Bonjour,On dit souvent qu'il faut comprendre les causes de la dépendance pour pouvoir la résoudre. Qu'est ce que vous en pensez ?Et sinon j'aimerais bien savoir comment s'est passé votre enfance, comment étaient vos parents avec vous. Je suis convaincu que les causes de la dépendance ne se trouvent pas dans "une découverte précoce du porno", mais toujours avant cela, dans un certain manque affectif. J'aimerais beaucoup avoir des témoignages non pas seulement sur le début de votre dépendance mais vraiment sur les causes, si vous les avez identifiées, sur votre estime de vous même, sur vos relations avec votre famille dans l'enfance, si vos parents sont aussi dépendants à quelque chose (sexe, alcool, tabac etc...) même si vous doutez que ça puisse avoir un rapport avec votre dépendance. Premièrement ça pourrait permettre à chacun de trouver des points communs avec l'histoire des autres et pourrait aider à identifier les causes de sa dépendance et identifier de quoi il manque réellement, et deuxièmement je trouve que les addictions sont un sujet vraiment intéressant et j'aimerais bien voir des cas particuliers, pour mieux comprendre les mécanismes, mieux comprendre d'où tout cela vient. Même si finalement cela n'aide pas particulièrement (mais on sait jamais), simplement par curiosité j'aimerais vraiment entendre des témoignages pour mieux comprendre. Et je trouve qu'on parle beaucoup de ce qui nous fait souffrir dans le présent, de l'histoire de notre dépendance, de volonté pour se sevrer, mais je trouve vraiment triste qu'on ne parle pas plus des causes de cette dépendance, de la psychologie qui se trouve derrière. Je trouve qu'on parle beaucoup de "quoi", mais pas assez de "pourquoi" et de "comment".  De mon côté, en vrac et dans le désordre, j'ai vécu avec un père preque parfait, gentil, calme, drôle, très compréhensif, très patient, extremement gentil en fait mais peut être un peu distant, et avec une mère très impulsive, qui partait au quart de tour. Etant petit je faisais souvent des cauchemars où je voyais ma mère me crier dessus d'un coup et me gifler pour des broutilles. Quand elle rentrait de son travail, elle pouvait très bien être très agressive et énervé, comme elle pouvait être très calme et ne pas faire attention à nous. Par exemple, quand on regardait la télé au moment où elle rentrait, elle pouvait être très énervée et nous demander de l'éteindre et de faire autre chose, et parfois elle s'en fichait et nous laissait la regarder. Dans ce cas précis, je n'ai jamais vraiment compris si ce que je faisais était bien ou mal. Je savais juste qu'il y avait des chances non négligeables pour que je me fasse engueuler. Les limites changeaient tout le temps et dépendaient entièrement de son humeur. Ca peut paraître anodin, mais aujourd'hui je suis très angoissé, j'ai toujours peur de ce que les gens pensent de moi, surtout mon supérieur hiérarchique au boulot, j'ai toujours l'impression de faire quelque chose de mal, j'ai toujours du mal à cerner si il est content de moi ou pas et j'imagine toujours le pire. Et j'ai vraiment besoin de me prouver qu'il est content de moi. Je souffre d'anxiété chronique et je pense que c'est en partie à cause de ça. Je pense que ce truc avec ma mère a eu une grosse importance parce que par la suite, j'ai toujours eu des problèmes avec les filles. Toujours l'impression qu'elles me détestaient toutes. J'ai eu ma première relation vers 23 ans, avant ça j'ai passé mon temps à déprimer et à remplacer l'affection par des fantasmes romantiques ou pas avec des filles. J'étais absolument accro à ces fantasmes. Aussi ma mère me parlait parfois de sexe quand j'étais petit, avant 10 ans. Rien de plus que pour mon éducation, mais je sentais qu'elle avait un certain plaisir à peine caché à en parler, un certain plaisir sexuel. Et je trouvais ça sale venant de sa bouche. Ma mère était une très grosse fumeuse de cigarettes. En gros, très impulsive donc. Longtemps après j'ai appris qu'avant ma naissance, mon père avait aussi eu des problèmes de dépendance aux drogues dures, mais jamais après la naissance de leur premier enfant. j'ai lu dans un bouquin sur la dépendance sexuelle et les dépendances en général que ça se transmettait souvent