Salut,

Cela fait un bon moment que je suis inscrit sur ce forum à lire les messages (qui m'ont beaucoup aidé je pense), mais je n'ai pas encore eu le courage de parler de mon histoire.

Je suis dépendant à la pornographie sur internet depuis que je suis jeune ados (14-15 ans) et j'y suis venu très progressivement. Il y a un ans je suis devenu étudiant et ai quitté ma famille pour habiter seul en chambre étudiante avec le Wifi illimité en haut débit. Timide et réservé, ma dépendance à commencé à devenir de plus en plus importante si bien qu'aucune semaine ne se passait sans que je passe des heures sur des sites, tchats, forum... avec toujours plus et toujours pire dans ce que je voyais.

Finalement c'est devenu invivable et ça l'est encore. J'ai vu un psy pendant deux mois et ai arrêté durant l'été dernier. Finalement j'ai tenu un mois complet sans rechute et à la rentrée j'ai rechuté. Récemment j'ai carrément craqué et lâché mes études (j'étais dans une filière avec bcp de pression) car la vie devenai impossible, en plus j'ai sombré dans une profonde dépression. Heureusement ma copine, au courant, m'a bcp aidé à faire face et je suis décidé à recommencer le sevrage. Mais elle ne sait pas toutes les rechutes que j'ai continué à faire. En tout cas il ne faut pas désespérer et tout faire pour s'en sortir car si ça continue l'addiction finirai par détruire toute ma vie.

Citation :Cela fait un bon moment que je suis inscrit sur ce forum à lire les messages (qui m'ont beaucoup aidé je pense), mais je n'ai pas encore eu le courage de parler de mon histoire.

au début on se noie dans sa merde (à laquelle on est très attaché, du coup on croit s'y complaire, et du fait de l'impression de chaleur dégagée... effectivement, on est bien au chaud dans sa merde qui clapote dans sa couche d'adsl aux fronces protectrices anti-réalité) et on s'accuse de lâcheté, de faiblesse, ...
après, quand on accepte que le porno est plus fort que nous, on se rend compte que ça sert à rien de l'insulter, au contraire le dégout l'arrangerait presque, car l'émotion violente et négative fait de nous des proies faciles...
il faut simplement se détourner des images 24 heures à la fois, et l'attachement se dissout, se défait... et on se dit qu'on a été un peu ballots de pas trouver le courage de s'engager plus tôt dans la voie de l'acceptation de ça, qu'on était résignés par bétise et par rage de ne pas maitriser nos pulsions au gout sauvage... je sais que cette façon de verbaliser peut sembler dépressive, mais c'est comme ça que j'ai fonctionné : à partir du moment ou j'ai accepté que la défaite était totale, j'ai pu me préserver du pire et aller vers le mieux-être.
Bon courage à toi (je ne te dirai pas bonne chance car l'argument statistique ne joue pas en notre faveur) et n'hésite pas à te lâcher, y'a des oreilles attentives par ici.
Le cocktail gagnant c'est le site d'orroz + un psy qui comprenne, mais ça tu le sais déjà, non ?

merci c'est vrai que cela prend du temps de se rendre vraiment compte de l'ampleur de notre dépendance. Entre la première fois que j'ai été sur le site d'Orroz et ma première consultation chez un psy il c'est passé 3 mois et encore maintenant rien n'est gagné. Je pensais avoir tout réussit car j'avais passé un mois sans rechute alors qu'en fait un mois c'est rien et je me rend compte que j'aurai pas du lâcher le psy si vite. Mais bon même si le chemin est long je ne doute pas qu'il me conduira à me sentir plus libre un jour où l'autre, tout dépendant de nous, après tout.

Hello Alimo.

Oui, ne lâche pas si vite, parce que c du long terme.
Moi j'ai arrêté il y a presque 2 mois.
Les deux premières semaines, super fastoche : suffit de pas y penser.
Depuis lors, les phases de manques sont de plus en plus régulières, et de plus en plus "harcelantes" (je crois pas que ce mot existe mais le cybersexe n'existait pas il y a pas si longtemps non plus...).
Je crois que l'humilité est facteur de réussite.
Il faut se savoir faible. Avoir peur de rechuter, c'est signe qu'on pige enfin à quel point on est pris.
Savoir d'avance que ça va faire mal. C'est normal, c'est juste la désintoxication.
Un jour à la fois, comme les alcoolos.

Pour ma part, je te souhaite beaucoup de patience.

Bonjour Alimo, et bienvenue.

Moi aussi je suis un "timide et réservé" qui a pu trouver un sentiment d'existence (et peut-être même de puissance ?) dans l'excès de porno et de sexe compulsif. Mais tout cela n'est qu'illusion car en réalité, je n'ai fait qu'ajouter du sombre à la souffrance. Cultiver l'abstinence à toute forme de compulsion permet de se reconsidérer et de retrouver la lumière.

Citation :Alimo a écrit:
Mais bon même si le chemin est long

Pas si long en fait. Comme le dit John plus haut, suffit de ne pas oublier que c'est un jour à la fois que tout cela se joue. Rien qu'aujourd'hui, j'essaie de ne pas boire, de ne pas aller sur le net pour me masturber physiquement et intellectuellement, de ne pas me goinfrer. Selon les "produits" de mon caractère dépendant cela s'est plus ou moins inscrit dans la durée. Mais l'important, c'est qu'aujourd'hui, je parvienne à être abstinent de cela. Et je te prie de croire que pour moi, c'est loin de n'être un formule classique d'accueil pour un nouveau.

Courage à toi.