Et un autre message d'espoir
Midnite @ 31-12-2006 19:12:26

La dernière fois que j'ai parlé d'espoir, c'était pour vous annoncer mon 7eme mois de seuvrage.
Là j'aurais été sensé vous annoncer mon 10eme mois mais pour être honnête, je n'y suis pas parvenu.
Je me croyais plus fort.
Je pensais avoir fait le plus dur.
Et puis patatrac.

La plus grande peine que j'ai c'est de décevoir ma femme alors qu'elle était si fière et si heureuse pour moi.

Elle a tout découvert par elle même, comme à chaque fois qu'il m'est arrivé de compulser.
Sauf que cette fois, la rechute cachait un monstre affamé.
Un monstre sans commune mesure avec ceux qu'il m'était arrivé de libérer.
Celui là c'est la mort.
La déstruction.
L'infamie.

Je tairais les raisons qui m'ont poussé à rechuter.
Je ne veux pas donner l'illusion de me trouver des excuses.

J'ai tchaté.
Et j'ai envoyé deux types de messages.

Dans le premier style, j'ai joué les jolis coeurs sachant que je n'avais rien à donner.
Ca n'a pas duré longtemps.

Dans le second style et parce que la colère de l'impuissance montait, j'ai déversé tout ce que j'ai de plus en noir en moi à deux pauvres nanas aussi perdues que je l'étais.
Ca a duré encore moins longtemps.

Mais les messages sont restés, je ne les ai pas supprimés et ma femme les a découvert.
Comme toujours.

Là, je pense avoir tout perdu.
La femme que j'aime le plus et cet avenir, même sinueux, que je rêvais de bâtir avec elle.

Jai tellement souffert ces dernières semaines de reproduire ce schéma que je pensais dipsaru pour toujours.
Mentir ou plutôt cacher la vérité (Pourtant j'ai essayé de lui en parler) et faire des choses qui non content de me salir salissait ce que j'ai de plus précieux.
C'était devenu tellement insupportable que tel un petit poucet venu tout droits des enfers, j'ai semé ici et là les traces de ma rechute.

J'ai pas su vous demander de l'aide.
J'avais honte alors que jusqu'ici j'avais parlé d'espoir de vous annoncer que j'avais revêtu mes habits les plus funestes.
J'ai tout garder pour moi.
Comme toujours.

Ce dont je suis fier malgré tout, c'est d'avoir ressenti un profond soulagement à chaque fois que les chimères s'éloignaient.
Malgré les apparences, j'ai résisté comme j'ai pu.

Comme j'aurais aimé être plus fort.
Comme j'aurais aimé l'aimer comme je l'aime.
Tout simplement.

Il y a un mois de cela j'étais assis devant ma psy et je lui annoncé ma fierté.
Mon immense fierté d'avoir changé.
Je lui annonçais ne m'être jamais senti aussi bien.
Aussi serein.

Alors je sais qu'un jour et c'est là mon plus grand espoir que je serais à nouvau assis, mais cette fois, ce sera face à moi même et que je me dirais :
Tu peux être fier de toi.

Voilà l'espoir.

Je pense à vous tous et vous souhaite la pus belle année qui soit.
La vie.
Je vous souhaite la Vie.
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Re: Et un autre message d'espoir
Nicolas @ 01-01-2007 19:01:11

Bonjour Midminite.

1. Bonne année !
2. J'ai effacé le message en double.
3. Je suis mal placé pour te dire cela moi qui n'ai jamais tenu plus de trois mois, mais relève-toi, si tu as réussi à dominer "la bête" pendant si longtemps, tu pourrras recommencer... Analyse pourquoi tu es tombé afin qu'un prochain croche-pied ne t'atteigne.

A bientôt, Nicolas.
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Re: Et un autre message d'espoir
John Warsen @ 01-01-2007 22:01:40

Le mensonge, on connait sa rançon.
Tu n'as pas fait de découverte fondamentale de ce côté.
Le sentiment de fierté, assimilable dans ses effets à celui du "triomphe", aussi; je vais pas épiloguer en début d'année, une année où je vous souhaite à tous de lâcher le barreau de la prison autour duquel vous tournez. Je tournais aussi.

