Bonjour/Bonsoir,

En surfant sur le net, j'ai pu lire énormément de témoignages. Je tiens tout d'abord à encourager tous les dépendant(e)s. Félicitations à chacun, prendre le chemin de l'acceptation puis du sevrage est très courageux. Sincères voeux de réussite !

Pour ma part, cela un peu plus d'un mois que j'ai découvert l'addiction de mon ami à la pornographie. Le choc fût rude, bien qu'au fond j'admets avoir eu à certains instants des doutes, que je m'empressais d'enfouir par peur de "pressentir juste".
Nous avons pu en discuter, et en rediscutons assez régulièrement puisqu'il m'a avoué souhaiter arrêter de consommer ces contenus. Pour ma part, je souhaite réellement l'accompagner sur ce chemin.

Cependant je crains d'être trop abusive dans mon désir de l'accompagner. Je ne veux pas le forcer à avancer malgré lui, sachant déjà le travail de remise en question et d'observation de soi qu'il réalise chaque jour. Il m'a de lui-même proposé d'installer un contrôle parental. Nous n'en avons essayé qu'un seul pour l'instant, de toute évidence inefficace puisque le lendemain matin mon ami accédait encore à des sites pornographiques.

N'osant partager ce nouvel aspect de notre relation -l'accompagnement dans ce genre d'addiction, encore taboue ...- avec mon entourage que ce soit par peur de gêner mon ami, par crainte du regard des autres ou parce que cette nouvelle communication dans notre couple est encore maladroite, je viens ici pour chercher conseils, et peut-être aussi être rassurée. Je crains tellement de ne pas l'accompagner sainement ...

Merci d'avoir lu mon message, je vous souhaite à tous une belle suite ! Et à bientôt

Buddhalive

Tu es formidable.
Je voudrais te poser une question.
La plupart des co-dependantes se sentent sali par l'addiction de leur mari, et cela est un travail sur elle même pour pouvoir le regarder avec un peu d'amour. Dans ton message, je ne ressens que de l'amour et de la prévenance pour ton mari, comment toi tu le vis introspective lent ?
Bonne fête de Noël à vous deux.

Je ne me sens plus aujourd'hui "salie". Quand tout cela a éclaté par contre, oui. J'étais très en colère contre lui pour ce qu'il me cachait et furieuse contre moi-même aussi pour avoir bien pressenti quelque chose sans jamais oser y croire.
Puis cette colère et les sentiments gravitants autour se sont calmés lorsque j'ai compris que ce qui me blessait par-dessus tout n'était autre que cette cachotterie. Le fait de découvrir cela après 4 ans de relation et 3 de vie commune m'a directement ramené à des blessures d'enfance, où l'on me cachait la maladie de ma mère entre autres, et où la découverte de la vérité m'a bouleversé. C'est je pense, le fait de prendre conscience du rapport entre ces deux blessures qui m'a permis de ne pas rester dans la colère.

D'autre part, je sens avoir perdu confiance en lui. Pas totalement, sinon je ne pourrai supporter de rester plus longtemps avec lui. Mais il est vrai que depuis j'ai tendance à prendre son téléphone pour farfouiller rapidement. J'en ai un peu honte, mais je ne m'en cache pas non plus. Je lui ai même expliqué un matin que je lui avais pris son téléphone "pour que ça lui fasse les pieds" alors que la veille il avait cédé à la tentation et qu'accessoirement je l'avais pris en flagrant délit. Il l'a pris avec humour, heureusement il sait à quel point je peux être maladroite...
Je pense que je cherche d'abord à me rassurer, ou bien à me confronter à la réalité brute si ce que je vois n'est pas ce que j'espérais ! L'idée de rester dans l'ignorance me fait bien plus de mal, certainement en rapport à cette blessure d'enfance.

Introspectivement, j'oscille entre hauts et des bas. Certains jours je n'y pense que très peu, voire pas. Mais il m'arrive de me réveiller avec la boule au ventre, pensant que s'il rechute j'aurai encore partagé le même lit qu'un homme qui dès que je suis levée attrape son téléphone pour assouvir une pulsion qui l'enferme.
A ces moments, je suis partagée entre dégoût, colère et énorme perte de confiance en moi. Je me sens trompée, abusée, indésirable etc. et me répète "Ne puis-je pas lui suffire, le satisfaire ?", "A-t-il peur, plus envie de moi ?". Et alors commence la longue rengaine de dévalorisation. Heureusement ces moments ne durent jamais plus d'une journée et mon ami m'invite souvent à lui en parler, ce qui me soulage. Pouvoir sortir verbalement cette peine, les films que j'invente dans l'angoisse et les obsessions que ça peut créer m'aide à observer mes réactions avec plus de recul.
D'un autre côté, cette histoire de dépendance me pousse à me questionner sur mon propre rapport à la pornographie, au matraquage dont nous sommes témoins chaque jour. Egalement le regard faussé que je porte sur les femmes, sur moi-même, la sexualité etc. Je me questionne beaucoup, oui.

