1 an après, où en suis je dans mon sevrage.
Asmyr @ 15-01-2020 07:01:04

Bonjour


aujourd'hui le 15 janvier cela fera un que j'ai commencé un sevrage au porno.

Résultat j'en ai regardé deux fois durant cette période, de mani§re assez courtes, une dizaine de minutes à chaques fois (ce qui est déjà trop) mais ce n'est plus comme par le passé où je pouvais passer 5 heures ou une après midi dessus.

J'en ai regardé :
- le 15 janvier 2019
- le 31 décémbre 2019

Je me sentais vraiment mal le jour du réveillon du nouvel an.
Les fins d'années sont comme un bilan pour moi et le résultat n'était pas à la hauteur de mes attentes.

J'ai avancé sur le porno, que je considère mortifère, mais je traine encore d'autres comportements limites :
- masturbation
- téléphone rose

J'ai eu des avancées cette année, nouveau travail, mais j'ai eu aussi quelques galères revente immobilière à perte en mars 2019 (prix qui remontent en janvier 2020 après), sentiment que ma vie sentimentale n'avance pas, avec ma petite amie j'ai eu beaucoup de clashs, et depuis le dernier lors des fêtes elle s'est rendus compte que mes coups de colères étaient une forme de mauvais traitement. Je lui parlais mal (t'es bonne à rien, t es une looseuse, tu réuessiras pas ta reconversion etc...). Je lui ai demandé pardon, et présenté mes excuses mais ça ne suffira peut etre pas, tellement ce schéma est récurent pour moi.

Pour l'addiction dans ses manifestations, je multiplie les contacts virtuels afin d'avoir du sexe par téléphone mais je pense que c'est le signe de mon désert affectif qui essaie de se raccrocher là où il peut. D'autres contacts sont simplement amicaux, sans évocation de sexe, qui témoignent je pense d'un manque affectif là aussi. Qui n'est pas nouveau. Je pense que depuis tout jeune je suis assez isolé socialement et m'en rends compte encore aujourd'hui.

J'ai décidé de reprendre le travail en cabinet car je pense en avoir besoin.
J'ai avancé mais il y'a encore du travail.
J'essaie aussi de ne pas m'apitoyer et de me dire que je suis le seul responsable de mon rétablissement et que l'apitoiement ne mène à rien si ce n'est la rechute et la dépression.


Asmyr.
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RE: 1 an après, où en suis je dans mon sevrage.
Pierre83 @ 02-02-2020 10:02:36

Bonjour Asmyr,

Bravo pour tes 1 an d'abstinence, j'espère que malgré les effets secondaires liés au sevrage, tu as noté au fur et à mesure des effets secondaires positifs aussi, et pas seulement négatifs... Bon, que le manque crée un malaise, c'est normal, sinon tu n'aurais pas trouvé de béquille ! Maintenant tu t'offres de belles possibilités de faire le ménage, dans tes habitudes, dans les idées que tu as intégré plus jeune... En ce qui me concerne, j'ai profité de cette période (après maintes tentatives de sevrages) pour tester l'hypnose et ça m'a bien aidé, parce que j'ai laissé le corps parlé plutôt que la tête...

Longtemps, je voyais la vie fade sans porno, pendant les périodes de sevrage, mais au fond, ce sont des périodes fortes si on effectue un travail sur soi, sur le manque, sur les sensations, l'angoisse, comme visiblement tu le fais. Pour les comportements limites, tu les as très bien perçus, c'est ta vie et je ne me permettrais pas de juger, mais pour être moi aussi dans une situation de dépendance (et d'abstinence), je me méfie du tel rose etc. Parce que notre cerveau a tendance à nous demander une dose un peu plus forte à chaque fois, c'est un peu comme jouer avec des allumettes. Je m'étonne aujourd'hui que mon abstinence "tienne". Je pense qu'elle s'est accompagnée surtout de pas mal d'acceptations et un décalage de point de vue, comme suit :

"Le porno, c'est pervers, c'est mal, c'est dégradant, c'est la honte" --> "Pour donner aux autres une image de Monsieur parfait et lisse, j'ai refoulé mon agressivité dans un cagibi de solitude, uniquement équipé d'internet le cagibi".