par les parents, soient en montrant l'exemple, soit en induisant inconsciemment une culpabilité à leurs enfants pour leur éviter d'avoir les mêmes problèmes qu'eux dans le présent ou dans leur passé. Et cette culpabilité ferait tomber leurs enfants dans le cercle vicieux. Je me suis rendu compte, avec le recul, que mes parents avaient certainement tous les deux une personnalité addictive et qu'ils s'étaient mis ensemble en partie pour ça. Mon père surprotégeait un peu ma mère, comme pour la mettre dans un cocon protecteur. Je pense qu'en en se projetant, il faisait pour elle ce qu'il aurait aimé qu'on fasse pour lui, mais qu'il se refusait pour éviter de s'en croûter dans la dépendance. Pour moi, la dépendance à n'importe quoi, c'est avant tout un moyen de s'envelopper dans un cocon protecteur, un cocon de plaisir immédiat pour se couper des problèmes de la réalité. Je pense qu'au lieu de le faire avec lui même, il le faisait avec ma mère et que tant qu'elle allait bien il allait bien. Du coup j'ai vécu dans cette logique d'impulsion et de plaisir protecteur qui m'ont quelque part "enseigné" une certaine manière de résoudre (fuire en fait) les problèmes. J'ai aussi lu (attention je vais résumer vraiment comme un barbare) que les dépendants finissent souvent par exercer un métier où ils aident les autres (prof, infirmière, assistante sociale, etc...) et ce pour éviter d'avoir à eux dépendre de quelqu'un. La relation où eux aident quelqu'un est la seule dans laquelle ils se sentent confortable. Mon père n'a exercé que ce genre de métiers toutes sa vie et c'est ce qui me fait penser qu'il avait aussi des problèmes de dépendance. (D'ailleurs pour la parenthèse, je le remarque avec moi aussi, j'ai un plaisir presque maladif à aider les gens autour de moi. Quand on me demande de l'aide au boulot, j'en fait toujours beaucoup trop, au point que les gens trouvent ça bizarre) Enfin bon, je pense que dans mon cas, le plus gros problème était l'imprévisibilité de ma mère (ne jamais arriver à savoir ce qu'elle pensait de moi) et peut être un peu aussi l'adoration de mon père que je pensais ne jamais arriver à égaler (mais j'en suis moins sûr que pour le problème avec ma mère). Puis les autres problèmes que j'ai eu à part la dépendance au porno sont :- une procrastination terrible. Comme d'avoir absolument aucune volonté, aucune énergie pour finir ce qui me fait stresser ou qui m'ennuie. Etant petit j'étais incapable de ranger ma chambre et je me souviens de ma mère qui me donnait des ordres sans me laisser vraiment prendre des décisions quand à ce que je devais faire. Elle me disait chaque chose que je devais ramasser, chaque petite chose que je devais faire sans que je puisse voir quand cela allait se terminer, sans que je puisse moi même prendre de petites décisions ou prendre des responsabilité. Elle m'utilisait comme si je n'était qu'un troisième bras ou une extension d'elle même qui ne devait prendre aucune décision (ou peut être que je n'en prenait pas déjà à cause de la procrastination). C'était extrêmement usant et rendait chaque tâche encore plus pénible. Aujourd'hui la procrastination et l'anxiété sont mes plus gros problèmes, plus gros encore que la dépendance sexuelle. Mais ce sont aussi des problèmes très proches, la procrastination suit aussi une logique de fuite un peu immature de la réalité en cherchant le plaisir immédiat, sans ce soucier du futur.- je suis plutôt asocial, très distant avec les gens, même après des années de fréquentation régulière.- je n'arrive pas à être proche des filles. j'ai maintenant une copine, (j'ai 27 ans) mais ça n'a vraiment pas été facile). Curieusement je trouve qu'elle a aussi une personnalité très addictive, elle procrastine beaucoup et déteste que je lui en parle. Et aussi elle est très souvent assez immature, un peu comme moi, et réagit assez souvent un peu comme une enfant. J'ai aussi l'impression qu'elle est comme moi très dépendante aux signes d'affection permanents. - j'ai eu d'autres problèmes de dépendances. Dépendance à l'automutilation pendant les années sombres de l'adolescence, un grand intérêt pour les drogues même si je n'en ai pas consommé beaucoup, un grand intérêt pour la transe et l'évasion du cerveau.  