Qu'est-ce que la rechute peut t'apprendre sinon l'humilité de reconnaitre que c'était peut-être prématuré ?

un jour une amie m'a dit "le but de ta thérapeute, c'est de te faire tomber dans une addiction plus utile à la société, simplement."je lui ai répondu que non, son but était de me rendre "acceptable" à mes yeux (pour ce que j'en voyais au bout de 4 séances)
elle m'a répondu (ma copine, pas la thérapeute) "Tout le monde est addict à quelque chose. On ne peut pas ne pas l'être. Il n'y a que la pratique (spirituelle) qui puisse y changer quelque chose.
Vouloir être acceptable à ses propres yeux... ce n'est rien moins que de l'orgueil, non ? Je ne pense pas que qui que ce soit puisse devenir acceptable à ses propres yeux, à moins d'apprendre à se mentir beaucoup. Par exemple, si je devais devenir acceptable à mes yeux, je serais vraiment dans
la merde. Comme je l'ai dit ailleurs, je ne voudrais pas être mon amie, et je doute que ça change à l'avenir."
bon, c'est son délire, mais ça m'a vachement servi.

C'est pas la fréquentation assidue du forum qui t'aurait sauvé. Beaucoup d'entre nous sont là souvent et se bananent régulièrement la gueule.
C'est ce que tu fais à côté dans ta vie réelle, et les résultats que tu en obtiens, et les difficultés que tu y rencontres, et comment tu les affrontes, qui te préservent au quotidien de retourner croiser le fer avec tes démons, combat dont l'issue est certaine (et prouvée tous les jours par nos rechuteurs de service)
il y aurait beaucoup à dire sur l'aveuglement et la confusion mentale qui fait que, de la certitude d'avoir "changé", on en vient à se retrouver à la case départ en ayant vaguement l'impression d'avoir sauté un épisode.
Si tu n'en parles pas ici, essaye quand même de déméler les noeuds pour ne pas te reprendre les pieds dedans.
Tu as assez galéré pour savoir que tu ne repars pas exactement de zéro, alors commence par accepter le viandage et par laisser tomber les "tout perdu", "irréparable", et autres superlatifs jamais assez tragiques pour évoquer nos problèmes de riches.
S'il te plait.
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Re: Et un autre message d'espoir
Bruno59 @ 02-01-2007 13:01:30

Bonjour Midnite,

Le besoin de charmer, ou de tuer - ce que tu décris en fait dans ton expérience malheureuse - sont finalement les conséquences du défaut principal que je porte : vouloir dominer, maitriser tout du cours des choses. Ce que nous renvoie le miroir n'est pas toujours joli-joli.
On voit bien que tout se joue dans l'instant présent, et pas dans un concours de mois ou d'années d'abstinence. C'est bien un jour à la fois que l'on batit quelque chose de durable, et ce que tu as accumulé ces derniers mois ne peuvent que te servir à repartir patiemment. Tu es toujours en Vie, Midnite, ne l'oublie pas. Bon courage.
:Hello:
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Re: Et un autre message d'espoir
stauton @ 02-01-2007 19:01:42

Je suis d'accord avec l'ami de John, nous sommes tous addict à quelque chose....Mais pourquoi ?
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Re: Et un autre message d'espoir
John Warsen @ 02-01-2007 19:01:12

parce que nous savons bien que quelque chose nous manque (depuis le premier rapport, qui est d'absolue dépendance, avec la mère)...et que nous avons pris l'habitude d'aller chercher à l'extérieur de quoi boucher...ce trou ? cette béance ? ce gouffre ? cet abysse ?
bien entendu, plus on lui en jette dedans, plus ça l'agrandit. Ca ne marche pas comme ça. C'est pas non plus du côté du "pourquoi" qu'on va trouver des réponses satisfaisantes (connaitre la nature du trou ne le comble pas, ça nous rend simplement moins craintifs de marcher au bord)
...la nature déficitaire du moi. Heureusement qu'elle est là ! sinon on serait pas là à en discuter. Le rat à qui on colle une électrode sur le centre du plaisir et une pédale pour se le stimuler électriquement en oublie le boire et le manger et le dormir, et il en crève. Le rat ne se pose pas la question métaphysique du manque, qui est incontournable dans notre quète pour reconquérir notre humanité.
J'utilise des gros mots, mais vous pourrez tous traduire dans vos vocabulaires respectifs.
Dans un premier temps, tâchons de devenir addicts à des trucs positifs et constructifs, ça sera déjà pas mal.

