Mon histoire
mopilu @ 08-08-2008 18:08:38

Bonjour je m'appelle Serge, j'ai 28 ans, j'exerce une profession libérale, je ne suis pas croyant et si je m'adresse à vous aujourd'hui, c'est que je souffre de ma dépendance à la masturbation et que j'ai une envie furieuse de m'en sortir avec l'aide de tous ceux qui pourront me l'apporter.

Mon Histoire:

Je suis un garçon avec une histoire très banale, puisque j'ai découvert naturellement la masturbation aux alentours de 12 ans et j'ai pratiqué cette activité jusqu'à l'age de mes premiers rapports sexuels à 17 de manière certes soutenue mais normale pour un adolescent(environ 5 fois/semaine).

J'étais un bon élève à l'école mais sans fournir d'effort particulier et c'est à l'université que j'ai eu la chance de découvrir ma vocation et une réussite bien au delà de l'espérance que les adultes que je côtoyais avaient pour moi.

J'ai été pendant huit ans un étudiant brillant qui avait la chance de disputait le haut des tableaux d'honneur sans pour autant avoir l'impression de souffrir de et pour cette réussite. Je faisais ce qui me plaisait avec une certaine facilité et au delà de mes succès, c'est un sentiment de puissance et d'invincibilité qui m'a très vite entrainé dans des spirales destructrices.


Mes dépendances :

1 L'alcool. Très vite à très haute dose dans un milieu étudiant où les sollicitions et les occasions sont nombreuses. Une consommation journalière très importante et une consommation de fin de semaine totalement déraisonnable.

2 La cigarette. Pas de détails particuliers sauf de préciser, 2 paquets par jour

3 La drogue. De manière récréative et sans limite: le cannabis. Pour compenser tous les autres excès et garder le cap dans mes études, la Cocaïne, Amphétamines, et d'autres drogues que je pouvais approcher dans le cadre de mes études.

4 Le sexe. Il m'est encore difficile de l'évoquer sans ressentir encore un profond malaise. J'étais un adolescent amoureux un peu pataud. Je m'intéressais aux filles mais le sexe n'avait jamais été une finalité. Avec la combinaison de toutes mes addictions le sexe est devenu un calvaire dans lequel je me suis précipité sans commune mesure.
Je n'ai pas l'intention de vous infliger quelques détails que ce soit mais permettez moi afin de faciliter votre compréhension, de vous évoquez seulement l'enfer que j'ai côtoyé: Sexe sans Amour, Sexe sans lendemain, Pluralité sexuelle, bisexualité, homosexualité, échangisme, rapport inégaux (SM)...

Mes sevrages:

Malgré tout cela, j'ai eu la chance de finir mes études, moins brillamment que je les avais commencé, mais en donnant l'impression de mériter mon avenir. J'ai pris rapidement conscience de la nécessité de changer.

2 La cigarette : Il y à 3 ans, tout seul et sans aucune aide . un sevrage long et difficile mais sans rechute et avec l'aide du sport qui est redevenu depuis une passion.

3 Les drogues : La peur de ma vie, quand un matin j'ai été pris en travaillant d'une remontée d'un stupéfiant que je n'avais pas consommé depuis des semaines. J'ai senti les effets de la drogue prendre possession de mon corps et de mon esprit alors que j'étais à jeun, cela a été des lors facile d'arrêter et sans avoir rechuté depuis (contrairement à la cigarette la peur de la rechute n'est pas présente pour les stups, je sais que c'est du passé)

4 Le sexe: J'étais incapable après mes expériences de vivre une relation amoureuse, basée sur les sentiments, la confiance et la fidélité et comme je ne voulais plus continuer des histoires sans lendemains, j'ai pris la décision de plus avoir de relations sexuelles avec des femmes tant que l'envie d'amour, ne dépasserait mon envie compulsive de sexe. Cela fait dix huit mois que je n'ai pas fait l'amour et bien que je sois quotidiennement troublé par des femmes, je n'éprouve plus à ce jour d'attirance pour les relations homosexuelles.

1 L'alcool. Sevrage à la fois simple et complexe aux AA. L'abstinence totale d'alcool n'était pas vraiment le but recherché, j'apprécie le bon vin et qq fois une bonne bière. J'ai eu la chance de rencontrer un parrain qui partageait cette vision et qui m'a aidée à décrocher avec l'alcoolisme mais pas avec le plaisir d'un alcool très modéré. Il m'a aidé à ne plus boire tout en m'aidant à boire différemment. C'est lui qui guidé mon sevrage en me faisant confiance et en m'indiquant les moments et les doses à boire. Je lui ai fat confiance comme il l'a fait pour moi et il m'a transformé en une personne normale avec une relation saine à l'alcool.

