Dépendance sexuelle

Version complète : Présentation d'Extave
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bonsoir Extave,
ce que tu expliques par rapport à la masturbation me paraît juste mais dans le contexte qui est le tiens,je ressens non pas du déni,mais une sorte d'échappatoir par rapport à ton sevrage.
Ceci étant dit rien ne t'empêche d'expérimenter par toi même.Pour ma part j'ai eu trois ou quatre masturbations depuis huit mois sans rechutes vers le porno,mais c'est un jeu dangereux qu'il faut ,dans le cadre de notre sevrage, maîtriser à l'extrême.
Mais,je pense aussi que si l'on doit (vraiment) rechuter,il vaut mieux s'accorder une masturbation mais sans porno,de cette façon on repousse tout le temps le recours à ces images choquantes.
Bon courage à toi,et ne culpabilise surtout pas pour ta rechute,tu ferais alors le mauvais jeu du porno.
Bonsoir à tous,
Je reviens après une longue absence sur ce forum... J'ai plusieurs choses dont je ressens le besoin de parler.

Mon été ne s'est pas très bien passé. J'ai eu mon année, puis suis rentré chez moi. Pendant le mois de juin, j'ai été pris par le flot des événements. Je suis parti très vite en vacances avec mon amie très proche avec laquelle ça ne se passe pas toujours bien, et qui n'accepte pas ma relation amoureuse. Les vacances se sont bien passées. Je suis partie avec ma copine ensuite. Des vacances comme j'en rêve toujours, près de la Nature, avec juste une tente, un réchaud, loin de tout. C'était un très beau moment.

Je suis ensuite rentré chez moi, à partir de juillet, où j'ai commencé à travailler pour 2 mois. Ca s'est sensiblement moins bien passé. J'ai très vite replongé, je n'ai même pas résisté, témoignage de ma fragilité. Ca a duré deux mois. Pas forcément quotidiennement, mais presque, ancré dans une routine face à laquelle je suis resté très fataliste. Beaucoup d'autres choses me hantaient. Ca s'est mal passé par rapport à ma copine, en rapport avec cette fille. Je ne l'ai que très peu vue après le mois de juin, je me sentais enseveli sous des problèmes que je ne maitrisais plus. La masturbation apparaissait à nouveau comme un exutoire, bien illusoire évidemment. Mais c'est ce que ma faiblesse me faisait à nouveau penser.

Je ne suis plus avec ma copine désormais. Cela faisait presque deux ans que nous étions officieusement ensembles. Si sur le coup je l'ai vécu comme un soulagement, comme une façon de m'éloigner des problèmes personnels que les conflits indirects engendraient pour moi, je le vis bien plus difficilement aujourd'hui.

Pour ceux qui ont suivi les posts, je suis parti à l'étranger en stage, en Europe. Je suis arrivé il y a deux semaines. Je resterai ici pendant 6 mois, puis partirai vers des contrées plus lointaines après ce premier stage. Si la perspective m'excitait terriblement pendant mes deux premières années d'étude, j'ai plutôt vécu la rechute ici. Je me suis retrouvé dans ce pays, inconnu, sans marque, sans y comprendre la langue, sans amis. Alors les premiers temps ont été très durs.

J'ai également toujours eu une relation singulière avec ma désormais ex-copine. Nous nous sommes trouvés parce qu'on partage beaucoup de choses. Je porte un idéal de vie simple, frugal, en rupture avec la société de consommation. Je ne me retrouve pas dans beaucoup de considérations de personnes de mon âge. Je ne me considère pas comme quelqu'un de radical. Beaucoup de mes amis sont la caricature du jeune de 20ans, et je le suis également souvent. Mais avec elle, je me sentais compris.
Alors depuis mon arrivée ici, j'ai senti comme un arrachement. J'ai pris la pleine mesure de l'affection que je lui porte. Et si durant deux ans, je n'ai jamais réussi à me projeter, pour la première fois je me suis vu loin avec elle. Je me suis vu construire quelque chose. Dommage qu'il ait fallu que tout cela se termine pour que cette prise de conscience fasse surface...

Les deux premières semaines ont été dures. Malgré le fait que mon stage me plaisent, Je comptais déjà les jours avant de partir à nouveau. J'ai eu du mal à faire surface, à commencer à regarder cette ville avec les yeux du jeune homme curieux, avide de nouvelles aventures que je suis. Ca va un peu mieux. Je pêche dans mes relations sociales du fait de ma pauvre maîtrise de l'anglais orale et de mon caractère peu bavard mais je me soigne.