D'autant que nous sommes tous deux jeunes, 23 ans. Nous sommes arrivés sur terre à peu près au même moment que l'internet se familiarisait. Alors je pense qu'il nous a été d'autant plus facile de tomber face à ces contenus. Moi-même j'y ai été confrontée jeune, entre 8 et 10 ans ! Je ne pense malheureusement pas que ce soit un âge pour découvrir cette représentation de la sexualité.

Pour essayer de résumer ma pensée et ne pas écrire de textes si longs qu'il deviendraient rebutants, je dirai que quelque part, je partage les mêmes sentiments que les dépendants. Hors de l'émotion directe (lorsqu'il rechute et que je le prends sur le fait, ce n'est arrivé qu'une fois) je me sens sereine, même si un fond d'angoisse peut être palpable. Mais par contre il m'arrive aussi de rechuter ! Prise de plus d'angoisse, ayant l'impression que son comportement change ou qu'il n'arrive pas à me communiquer ce qui le taraude, je prends son téléphone pour fouiller, ou peux parfois lui faire de douteuses blagues... Je l'ai dit, je suis parfois maladroite.
Cependant malgré les aspects éreintants pour le moral, je le remercie de nous offrir cette épreuve. Elle nous pousse à donner le meilleur de nous mais également à nous observer pour comprendre pourquoi nous agissons et ce qui nous y pousse.

J'apprends à me connaître au travers de cette épreuve, et à le connaître davantage lui aussi. Entièrement, tel qu'il est, avec ses faiblesses qui font de lui un réel être humain et non une de ces représentations de plus du "mâle" fort, qui ne pleure ni ne faiblit. Et c'est cet homme, entier, tel qu'il est réellement qui me plaît, sinon je ne chercherai à construire quelque chose avec lui.
Je pense que le succès d'une relation et sa longévité se base notamment sur la transparence. Etre capable d'entendre tout ce que l'autre a à dire, même si l'on n'est pas forcément prêt pour ça ! Et ensuite apprendre à construire ensemble quelque chose de nouveau sur tout ça. Enfin, j'espère qu'on y parviendra.

Merci Burrhus, bonne fête à toi aussi ainsi qu'à tous les autres

Merci. Ça fait du bien de te lire.
Je prends des éléments pour moi notamment "accepter d'entendre ce que l'autre a à dire". Je trouve que c'est une bonne base que perso je ne trouve pas dans mon couple aujourd'hui séparé.
Je suis content de ton état d'esprit aussi. Les co-dépendante qui viennent sur ce site dans le but de pourrir leur homme ne nous apportent rien à nous autres les dépendants.
Longue vie amoureuse à vous deux.

Bonjour Buddhalive,

Merci pour ton beau témoignage qui donne espoir en l'amour entre conjoints.
Tu as compris beaucoup de choses déjà, et ton compagnon a déjà fait des pas importants : sortir du déni, avouer, installer un logiciel de contrôle parental, faire un travail sur soi. C'est significatif et encourageant.

Sortir de la dépendance est difficile, mais c'est possible. Cela demande du courage : c'est beau, un homme debout, qui ose affronter la pornographie pour s'en défaire.

Merci pour ton beau message. Je te souhaite une belle fête de Noël !

Je pense, Burrhus, qu'il est très difficile de rencontrer des personnes avec qui l'on peut avoir cette audace de s'ouvrir complètement. De mon expérience, cela demande une certaine dose de sang-froid et aussi beaucoup d'observation de soi et de l'autre. L'escalade est rapide quand deux émotions s'entrechoquent et qu'aucun ne parvient à restituer le calme dans l'échange. Mais c'est possible !
Et oui, je ne suis pas venue pour pourrir mon homme c'est sûr ! Ou bien si c'était le cas je ne m'adresserai pas à des personnes ayant le même problème, ce serait un peu vain et aussi cruel envers vous...

Merci Tiago pour tes encouragements, ce n'est pas évident tous les jours de réaliser que notre histoire avance et qu'il est sur une bonne voie, même si j'éprouve beaucoup d'admiration pour cette résolution !