sur le pourquoi, tu peux consulter http://www.redpsy.com/infopsy/cyberdependance.htm
mais les théoriciens laissent toujours les praticiens sur leur faim...
sur le comment, je pense que la source de l'addiction c'est le moi accro à lui-même (oké, ça vous fait une belle jambe) et qu'il est un peu mal barré dans cette course à reculons du serpent condamné à se mordre la queue pour la raison de son inexistence ontologique si bien décrite par les bouddhistes. j'ai écrit quelque chose là-dessus d'au moins aussi confus que le paragraphe précédent en empruntant quelques idées au dessus de mes moyens à ma copine
http://johnwarsen.blog.lemonde.fr/2006/06/07/2006_06_un_truc_avec_la/
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Re: Et un autre message d'espoir
Midnite @ 03-01-2007 13:01:41

Merci à vous :-)

Pour être honnête, mon précédent message, je l'ai d'avantage écrit pour elle que pour moi.
Dans l'espoir qu'elle le lise.
Ce qui est terrible c'est que sa colère puisse à ce point l'aveugler.
Et j'y peux grand chose si ce n'est la comprendre.
On se sent seul dans ces moments là.
Mais vous le savez.
Le forum reste pour ainsi dire l'unique endroit où je ne suis pas jugé.
Où je suis même compris.
Ca me fait du bien mais je ne me leurre pas pour autant.
J'avais cessé d'y particper après une série de messages que j'avais écrits.
Des messages d'espoirs.
De jolis messages, je pense.
Des messages venus de l'intérieur.

C'est vrai que j'étais parvenu à dompter la bête.
A l'apprivoiser.
Mais comme le dit Mister Warsen et comme je le pense également, c'est en faisant de mon quotidien quelque chose d'acceptable que je me détourne réellement de l'inacceptable.
Comme condamné à bâtir.
Mon quotidien n'est pas devenu ce que j'espérais.
Je n'ai rien fait pour non plus.
Donc j'ai travaillé exclusivement autour de mon addiction en modifiant mes habitudes, en exigeant d'avantage de moi et c'est vrai qu'au final, j'en ai tiré une profonde fierté.
Naïvemenet j'ai pensé que ces 9 mois passés m'éviteraient une telle rechute.
J'ai ouvert une porte, puis une seconde et de portes en portes, j'ai perdu mon chemin.
Cette expérience me permet de savoir quelle erreur j'ai commise.
Je sais également que je vais tout mettre en oeuvre pour ne pas la réitérer.

Devenir addict à des choses positives m'a également nui.
Dans le fonds cela faisait des mois que je tchatais et surtout que je sollictais à peu près tout ce qui bouge pour avoir le simple écho que j'ai de la valeur ou que ce que je fais en a.
Je fréquentais des forums musicaux et je me suis vu attendre de façon compulsive des messages ou des réponses.
Dans la mesure où cela ne nuisait ni à mon entourage ni à moi même, cela ne me posait aucun problème si ce n'est cette sensation de faire du sur place alors que j'aurais aimé faire un bond.
Ce besoin sempiternel d'exister au travers du regard des autres.
Si le fonds a changé parce que je me suis adressé à des femmes, la forme est restée la même.
Je n'ai fait que transposer ce besoin.
Encore et toujours.
Le paradoxe c'est que d'un côté je sollicte les autres pour qu'ils renvoient de moi une image plutôt positive et de l'autre, dès que la réponse intervient et qui plus est si elle est vraiment positive je ressens comme le besoin de disparaître.
Pourquoi ?
C'est La question à laquelle je ne parviens pas à répondre.
La difficulté d'être aimé, de me dire qu'au fonds j'ai de la valeur, la peur de décevoir........

La plus grande difficulté est d'exister par moi même et d'être l'élément central de mon auto satisafaction.
De ne plus dépendre à ce point du regard des autres.
C'est ce à quoi je vais m'atteler.
Je sais que c'est devenu vital.

Bon c'est un peu brouillon mais j'avais envie d'écrire ça.
Merci à vous tous........

:-)
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Re: Et un autre message d'espoir
stauton @ 03-01-2007 16:01:31

Merci à toi et bon courage Midnite, l'honnêteté étant déjà un précieux atout !

