Une journée comme une autre
JekyllandHyde @ 22-01-2018 07:01:20

Bonjour à tous,
réveil matin... on baille... "une journée comme une autre"

il ne m'a pas fallu longtemps pour trouver un titre accrocheur. Aussi ambivalent que moi d'une part, et qui pourrait tout aussi bien désigner le quotidien d'un dépendant en pleine déroute, et d'autre part, mon rève: une journée comme une autre, d'un dépendant sevré. Juste envie d'une vie anonyme, discrète...normale, s'il en est.

Mon parcours commence à peine, et déja, je peine... Je sais de façon certaine qu'aujourd'hui encore, je vais craquer.

Les enfants sont à l'école, ma femme au boulot, et moi, jour de repos, la pire combinaison pour laisser libre cours à "Mister Hyde"
Pour ceux qui ont eu le plaisir de voir "Trainspotting", je me rappelle cette scène absurde mais tellement vraie, Mark se prépare à son sevrage de l'Héroine, s'organise une chambre bien fermée, avec bouffe, télé, et de quoi s'occuper l'esprit...Il est pret, puis à la dernière seconde, il veut "le dernier fix"... il défonce la porte, et appelle son dealer. Aussi drole d'absurdité que pathologique et pathétique, finalement.

Voila un peu mon état d'esprit ce matin.
Il pourrait paraitre étrange de me dire que je ne me suis pas masturbé depuis 48h, et que c'est déja une petite fiesta de victoire. Hélas, il n'en est rien: un effet désastreux de la dépendance organisée, je me réserve mon energie sexuelle pour une fille que je vais payer ce matin.
Et çà se finira sans doute de la même façon, je vais m'envoyer 3/4 d'heure de bagnole, dont le temps de route servira a fantasmer, pour la poupée choisie soigneusement sur le net, claquer joyeusement plusieurs dizaines d'euros, rencontrer, imaginer et tenter une potentielle complicité physique avec cette demoiselle, aimer son corps, son animalité, car croyez le ou non, je les aime ces femmes d'un jour, baiser trop vite car le temps coute cher avec ces dames bien souvent, Jouir autant que je le peux et.... regretter dés que je serais sorti de chez elle, rentrer chez moi, et vous raconter ce qui passe dans mon cerveau abimé un peu plus par cette pute de dopamine qui fait mine de se prendre pour du bonheur.

Un schéma que beaucoup connaissent ici j'imagine... La "moins pire" des solution, en général consiste à regarder une page de porno, et relacher la pression directement chez moi pour ne pas me sentir obligé de partir voir une prostituée. Aprés quoi, je regretterais surtout d'avoir loupé un bon plan de sexe (en me rappelant cette splendide créature, il y'a quelques années, avec qui je ne payais plus, une histoire que je vous raconterais plus tard)

Quand t'as 18 ans, que tu sais que tu pars en mission cul, c'est de la joie... à mes 2X18ans, c'est pas le même trip. La compréhension et l'auto-analyse vont peut-etre me mettre sur le chemin du retour à une vie normale.

Un matin où je me reveillerais, en me disant: "une journée comme une autre"

Bien à vous, cher amis!
JO
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RE: Une journée comme une autre
spÔt' @ 22-01-2018 10:01:20

Salut et bienvenue ...
Mais je ne peux m'empêcher de te dire que je suis gêné par le ton trop littéraire de ton récit, qui sonne comme une glorification de ta déchéance.
Tu as apparemment une petite quarantaine et tu viens de prendre conscience que ce chemin n'est pas le bon.
J'ai à peu près le même âge et me suis inscrit sur ce forum il y a plus de dix ans ... je me bat encore contre mes démons et pourtant pendant ces dix ans je n'ai pas chômé, loin de là!
À l'époque de mon inscription le ton était léger, je n'avais pas conscience de la gravité de cette «maladie»!
Un conseil, redescend d'un niveau le regard que tu portes sur ton état, aucune tournure littéraire aussi chiadée soit elle ne le rendra joli.

