Dépendance sexuelle

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Salut Bruno

en tant qu'ancien (je parle de toi), j'ai envie de te poser une question. Est ce que tu crois qu'il est possible pour un ex sexolique, de recommencer à apprécier l'érotisme et avoir une vie sexuelle harmonieuse en dehors de l'aspect compulsif ? Le but de tout ceci n'est tout de même pas de nous transformer en moine ? .. Mais dans l'état actuel, je sens bien qu'un contact un peu trop prononcé avec l'érotisme (style une séquence érotique dans un film par ailleurs anodin), peut déclencher mes démons ... Est ce que le sevrage peut réellement nous ramener à la "normale" ? ou bien on est comme les ex alcooliques qui restent fragiles toute leur vie dans leur contact avec l'alcool ?

Ton avis m'intéresse beaucoup

Quest
salut Quest
ne mélange pas l'érotisme des relations interpersonnelles et l'érotisme produit de consommation cul-turelle si tu veux y distinguer quelque chose. On s'est juste cramé le cerveau avec des images, de l'imaginaire. Le but n'est pas de devenir moine effectivement mais de revenir à une sexualité normale (et heureuse)
Les comparaisons avec l'alcoolisme ont aussi leurs limites. En tant qu'alcoolique, je suis rétabli et le reste tant que je me rappelle qu'il ne m'en faut "pas une goutte". J'ai renoncé à l'idée de pouvoir boire un verre, en échange de quoi je n'ai plus de problème avec l'alcool. J'ai admis mon impuissance devant le produit, qui est plus fort que moi.
De cette acceptation de défaite "totale" est née une grande paix : j'ai été délivré de l'obsession de boire.
En tant que sexolique, j'ai rechuté après un an d'abstinence (mais j'étais sans doute trop dans l'orgueil et trop collé à mon ordinateur) ce qui me donne plus à réfléchir sur la toxicité du produit que sur ma faiblesse. Bon courage à toi.
Salut John

rechute après un an .. damned !! je rejoints totalement ton avis sur la toxicité du produit. Mais je continue ma réflexion. Qu'est ce que la guérison ? Après tout, les psy sont les premiers à dire que les fantasmes sont non seulement "normaux", mais même salutaires pour une vie sexuelle harmonieuse. Où donc, est la limite ? Le côté pathologique ? Le fait est que moi et les autres ici, nous ressentons effectivement une souffrance venant du caractère compulsif de la chose. De ce caractère obsessionnel, qui fait que on ne peut se promener dans la rue sans regarder le cul de toutes les filles qui passent, qui fait qu'on ne peut pas s'empêcher d'imaginer toutes les filles comme des partenaires sexuelles potentielles, qu'on ne peut pas s'empêcher de foncer sur internet dès que l'occasion s'en fait sentir (et dans mon cas, je suis face à mon ordinateur toute la journée de travail) ... Alors, est ce que c'est curable ?

Dans mon cas, je pense que mon premier problème de couple a été que je n'ai jamais pu me contenter d'une seule femme, sexuellement parlant. Et comme d'autres part, j'étais adulte et responsable, pour ne pas tromper mon épouse, je me suis réfugié dans la pornographie (cassettes érotiques, magazines et puis internet, photos sexy puis de plus en plus pornographiques, sites bdsm etc ...). Celà a duré 15 ans jusqu'à mon divorce. Et celà continue, malgré mon re mariage avec une fille formidable. Elle est, évidemment, ma motivation première, tout comme le fric que j'ai dépensé ces dernières années à chatter sur les sites de video sexy et que je veux maintenant consacrer au bonheur de ma famille, mes deux enfants issus du premier mariage, et ma nouvelle épouse ... Et c'est quand j'ai voulu arrêter mes visites quasi quotidiennes à ces sites, que j'ai constaté l'ampleur des dégats et la force de mon addiction ...

Bon courage pour la suite John
Citation :quest a écrit:
Salut Bruno

en tant qu'ancien (je parle de toi), j'ai envie de te poser une question. Est ce que tu crois qu'il est possible pour un ex sexolique, de recommencer à apprécier l'érotisme et avoir une vie sexuelle harmonieuse en dehors de l'aspect compulsif ? Le but de tout ceci n'est tout de même pas de nous transformer en moine ? .. Mais dans l'état actuel, je sens bien qu'un contact un peu trop prononcé avec l'érotisme (style une séquence érotique dans un film par ailleurs anodin), peut déclencher mes démons ... Est ce que le sevrage peut réellement nous ramener à la "normale" ? ou bien on est comme les ex alcooliques qui restent fragiles toute leur vie dans leur contact avec l'alcool ?

Ton avis m'intéresse beaucoup

Quest

Je pense qu'il faut se fixer pour objectif de revenir à une sexualité partagée, et non plus égoïste. Les moines, d'ailleurs, ne vivent pas pour eux, mais dans un amour total offert à Dieu. La pornographie et la sexualité compulsive propose une sexualité qui n'a plus de sens, qui ne vit que pour elle-même, que pour un plaisir égo^ïste. ça tourne en rond, et de plus en plus vite. La vitesse pouvant représenter, dans cette image, le toujours plus sordide vers lequel on plonge.
Ce n'est pas évident, au début, à s'en rendre compte, car on est encore à vif. Mais peu à peu, je crois que l'on peut se détacher de la compulsion pour vivre une sexualité, disons, apaisé. Avec un partenaire, ce qui compte, c'est le partage, l'amour. Donc, revenir au basique : faire primer le sentiment sur la "technique". Autrement dit, personnellement, je pense qu'il est nécessaire de retrouver la dimension spirituelle de notre vie. Personnellement, j'ai des rapports sexuels qui sont beaucoup plus partagés et passionnés.
Salut Quest,