Merci à John pour le début de réponse, toujours captivant (avec une ou deux aspirines ;-) )

:zen2:
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Re: Et un autre message d'espoir
Midnite @ 04-01-2007 14:01:19

Je suis parvenu à être plus fort que cette merde dont j'ai toujours souffert.
Je suis parvenu à l'être durant 9 mois.
Bien d'avantage que je ne l'avais jamais été de toute ma vie et ce pour la simple raison que j'ai pris conscience de mon addiction il y a 10 mois.
Ces 9 mois ont été mon premier seuvrage.
Dans l'absolu, je pourrais être fier de moi.

Depuis que je me suis réveillé de ce cauchemar qui m'éloignait chaque jour un peu plus de ce que j'ai de plus précieux, je n'ai pas rechuté.
Je dirais même que toutes les peurs qui se sont cristallisées ces dernières semaines se dissipent peu à peu.
Je souffre d'un mal qui fait souffrir les autres.
Ce qui me fait souffrir un peu plus.
Mais je sais que demain ça ira mieux.
Je sais qu'un jour tout ceci se sera dissipé pour de bon.
J'ai envie de vivre.
J'ai surtout envie de me dire que je vaux mieux que ça.
Que Je ne suis pas Ca.

Et pourtant dans les yeux de celle que j'aime, je ne suis plus que Ca.
Ca et rien d'autre.
C'est devenu insupportable.

Dans l'espoir que ceux qui vivent en couple puissent en profiter je vais vous expliquer comment j'ai rechuté.
Ce n'est pas pour me dédouaner.
S'il ne faut qu'un responsable, je le serais.

Avec ma femme, nous avons toujours cultivés certains fantasmes.
Des choses somme toute très acceptables.
Des fantasmes en prise directe avec mon addiction.
Je n'ai pas mesuré qu'en envisageant d'en réaliser qu'un seul, je replongerais illico.
Peu importe le fantasme.
Ma sensibilité est telle que le simple fait de l'envisager m'a profondément déstabilisé.
Je me suis senti extrêmement affaibli.
A tel point qu'au bout d'une semaine toute résistance ou presque était devenue vaine.
La compusivité était réapparue et avec elle son cortège de colère, de mensonge et de culpabilité.

Je ne peux même pas me permettre de m'autoriser la moindre compulsion et y compris si elle s'inscrit dans le cadre du couple.
Y compris si elle semble acceptée.
Je dis bien si elle semble puisque qu'au fonds ce n'était pas le cas.

Ce qui est terrible c'est que derrière toutes ces peurs, je demande à être compris, pardonné et surtout aimé.
C'est terrible puisqu'il faut accepter les réactions de l'autre et que j'en suis incapable.
Je fais le forcing pour tenter de m'expliquer.
Je fais le forcing pour demander de l'aide.
Je fais le forcing et plus je le fais, plus elle s'éloigne.
Au fonds de moi, je sais que sa réaction est légitime.
Qu'elle a besoin de temps.

Mais chacun de ses regards, chacun de ses mots a pour but de me faire toujours un peu plus de mal.
Et là je me dis que si je dois tout faire pour comprendre sa violence, elle pourrait être en mesure de comprendre la mienne.
Mais je me trompe certainement.

Au jour d'aujourd'hui, je n'ai qu'une certitude.
Ne pas replonger d'avantage.
Ne pas me faire plus de mal que je me suis fait.

En 4 messages que j'ai envoyés sur le net, j'ai semble-t-il perdu ma femme, notre amour, notre avenir, ma fierté d'être parvenu à lâcher prise durant 9 mois, la quiétude et à peu près tous les espoirs que nos 4 gamins entrevoyaient et tous les aspects bassement matériels comme le logement, la voiture et le peu d'assurance financière que nous étions parvenus à atteindre.
4 messages auront suffi.
Aucune masturbation, aucune érection, aucune intention.
Rien d'autre que des mots.

Finalement et sans le savoir, j'étais bel et bien condamné à ne plus rechuter.

Bon vous l'aurez compris, je suis un peu paumé.
Je ne suis pas sûr de pouvoir lire vos réponses.
Je ne suis plus sûr de rien si ce n'est d'être à nouveau plus fort que cette merde.