Voilà un beau pavé. Mais ce qui m'intéresse surtout c'est votre expérience...

ok hatt, merci pour ton message.ouais effectivement je comprends ton envie de savoir ce que les autres ont vécu dans leur passé pour trouver des similitudes. Vu ton histoire, j'ai envie de te dire: oui, tu as beaucoup de similitudes avec d'autres dépendants.Moi par exemple.Mon père est un work-alcoolic, c'est à dire que sa drogue à lui, c'est le travail. Il ne sait pas s'amuser, se divertir: c'est presque un péché pour lui.Ma mère n'a pas de troubles particuliers flagrants à ma connaissance. Par contre, mes parents m'ont surprotégé, c'est à dire qu'ils ont toujours fait tout à ma place, ont choisi mes orientations, mes activités, mes habits, ce que je mangeais, etc... Ils ne m'ont jamais confié de responsabilité, et n'ont pas été à l'écoute de mes besoins et de mes attentes. J'ai manqué d'affection et surtout d'attention, même si paradoxalement, j'avais tout ce dont j'avais besoin sur le plan matériel, et je pouvais avoir ce que je désirai: je n'avais qu'à le demander.Mes parents n'expriment pas leurs émotions, n'expriment pas leurs problèmes. Chez les raoult, on ne parle pas de ses problèmes, c'est mal. On ne peut de toute façon pas avoir de problème, ça n'existe pas chez nous. On ne parle pas non plus de ce que l'on ressent, naturellement.Bref, j'ai vécu dans une famille dysfonctionnelle, je le sais, et c'est la raison pour laquelle je suis dépendant. C'est la raison pour laquelle je me connais mal. C'est la raison pour laquelle je ne connais même pas mes propres besoins. C'est la raison pour laquelle j'ai du mal à m'affirmer, et que j'ai une mauvaise image de moi. Enfin, c'est la raison pour laquelle je me considère moi même comme une enfant, alors que j'ai 23 ans!  

Merci beaucoup. C'est intéressant. Dans l'image qu'on se fait du dépendant, on croit souvent qu'il est forcément victime d'abus ou d'un mauvais traitement évident. Apparemment dans mon cas comme dans le tiens il n'y a pas de ça. Ma soeur a également des comportements de dépendants, elle souffre beaucoup, certainement plus que moi, et s'enferme sur elle même, en partie à cause de ces problèmes, à mon avis. Mais pour elle, le fait d'avoir eu une enfance en apparence parfaite (dans le sens qu'il y a largement bien pire ailleurs) l'empêche de se faire soigner par un psy. Parce qu'elle souffre plus que d'autres qui ont pourtant eu une enfance bien pire, elle pense, je crois, qu'elle est une personne faible, une chochotte face aux aléas de la vie ou quelque chose comme ça et qu'elle ne mérite pas de bénéficier d'un traitement réservé à ceux qui "souffriraient vraiment" ou "pour de bonnes raisons".Evidemment je suis pas d'accord. La souffrance est ce qu'elle est, et il n'y a pas de "bonnes" ou de "mauvaises" raisons pour souffrir. La souffrance doit partir et il ne faut pas essayer de faire le boulot du psy avant d'avoir vu le psy.  Sinon, je me reconnais beaucoup dans ce que tu racontes. J'ai aussi l'impression de ne jamais avoir partagé ce genre de choses avec mes parents. J'ai aussi l'impression de ne pas avoir appris la "maturité". J'ai l'impression d'avoir besoin de choses d'enfants mais sans être un enfant. J'ai besoin d'un genre de réconfort (mais pas exactement) que peut être je n'ai pas eu quand j'étais enfant (ou pas assez). Si c'est vraiment ça le problème, je ne sais pas comment le résoudre. Est ce qu'il faut accepter de ne peut être jamais obtenir cette chose ? Apprendre à la demander et faire confiance aux autres pour nous la donner ? Se rendre compte que finalement on la reçoit bien cette chose, mais que l'on ne sait pas la voir ? Peut être tout ça en même temps. Mais bon, il faut que je retourne voir mon psy, c'est justement ce que je disais avant.