Cette lassitude, fatigue extrême que j'ai ressenti durant mes deux premières semaines ici ne s'est pas concrétisée par une masturbation excessive. J'ai rechuté une fois il y a une semaine. Depuis je n'en ai plus envie. Je suppose que la difficulté à se sentir intégré joue pour beaucoup. Je ne sens pas que cette abstinence soit pleinement consciente. Elle est évidemment voulue, je connais les conséquences des rechutes sur moi, mais je ne sens pas qu'une force mentale importante m'empêche de rechuter. J'ai plutôt l'impression que le contexte extérieur m'empêche pour le moment d'y penser.

Voilà, j'avais besoin de coucher ici ces quelques (longues) phrases. Merci à ceux qui auront le courage d'aller jusqu'au bout. Bon courage à tous en tout cas

Ekeiloh

Bon retour Extave. Tout d'abord, où en es-tu de ton compteur? Est-ce que tu le remets à zéro? Ou bien peut-etre préfères-tu l'enlever pour le moment? Ne le laisse pas à l'abandon !

Et puis reviens plus souvent. Si tu as une habitude à prendre, c'est bien celle là, celle de venir nous parler, à nous. Meme si avant ou apres tu rechutes. Prends cette habitude la qui peut devenir salutaire.

Quant à ta relation, j'en suis désolée. Mais as-tu compris pourquoi tu avais tant tenu à partir avec ton amie, alors même que tu savais que ça créerait des problèmes, alors même qu'elle faisait tout pour que tu quitte ta petite amie? Je pense que tu devrais te pencher sur ça.

Et pour le reste, deviens ce que tu es. Tu es vivant, jeune, adepte de découverte et de nouvelles aventures... et tu n'as pas profité de toutes les occasions qui se presentaient. Lache les boulets qui te retiennent en arrière, et deviens ce type là bordel !
Bonjour à tous,

C'est presque marrant de revenir ici, deux ans après mon dernier post...

Où j'en suis ? Je pense que j'ai réussi à avancer. Ma vie est en mouvement. J'ai passé un an à l'étranger, j'ai eu de relatifs succès personnels, ici et là. A l'époque, j'évoquais ma copine, avec qui je vivais une relation un peu compliquée, notamment à cause de cette addiction. Je suis toujours avec elle. Nous vivons aujourd'hui ensemble, dans une colocation plus large, relativement heureux je crois.

J'ai arrêté de penser mon addiction comme telle pendant un moment. Mon contexte de vie a réduit, par la force des choses la masturbation. J'ai vécu quelques mois en Afrique, ou bien des expériences trépidantes en France et à l'étranger. Je me masturbais, parfois. Mais j'arrivais à compenser, on va dire, avec un quotidien bien remplie, qui m'a permis d'arrêter de penser strictement à mon addiction comme telle.

Jusqu'à.... très récemment. J'ai déménagé, et vis désormais avec ma copine, et des amis. En dernière année de master, j'ai pas mal de temps libre, je reste souvent à l'appartement, et je trouve que j'ai plus succombé que la normale. J'y mettais les mêmes maux qu'auparavant : baisse de confiance en soi, incapacité à me représenter le bout du tunnel, baisse de motivation pour les choses qui peuvent me porter, ici ou là, et l'impression de ne pas être celui que je prétends être, via l'image sociale que je diffuse.

Je suis quelqu'un de très engagé, j'ai des combats personnels, idéologiques, qui me tiennent grandement à coeur. J'ai l'impression, dans cette arène là, de diffuser une image idéalisée de ma personne, qui correspond intimement à ce que je voudrais être. Mais le fossé se creuse, lorsque les pics de conscience post-rechute me submergent. Et ce fossé, je crois que je ne peux plus l'assumer à nouveau.

Le "nouveau" déclic, l'énième du nom, est venu d'une discussion, sur le coût écologique d'internet. On y a évoqué à quel point Internet est phagocyté par les contenus pornographiques, qui représentent une quantité astronomique de la totalité des contenus présents en ligne, représentant un coût écologique importantissimes. Ca m'a mis en face d'une contradiction majeure. Au quotidien, j'essaie de réduire mon empreinte énergétique, m'intéresse beaucoup aux théories pessimistes sur le devenir des sociétés industrielles. Mon addiction m'a paru immédiatement risible, comme si, je sacrifiais sur l'autel d'une libido incontrôlable, d'une faiblesse d'esprit, des combats qui me portent et dépassent largement mon cas individuel.
Depuis ce jour, je tiens toujours. J'ai remis mon compteur à 0. Ca faisait bizarre, je me suis revu dans l'encart "membre en sevrage", et celui-ci était bloqué sur plus de 800 jours. Retour à la case départ, donc. Mais je mesure le chemin que j'ai accompli depuis. Ce n'est pas un échec, c'est un nouveau départ.

