Dépendance sexuelle

Version complète : virtuel ou passage à l'acte
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Bonjour Ilacatap,Tout d'abord merci pour ton témoignage dans lequel je me retrouve en grande partie. je te trouve d'une très grande maturité, et d'une grande justesse dans ce que tu exposes .Je me demande si ton ami est suivi par quelqu'un qui prend en charge ce fardeau que vous portez à deux, et si sa dépendance est à l'image virtuelle uniquement. je comprends ce que tu dis par "abstinence apaisante"parce que je ressens la même chose: dire que la pureté de l'acte sexuel entre 2 personnes était l'une de mes valeurs sacrées! je tombe de très haut, même si je sais que ce n'est pas la même fonction que l'addiction remplit, la pilule reste dure à avaler .MOi non plus je ne sais pas où je vais, et je me demande si j'ai envie de gérer ça. Ton ami t'a -t-il demandé de l'aide, vivez vous ensemble, avez vous des projets ensemble? En tout cas je te conseille vraiment de voir pour toi, parce que l'on s'abime beaucoup avec l'addiction, et comme tudis, on viellit précocément avec.plein de courage,

Baby

je tombe de très haut, même si je sais que ce n'est pas la même fonction que l'addiction remplitBonjour Baby,Oui mon compagnon va voire un psychologue depuis quelques mois, mais non il ne me demande pas d'aide. La seule chose qu'il attend de moi c'est que je ne m'en mèle pas, que je ne lui pose pas de questions, bref que je fasse comme si tout allait bien. C'est surement de cette façon moins de "pression" pour lui. Mais bien entendu, au plus j'essaie et au moins j'y arrive...puisqu'un dépendant est aussi accro au mensonge, je ne sais pas s'il y a plus que du virtuel ou pas. Déjà pour ce qui est d'internet, son système est tellement bien rôdé que très rares sont les données qui arrivent à passer entre les filés. Donc même tchat, forum ou vidéos, aujourd'hui je ne suis plus en mesure de le savoir, malgré mes pulsions parfois frénétiques d'aller pister tous les recoins de son ordinateur.

Pour l'instant, l'"abstinence" (même si je n'aime pas ce mot) me fait du bien. Moins de "torture mentale" à longeur de journée. Mais ça ne peut être provisoire. Tôt ou tard il faudra à nouveau faire face. Comment je n'en sais rien. (tient je vais lancer une discussion sur nos rêves, au sens litteral. Ce qui ressort de l'inconscient pourrait peut être faire progresser le débat)

je tombe de très haut, même si je sais que ce n'est pas la même fonction que l'addiction remplitJe reprends ta citation, j'ai bugé sur mon précédent message.Voilà le noeud du problème, pour moi aussi. Je SAIS, on me l'a expliqué, mais mon esprit n'arrive pas à s'y résoudre. C'est comme s'il y avait daux personnes en moi, l'une qui fait  la leçon en expliquant les choses ("la vie c'est ça, la différence homme-femme c'est ça, tu dois t'y faire!!!") et l'autre qui n'arrive pas à s'y résoudre, à s'y résigner. D'ailleurs un symptome tout bête, depuis que cela a commencé, je presse ma tête avec mes mains comme si je voulais à tout pris faire rentrer cette leçon.

Comment integrer ça? A force de se le répeter peut être? "ladiction ne remplit pas la même fonction". Nous ne devons donc pas nous sentir concernés, me dit ma psy. Je le sais, mais je n'arrive pas à y croire. Donc je comprend que tu soit tombée de haut. Est tu toujours dans la chute?bon courage à toi aussi