Mais en discuter ici ne doit pas faire de mal non plus. Merci beaucoup pour ta réponse, en tout cas, j'espère voir d'autres témoignages.

salut,je pense que la dépendance est du a tes habitus,certes de la manière dont du a été élévé,éduqué,mais aussi de l'environnement que tu as eu,les copains,voisins,club de sport etc!pour mon exemple j'avais des potes plus vieux et donc initiation pour moi peut etre un peu trop précoce des revues porno,ou la petites voisines qui étaient un peu débridés!J'ai une soeur plus agé que moi,et c'est vraiment le jour et la nuit!donc la dépendance peut venir de beaucoup de choses!mais le pire c'est de ne pas pouvoir en parler,le tabou développe encore plus cette dépendance,parce ce qui est "interdit"devient plus excitant.Si j'avais pas du me planquer pour me faire du bien peut etre que ça n'aurait pas eu autant d'effet.Il en est de méme à présent,ma femme ne le sait pas,tout comme mes parents avant ou mes petites amies petite amie d'avant.Je n'ai aucun autre problème d'ordre sexuelle,j'ai toujours eu de jolies petites copines ou tout aller très bien sur le plan sexe,mais j'ai toujours eu cette addiction de matter des K7 de cul ou sur le net,mais juste pour 15 minutes pour me calmer et encore maintenant méme marié!

Salut,Je pense que l'environnement doit bel et bien jouer, mais je suis pas convaincu que ça puisse être la cause de la dépendance. Il y a beaucoup de jeunes, j'imagine, qui découvrent le porno très jeune, mais sont juste dégoutés ou alors pas particulièrement attirés et ne sombrent pas dans la dépendance. Si cela te fais sombrer dans la dépendance, a priori je que ça doit être à cause de problèmes préexistants. Pour ce qui est du sentiment d'interdit, personnellement il ne m'attire pas trop, mais ça doit bien sûr dépendre des cas. Ce que j'ai lu par contre, dans "Out of the Shadows" de Patrick Carnes, c'est que le tabou familial autour de la question peut entraîner une culpabilité de l'enfant lorsqu'il commence à ressentir des pulsions sexuelles pour la première fois. Et cette culpabilité entretient le cercle vicieux de la dépendance. C'est cette culpabilité qui entretient la mauvaise image de soi et c'est cette mauvaise image de soi qu'on essaye de combler par du plaisir immédiat et toutes sortes de dépendances.

Qu'il y a des causes profonde à notre dependance ne change pas le fait que ce soit le fait d'etre tombé dedans qui nous a rendu accro.Le porno est une drogue, point. Je pense qu'il vaut mieux trouver comment on fonctionne plutot que de chercher les causes profondes de ces compulsions.On est tombe dedans, maintenant il faut en sortir.  

