Bonjour,
Mon dernier sevrage, je l'ai tenu durant 1 jour, maximum. Je peux vous dire que 1 jour, pour moi, c'était du béton. C'est pour ça que je me donne encore un objectif de 1 jour et pas 3.

Et encore là, je ne sais pas si je vais y arriver.

Je vous garantis que je fais vraiment ce que je suis capable, mais je ne change pas.
C'est un premier pas que je tente de faire maintenant.

Je me suis sevré, l'année dernière pendant 9 jours entiers, mais on dirait qu'après m'être sevré le besoin criait et de plus en plus fort. Je me suis dit qu'une fois aux trois jours, c'était tout à fait normal. Puis c'est devenu aux deux jours, une fois par jours, au moins une fois par jour...Ce qui fait en sorte que je me rends compte que je ne suis pas du tout débarrassé de mes pulsions envahissantes.

Je me donne donc un objectif de 1 jour pour commencer.
J'espère que je vais tenir ma promesse cette fois.

Salut, je ne sais pas si on se débarrasse un jour de ces pulsions. 
Est-ce qu'à tout hasard, on le fait en "remplissant" sa vie avec des amis, de la chaleur humaine, des activités ?

Je pense que tu as raison.

Bonjour Petit,

Je te souhaite la bienvenue sur le site. Tu y trouveras un client d'entraide bénéfique au rétablissement.

Je suis dépendant à la masturbation et aux images pornographiques. J'ai longtemps lutté contre cette dépendance, dont l'intensité a augmenté au fil des années. Comme tu les dis, je vivais sous l'influence de ces pulsions envahissantes. Depuis le 21 mai, et depuis mon inscription sur ce site, je n'ai pas rechuté. Sur ce site, j'ai beaucoup appris des conseils bienveillants et j'ai repris courage grâce aux témoignages de rétablissement.

Il serait intéressant que tu décrives le contexte de tes rechutes : quelles circonstances, quelles causes, quel bénéfice attendu ?

Dans mon cas, j'utilisais la masturbation comme moyen pour lutter contre l'ennui, la frustration et réduire le stress. C'était parfaitement illusoire, je le reconnais aujourd'hui. La dépendance était active le soir, après le travail et le week-end (l'ennui). 
En identifiant les lieux dangereux (seul, le soir, devant l'ordinateur), j'ai pu éviter ces situations. Aujourd'hui encore, pas d'écran après le repas du soir. Et je ne reste jamais devant l'ordinateur sans un objectif clair et défini. Pas de navigateur internet sur mon portable.

En identifiant les causes (l'ennui, le stress), j'ai travaillé sur les racines. J'ai commencé de nouvelles activités, je fais plus de sport, plus de sortie. Je prends le temps et je prends soin de moi.

Tout cela n'est pas miraculeux, et je reste vulnérable. Mais aujourd'hui, je peux dire "je vais bien", car je n'ai pas compulsé.

N'hésite pas à partager ici tes difficultés ! La parole libère !
Courage ! Tu mènes le bon combat !

Merci Tiago pour ton mot d'encouragement. Tu l'as bien dit, c'est un combat que je mène contre moi-même.

Les contextes qui me mènent vers l'écran, les fantasmes ou la masturbation ou tout ça à la fois sont souvent une envie de sensations fortes. Il y a aussi qu'après le boulot, ça m'arrive de vouloir faire quelque chose d'excitant et à défaut d'avoir envie de faire quelque chose de vraiment excitant (aller au gymnase de conditionnement physique, écouter de la musique, lire, parler et voir mes amis)...Je fige devant l'écran en fascination devant des vidéos et des photos très suggestifs.

C'est la première fois que je parle ouvertement de ma dépendance et que je réussis à mettre des mots dessus.
Du stress au boulot ou un changement de situation m'amènent souvent vers la masturbation dans l'isolement et en me soumettant moi-même à tous ces rituels.

Je suis à la recherche de l'amour vrai sans le savoir? Aucune idée.
Je sais que l'amour vrai ce n'est pas le sexe cependant.

Quand je vois les images et que je me stimule, je suis comme dans un état de transe et ce sont toutes les hormones de mon corps qui me créent cette sensation qui me met sur un "high" et qui, quelques minutes après, m'assomme comme si je n'avais pas dormi depuis 24 heures...

