Bonjour à tous et toutes.Je ne sais pas par où commencer, et cette expérience de raconter ses aspects-là de ma vie sur un forum est un peu étrange pour moi, pour l'instant.Je vais me présenter le plus complètement et honnêtement possible tout en essayant de ne pas être trop long ni ennuyeux.J'ai 26 ans, j'ai tout juste repris des études, après avoir pas mal joué de musique (en amateur), fait une formation d'acteur et tourné un peu. Je ne sais pas ce qui m'a amené aux comportements dont je souhaite me débarrasser. Mais ce que je sais c'est que mon enfance a été pour moi très insécurisante.Père relativement lymphatique, mère "poule", milieu peu cultivé qui me frustrait dès mes 6 ou 7 ans (sans que je sache pourquoi évidemment), enfant très timide... mes parents ont divorcé quand j'avais 6 ans, je revoyais mon père régulièrement lorsqu'il venait me voir chez ma mère, où je vivais. Elle est morte ttrois ans plus tard (j'avais presque 10 ans), d'un accident de voiture.J'ai mis du temps à comprendre que le fait que mon père, qui vivait dans un appartement de 58m² (chiffre exact, ma mémoire est digne de confiance là-dessus) avec sa nouvelle copine, lorsqu'il m'a dit, le jour où il m'a appris la mort de ma mère (avec oncles et tantes, et grands-parents du côté maternel tout autour), qu'il ne pouvait pas m'accueillir chez lui parce qu'il "n'y avait pas la place" (ça aussi, souvenir infaillible), m'a fait me sentir complètement remplaçable, en grande insécurité, mais tout ça assez insidieusement et inconsciemment pour que je sois seulement plus timide encore, moins spontanté encore, et plus angoissé.Parfois j'y songe, et ça me tire de larmes de tristesse et/ou de rage, comme en ce moment.J'ai donc vécu ensuite pendant six mois chez mes grands-parents maternels, qui venaient de perdre leur fille aînée, avec ma grand-mère qui pleurait devant moi. Mon grand-père s'efforçait de m'ouvrir au monde, et y est un peu arrivé, fort heureusement.Ensuite, mon père a réinvesti, avec moi et sa copine, la maison où je vivais avec mes parents.Et cette femme avec qui j'ai vécu de dix à dix-sept ans m'a fait beaucoup souffrir. Tous mes cousins, mes demi-frères et soeurs (plus âgés que moi de dix ans), sont unanimes sur l'hystérie de cette femme. Elle m'a dit, alors que j'avais même pas onze ans et que j'étais déprimé, un soir où je me mets à pleurer en faisant la vaisselle : "ça va, tu n'es pas le seul petit garçon à qui ça arrive!". Gravé dans ma mémoire que j'étais non seulement malheureux et timide, mais en plus lâche et faible. Elle a continué comme ça, à coups de phrases comme : "tu veux être chanteur, mais ce n'est pas possible, pour faire ça il faut chanter depuis qu'on est tout petit, comme Celine Dion!".J'avais fait un test d'orientation, au collège, qui m'avait donné pour résultat de métiers idéaux : 1_ chanteur lyrique 2_ romancier.Un bel exemple de phrase irréfléchie basée sur un préjugé et non des faits, car, je le sais dorénavant, il ne sert à quasiment rien, lorsqu'on veut chanter, d'apprendre avant d'avoir laissé passer plusieurs années après la mue, sinon à avoir à réapprendre ensuite. Mais ça aussi m'a fait du mal, et, timide, j'ai gardé mon manque d'estime de moi-même pour moi, en essayant de sauver la face.