" Qu'il y a des causes profonde à notre dependance ne change pas le fait que ce soit le fait d'etre tombé dedans qui nous a rendu accro. Le porno est une drogue, point."Non, je crois pas. Si tu as un terrain favorable à la dépendance, tu tomberas très probablement dans la dépendance. Les gens dépendants n'ont pas seulement un problème avec une dépendance, mais souvent avec plusieurs dépendances et toujours un problème de personnalité et de manière de gérer les problèmes (par la fuite le plus souvent). Et ça n'est pas la consommation de drogue, par exemple, qui entraîne ça. Au contraire c'est généralement ce problème qui entraîne la consommation de drogue. C'est à la base un problème de personnalité. Mais le problème des drogues dures est différents, parce que les drogues dures entraînent une dépendance physique qui n'a rien à voir avec la dépendance psychologique. Quelqu'un qui n'a pas une personnalité de dépendant et à qui on injecte de l'héroïne deviendra dépendant uniquement à cause de cette dépendance physique. Le porno n'entraine pas, il me semble, de dépendance physique (comme le tabac, l'alcool et les drogues dures). Si tu montres du porno à quelqu'un qui aime ça, il ne deviendra pas forcément dépendant, même si il ignore totalement les risques. La plupart des gens peuvent regarder du porno sans "tomber dedans". Énormément de gens ont déjà regardé des pornos, ont aimé ça, mais ne s'en gavent pas tous les jours aujourd'hui. Pareil pour la masturbation. La masturbation ça fait du bien à tout le monde, et pourtant tout le monde n'est pas accro. La bouffe c'est pareil. Ca n'est pas le fait de manger un jour quelque chose de très bon qui te rend boulimique, c'est ta personnalité, c'est un manque que tu essayes de combler. Et c'est pour cette raison que les dépendances se "collectionnent". C'est pour cela qu'un alcoolique aura plus de chances d'être aussi dépendant sexuel que le citoyen lambda. La bouffe, par exemple, n'EST pas une drogue, mais peut être utilisée comme une drogue. Pour le porno c'est pareil. Après, ce qu'il faut faire c'est résoudre les problèmes du présent, déconstruire les mauvais mécanismes et les remplacer. Pour ça je suis d'accord, peut être qu'il n'est pas nécessaire d'aller chercher dans le passé. Pour la dépendance je ne suis pas un spécialiste, mais pour beaucoup de traumatismes, pour les phobies etc... il existe des techniques qui peuvent mener à la guérison complète sans avoir besoin de comprendre à fond le traumatisme lui même. Il y a plusieurs écoles. Il me semble que la thérapie cognitive et comportementale fonctionne très bien, sans avoir à comprendre précisément l'origine du problème. Mais l'objet de mon commentaire ici n'est pas tant de dire qu'il faut absolument comprendre l'origine du problème. Je viens ici parce que moi, je suis intéressé par cette approche, d'une part pour résoudre mon problème personnel, mais aussi par curiosité, parce que cela m'intéresse, tout simplement. Et je pense que si, ça permet de mieux cerner les problèmes. Ca ne permet pas de "résoudre" les problèmes du présent, mais ça permet de se rendre compte des choses qui sont des problèmes et des choses qui n'en sont pas. Exemple en raccourci : Tu as un problème avec les filles, tu es persuadé qu'elles ne t'aiment pas. Tu vas voir un psy qui t'aide à identifier un traumatisme : étant enfant, ta mère favorisait toujours ton ainé et te délaissait. Conséquence : tout devient logique, ce ne sont pas les filles qui ne t'aiment pas, c'est toi qui le croit simplement parce que ta mère t'a "appris" que tu n'étais pas aimable par la gente féminine. Rien que le fait de comprendre d'où vient ton erreur te permet de mieux comprendre ton erreur. Tu te vois maintenant comme un enfant jaloux de son grand frère. Tu cernes exactement la "couleur" du problème dont tu veux te débarrasser. Mais tu te rends compte aussi que c'est certainement pour ça que ça te rend malade que ta patronne encourage ton collègue alors que tu bosses mieux que lui, ce genre de choses. Tu arrives à te remettre en question sur plusieurs choses en même temps, parce que connaissant leur cause commune, tu arrives à les rapprocher, à les relier. D'un coup tu arrives à oublier ton passé, à mettre maman d'un côté et les gens de l'autre. Tu arrives à laisser couler. Enfin bon, chacun fait ce qu'il veut, je suis pas là pour vous dire que c'est mieux qu'une autre technique, ou vous dire ce que vous devez faire. Mais dire que la psychanalyse c'est un truc de charlatan pour faire de l'argent, ça frôle le créationnisme. Il faut lire des bouquins. Son efficacité est prouvée tous les jours dans certains domaines. C'est une science qui a été éprouvée pendant déjà plus de 120 ans. Après, rejeter en bloc la psychanalyse on peut très bien dire aussi que ça profite financièrement à l'industrie pharmaceutique qui veut tout soigner à coup de médocs.