C'est quand même la double peine : inhiber son agressivité, rester dans l'ombre quand dans un groupe, d'autres s'imposent sans en avoir à faire de l'image qu'ils renvoient, et en plus culpabiliser d'avoir une conduite secrète inadaptée pour compenser ce manque d'affirmation...

Le problème, je ne sais pas si c'est comme ça pour tous les dépendants, mais pour moi, c'est qu'en absence de porno, ou de n'importe quelle substance en fait, je me retrouve harcelé par mon mental. La dépendance éteint le mental. Et ce mental, c'est un formatage acquis dans la jeunesse qui m'empêche de ressentir et de me connecter à mon corps, et au présent.

L'isolement revient sans cesse également dans ma vie. C'est ce sur quoi je travaille en ce moment. Mais lorsqu'on est seul et qu'on s'aime tel que l'on est, c'est plus agréable ! En bref, c'est mon avis, mais au bout d'un moment en vieillissant, les raisons du malaise qui a conduit à la dépendance, on connait. Connaître et reconnaître aide, mais c'est toujours dans le mental... Il faut se reconnecter au corps, aux émotions, revivre les choses en sécurité pour retrouver une place...

En tt cas bravo encore pour ton abstinence et bon weekend à toi !!
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RE: 1 an après, où en suis je dans mon sevrage.
Asmyr @ 02-02-2020 13:02:57

Bonjour Pierre,



merci pour ton message et pour ton témoignage également.
Tu touches là précisément à un point dans lequel je m'identifie quan dtu dis :

C'est quand même la double peine : inhiber son agressivité, rester dans l'ombre quand dans un groupe, d'autres s'imposent sans en avoir à faire de l'image qu'ils renvoient, et en plus culpabiliser d'avoir une conduite secrète inadaptée pour compenser ce manque d'affirmation...

Socialement je pensais êter cool, ce qui n'est pas faux, mais le pb c'est que j'ai l'impression de ne jamais être totalement moi même, à cause de cette double vie en quelque sorte. Il y'a une version sombre et une version grand public de moi, et c'est impossible de mener une vie saine quand un tel décalage existe entre les deux.

Dernièrement j'ai fait un mini entretien avec un manager qui me suit professionnellement et le retour que j'ai eu c'est en gros "Asmyr est trop consensuel", ça en dit long, même si je me dis qu'il faut pas que je prenne toutes les remarques comem argent comptant. Idem lors d'une réunion avec les chefs d'équipe je constate que j'ai du mal à me faire ma place, et à me faire entendre on me dit presque ce qu'il faut que je dois faire et j'ai du mal à me faire entendre.

je fréquente encore les sites de rencontres alors que je suis en couple, dès que ça va mal avec ma petite amie, et j'ai presque tendance à le faire sans culpabilité, mais je sais que ce n'est pas sain encore une fois et que tout ceci n'est qu'une illusion, avec le telephone rose dans lequel je me fais berner et dans laquelle je serai toujours le dindon de la farce.

Rétrospectivement ca fait 25 ans que j'ai commencé les comportements addictifs avec le chat sexuel, quand j'étais étudiant, cela ne m'a rien amené si ce n'est dégoût de moi même et état psychologique fragile et lourd. J'ai 43 ans quand je regarde les autres ils ont tous tracé leur route, et je me dis que trop c'est trop. J'en suis encore à utiliser des vieilles ficelles sur le site de rencontre où je vais pr essayer d'avoir du sexe par téléphone et même ça ca ne marche même plus tellement c'est pathétique au final.


J'ai envie de regouter à la sobriété, et pour ça il faut que je m'implique dans mon rétablissement et que je consente les efforts nécessaires à ça, car ça personne ne le fera pour moi.


Merci encore pour ton pratage Pierre.

Asmyr.
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RE: 1 an après, où en suis je dans mon sevrage.
Pierre83 @ 02-02-2020 16:02:48

Bonjour Asmyr,

ça me parle beaucoup cette notion d'être consensuel, de ménager tout le monde. C'est clairement mon problème. En fait, j'anticipe le désir des autres, je relègue le mien en second plan. Finalement, soit les gens sont (très) bienveillants et me le font remarquer (que je suis trop consensuel, mais c'est rare), soit ils répondent à leur désir, et du coup, je me sens mal. Certes, je suis gentil, mais bon je ne suis pas authentique finalement dans une telle situation ! À chacun de voir si la gentillesse prime sur l'authenticité. Je pense que mes parents penchaient clairement pour ma gentillesse hein ;) Prendre le pli et on voit où ça mène...

