Bonjour à tous,



Depuis environ un an et demi j'ai découvert le sexe en ligne par webcam, mes visites se font de plus en plus longues et régulières et même mes attentes semblent s'intensifier. Je suis toujours à la recherche du plus irrespectueux et du plus insultant, comme si je cherchais à me punir. Par deux fois j'ai concrétisé ces "échanges" virtuelles par des rencontres réelles. La suite de ses épisodes m'emmène toujours vers un mal être profond, où je me sens sale et sans valeur, jusque au prochain sentiment de manque. Je me suis promis la semaine dernière de tenter un mois de pause, je me force à être toujours en dehors de chez moi, ou bien entouré, mais cette après midi de solitude m'a faite replongé. Je n'ai pas tenu ma promesse et je doit m'avouer qu'il y a une forme de dépendance, que je n'arriverai pas à contrôler seul.

Je suis avec un garçon depuis trois mois, c'est ma première vrai relation, il est sensible et pleins de belles attentions, tout se passe bien sauf dans l'intimité car je ne bande pas. Il ne me met pas la pression et je fais en sorte de le satisfaire quand même mais je me sens vraiment bloqué dans ma sexualité. Car mon plaisir sexuel passe nécessairement par le besoin de satisfaire l'autre et je n'accepte pas qu'il est l'envie de m'en donner.

Ça m'a fait du bien d'écrire tout ça, d'en prendre vraiment conscience et de faire le premier pas vers la parole et l'échange, avec l'espoir d'un jour pouvoir vivre ma sexualité avec bonheur, comme un acte d'amour et de partage. 

Merci à vous d'avoir pris le temps de me lire,

Antoine.

Bonsoir Antoine!
 
Et bienvenu sur ce forum ! Félicitation pour ta démarche et ton courage de t’exprimer ici ! La dépendance sexuelle se définit à partir du moment où elle nous pousse d’aller de plus en plus loin dans nos fantasmes et pratiques sexuelle et qu’il se crée ainsi en nous un malaise, puis une souffrance. Cela, tu le décris ! A priori tu es donc arrivé au bon endroit, nous sommes ici tous des dépendants du sex, sois du (cyber-)-porno et de la masturbation, sois du sex directement. Comme mon pseudo l’indique, c’est mon cas !
 
Ce forum se base sur l’entraide. Exprime-toi librement. Lis, réponds aux autres postes, aide et demande de l'aide ! Néanmoins, prends connaissance de la charte du forum : Les postes ici sont accessibles à tous, même aux mineurs, raison pour laquelle une certaine maîtrise de nos propos est de rigueur !
 
Regarde aussi le WIKI (sur la barre tout à fait en haut) et fouille un peu dedans! Le Wiki est une sorte de bibliothèque avec des articles et postes, parfois écrits par les membres, classés par thèmes.
 
Voici le lien pour savoir comment s'en servir:
http://www.dependance-sexuelle.com/wiki-article-10.html
 
Définition de la dépendance sexuelle:
http://www.dependance-sexuelle.com/wiki-article-57.html
 
Ici aussi un test sur un site parallèle au nôtre avec un questionnaire sur la dépendance:
http://www.orroz.net/test.html
 
Maintenant plus directement au sujet de la dépendance :
La dépendance est en fait une maladie qui « se greffe » souvent sur une autre maladie psychique, c’est un peu comme « le plâtre pourri » sur un mur ou « un champignon sur l’écorce d’un arbre », on doit se préparer à un « travail de réparation en profondeur ». C’est pour cette raison qu’il est aussi très constructif d’envisager un travail avec un psychiatre, lui, c’est un médecin, donc la thérapie sera remboursée par la sécu.
 
Tu as parlé de ton désir de « faire une pause ». Nous optons ici sur le forum pour la méthode du sevrage qui nous mène à nous mettre un temps défini à cesser toute action liée à notre dépendance. Le but est de nous reconditionner et de forger notre exigence pour vivre sans la dépendance dans le but de décrocher définitivement ! Ce temps permet de nous observer et de mettre à nu les comportements qui nous poussent vers la dépendance, et aussi d’envisager des stratégies pour contourner nos difficultés.
 
Nous sommes également un certain nombre ici à pratiquer « la méditation de la pleine conscience ». J’ai été personnellement assez réfractaire à toute pratique « gourouisante », mais depuis que je pratique cette technique, qui permet tout simplement de se centrer sur soi et le moment présent, j’ai véritablement décroché de ma dépendance. Cela fait maintenant plus de deux mois que je n’ai pas eu de relation sexuelles, ni cédé à la masturbation. Cela me semblait totalement impossible avant ! La méditation permet également de prendre conscience et de maîtriser nos pulsions.
 