La Masturbation:

Rapidement après mon sevrage au sexe, j'ai compensé naturellement en me masturbant de manière de plus en plus compulsive. J'étais conscient de ce problème mais je ne pouvais rien faire pour limiter cette activité. Finalement, c'est une ancienne amie de mes époques troubles qui m'a proposé de m'aider à sa manière. Nous avions était très amis, mais aussi très intimes, c'est pour cela que j'ai adhérer sans me poser de questions à sa proposition ,que je crois encore aujourd'hui honnête, mais qui ne m'a pas permis de m'en sortir. L'affaire était simple, comme elle vit bien que je ne la juges pas, d'une manière peu orthodoxe avec son mari, elle m'a proposé de me faire partager son expérience conjugale tout en respectant une distance sentimentale et émotionnelle stricte. Ainsi, elle m'a proposé de porter un dispositif anti-masturbation dont elle gardait la clef et elle me permettait de me masturber qu'une fois par semaine.Cela a marché Trois mois, mais au terme de cette période, nous avons commencé à rentrer dans un jeu perverse de domination, qu'elle partageait déjà avec son mari, et je me suis rendu compte que pour échapper à la masturbation je retombais dans mes affres sexuels. J'ai donc céssé ce manège et j'essaye de me contenir seul.

Mon sevrage à la masturbation et ma demande de soutien:

Je n'ai pas envie de cesser totalement tout pratique masturbatoire, Je ne suis pas croyant, je n'ai pas de jugement moral sur la chose , mais seulement l'envie de pas être dépendant de cette activité.

Je pratique avec plus ou moins de succès des périodes d'abstinence de plus ou moins huit jours, et pour y parvenir j'essaye de ne plus me confronter à toute forme de pornographie à la télé, comme sur internet. Le problème vient du contrôle de l'activité entre deux périodes d'abstinence, si quelque fois j'arrive à me masturber une seule fois de manière positive en éprouvant du plaisir et du contentement, les autres fois je retombe dans une frénésie dénuée de plaisir mais accompagnée de culpabilité.

Aujourd'hui encore je viens de retomber dans ces travers et c'est pour cela que j'ai pris la décision de témoigner et de demander de l'aide.

Je ne sais pas si je trouverai, mais je recherche une femme dépendante, anciennement dépendante ou souffrant de la dépendance de quelqu'un pour m'épauler et me guider. Comme pour mon sevrage à l'alcool, je voudrai pouvoir témoigner de mon abstinence et suivre en me déchargeant de cette responsabilité, pour me concentrer sur autre chose que ma dépendance, les indications et les périodes d'abstinence et de pratique raisonnée de la masturbation. Même avec la meilleur volonté, seul on finit toujours par se trahir, j'espère que si une personne me fait confiance en prenant en charge mon calendrier intime, je lui ferai en retour une totale confiance en l'écoutant sans réserve.

Je fais ma demande sur votre site pour éviter les pièges que ce genre de sevrage tend quand on le confie à un proche. Une amie ne deviendra jamais, un sponsor mais le contraire deviendra j'espère possible.

Serge
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Re: Mon histoire
cilaga @ 10-08-2008 10:08:54

Bonjour Serge , Bienvenu.

Il est vrai que pour la dépendance pornographique ( lorsqu'on a dépasse un certain stade ) il est plus difficile de s'en débarrasser que d'autres dépendances.
Tu as cependant du mérite d' avoir réussi à te sortir de la cigarette de l'alcool et de la drogue ,ce qui ne doit pas être facile . Vu tes réussites , il est donc possible d'en faire autant pour le sexe , même si apparemment tu penses le contraire.

En tout cas , la confidence , l'inscription sont des premiers pas vers une vie plus saine.
Je suis personnellement en plein essais de sevrage , je ne peux pas être bien placé pour donner des conseils mais fais au moins en sorte de ne pas être trop souvent seul , et de privilégier la vie réelle .
Je te souhaite de réussir . Tu as tout notre soutien
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Re: Mon histoire
Addict @ 10-08-2008 18:08:08

Bonsoir Serge, bienvenu à toi !

C'est déjà très courageux de ta part de venir déballer tout ça ici et ça te sera très utile tu verra :-)
Tu dis chercher un soutien, une personne à qui confier ton "calendrier intime" c'est à dire l'évolution de ton sevrage : as-tu pensé à aller consulter un psy, entamer une thérapie ? C'est une chose à laquelle beaucoup de personnes ici ont recours et ça aide beaucoup !

Au plaisir de te lire, bonne soirée ! :-)
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Re: Mon histoire
John Warsen @ 12-08-2008 09:08:59