En toute amitié
Beaucoup de courage pour le travail qui t'attend.
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RE: Une journée comme une autre
JekyllandHyde @ 22-01-2018 13:01:13

Salutations,

Il est dommage que tu perçoive mon récit telle une glorification, ce n'est vraiment pas le cas, bien au contraire, si tu sais lire entre les lignes. Je n'ai jamais cherché à faire quelque tournure littéraire quelle qu'elle soit. Ce n'est qu'un instantané, une image trés claire de celui que je suis aujourd'hui.
C'est, et trés humblement, ma façon d'écrire depuis toujours, n'en déplaise à tout lecteur, je fais ce que je peux, du haut de mes 37 années, pour employer les mots les plus justes possibles, les plus réels. Les émotions humaines sont ce qu'elles sont.
Je n'ai pas atterri sur ce forum par hasard, et ma pathologie, je la connais aussi et surtout dans sa gravité depuis déja trop longtemps. Aussi, tu comprendras que le ton que j'emploie, ne peut être que trés trés loin de la légèreté. Je suis dépendant depuis l'age de 10 ans, j'en ai pris conscience à la vingtaine, et chaque jour, je sombre un peu plus. Chaque journée me rapproche un peu plus du vide émotionnel.

La prise de conscience a eu lieu pour moi depuis pas mal d'années, seulement à l'inverse de toi, je n'ai pas trouvé de suite vers qui me tourner... Non, j'affronte seul mon tas de fiente depuis la "révélation" du chemin pourri que j'arpente chaque putain de journée, et j'attends qu'il m'arrive quelque chose de mal pour que tout ça s'arrète, car c'est extremement lourd à porter, tu devrais le savoir.

Ca voulait juste dire que je voulais me reveiller un matin en me disant juste que j'allais bricoler un peu, me regarder un petit film, cuisiner un truc sympa pour les enfants, faire un brin de ménage, et aller brancher l'electroménager que la vieille dame d'à coté viens de reçevoir, pour l'aider un peu.

A mon tour, je concède un conseil: peut-être as-tu oublié que nos chemins sont aussi semblables qu'ils sont différents, que nous avons chacun notre perception de nos démons. Je ne comprends toujours pas par quel raisonnement tu as pu croire que je glorifiais quoi que ce soit.

Peut-etre qu'encore une fois je n'ai pas frappé à la bonne porte...
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RE: Une journée comme une autre
spÔt' @ 22-01-2018 17:01:56

Au contraire, tu es au bon endroit!
Peut-être ma perception est elle erronée?
Mais il m'a semblé important de t'en faire part!
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RE: Une journée comme une autre
Burrhus @ 23-01-2018 00:01:30

Écoute, moi j'ai bien aimé ton récit. Au contraire, je trouvais que cela changeait de l'appitoiement qui n'est à mon sens pas un bon état d'esprit pour le combat. 
C'est vrai que tu écris bien, et c'est tant mieux. 
Continue à écrire.
Ce qui manque un peu peut-être, c'est ce que tu mets en œuvre pour sortir de ton esclavage, mais tu es sur le forum, et c'est déjà quelque-chose.
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RE: Une journée comme une autre
spÔt' @ 25-01-2018 08:01:50

Quand je me suis inscrit sur le forum, j'étais peut-être moins avancé que toi, je savais pas trop ou j'en étais, juste qu'un truc clochait.
Du coup mes premiers messages n'étaient pas hyper clairs et je demandais aux autres de lire entre les lignes ...
Certains m'ont foutu des coups de pied au cul virtuels, ça m'a foutu en rogne, mais ça ma aussi fait réagir!
Je ne prétend détenir aucune vérité.
Exprimes toi, cet espace est le tien, pas le mien.
SpÔt'
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RE: Une journée comme une autre
JekyllandHyde @ 26-01-2018 11:01:49

Bonjour à tous,

Je n'ai pas parcouru le forum depuis 4 jours...
Non pas parce que les messages que je reçois peuvent ne pas être ceux que je voudrais lire. Ni moi ni personne ne veut lire de faux semblants, ici particulièrement. Sans doute avons nous assez de nos quotidien pour faire semblant, par ailleurs.
Il m'est très difficile d'écrire à cet instant précis, je pleure car je suis en plein sevrage, et précisément depuis 4 jours... La journée que j'avais anticipé a bien eu lieu.

