà un dépressif chronique avant et j'ai complètement plongé, j'entamais régulièrement des psychothérapies sans qu'aucune ne me mène nulle-part.
J'ai eu brièvement une autre copine, qui m'a largué rapidement même si j'ai finalement fait ma première fois avec elle quelques temps après la rupture, juste pour me rendre compte que même si je n'étais pas impuissant, je n'avais en revanche aucune sensibilité du fait d'une légère malformation (phimosis) : Je n'ai littéralement rien senti même si j'ai apprécié la chaleur et le contact corporels.

Après avoir obtenu mon BAC je me suis planté durant mes deux premières années d'études : Je n'allais pas bien et ai fini chacune des deux années par un bref séjour en hôpital psychiatrique pour mes pensées auto-destructrices.

Je me suis finalement fait opérer (à 21 ans!) pour espérer récupérer une sexualité normale et épanouissante, en espérant que l'opération serait un succès.

Je n'ai finalement toujours pas de réponse à cette question : à part ma première fois ratée, je n'ai eu qu'une occasion, dans des conditions désastrueuses (bourré, pas envie, déjà plusieurs "5 contre 1" durant la journée, la personne  ne me plaisait pas vraiment) : L'humiliation de la panne.
2 fois, deux échecs. Très bloquant.

Je me suis réorienté vers des études d'informatique et ça a été beaucoup mieux sur pas mal de plans, je reprenais confiance en mon avenir professionnel, j'allais déjà mieux dans ma vie personnelle.
Je commençais à moins penser à me jeter sous un train et à véritablement m'ouvrir aux autres et à la vie.

J'ai commencé à prendre conscience du problème l'hiver dernier. En stage, je me suis aperçu que, même sans pour autant le faire au travail, les sautes d'humeur du patron provoquaient chez moi l'envie de me réfugier et d'échapper au stress en m'isolant pour me toucher.

Je me suis aussi rendu compte que parfois j'avais un besoin, mais pas tellement une envie.
J'identifiais ça comme un manque, et plus vraiment comme un acte sexuel, juste hormonal.
J'ai vu "Shame" que j'ai beaucoup aimé et qui m'a touché d'autant plus que ça m'a fait ouvrir un peu plus les yeux.

Premières tentatives de sevrage :
J'ai essayé plusieurs choses pour arrêter, je suis allé voir un psy avec cette fois-ci ce problème en tête mais je ne me sentais pas bien avec elle.

-J'ai essayé de me motiver en me promettant une récompense (un T-shirt qui me plairait par exemple) si je parvenais à atteindre tel objectif.
-J'ai essayé aussi un calendrier de sevrage. Ça n'a pas fonctionné non plus.
-J'ai également essayé de mettre toute cette énergie dans du sport. Toujours pas.
-J'ai essayé d'installer des softs de filtrage, seulement comme je travaille dans l'informatique c'est enfantin pour moi de les contourner : J'ai trop de contrôle sur mes machines pour ça.

L'État actuel du problème :
-Aujourd'hui je souffre beaucoup de cette situation, la sollitude, la honte, le manque de confiance en moi, la peur du jugement.
Souvent je ne rêve que de serrer quelqu'un dont je serais proche dans mes bras sans forcément aller plus loin, mais j'ai peur de la réaction que cela pourrait provoquer chez moi.
-Je pense que le X est une sorte de refuge, d'éxutoire, pour échapper à ces soucis et les oublier brièvement.
-Je ne pense pas être dépendant car je consomme trop -c'est plus de l'ordre d'une fois par jour et je sais que certains font plus, parfois je fais plus, parfois je fais moins, je dirais que ce n'est pas une question de fréquence.
-Je pense être dépendant car je n'ai pas l'impression d'avoir le contrôle : si je me dis un jour que je ne vais pas consommer pour la journée, je me retrouve souvent comme un con à le faire quand même.
-Je pense être dépendant car je crois que ma consommation est surtout une réaction au stress.
-Je pense être dépendant car souvent je ne sens plus que cette activité est due à ma libido, mais uniquement à un manque. Dans les périodes où je retombe vraiment, je n'ai même plus l'impression d'être attiré par qui que ce soit. Je ne recherche que la décharge d'hormone lors de l'orgasme. Comme un shoot.
-Je vois aujourd'hui d'autres alternatives, mais j'ai sérieusement pensé à un moment à en finir, à me blesser ou me brûler la main pour arrêter,
-Je pense qu'aujourd'hui je peux affronter ce problème. C'est la seule chose que je pense encore avoir à faire avec les études et la confiance en moi pour devenir un adulte véritablement accompli.
-Aujourd'hui je ne vis ma sexualité quasiment que par ça. Et j'ai l'impression que ma  vie sentimentale et ma vie sexuelles sont indépendantes : Je vais éprouver des sentiments pour quelqu'un sans forcément éprouver de désir et vice-versa. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose je l'ignore.
-Je pense que je vis mal ma sexualité car elle est une forme d'échec que je n'arrive pas à assumer. Je ne me sens pas viril ou affirmé, je n'ai que la MB et le pr0n car je ne sais pas trouver mieux.

