Voilà 2 jours que je suis avec vous. Je tiens le coup. Je devais être à 5MB par semaine et 1 à 2 séances mensuelles de sauna libertin. Je sais que ça va être trés dur, mais je dois m'accrocher. Ca fait du bien de voir qu'on est pas tout seul à combattre. Mon objectif est d'arrêter les visionnages pornos et le sauna. Mais, je ne suis pas sur de vouloir stopper totalement l'auto-sexualité. Il m'arrivait jusqu'à présent de me masturber pour un oui ou pour un non, dans la salle de bain, le matin au lit, voire dans les toilettes. Je suis capable de me masturber en pensant à ma femme et aux multiples scénarios que j'ai avec elle (si elle aimait le sexe... et si elle n'était pas ménopausée). C'est pour moi une autosexualité quasi"noble"; je n'en ressens aucune honte mais je me pose la question suivante: pensez vous vraiment qu'un sevrage doit passer par une abstinence totale?Merci.  

Bonjour, fredo. Pour ma part, je n'ai plus de sexe avec moi-même ni une autre personne hormis mon épouse. La masturbation est utilisée chez moi comme une des variantes de ma drogue. Y compris à travers des fantasmes liés au couple. Il me faut abandonner cette pratique si je veux m'ouvrir à d'autres horizons et laisser derrière moi l'attachement à la compulsion. Aujourd'hui, pour moi, la sexualité n'est plus le centre de mes préoccupations, y compris dans le couple. Il y a plein d'autres manières de vivre le rapport à l'autre et à partir du moment où je ne considère plus la sexualité comme un droit, mais comme une des nombreuses possibilités de me donner à l'autre (et non de la consommer), je m'aperçois que je suis beaucoup plus libre en étant abstinent. Bon courage à toi. 

Citation : fredo40 a écrit: C'est pour moi une autosexualité quasi"noble"; je n'en ressens aucune honte mais je me pose la question suivante: pensez vous vraiment qu'un sevrage doit passer par une abstinence totale?

 Oui. Par une abstinence "totalement totale qui laisse rien de côté", pour être clair. C'est une question qui revient très souvent ici, sans doute parce qu'on a mis dans la tête des gens que se masturber n'avait aucun impact sur leur fonctionnement, alors que ce qu'il aurait fallu leur dire, c'était que ce n'était, dans une certaine limite, pas foncièrement mauvais pour leur santé.  Dans le cas du dépendant sexuel, en revanche, on ne peut pas raisonner de la même manière : la masturbation est devenu une réponse systématique à la moindre angoisse, elle n'a plus rien de libre ou de "spontané", c'est un mécanisme bien rodé et qu'il est nécessaire de démanteler pour échapper à la logique compulsive dans son ensemble. Chez le dépendant sexuel, il n'y a plus de limite possible, on est dans une loi du tout ou rien. En gros, pour réussir à vraiment décrocher des vidéos porno ou de tes séances au sauna, il faut refuser de te soumettre à tout acte de remplacement, tout ersatz qui te mettrait vaguement dans le même état, ou te préparerait à y retourner. La masturbation en fait partie : qu'importe en fait l'état d'esprit dans lequel tu la pratiques, ça revient grosso modo au même. D'aucuns se sont dit, sur ce forum, "m'en fous, je suis sûr qu'on peut continuer à se MB, et puis, y'a rien de plus naturel" : ils ont fini par changer d'avis ou ne s'en sont pas sortis ( je ne connais qu'une seule exception, celle de roul, mais il déconseille lui-même de le suivre ... ). Bon courage.

En fait, la masturbation demeure du côté de la recherche d'excitation comme réponse à un stress, un manque, une angoisse. Comme toute drogue, elle n'en a jamais assez et, surtout, ne résoud pas le problème. Personnellement, je pense qu'il faut substituer à l'excitation, des choses et des pratiques qui nous mettent en paix et en joie, qui sont de l'ordre du don (plutôt que de la consommation) et du bien-être. Orroz suggère d'offrir des fleurs à sa femme plutôt que de chercher systèmatiquement à avoir des relations sexuelles. Ton épouse n'est pas une fana de sexe ? Peut-être te faut-il la regarder autrement qu'avec les yeux de la luxure et voir en elle ce qui a fait que tu l'as épousée et que tu l'aimes.Autre chose, l'énergie corporelle dépensée par la compulsion  peut aussi faire l'objet d'un travail de relaxation, qui donne du bien-être. J'ai commencé à faire de la sophrologie et je m'abandonne régulièrement dans la prière, pour retrouver l'essentiel de mon être et mon unité. Or, dans l'excitation et la compulsion, je me perds dans l'extérieur et je me disperse. Bon  courage ! 

