Je mets ici un petit récapitulatif de ce que j'ai annoncé en présentation :

Les messages suivant seront les "mises à jour".

Ma première pulsion sexuelle, je m'en souviens bien. Je devais avoir 6 ans, il y'avait une jolie fille sur un prospectus tout à fait anodin qui trainait sur la table de la cuisine. Je l'ai emmené dans ma chambre et je l'ai fixé, je ne savais pas ce qui m'attirait là dedans, je ne comprenais pas, mais ça réveillait quelque chose d'un peu incontrôlable en moi. C'est la première érection dont je me souviens. Ce fut vraiment fascinant. Puis les mois et les années passèrent.

Entre 8 et 10 ans, j'ai commencé a ressentir des désirs plus ou moins amoureux. Et j'ai commencé à découvrir le tabou, la suggestion, le caché. La simple signification que quelque chose d'excitant puisse etre caché, privé, rendait cette chose encore plus excitante : Une dame qui se change dans une cabine d'essayage, une jeune fille qui enfile son maillot de bain derrière un rocher ou qui se cache sous une serviette à la plage.

C'est vite devenu une obsession. Mais à l'époque, je n'avais pas de problème avec ma sexualité. Je ne faisais qu'y penser, et ça n'était que de l'érotisme.

Arrivé 10 ans. Je me suis masturbé une première fois.

Les premiers mois c'était parfaitement occasionel. Puis c'est vite devenu une habitude : Une fois par jour, le matin. Puis matin et soir. Et finalement, dès que j'avais un moment de libre, parfois 3 à 4 fois de suite. Comme si ça n'était jamais assez.

Quand je suis entré au collège, à 11 ans. Je me voyais comme un obsédé. Mais ça ne me dérangeait pas. Je me disais que c'était une force que la nature m'avait donné, que j'avais plus que les autres : Je me trouvais bien monté, je bandais dur comme l'adamantium, et j'avais une énorme énergie sexuelle.

En 1998, j'ai eu 12 ans, internet s'est démocratisé. J'ai commencé à passer très régulièrement du temps sur internet et bien plus. Les premiers sites porno, c'était un peu le nirvana, le sésame qui s'était ouvert à moi. Et coup de bol, ça tombait pil poil en pleine période de rute adolescente. Dès que je m'ennuyais j'allais me masturbais sur des sites. Et quand il n'y avait plus de forfait, il restait le film érotique du dimanche soir, sur une grande chaine nationale, on s'en souvient tous.
Je me souviens un après midi d'été, l'avoir fait 12 fois entre 14 et 19h.
A cette époque, j'étais parfois obligé de me retenir une longue journée, c'était l'enfer.
Ca a duré encore 13 longues années.

Entre 17 et 20 ans, je me souviens m’être masturbé plusieurs fois dans les toilettes des lieux publics car je ne tenais plus, c'était comme si j'allais explosais.

Aux alentours de mes 24 ans, ça a commencé à déraper. Pour diverses raisons personnelles j'ai commencé à déprimer. Je me suis mis à ne plus rien faire avec ma copine, moi qui auparavant n'en avait jamais assez... Je passais des nuits blanches à regarder du porno en continu pendant qu'elle dormait. Et puis sans plus de boulot ni d'études, ça s'est étalé sur la journée entière.
Jusqu'alors, j'avais toujours été répugné par les images trop hard. Pourtant, petit à petit, j'en suis venu à regarder du hardcore, etc, sans broncher.
Là, j'ai commencé à déprimer sérieusement : ma vigueur commençait à me quitter. Ma libido a diminué de moitié, je me suis mis à bander de plus en plus mou, avec de vagues périodes d'amélioration. Moi qui pensait que ça serait la dernière chose dont je pâtirais un jour.
Pourtant, et jusqu'à il y a quelques jours, je continuais a me masturber, à tirer sur la cordes jusqu'à plus soif, malgré un libido toujours plus faible.