Les points positifs :
-À part ce problème je n'ai plus de complexe particulier, j'assume bien mon corps, et me sens bien physiquement et dans ma peau, pas de complexe du type je suis trop gros/pas beau/pas assez musclé/pas de complexe de dimensions.
-J'ai fait des progrès et ai -à défaut d'arrêter- réussi à réduire ma consommation.
-J'ai l'impression d'être sur la bonne voie.
-Je suis allé à des "ateliers calins", par curiosité et envie d'affection, mais en prenant soin de ne pas y aller "à jeun". Je ne veux pas avoir l'impression de manquer de respect à qui que ce soit.
Ces ateliers m'ont fait découvrir une forme de contact simple que j'aimerais retrouver dans ma vie sentimentale et affective. Par contre je ne sais pas s'il serait sage d'y retourner si j'entame un vrai sevrage.
-J'ai toujours honte mais je n'ai pas l'impression d'être quelqu'un de mauvais ou de faire quelque-chose de mal.
-Une amie m'a mis à la danse, je suis content car je ne pensais pas être capable de m'y mettre, ça a été une véritable peur à vaincre mais j'y suis arrivé, et je compte bien continuer et progresser car ça me mets plus en confiance. Et à mon grand étonnement je n'ai même pas de pensées parasites en dansant, je ne pense pas du tout à ça même avec le contact et la proximité physique! J'espère que ça perdurera avec un sevrage vraiment sérieux.
-J'espère un regain d'énergie, et que la libido revienne vraiment et m'incite à prendre le risque de faire des rencontres, d'oser.

Que faire à présent ? Quelques uns de mes doutes :
Je me retrouve avec deux problèmes contradictoires : Mon addiction d'un côté, et mon inexpérience (dont je souffre terriblement, j'en ai honte et je crains un jugement en face) de l'autre.
Je pars à priori sur un sevrage pour d'abord régler le premier des deux soucis. Mais d'un autre côté j'ai le sentiment qu'une (même UNE SEULE) expérience positive pourrait m'apporter beaucoup, ne serait-ce que du recul et un regain de confiance. Aussi je me pose des questions et je ne sais pas comment aborder ces soucis, ni dans quel ordre.
De l'expérience pourrait-elle m'aider à prendre du recul et à changer mon état d'esprit et mon mode de vie, mes mauvaises habitudes?
J'aimerais pouvoir avoir à nouveau une dignité et le sentiment d'avoir de la valeur.
J'aimerais également ne plus être seul, avoir quelqu'un avec qui dormir sans forcément aller plus loin par exemple. Mais je me dis que ça pourrait être difficile pour moi et que la personne en face pourrait ne pas rechercher ça.
Faut-il que je sois sûr d'avoir éliminé le problème avant de m'ouvrir à d'éventuelles rencontres amoureuses?
Je n'ai pas non plus envie de ne pas avoir de sexualité. Mais je ne sais pas dans quelle mesure je pourrais me le permettre.
Pensez-vous que seule la MB et le pr0n soient à proscrire dans mon cas ou que je devrais éviter toute forme d'activité sexuelle pour le moment?