C'est bien là la preuve que c'est néfaste sur mon système, même si ça peut avoir l'air agréable.
Toute chose a ses limites. J'ai déjà passé des journées à visionner des images durant des heures devant un écran bien simple et à me masturber cinq, six, voire dix fois dans la même journée en cherchant à combler ce vide social qui m'habitait...Depuis que j'ai recommencé à voir des amis, c'est moins pire mais ça subsiste encore.

J'ai même ressenti des effets physiques lorsque je me suis sevré 9 jours. J'avais des respirations fortes, des crises de stress, des petits tremblements aux mains...rien pour m'encourager, et pourtant...c'est là mon problème! La difficulté d'arrêter me fait dire dans ma tête "Si tu le fais, tu vas être soulagé".

Ce sevrage physique, je ne le ressens pas maintenant même si je ne me suis masturbé que deux fois en six jours. Idéalement, je veux arriver à ce que ce soit une fois par semaine, voire moins, et encore moins...de ces expériences sexuelles quand je suis tout seul avec moi-même...

Je vous félicite tous aussi pour votre sevrage.
Félicitations, Tiago, et ne lâche pas!
Je te souhaite, et je me souhaite, le meilleur des succès.
Petit

Rechute aujourd'hui avec deux séances de vidéos avec mb. Ça me fait mal de penser que j'ai rechuté, mais je tiens bon pour mon prochain sevrage. Je vais penser un jour à la fois plutôt que de penser effectuer des sevrages de plusieurs jours.

Je sens cependant que quelque chose a changé en moi et que je réalise mieux les pièges de ma sexualité.
Merci à vous tous de me lire et de vos encouragements.

Petit, qui tente de tenir encore le coup.

Et bon succès dans vos sevrages confrères dépendants.

Salut Petit,

moi aussi j'ai rechuté aujourd'hui comme toi.
Allez, demain est un nouveau jour. Malgré ma rechute, comme toi, je sens que les choses vont mieux. Dans mon cas, c'est suite à un fort stress (mon ex qui vient récupérer des affaires à l'appartement ce soir).

Bonjour Petit,

Bravo pour ton courage de venir parler ici. L'addiction est un sujet intime, délicat à décrire. Tu fais bien de mettre des mots dessus. Cela stabilise et cela permet de mieux comprendre. Écrire permet d'observer de loin la dépendance, la maladie pour en comprendre les mécanismes. 

(25-01-2017 05:48)Petit a écrit :  Tu l'as bien dit, c'est un combat que je mène contre moi-même.

Je dirais même plus : c'est un combat que tu mène contre un occupant illégitime en toi. L'occupant, c'est la dépendance. Elle détourne tes facultés pour les exploiter. Elle te vole ton temps, ton corps, ta vie, ton énergie, etc. La dépendance est un occupant illégitime.

C'est un combat que tu mènes pour te libérer.

Ensuite, tu parles des hormones, de ce "high". En effet, il y a des hormones, il y a la dopamine, les crises de stress pendant le sevrage. Mais ce n'est pas une fatalité. Beaucoup sur ce site, ont montré l'exemple d'un rétablissement réussi. Tout est possible. Les effets de manque, pendant le sevrage, ne durent pas longtemps.

Tu parles de rituels. Moi aussi, j'ai pris conscience, en moi, de rituels. Finalement, ce sont des conditionnements, des mauvaises habitudes. Il s'agit d'en changer. C'est l'occasion de changer sa vie. Faire de nouvelles activités, avoir des nouveau projets, faire un nouveau sport ou choisir un nouvel objectif sportif. La volonté de sortir de la dépendance est un moteur fantastique pour sortir de la routine. Il faut sourire à la vie et accueillir les nouveautés !

Tu parles des écrans. Sont-ils des amis ou des tentations ? Si les écrans sont dangereux, s'ils entraînent la rechute, il vaut mieux se tenir éloigné ... Pas pour toujours, mais le temps d'un sevrage ...

(25-01-2017 05:48)Petit a écrit :  rien pour m'encourager, et pourtant...c'est là mon problème! La difficulté d'arrêter me fait dire dans ma tête "Si tu le fais, tu vas être soulagé".

