Bonjour à tous....Je vis avec mon conjoint depuis 9 ans; nous avons deux enfants....Sur ces neuf ans de vie commune, et parce que je pense, j'aime très fort mon conjoint, la majorité des années me semble avoir été une bataille livrée pour lui, pour nous , contre ses addictions.... Je dis "ses" addictions, car il n'y a pas que le porno, (l'alcool aussi en est une, le cannabis l'a été aussi pendant longtemps)... officiellement nous nous battons ensembles contre l'alcool. Mais j'ai souvent l'impression de me battre seule presque contre lui ... d'exiger de lui des changements qu'il ne peut pas me donner.... et cela fait des années que ça dure... Depuis quelques mois, nous essayons de vaincre son addiction à l'alcool, en participant à des réunions d'associations. Je crains que peu à peu l'addiction au cannabis reprenne la place de celle à l'alcool.... Et je m'aperçois régulièrement que celle aux sites pornos est toujours là....il sait pourtant ce que je ressens vis à vis de cela, en + du malaise que cela implique à notre vie intime.Il y a eu et il y a encore beaucoup de souffrance engendrée par toutes ces addictions...  Je ne veux pas sembler pessimiste, mais je me demande parfois si ça vaut vraiment le coup que je continue à me battre comme ça... Je ne veux pas me résoudre à une séparation... elle a été évoquée sérieusement à deux reprises dans notre histoire, mais cela me semble bien au dessus de mes forces...(sans parler de nos enfants, au milieu de tout cela)..Traiter les addictions une à une séparément: est-ce la solution? il me semble pourtant que le problème est un seul, c'est la raison pour laquelle je me permets d'évoquer ces multiples addictions. Merci vraiment pour vos conseils et votre soutien: j'aime mon homme très fort, mais je n'aime pas cette partie-là de lui ...

bonjour gabinette.chacune de ces addictions est en effet lourde. en particulier pour l'addict. on a tendance à voir toutes ces montagnes et se dire qu'on ne pourra pas les vaincre toutes en même temps. alors logiquement on doit s'attaquer à un monstre après l'autre, ne pouvant se battre sur tous les fronts, et ainsi on espère pouvoir concentrer ses forces efficacement, un problème à la fois...sauf que les dépendances comme tu l'as bien compris sont en effet liées et partent du même point de départ sans doute. c'est un évitement, une fuite. on se réfugie dans un comportement, qui a pour conséquence de la chimie dans le cerveau, ou un ou des substances qui ont les mêmes conséquences... les comportements et les substances se melangent d'ailleurs et il y a bien addiction psychologique et addictions physiologique. selon les comportements et les substances,la distribution des deux aspects diffère. mais l'origine est comparable, similaire, j'irai jusqu'à dire unique.comme quand on fait de "la cavalerie", en finance, en faisant tourner les découverts de compte en banque en compte en banque, on peut facilement glisser d'une dépendance à une autre. à titre d'exemple, j'ai commencé à boire nettement plus d'alcool "pour compenser" quand j'ai arrêté pour la première fois de fumer du cannabis il y a pas mal d'années... et quand j'ai repris le cannabis deux ans plus tard, je n'ai pas ralenti l'alcool, j'ai cumulé les deux, j'y ai gagné de picoler un peu trop en plus de fumer comme un sapeur...alors répondre à ta question semble facile. facile à dire. pas facile à faire pour le multi-dépendant, en revanche... mais selon moi, il faut traiter les addictions et les faire tomber toutes d'un coup, sinon c'est peine perdue.et du coup, comme tu l'as lu ailleurs et rebondi dessus, le mieux pour le faire n'est pas d'attaquer chacun de ces monstres incommensurables, mais de travailler sur l'origine du mal pour "fermer le robinet". s'il n'y a plus d'eau dans le tuyau, il n'y a même plus besoin de robinet n'est-ce pas, et les monstres ne survivent  pas dans cette sécheresse-là...

  

Merci de tout cœur, Mondom pour ta réponse....Cela me réconforte dans le sens où j'ai la sensation de savoir, ou tout au moins comprendre l'origine de ces addictions ;Néanmoins, cela me frustre en même temps, car j'ai conscience que mon conjoint doit lui-même "s'attaquer" à l'origine de ses addictions....et du coup je me sens impuissante...

