bonjour à tous,
lors de discussions avec des " aidants "
a été mis en évidence l absence d amis dans notre vie.

pourquoi cette absence ?
surement à cause de nos souffrances respectives et parcours de vie :
_ ruptures familiale des 2 cotés
_ maladie qui fait peur, et peut gêner dans les rapports sociaux du fait de la fatigue qu'elle occasion parfois, pour moi ( de type cancer )
_ addictions geek pour mon mari ( plusieurs fois, alors qu'on recevait des " amis " , il n a pu s’empêcher d aller jouer sur un jeu en réseau sur le net )
_ expériences douloureuses d " amis " qui se sont avérés ensuite malsains ou manipulateurs ( radars persos mal étalonnés : on ne sait pas repérer les gens à éviter )
_ l arrivée d internet dans le foyer
_ plusieurs déménagements successifs


mais surtout, je pense, piètre image de soi, des 2 cotés.
nous ne nous estimons pas, donc sommes hésitants à créer des liens, puisque quelque part, les gens vont se rendent compte un jour qu'on n'est que négatifs, souffrances, paumés ou je ne sais comment dire, des crottes quoi, et vont nous laisser.
je vois bien qu'on ne sait pas, ou plus, créer des liens avec les gens, et ce depuis ...pf...longtemps, l un comme l autre.

les abus maintes fois subis, de divers façons, n 'ont rien arrangé. Ainsi que nos échecs à répétitions.Nous avons été " échaudés " et on s'est " isolés" , volontairement,
de peur d être encore une fois abusés ou déçus ?
ou de peur de révéler qui nous pensons être : des loosers inintéressants ?
surement un mélange des 2.

est ce que parmi vous, des gens ont connu cela et pu mettre en place qq chose pour changer ce comportement de fuite et repli, dans lequel les addictions ont pu s'épanouir ?

Bonjour Clarisse,

Évidemment, je connais bien cette situation : avoir peu d'amis.
Plusieurs facteurs :
- mon manque d'estime de soi : peur de se montrer, peur d'être jugé,
- mon manque de confiance : j'ai peur des autres, et je suis toujours sur la défensive, 
- mon histoire personnelle.

Je suis conscient de mon isolement et j'essaie d'en sortir. Depuis mon dernier déménagement (2008), j'ai essayé plusieurs choses :
- les activités de sport,
- les activités culturelles de ma ville (y compris et surtout l’Église),
- le bénévolat en association.

Les résultats ne sont pas fulgurants, mais j'ai beaucoup plus de relations sociales. Ensuite, il existe plusieurs degrés dans l'amitié : j'ai un ami très proche rencontré en 2010. Depuis, rien.

Globalement, j'ai un besoin vital de relations amicales désintéressées et bienveillantes. J'y trouve à chaque fois un grand réconfort.

Je te souhaite une bonne soirée !

Salut Clarisse,



je trouve le sujet de ton post très intéressant ! Je me suis posé régulièrement la même question. La dépendance est la source d’isolement avec un cercle très vicieux. Le manque de confiance fait que progressivement je me suis refermé sur moi-même. Dans mon cas, il y a 12 ans, j’ai déménagé, j’ai alors rompu tous les ponts avec ma vie précédente, et je n’ai pas reconstruit grand chose de nouveau… Puis la dépendance a pris une place énorme. J’ai eu une phase où je fuyais les relations, plutôt que d’aller à un repas où j’étais invité, je filais dans un sauna. Quand j’y repense c’est terrible. J’ai une telle image de moi, que je me considère souvent comme inintéressant, me sentant mal en société… Je pourrais développer sur des lignes et des lignes… Dans mon cas, ce n’était pas de l’hésitation, c’était de la peur. La peur de dire une connerie, d’être jugé par les autres, de toujours vouloir plaire. La peur d’être abandonné. Alors plutôt que de prendre ce risque, autant resté seul ! Au moins comme cela, il ne m’arrivera rien…


Mais ce n’est pas une fatalité. Clairement il y a deux ans, j’ai rompu cet isolement. Je me suis inscrit ici, j’ai parlé à une amie. Je n’ai pas été jugé, plus encore nous avions des choses passionnantes à nous dire. Je me suis aperçu que m’ouvrir aux autres me donnait une force, une confiance en moi. J’ai découvert qu’il pouvait ne pas y avoir d’enjeu (de stress) dans une relation. Simplement être présent, écouter la personne, parler, échanger.



Quel a été le déclic ? Qu’est ce que j’ai mis en place ? Je crois qu’il y a eu la méditation, qui m’a permis de m’écouter, de voir tous ces schémas, que je décris dans le premier paragraphe, se mettre en place. Ce fut vraiment capital pour moi. Il y a aussi la relation que j’ai pu mettre en place avec mes enfants, la relation avec mon amie, une relation forte qui m'amène à m'exposer comme jamais auparavant.  Il y eut un problème relationnel important à mon travail (2 arrêts médicaux). J’ai pris confiance en moi, je n’ai pas la réponse à tous, j’écoute plus que je parle. J’ai deux oreille et une seule bouche. 



Donc oui, une solution : l’écoute (et le forum m’a beaucoup aidé). Ecouter et pas nécessairement parler. Quand j”écoute aujourd’hui, je ne pense pas à ce que je vais dire, mais simplement je suis présent aux paroles que l’on m’offre (encore une fois la méditation est essentielle)



Je suis comme je suis. et tant pis pour les personnes qui ne m’aiment pas, je les écoute et ne cherchent plus à ce qu’elles m’aiment. Tout n’est pas encore simple aujourd’hui, je galère encore pas mal. La confiance n’est pas toujours là. Mais je sais que je ne suis pas si nul que cela… et que des personnes apprécient d’être avec moi. C’était impensable  il y a quelques mois… 



Je ne sais pas si je réponds un peu à ton post et surtout à tes questions…



Fabrice