C'est très étonnant comme le simple fait d'avoir un peu de soleil en 2 jours permets de mieux franchir les obstacles. Bon... mais là, la pluie déteint un peu sur le moral.
Mon esprit est un peu embrumé, j'essaie de combler les moments ou je ne fais rien, je rénove un peu l'entrée de la maison, j'aimerais en faire autant de ma couenne... Je me surprends à utiliser un PC, sans forcément aller me promener où je ne devrais pas. Ma femme, pour qui tout contact physique était devenu bien superflu depuis des mois, se rapproche un peu et essaie de renouer. Il faut dire que nos derniers échanges ont laissé planer le doute quant à l'avenir du "Nous"... elle a peur, moi aussi.
Le paradoxe dans le paradoxe: J'aime le sexe, elle veut de l'amour et de la tendresse. Je n'ai rien à lui offrir à ces moments, et je suis triste pour elle. Elle sens bien que je ne veux pas. Nos corps ne parlent pas le même langage.

Le manque me donne faim, la bouffe en deviendrait presque érotique, le résultat sur mon corps et mon bien-être sans doute beaucoup moins... Qu'importe, j'ai d'autres problèmes à gérer pour l'instant.
Les sensations sont très proches de celles ressenties lorsque j'ai renoncé à la clope. Un peu irritable, surtout mélancolique.
J'ai le sentiment de vivre un moment fort de ma vie. Non pas que je glorifies la déchéance (hashtag Spot ;)) mais je perçois du bonheur. Nous tous ici sommes des êtres beaux, nous sommes des explorateurs, et sommes allés barboter dans les bas-fonds de notre esprit. Nous avons gouté et appris, nous voulons faire surface.
Ce forum, le combat qu'il implique pour chacun d'entre nous, est une lumière. L'entraide est sa source. Voilà ce que je glorifies: c'est cette victoire. C'est un peu d'espoir, mitigé au milieu de ce que la masse humaine normalisée appelle des perversions.
En chacun de nous, aussi borderline que nous sommes, réside un être capable d'autre chose...

C'est cela notre beauté.

Amitiés
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RE: Une journée comme une autre
Burrhus @ 26-01-2018 15:01:57

Super tes quatre jour, tu écris bien, que c'est agréable.
Il est difficile de faire un post pour toi, car je te connais peu, mais je voudrais que tu continues à te raconter, car chacun puise dans les efforts des autres du courage pour son propre combat.
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RE: Une journée comme une autre
Fabrice @ 26-01-2018 16:01:32

merci pour tes paroles. Le sevrage est une période difficile car tu vas te retrouver face à ce que tu fuis dans la dépendance. Courage. Je sais que pour moi venir écrire ici fut d'une très grande aide. Venir partager tes doutes, tes joies, tes victoires, tes douleurs.
Ton corps réagit, écoute le, ne te laisse pas submerger par ton mental, mais ton corps lui ne ment pas.
Je ne sais pas si tu as pu en parler un peu à ta femme. Sans rentrer dans les détails, tu peux lui dire que tu traverses une période difficile, qu'elle est une personne qui compte pour toi, que tu sens que cela ne va pas comme avant entre vous. Tu en as conscience, mais tu dois toi résoudre des problèmes, et qu'elle n'y est pour rien.
L'autre point est que je me demandais si tu étais accompagné par une personne dans ton combat: un ami avec qui tu pourrais parler, ton médecin, un psy...
Courage et bravo pour ton sevrage.

Fabrice


"Tout ce à quoi l'on résiste persiste, tout ce que l'on embrasse s'efface" K. Jung
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RE: Une journée comme une autre
spÔt' @ 27-01-2018 19:01:46

Content de te lire, il est vrai que tu écris bien ;-)
Content aussi de voir que tu prends ton sevrage à bras le corps.
Et si jamais tu venais à chuter, ce qui arrivera à coup sûr, relèves toi tout de suite et reprends ta marche.

Courage on est avec toi!
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RE: Une journée comme une autre
John Warsen @ 28-01-2018 05:01:04

Disse 'JekyllandHyde' pid='70203' dateline='1516606160':
La "moins pire" des solution, en général consiste à regarder une page de porno, et relacher la pression directement chez moi pour ne pas me sentir obligé de partir voir une prostituée. Aprés quoi, je regretterais surtout d'avoir loupé un bon plan de sexe (en me rappelant cette splendide créature, il y'a quelques années, avec qui je ne payais plus, une histoire que je vous raconterais plus tard)

Salut à toi
Elle est là, ton éventuelle forfanterie : à garder "pour plus tard" (quand nos oreilles seront faites à ta petite musique si particulière ?) une histoire sans doute bien croustillante de prostituée gratuite (on peut dire pute bénévole, mais ça fout en l'air le coté littéraire) tellement t'étais un bon coup.
Je serais toi je ferais pareil, faut bien se la péter avec ce qu'on peut. Mais une telle anecdote, tu en conviendras, serait sans doute déplacée en ce lieu.
Bon courage pour le reste !
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RE: Une journée comme une autre
spÔt' @ 28-01-2018 12:01:45

:D Content de te lire john ;)
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RE: Une journée comme une autre
Dexter @ 28-01-2018 22:01:45

Bonjour à toi

Perso, j'aime bien le style littéraire. Il donne envie de lire, il donne envie de partager. Et s'il te donne envie à toi de nous raconter, eh bien vas-y, ne te gène pas surtout.