Ici nous pouvons aussi te donner des conseils pour bloquer l’accès aux sites pornos sans pour autant tout bloquer sur ton ordi.
 
Si tu suis un parcours conséquent de décrochage de la dépendance, prépare-toi à un chemin qui durera un certain temps, mais il ne faut surtout pas se décourager, mais rester focalisé sur l’objectif : En finir avec la dépendance ! Cela demande une capacité de se regarder et de se remettre systématiquement en question, il faut le vivre comme une aventure avec soi-même !
 
Sache surtout qu’ici personne ne te juge, c’est pour ça, sens-toi parfaitement libre de t’exprimer par tes postes ou en discutant avec d’autres sur leurs carnets !
 
Bon, ça fait un tas d’information !
Bon courage à toi maintenant, tu vas avancer et on est là pour et avec toi !
Tu n’es plus seul !
 
Au plaisir de te relire !
 
Jan

Bonsoir Jan !
Merci pour ton message d'accueil et pour les informations.
J'envisage un travail avec un psychiatre mais je ne sais pas vers qui ou quel genre de médecin me tourner. Psychiatres ? Psychologues ? Sexologue ? J'avoue être un peu perdu la dedans, je sais que la première rencontre sera difficile à vivre et je ne veux pas me tromper. Je suis étudiant et n'est pas non plus les ressources nécessaires pour payer une fortune.
Si quelqu'un ici peut m'éclairer j'arriverais peut être plus facilement à faire mon choix.
Merci !

Comme je l'ai dit, vas voir un psychiatre, c'est un médecin et les séances sont donc remboursées par la sécu.
Tu dois toutefois avoir une ordonnance de ton médecin traitant. Tu peux parler auprès de ton médecin traitant d'un état de souffrance que tes préoccupations sexuelles (ou même ton identité sexuelle) amènent, parler d'anxiété et d'état dépressif, tu n'as pas besoin de trop te confier à lui, pour obtenir cette ordonnance.

Certains psys acceptent toutefois un premier rdv sans ordonnance. Ils t'expliqueront ensuite, comment obtenir l'ordonnance de ton médecin.

Dans le choix du psychiatre tu peux te renseigner sur le net sur ceux qui ont déjà une spécialisation dans les diverses dépendances. Prépares-toi toutefois que la sex dépendance est pour certains psys aussi un terrain nouveau. Ils adapteront néanmoins leur connaissance et procédés pour les autres addictions. C'est leur job!

N'hésites surtout pas à reposer ici toutes les questions que tu peux avoir!

A très vite!

Jan

Merci pour ta réponse,

Je suis vraiment content d'être tombé sur ce forum et soulagé de lire des témoignages similaires ou différents, tout simplement d'avoir trouvé un lieu d'échange et de soutien sur ce sujet que j'avais toujours gardé pour moi seul. Je vais commencer dès demain les démarches pour trouver un suivi psychologique et je reviendrais par ici lorsque j'en ressentirais le besoin.

A très vite !
Antoine

N'hésites pas! On est là pour toi!
Courage!
Jan

P.S. J'espère que tu as repéré qu'il y a aussi pas mal de membres de ton âge ici. En cliquant sur leurs pseudos, ou en lisant leurs premiers postes, tu verras l'âge! Je peux imaginer que cela peut être plus parlant pour toi de discuter avec des gens de ton âge...

Bonjour Antoine,

Comme Jan, je te souhaite la bienvenue sur le forum. Tu le dis toi-même, cela fait du bien d'en parler et de ne pas rester seul. En venant ici parler de ta dépendance, lire les posts des uns et des autres, tu vas avancer dans ta réflexion, dans ton regard sur ta dépendance. Tu es jeune et tu as pris conscience de cela assez tôt (comme j'aurai aimé réagir si jeune !).
Pour le psychiatre, Jan a raison, il faut passer par son médecin traitant. Dans mon cas, j'ai été assez direct avec mon docteur (en fait du fait de ma dépendance, j'avais attrapé une MST), et je lui ai décrit mon problème pour qu'il me puisse me conseiller un psy qui ait du recul avec la dépendance (et au final ce fut un bon choix). L'assurance maladie et ma mutuelle (pas une super mutuelle) prend en charge les 43,70€ de la consultation (il faut vérifier qu'il respecte les prix conventionnés, a priori assez rare dans certaine ville, et il peut y avoir des dépassements qui seront alors à ta charge).
Il existe aussi des structures départementales autour de l'addiction  que tu peux contacter (CSAPA, http://www.dependance-sexuelle.com/wiki-...-60.html). Elles sont plutôt accès sur les dépendances alcooliques / drogues, mais cela peut valoir le coup d'aller les voir. 
 Il y a aussi des services d'addictologie dans les CHU (tu peux prendre un RdV).
Tu peux aussi regarder du coté des DASA (Dépendant Affectif et Sexuel Anonyme), si il y a un groupe de parole proche de chez toi. A toi de voir, ce qui te conviendra le mieux. Mais la règle d'or: Ne pas rester seul face à ce problème.

