Bonjour,

Ma femme vient de me surprendre en train de me caresser alors que j'étais en train de discuter sur des chats. Je faisais du Cybersex.

Je ne sais pas quoi dire. Après 9 mois de sevrage me revoila au point de départ. Je n'accepte pas cette rechute, je ne veux pas remettre mon compte à zéro. Si je dois repartir de zéro, je ne préfère ne plus jamais réutiliser mon compteur et je ne veux même plus en parler. C'est 9 mois de travail mis à néant pour un moment de ...tristesse, d'anéantissement (je n'ai pas le bon mot pour dire l'état dans lesquel je me trouve).

Je crois que ceci s'explique par une dispute avec ma femme vendredi. Toujours les mêmes problèmes : Je ne suis pas honnête avec elle, je cache des choses (deux trois masturbations pour évacués le "trop plein" en 9 mois que j'ai caché), je ne communique pas et je laisse les choses aller. Je passe trop de temps sur l'ordinateur (d'ailleurs je pensais que ce site allait pouvoir m'aider).
Cette dispute m'a fait mal, j'ai l'impression d'avoir fait un bon en arriêre de 9 mois et d'être revenu au point de départ, en fait la vérité c'est que notre couple n'avance plus, mais recule. Ma femme ne me fait plus confiance et même si elle veut m'aider, elle doute de moi tout le temps.

Je ne cherche pas d'excuse pour ce que j'ai fait ce matin, mais vu que j'ai l'impression d'avoir reculé et d'avoir atteind le point de non retour, je me suis dit que c 9 mois de sevrage n'avait servi à rien, que si c'était pour me retrouver avec l'étiquette "menteur, salaud, ...", que je pouvais retenter le diable, qu'au final ca n'allait pas changer grand chose.

Je ne sais plus quoi faire, je me met à la place de ma femme, elle doit penser que pendant 9 mois je lui ai fait ca tous les jours et que je n'ai rien dit, elle doit penser qu'il n'y a plus rien à faire, qu'après 9 mois si j'ai rechuté c'est que je ne vaut pas la peine que l'on m'aide. Que je suis un menteur, un mari indigne.

Je suis donc reparti dans le temps, en septembre 2005, il va falloir refaire tout le parcours une fois de plus, je ne crois que j'en suis incapable. A la fois capable de me sevrer car je l'ai fait pendant tout c mois, mais à la fois dans l'impossibilité de vivre, de revenir sur ce forum, regarder les gens en face ou d'écouter les bons conseils, les gens qui vont tenter par tous les moyens de m'aider, alors qu'au fond de moi je sais que si ma vie était bien, sans dispute, j'arriverais surment à voir le bout du tunnel.

J'ai pris du retard dans mon travail (non pas à cause de ce matin, car une heure dans une semaine de travail ce n'est rien) et je n'ai plus le gout de travailler. Plus le gout de me lever et d'aller voir les clients. Que vais je faire ?? La mort n'est pas une solution, mais pourtant j'y pense. Après tant de travail, après une vie déjà construite (mariage, femme, enfant, projet et peut être maison), je ne peux plus faire marche arriêre et pourtant je ne peux plus avancer, je n'ai plus le gout de faire ce que j'aime ou alors je le fais parce que je n'ai pas le choix.

Je ne suis qu'une merde, je ne mérite pas de vivre, ou alors de vivre caché sans internet

Si je m'écoutais, je cloturerais ce message, voir même que je fermerais ce site, mais ca ne servirait sans doute à rien. je ne suis pas prêt à écouter vos conseils. Des conseils il y en a plein le site et si en les lisant ca n'a rien changé. Le problème est ailleurs, mais ou

A bientôt peut être

Pikmin,

On a débuté en même temps, je sais ce que tu ressens. Je n'ai pas le temps de m'étaler tout de suite, on en reparlera en mp si tu veux, mais une chose est certaine, c'est que tu ne repars pas à zéro, crois-moi.

Allez, le compteur ok, on le remet à zéro, c'est "la punition de principe" car il ne sert à rien, pour tout le reste prend le temps de voir pourquoi. Il y a du avoir une succession de failles, de négligences et LE facteur déclenchant à savoir ta dispute.

Mais ça ne change rien à tout ce que tu as fait et tout ce que tu CONTINUES à faire. Ne te laisses pas amadouer par le zéro, ce n'est pas une raison pour faire d'autres rechutes, c'est là où tu repartirais en arrière, où tu aurais à faire le chemin à nouveau.

C'est fait, c'est tout, tu te bottes les fesses et tu réattaques immédiatement comme avant. Çà fait mal psychologiquement mais bientôt tu seras comme moi en te disant "si j'avais pas fait le con j'en serais à autant..." et puis c'est tout, ça n'a pas d'importance car au fond de nous même nous ne sommes plus ccelui que nous étions il y a 9 mois.