Merci les gars. Vos témoignages sont précieux et je reviendrais les consulter. Le conseil d'Orroz, c'est carrément la classe et c'est vers ça que j'essaye de tendre depuis des années, mais dés que je suis prés de son corps, au lit, dans la salle de bain, mes sens s'affolent et j'ai des érections immédiates qui font pousser une énorme bite dans mon cerveau. Je perd régulièrement pied et je me frotte à elle comme un chien (avec humour quand même...), espérant lamentablement l'exciter alors qu'en temps normal, je sais trés bien que c'est peine perdue. La MB me parait alors dans ces cas là une porte de sortie, mais bon, je ne sais que penser.Je tiens bon (4 jours). Je crois que si je craque, le sevrage sera encore plus long et douloureux. Il faut sans doute saisir la premiere chance de s'en sortir.Merci encore. 

Bonjour Fredo. J'ai eu aussi ces comportements. Le dépendant cherche à avoir du sexe par tous les moyens et la présence d'un corps dénudé est bien sûr une tentation toute trouvée, quand bien même la personne ne souhaite pas avoir de rapport. Je sais que je peux abandonner un à un mes pensées et comportements de luxure. Je peux les remplacer par d'autres pensées qui ne sont pas celles de la consommation. En sachant que tout ne change pas d'un coup de baguette magique, mais pensée après pensée, jour après jour... L'important étant de garder le cap. Bon courage ! 

Les conseils de Bruno et Morabch sont plus qu'avisés.Au début moi aussi je pensais que bon si j'arrête les dials/cybersex/video porno et que je m'autorise juste la masturbation c'est un moindre mal et qu'après tout la masturbation n'était pas gravissime en soi. Erreur. C'est vraiment comme une mauvaise herbe, et il faut vraiment l'éradiquer, car au début elle n'occupe peut-être qu'une petite portion de ton esprit mais bientôt elle prend le dessus et envahit le cerveau et c'est la bascule assurée dans la consommation de porno.Honnêtement si tu veux t'en sortir il faut y mettre les grands moyens et banir cette pratique. 

Asmyr.

Merci encore. Ce qui est sur, c'est que je vais arrêter les visionnages. Je vais tout faire pour tenir un max sans MB et on verra bien si je craque. Il faut que j'aille lire les trucs d'Orroz je crois.

Aujourd'hui, petit écart. Je suis allé faire mes longueurs à la pistoche du coin, et j'ai pris ma douche dans une cabine. Une femme (que j'avais bien sur remarqué...) s'installe dans la cabine à coté. J'ai commencé à imaginer qu'elle me chuchote de venir la rejoindre etc etc... Ca s'est soldé par une MB. Bon, je positive, le plus grave serait la rechute dans l'image porno et pire encore, repasser le pas de ce maudit sauna libertin.Je suis à 11 jours sans porno. Je suis assez content de moi. Bien à vous. 

13 jours sans porno. Merci les gars, c'est grâce à vous en partie (et pas mal à moi aussi merde!).Ce matin, quelques fantasmes à la con, juste avant le réveil (repartir faire du tripotage entre mecs au sauna...). Pas loin d'attaquer une MB, mais j'ai résisté. Je m'autoriserai une MB pour des fantasmes plus "nobles" (ma femme, des trucs que j'ai pu faire avec elle il y a longtemps, que je referai peut être un jour etc....). Je me sens bien, j'ai même parlé de ce sevrage à un pote trés proche hier soir; il a trouvé ça curieux, car pour lui, il ne voit aucun danger à consommer de temps en temps du porno...  J'ai pas osé lui dire que "de temps en temps" pour moi, c'était tous les jours! Cette prise de conscience est récente pour moi et plus j'avance, plus je suis convaincu que c'est un fléau. Je vais proclamer ça à qui veut l'entendre désormais.