Bonjour Ilacatap,Pour répondre à ta question, en ce moment je n'arrive pas à arrêter la chute. J'ai envie de fuir, d'arrêter cette pression, cette souffrance, arrêter de pleurer, de me sentir désemparée. C'est la pathologie que j'ai envie de fuir, mais elle n'existe pas indépendamment d'une personne, alors fuir veut dire tout laisser de cette personne, et ça m'arrache le coeur. Mon ami est comme le tien: il voit un psy, et préférerait  gérer son pb sans avoir de compte à merendre, pour ne pas se mettre de pression supplémentaire: je le conçois,mais comme toi, régulièrement le non dit devient pour moi ingérable. il fait en ce moment des efforts pour en parler, pour dire que le pb n'est pas (encore?)réglé, (pas de passage à l'acte depuis plusieurs mois; mais rechute sur le matage internet).  il a l'honneteté de dire que ce n'est pas fini, c'est à moi de voir ce que j'en fais. Et c'est là ou ça bugge: c'est à moi d'accepter ou pas cette situation. Et là, comme toi, il y a des moments où je me raisonne et peux voir, comme il le dit en permanence, que ça n'a rien à voir avec moi, et puis il suffit que cela prenne une forme plus concrète (regard sur une jolie fille dans la rue...) pour que je ne puisse plus avoir cette distance)...ce qui me désespère, c'est que je n'ai jamais été d'un naturel jaloux et que cette pathologie provoque des entiments que je trouve vraiment nuls. Bref, ça m'abaisse. et je trouve insupportable, je me déteste d'avoir ce genre de  comportement. C'est le fait que le danger ait forme humaine (pas la forme d'une bouteille d'alcool, d' un paquet de cigarette) qui fait capoter les plus belles réflexions. Quelles femmes arrivent à un degré de sagesse tel qu'elles passent au dessus de tout cela? Parce que ce que t'a dit ta psy, celle de mon compagnon, qui a  au tout début souhaité me rencontrer pour me l'expliquer, me l'a dit aussi: cela n'a rien à voir avec nous, donc ne pas se sentir concernée  Mais souvent, j'aimerais aller la voir et lui dire: mais vous, vous l'accepteriez?vous nevous sentiriez pas concernée?vous, pas la psy qui me parle?Ou alors, je me dis qu'il faudrait une femme qui n'ait pas de difficulté avec l'infidélité chronique et ce n'est pas mon cas : je peux comprendre l'accident de parcours, mais que ce soit inscrit dans le mode de fonctionnement de la relation, non. Peut être suis je naive de penser ainsi. je ne sais pas. Je sais juste que je ne vais pas top, et que je ne vois pas comment m'ensortir.Allez, sur ce, je vais tenter de refroidir mes neurones,