Raconter en ce lieu fait tellement de bien qu'il ne faut pas hésiter. Et puis se confier ici, c'est aussi un acte assez marquant qui permet, souvent, de se donner l'élan nécessaire pour lutter, même si, au fond, le forum ne fait pas tout...

Cher ami, courage à toi, et surtout, continue à te faire plaisir ainsi, en notre compagnie. Ce shoot est toujours meilleur que l'autre, celui que nous fuyons tous.
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RE: Une journée comme une autre
JekyllandHyde @ 30-01-2018 14:01:36

Hello,

8 jours...le besoin brut s'estompe très doucement, mais l'envie, c'est tout autre chose...
Une semaine que je fonctionne en "mode dégradé, et je prends du poids. Faudra-t-il alors que je me trouve un forum pour les compulsifs de la bouffe, à suivre.

Je ne peux pas venir sur le forum quotidiennement ces jours-ci, nous sommes 4 à la maison, je veux rester discret, et tout autant ne pas focaliser sur mon besoin.
Le "CtrlMaj+P", qui signait le réveil de MrHyde, et de son plongeon pornographique, ne sert désormais plus qu'à vous rendre visite.

Je perçois d'autres choses que j'avais cessé de percevoir il y'a longtemps... mon besoin virtuel est facile à satisfaire, trouver du sexe pour quelques euros aussi. J'ai verrouillé ces deux accès à l'orgasme, et en une semaine, mon esprit se réorganise.
Hélas, pas exactement ce que je souhaite non plus... Je m'explique:
Je réapprends à décoder les signaux des femmes, ceux dont je pensais avoir perdu le sens il y'a longtemps... Je séduis, je souris... C'est comme une danse, une parade.
Leurs yeux qui se plissent, quelques sourires extrêmement subtils, qui ne montrent pas que de la politesse. Leurs pupilles qui réagissent, les mouvements de leurs mains, de leurs corps, sont si singuliers au langage érotique. J'aime regarder dans leur animalité, mais elles réveillent la mienne. J'adore autant que cela m'effraie. Je pense au risque pour mon couple... Je pense au sevrage... Mais leur beauté me transperce, un grand paradoxe.

A quoi bon sortir d'un fossé si c'est pour se plonger de l'autre coté de mon addiction. A ceux ici qui aiment le Cinema, sans doute ont-ils déja vus "Shame" de Steeve McQueen. Ce n'est pas loin de ma vérité.
Je réalise que la pornographie et le recours aux filles de joies, ont ceci en commum qu'ils rendent l'engagement émotionnel humain obsolète, inutile. J'ai peur d'en sortir et me tourner vers la séduction à outrance, voire la dépendance affective.

L'histoire particulière vécue avec cette Escort a son importance. Marislane est brésilienne, et ce n'est pas son "nom de scène". J'étais parti la voir il y'a quelques années, le jour de mon anniversaire, pour un RDV classique. Une femme vraiment sublime, parfaite a tout point de vue, mon rêve, mon idéal. Exotique et sensuelle au naturel, d'une sexualité incroyablement lascive. Elle portait le prénom de sa fille en pendentif, à coté d'un petit bijou en forme de piment, tout un symbole. Elle avait quitté le Brésil pour 18 mois, pour réunir assez d'argent pour ouvrir une petite boutique de fringues la bas, donner un véritable avenir à sa choupinette. Nous avons pas mal parlé, son histoire était touchante, et elle comprenais mon désarroi et ma dépendance, celle d'un homme marié qui subit son besoin. Nous nous sommes revus, Je lui ai apporté des fleurs quand j'étais en retard. Il s'est crée un vrai lien tout simplement.
Un jour, nous avons juste fais l'amour, c'est arrivé tout seul, nous en avions juste envie, c'est tout. Un vrai moment qu'on a partagé, avec beaucoup de tendresse et de passion.
Nous ne nous protégions pas, ce qui, avec le recul est assez fou, et je ne payais pas. C'est arrivé plusieurs fois, puis elle est retourné auprès de sa fille... Elle m'a souhaité de retrouver mon équilibre conjugal lorsque nous nous sommes abandonnés. J'étais son dernier rendez-vous, elle était ma dernière histoire de cœur, je garderais éternellement pour elle une affection toute particulière. A mes yeux, elle n'était pas une prostituée. Aux siens, je n'étais pas un accro.
A ceux qui voulait une histoire de cul pure et dure, je vous ai sans doute déçus... j'en suis désolé, je garderais les détails croustillants pour moi.

