Epuisement du désir à cause de la dépendance
jester01 @ 16-11-2008 14:11:55

   Bonjour à tous, tout d'abord, je suis très content de voir des gens qui sortent de cet enfer. Cela m'a permit de m'armer contre toutes ces envies qui ne me lâchent plus un moment, moi qui suis en sevrage depuis une quinzaine de jours après N rechutes (N est un grand nombre indéterminé), je me dis que c'est un long et dur combat qu'il faut mener. Bravo à ceux qui s'en sont sortis.   Je vous raconte mon histoire qui est particulière et n'est pas comme celle des autres, le seul point commun bien entendu est la dépendance sexuelle. Donc mon histoire a commencé depuis le début de mon adolescence ou j'ai commencé à regarder régulièrement des films érotiques en premier temps et par la suite avec l'arrivée d'Internet et de la télé numérique je suis passé aux films pornos du plus soft au plus hard et ensuite au plus sordide (zoophilie, scatophilie…) … jusqu'à l'âge de 26 ans, pourtant j'avais commencé à prendre conscience du problème depuis l'âge de 18 ans mais je me voilais la face tout simplement, je n'ai pas eu de chance d'avoir une copine, je me contentais de me masturber devant le sexe virtuelle, jusqu'à l'âge de 23 ans ou j'ai eu un rapport sexuelle, alors là c'était la déception, une excitation faible, une érection môle, suivie d'une éjaculation précoce. Pour moi, c'était la sonnette d'alarme, j'étais persuadé que le porno a modifié et a dévié totalement mon fonctionnement sexuel, je dirais même que le porno a épuisé le désir. Après cette relation sexuelle, je n'en ai pas eu d'autres durant 2 ans, je me suis replié sur moi-même et je me suis remis à mes vieilles habitudes (mater des films pornos et la masturbation) malgré que j'ai eu cette panne, comme têtu je suis, je continuais à épuiser ce désir qui demandait du sordide pour s'exciter.A 25 ans j'ai eu une copine, notre premier rapport était suivi par une panne d'érection, le 2ème soir pareil, et là je me suis dis que c'est HONTEUX !! J'en voulais à cette « putain » dépendance, pourtant je n'ai pas un problème d'organe, j'ai souvent des érections matinales ce qui signifie que la verge fonctionne bien,  j'en ai parlé à mon généraliste qui m'avait dit que c'était normal j'étais presque puceau, il m'a prescrit le Cialis (médicament pour les dysfonctionnements érectiles) Ensuite j'ai franchi un cap, la machine s'est remis en marche ! Mais d'un côté je me posais la question : si ce médicament masquait un problème ? Parallèlement, je me permettais de regarder des films pornos et de me masturber, soit disant que je testais mes performances.Avec le temps les choses ont évolué en pire, j'étais mal dans ma peau, tous les problèmes trottaient dans ma tête : la dépendance sexuelle qui persistait, la peur des pannes avec ma copine me faisait extrêmement trembler au moment des préliminaires, l'utilisation du Cialis, j'avais peur de ne plus m'en passer puisse que j'ai essayé une fois et ça n'a pas marché.Ma copine qui me mettait la pression en me disant que ce n'est pas comme ça que ça se passe, c'est normal ! je me focalisais que sur mon érection, elle qui avait eu des vies de couple avant moi faisait bien la différence et sentait que je n'étais pas son meilleur coup, elle a beaucoup de caractère, castratrice, m'attaquait plusieurs fois sur ma fierté en tant que mâle. En fin de conte elle ne voulait plus faire l'amour avec moi.C'était le drame, si vraiment j'avais une copine pucelle au moins là je n'aurai pas la pression d'être à « la hauteur » mais bon il faut que je fasse avec ! Je voulais absolument régler le problème et de la satisfaire, je suis aller voir un sexologue qui m'a prescrit le même médicament accompagné d'un antidépresseur, et en même temps il me faisait suivre une thérapie qui consiste à muscler le périnée afin d'améliorer l'érection et de maîtriser l'éjaculation. Pour moi ce n'était pas suffisant,  j'avais besoin de parler de mes problèmes dans les détails avec un psy, car ce n'était pas le cas avec le sexologue qui lui cherche que des solutions mécaniques car il n'a pas beaucoup de temps, il a une salle d'attente pleine, il faut abréger avec lui. Donc j'ai vu un psy à qui j'ai raconté mon histoire, il m'a conseillé d'une manière indirecte de changer de copine et aussi de ne plus culpabiliser par rapport à la masturbation et à la visualisation des films pornos. « Si ça vous procure du plaisir faite le » m'a-t-il dit. J'ai annulé le rendez-vous suivant avec lui après la lecture du livre d'Orroz. Maintenant, je ne fais plus confiance aux psy et aux sexologues (je sais qu'il y en a des bons) mais j'ai décidé d'être le psychologue de moi-même si personne n'a réussi à résoudre mon problème, c'est moi qui vais le faire tout seul.    Pour les résultats des traitements, le peu de rapports sexuels qu'on a eu c'était pas mal, mais j'avais toujours cette peur de l'échec (perte d'érection) qui me chassait, ma copine le sentait bien et cela l'a refroidissait et l'a mettait en colère, du coup on n'allait pas jusqu'au bout, je me retrouvais à la case de départ : pas de relations sexuelles réussies, l'insatisfaction était un bon prétexte pour mes dernières rechutes.Ma copine et moi n'avons pas eu le courage pour rompre après plusieurs tentatives, on a donc voulu résoudre mon problème tous les deux, nous étions chez le sexologue qui nous a recommandé de se contenter sur des caresses et des bisous et d'en prendre plaisirs sans penser à la pénétration.Effectivement, on a essayé, je n'avais plus la pression qui me bloquait, je me sentais libéré et même j'ai voulu la pénétrer un certain moment. Mais le problème actuellement c'est qu'elle n'a plus envie de faire quoique se soit. Elle m'a demandé de ne plus la voir pour qu'elle voie plus clair dans notre relation.    Maintenant je suis en sevrage, pour moi ce sera un formatage et un re-conditionnement de ma sexualité. Mais d'un côté Je suis totalement perdu je ne vois pas l'avenir clair, je suis toujours les traitements, médicaments et thérapie pour muscler le périnée.Je vous remercie d'avance de me donner votre avis dans cette histoire pour que je puisse voir plus clair.Est-ce que mon fonctionnement sexuel est "foutu" et irréparable ? Dois-je continuer cette thérapie ? Merci beaucoup
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Re: Epuisement du désir à cause de la dépendance
Solitaire @ 16-11-2008 21:11:59

