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Début de sevrage : besoin de conseils svp

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Début de sevrage : besoin de conseils svp
Auteur Message
Pierre83 Hors ligne
Nouveau venu
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Messages : 27

Inscription : Dec 2016
Statut : Dépendant
Pays : France
Message : #21
RE: Début de sevrage : besoin de conseils svp

Bonjour à toutes et à tous,


J’espère que votre confinement n’a pas été trop pénible à vivre, pour des raisons familiales, financières ou par rapport aux angoisses qu’auraient suscité ce flot d’informations anxiogènes autour du covid. J’ai, pour ma part eu la chance d’avoir beaucoup travaillé juste avant le confinement qui est tombé sur une période de repos. Donc j’ai pu en profiter pour me reposer et poursuivre mon travail personnel… Pour rappel, je suis abstinent du porno depuis 1 an et demi. Je reste vigilant, je check presque tous les jours la période d’abstinence via une application, cela me prend 5 secondes, mais je n’oublie pas que le fait d’arrêter est déjà un travail de longue haleine. Enfin, quelles avancées durant ce confinement ? Une expérience réalisée dans un cadre sécure puisque confiné seul et donc tranquille. Depuis mon sevrage au porno, j’étais à la fois extrêmement heureux de découvrir qu’une vie était possible sans produit, tout en m’autorisant la masturbation sans support… Je me disais que c’était déjà énorme de décrocher du porno… J’ai donc essayé de stopper la masturbation sans support, en parallèle d’une rupture amoureuse (quitte à en rajouter une couche !) et d’un régime drastique. Autant vous dire que j’ai beaucoup appris ! Je me suis déconnecté des infos et réseaux sociaux, pour reprendre mon carnet personnel. Prendre le temps de se reconnecter à soi-même. Alors voilà le retour que je peux en faire : arrêter la masturbation  quand on n’a pas résolu des problèmes anciens, enfouis etc. est un moyen de progresser, surtout si vous travaillez avec un psy. Voilà les bienfaits (sans doute déjà écrits dans d’autres posts) :
- regain d’énergie
- rêves plus riches (analyse des rêves)
- curiosité accrue
- sensibilité accrue

Alors, bien entendu, dans le corps, ça va se traduire par une tension, des fantasmes, des flashs etc… Les 5 premiers jours, c’est un peu les montagnes russes, tout est exacerbé ! Il y a quelques phases d’angoisse, mais ça passe ! Et passés ces quelques jours, ça va mieux. Et c’est très bénéfique, si on le peut (il faut se sentir prêt), d’effectuer un travail sur le passé et sur les rêves avec le psy à ce moment là. En ce qui me concerne, c’est un effondrement à chaque fois (alors qu’avant j’avançais au ralenti) ! Un souvenir, un rêve, un désir… font surgir différentes émotions ! Peur, tristesse, colère et … joie ! Je me suis rendu compte pendant ce confinement, que le shoot masturbatoire était juste là pour tenir une position, un conditionnement absurde, un contrôle permanent de mes émotions. D’où le fait de se sentir mort-vivant sous le produit. Parce que chimiquement ça passe, mais personne n’est dupe, il y a bien un gamin qu’on étouffe à l’intérieur de soi. Ça fait longtemps que je suis convaincu que mes premières tentatives de sevrages, il y a presque 15 ans, échouaient parce qu’uniquement motivées par de la culpabilité et du jugement. Mais la réalité, en tout cas pour moi, c’est que la dépendance était une bonne issue pour éviter de me reconnecter à des émotions que je n’avais pas pu exprimer étant enfant. Un moyen de me couper de moi-même pour me fondre dans le rôle de l’enfant que mes parents souhaitaient avoir. J’ai sans doute fait ça pour me sentir aimé, et ça se comprend… Mais à quel prix ?! Enfin, tout cela pour dire qu’il ne faut pas lâcher, le sevrage au porno est une phase délicate, exigeante et demandant de la persévérance, mais l’effort d’arrêter complètement la masturbation même sans support est la promesse d’une véritable libération ! La cerise sur le gâteau ! Parce qu’une fois qu’on s’est reconnecté aux traumas, une fois qu’on a vécu l’émotion dans le corps, un mouvement se crée. Et, ça ne veut pas dire que le mental disparaît totalement, parce qu’il est structurel (c’est tellement valorisé, et utile à la fois), mais il ne vous empêche plus de ressentir. Enfin, peut-être que certains ou certaines d’entre vous vivent les choses différemment, mais pour moi en prenant le risque de stopper ces habitudes, on se revitalise en se reconnectant aux émotions. Pour ma part, la plus grande surprise est celle de ressentir de la joie, de la joie pour rien, juste comme ça. Et une joie sans culpabilité, juste en étant soi-même…

Bref, voilà le retour sur expérience, que je compléterais en ajoutant un exemple de ce qu’on est capable de faire pour échapper à de l’angoisse… L’autre jour, je me sens angoissé (sans doute une émotion coincée qq part) et tout à coup je me dis : « bon, allez, va faire la vaisselle, ça va passer ». Quelle différence entre « va regarder du porn, va faire la vaisselle, va t’acheter un objet inutile, va remplir une mission dans un jeu vidéo » etc…? Aucune, c’est de la compulsion. C’est de l’agir pour échapper à l’être. Une manière de gagner du temps, de ne pas s’écoutant. Pourtant, la solution est juste là, il suffit de la saisir. Il n’y a rien à faire, rien à prouver, rien à combler. Accepter, accueillir, être soi-même et s’aimer tel qu’on est vaut bien plus que remplir des missions pour plaire à tout prix aux autres et mettre ses désirs, ses attentes, ses émotions sous le tapis… Ça a l’air facile à écrire, et creux, peut-être, mais c’est ma manière de dire que ces comportements ne changeront rien à la donne… En tout cas, en prenant conscience de cette injonction absurde (on est en plein confinement il n’y avait pas urgence du tout), je me suis fait rire tout seul. Je n’avais rien à faire, et mon comportement m’a finalement amusé. Bon courage à vous ! Et prenez soin de vous (oh encore une injonction !!) Smile