Je n'ai aucune leçons à donner, je pense par contre qu'on met le temps qu'on met à se débarrasser de nos défenses, des valeurs obsolètes. Je pense que depuis 15 ans, je me compare à d'anciens camarades de classe qui enchaînent, années après années, les succès. Avant ils m'énervaient : ils osaient, et parfois je trouvais leur culot agaçant, leur manière de communiquer exaspérante etc... En vrai, j'aurais adoré en faire autant, j'en étais incapable et je les jugeais pour, d'une certaine manière, juger celui qui en moi rêvait d'en faire autant ...

Se connecter à son désir, sortir de sa zone de confort, s'entourer des bonnes personnes qui me comprennent (difficile pour moi), ce sera peut-être le travail d'une vie, mais bon, on ne peut pas comparer ce qui n'est pas comparable : mes camarades de promo ont sans doute pu répondre à leur désir parce qu'il n'y avait pas de blocage archaïque de leur côté. Ça ne signifie pas qu'ils n'avaient pas eux aussi d'autres difficultés dans leur vie (qui m'ont échappées)...

Je pense que j'ai passé des années et des années à me dire "quand même, tu ne viens pas d'un milieu défavorisé, tu as eu des parents aimants, des cadeaux à Noël, de bonnes valeurs etc". Et je me disais aussi que j'étais presque quelqu'un de lambda à part le porn et la dépendance... Ben non, je ne suis pas quelqu'un de lambda, j'ai une histoire, des cicatrices, des émotions, des réactions, des défauts etc. Et ça fait partie de moi, sinon je n'aurais pas eu besoin de produit. 

Courage à toi dans cette course de fond !! Bonne fin d'après-m' Asmyr
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RE: 1 an après, où en suis je dans mon sevrage.
Asmyr @ 02-02-2020 21:02:37

Disse 'Pierre83' pid='72466' dateline='1580660268':
ça me parle beaucoup cette notion d'être consensuel, de ménager tout le monde. C'est clairement mon problème. En fait, j'anticipe le désir des autres, je relègue le mien en second plan. Finalement, soit les gens sont (très) bienveillants et me le font remarquer (que je suis trop consensuel, mais c'est rare), soit ils répondent à leur désir, et du coup, je me sens mal. Certes, je suis gentil, mais bon je ne suis pas authentique finalement dans une telle situation ! À chacun de voir si la gentillesse prime sur l'authenticité. Je pense que mes parents penchaient clairement pour ma gentillesse hein ;) Prendre le pli et on voit où ça mène...



Tu touches là un sujet dans lequel je me reconnais évidemment vu mon message plus haut. Je pense que être vrai et honnête est plus important qu'être gentil et que j'ai eu tendance à être le gentil de service pour me faire accepter en quelque sorte, car je n'arrive pas à m'affirmer, mais c'est une solution de facilité. Dire ce que l'on ressent est important sinon ça crée des malaises insupportable quand on n'a pas su délimiter son espace d'intégrité psychologique et mental. J'apprends aujourd'hui à bien démarquer cette zone.


Sinon pour ce qui est de se comparer je m'identifie là aussi dans ce que tu peux dire, je me comprae bcp moi aussi, et svt négativement, pourquoi les autres avancent et moi je fais du surplace, je stagne, voire je régresse. On me dit souvent que comparaison n'est pas raison ce qui est vrai. en même temps il faut savoir faire les constats, implacables, mais avec honneteté, si je veux progresser, je dois me dire les choes en face, ansi que les vérités crues sans ça je me berce d'illusion. et à ce niveau le constat est sans appel, oui j'ai bousillé de belles années, et de belles relations à casue du porno, des la chasse permanente au sexe virtuel, les dégâts sans là, alors autant les stopper et me redonner ma chance pour construire de belles choses et avancer pour de bon.


Merci Pierre pour tes messages
et bonne soirée à toi.

As'
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