La dépendance affective est dangereuse, tout autant que la dépendance sexuelle, vous en conviendrez.
Voila pourquoi j'ai peur.

Avec toute mon amitié, merci à tous pour vos messages de soutien, ma bouffée d'oxygène. Vous êtes les amis que je n'ai pas dans ma vie.
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RE: Une journée comme une autre
JekyllandHyde @ 31-01-2018 13:01:37

Salut à tous,

Pris d'une envie de sortir hier au soir, et l'opportunité se présentant, j'ai pris ma voiture, mis le plein, retiré de l'argent.
J'y allais, m'étant convaincu que je partais simplement tester ma résistance aux filles de rue, et voir comme je pouvais tenir face à la tentation.

C'est fou comme on parvient à se mentir quand on a un besoin pressant!
Sans que je comprenne vraiment pourquoi, et pour la première fois, j'ai fais machine arrière en 3 minutes et je suis rentré à la maison... Une victoire, cela ne m'étais jamais arrivé, je ne m'en sentais pas capable... La frustration me gagne un peu, c'est certain. Peu importe, une bataille de gagnée, mais la guerre continue.

Pas peu fier en ce jour, et je sais que je vous dois un peu cette réussite, je tenais à vous en remercier.

Bien à vous, un jour à la fois

merci aussi d'avoir viré certains propos ici, c'étais un peu douteux, je ne savais pas comment répondre ;)
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RE: Une journée comme une autre
John Warsen @ 31-01-2018 19:01:11

[size=small][font=Helvetica]Merci pour ton histoire d’humains avec Marislane, les pornographes sincères en ont peut-être conçu quelque dépit, mais après tout il existe d’autres espaces d’épanouissement personnel qui leur sont dédiés sur le Web, et moi j’en ai pour mon argent.[/font][/size]
[size=small][font=Helvetica]Avec le p0rn et la dépendance sexuelle qui s’installe, il est évident que le lien de l’attachement pend dans le vide.[/font][/size]
[size=small][font=Helvetica]Pendouille, même.[/font][/size]
[size=small][font=Helvetica]Avec la dépendance affective, née d’une relation réelle avec des vraies personnes, c’est peut-être moins évident.[/font][/size]
[size=small][font=Helvetica]Un dépendant sexuel observe : “quand on se masturbe devant des photos de femmes nues, on ne sort pas d’une exacerbation infinie du désir (…) l’objet du désir restant indéfiniment - du moins fantasmatiquement - à portée de la main, mais sans que rien s’accomplisse. Tout ça rappelle diablement le supplice de Tantale, mais conçu ici comme une source de jouissance. L’absence de jouissance comme source de jouissance, on a vu plus simple comme rapport au réel, non ?” [/font][/size]
[size=small][font=Helvetica]Tous ces subterfuges un peu compliqués et si fatigants à mettre en oeuvre, pour échapper à cette vérité apparemment insoutenable :[/font][/size]
[size=small][font=Helvetica]de la naissance à la mort, nous sommes indiciblement seul (c'est pourquoi j'ampute le s) dans notre pyjama en peau.[/font][/size]
[size=small][font=Helvetica]Que l'alcool ou le porno se révèlent à la longue de piètres anxyolitiques, parce qu'ils finissent par outrepasser leur fonction et par nous crever (tout court, ou alors juste le foie, ou les yeux, et nous faire péter la tête, alouette) parce que la fonction du mensonge est de nous contraindre à en sortir, fatalement, au bout d'un moment, et c'est tant mieux.[/font][/size]
[size=small][font=Helvetica]La prison qui n'a qu'un seul barreau, et on finit par en avoir fait le tour.[/font][/size]
[size=small][font=Helvetica]Alors, les questions antérieures à l'addiction reviennent se poser comme cendres de papillons sur l'oreiller : tout plutôt que la solitude, tout plutôt que la liberté et la responsabilité de donner un sens à sa vie.[/font][/size]
[size=small][font=Helvetica]Heureusement que l'abstinence continue ramollit le(s) barreau(x), permet de passer la tête, puis un bras, puis l'autre (celui qui était fort occupé à ne rien vouloir savoir et à donner du fil à re-tordre...) [/font][/size]
[size=small][font=Helvetica]L'abstinence, c'est le béaba du "ne-pas-faire" pour ceux qui n'en finissent pas de repiquer la maternelle.[/font][/size]
[size=small][font=Helvetica]Si je bouge de là, si je lève le coude ou si je commence à dégrafer mon ceinturon devant mon ordinateur, comme un vrai cow-boy fraichement arrivé en ville et qui se dit qu'il va se taper une cyberpute au saloon parce que ça fait 3 mois qu'il est dans le désert depuis trop longtemps, et que les vaches ça va bien un moment mais qu'elles ont une conversation somme toute limitée....[/font][/size]
[font=Helvetica][size=small]Un jour à la fois.[/size][/font]
[font=Helvetica][size=small]Bonne soirée ![/size][/font]
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RE: Une journée comme une autre
JekyllandHyde @ 02-02-2018 18:02:10