Comment j'aborde ce nouveau sevrage :
-J'ai retiré les rideaux des grandes fenêtres de mon appartement. Je suis de cette manière observable par les voisins d'en face et je me sens visible, de même que l'écran de l'ordinateur.
-J'ai retiré la batterie de mon laptop et l'ai confiée à un ami afin de ne pas pouvoir utiliser l'ordinateur depuis une autre pièce, je lui ai également confié un ou deux autres équipements qui auraient pu me tenter.
-J'ai mis en place une sorte de calendrier de sevrage avec des billes : Une bille dans la bouteille par jour passé avec succès.
-J'ai mis en place deux raccourcis clavier :
L'un vers http://emergency.nofap.org, l'autre vers une musique motivante pour moi (from the bottom of the well - airbourne). À défaut de pouvoir bloquer les tentations, je peux au moins faciliter l'accès à des outils pour tenir ou me raccrocher.
-Je vais essayer de sortir avec d'autres de faire des rencontres, voir du monde, faire des activités, de ne pas rester chez moi et de faire en sorte d'être occupé.
-Et surtout j'ai pu parler de mon problème et vider mon sac à un ami (qui ne croit pas au sevrage cependant même s'il comprend  mon problème).
Cet ami m'a suggéré une psy-sexo que je vais voir dans les prochains jours.
-J'ai également démarré des séances d'hypnothérapie en espérant que ça pouvait m'aider (j'y retourne ce mardi).
Auriez-vous d'autres trucs?

Merci par avance pour votre accueil.Smile
Salut Keeptrying,

Bienvenu et bravo pour ta présentation détaillée et tout ce que tu as déjà mis en place, on sent la prise de conscience et un réelle volonté de prendre le taureau par les cornes.
Je me retrouve pas mal dans ta présentation et les questions que tu te poses.

J'ai identifié que mon principal problème est une déficience d'estime de soi, je ne crois pas en moi, en ma capacité de séduire une femme.
Régulièrement, comme aujourd'hui, j'ai des coups de blues en me disant que de toute façon je n'arriverai à rien.

Pourtant je n'ai pas trop mal réussi ma vie vu d'où je viens, quand je regarde des photos de moi plus jeune je me dis que j'étais pas mal, j'ai eu plusieurs compagnes, j'ai plusieurs exs et amies qui m'ont dit que j'avais quelquechose de séduisant, des atouts physiques et ce côté "mec" qu'elles perçoivent dans ma personnalité et pourtant je doute, encore et toujours.

Dans ces moments là je m'énerve moi-même, d'autant plus lorsque je lis les expériences bien plus traumatisantes qu'ont pu vivre d'autres personnes ici.

Tout comme toi je me pose la question de ma sexualité et ouverture à la rencontre amoureuse dans l'état actuel des choses, c'est pour moi le serpent qui se mord la queue, je tourne en rond sur le sujet.

Je me dis que je ne vais pas rester comme ça, mon célibat me pése, et d'un autre côté je ne veux pas non plus combler un vide, j'ai du mal à me mettre en phase là-dessus.

Je me pose également la question d'aller consulter, je ne sais pas si je dois opter pour le psy ou le sexo.
Bonjour,
J'ai lu ton fil.
Je suis content que tu sois bien dans ton corps. Tu as une croissance d'une part normal, d'une autre faussé par la pudibonderie de ton éducation catholique.
Je suis moi-même catholique, je le suis devenu après une période faite de prostitution (gays).
Pour moi Dieu bénit la sexualité qu'il a lui même créer, il n'y a rien de sale, c'est juste la puissance de vie que l'on expérimente au travers de notre corps.
Je ne vais pas parler religions sur ce forum qui est largement ouvert à toutes les formes de spiritualité, mais à toi, dans ton histoire particulière, il y a un noeud originel de tes difficultés d'aujourd'hui.
D'autres membres pourront te dire que la lutte contre un désordre incontrôlé de ses pulsions est bien-sûr un chemin obligé, mais qu'il ne fait pas l'impasse d'une aide psy.
Si tu veux aborder les blocages de l'éducation pudibonde et lègaliste que tu as reçu, nous pouvons en parler en mp, ce sera avec plaisir.