J'ai chanté dans des groupes de rock et métal, continue de le faire, et hier j'ai appris que j'étais admis en première année, en chant lyrique, dans un Conservatoire de ma région. De là à brandir mon médius à la face de cette femme, il y a un pas que je ne franchirais pas, mais... Je me suis masturbé pour la première fois à l'âge de douze ans, ai adoré ça, et depuis, ma plus longue période sans masturbation à été d'un mois.Il m'arrivait de le faire pendant plus d'une heure. J'y trouvais un apaisement dont mon psychisme était avide, et un défoulement physique apaisant pour moi, qui était timide au point de ne pas oser faire du sport avec les autres, alors que j'en avais très envie.Puis ensuite, j'ai découvert les revues pornos (prêtées par des copains), les films érotiques (que je regardais et enregistrais en cachette avec le magnétoscope du salon, pour me les repasser plus tard), et les pornos. En parallèle, je découvrais le minitel et le téléphone rose.Et déjà je générais d'énormes factures de téléphone. J'ai dû en rembourser à mon père, d'ailleurs; qui ne m'a jamais questionné au-delà de: "tu joues pour gagner des cadeaux? et tu en as déjà gagné?" J'ai continué ce genre de choses, et ça dure encore aujourd'hui. IL m'est arrivé d'y dépenser beaucoup d'argent. Et très tôt pourtant j'en avais honte.J'ai essayé d'arrêter tout ça des dizaines de fois (à jeter à la poubelle toutes les cassettes vidéos que j'accumulais, à essayer de m'interdire le téléphone rose)...J'ai dû avoir trois périodes d'abstinence de masturbation non dûes à des contraintes dans ma vie, qui ont duré respectivement, et chronologiquement : un mois, deux semaines, et une semaine. Quand l'angoisse était trop forte, je m'y réfugiais, et ai pris cette habitude.Ce qui générait chez moi honte et trouble, car, à la puberté, je ressentais quelque chose qui me faisait me dire, lorsque j'observais mes copains et les jeunes de mon âge qui avaient leurs premières expériences sexuelles avec des filles, que moi je voulais autre chose. Etre amoureux, compter pour quelqu'un et avoir quelqu'un qui comptait pour moi.Mais en parallèle je me masturbais beaucoup et nourrissais des fantasmes très éloignés de mes aspirations réelles.Au fur et à mesure, j'ai commencé à avoir des érections plus molles, et aujourd'hui, la qualité des mes érections est très moyenne.Je suis avec ma copine, à qui je tiens beaucoup, depuis un an et demi, et je sais qu'elle m'a trompé très récemment d'ailleurs, ce qui me fait me sentir encore plus mal que d'habitude (d'autant que j'ai du coup du mal à avoir confiance en elle; d'ailleurs la peur de l'abandon que je ressens très souvent ne m'a jamais rendue la vie sentimentale facile). Et le fait de savoir ce que je sais sur moi, cette infidélité à une valeur qui est la mienne, me fait me dire qu'au fonds, je mérite qu'elle me fasse souffrir, ou me trompe, etc... Alors que si je suis allé vers elle c'est parce que j'ai identifié des choses, très rapidement, qui m'ont fait réaliser qu'elle et moi pouvions avoir une relation très épanouissante l'un pour l'autre (l'année et demie passée m'a montré, sur certains points, que j'avais ressenti juste). Mais la difficulté à faire l'amour que j'ai (même si ça va mieux depuis quelques temps), la déprime un peu, la fait douter d'elle-même, et je m'en veux beaucoup pour ça.Voilà mon histoire, en gros, et ce que je sais, c'est l'importance qu'elle a pour moi, que je veux et peux mener une vie merveilleuse (j'ai des talents dans divers domaines, je passe pour être assez intelligent, créatif, et sensible, et je veux être avec cette jeune femme que j'aime); et je sais que je dois me débarrasser de ce monstre en moi, de toute cette toile qui s'est tissée, et que j'ai besoin d'aide pour ça.J'ai d'ailleurs contacté un psycho-thérapeute dans ma ville, et, bien que spirituellement je rejette toute institution religieuse (pour moi Dieu existe et est en nous tous), je vais aller tout-à-l'heure dans une petite église près de chez moi où je vais méditer depuis 15 jours, pour essayer de rencontrer un prêtre à qui je pourrais me confier, et qui pourrais peut-être m'aider.Ce que je sais, c'est que je vaux mille fois mieux que cette vie-là, et que chacun d'entre nous vaut mille fois mieux. Mais petit à petit j'en serais mort.Merci beaucoup, sincèrement, de votre attention.Wunjo  

Bonsoir et bienvenue,J'ai lu ton histoire avec attention et émotion. Pas facile pour toi cette vie mais tu dois te battre pour changer ca, pour toi ! ne l'oublie pas.Tu trouvera ici du soutien dans les moments difficiles. C'est un long combat mais tu peux et tu va y arriver ! Bon courage a toi l'ami

Rommy

Merci à toi pour tes encouragements, Rommy. Je me sens déjà moins monstrueux depuis que j'ai fait ces quelques démarches. A bientôt.  

