Un an plus tard, j'en sors...
Ph-én!X @ 28-09-2007 18:09:59

Je ne sais pas si certain se souviennent de moi…Je suis passé pendant un cours laps de temps, il y a plus de six mois.

Je voulais vous faire part de « comment j’en suis sortis ». Et…oui ! Je ne suis plus qu’un consommateur très occasionnel, peut-être une demi heure d’érotisme par mois. Certains diront « oui, mais ça révèle que tu es encore dépendant ». Peut être. Mais en tout cas, cela n’entrave plus ma vie, ne présente plus un obstacle insurmontable, comme mes 3 heures quotidiennes, il y a 6 mois... C’est en quelque sorte pour moi un petit verre de vin. Juste pour le goût. Pas pour l’ivresse.

Cela dit, venons aux faits !

J’ai enchaîné pleins de petites résolutions, d’hasards, d’efforts et de réflexion

1. J’ai d’abord découvert les sites de Développement personnel, dont ce forum a fait partie un temps. Ils m’ont apporté la confiance en moi qu’il me manquait. Oui, je suis capable de faire des choses, et de bien les faire ! J’ai continué régulièrement, aujourd’hui encore, à lire quelques articles, sur des sujets aussi divers que les relations humaines ou la sociabilité.
2. Avec cette nouvelle confiance, j’ai eu le courage d’aller voir une psychiatre. Ce rendez vous fut décisif. 35 minutes où j’ai déversé toute ma vie d’un seul coup. Je ne suis jamais retourné la voir, mais je savais que, quelque part, physiquement, il existait une personne qui pourrait m’aider au cas où je plongerais plus profond encore.
3. Une prise d’hallucinogène léger qui m’envoya dans un univers étrange, à la rencontre des racines du shamanisme (j’en suis passionné). Je rencontrais alors mon totem animal, qui dès lors me fut utile.
4. Deux rêves successifs me firent voir physiquement le mal que je me faisais.
5. J’ai arrêté tout contact avec les filles sur lesquelles je fantasmais.
6. J’ai ensuite rencontré ma copine, avec laquelle je m’entends très bien. Cela fut décisif.
7. Plus tard, deux prises d’hallucinogènes très puissants me firent voir plusieurs choses :
- combien le monde était beau, mais fragile. Combien il fallait profiter du temps impartit pour faire de bonnes choses.
- comment l’amour et l’amitié peuvent vaincre la détresse
- Comment différencier Amour et Désir
- Plus spécifiquement, comment différencier le Désir « chimique », fabriqué par la pornographie, du Désir naturel. Comment le vrai Désir est mil fois supérieur.
Je ne recommanderais absolument à personne de suivre cette voie, ces expériences ont été extrêmement difficiles, tant à vivre qu’a intégrer. La prise en elle même est un jeu d’enfant, la compréhension une tache ardue. Et pourtant j’ai l’habitude de côtoyer des personnes habiles à cela. Néanmoins, ces expérience furent pour moi décisives.
8. Enfin, le coup de grâce à la bête noire : suppression d’Internet, intégration dans le monde du travail, sport et voyage.
9. Durant tout ce processus, j’ai régulièrement pratiqué la méditation.

De tout mon chemin je retiens quelques idées clés qui ont jouées un rôle majeur:
- La volonté
- La confiance en soi
- La compréhension (de moi, de mon addiction, des autres)
- La vie réelle, extérieure.
- L’action

Voilà, dix huit ans et libre à nouveau.
Des séquelles restent,
Parfois des images m’assaillent
Parfois l’impuissance pointe son bout de nez (comme l’excitation naturelle est bien moins puissante que la virtuelle !)
Mais je ne perds pas patience. Je ne me perds pas. De l’avant ! Et avec de la volonté, je retrouverais mon état d’avant. Plus fort encore.

A tous, vous tous, bonne chance. Bon courage.
« La voie est longue, mais elle est sous nos pieds. Le chemin est là, c’est nous qui ne sommes pas dessus. » Osons marcher vers lui. Fermement et résolument.

A toutes, vous toutes, bon courage. Vous êtes parmi les meilleurs alliés que peuvent trouver ceux dont vous partagé la vie. Vous ne pourrez pas les changer. Mais vous pourrez leur donner la volonté de le faire.