Il n'y a pas une seule ni une vraie réponse à ta question. Chaque dépendant a une histoire unique, une situation qui lui est propre.
Je voudrais cependant attirer ton attention que le problème d'une addiction n'est pas le produit ou l'objet mais le comportement. En soi, l'alcool, le sexe, la bouffe, le cannabis (abstraction faite des aspects légaux), le tabac ne sont ni mauvais ni bons. C'est la relation ou l'utilisation que nous développons avec l'objet qui peut devenir une addiction. De ce point de vue, même la bouffe peut alors devenir toxique (par exemple les gras trans).
J'aime bien la distinction que fait Eric Loonis dans son ouvrage "La gestion hédonique". Dans une définition simplificatrice il écrit presque en boutade qu'une addiction est une dépendance compulsive, . Ainsi on peut avoir développé une dépendance à la nicotine sans être un fumeur compulsif.

Être addicté ce n'est pas faire quelque chose de particulier mais faire quelque chose de façon particulière, i.e. la quantité et le niveau d'investissement dans l'activité, lorsque cela entraîne des conséquences dommageables pour la personne ou pour ceux qui l'entourent. C'est lorsqu'on devient esclave de l'objet.

Parmi toutes les addictions, certaines sont socialement plus acceptées que d'autres, plus dommageables que d'autres. Comme me l'a fait remarquer mon psy, ce sont les addictions à la sexualité et à la nourriture dont il est le plus difficile à se libérer. Il est en effet nécessaire de manger pour vivre et la sexualité est une des pulsions les plus puissantes qui soient.

Peut-on alors, lorsqu'on a développé une addiction à la sexualité, revenir à une sexualité "normale"? Je pense que cela est possible, mais cela prendra plus ou moins de temps selon la nature même de l'addiction sexuelle, selon sa situation, selon le "coût" (les implications et les conséquences) du comportement addictif. Je suis parvenu, après plusieurs tentatives, à me sevrer complètement de mon addiction à la pornographie et je me suis rendu compte que je pouvais à nouveau me laisser parfois fantasmer, même à l'occasion d'une masturbation, sans me laisser envahir. Mais cela ne m'est survenu qu'après une période de plusieurs mois d'abstinence de ce type de comportement. J'ai pu également retrouver une sexualité plus épanouie avec ma femme. Mais dans mon cas,mon addiction à la sexualité ne comportait pas une compulsion à la masturbation. Mon addiction consistait surtout à la recherche de rencontres sexuelles à partir des sites de rencontres sur internet. Le début de mon sevrage a été de mettre fin à ces activités, mais je me suis alors retrouvé litérallement "scotché" à la pornographie comme activité de remplacement. J'avais remplacé mon addiction initiale par une autre et cette autre activité prenait de plus en plus de place. J'ai dû alors faire un deuxième sevrage, pas facile...mais je tiens le coup. Je suis toutefois conscient que j'ai encore une autre étape à franchir, soit de retrouver la motivation à des plaisirs sains, de retrouver de la satisfaction dans mon travail, dans mes relations avec mes amis, mes enfants.

J'imagine donc que pour chaque dépendant le chemin peut être différent, selon que l'on soit en couple ou non, selon que notre addiction est à la masturbation, à la pornographie ou aux rencontres, ou...., selon notre capacité à trouver et à utiliser d'autres façons de gérer son stress, son ennui, ou d'apaiser sa souffrance.


P.S. Comme je l'ai déjà écrit dans un autre post, je recommande vraiment la lecture de l'ouvrage de Loonis, "La gestion hédonique". C'est une lecture qui m'a beaucoup aidé personnellement et qui m'a permis de comprendre comment j'en étais arrivé là. On peut se procurer une copie électronique de ce livre à faible coût (0,99 euro)à l'adresse suivante:
http://www.polycopenligne.com/pages/eloo...index.html

Bon courage
très grand merci pour tout tes commentaires et tes conseils
wooohooo

je continue mon sujet/blog ... un jour de plus de sevrage. J'égale mon précédent record de trois jours ..

fanfare .. trompettes :-)

tiens ... j'ai ressorti mes livres du dalai lama : l'art du bonheur et sa suite. Des paroles toutes simples, mais qui me vont droit au coeur ! Ou "comment la pensée positive peut nous aider à nous sentir plus heureux" ...

bonne journée à tous ;-)
et encore un jour de plus ! Cette fois ci, j'ai profité du fait que j'ai passé les trois quart de la journée hors du bureau ... Donc la tâche était d'autant facilitée, mais je suis heureux tout de même. Et de quatre !!

Bon courage à tous
Bonjour Quest,

C'est bien de dépasser le cap de trois jours.

Pour moi c'était très difficile.

Dis-toi que tu ne veux plus être sexolique, que le "jeu" en vaut largement la chandelle et continue comme ça.

Si j'en suis à 18 jours, alors que ma volonté est très faible tu peux y arriver aussi.

Courage :-)
salut dalon

et tout d'abord, merci beaucoup pour tes encouragements, ça fait toujours plaisir

eh bien voilà .. j'atteinds le cap de la semaine sans videochats !!! et je suis assez content de moi quand je regarde en arrière, même si, étant à nouveau au travail face à cet ordinateur de toutes les tentations, je ressents encore et toujours ce .. besoin ..

Mais je veux résister !! C'est trop génial de se sentir libre, de se sentir détaché de cette merde. Il fait beau, le soleil brille en Belgique.

Bonne journée à tout qui me lit
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