Wunjo

Quelqu'un du forum m'avait parlé de communauté où tu venais, exposais ton problème (sans rentrer dans les détails si tu veux pas) et les gens priaient pour toi. Et apparemment ça marchait pas mal. Pour peu que le personne comprenne ce que sa maladie signifiait sur un plan spirituel et comment c'était un aiguillon à évoluer.En fait les chrétiens sont souvent assez ouverts et peu prosélytes, enfin bcp moins qu'on l'imaginerait.Récemment je sais aussi retourné dans une église, ça faisait 20 ans, et l'atmosphère m'a vraiment pris aux tripes.

bonjour wunjo.je reagis sur le fait que ton pere t'a dit qu'il n'avait pas la place...tu t'es senti abandonne, certes. il y a des choses tres interessantes a lire sur le net et ailleurs, au sujet de l'abandon en psychologie. je n'ai pas de lien sous la main, mais avec l'ami google on doit pouvoir trouver plethore d'infos... je suppose, puisque tu en parles toi-meme, que tu dois t'etre documente a ce sujet...cela se mele peut-etre a une sorte de culpabilite... culpabilite que portait ton pere mine de rien de ne pas accueillir son mome, a cause de sa nouvelle vie, de la douleur que ça pouvait représenter que tu le rattaches à l'ancienne, culpabilité que du coup tu as reçu en fardeau supplémentaire? tu n'etais peut-etre pas seulement remplaçable et insignifiant, mais aussi en même temps justement au contraire trop lourd et chargé de sens pour lui... culpabilité qui s'inverse et se répand en vous deux...? et ta marâtre, elle aussi portait en partie ces fardeaux, elle ausi en faisait reposer une partie sur toi... ce n'est jamais simple, les fardeaux familiaux et etendus je pense. cela se repand, se partage, se porte a plusieurs sans s'en rendre compte...je ne dis pas ca pour excuser ou faire oublier les griefs, bien sur. mais ces griefs sont surement plus compliques qu'il n'y parait? parce qu'ils se portent a plusieurs...cet equivoque de dette partagee se poursuit peut-etre dans ta relation avec ta copine, avec qui tu dis avoir voulu etre pour des raisons qui t'ont fait identifier qu'elle serait compatible (comme un medicament?) avec toi, est-ce la recherche d'une relation fusionnelle?quant aux difficultes d'erection, elles n'ont rien a voir avec trop de masturbation, en tous cas pas physiologiquement. certes les troubles medicaux existent mais sont rares et si tu parviens parfois a une erection et d'autres fois pas, ce n'est sûrement pas un probleme fonctionnel. peut-etre tout simplement comme tu l'as decrit, et ce n'est pas une difference en fait d'avec les autres, quand eux faisaient des "experiences sexuelles" tu t'es rendu compte avec plus de clairvoyance que tu etais plutot partant pour des experiences sentimentales. eux aussi, mais ne s'en rendaient sans doute pas compte. parce que les experiences sexuelles ca n'existe pas en fait. il n'y a que le sentiment qui existe et qui compte, et le sexe pur c'est un leurre. sans affectif, il est decevant, et c'est meme un piege puisqu'on va vouloir renouveler l'experience pour que ce soit moins decevant... jusqu'a s'apercevoir que c'est avec sentiments que cela deviendra interessant et plaisant pour de vrai! alors, toi qui te racontes moins d'histoires que d'autres peut-etre, tu as trouve cette evasion dans la branlette comme d'autres dans un autre type de shoot, mais comme ce n'est que du bidon ton erection te prouve que tu te dis "a quoi bon?"...si je peux me permettre d'etre rassurant, sur ce coup-là, apres des grosses difficultes d'erection et meme de l'ejaculation precoce qui s'est presentee sur le tard mais de façon chronique, et sans traitement ou exercice particulier autre que la psychotherapie et le chemin de retablissement de la dependance affective et sexuelle, j'ai moi-meme vu ces problemes disparaitre totalement...a bientot.