Pareillement, ne le prends pas personnellement. Je prend le sujet très à coeur, mais je ne t'en veux pas personnellement, évidemment. (même si ça ne se voit pas trop... je sais ).Au temps pour moi pour la psychanalyse, je suis pas du tout un pro du sujet et j'ai du m'embrouiler.Mais je suis quand même assez surpris que tu nies le fait qu'on ait une personnalité addictive et que c'est ça qui nous fait tomber dans la dépendance. De façon générale il n'y a jamais rien de binaire, on n'a pas une personnalité addictive ou non addictive, il y a différent degrés et chaque individu est complexe. Mais de là à dire qu'on est tous pareils et tous aussi sensibles aux dépendances, il y a un grand fossé. D'après ce que tu dis, le porno serait  lui même la cause de la dépendance. Alors je ne comprends pas pourquoi le fait d'être accro au porno me fait procrastiner (la procrastination est une dépendance), pourquoi certains sont accros à la bouffe en parallèle, je ne comprends pas le rapport avec le porno. La bouffe, c'est bon aussi, tout le monde en mange. Tout le monde aime la bouffe. Alors dis moi pourquoi tu n'es pas en permanence en train de manger si c'est simplement le fait que ça soit bon qui rend accro ? Tout le monde aime les sensations que procurent la masturbation. Alors pourquoi tout le monde ne se masturbe pas deux fois par jour ? Pareil pour l'alcoolisme. Moi aussi j'aime boire, alors pourquoi je ne bois pas tous les jours ? Pour la bouffe, les gens qui aiment la bouffe savent manger trois fois par jour à leur faim, et n'ont pas besoin de manger toutes les heures. C'est un plaisir mais ils n'ont pas besoin de se plaisir en permanence. Ils savent qu'ils auront ce plaisir à l'heure du repas et il peuvent très bien attendre. Les boulimiques sont très différents. Ils ont besoin de manger pas seulement parce que la bouffe c'est bon mais parce qu'ils ont un manque à combler. J'ai fait plusieurs fois l'expérience avec ma copine qui a quelques problèmes avec la bouffe. A des moments où je savais qu'elle avait des raisons d'être stressée (on venait de parler de son boulot qu'elle ne finissait pas de procrastiner), je lui ai dit "maintenant je sais que tu penses à manger", et à chaque fois elle me regardait, surprise, se demandant comment je faisais pour savoir. Alors que c'est tout simple, je sais qu'elle souffre d'un manque affectif, et je sais que la relation qu'elle a avec son boss et comme la relation qu'elle a avec son père. C'était juste ce vieux manque d'affection qui remontait, cette vieille insécurité qu'elle voulait compenser par la bouffe. Les gens qui ne ressentent pas cette insécurité n'ont aucune raison d'être accro à la bouffe. Tout le monde est d'accord pour dire que la dépendance est là pour tenter vainement de combler un manque préexistant. De la même manière si moi j'ai des problèmes dans mes relations sociales, ça n'est pas la faute des relations sociales elles-mêmes ni une faille humaine exploitée par la société. Tu ne peux pas dire que c'est simplement parce que "les relations sociales sont difficiles". C'est parce que j'ai eu des problèmes dans mon enfance, parce que j'ai des peurs qui sont infondées et que je ne comprends pas. Ces peurs étaient fondées quand j'étais enfant mais n'ont plus de raisons d'être aujourd'hui.  Et je pense qu'en comprenant l'origine de ces peurs, en remontant au traumatisme je peux reconnaître leur origine (non pas par la masturbation intellectuelle mais en comprenant et en sentant les choses, évidemment pas par des simples raisonnements binaires - lorsque l'on comprend quelque chose, on sent de toutes façon si c'est vrai ou pas, on ressent une libération). Je sais pas si traumatisme est le bon mot, je n'entend pas par là qu'il faut simplement remonter à un fait précis et juste y penser, il faut remonter à la cause de notre erreur de jugement. C'est par exemple en discutant avec ma psy sur mon enfance, sur des choses qui me semblaient importantes, puis en y repensant plus tard, que je me suis rendu compte par exemple que j'ai