Bonjour Buddhalive, 

Déjà je te conseils de ne pas raccourcir tes interventions, car tu analyse en profondeur le mal que cause une addiction sur le conjoint, et celà peut aider les lecteurs à réaliser la responsabilité d'un homme sur sa femme,et vice versa.

Pour répondre à ta question, s'il t'as demandé d'endosser le role de "controleur", acceptes ce statu.
Non seuleument ce n'est pas de l'espionnage puisqu'il est au courant, mais je suis certain qu'il a besoin de ton regard.

Tu es son référant, tu incarnes la réalité (vérité) face à l'industrie du mensonge sous toutes ses formes.`
Lorsqu'il "consomme" de la débauche, il t'oublie, ce n'est pas un choix,c'est un état, il est comme hypnotisé, et il entre dans un monde de l'illusion, un monde sans morale qui ne se soucie pas des conjoins des personnes addictes.

Inverssement, si tu ne t'impliques pas, il risque de recevoir un message contre productif, qui accompagne l'idée reçue que ce qu'il fait en cachette n'est pas grave, que tout le monde regardent ce zoo, que tu vas toi aussi t'habituer à cette etat de fait.

Puisque tu as decouvert son malheur, tu dois continuer à alimenter cette géne, ton regard est légitime et nécessaire, tu veux éviter d'incarner le role de juge, ou d'éducateur, mais on ne te laisse pas le choix, cette épreuve est l'occasion de vous rapprocher en vous entre aidant, il doit faire des efforts pour sortir de ses habitudes et de ses erreurs.

Quand je parle de zoo, je peses mes mots, il existe des pratiques que je n'ai pas vu, mais rien que la description m'a donnée la nausée (une réalisatrice de débauche reconvertie en journaliste qui commentait l'evolution de cette industrie).

Une heure ou une journée sans visionnage est déja une belle bataille de gagner, mais il devra trouver la motivation pour arreter,tu ne peux incarner cette motivation,ni te culpabiliser,tu dois seuleument l'accompagner.

Je suis d'accord sur le fait de ne pas remuer le couteau dans la plaie, mais ta présence aura plus de cotés positifs , tu fais plus que ton role, j'espere qu'il te sera reconnaissant ,la reconnaissance de  tes droits sur lui c'est bien le coeur du sujet.

je te conseils de lui mettre ses promesses par ecrit, ç'est simple mais j'espere efficace

bon courage

(25-12-2017 16:33)Burrhus a écrit :  Les co-dépendante qui viennent sur ce site dans le but de pourrir leur homme ne nous apportent rien à nous autres les dépendants.

tu as raison...
Mais après...les co dépendantes, par exemple comme moi, qui découvrent sur les relevés de banque des retrait en liquide de 200€ suivi d'une chambre d hotel à 127e...le même jour....ainsi que des poils pubiens taillés à la va vite dans la salle de bain FAMILIALE le même jour....Et les textos de leur " homme " qui dit qu'il a un conseil de classe et va rentrer tard....
On trouve où la place, l endroit , pour déposer " cela " ??? !!!! nous, les connasses de co dép nulles au pieu , qui en plus pourrissons nos hommes sexuellement frustrés ??!!!

Nulle part....

Alors si les fils de co dép sont difficiles à lire par des dép.......ben il suffit de ne pas les lire...ou ne pas y répondre....sinon, cela ne s'appelle plus un forum, un lieu d' échange de souffrances , d altruisme, de respects et d encouragements...

Désolée, j ai " pourri " mon homme et n ai rien apporté ici...

Honte à moi !!!

Toi, Clarisse, je te met à part, parce que tu me touches. Après, je pense que la défoulerie a ses limites, mais tu ne les as jamais franchis, je trouve juste que tu te fais du mal, mais c'est mon point de vue et je me trompe surement.

Ce n'est pas à toi que je pensais. Jamais tu te serais permise d'en mépriser un ici.

Sur le plan personnel, j'ai ressenti comment ma femme à me considérer seulement comme une boule de vice, a entretenu un esprit de victimisation dans lequel elle a trouvé un certain confort. Cela a bloqué toute évolution possible de notre amour. Et c'était faux, car même en me regardant très sévèrement, je ne pouvais accepter d'être juger aussi sévèrement par quelqu'un prétendant me donner des leçons en matière d'amour conjugal.

Tous cela est bien subjectif de toutes les manières, ce qui est dommage c'est la souffrance qui en résulte.