22-05-2020 14:51
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Atarax Hors ligne
sur la route
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Messages : 270

Inscription : Apr 2015
Statut : Dépendant
Pays : Bhutan
Message : #22
RE: Début de sevrage : besoin de conseils svp

Bonjour Pierre,

Félicitations pour cette année et demi réussie ! Et merci pour ce témoignages (et tes précédents, que j'ai lu au passage) qui contiennent des clés intéressantes pour celles et ceux en lutte en ce moment.

Ce que tu dis sur l'acceptation dans ton dernier paragraphe me parle et est en adéquation avec la vision que je défends aussi ; il est important de s'accepter et de jeter un regard sur soi sans fard pour progresser ; sans cela, la dépendance nous attendra toujours dans un recoin sombre. Et je te rejoins donc aussi sur tous ces divertissements qui sont autant d'occasion de ne pas se confronter à soi. Je pense malgré tout qu'ils peuvent être utiles dans un processus de sevrage, pour couper le cercle vicieux, avant de prendre le temps de se poser et se découvrir sans détours.

Bonne continuation dans ce beau parcours.

Sevrages : ~300 j, ~200 j. Plus de 3 ans sans dépendance aujourd'hui.

« La plus grosse des vagues vient toujours s'échouer et mourir sur la plage. » — Fabrice

25-05-2020 14:36
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Pierre83 Hors ligne
Nouveau venu
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Messages : 27

Inscription : Dec 2016
Statut : Dépendant
Pays : France
Message : #23
RE: Début de sevrage : besoin de conseils svp

Merci Atarax pour ton message que je n'avais pas lu et que je trouve seulement maintenant,

Je vais essayer de me connecter plus souvent Smile D'autant plus qu'il y a eu rechute depuis ma dernière visite !! Le 630 ème jour d'abstinence, malheureusement... C'est vraiment étrange, je n'ai pas eu le sentiment de jouer avec le feu avant la rechute, de flirter ni avec le produit et ni avec l'addiction... Et la rechute a été massive durant 3 jours. Notamment le jour de la rechute, j'ai dû passer 7 heures devant l'écran !! Images bien violentes. C'était pas une pente douce, quoi ! 
J'ai entendu qq part que le porno était l'addiction des bons garçons car le produit et l'addiction (comportement) pouvait facilement être masquée, que ce n'était pas un produit illicite non plus etc... C'est très étonnant, je me suis laissé aller presque par désespoir, me retrouvant dans une situation familiale où je ne pouvais pas être moi-même !
Il y a des années, je me jugeais, me culpabilisais beaucoup d'avoir ce genre de comportement, je ne comprenais pas et n'acceptais pas l'agressivité qui émanais de moi non plus. Là, cette rechute me semble éclairer un véritable problème. Une situation à risque dans un contexte déjà difficile (depuis le déconfinement, je me sens très angoissé, par mon job que je ne supporte plus notamment et ce, malgré une relation amoureuse épanouissante) : me retrouver en famille dans ma maison de campagne. C'est bête, mais c'est une situation à risque. Étant mal depuis le déconfinement, angoissé et pe dépressif, j'espérais trouver un havre de paix dans cette maison de campagne, au calme, loin du boulot et du stress. Mais au final, et bien que j'aime beaucoup ma mère, le séjour m'a mis dans une situation impossible : il fallait ne pas montrer la moindre agressivité. Toujours à marcher sur des oeufs ! Parler calmement, rouler lentement... être sans cesse sollicité pour dire bonjour, être poli bla bla... En représentation permanente mais pas un mot plus haut que l'autre. Et une promiscuité compliquée à gérer. Bref, après un repas de famille, j'ai craqué. Je m'ennuyais grave, je ne me sentais pas authentique et je crois que la seule solution pour équilibrer cet excès "faire bonne figure" fut le porno. C'est quand mm incroyable ! à Paris, j'ai la fibre et pas de consommation pendant presque 2 ans, et dans une quasi zone blanche j'ai trouvé moyen de replonger ! Bref, quand je pense aux heures perdues là bas, je suis vert. L'impression est étrange : après 2 ans, au moment de la rechute, on a l'impression que c'était hier qu'on avait arrêté. Autre chose : l'effet sur le corps et plus précisément sur le cerveau. Je ne me suis pas senti mieux après consommation. Je me suis senti comme shooté, déconnecté, dévitalisé... C'était très désagréable finalement, l'impression d'être étranger à soi-même... Je me dis au final que ces deux dernières années, il y a eu beaucoup de changements dans ma vie grâce à ces 630 jours d'abstinence. Vraiment... Je me dis également que c'est une course de fond et qu'il faut reprendre la route, sans viser le record... Jour après jour, étape après étape. J'aimerais tenir 10 jours déjà... Ce serait bien... À toute et tous, bon courage dans votre parcours, et merci à celles et ceux qui participent à la vie du forum !

11-08-2020 15:49
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