toujours mis mon père sur un piédestal, je l'ai toujours vu comme quelqu'un de parfait et c'est pour ces raisons que j'ai toujours voulu lui ressembler, comme si l'objectif de ma vie était de lui ressembler, comme si je n'étais qu'une mauvais copie au lieu d'être un individu à part entière. En me rendant compte de ça j'ai immédiatement ressenti une libération, j'ai senti comme si le monde était soudainement devenu différent, je me sentais vraiment libéré de quelque chose et beaucoup plus heureux, je me sentais être plus "quelqu'un" qu'avant. A ce moment là j'avais franchi une nouvelle étape, j'avais évolué d'un coup. Et les choses qui m'ont fait penser à ça se trouvaient dans mon passé, pas dans le présent. C'est en repensant à ces causes, à ces problèmes, à la manière dont je me comportait enfant que j'ai compris ce que j'étais et l'erreur que je faisais et que tout est remonté. Pourtant ça n'avait rien d'évident au départ, je ne pense pas à mon père tous les jours. Après j'aurais pu aussi apprendre que je suis maître de ma vie, que je dois tracer mon propre chemin sans jamais avoir à évoquer mon père, juste en parlant du présent. Il se trouve que dans mon cas c'est venu très facilement en parlant du passé. Pour ces gens qui collectionnaient des revues porno, ils étaient simplement dépendants et avaient, probablement comme nous tous un terrain favorable à la dépendance. Je comprends pas en quoi le fait d'être "bien sous tout rapport" prouve que tu n'as pas un terrain favorable à la dépendance. Les gens qui ont un terrain favorable à la dépendance ne sont pas forcément en train de courir à poil dans la rue avec une passoire sur la tête pour qu'on les différencie bien des autres (certains oui mais pas tous). Tu dis qu'ils sont "pères de famille" comme si être père de famille faisait forcément de quelqu'un une personne saine et sans problèmes, sans ce terrain favorable. Pour être père de famille, il suffit juste d'avoir des enfants (je sais c'est évident), pas besoin d'un certificat médical du psychiatre. Il y a bien des mères de famille pour témoigner du côté des codépendants.Et il ne faut pas se tromper, la dépendance affective ne peut pas être la cause de la dépendance au porno. C'est un seul et unique manque affectif que l'on tente vainement ce combler par la dépendance au porno ou la dépendance affective. La dépendance affective a plus de chances d'être présente puisque c'est bien d'affection qu'on manque. La dépendance affective ne peut pas non plus être en elle même la cause de tout. Elle a aussi ces causes. Pour l'exemple que j'ai pris, évidemment je parlais d'une famille occidentale.  Je sais que ce qui marche pour une culture ne marche pas forcément pour l'autre. Ca n'était pas un cas général, c'était un exemple isolé et très raccourci. Et oui, l'addiction c'est vouloir un plaisir permanent sans limite. Cela dit bien que c'est un besoin de plaisir qui est la cause. Ca n'est pas la vision du porno qui donne besoin d'un plaisir sans limite. Le plaisir sans limite c'est ce qui permet de se rassurer, de s'enfermer, de vivre en autarcie de plaisir, mais pourquoi ? Pour se protéger d'un sentiment d'insécurité, et combler un manque. Evidemment tes problèmes de dépendance commencent quand tu découvres le porno. Tu avais un manque et découvrir le porno t'as donné exactement la sensation opposée à ce manque. Tu viens juste de découvrir une manière de combler ce manque. Mais le plaisir le plus important que tu trouves dans le porno ça n'est pas tant le plaisir sexuel. Le plaisir sexuel n'est qu'un outil. Le plaisir auquel tu es vraiment accro c'est le soulagement associé à l'interruption passagère de la sensation de manque. C'est ce deuxième plaisir auquel on est accro, parce que pour toi, le manque et l'insécurité sont permanents. Le besoin sexuel, lui, n'est pas permanent. Quelqu'un qui n'a pas ce terrain favorable ne ressent pas ce manque. Il ressent un plaisir sexuel à la vue du porno, mais il ne ressent pas le besoin d'en consommer à nouveau le lendemain. Il peut patienter