Voilà, merci à vous
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Re: Et un autre message d'espoir
Jozefa @ 04-01-2007 17:01:29

Courage, midnite, tu vas y arriver !
4 messages, c'est plus long à digérer que tu le penses. Elle a besoin de se mettre à la diète, après cette indigestion.
Toi, tu seras plus fort que cette 'merde', c'est sûr.
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Re: Et un autre message d'espoir
Bruno59 @ 04-01-2007 17:01:27

Que te dire de plus que la question maintenant est de s'accrocher à l'espoir que tu essaies d'entretenir en postant ici. Le choix de la vie dis-tu. C'est tout à fait cela. Les choix de ta femme, il n'y a qu'elle qui peut intervenir dessus. À mon avis, l'urgence est de te concentrer sur ton propre rétablissement, car si tu demeures figé sur ce que vient de faire ta femme, tu vas demeurer fragilisé, et ce n'est pas bon.

Bon courage à toi, Midinite !
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Re: Et un autre message d'espoir
John Warsen @ 04-01-2007 21:01:06

essaye de prendre conscience que ton vocabulaire - "fierté, être plus fort que cette merde, permettre de m'autoriser, faire le forcing, condamné à ne plus rechuter" est connoté guilty/shame. On nous reproche souvent, nous les dépendants, notre goût du drame. Comme si nous cultivions les racines de l'addiction en rajoutant volontairement une couche de pathos.
Evidemment, comme le disait Orroz, "c'est l'ego, toujours l'ego, qui se fout de notre gueule. Pour dépasser cela, une seule solution: piéger l'ego, lui faire plier les genoux, le faire revenir à sa seule fonction positive : la dignité."
De la douceur, bordel !
la douceur n'est pas la faiblesse, même si ce n'est pas son antidote.
Des fois, on se fait avoir par surprise.
On a oublié, on n'a rien vu (re)venir.
Au moins, ce que prouve la rechute, c'est que c'était encore là. Après on voit où ça a foiré. On se demande comment on a pu passer à côté des nombreux témoins qu'on n'a pas vu s'allumer en temps voulu. Bref. On est vexé, on a l'impression de s'être fait avoir par soi-même. Et vas-y que j'te refasse un constat terriblement pessimiste du mal que j'ai fait, donc de celui que je peux encore faire, et que j'te médite sur les 14 000 ans qu'il va me falloir pour devenir zen vu mon rythme actuel d'évolution.
Tes 10 mois prouvent ton engagement vis-à-vis du désir profond de quitter l'enfer de cette putain de maladie.
Putain, 10 mois ! de mon temps :-) , sur le forum d'Orroz, personne n'a jamais atteint cette durée. La plupart d'entre nous explosaient en vol entre le 2eme et le 4 mois.
dans ton message du 3, tu évoques "la difficulté d'être aimé, de me dire qu'au fond j'ai de la valeur, la peur de décevoir."
Ca, c'est très commun par chez nous.(je dis ça pour te délivrer de la nécessité d'être ou de paraitre original et singulier, si tant est que tu aies besoin de la reconnaissance du groupe)
mais pour te sentir plus fort que cette merde, faut commencer par ressentir et accepter qu'elle vient de l'être plus que toi. C'est sensé te rendre humble et te permettre d'éviter une nouvelle confrontation pour 24 heures.
(http://orroz.forumactif.com/ftopic207.hier-aujourd-hui-demain.htm)

En fait y'a deux écoles.
Ceux qui prétextent l'impuissance devant la compulsion pour s'y soustraire, et ceux qui veulent en découdre.
Apparemment, pour vaincre il faut plier.
Si t'es peu plié, y'a du bouleau :lol: .
Les gamelles sont censées nous assouplir, pas nous crisper.
A défaut de pouvoir en parler à la maison si vous vous la jouez Israel/Palestine en ce moment, voire si tu n'as plus de maison d'après ce que je lis entre les lignes, tu peux sans doute en parler à ta psy.

Il y a quelques mois encore, tu me disais en te marrant "il n'y a pas de place pour deux grands esprits comme les nôtres sur le forum". Tu te rappelles ? il ne s'agit pas de devenir un rat de forum supplémentaire, mais de communier - c'est sûr que communier devant un écran, ça nous cause - dans la conjuration de la malédiction que nous nous sommes bricolés faute de mieux chercher ce qui pouvait nous nourrir, et surtout de cleaner ta vie et ton esprit avec tout ce que tu trouves de clean à portée de main - sans la souris cette fois. Conjurer, c'est ensemble. Exorciser et réparer, c'est le travail de chacun.
Yo, man.
Bon courage à toi.
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