Ekeiloh

(24-08-2015 22:40)keeptrying a écrit : [ -> ]Bonjour,
Je suis étudiant, j'ai 22 ans et je pense avoir un problème. Je m'excuse par avance pour le pavé mais j'avais beaucoup de choses à dire.
Ne t'excuse pas, nous sommes ravis d'avoir de la lecture !
Citation :Petite autobiographie
La première fois que j'ai du aller sur un site X je devais avoir quelque-chose comme 11 ans. J'étais seul à la maison.
Je me souviens avoir été choqué, je tremblais de tous mes membres après avoir éteint le PC.
J'y suis retourné quelques jours après, puis encore après, et ainsi de suite. Et c'est à ce moment là que c'est entré dans ma vie.
D'une éducation catholique, ce genre de sujet était relativement tabou chez moi, "sale", teinté d'une aura de honte, d'interdit. Dans ma tête, il y avait l'enfer au bout.
Ça a donc été une période de honte, de culpabilité, où tout devait être caché, où la masturbation était une perversion
Je n'ai pas le souvenir dans ma vie d'avoir parlé sexualité une seule fois avec quelqu'un de ma famille proche de toute ma vie.

Puis j'ai renié ma foi et suis devenu agnostique vers 14-15 ans, j'ai fini par accepter cette pratique dans ma vie par déculpabiliser même si j'avais toujours honte.
J'ai toujours eu des soucis à l'école avec les autres, j'étais souvent celui dont on se moquait, celui qu'on choisissait en dernier en sport, mal dans sa peau. J'ai pratiqué l'auto-mutilation.

C'est à 17 ans que j'ai eu ma première "copine",  mais il s'agissait d'une relation à distance, que je n'ai vécue que par le biais d'internet et de sms, Je ne l'ai jamais vue IRL. Ça m'a fait beaucoup de mal et j'ai très mal vécu la rupture lorsque cela s'est terminé, j'étais déjà un dépressif chronique avant et j'ai complètement plongé, j'entamais régulièrement des psychothérapies sans qu'aucune ne me mène nulle-part.
J'ai eu brièvement une autre copine, qui m'a largué rapidement même si j'ai finalement fait ma première fois avec elle quelques temps après la rupture, juste pour me rendre compte que même si je n'étais pas impuissant, je n'avais en revanche aucune sensibilité du fait d'une légère malformation (phimosis) : Je n'ai littéralement rien senti même si j'ai apprécié la chaleur et le contact corporels.

Après avoir obtenu mon BAC je me suis planté durant mes deux premières années d'études : Je n'allais pas bien et ai fini chacune des deux années par un bref séjour en hôpital psychiatrique pour mes pensées auto-destructrices.

Je me suis finalement fait opérer (à 21 ans!) pour espérer récupérer une sexualité normale et épanouissante, en espérant que l'opération serait un succès.

Je n'ai finalement toujours pas de réponse à cette question : à part ma première fois ratée, je n'ai eu qu'une occasion, dans des conditions désastrueuses (bourré, pas envie, déjà plusieurs "5 contre 1" durant la journée, la personne  ne me plaisait pas vraiment) : L'humiliation de la panne.
2 fois, deux échecs. Très bloquant.
Comme tu le dis, des conditions désastreuses, je ne sais même pas si tu peux vraiment appeler ça une "occasion"
Citation :Je me suis réorienté vers des études d'informatique et ça a été beaucoup mieux sur pas mal de plans, je reprenais confiance en mon avenir professionnel, j'allais déjà mieux dans ma vie personnelle.
Je commençais à moins penser à me jeter sous un train et à véritablement m'ouvrir aux autres et à la vie.
J'ai envie de dire "Super !" et "Dommage..." à la fois: tu as trouvé un terrain sur lequel tu as la possibilité de t'épanouir, mais du coup tu es vraiment à un clic de tout. Pas facile de sortir de la dépendance dans ces conditions, mais au moins tu as une voie qui te correspond ! C'est déjà un grand pas !
Citation :J'ai commencé à prendre conscience du problème l'hiver dernier. En stage, je me suis aperçu que, même sans pour autant le faire au travail, les sautes d'humeur du patron provoquaient chez moi l'envie de me réfugier et d'échapper au stress en m'isolant pour me toucher.