tout comme celui qui est capable de manger 3 fois par jours et d'attendre entre les repas sans vider son frigo toutes les heures. Et ça n'est pas une force morale, ni l'appréhension de ce qui peut lui arriver si il devient dépendant. C'est simplement qu'il n'a pas de manque. Le plaisir en lui même n'entraîne pas forcément de manque. Celui qui a un terrain favorable, lui, il aura envie de porno dès que le manque reviendra. Il vient de trouver une technique pour combler le manque, et comme chez un chien à qui on donne des susucres quand il donne la patte, son cerveau vient d'enregistrer comment combler le manque et il voudra y revenir pour le combler à nouveau. L'apprentissage est extrêmement rapide. Et il ressent du manque non pas parce qu'un jour il a ressenti du plaisir mais parce que le manque fait partie de lui pour d'autres raisons. Ensuite, ma comparaison avec le créationnisme était là juste pour dire qu'on ne peut pas balayer d'un revers de la main et sans argument ce qui ne nous plaît pas. Ces mécanismes de dépendance, la présence d'un terrain existant, sont des choses avérées et admises et sont expliquées dans tous les bouquins qui traitent de la dépendance. Ce serait comme affirmer que la roue est une hypothèse douteuse et douter qu'on puisse faire rouler des voitures avec. Mais j'exagère un peu là.  

Et bien en lisant tout ces témoignages je me retrouve aussi la dedans. Mais parents étaient plutôt de bons parents sans problèmes. Ils travaillaient tout les deux et c'est ma grand-mère qui me gardait. Curieusement en grandissant les liens se sont distendus, je voyais mes parents trop vieux et nous ne partagions plus grand chose. Ma mère était toujours occupée à aider les autres et je garde toujours d'elle une image très négative de servante. Mon père quand à lui étais fort occupé à son travail d'artiste et je ne me sentais pas proche de lui. Parler de sexe à la maison était toujours très gênant, ça me mettais très mal à l'aise. Mon père à essayé plusieurs fois de m'expliquer mais c'était très embarrassant. Je me souviens d'un épisode où il m'a montré son sexe pour m'expliquer comment le décalotter je n'ai pas compris ou il voulait en venir mais je me suis dit que si je n'arrivais pas à le faire je ne serais pas comme tout le monde. Déjà que je complexais sur la taille de mon sexe... Plus tard quand il a mis la main sur des revues pornos que je cachais j'ai eu droit à une explication vague, mais de nouveaux je me suis senti super mal à l'aise. Et le complexe de taille est resté car en plus j'ai un pénis à la limite de la taille requise pour le qualifier de micro.  Ce que je ne supportais pas c'était ma mère qui mettais en avant ma timidité devant les autres. De ce fait je pense avoir gardé un gros problème dans mes relations avec les gens. Je n'ai pas confiance  et je ne me lie pas souvent. J'ai sans cesse peur d'être jugé, je cherche toujours à bien faire les choses,trop peu-être. Et parfois c'est l'inverse je ne fais plus rien.Donc inutile de dire qu'avec les filles j'avais très peu de contact, j'avais l'impression de ne pas les intéresser et je n'ai jamais eu d'amie ou de copine. J'ai connu l'amour à l'age de 20 ans. Actuellement je suis quelqu'un de très angoissés et d'anxieux mais je suit un traitement car dans mon travail ça s'est mal passé dans mes relations avec mes collègues. J'ai très difficile à m'intégrer dans un groupe.Je suis toujours obsédé par ce que les autres pensent de moi.  Je pense qu'effectivement les parents lèguent toujours quelque chose à leur enfants et sont parfois la cause bien souvent  de torts souvent non intentionnels. Pour ma part j'ai des rapports encore très compliqués avec ma mère et il m'arrive souvent de lui en vouloir pour tout et rien. Mon père lui est décédé. A mon tour maintenant je suis père et j'ai parfois peur de ce que je peu léguer à mes enfants. Je me met souvent en colère et j'ai parfois l'impression de ne pas être un pôle de stabilité pour eux. Mais d'une manière générale j'ai une image très négative de moi-même.