courage et bon week end

chères co-dep...c'est invivable pour vous, ces situations.  en plus vous vous laissez convaincre que tout ça est dans l'ordre des choses...comme si la maladie, la tare de vos chers chéris était rien moins qu'une fatalité, un truc normal, un de ses traits, à vous de gérer...en effet, cela n'a rien à voir avec vous.c'est super rassurant, non? dans le plus profond de l'être avec qui vous partagez la vie, l'intimité, l'amour, il y a un gros tas de merdasse, qui n'a rien à voir avec vous, et qui le fait interagir (virtuellement ou autre) avec d'autres femmes. on vous dit "oui, mais ne t'en inquiète pas, ça n'a rien à voir avec toi". et on attend de vous que vous acceptiez cela chez votre compagnon... que vous le souteniez, il en a tellement besoin...ça veut dire quoi? nier qui vous êtes, au profit de cette maladie qui le ronge, qu'il s'est mis sur la tête tout seul, même s'il "ne l'a pas fait exprès"? c'est là la base de la relation amoureuse? je comprends que vous en soyez déçue, voire plus... doux euphémisme...assume, supporte, ne me prends pas la tête en plus, c'est déjà assez difficile comme ça, merci de rester au fait...bravo vous êtes courageuses. j'espère que vos mecs le méritent. j'espère que vos histoires d'amour le méritent. pour ma part, je ne saurais pas dire aujourd'hui si je l'aurais ou non mérité. je ne sais plus. je sais qu'aujourd'hui je le mériterais parce que je ne suis plus cohabitant avec le monstre que j'avais en moi, mais aujourd'hui ce ne serait plus une co-dep, puisque je me considère  avoir tué le monstre, même s'il reste à expulser les derniers restes (et ça prendra du temps)...en tous cas, si vous claquez la porte, je ne vois pas qui vous jetterait la pierre...quel gâchis
Merci pour ton empathie, Mondom. Tu dis considérer avoir tué le monstre. Veux tu dire  qu'il est possible d'être dans un état de confiance vis à vis de la guérison?Non pas simplement gérer la dépendance, se controler, se dire qu'il faudra à vie être vigilant, mais savoir que cela est fini? Et combien de temps, depuis que tu as décidé d'arrêter, cela t'a t'il fallu? J'ai l'impression que ce fut court, finalement...veux tu donc dire que c'est une question de volonté, et que lorsque nos chers et tendres disent: je ne sais pas si je vais pouvoir tenir tout le temps, c'est en fait parce que (et pardonne moi d'être vulgaire), ils ne se sont enlevés qu'un seul doigt du cul, et qu'il leur reste une complaisance à se sentir incapables d'affirmer que c'est fini ? 
je ne sais pas si cela peut représenter un espoir, j'en suis à pas beaucoup plus d'un mois seulement depuis ma prise de conscience. mais je suis en effet exactement dans l'état d'esprit que tu décris. et aujourd'hui je n'ai pas envie d'y retomber. avant de rechuter une fois, j'avais écrit "si je rechute, j'espère revenir vite dans l'état d'esprit où je suis"...oui, j'ai décidé de lâcher prise, de ne plus voir cette dépendance comme un boulet mais comme ce que j'ai découvert et jeté déjà. comme j'ai écrit, je pense qu'il faut voir les choses sous l'angle de la liberté avec des attaches à briser, plutôt que l'emprisonnement avec l'espoir de se délivrer un jour..techniquement, il est tôt pour dire si je suis "guéri", mais ça ne me pourrit plus la vie, ce n'est plus la menace de chaque instant, je ne m'agrippe pas à l'ancre crochée tout au fond. je considère que c'est une des plus belles opportunités que la vie m'offre depuis bien longtemps...j'ai plus qu'envie d'y croire, j'y vais.un pied devant l'autre, un jour a la fois, avec un horizon dégagé.
Merci Mondom pour tes paroles (oh combien!) réconfortantes et bravo aussi :-)))))))Baby en effet on ressent la même choseDonc il y a maintenant presque 1 mois j'ai testé la méthode "abstinence" (pour décrocher un peu de cette paranoia) nous sommes partis en vacances et j'ai tenu... 2 semaines. Il n'en pouvais plus, m'a (rapidement) juré que ça lui avait fait un declic, et je dois vous avouer que ça m'arrangeait bien de le croire. Ensuite vacances idylliques,  coupées des tracas du quotidien... et d'internet...Mais voilà depuis deux jours retour au bercail. Je vais essayer d'entamer une petite discussion ce soir.Mais l'essentiel n'est pas là. Petit topo donc sur cette experience: et bien je renouvelerai sans aucun doute si necessaire. Je ne sais toujours pas si elle est bénéfique ou pas pour le dépendant, ça n'a pas duré assez longtemps. Mais quant à moi ça m'a fait un bien fou!!!Biensur  c'est ultra dur au fur et à mesure que le temps passe de ne pas pouvoir faire l'amour avec l'homme qu'on aime et qu'on cotoie tous les jours. En plus même les calins inocents sont à proscrire puisque c'est eux qui m'ont fait craqué. Mais qu'est ce que je me suis sentie mieux dans ma peau durant cette période! J'avais l'impression de me re-découvrir, jeune femme de 23 ans, belle, bien dans sa peau et même... attirante!!!!! Bon sang de bon soir!!!!! 
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