Puissiez vous tous trouver le bonheur, et ne pas détruire celui des autres, dans la réalisation de chacune des choses que vous entreprenez,

Ph-én!X, avec ses remerciements à toute la communauté.
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Re: Un an plus tard, j'en sors...
vacs @ 29-09-2007 13:09:21

et bien un grand merci parce que c'est aussi essentiel d'avoir des témoignages positifs que des témoignages sur les expériences de chacun!
je te souhaite tout le courage possible pour te maintenir dans cette voie là!
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Re: Un an plus tard, j'en sors...
Ph-én!X @ 27-09-2008 09:09:44

Bonjour à tous !

Encore un an plus tard, je vous remercie à nouveau, et vous encourage, vous tous et toutes !

Pour les nouvelles, j'ai réussis mon coucours de médecine. L'alcool, la fatigue des fêtes, le corps mis à nu (médecine oblige) et le renouvellement de l'accès internet me font parfois pencher vers le porno. Mais je perçois ça plutot comme "une beuverie" qu'une habitude. un grand coup, une fois de temps en temps, pour remettre les compteurs à zéro.
Je suis arrivé avec le porno à la même chose qu'avec toutes les substances que j'ai pu essayer : percevoir les bons coté set les mauvais, pouvoir consommer sans être par la suite assailli du désir de continuer.

En quelque sorte, j'arrive à une consommation normale. Ni omniprésente, ni absente.

Puissiez vous atteindre vos objectifs !

PH-én!X
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Re: Un an plus tard, j'en sors...
indoniisan @ 29-09-2008 00:09:23

Il y a deux choses que j'ai envie de dire :
Les beatles ont presque tous mal fini ;
Consommation normale ne rime pas vraiment avec l'abstinence, seule source de liberté.

Je suis étudiant, et je suis passé par la phase de beuverie.
Alcool, drogue, rock and roll.
J'en sors, et c'est une grande source de bien-être.
De sérénité.
De stabilité.

Il y a quelque chose que j'ai compris récemment :
Face à la vie, au consummérisme, deux types de comportement se découpent.
Il y a les gens qui sont dans l'excès ; ils boivent plus que les autres, fument plus que les autres, ont l'air plus sympas que les autres, et sont généralement plus aimé, voir admiré que les autres.
Et puis, il y a les autres. Les gens qui admirent, qui boivent moins, qui sont plus réservés, évitent de fumer et conservent une certaine discrétion. Ces gens là paraissent chiant. J'ai entendu un homme me dire que depuis qu'il ne buvait plus, ses amis le rejetaient littéralement. Plus de chasse, plus de pêche, plus de belote. On passe pour des faibles de caractère, des gens qui n'osent pas, qui ne savent pas s'amuser.

Mais tous ces gens qui se complaisent dans l'excès ne montrent pas qu'ils subissent le revers de la médaille.
Ils rentrent bourrés chez eux, s'engueulent avec leur femme ou leur parent, font honte à leur famille, se paient des ennuis de santé...Tout se paie.

Je n'ai pas encore arrêté le porno. Mais je ne fume plus (car je ne fréquente plus mes amis fumeurs), je ne bois plus (car je ne fréquente plus mes amis qui boivent). La sobriété, c'est un choix difficile, c'est une privation. Quand on arrête la clope ou autre chose, on perd plus que ça.
Mais c'est un peu comme une renaissance. Faut le prendre comme ça.
Il faut du culot pour décider de changer sa vie.
Alors franchement, je voudrais le dire : il n'y a pas de honte à mener une vie sobre, sans excès.

Bon, ça n'a plus grand chose à voir avec ce que tu disais, mais pour te répondre :

N'oublie pas d'arrêter complétement.
Parce que là, tu vendrais un peu la peau de l'ours que ça m'étonnerait pas.

Courage et détermination.
Cela dis, tu en as fait visiblement plus que moi pour essayer de t'en tirer, alors je te tire mon chapeau.

Tom, dépendant de mauvaise foi. :mur:
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Re: Un an plus tard, j'en sors...
John Warsen @ 30-09-2008 15:09:23

Disse:
Cela dis, tu en as fait visiblement plus que moi pour essayer de t'en tirer, alors je te tire mon chapeau.
Tom, dépendant de mauvaise foi.