Oui, ton histoire a l'air bien compliquée, au sens où il me semble que pour l'instant beaucoup de choses sont mélangées dans ta tête.C'est sûr que ta copine ne semble pas pour l'instant être à même de te faire sortir de cette spirale infernale dans laquelle les questions en amenent d'autres. Ce n'est pas une raison pour se dire qu'une 'pucelle' serait mieux pour toi... A mon avis, ta sexualité t'appartient, même si tu n'as pas toujours maitrisé son évolution, pour les raisons que tu évoques. Tu te poses des questions, c'est un bon point sans aucun doute.Je te dirais bien que, d'après moi, la peur de l'échec et la masturbation compulsive, mênent plus à l'éjaculation précoce qu'aux pannes d'érection. C'est la recherche de la satisfaction immédiate, le défoulement en quelque sorte. Cela peut être là tout l'intérêt de la musculation du muscle du périnée, mais je ne rentrerai pas trop dans les détails car le forum des dépendants n'est vraiment pas le plus adapté à ce genre de discours.Pour l'instant, il me semble que l'essentiel soit que tu te rendes compte d'un problème d'addiction à la pornographie, ce qui se situe un peu sur un autre plan, et je pense qu'en parcourant le site, tu pourras trouver des débuts de réponses.Ta démarche ici est un premier pas. Mon expérience me fait dire que rien n'est irrémédiable ni irreversible. Mais on ne se pose pas toujours les bonnes questions. Ce site et ses contributeurs devraient t'éclairer.Garde courage, sois ouvert, et reste lucide.
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Re: Epuisement du désir à cause de la dépendance
Logray @ 16-11-2008 21:11:03