J'avais le même problème : je voyais, dans la masturbation et les images, une satisfaction immédiate. C'est une fausse promesse ! En effet, cette satisfaction immédiate est fragile et laisse un sentiment durable de honte, de dégoût, etc.
La pulsion ... s'épuise d'elle-même très vite. Il faut faire diversion pendant quelques secondes. Et surtout, ne pas croire à cette fausse promesse. C'est un exercice intéressant.

Bon courage pour ton sevrage ! Tout est possible !

On va essayer de tenir le coup parce qu'il le faut. On est tous pareils ici.

On a pris conscience qu'on avait un problème.

Notre attitude peut changer en même temps que nous.
J'aimerais des fois revenir à une époque où la mb n'était pas un problème mais un soulagement et une préparation où les gens me trouvaient normal. Où je ne dégageais pas l'odeur du sexe.

Une époque où je pouvais encore anticiper avoir une copine, capable de m'accepter comme je le suis. Aujourd'hui, je ne veux pas exposer une fille à mon problème. 
Je ne peux pas revenir en-arrière. Le mal est fait. Je me suis rendu accro et je me suis fait souffrir mentalement. Je me suis enfermé pour que personne ne me voie.

Là, je n'ai pas de pilule magique qui va me permettre de changer tout d'un coup et de tout réparer. Le mal est fait et je garderai probablement des effets de mes excès sexuels.

Par contre, je peux apprivoiser chaque jour un à la fois et chaque jour me satisfaire d'avoir réussi à atteindre mes objectifs. Ce que je peux faire à partir d'aujourd'hui et maintenant, c'est remplir ma vie de plus d'activités et d'apprendre, au jour le jour comment gérer ma colère, ma sensibilité et mon stress.

Je ne suis pas une mauvaise personne. Tu me l'as fait comprendre, Tiago, que c'était une sorte de monstre qui s'était incrusté en moi et que je ne suis pas une addiction sexuelle, que je VIS avec une addiction sexuelle. 

Je me félicite ce soir d'avoir réussi à tenir les heures de la journée restantes malgré la grande fatigue que la mb m'avait infligée parce que mes hormones se sont agitées pour rien sur des vidéos très loin de la réalité où les femmes sont modifiées et passives.

Je vous encourage à persévérer mes pairs! Envie de changer et Tiago, la vie vous a infligé énormément d'épreuves et c'est une occasion qu'on a de confronter tout ce qui fait de nous des gens possédés par une addiction. Et j'espère que, Enviedechanger, tu vas être capable de recommencer au point zéro et de rebâtir quelque chose. C'est ce que je te souhaite.

Pour en revenir à moi, je suis encore en sevrage et j'appréhende le jour de demain où la tentation sera très forte suite au stress au retour de mon travail. C'est là que je me dis à quel point ça va être difficile mais que je suis une personne forte de pouvoir tenir le coup.

Bonne persévérance dans votre sevrage et je me souhaite la même chose par le fait même.
Petit

Bonjour Petit,

Bravo pour ta persévérance !

Hier, j'écoutais une émission sur France Culture (lien : ici). L'invité était Jean-Louis Etienne, aventurier de l'extrême, premier à aller au pôle Nord en solo. Il a dit beaucoup de choses intéressantes pour le sevrage :
- Inventer sa vie,
- au contact de la nature, se purifier : "trois jours de tempête m'ont donné la sensation d’avoir été purifié jusqu’au fond des cellules",
- "L'exploit, c'est 10% dans le corps, 90 % dans la tête",
- "C'est à la portée de tous",
- Résister à la tentation de l'abandon,
- "Être le bonhomme qui marche en direction de son rêve". 

Tout est possible. Les obstacles ne tiennent pas. Il n'y a pas de fatalité.

Petit a écrit :Pour en revenir à moi, je suis encore en sevrage et j'appréhende le jour de demain où la tentation sera très forte suite au stress au retour de mon travail. C'est là que je me dis à quel point ça va être difficile
 

Pourquoi appréhender ? A chaque jour suffit sa peine.
Chez les AA, la règle est "un jour à la fois". Pas plus. Pour se concentrer sur aujourd'hui, sur le réel uniquement. Sans se projeter dans un futur qui est impossible à prévoir.

Tu as la force et la motivation : tout est possible !!

Courage ! C'est un beau chemin vers la liberté !