Ce qui m'a fait m'inscrire ici c'est que ma relation actuelle en pâti pas mal. Je n'ai jamais envie de ma copine, et quand j'en ai envie, je ne suis plus vraiment performant. Elle, est géniale, très patiente. Mais je vois bien qu'elle est frustré. Voilà bientôt 3 ans que nous sommes ensemble, et je compte sur les doigts d'une main les rapports satisfaisant que nous avons eu ensemble.

C'est pourquoi j'ai décidé d'en finir avec cette vilaine dépendance, qui me bousille la vie.
Dans mon cas j’arrête a la fois le porno ET la masturbation (meme en seul), car j'ai perdu énormément de sensibilité, physique ET psychique.

Pendant presque 18 ans, je me suis masturbé avec ou sans porno, aussi banalement et presque aussi souvent qu'un fumeur s'en grille une. Celle du réveil, celle de la pause, celle d'après repas, celle du soir, la deuxième du soir, etc etc.

J'ai remarqué depuis quelques années que j'avais un très net soucis avec la dépendance, en général : nette dépendance tabagique (en sevrage également, depuis plusieur mois). Et vaguement alcoolique : j'ai décidé de ne plus boire, je commençais a avoir du mal a m’arrêter en soirée.

En fait, c'est plus qu'UNE addiction, c'est carrément une structure psychique, une besoin de satisfaire toujours plus le circuit de la récompense. Cette foutue dopamine...


Quelque chose qui m'a permis de déceler qu'il y'avait un problème, c'est mon attirance : Quand je regardais des jolies filles dans la rue, plus aucune ne m'excitait, je ne ressentais plus rien. Il y'avait une amorce, le reste ne suivait plus. La, je me suis dit que j'avais développé une tolérance, que j'avais tellement habitué mon cerveau à des images "exaltantes" et mon penis à passer en erection sur des images "poussées", qui ne correpondait pas à la réalité, que j'étais devenu incapable d’être suffisamment excité et de bander DANS la réalité.

La dernière fois, c'était le samedi 21. Pour une fois je n'éprouve pas trop trop de manque, bien que ça commence à monter plus sérieusement depuis aujourd'hui. Il faut dire que j'ai tellement abusé de mon corps...
J'ai parfois quelques flash d'images associées à des pulsions violentes, qui ne durent que quelques dixièmes de secondes.

Mon objectif actuel, c'est de tenir AU MOINS, 8 jours. Et de retrouver ma vitalité, ma sensibilité.

Aujourd'hui est un peu plus difficile qu'hier pour tenir. Mais je me dis que si j'arrive à me dépasser, je serai vraiment super heureux et fier. J'entame ce sevrage avec beaucoup d'enthousiasme !

Voilà voilà pour le début de l'aventure !

Salut Straight,

sois le bienvenu ici ! N'hésite pas à venir ici pour partager tes moments de joie et tes moments difficiles. Le sevrage est une longue route très sinueuse.
Par expérience, la tension risque de devenir assez forte. Si je peux te donner un conseil, c'est celui d'essayer de planifier pas mal, pour ne pas avoir de vide et donc de fortes tentations. Le sport peut être une activité qui permet de diminuer la pression.
Enfin, et surement le plus difficile, la dépendance n'est souvent qu'un symptôme, une conséquence d'une cause bien plus profonde, et cela peut prendre du temps pour comprendre. La lecture de ce forum t'apportera pas mal d'éclairage.
Dans tous les cas, bon courage et bravo pour ton début de sevrage.
Fabrice

Merci à toi.
J'ai pris quelques mesures hier, notamment de virer tout le contenu pornographique de mon ordi. Je n'imaginais pas que je puisse éprouver du remord (sur le moment), à supprimer certains fichiers particulièrement excitants, et là je me suis vraiment fait flipper.
J'ai aussi mis un contrôle parental sur mon navigateur.
Tu as surement raison, je pense que quand on a une base affective saine et solide dans sa vie (en terme de relation comme ça peut être autre chose, qui nous apporte satisfaction), on n'éprouve pas forcément le besoin d'abuser du plaisir sexuel, ou de l'alcool, ou de la cigarette, comme si on était un rat de laboratoire appuyant sur un bouton pour se donner du plaisir dès qu'il en ressent l'envie.