Bienvenue,le point de départ d'un sevrage sérieux a été pour moi le flip total de croire être devenu impuissant. Mon médecin généraliste avait tenté de me rassurer en disant que ça lui paraissait peut probable qu'il y ait un dysfonctionnement physique mais le mois d'attente pour voir un spécialiste a été un enfer. En plus c'était un sexologue que j'ai vu et on a juste discuté, il n'a pas fait d'examen clinique. Donc pendant longtemps je suis resté dans le flou en espérant juste que le sevrage me permettrait de retrouver ma capacité érectile. Ca a été une motivation forte même si cela ne m'a pas empêcher de rechuter. En ce qui te concerne, tu peux essayer d'une part de te rassurer, il semble clair que l'aspect psychologique soit prépondérant dans ton problême (donc rien d'irréversible), d'autre part te servir de cette peur pour affermir (Ah tiens c'est drôle ça) le sevrage.En ce qui concerne ta relation avec ta copine, comme avec les filles un peu castratrice en général. Tant qu'on se place en situation d'attente et d'infériorité, le risque est de se faire phagocyter par sa partenaire, si elle a des problèmes persos qui la prédispose à être blessante. Et le problème d'érection fournit la porte d'entrée  à l'extériorisation de cette aggressivité.Structure ta vie autour de centres d'intérêt, ouvre toi aux autres et au monde, intéresse toi à elle en ami, et si elle doit revenir, elle reviendra. Et sans doute moins aggressive.  En matière de thérapie, tu as songé a aller voir un psy ?
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Re: Epuisement du désir à cause de la dépendance
Solitaire @ 16-11-2008 22:11:58

<p>Je te rejoins bien Plouf.La question semble psychologique et donc pas irréversible.Et sur les éventuels problèmes de la partenaire, qu'il faut prendre en compte, aussi.L'expérience que tu nous relates, jester01 est que tu ne fais plus confiance aux psys.Mais tous les psys ne conviennent pas forcément à chacun et que ce peut être une quête un peu longue. C'est bien la détermination à s'en sortir qui est prépondérante et aussi, comme le dit Plouf, l'ouverture aux autres, pour peu qu'elle soit véritable et pas auto centrée.
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Re: Epuisement du désir à cause de la dépendance
Logray @ 16-11-2008 22:11:02

Oups,merci Solitaire, j'avais zappé une partie du témoignage, j'avais pas vu que c'était un psy qui t'avais "conseillé", je croyais que c'était le sexologue.A mon sens, l'aspect humain, notamment l'empathie qu'on peut ressentir pour le thérapeute est essentielle.J'ai arrêté de voir ma psy un peu pour les mêmes raisons que toi. Malgré sa bonne volonté et ses remarques souvent pertinentes je me suis rendu compte que (sans s'en rendre compte je pense) elle me transmettait aussi pas mal ses conceptions. Ce qui pour moi est devenu un problême.Il faut dire que je venais d'aller à Paris voir Amma, et qu'en étant imprégné de son atmosphère pendant 3 jours, pas mal de choses se sont remises en place. Là j'ai compris ce que c'est que l'ouverture totale qu'on peut ressentir en face de certains êtres exceptionnels qui nous inspirent. Et quand le fardeau personnel est retiré même provisoirement on n'a qu'une envie, trouver comment aider les autres, et comme tu dis Solitaire c'est ça qui nous délivre.  Ceci posé, je pense qu'au début c'est bien de s'ouvrir à quelqu'un qui soit bienveillant et relativement neutre, en tout cas plus que notre entourage. Et des psys comme ça on peut en trouver. Là pour le coup l'impression qu'on ressent à son contact, au delà des mots,  me paraît celle à suivre.
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Re: Epuisement du désir à cause de la dépendance
Konrad @ 17-11-2008 13:11:26