Bonjour Yann,

Ne te laisse pas abbattre !
Crois pas que l'on élimine un comportement aussi ancré dans son inconscient d'un coup de baguette magique.
3 mois, 9 mois, 3 jours, c'est pareil, il faut être aussi vigilant que le premier jour.

Et puis n'hésites pas à aller voir un psy. Croire que tu vas t'en sortir tout seul, c'est se planter à coup sûr, j'en suis de plus en plus convaincu.

Courage :accord: Nicolas.

Salut Pikmin,

Les 9 mois que tu viens de passer non seulement ne sont pas réduits à néant, mais ils sont une force. ils font partie de ton expérience. Tu as fait l'expérience que tu pouvais vivre sans cybersexe. Tu peux raconter ce que tu veux, ces 9 mois, ils sont là. Essaie plutot de t'en servir pour décider de ce que tu fais MAINTENANT, AUJOURD'HUI. Je maintiens que l'objectif essentiel que l'on doit se fixer est de ne pas se connecter dans l'instant où l'on vit et qu'il commence à être vertigineux d'aller au delà de la journée quand on essaie de regarder un peu plus loin. Un jour à la fois.

Ensuite, en te lisant, j'ai l'impression que tu parles beaucoup de ta femme. Comme si l'important était de savoir comment elle réagissait, comment elle vivait ton chemin de rétablissement etc. Ses réactions, tu sais, c'est son problème. Ça n'appartient qu'à elle. Tu n'as pas le pouvoir d'intervenir dessus. Pense donc d'abord à toi. N'oublie pas que l'on ne purge pas une peine vis à vis d'autres personnes. Ne t'isoles pas et essaie de briser le gros couvercle de culpabilité que tu as refermé sur toi. C'est toi le plus important au monde, là. Ne l'oublie pas.

Je te souhaite beaucoup de courage, et je suis de tout coeur à tes côtés.

salut pikmin,
c'est dure
d'autant plus dure lorsqu'on s'est exposé
notre fer de lance depuis le depart d'orroz
a une époque je me suis exposé aussi la télé radio
une rechute en janvier ma terassé
j'ai bien senti que le fait de mettre exposé constituait une blessure supplémentaire
j'avais l'impression d'avoir trompé des centaines de gens
voir des milliers depuis l'émmision de télé
puis j'ai reppris le dessus
et un message de kiwi ma remonté le moral
finalement ce n'est pas le nombre de rechute le plus grave
le plus important c'est le nombre de journée sans porno
et à ce niveau tu assure
courage
et big love
déclick

Bonjour Pikmin,

Permettez-moi d'y ajouter un mot, je suis co-dependante et ne peux me retenir.
je t'encourage a continuer, a remonter tranquillement de ce trou noir(si je peux l'appeler ainsi). Je suis d'accord avec Nicolas, aller chercher de l'aide exterieur serait la chose essentiel a faire bientot. Y'a rien de plus rassurant pour une epouse que de savoir que son conjoint travail sur sa dependance(ou plutot les causes, la porno n'etant que le resultat d'un mal autre). Je ne croyais pas que mon conjoint allait reussir seul. Encore moins dans une relation de couple qui se deteriorait jour apres jour, impregne de mensonges, culpabilite, arrogance, espionnage et tout le reste. A la moindre tension dans le couple, il rechutait. Je le comprend mieux maintenant. Je sentais que j'avais besoin de faire la psy, qu'il soit redevable a moi, qu'il me raconte ce qu'il se passe dans sa tete...c'etait ridicule de ma part. Je n'etais pas receptive, ni remplie de compassion, ni encourageante.

Bruno59, tu as ecrit ceci:
Ensuite, en te lisant, j'ai l'impression que tu parles beaucoup de ta femme. Comme si l'important était de savoir comment elle réagissait, comment elle vivait ton chemin de rétablissement etc. Ses réactions, tu sais, c'est son problème. Ça n'appartient qu'à elle.

C'est vrai, nous reagissons differemment les unes des autres mais sommes nous responsables de cette situation dans laquelle nous nous sommes retrouvees un jour, sans en avoir la moindre idee(pour certaines). Mariee pour la vie j'y crois, mais prenons-nous en main quand y'a un probleme. Sinon ca devient insurportable. Trop lourd a porter. Avec des enfants, encore plus lourd. Les petites mamans pensent aux consequences que ca a sur eux ou aura eventuellement.

Je t'encourage Pikmin a aller chercher de l'aide. Ca prend du courage, c'est vrai. Ca ira mieux apres. Notre derniere annee avec un psy a ete belle, on se rattrape, il n'est pas trop tard. Y'a des bas encore mais y'a beaucoup plus de hauts, la balance s'est inversee. Ca vaut la peine, crois-moi.

Vous etes dans mon coeur, je pense a vous.

Caro

Ta dépendance a changé de support mais pas de nature : c'est plus que dangereux de se sevrer ET de consacrer son énergie à sauver les autres en mettant ce forum sur pied. C'est téméraire. Et la témérité, on sait où elle nous mène, nouzautres.
Tu étais surexposé au danger.
T'es pas Superman.
Y'a pas mort d'homme.
Relève la tête.