Merci Mondom pour ton message, que j'ai lu avec attention. Concernant la culpabilité, je ne suis pas certain, en m'étant penché sur la question le plus sincèrement possible (mais pas encore avec un psychiatre, je suis toujours en recherche avec ce niveau-là), d'avoir profondément ressenti ça à la suite du comportement de mon père. Mais effectivement, une impression d'"anormalité", d'être "lourd à porter", était là dans toute mon enfance. Je crois qu'en effet elle m'a fait me sentir responsable, d'une certaine manière. Ce avec quoi je ne peux qu'être d'accord avec toi, c'est que mon père, globalement, ne sait pas comment se comporter avec les autres, les comprendre et les aider, mais ce qui est étrange à vivre c'est qu'il donne facilement l'impression de s'en moquer. Pour les érections, je suis d'accord avec toi sur le fait que je n'ai pas de problème physiologique (j'ai même fait des tests pour le vérifier), mais cependant en me renseignant j'ai pu voir que ça avait un lien (la masturbation excessive) avec les troubles de l'érection. On s'habitue à se satisfaire de quelque chose qui en fait ne nécessite pas d'érection totale, donc le corps prend ce réflexe, et s'en débarrasse si on s'en déshabitue, etc... Quant à ma copine "médicament", je me suis penché sur cette question, continue de le faire, et pour résumer très rapidement (j'ai peu de temps, je dois bientôt me rendre en cours), je pense qu'elle m'a surtout été nécessaire pour comprendre l'intérêt qu'il y avait à entreprendre certaines démarches (les études notamment), et pour ça j'avais besoin de quelqu'un de plus crédible à mes yeux que mon entourage familial. Et je recherchais clairement une relation non fusionnelle mais plus profonde que les relations que j'avais eu dans mon enfance.Merci à toi pour partager ton avis.Je ne souhaiterais pas longue à ce site (évidemment pour ne pas souhaiter de même aux problèmes qu'il contribue à traiter), mais merci d'exister! 

Wunjo

Salut Wunjo

Il est important de comprendre d'ou vient son mal-etre car le porno sert de refuge comme toute drogue et tu l'as bien compris.Moi aussi je reconnais avoir un probleme affectif assez profond meme si le fait de le remarquer juste ne m'aide pas a le combattre. J'ai meme l'impression qu'il me fait m'apitoyer sur moi car tu as beau reconnaitre que tel acte ou tel etat d'esprit est mal tu ne peux changer tes emotions comme par magie.Je t'avoue aussi avoir eu cette impression de decalage social et d'abandon qui te met dans des periodes de deprimes. En effet j'ai passe plusieurs annees a me sentir abandonne, sans valeur, du fait d'un probleme physique et a la fin je me sentais tellement abandonne que je m'enfoncais. Ma mere aussi est hysterique et mon pere est (etait plutot) absent. Ensuite je ne fais le jeux des erreurs et des similarites mais je constate juste.

Je compte donc voir un psychologue specialise dans les relations sociales prochainements.J'ai lu un livre interessant sur le sentiment recurrent d'abandon: La blessure d'abandon de Daniel Dufour. Tres bon livre, simple a comprendre, complet. Il traite aussi des manifestations corporelles (maladies,...) de problemes emotionnels.Je te souhaite d'aller mieux et de te sortir de ca. Au moins la pratique artistique a la faculte d'une soupape psychologique. Faudrait ptet que je me remette au dessin. Le probleme c'est qu'apres je suis tellement auto-suffisant que j'ai peur de ne pas faire les efforts suffisants pour etre actif socialement...Bon allea plus.

VA