Je me suis aussi rendu compte que parfois j'avais un besoin, mais pas tellement une envie.
J'identifiais ça comme un manque, et plus vraiment comme un acte sexuel, juste hormonal.
J'ai vu "Shame" que j'ai beaucoup aimé et qui m'a touché d'autant plus que ça m'a fait ouvrir un peu plus les yeux.
Je vois que tu n'as pas de doutes sur le fait que tu sois dépendant. C'est vraiment bien, on peut sans souci voir l'étape suivante !
Citation :Premières tentatives de sevrage :
J'ai essayé plusieurs choses pour arrêter, je suis allé voir un psy avec cette fois-ci ce problème en tête mais je ne me sentais pas bien avec elle.
Super d'avoir au moins essayé, mais il faut que tu saches que tu vas avoir besoin d'en voir d'autre, de tester, parce qu'on tombe rarement sur la perle rare la première fois
Citation :-J'ai essayé de me motiver en me promettant une récompense (un T-shirt qui me plairait par exemple) si je parvenais à atteindre tel objectif.
-J'ai essayé aussi un calendrier de sevrage. Ça n'a pas fonctionné non plus.
-J'ai également essayé de mettre toute cette énergie dans du sport. Toujours pas.
-J'ai essayé d'installer des softs de filtrage, seulement comme je travaille dans l'informatique c'est enfantin pour moi de les contourner : J'ai trop de contrôle sur mes machines pour ça.
Tout ça c'est super, mais je pense qu'il te manquait quelque chose: d'utres personnes. On ne peut pas sortir de la dépendance seul, elle est vicieuse, comme un parasite avec des tentacules. Elle bloque les mécanismes de défnse du cerveau et les utilise pour servir sa cause. Tu as besoin d'être entouré. Bonne nouvelle, maintenant on est là, mais ce n'est pas suffisant.
Citation :L'État actuel du problème :
-Aujourd'hui je souffre beaucoup de cette situation, la sollitude, la honte, le manque de confiance en moi, la peur du jugement.
Souvent je ne rêve que de serrer quelqu'un dont je serais proche dans mes bras sans forcément aller plus loin, mais j'ai peur de la réaction que cela pourrait provoquer chez moi.
-Je pense que le X est une sorte de refuge, d'éxutoire, pour échapper à ces soucis et les oublier brièvement.
-Je ne pense pas être dépendant car je consomme trop -c'est plus de l'ordre d'une fois par jour et je sais que certains font plus, parfois je fais plus, parfois je fais moins, je dirais que ce n'est pas une question de fréquence.
-Je pense être dépendant car je n'ai pas l'impression d'avoir le contrôle : si je me dis un jour que je ne vais pas consommer pour la journée, je me retrouve souvent comme un con à le faire quand même.
Oui c'est sûr que le problème c'est bien de ne pas avoir le contrôle, et pas forcément la fréquence. Mais sache quand meme que meme une fois par jour apporte des problèmes. Mais on est d'accord, c'est bien la perte de contrôle qui fait de toi un dépendant
Citation :-Je pense être dépendant car je crois que ma consommation est surtout une réaction au stress.
-Je pense être dépendant car souvent je ne sens plus que cette activité est due à ma libido, mais uniquement à un manque. Dans les périodes où je retombe vraiment, je n'ai même plus l'impression d'être attiré par qui que ce soit. Je ne recherche que la décharge d'hormone lors de l'orgasme. Comme un shoot.
C'est exactement ça: un shoot
Citation :-Je vois aujourd'hui d'autres alternatives, mais j'ai sérieusement pensé à un moment à en finir, à me blesser ou me brûler la main pour arrêter,
-Je pense qu'aujourd'hui je peux affronter ce problème. C'est la seule chose que je pense encore avoir à faire avec les études et la confiance en moi pour devenir un adulte véritablement accompli.
Génial ! Je t'encourage dans cette voie !
Citation :Les points positifs :