Je pense, que j'aurais dans ce processus, besoin de votre aide. Je vais essayer de revenir ici une fois de temps en temps. J'ai aussi découvert le réseau Nofap, dont l'ampleur m'a beaucoup impressionné. Je vais y passer aussi je pense. Il est assez complémentaire de celui-ci. Le côte très positif, self-made man, et narratif est parfois surprenant et presque divertissant, mais l'espoir transpire chez ses membres, comme ici d'ailleurs.

Bon courage à tous, & à bientôt je pense !
Bonjour,

bon courage pour continuer à trouver la motivation de te battre.

Juste une remarque: tu as commencé trés tot, trop tot, tu est surement quelqu'un de trés sensible,de surdoué peut etre,et ton désir de faire coller l'image que tu donnes avec ce que tu es vraiment est une démarche positive, mais pour autant il ne faut pas confondre tes actes avec ta personnalité.

Tu dois t'arracher à ce mensonge, tout réapprendre, mais avant celà tu dois non pas te sevrer, mais te désintoxyquer. La planete ok, mais la motivation ne viendra pas de l'extérieur,c'est un combat intérieur,trouver la source de ce raisonnement qui te pousse à vouloir redevenir un "consom-mateur" normal.

je te prévient, et tu le sais déjà, on ne peut se raisonner ou avoir une pervertion sous controle,
c'est tout ou rien, temps libre ou non, bonheur ou malheur, c'est hors sujet, la question est de savoir si tu veur dégager le porno de ta vie,et pour celà il faudra le destester, n'avoir aucune sympathie pour cette industrie ou ses nombreuses facettes ou marche-pied (comme l'erotisme), et c'est donc faire le deuil d'un divertissement que tu penses incontournable, mais c'est un mensonge à combattre,c'est le défi à relevé si tu souhaites vraiment t'en débarasser , tout choix à un cout
Merci de ton message privé, je n'ai pu t'y répondre car tu as désactivé ta messagerie.
Voici ce que je t'avais écris comme réponse :

Merci de ton petit mot.

Tant mieux si je t'ai été utile. N'ai pas peur de l'épreuve. Souffrir dure peu, avoir souffert dure toujours. C'est une parole d'une sainte catholique. Je l'aime bien car c'est après avoir souffert que l'on a une petite sagesse, avant, ce n'est que la consommation capricieuse des choses.

Bon sevrage.

Burrhus.
Salut Extave, et salut aux colocataires de l'immeuble...
merci pour tes partages, très riches, et pour l’idée pas si farfelue que ça de renoncer au p0rn pour réduire ton empreinte carbone.
"Si à chaque fois que je mate un trou, on abat un arbre, ça m'ébranle dans mes certitudes les plus douteuses"
(Excuse-moi de mettre ça à ma sauce, mais je suis un peu excité en ce moment...)
En 12 ans de forum, je ne l’avais jamais entendue, celle-là, mais c’est normal qu’elle émerge, y’a urgence… 
d’ailleurs même la Californie, Babylone du p0rn, brûle…
Bonjour Extave,

Tu as raison de revenir ici. 
Je reviens souvent ici, parce que j'en ai besoin. Pour garder le cap.

(07-12-2017 11:14)Extave a écrit : [ -> ]Retour à la case départ, donc. Mais je mesure le chemin que j'ai accompli depuis. Ce n'est pas un échec, c'est un nouveau départ.
En effet, ce n'est pas retour à la case départ. Pendant ce temps, tu as appris, tu as vécu, tu as fais des choix. Mais, dans la lutte contre l'addiction, il n'y a pas de victoire définitive. La sobriété n'est jamais acquise définitivement. Il faut toujours rectifier le cap.
C'est le chemin qui compte, pas la destination.

Courage ! Tu mènes le bon combat !
Bonjour à tous,

Un grand merci pour vos messages. Je me connecte et réponds peu souvent, parce que ça me coûte, et me remets en face de ces maux : lorsque je parviens à ne pas y penser -c'est à dire peu souvent-, j'aime me voir faire autre chose, guider mon esprit autour de choses qui me portent. Malgré tout, je reviens assez régulièrement ici pour "garder le cap", comme le résume bien Tiago et me remémorer le bienfondé de ce combat.

Le cap, je le garde, pour le moment. C'est fait de hauts et de bas. J'ai oscillé entre une impression de planer, de diffuser un large halo d'apaisement, qui allait de pair avec une baisse de libido, et une impression de toute-puissance, comme si rien ne pouvais arrêter une progression écrite pour être linéaire.

Depuis quelques jours, les temps sont plus durs. Mon organe génital reprend une part prépondérante, dans la façon dont je sens mon corps, j'y pense souvent et ça picote. Je m'égare plus fréquemment dans des pensées érotiques autour de ma copine, ou je sexualise des femmes, réflexe que je juge indispensable de briser. Je tiens toujours, mais parfois je ne sais plus à quoi ça tient !