Il y'a quelques questions qui me viennent à l'esprit concernant la dépendance sexuelle (car c'est bien de ça dont traite le forum : pas de dépendance "pornographique", mais "sexuelle". C'est plus général.

Fait-on la différence entre la dépendance à la masturbation, au sexe, et à la pornographie ? Car si à terme j'ai personnellement développé une forme de dépendance à la pornographie, je pense que mon problème est avant tout du à ma libido exacerbée, à mon obsession des femmes. Je pense que pendant longtemps j'ai été dépendant au sexe, et que ça a aboutit à ma dépendance à la png.

Merci pour tes encouragements !

5eme jour, hier soir j'ai eu quelques petites envies passagères, rien de bien méchant.
Ce matin, je me sens bien mais un peu tendu, et légérement irritable, avec cette sensation que la moindre agression envers moi peut se finir en explosion nucléaire. Je commence aussi à retrouver des sensations d'excitation visuelles, mais qui ne sont pas à la hauteur de mon envie de mb sur du porn.
Il ya un vrai décalage entre l'intensité des fantasmes et le besoin de passage à l'acte.
Le plus curieux, c'est que le moindre petit fantasme pourtant assez faible, peut déclencher une envie de passage à l'acte assez balaise.

En fait, j'en ai besoin, mais pas envie.

En y réfléchissant je le vois comme ça : Le jour mon excitation mental se sera équilibré au même niveau que l'envie d'assouvir mes pulsions, voire que le fantasme sera légèrement supérieur à l'envie d'assouvissement, alors j'aurai atteint mon objectif.
Il y'a encore quelques temps, lorsque j'étais en état de manque, je bandais pour rien. Aujourd'hui c'est l'inverse : Je suis en état de manque, je bande encore moins que d'habitude. La déprime a du faire son boulot sur la physiologie de mon cerveau. Ceci dit, je pense qu'à un moment donné, je vais avoir un gros retour de force, parce que l'air de rien, je ne vois pas le vase se remplir, peut-être se remplit-il plus lentement, mais il se remplit bel et bien...
Aujourd'hui j'ai réalisé quelques chose : Pour la première fois depuis très très longtemps, je me sens capable de me passer de toute forme de dépendance : alcool, tabac, et porn... Et je commence à entrevoir ce que peut etre la liberté.

Et bien hier soir ça m'a pas mal démangé, mais j'ai tenu le coup. J'ai été irritable toute la journée, vraiment énervé jusqu'à la dernière heure.
J'ai eu un mal de chien à m'endormir.
Au coucher j'avais pas mal d'images flash.
J'ai hyper mal dormi, et peu. Mais comme ces temps ci j'essaye d'avoir une hygiene de vie impeccable, ça va encore.
Le point positif, c'est que je me suis senti très en confiance toute la journée.
J'ai réalisé quelque chose, que je ne soupçonnais pas : Quand je vois une jolie fille dans la rue, je suis incapable d’être excité juste par son physique comme auparavant.
Je ne peux pas m’empêcher que d'imaginer un scénario qui dérape. Il n'y a pas de douceur, ni d'esthétique possible dans ma tete pour l'instant, ça c'est clair et net. Tout ce qui me fait fantasmer, c'est la violence des rapports, et le cru.

Je me suis rendu compte de quelque chose : J'ai du mal à percevoir les femmes sans dédain. Je ne les assimiles pas à des actrices, bien au contraire. Je me dis "au moins, dans les films, elles ne sont pas si coincées, si chastes, si prudes". C'est terrible parce que je coupe toute possibilité de rapport enrichissant, même si en situation, je ne suis pas aussi catégorique.