-À part ce problème je n'ai plus de complexe particulier, j'assume bien mon corps, et me sens bien physiquement et dans ma peau, pas de complexe du type je suis trop gros/pas beau/pas assez musclé/pas de complexe de dimensions.
C'est déjà un bon point
Citation :-J'ai fait des progrès et ai -à défaut d'arrêter- réussi à réduire ma consommation.
Cool, puisque tu ne te sens pas, c'est la bonne attitude à avoir. Un jour tu te sentiras de lancer un sevrage, ou tu passeras plusieurs jours sans ton shoot et sans t'en rendre compte !
Citation :-J'ai l'impression d'être sur la bonne voie.
-Je suis allé à des "ateliers calins", par curiosité et envie d'affection, mais en prenant soin de ne pas y aller "à jeun". Je ne veux pas avoir l'impression de manquer de respect à qui que ce soit.
Ces ateliers m'ont fait découvrir une forme de contact simple que j'aimerais retrouver dans ma vie sentimentale et affective. Par contre je ne sais pas s'il serait sage d'y retourner si j'entame un vrai sevrage.
Essaie peut-etre d'attendre un peu de ressentir les premiers changements physiques, tu verras si à ce moment-là tu te sens. Mais en effet inutile de forcer.
Citation :-J'ai toujours honte mais je n'ai pas l'impression d'être quelqu'un de mauvais ou de faire quelque-chose de mal.
-Une amie m'a mis à la danse, je suis content car je ne pensais pas être capable de m'y mettre, ça a été une véritable peur à vaincre mais j'y suis arrivé, et je compte bien continuer et progresser car ça me mets plus en confiance. Et à mon grand étonnement je n'ai même pas de pensées parasites en dansant, je ne pense pas du tout à ça même avec le contact et la proximité physique! J'espère que ça perdurera avec un sevrage vraiment sérieux.
Je vis dans un univers de danseurs également, je n'ai pas de problème en danse de couple étrangement. Je pense que tu peux y arriver aussi. Après si des pulsions te viennent, il y a toujours des choses que tu peux mettre en place, des techniques que tu trouveras sur le forum par exemple (méditation, eft...)
Citation :-J'espère un regain d'énergie, et que la libido revienne vraiment et m'incite à prendre le risque de faire des rencontres, d'oser.
Et tu fais bien d'espérer ! tu vas y arriver!
Citation :Que faire à présent ? Quelques uns de mes doutes :
Je me retrouve avec deux problèmes contradictoires : Mon addiction d'un côté, et mon inexpérience (dont je souffre terriblement, j'en ai honte et je crains un jugement en face) de l'autre.
Je pars à priori sur un sevrage pour d'abord régler le premier des deux soucis. Mais d'un autre côté j'ai le sentiment qu'une (même UNE SEULE) expérience positive pourrait m'apporter beaucoup, ne serait-ce que du recul et un regain de confiance. Aussi je me pose des questions et je ne sais pas comment aborder ces soucis, ni dans quel ordre.
Alors deja, NON. J'ai deja testé le "oui mais si c'est différent, ça me permettra de savoir". Ça ne marche pas, ça fait un carnage. Et si en plus l'expérience est négative, ça sera encore pire
Citation :De l'expérience pourrait-elle m'aider à prendre du recul et à changer mon état d'esprit et mon mode de vie, mes mauvaises habitudes?
Non, c'est l'inverse: changer ton etat d'esprit et ton mode de vie t'apportera les occasions et la possibilité d'une bonne expérience
Citation :J'aimerais pouvoir avoir à nouveau une dignité et le sentiment d'avoir de la valeur.
J'aimerais également ne plus être seul, avoir quelqu'un avec qui dormir sans forcément aller plus loin par exemple. Mais je me dis que ça pourrait être difficile pour moi et que la personne en face pourrait ne pas rechercher ça.
Citation :Faut-il que je sois sûr d'avoir éliminé le problème avant de m'ouvrir à d'éventuelles rencontres amoureuses?
