Y a longtemps que je ne suis pas venue écrire ici.
Premièrement, j'ai quitté mon conjoint dépendant en avril dernier. Je n'étais plus capable de subir les mensonges et les éternelles promesses sans issues. J'ai donc passé un très mauvais moment. D'ailleurs, je suis en arrêt de travail pour épuisement.

De mon côté, j'ai entrepris une thérapie qui m'aide à me relever de toutes ces trahisons.

J'ai revu dernièrement mon ex qui me dit avoir de la difficulté à faire son deuil, qui dit m'aimer encore etc. etc.

Je lis souvent ici que le conjoint dépendant doit faire des choses concrètes pour prouver qu'il veut bien se rétablir.

Pouvez-vous me donner quelques trucs concrets qu'il pourrait faire et qui démontrerait son honnêteté et sa volonté de s'en sortir.

Je ne peux plus et ne veut plus le croire sur parole uniquement.

Merci et courage à tous ! :Hello:

"Je ne peux plus et ne veut plus le croire sur parole uniquement."

La vie à deux n'est pas un parcours du combattant où on mesure perpétuellement les performances et les efforts de l'autre. Je pense que ce n'est qu'au crédit et à la confiance que l'on redonne à l'autre qui permettent d'envisager un avenir au couple; à l'autre de bien prendre en compte nos exigeances, de les accepter et de s'engager fermement ou non. On ne peut vivre indéfinitivement dans le doute et la suspicion qui sont destructrices.
Sans estime retrouvée et sans foi à sa parole, comment croire et avancer?

Merci Paprika de m'avoir répondu.

Toutefois, je crois m'être mal exprimée avec : "Je ne peux plus et ne veut plus le croire sur parole uniquement."

Je m'explique: ça fait 2 1/2 ans qu'il me dit et redit à chaque rechute (y en a eu plusieurs) qu'il va arrêter, mais il semble en être incapable de par sa simple volonté et sans aide.

C'est dans ce sens que je ne veux plus et ne peux plus croire qu'il va arrêter s'il prend toujours la même voie pour arrêter.

C'est pourquoi je demandais, quels sont les moyens concrets qu'un dépendant peut faire pour aider son sevrage et prendre contact avec certaines parties de lui qui l'amènent à consommer une fois qu'il constate qu'avec la volonté seulement il n'y arrive pas.

Merci de me lire et bonne journée à tous !

Si je ne me trompe pas, il désirerait vous retrouver. il me semble logique si vous l'aimez encore et partagez son désir que vous repartiez sur de bonnes bases et que lui, conscient de votre traumatisme (avec vous ou sans vous), se donne les moyens (en consultant un psy par exemple)de se défaire de son addiction. Ce travail lui permettrait de se libérer, de vous retrouver et si vous l''entrepreniez à deux cimenterait votre couple, peut-être...

Merci encore Paprika,

Effectivement, il aimerait me retrouver.
J'ai constaté aussi, avec des mois de recul, que j'aime toujours cet homme. (J'ai bien essayé de l'haïr ou plutôt de me le faire croire) Naturellement, je n'aime pas son côté sombre et compulsif (sans ça, nous filons le parfait bonheur en amour et en complicité). Je sais maintenant que je ne peux plus vivre avec cette partie de lui malgré tout l'amour que j'ai pour lui car cela me détruit. J'admets mon impuissance car à un moment donné j'ai voulu plus que lui. L'Amour ne peut pas tout malheureusement. Ça aide, mais on ne peut vouloir plus que le dépendant lui-même. J'ai enfin digéré mon impuissance.

J'apprends donc à l'aimer et à lâcher prise.

Merci aussi du conseil car tous les trucs qu'un dépendant peut prendre pour s'en sortir me sont plus ou moins inconnus. Donc, d'apprendre par l'expérience de vous tous m'aide à savoir ce qu'un dépendant désireux de s'en sortir peut faire. Il connait mes limites et je me considère en droit aujourd'hui avec l'aide de ma thérapeute d'exiger certaines actions concrètes qui valideraient ainsi son engagement.

Je ne sais pas si je suis en dehors de la "track". Si oui, ne vous gênez pas pour me ramener ;-)

Je constate aussi que sa compulsion est venue directement jouer dans une de mes blessures d'enfance qui était à mon insu bien vive encore et tout cela n'a fait que la réanimer. Je travaille pour ma propre guérison.

