Un sevrage sans sevrage
Thomise @ 23-07-2022 17:07:05

Par ce titre un peu étrange je veux évoquer mon parcours et ma vision des choses concernant mon problème de dépendance.

C'est une dépendance que je me farci depuis mes 19-20ans (j'en ai 30), c'est pour moi une vieille ami beaucoup trop collante et possessive.
J'ai commencé par le virtuel avec des chats et des webcams (le porno ne m'intéresse pas) pour au bout de quelques années m'orienter vers des rencontres réels avec d'autres garçons. Aujourd'hui c'est un mélange de ces comportements auquel je dois faire face, l'un permettant de compenser l'autre.

J'ai pris conscience de ce problème il y a plusieurs années, j'ai réagi assez mollement laissant les choses empirer sans cesse, les doses devant être toujours plus fortes. J'ai fini par me mettre un coup de pied aux fesses il y a un an et demi pour franchir les portes d'un centre spécialisé dans le traitement des addictions. Je suis suivi par une psy et un éducateur.

Au début j'ai eu l'impression de voir les choses empirer et s'accélérer, le fait de pouvoir parler pour la première fois, en profondeur, de ce sujet à ouvert les vannes. Le fait d'être suivi m'a donné une excuse pour pouvoir m'enfoncer encore plus en me disant "c'est bon tu as agit" (c'est ma logique).
Mais avec le recul, sur un an et demi, je mesure maintenant les progrès réalisés. J'ai beaucoup appris à me comprendre, me connaitre et à arrêter de culpabiliser systématiquement. J'ai fini par comprendre qu'un certain nombre de mes comportements ne sont pas directement liés à ce problème de dépendance mais sont simplement amplifier par elle.

C'est là que pour moi le titre donné à ce poste prend tout son sens. 
Je ne cherche en aucun cas à me sevrer (dans le sens ou j'arrête tout), je dois faire le tri entre ce que j'aime réellement et ce qui est directement généré par la dépendance pour satisfaire des besoins toujours plus importants. Il est aussi nécessaire de me réapproprier les comportements que j'aime pour les vivre par plaisir et non pas les subir.

J'ai donc décider d'arrêter le sexe virtuel qui pour moi est une nuisance, n'apporte qu'un plaisir mécanique et vers lequel je me tourne uniquement en réponse à des frustrations, des évènements négatifs, etc.
En revanche les rencontres, fréquenter les lieux de dragues, etc, sont des choses que je souhaite me réapproprier, ne pas être un simple consommateur mais réapprendre à en profiter pour le plaisir que cela me procure.

Tout cela se connecte avec un autre aspect.
Je suis en couple depuis 12ans, mon conjoins connais tous les aspects de mon addiction (virtuel et réel), il comprend mon problème et accepte. 
Cependant mes désirs profonds sont très éloignés des siens et cela affecte énormément notre relation. 

Pour éviter d'écrire un roman je vais m'arrêter ici pour le moment et développerais le reste plus tard.

Mais je voulais souligner que le sevrage peut prendre plusieurs forme et que dans mon cas c'est plus un tri qu'un arrêt total.
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RE: Un sevrage sans sevrage
Transcender @ 25-07-2022 12:07:13

Bonjour 
beaucoup de dépendants font "un tri" comme tu dis. De toute façon on ne sait jamais vraiment complètement ce qui fait partie de la dépendance, on s'ajuste au fur et à mesure du parcours :)
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