Non, mais ne cherche pas pour l'instant. Si ça te tombe dessus, ok. Vis le en prenant ton temps, vois si tu trouves le courage d'en parler ou si tu préfères garder ta dépendance pour toi. Ne vas pas sur des sites de rencontre ou draguer en boite !
Citation :Je n'ai pas non plus envie de ne pas avoir de sexualité. Mais je ne sais pas dans quelle mesure je pourrais me le permettre.
Pensez-vous que seule la MB et le pr0n soient à proscrire dans mon cas ou que je devrais éviter toute forme d'activité sexuelle pour le moment?
Deja, la mb et le porn SONT a proscrire. C'est bien que tu n'y reviennes pas.
Quant à la sexualité... PRENDS TON TEMPS, BORDEL. Proscris les plans cul, les trucs ou tu n'es pas sûr. Vois si tu rencontres quelqu'un. Apprends à la (ou le) connaître, évite pour le moment de passer la nuit avec, fais régulièrement le point sur où tu en es, comment tu as vécu le derner rencard etc. Prends le temps de commencer à te rétablir, de vivre une relation affective qui, éventullement, mène peut-etre un jour à une relation sexuelle.
Citation :Comment j'aborde ce nouveau sevrage :
-J'ai retiré les rideaux des grandes fenêtres de mon appartement. Je suis de cette manière observable par les voisins d'en face et je me sens visible, de même que l'écran de l'ordinateur.
Très bien, ça va jouer sur ton mental au fur et a mesure, même si pour l'instant je me doute que quand tu as besoin d'un shoot, tu trouves bien un endroit pour te planquer
Citation :-J'ai retiré la batterie de mon laptop et l'ai confiée à un ami afin de ne pas pouvoir utiliser l'ordinateur depuis une autre pièce, je lui ai également confié un ou deux autres équipements qui auraient pu me tenter.
Super ! Tu lui as parlé de ta dépendance? Très bien d'avoir quelqu'un à qui confier le matos en tout cas
Citation :-J'ai mis en place une sorte de calendrier de sevrage avec des billes : Une bille dans la bouteille par jour passé avec succès.
Tiens c'est une idée ça, je n'y avais pas pensé dis donc !
Citation :-J'ai mis en place deux raccourcis clavier :
L'un vers http://emergency.nofap.org, l'autre vers une musique motivante pour moi (from the bottom of the well - airbourne). À défaut de pouvoir bloquer les tentations, je peux au moins faciliter l'accès à des outils pour tenir ou me raccrocher.
Super le premier lien, je ne connaissais pas, faudrait le faire tourner ! Pense aussi à venir ici quand tu es sur le point de craquer, dire ce qui te pese, comment tu te sens. Meme si tu craques finalement, tu auras un recap de ce qui t'a amené là, et tu pourras te mettre en place des "diversions" avec l'esprit clair pour quand ça reviendra
Citation :-Je vais essayer de sortir avec d'autres de faire des rencontres, voir du monde, faire des activités, de ne pas rester chez moi et de faire en sorte d'être occupé.
Vois pour la danse, dans mon coin il y a très souvent des soirées danse, ça permet de sortir, de ses faire des connaissances qui deviennent des amis
Citation :-Et surtout j'ai pu parler de mon problème et vider mon sac à un ami (qui ne croit pas au sevrage cependant même s'il comprend  mon problème).
Cet ami m'a suggéré une psy-sexo que je vais voir dans les prochains jours.
Ah ben ça repond à ma question de si tu as pu en parler à quelqu'un, et de retenter de voir un psy ^^
Citation :-J'ai également démarré des séances d'hypnothérapie en espérant que ça pouvait m'aider (j'y retourne ce mardi).
Auriez-vous d'autres trucs?
Je suis praticienne EFT, ça m'a ENORMEMENT aidé dans la lutte contre ma dépendance. J'en parlerai à la rencontre, est-ce que tu y viens?
Citation :
Merci par avance pour votre accueil.Smile
Merci à toi de t'engager sur le chemin du rétablissement avec nous. On se rétablit ENSEMBLE ! Bravo pour le chemin que tu as deja parcouru, bravo pour celui que tu vas parcourir, tu gères du phacochère !