J'essayerai de venir ici plus régulièrement car je constate que cela me donne un outil de plus pour me comprendre. Je partagerai aussi ce que j'apprends par ma thérapie et peut-être que cela aidera aussi d'autres personnes.

Merci !

Vous savez ce que vous voulez, vous êtes intelligente et déterminée, vous pensez et agissez avec méthode, vous n'êtes ni complaisante ni excéssive et encore moins aigrie.
Comme vous qui devez panser puis dépasser vos blessures d'enfance, vous lui demandez "de grandir" et de se séparer de mauvaises habitudes pour construire votre avenir commun.
Il y a beaucoup de respect dans vos posts, envers vous, envers lui..., c'est ce respect sur vos deux têtes associé à vos idées claires qui me font penser positivement à votre possible "ensemble"
Respect, sourire.

Merci Paprika de venir partager. Je suis contente de voir que mes mots dégagent du respect autant pour moi que pour lui. Ton commentaire me permet de constater que je fais des pas, aussi petits soient-ils.

Bonne journée ;-)

"Je ne peux plus et ne veut plus le croire sur parole uniquement."

Je te comprends, et je crois que tu as raison. La confiance, ça se construit, ça se mérite. Une fois qu'elle est blessée, si on veut la retrouver, on ne va pas attendre qu'elle se reconstitue comme par magie.

Mon conjoint était blessé que "je ne lui fasse pas confiance". Même si à chaque fois que ma confiance vacillait et que j'allais fouiner dans ses affaires, je trouvais des traces des rechutes qu'il m'avait cachées en me mentant éhontément ! Il n'avait pas mérité ma confiance, mais il me reprochait encore de ne pas lui accorder. Pas de concret, pas d'effort mutuel, chacun agissant dans le dos de l'autre ? la confiance ne reviendra jamais comme ça.

Mais comme j'ai lu sur un blog exceptionnel (halte.mabulle.com), "la confiance n'empêche pas la vérification" ! Ce n'est pas parce que tu exiges des choses, du contrôle, que ça empêchera la confiance de se ré-établir, c'est même tout le contraire.

Il faut qu'il te prouve qu'il est prêt à recevoir de nouveau ta confiance, et pour ça il faut prendre des engagements concrets. Consulter un psy par exemple. Ou fréquenter un groupe d'entraide en douze étapes, s'il y en a dans ta ville. Ou te laisser choisir le mot de passe de l'ordinateur, et c'est toi qui lui ouvres sa session quand il a besoin de l'ordinateur. Ou installer un logiciel de contrôle parental que toi seule peut désactiver. Bref, il faut des actes ! Je crois que tu l'as bien compris d'ailleurs.

Par ailleurs, au passage, pour ce post et les autres, je rejoins paprika : ton intelligence de la situation, ta volonté d'avancer pour toi et sur toi en même tant que dans ton couple forcent l'admiration.

Je te souhaite beaucoup de courage.

Merci beaucoup Alicia d'avoir pris le temps d'écrire.

Tu m'as donné de bons points concernant la confiance. J'ai aussi vécu ça avec mon conjoint. Il me reprochait de ne pas lui faire confiance, mais à chaque fois que j'avais un doute, j'avais raison d'en avoir car il avait rechuté et ne m'en parlait pas. J'aurais tant aimé qu'il m'en parle pour me signifier son honnêteté, son désir de s'en sortir, de pouvoir en discuter et se rassurer mutuellement dans l'amour et le partage.

J'étais rendue à me sentir coupable de ma non-confiance concernant sa dépendance.

J'ai crû en ses paroles de sevrage et d'abstinence. C'est pourquoi, aujourd'hui, je ne peux tout simplement plus y croire. Je me considère maintenant "normale" d'exiger des actions concrètes qu'il trouvera d'ailleurs lui-même comme un grand garçon ! Il me démontra ainsi ce qu'il est prêt à faire pour que nous puissions envisager une belle vie de couple.

Comme me disait ma thérapeute, je veux une relation complète et actuellement, avec mon conjoint, je ne l'ai pas. Il ne faut pas que je perde de vue mon objectif. Je la veux complète ! Y a une partie qui lui appartient et sur laquelle je n'ai aucun contrôle. Il devra en tant qu'adulte faire ses propres choix de vie.

Ça me fait du bien de vous lire et merci pour ton commentaire à la fin. Ça me démontre que j'avance et que je prends soin de moi.