Salut Serge.
A la lecture de ton témoignage je crois que la prise en charge dont tu rèves de la part d'une femme ex-dépendante (à quoi ?) est l'arbre qui masque la forèt de tes dépendances passées et présentes.
Il n'est pas possible de te "décharger de ta responsabilité" sur une épaule compatissante et/ou une oreille attentive (décharger dans une oreille, l'image qui tue)
Comme toi, je suis ancien buveur, ancien fumeur, de cigarettes plus ou moins bien roulées, branleur compulsif ... pas tout à la fois, mais comme un symptôme qui changerait de produit quand on lui ferme la boutique.
C'est assez agaçant et on a du mal à en voir le bout.
Par contre, aujourd'hui je ne suis plus "usager récréatif" de quelque produit que ce soit aujourd'hui et j'ai totalement cessé de me masturber, avec ou sans support.
Seul Chuck Norris est capable de ne manger qu'une seule cacahouete à l'apéro, et je ne suis pas Chuck Norris.
Je te suggère comme Addict d'aller consulter un thérapeute, peut-être une femme, mais surtout quelqu'un que tu PAYES (et ça doit te COUTER) pour te dire les choses que tu refuserais d'entendre ailleurs que dans un cadre thérapeutique.
Es-tu allé visiter le site Orroz.net ? il est plein de bon conseils.
bon courage !
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Re: Mon histoire
mopilu @ 13-08-2008 10:08:09

Merci à tous pour vos réponses, j'ai pris depuis mon premier le temps de parcourir le forum et découvrir un peu plus votre communauté.

Si vos conseils sont motivés par votre expérience personnelle et que je respecte profondément votre parcours, votre empathie et votre générosité envers des personnes qui "souffrent" des problèmes traités ici, je me permets d'apporter quelques précisions sur mon cas personnel.

De part ma formation et mon activité professionnelle, je suis à la fois confronté au monde de la psychologie et de la médecine psychiatrique. Si j'accorde à la seconde un crédit scientifique incontestable, je suis très circonspect sur la capacité à la première à réellement aider les gens. Je ne souhaite pas rentrer sur un débat infini sur la formation et la déontologie des praticiens, et je reconnais à certain la faculté de permettre aux personnes de prendre conscience de l'existence même puis des causes de leur maux et d'envisager ainsi une perceptive curative. Pour mon cas personnel, j'ai depuis longtemps conscience que mes addictions ne viennent pas d'un manque ou d'un échec mais du peu de satisfaction que peuvent me procurer mes réussites. Ce trouble émotionnel bien qu'il puisse engendrer des conséquences plus graves que des comportements addictifs, nécessite un travail sur soi même que je réalise depuis longtemps et qui m'aide à m'extirper de mes mauvaises habitudes mais j'ai pour philosophie de ne pratiquer l'abstinence que pour les addictions dangereuses même à petite dose et dans des conditions récréatives. C'est le cas des stups, de la cigarette et du sexe "no limit". Pour l'alcool et ce qui motive ma présence ici, je ne conçois pas de vivre sans jamais pouvoir jouir occasionnellement d'un Clos de Vougeot ou d'une bonne branlette.

C'est pour cela que j'étais désireux au delà d'un dialogue avec vous tous de rencontrer un parrain qui pourrait m'aider (et à qui je pourrai rendre la pareille) sur un modèle que j'avais éprouvé avec succès. Si personne ne se proposait ou si ma démarche choquait certain d'entre vous,je m'effacerai sans problèmes.

Serge
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Re: Mon histoire
Absoluteherb @ 25-08-2008 12:08:31

:evil: Bonjour, je suis très heureux de voir que tu as fait des efforts pour l'alcool et la cigarette, donc trouve toi un autre hobbies as-tu pensé à aller consulter un psy, entamer une thérapie( peut-être de groupe)?
tu as déjà fait preuve de beaucoup de courage donc, travaille ton mentale et mais cette énergie a profit ailleurs, et tu verras petit à petit tu te débarrassera de ton mal.
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Re: Mon histoire
Addict @ 25-08-2008 19:08:31

Disse:
mopilu a écrit:
De part ma formation et mon activité professionnelle, je suis à la fois confronté au monde de la psychologie et de la médecine psychiatrique. Si j'accorde à la seconde un crédit scientifique incontestable, je suis très circonspect sur la capacité à la première à réellement aider les gens.


Bonsoir Serge,

loin de moi l'envie de vouloir, comme tu le dis, lancer un débat sur les bienfaits ou non d'une psychothérapie, mais je souhaite quand même te faire part de mon expérience ;-)

J'ai toujours été très sceptique vis à vis de la capacité qu'aurait un quelconque médecin à "m'aider psychologiquement". J'ai toujours privilégié la discussion avec mes proches.

Et puis il y a plusieurs mois, à cause d'une rupture, les proches n'ont plus suffit à me sortir du trou. J'ai été consulté un psychologue dans un CMP, comme une ultime solution à mon mal. Au final, j'ai enchainé sur l'évocation de l'addiction à la pornographie avec mon médecin, tu vois donc comment mon avis sur la chose a pu évoluer dans ma tête ;-) D'ailleurs, au contraire de toi, je "préfère" la psychologie parce que justement aucun traitement médicamenteux ne rentre en jeu. Mais, si jamais un jour je devais y avoir recours, j'essayerai "au moins".

Tu pourrais peut-être faire de même et juger après la première ou deuxième consultation ?

Après, je comprends aussi très bien ton désir d'avoir avec toi une sorte de "parrain" :-)

Courage en tout cas ! :-)
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