Comment faire? Rien que pour l'alcool, j'ai la sensation de l'avoir "trainé" à ces réunions (bien qu'en fait tout est bien plus compliqué que cela, je schématise)... et du coup, après quelques mois, il m'exprime déjà le fait qu'il se sent "puni"... il semble avoir oublié ses motivations de départ....Avez-vous (as-tu, dans ta position) des conseils quant à la "stratégie" (puisque c'est cela) à mener afin de l'aiguiller sur la bonne voie, et lui donner l'envie et surtout le courage de se confronter à des éléments de son passé qui, je n'en doute pas, lui sont (plus ou moins consciemment pour le moment) douloureux... J'ai déjà eu à deux reprises recours à l'ultimatum, sans succès à long terme (il sent bien je crois, qu'une séparation serait trop douloureuse pour moi).....  Merci mille fois pour vos réponses.

 

rebonjour gabinette.le problème, c'est que si tu le fais pour lui, ou qu'il le fait "pour toi", cela n'a pas de chances d'aboutir. s'il ne prend pas lui-même conscience profondément de ces verrous qu'il s'est forgés dans sa tête, et que tu vois gros comme une maison mais qui lui a efficacement choisi de ne pas voir,  absolument rien de ce que tu pourras dire ou faire ne lui fera perdre sa cécité.on ne peut même pas affirmer que le choc si tu le quittais aurait ou non cet effet électro-choc!en revanche, peut-être est-il dans cette logique de "jusqu'ici tout va bien",  tu as lancé des ultimatums mais il est toujours dans la sécurité de la vie qu'il a installée pour ne pas vivre vraiment la sienne avec les problèmes qu'il met autant de soin à occulter... ce soin qui lui pourrit la vie, ainsi qu'à son entourage.tu peux sans doute lui répéter 500 fois par jour qu'il a des problèmes avec son passé à aller régler chez le psy, il n'entendra pas et au pire fera semblant de t'écouter pour que tu le laisses tranquille...tu ne peux pas le sauver. lui seul peut le faire. il sait très bien et encore mieux que toi ou moi tout ça, mais ce savoir est dans le bocal fermé cadenassé, avec la clé et tout le reste. et il a décidé de ne pas le déterrer.il te reste éventuellement à juger si tu es prête à vivre dans l'espoir qu'un jour il prendra conscience et subir entre temps,  si tu dois penser à toi seule et te sauver, si tu trouves encore des raisons suffisantes pour continuer avec lui.ou alors, trouver le moyen pour que cela vienne de lui,  et de personne d'autre. mais je ne sais quel conseil  te donner pour aller dans ce sens. avant de convenir qu'on est alcoolique par exemple, il en faut des bouteilles n'est-ce pas... on n'est pas dépendant dès le premier verre, personne ne peut dire au bout du combientième on l'est, il n'y a pas de frontière, on y était prédisposé... mais une chose est sûre, on l'est quand on s'aperçoit un "beau" jour qu'on n'arrive plus à s'en passer...lui mettre le nez dans sa merde, avec toute la douleur que ça peut engendrer, et l'incertitude du résultat? une piste à réfléchir, selon les possibilités que tu en as, mais encore une fois si tu en es ostensiblement l'artisan, cela ne mènera pas loin...bonne chance.

