Bonjour,

c'est la 1ère fois que je participe à un forum, et surtout la 1ére fois que je peux parler de ce que je vis de difficile avec l'homme que j'aime.
Il est dépendant à la masturbation, il peux passer des heures sur internet à tchatter avec d'autres femmes et à surffer sur des sites pornos. Il y a quelques semaines il y avait rajouté la communication par textos, j'ai explosé, çà c'était pour moi notre jeu et il osait le partager avec d'autres!
Cà fait plus de 2mois et demi que nous n'avons plus de rapports, çà s'était espacé et effiloché depuis plusieurs mois.
Je sais qu'il fait de son mieux, il communique beaucoup mais je lui en veut énormément. Je me sens rejetée (ce qui appuie sur ma faiblesse psychologique puisque je n'ai pas été aimée par mon père), extrèmement en colère contre lui parcequ'il ne me désire plus qu'en fantasme, qu'il partage ce qu'il ne me donne plus avec d'autres, et que pour le moment il n'a pas la force d'aller se faire soigner.
Je n'arrive pas à être patiente, je le juge et le lui reproche trop souvent, çà me soulage et je me "venge" ainsi de son "indifférence" à laquelle je suis totalement impuissante, mais cela ne nous aide pas, au contraire.
Je rejette toute la faute sur lui alors que je suis bien consciente qu'il n'a pas choisi d'être comme cela aujourd'hui, je n'arrive pas à décrocher de cet état de fait et de ma douleur, je ne suis pas plus capable que lui de me défaire de l'obsession.
Nous en sommes à un point où nous parlons de break et de séparation...
Voilà, j'avais besoin d'échanger ce qui me ronge, merci.

Bonjour Lisa,

j'ai envie de répondre à votre témoignage de souffrance et de sincérité.

Pour ma part, lorsque j'ai avoué à mon amie ma porno-dépendance, je sais qu'il était important pour elle de distinguer à quel stade j'en étais, ce que j'allais voir. Elle fait une différence entre regarder des photos, des films ou encore chatter, avec ou sans webcam.
Moi je n'étais pas passé au stade du chat, ni de la webcam.

Ce qui a été déterminant pour que notre couple reparte, c'est que ma conjointe ait eu la réaction de me signifier qu'elle était trahie, salie, humiliée et que tout était définitivement fini entre nous.
Pour elle, c'était du respect envers elle-même, et pour moi, ce fut la prise de conscience de la gravité de mon acte et le choix de me soigner non pas pour mon couple, mais pour ma vie.

Ce n'est qu'après cette réaction saine de rejet que nous avons pu accorder une 2e et dernière chance à notre couple. Il était aussi fondamental que je consulte un professionnel.

C'est triste à dire, mais il est probable que si vous osiez quitter votre conjoint, il ait le déclic et que la situation se débloque.
Votre douleur et votre colère sont bien compréhensibles mais vous n'avez pas à tolérer cette situation, vous n'avez pas à partager votre conjoint avec qui que ce soit. Il n'a certainement pas choisi d'être ainsi, mais il n'a pas choisi non plus de s'en sortir. Il vous sait disponible et il ne change pas.

Posez lui un ultimatum, pour qu'il cesse toute activité pornographique et qu'il aille consulter sans quoi, osez le quitter. Il est important que ce soit vous qui provoquiez la séparation afin qu'il assume ses responsabilités.

Je regrette de vous écrire ces lignes, mais vous méritez d'être heureuse, et non rongée par la colère.

Avec tout mon soutien, amicalement.

Bonjour et merci pour votre message,

mon homme a lui aussi écouté ma souffrance et ma colère, il a arrêté le téléphone et a diminué significativement internet depuis (il n'y avait pas de webcam). Il envisage de voir un psy mais comme nous allons encore changer de ville, il faut un suivi régulier et long. Ce qu'il m'est le plus dur à surmonter c'est le blocage qu'il a envers moi, qui appuie sur ma faiblesse (sentiment de rejet et d'abandon), et le fait de ne pas en voir le bout... En effet, il est impératif de se mettre des échéances, et de s'entraider pour tenir le coup jusque là parceque malheureusement la guérison demande beaucoup de temps et d'efforts. J'espère qu'on y arrivera.
En tout cas, çà m'a fait du bien de pouvoir en parler à quelq'un, de plus à des personnes qui peuvent comprendre.
Merci.