Mais finalement, je crois que c'est ma frustration de ne pas pouvoir avoir ce que je veux, qui me fait penser comme ça, et me faisait me réfugier dans le porn.

Il va falloir que je travaille là dessus.

De même, lorsque je croise une fille dans la rue, je ne peux pas m’empêcher de me demander si elle aime ci ou ça, jusqu'à combien elle est ouverte d'esprit, etc...

Triste histoire... Enfin en tous cas, je ne regrette pas d'avoir entamer ce sevrage qui me fait ouvrir très les yeux sur pas mal de choses...

Salut Straight,

bien content que tu sois parmi nous.

Il me semble que ce que tu exprimes là, à propos des filles dans la rue,est tout à fait lié à l'esprit de la pornographie.On ne peut pas en consommer pendant des années sans que notre cerveau en soit pollué et prenne un mauvais tour.Mais ne t'en fait pas, les scientifiques viennent de découvrir que même après 25 ans notre cerveau pouvait encore produire bons nombres de neurones supplémentaires,et donc avec le sevrage,ces mauvaises dispositions d'esprit vont disparaître.
Pour moi,la femme est plus mûre en sagesse que l'homme au même âge et le machisme notamment physique vient palier à cette déficience de l'homme.C'est un peu comme les gens qui "se la racontent"("qui se la pètent " comme on dit)c'est souvent pour masquer un manque qu'ils ont par ailleurs.De façon très générale,on peut voire aussi que l'homme est plus faible par rapport aux addictions que la gente féminine.Tout ceci ne sont que des généralités et il faut les prendre comme telles,et je peux aussi me tromper.

Bref,je te souhaite bon courage pour ton sevrage et grand bravo pour tes cinq jours car si j'ai bien compris c'est déjà un record pour toi!

Ouep, un record absolu. En fait 6 jours puisque j'ai arrêté le samedi 21.
J'ai passé une première partie de journée bien merdique. Pas le moral du tout, c'est comme si je venais d’arrêter de fumer. Hier j'avais un peu trop la peche, j'étais sur les nerfs, et aujourd'hui c'est moral à zero.
Ca me parait presque un peu trop facile d'ailleurs, les quelques dernières fois ou j'avais arrêté, j'avais beaucoup plus de mal à tenir que ça, dès les premiers jours.
Dans ce genre de situation, j'attends toujours d'en chier pour avoir une trace que ça fonctionne bien, qu'il y'a un changement, une transformation. Mais là, rien !
Si l'homme est plus faible que la femme au niveau des addictions, j'en suis un sacré exemple.
Pas une fois dans ma vie, je n'ai su prendre de plaisir à quelque chose, sans y développer une forme de dépendance... Il faut toujours plus, plus loin...

Félicitation, ne t'endors pas sur tes lauriers et continue à te documenter, comprendre les mécanismes et sur quoi nous pouvons faire levier et d'une grande aide.

En ce moment même je lutte pour ne pas sortir la bête. Ca va, ça vient...  C'est un peu les montagnes russes.
Du coup je fais comme tu dis : je cherche des études sur le site de la NLM.
Je vous en afficherai quelques unes si je les trouve concluantes.

Je ne sais pas si il y'a un topic dédié à ce sujet ?
Je ne sais pas vous, mais j'aime bien le coté scientifique du truc, parce qu'après tout, c'est un sevrage comme un autre. Notre cerveau est déréglé, nos méchanismes physio-neurologiques sont perturbés.

Et ça permet de bien comprendre comment on fonctionne. Et du coup de trouver une issu, comme tu dis, Burrhus !

Aujourd'hui le moral est revenu, mais c'est dur, très dur de tenir ! La journée ne pas pas etre de tout repos je crois bien, il va falloir que je m'occupe intellectuellement. Ca sent l'aprem jeux vidéo !