<span style="font-size: 8pt; color: black; font-family: 'Trebuchet MS'">Pour aller dans le sens de ce qui a été dit précédemment, en effet, la clé se trouve dans ta tête.Un peu de solidarité masculine : ma première relation sexuelle a aussi été soldée par un fiasco retentissant. Je m'infligeais beaucoup trop de pression, tout allait trop vite, rien ne collait avec ce que j'avais en tête, et je n'étais absolument pas détendu. En fait, je n'étais pas là pour avoir une relation amoureuse avec une femme, j'étais là pour prouver ma sexualité à une femme. Prouver que moi aussi j'existais sur ce plan-là.Heureusement que ma compagne est patiente et compréhensive...elle ne l'a pas mal pris (ce qui aurait pu arriver), et elle ne m'a fait aucune réflexion blessante. On s'est débrouillé autrement ce soir là ; juste des câlins et des baisers, rien de plus. Mais au fond de moi, c'est une blessure marquée au fer rouge.Et puis, là deuxième fois, ce fût le même scénario... tout comme la troisième et la quatrième fois... bon sang, rien de mieux pour de détruire la confiance en soi et bousiller un égo. Quand je repense à ma colère, ma rage, ma honte, mon désespoir dans ces moments là&hellip; je crois que j'aurais pu sauter du dernier étage de mon immeuble. Mais là encore, pas de remarques, pas de méchancetés ou d'impatiences de la part de ma compagne. Non, rien de tout cela. En fait, elle savait que j'angoissais comme un fou, ce qui me bloquait complètement... Finalement, j'ai été réveillé une nuit par une fée câline, gentiment. Encore ensommeillé, je ne me faisais pas de tortillons au cerveau, et enfin, enfin, tout s'est déroulé naturellement, et sans prise de tête.<b../../../span><span style="font-size: 8pt; color: black; font-family: 'Trebuchet MS'">Est-ce que la pornographie était responsable de ce que je vivais ? Sincèrement, je ne sais pas. J'ai eu des périodes de crises ou je me suis goinfré de porno tout en étant capable d'avoir une activité « frénétique » avec ma compagne (porno regardé sans passer à la masturbation qui est, me semble-t-il le vrai ennemi à ce niveau). Ce qui me coinçait, c'était mon stress, mon anxiété gigantesque. Déjà que je me voyais comme un sous-doué de l'amour, avec une première expérience à 22 ans passés, je ne voulais pas en plus être un mauvais coup&hellip;<b../../../span><span style="font-size: 8pt; color: black; font-family: 'Trebuchet MS'">Un homme se forge, entre autre, au contact des femmes qu'il aime. Certaines ne se rendent pas compte de l'impact qu'elles ont sur notre évolution future, et que quelques mots blessant peuvent laisser des cicatrices profondes comme des canyons, et qui guérissent difficilement. En fait, si on reconnaît volontiers aux hommes une supériorité dans le domaine de la violence physique, on ne veut pas reconnaître aux femmes celle de la violence morale et verbale. Le langage est pourtant un domaine où elles excellent. </span>
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Re: Epuisement du désir à cause de la dépendance
jester01 @ 17-11-2008 21:11:13

Je vous remercie énormément pour vos messages de soutient, cela m'a donné beaucoup de force.Pour moi c'est une nouvelle page qui commence. Aujourd'hui, j'ai vu mon sexologue, je lui ai dis que je ne voulais pas faire une séance de thérapie, je voulais surtout que nous parlions au sujet de la dépendance sexuelle, un sujet que je n'avais jamais évoqué auparavant avec lui. Il connaissait ce terme et tout ce qu'il y a autour parfaitement, c'était déjà un bon point, là j'ai senti qu'on était sur la même longueur d'onde et on commençait à se comprendre, je lui ai dis que j'ai commencé mon sevrage, il y a quelques jours. Après une longue discussion, il m'a encouragé sur mon sevrage, et m'a conseillé de canaliser mon énergie sexuelle en couple seulement pour éviter que je craque un jour. D'après lui, le sevrage en étant célibataire et seul est très difficile... Je suis d'accord avec lui car tous les cas que j'ai vu, des personnes qui ont réussi leur sevrage étaient en couple. (dites moi si je me trompe)
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Re: Epuisement du désir à cause de la dépendance
Solitaire @ 18-11-2008 09:11:25

En parcourant le site, je crois avoir remarqué que c'est la détermination personnelle que est primordiale. Tu prends une décision de sevrage, c'est plus facile de "canaliser" avec une compagne, ça c'est possible. <p>Mais certains arrivent aussi à ne pas sortir de l'addiction, tout en continuant à le cacher à leur compagne. Et certains sont doués pour effacer les traces, d'autres moins.
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