Autre petit point, tu es en couple et tu sembles dire que tu veux mettre fin à ta relation du fait du ton addiction. Attention l'addiction nous brouille totalement notre vision des choses... Je suis en couple avec enfant et régulièrement envie de tout lâcher pour reprendre à zéro... Fausse bonne idée... Donne toi vraiment le temps de la réflexion, surtout que ton compagnon ne semble pas faire partie de ta dépendance, mais d'être plutôt attentionné et bienveillant vis-à-vis de toi.

Au plaisir de te relire,

Fabrice

Bonjour Fabrice, 
Je me suis absenté du forum ces derniers jours car j'ai eu peur. Le fait de m'y inscrire et de parler de mon problème le rend réel et concret. J'ai peur aussi que le fait d'en parler et d'y penser attise mes envies.. je me suis décidé à poser 20 jours de sevrage et pourtant j'ai craqué avant hier, et une fois tout à l'heure. Les périodes de rechute sont difficiles car l'une appelle l'autre et crée des périodes d'obsession, vous devez tous connaitre ça.

Je sais qu'avec ça je cherche à combler un manque, en lisant d'autres post sur le forum j'ai l'impression que c'est le cas pour tout le monde ici. J'ai toujours vu mes amis apprendre à aimer et être aimé, découvrir leur sexualité alors que ma vie amoureuse et sexuelle était réduite à néant : pas de rencontres, pas même de jeu de séduction. Je pense que j'avais ces problèmes depuis longtemps mais ma frustration n'a pas aidé. J'ai toujours l'espoir, un peu naïf peut être, de croire que la rencontre avec un garçon que j'aimerais vraiment comblera ce manque.
 Aujourd'hui je suis en couple, depuis quelques mois seulement, mais je veux quitter cette relation car je ne me sens pas assez amoureux et impliqué, et j'ai trop d'estime pour le garçon avec qui j'ai partagé ces derniers mois pour rester avec lui ''en attendant"
 Je déménage dans deux semaines et commence une nouvelle vie ailleurs, je vais me laisser le temps de prendre mes marques, je serais très occupé et j'espère que ca dissipera mes envies. Parfois je n'y pense même pas pendant deux semaines, mais dès les premiers moments d'ennui ou de solitude ça me revient en pleine face. 
Ca ne partira pas par magie, pourtant j'aimerais tellement que ça arrive...
Je suis dans la culpabilité ce soir donc pas très positif...


Merci de m'avoir lu, au plaisir de vous lire,

Antoine

Bonjour Antoine.
Quand je te lis je pense aussi à ta relation avec tes parents, et c'est cela qui me fait mal pour toi surtout.

Je me dis que tu ne communiques pas avec eux, car ils ont décidé que tu n'avais pas le droit d'avoir ce "problème". Est-ce que l'on choisi les préoccupations qui nous habite en intime ? non. Ils sont dans le déni de la question, c'est très dure parce que tu ne peux pas communiquer avec quelqu'un qui au final t'oblige à jouer une comédie, à pactiser avec le mensonge.

Pourtant quand je te lis je me dis, que tu es jeunes, et qu'il ne te manque qu'une chose, c'est de communiquer.
Tu es effrayé par le fait de parler même sur ce forum, mais dis toi que cela ne crée pas le désordre, cela le révèle, ou le met en surface tout au plus.

Si il y a un désordre qui te crée un mal être, faire le deni de ce désordre est bien pire que de le "subir" un temps avant de savoir ou poser "ses valises".
La question n'est pas de qui de quoi ect... la question est de grandir, comme tout un chacun, et on n'a jamais fini de grandir.
N'ai pas peur du désordre de tes sentiments, il faut les voir pour les ordonner, pour créer ta communauté d'amis, celle qui est ta famille d'adoption, celle qui t'aime sans condition, celle qui te permet un espace pour vivre libre. Et puis tu auras une vie amoureuse qui viendra, elle est peut-être à coté de toi.
Sans la sécurité il n'y a rien. Le déni crée le danger. Ne sois pas dans le déni toi même, communique autant que tu peux, et libère toi avec la parole, c'est pas si compliqué je te le promet.

Le forum te permet cela.
à bientôt petit loup