Merci pour tout vos encouragements de sincérité !

A bientôt

Salut Pikmin,

C'est ex-Espoir. Je sais que nous n'avons pas eu des relations très harmonieuses ces derniers mois, mais je voulais tout de même t'envoyer un mot d'encouragement.

Comme Bruno, je ne crois pas que ces 9 mois n'ont servis à rien et que tout recommence à zéro. Depuis environ 2 ans, mon mari va constamment de rechute en rechute avec des périodes plus ou moins longues de sevrage. Néanmoins, dans les 2 dernières années, je l'ai vu évoluer, grandir, se transformer. Il est loin d'être le même homme qu'il était au début. Et je suis certaine que toi aussi tu as évolué durant ces 9 mois.

Et par expérience, je te dirais de ne pas trop te fier aux réactions de ta femme pour jauger ton évolution. Car moi-même en tant qu'épouse, j'ai souvent été en RÉACTION face à ces rechutes. Mais comme dit Bruno, cette partie m'appartient, comme elle appartient à Manue. Je sais que, malgré les apparences qui auraient tendance à camper mon mari dans le rôle du coupable, je sais que j'ai tout autant de problèmes intérieurs à règler que lui. Mais j'essaie de lâcher prise et de grandir un jour à la fois. Mon mari en fait de même et tranquillement nous nous transformons. Peut-être pas aussi rapidement qu'on l'aurait souhaité... Peut-être aussi facilement qu'on l'aurait voulu... mais nous avançons tout de même.

Et pourtant... je crois que notre couple n'a jamais traversé autant de tempêtes que ces derniers mois. Au début, ça me désespérait car j'avais l'impression que la seule solution finirait bien par être le divorce. Mais j'ai finalement appris à nuancer et compris que c'était probablement normal. En effet, chacun de nous évolue et tente de briser les cercles vicieux qui ont jadis construits notre relation. Alors ça déstabilise, on doit se trouver d'autres repères, réapprendre à s'aimer autrement. On doit aussi réapprendre à se connaître puisqu'on constate qu'on a toujours, chacun de nous, étouffé notre vrai soi derrière une montagne de dysfonctions, derrière des mécanismes de défenses qui n'ont même plus raison d'être. On doit se reconnecter à soi, à l'autre et à notre univers spirituel.

Nous pensions que ce serait simple, que nous allions nager vers le bonheur. Or, c'est plutôt l'inverse. Le changement c'est vraisemblablement douloureux. En effet, me reconnecter à mon moi, cela implique de me reconnecter à mon univers émotionnel profond et authentique, celui-là que j'ai enfoui profondément et que j'ai camoufflé par les larmes et le ressentiment, parce qu'il était trop douloureux à affronter. Me reconnecter à l'autre, cela implique lui permettre d'être ce qu'il est et de l'aimer tel quel, sans attendre qu'il soit tel que je l'ai idéalisé, sans non plus être centrée sur ce qu'il peut ou devrait m'apporter. C'est aussi lui permettre de me voir telle que je suis, dans toute ma vulnérabilité, mes imperfections. Et ça non plus ce n'est pas facile, c'est déstabilisant et douloureux. Me reconnecter à mon univers spirituel, cela implique de laisser de côté mon égo, d'avoir l'humilité de reconnaître que je ne me suffis pas à moi-même, que je ne peux pas tout par mes simples forces. Et ça aussi c'est douloureux, c'est dur pour l'amour-propre. Mais tout ça m'apporte aussi des parcelles que je ne connaissais pas et m'encourage à continuer, malgré la douleur qu'occasionne le changement.

Mais parfois le désespoir tente de nous gagner... On se dit: "Voyons dont, j'ai tout pour être heureuse et pourtant je continue de me sentir aussi misérable, je continue de me refoutre la tête dans la m.. constamment. Qu'est-ce qui cloche donc avec moi?" Mais cette petite voix négative en moi, j'apprends à lui barrer la route, car je réalise que c'est elle qui me renfonce toujours de plus en plus. J'essaie de la remplacer par l'indulgence. Je me dis que je fais de mon mieux avec ce que j'ai reçu comme héritage psychologique et que tant que je fais de mon mieux, je n'ai pas le droit de me laisser abattre.

Et chacune des rechutes, autant les miennes que celle de mon mari, nous apportent des leçons dans notre évolution.

Bon voilà, je voulais écrire un petit mot court et voilà que j'ai débordé. Mais bref, tout ça pour dire que je te souhaite bon courage dans ton parcours et je crois que tu es quelqu'un de bien et que tu vas y arriver.

Bonne journée!

Et si ces neuf mois, étaient juste "une deuxième naissance"?
C'est peut être un clin d'oeil, mais çà existe les signes annonciateurs.Alors plein de bonnes choses, tiens bon la route.
Laure