Euh... Désolée pour le post à rallonges Big Grin
C'est vrai que je me suis également posé la question de l'influence de mon éducation catholique dans mon parcours.
Je n'arrive pas à déterminer si ses positions strictes et culpabilisantes ont pesé, je n'en suis pas certain, j'étais assez réfractaire, je me contentais de ne pas trop faire de vague, comme à l'école, d'autant plus que le contexte familial dans lequel je vivais était en totale contradiction avec l'enseignement et les valeurs que mes parents voulaient pourtant que je suive.
Bonsoir à vous et merci pour vos réponses Smile

Burrhus, je vais préciser dans le post, c'est vrai que ce n'est pas précis et que j'aurais du le dire Smile :
Je n'ai aujourd'hui plus vraiment de complexe par rapport à la religion. Les seules règles sont pour moi le respect de l'humain et un consentement libre et éclairé.
Dans la pratique je suis d'une timidité extrême mais dans la théorie je suis presque libertin.

Je dirais plutôt que je vis mal ma dépendance car je la vis comme un échec : l'échec de ne pas réussir à vivre une sexuallité normale (i-e épanouissante et avec quelqu'un), de ne pas savoir m'affirmer, aller vers les filles. J'ai honte et cela me donne d'avoir "looser" de marqué au fer rouge sur le front.
Ça peut paraître stupide, et pourtant je le vis comme un "déshonneur". Je n'ai que la MB et le pr0n car je ne suis pas capable de trouver mieux.
Ok, c'est bien si tu as dépassé ce blocage, celui lié à la honte de la sexualité, attention, parce que souvent on se libère d'un excès par un autre excès.
Cependant, que tu souffres de manquer du contact de la nudité d'une fille, je le comprends, nous avons tous besoin d'affection, et de tactile.
Bon sevrage.
Citation :
Citation :Comment j'aborde ce nouveau sevrage :
-J'ai retiré les rideaux des grandes fenêtres de mon appartement. Je suis de cette manière observable par les voisins d'en face et je me sens visible, de même que l'écran de l'ordinateur.

Très bien, ça va jouer sur ton mental au fur et a mesure, même si pour l'instant je me doute que quand tu as besoin d'un shoot, tu trouves bien un endroit pour te planquer
Du coup ça ne fait que 3 jours donc j'ai pu éviter d'avoir à le constater, mais je préfère éviter de l'envisager.

Citation :
Citation :-Je vais essayer de sortir avec d'autres de faire des rencontres, voir du monde, faire des activités, de ne pas rester chez moi et de faire en sorte d'être occupé.
Vois pour la danse, dans mon coin il y a très souvent des soirées danse, ça permet de sortir, de ses faire des connaissances qui deviennent des amis

Oui, c'est ce que je fais.Smile
Ça me donne l'impression de réussir au moins UN truc. ^^ Et c'est que j'espère avec le sevrage. Au départ c'était juste des tentatives de "no fap challenge" mais je me suis rendu compte que j'avais sans doute un problème derrière. Si j'arrive à tenir un mois (l'Everest pour moi pour l'instant) j'aurais vraiment la certitude d'en être capable. Smile

Citation :
Citation :-J'ai mis en place une sorte de calendrier de sevrage avec des billes : Une bille dans la bouteille par jour passé avec succès.
Tiens c'est une idée ça, je n'y avais pas pensé dis donc !
On verra si ça aide Smile

Citation :
Citation :-J'ai également démarré des séances d'hypnothérapie en espérant que ça pouvait m'aider (j'y retourne ce mardi).
Je suis praticienne EFT, ça m'a ENORMEMENT aidé dans la lutte contre ma dépendance. J'en parlerai à la rencontre, est-ce que tu y viens?
Ça reste à confirmer mais je l'envisage. Smile
Je ne connais pas l'EFT, mais j'envisageais aussi la méditation.

Encore merci pour vos réponses et votre accueil! Tout cela m'emplit d'optimisme!

Ekeiloh

Méditation très bien, ça aide à rester ancré dans le présent et dans le sevrage ! Et tu as de quoi etre optimiste, rien que de t'être inscrit ici c'est vraiment un grand pas !

Et le titre de ce sujet est très bien trouvé, c'est une véritable rééducation (voire éducation en fait) qu'on entame avec le sevrage et le rétablissement !
(24-08-2015 22:40)keeptrying a écrit : [ -> ]J'aimerais pouvoir avoir à nouveau une dignité et le sentiment d'avoir de la valeur.


Tout comme je l'ai déjà préconisé à d'autres, tu devrais jeter un œil à cet ouvrage: Trop gentil pour être heureux : Le syndrome du chic type

Dans ta présentation tu en présentes les symptômes comme plusieurs d'entre nous ici.
Je pense que ça t'apportera un éclairage sur ce que tu es, ce que tu fais et pourquoi.

(24-08-2015 22:40)keeptrying a écrit : [ -> ]J'aimerais également ne plus être seul, avoir quelqu'un avec qui dormir sans forcément aller plus loin par exemple. Mais je me dis que ça pourrait être difficile pour moi et que la personne en face pourrait ne pas rechercher ça.


Ça tu peux oublier, ça posera problème tôt ou tard, les femmes sont aussi sexuelles que nous, la physiologie de leur désir est juste différente de la notre.

Nous sommes faits de chair et de sang, ce qui mérite autant d'attention que l'esprit, tout ce qui nourrit l'esprit, les sens le réclament.

Je pense que tu risques de te faire encore plus mal en cas de malentendu et réaction maladroite.
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