Tu n'en sais rien.
Tu présumes au vu des résultats que sa méthode et ses efforts furent supérieurs aux tiens. Il est vain d'opérer une telle comparaison, et impossible de ne pas la faire, impossible quand on est des garçons de ne pas se la mesurer :lol:
tu infères de tes rechutes ton manque de motivation au lieu d'en déduire la puissance de l'addiction et de demander du secours à cette puissance supérieure qui ne te fait ni chaud ni froid.
John, qui se tire ce qu'il peut :-(
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Re: Un an plus tard, j'en sors...
indoniisan @ 03-10-2008 08:10:38

Disse:
Tom, dépendant de mauvaise foi.


Ca voulait dire que je l'avais compris.
Mais c'est toujours bon de se l'entendre dire.
Mémo : ne plus écrire sur le forum à 3h du matin.
Mémo bis : ne plus être devant l'ordi à 3h du matin.
Mémo cube : DORMIR à 3h du matin.
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Re: Un an plus tard, j'en sors...
John Warsen @ 03-10-2008 10:10:39

mémo : coller le mémo précédent sur le frigidaire, plutôt que sur l'écran de l'ordi :lol:
t'as reçu mon mail perso, au fait ?
john, facteur compulsif :-x
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Re: Un an plus tard, j'en sors...
luisss @ 04-10-2008 15:10:20

Mouais, Phénix, je te fais part de mon scepticisme quant à ta démarche.
La beuverie une fois de temps à autre, pour remettre les compteurs à zéro, ça me rappelle l'histoire du cousin de mon meilleur pote.
Alcoolique, il a arrêté 3 fois complètement.
La dernière fois, il a arrêté complètement 2 ans.
Et puis, il a commença à boire une bière occasionnellement, une fois tous les deux mois.
Et puis, il a commencé à se bourrer la gueule occasionnellement, une fois tous les deux mois. Pour "remettre les compteurs à zéro", lui aussi.
Bon, là il remet les compteurs à zéro tous les matins, après avoir vomi ses excès de la veille.

Moi-même, j'avais tenu 1 an avant de plonger à nouveau, après queleques beuveries occasionnelles de porno.
Abandonne compl_tement
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Re: Un an plus tard, j'en sors...
Polo @ 05-10-2008 06:10:36

Que dire de plus ? Je crains qu'ils aient raison.

J'espère pour toi qu'on se trompe, et que tu pourras continuer ainsi. Méfie-toi quand même de cette notion "d'occasionnel". Si tu vois la fréquence augmenter, tu sais où venir.

Bonne route Phenix.
:-)
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Re: Un an plus tard, j'en sors...
Bruno59 @ 07-10-2008 13:10:45

On peut toujours venir une fois par an nous dire qu'il est possible de vivre bien avec le porno en s'en foutant plein la vue de temps en temps, ceci sans en souffrir. Mais dans ce cas, qu'est-ce que cela a encore à voir avec la dépendance ? Je connais des gens qui se prennent une murge à l'alcool de temps en temps et restent sobres la plupart du temps et ne souffrent aucunement de l'alcool. Ils ne sont pas alcooliques, ce qui les différencie de moi, qui, si je bois un verre, ne tardera pas à finir dans le tonneau et à galérer pour retrouver la liberté de ne pas boire ne serait-ce qu'une journée.
C'est en allant en réunion AA que je fais en sorte de ne pas oublier que je suis alcoolique, pas en retouchant à cette bouteille qui m'a tant fait souffrir. De même, il n'y a rien d'anodin à retoucher au porno (ni à tout ce qu'il y a de compulsif). C'est parce que j'ai oublié que j'étais dépendant sexuel que j'ai rechuté et que j'ai cru que je pouvais me reprendre une dose comme ça en passant. Et là, je le paye encore "dur, dur", car je peine à sortir de la déprime (heureusement, j'ai fini par mettre mon orgueil ailleurs que dans mon cerveau, et je suis allé voir un toubib). Ce n'est certes que mon expérience. Mais je pense aussi qu'il convient de faire gaffe à ne pas oublier quelques "bases" que l'on a commencé à se constituer depuis Orroz. Il faut lire et relire les témoignages de rechutes, les galères des uns et des autres pour ne pas oublier la souffrance qu'il y a à reprendre la dose de porno.
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