Bonjour Mondom, Merci pour ta réponse.... Je suis désolée d'avoir pris autant de temps pour répondre... en réalité, j'étais un peu perplexe, ou plutôt presque découragée par ta réponse.... Je sais bien pourtant que tu as sans doute raison... mais je dois avouer que j'espérais sans doute une "solution miracle" qui n'existe pas...J'ai envoyé un email à mon conjoint: un email plein d'amour et d'apparente compréhension... afin qu'il ne se braque pas en le lisant; je lui ai envoyé le lien pour le site internet d'Orroz, en lui demandant de bien vouloir y jeter un œil. J'espère qu'au moins par curiosité il en lira quelques extraits...Le problème c'est qu'il a pendant un moment pris conscience de sa dépendance pour l'alcool (il semble la renier désormais, bien qu'il n'ait pas repris sa consommation); mais pour ce qui est de la dépendance sexuelle, je crois qu'il est loin de l'avoir admise. Je me demandais, et j'espère que ma question ne te gênera pas.... Je te la pose quand même car je constate dans ton parcours les similitudes avec celui de mon conjoint: comment as-tu pris conscience de tes dépendances? comment as-tu pris la décision de t'en sortir? comment as-tu réalisé le mal que cela pouvait engendrer dans ton entourage? Y a-t-il eu un élément déclencheur? (ce n'est plus une seule question...désolée) J'ai encore découvert ce matin (presque par hasard... comme d'habitude) des vidéos qu'il avait carrément téléchargé sur l'ordi... je ne me doutais même pas qu'il les stockait sur l'ordinateur... Tu vois, trop souvent je m'aperçois que je suis d'une naïveté presque ridicule... c'est comme si je refusais de croire qu'il puisse faire telle ou telle chose...je m'en veux d'être tellement bête parfois! et j'ai la sensation qu'il a bien compris que je lui faisais trop confiance, et qu'il s'en sert....Je suis bien triste aujourd'hui...  J'espère que toi ou d'autres personnes me répondront..... je dois dire que je trouve beaucoup de soutien ici... et c'est très important...

Alors encore merci.

hé, tu n'as absolument aucune excuse à formuler.c'est moi qui pourrais être bien désolé, que ma réponse t'ait découragée... je ne veux pas être pessimiste ni même alarmiste, mais je réponds avec sincérité et sans enrober mes réponses... pas évident ce sujet, mais ça n'arrange pas grand-chose de se voiler la face.. ceci dit je n'ai pas la science infuse et ne prétends pas détenir "la vérité"...et biensûr que non, ta question ne me gêne pas. au contraire, ce forum est justement fait pour qu'on puisse se les poser et y répondre.perso, (tu peux lire mon blog sur le site pas mal de mon histoire y est détaillée je pense), j'ai pris conscience de l'existence de la dépendance sexuelle au même moment que j'ai  découvert que j'en étais atteint... c'est par la conjonction d'un concours de circonstances plutôt malheureux. ma copine a découvert mes "agissements" (du moins une petite partie...) sur son propre ordinateur et m'a jeté, mais cela n'aurait pas suffi tout seul sans doute. il y a eu d'autres éléments concernant ma situation, notamment professionnelle, avec mon ex-femme et mes enfants, sanq être directement en repport avec la dep sexuelle, qui ont fait que quand je suis tombé sur le site d'orroz j'avais les yeux en face des trous. ça a fait tilt. ça a fait l'effet d'une baffe qui prenait son élan depuis 42 ans... plutôt retentissante.heureusement, je ne dois pas être complètement aussi imbécile que j'en ai l'air, j'ai compris assez vite qu'il n'était pas question pour moi de rester dans ce marasme, ce ne pas réagir. alors la décision de m'en sortir a été immédiate. après, le parcours a été progressif et les prises de conscience ont continué en profondeur...le mal que j'avais fait à mon entourage je l'ai compris lors de ce parcours, en particulier sur le forum, j'ai réalisé que toutes mes petites ou grandes amies sans exception avaient été des co-dépendantes et j'ai compris ce que ces dernières vivent, consciemment ou non...l'élément déclencheur, je ne suis pas le seul, c'est le "va te faire foutre connard" de mon ex-copine, mais seul il n'aurait pas suffi je pense, cela m'a pris plusieurs ruptures dont un divorce quand même... je dois dire que je suis reconnaissant à ce concours de circonstances d'avoir fait s'écrouler le monde autour de moi en février dernier, parce qu'il m'a permis de trouver ma vie et le bonheur d'être heureux, en paix avec moi-même.il ne se sert pas de ta confiance. il ne se rend même pas compte de ce qui se passe. il n'est pas machiavélique. il est dépendant, cela veut dire qu'il ne contrôle pas, qu'il ne peut pas faire autrement. il est comme "sous influence". la complexité c'est qu'il est sous influence de lui-même et c'est difficile d'accepter cette notion, pour toi comme pour lui.du soutien, ici, il y en a, il n'y a que ça. je t'envoie un mp.