Bref, j'espère tenir et réussir à laisser passer l'orage, c'est en parvenant à maintenir mon intime conviction dans ces moments de défaillance que j'arriverais probablement à me forger progressivement une capacité inébranlable de résistance, de contrôle, de limitation que je recherche tellement.

A l'aurée de 2018, bon courage à tous et bonnes fêtes !
Bonjour à tous,

Ce matin, j'ai longuement hésité. Depuis quelques jours, les pulsions sont assez fortes. Les beaux jours reviennent, j'ai souvent le regard qui se perd sur des jambes dénudées, des tenues légères, et je me surprends à nouveau à facilement déshabiller du regard. La concentration s'étiole. Je me dis que ça ne peut qu'être un creux de la vague. J'ai indéniablement progressé. Depuis 147 jours, je tiens. J'ai repris le goût de la lecture, je peux faire du télétravail sans passer mes journées à vaquer à des séances de procrastination, allant de rechute en rechute.

J'en ai appris sur moi-même. J'ai un goût pour la procrastination, qu'il s'agit de combattre séparément de mes phénomènes d'addiction à la pornographie. J'ai souvent lié les deux, pensant que vaincre la pornographie et la masturbation serait un remède à ces spirales. Il n'en est rien, et c'est bon à savoir.

J'ai appris qu'arrêter de se masturber n'était pas une pratique magique, qui enjolive tout le reste. Je me sens mieux, j'ai plus confiance dans ce que j'entreprends. Je pense que mon estime de moi-même a augmenté, je me suis prouvé que je suis capable de rechercher sur la durée cette stabilité, ce maintenir un cap, un horizon que je me suis fixé. Pour autant, je ne me reconnais pas dans les discours angéliques que portent certains, et les vertus presque divinatoires de l'arrêt de la masturbation en tant que tel. Stopper cette dernière doit être liée et indexée à autre chose, quelque chose de réflexif, un questionnement permanent sur le sens que je donne à cela. C'est ce qui m'a sauvé ce matin.

Je ressentais à nouveau ces picotements dans le bas ventre, cette tentation animale qui met un voile sur mon cerveau et ne me fait plus répondre qu'aux injonctions primaires. Celle qui reporte tous les questionnements, avec des méthodes argumentatives imbattables : "Je verrai ça plus tard". J'ai refusé ce rapport de force. En me rappelant d'abord de la seule fois où j'avais tenu plus de 50 jours. La rechute m'avait cueilli, un matin. Ca avait un côté presque prophétique. Je m'étais couché, assailli par le retour de pulsions diverses. Je m'étais levé, guidé par la dynamique de la veille, et j'avais accueilli la rechute comme une fin courue d'avance, sur laquelle je n'avais aucune prise. J'ai refusé de me présenter les choses de cette façon là.

J'ai donc procédé à un bilan coûts-avantages détaillé. Contre la concentration d'une journée de travail, la force renaissante d'un combat de presque 5 mois, contre la tentative d'évacuation de mon problème principal depuis 3 ans, contre un horizon et une confiance retrouvée, 5 minutes de plaisir illusoire couplée à un immédiat sentiment de déchéance, comme si ma pugnacité s'évaporait la main dans mon fut. Rien de plus dégradant, en somme. Surtout que j'ai regardé le compteur. J'ai perdu le fil depuis un moment. J'ai longtemps tenu les comptes, sur mon téléphone pour suivre mes avancées chaque jour, et pouvoir avant de me coucher, cocher une nouvelle case sur le calendrier et me féliciter d'une nouvelle journée blanche. Et puis, signe aussi que cela devenait plus facile sur certaines périodes et que le reste me comblait et m'occupait suffisamment, j'oubliai de le faire, mais je me rappelais des grandes étapes : les 100 jours, les 150. Je ne m'attendais pas, ce matin, à en être aussi proche. J'ai été surpris et fier. Alors j'ai repoussé la tentation, et le long-terme l'a emporté contre le court. Ce matin, en tout cas, mais c'est déjà ça. Autant la politique des petits pas ne me sied guère lorsqu'il s'agit de discourir sur l'état du monde, autant pour mon cas personnel, je suis obligé de muer en un pragmatique froid, et de constater que je dois l'adopter.

Je reviendrai fêter mes 150 jours ici je suppose. Merci à tous encore. Vous ne le savez sûrement pas, mais je viens, souvent. Quand les doutes me guettent, que je perds le pourquoi, j'erre sur le site, j'arpente les nouveaux témoignages, je suis fier, honteux, fraternel avec tout le monde parce qu'on partage des quêtes communes. Je ne participe pas sur le sujet des autres, parce que je n'y arrive pas, quelque part. Mais vous avez tous ma plus profonde amitié.

Merci,
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