Salut John,

Voila qui est plutôt profond et riche d'enseignement. L'abstinence, en effet, est mon seul remède pour le moment... et notre forum.

Certaines dépendances sont plus facilement admises en société que d'autres... Aurais-je eu moins honte si j'étais alcoolique ou collé au drogues que l'ont dit "dures"?... Notre sexualité touche bien évidemment à l'intimité absolue; Je m'imagine plutôt mal un dépendant sexuel sevré, raconter entre amis ou au cours d'un repas, comment il a pu s'en sortir. De quoi fracasser l'ambiance, ou assurément, l'occasion rêvée de se débarrasser de ceux qui s'invitent tout seul à l'apéro ;)

Ce problème restera t-il ma honte jusqu'au bout? le secret qui entoure la dépendance est aussi un socle solide à cette dépendance... L'omerta qui règne autour de notre faiblesse rend l'oppresseur tellement puissant, et parfois hélas, si convaincant.
J'avais contacté un groupe DASA en 2014, mais j'en suis resté là. Il m'étais trop compliqué de cacher à ma femme le motifs de ces réunions. Encore cette foutue loi du silence elle fait barrage à ce qui pourrait m'épauler...

Lutter contre la facilité d'un orgasme express en 2 minutes, montre et sexe en main, la facilité de succomber à une femme, vénale ou pas... et attendre chaque jour, les effets bénéfiques sur notre vie d'un sevrage digne de ce nom, et qui, dans certains cas pourrait ne pas arriver. Car oui, il est difficile de croire pleinement.
Il réside dans l'esprit de chaque dépendant, une part de lui mème, si infime soit-elle, qui croit qu'il vaut mieux profiter d'un bonheur artificiel, convaincu que le vrai bonheur, il ne le mérite pas. L'une des nombreuses portes d'entrée de la rechute.

Aujourd'hui, je suis un peu mélancolique, certes. Ma seule façon de ne pas succomber n'est pas de penser à mon plaisir ephémère, ni mème à mon bonheur hypothétique.
Je ne tiens le coup qu'en pensant au bonheur que je peux donner si je ne suis pas focalisé sur le sexe.
Mon salut réside peut-etre dans l'altruisme, ce qui aura finalement au moins le mérite de détourner mon regard du mal qui me dévore... Voila encore cette foutue honte., et la crainte de ne jamais ètre heureux.

Bien à vous
Chaleureusement
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RE: Une journée comme une autre
Burrhus @ 03-02-2018 09:02:46

Disse 'JekyllandHyde' pid='70255' dateline='1517595430':

Mon salut réside peut-etre dans l'altruisme, ce qui aura finalement au moins le mérite de détourner mon regard du mal qui me dévore... Voila encore cette foutue honte., et la crainte de ne jamais ètre heureux.


Je trouve que dans cette phrase toutes les contradictions sont réunis. Celles qui nous bloquent pour tout.

L'altruisme, comme échappatoire... Mais qui est l'autre s'il ne me sert que comme un échappatoire ? 

Etre bon, n'a t'il comme raison d'être que l'échappatoire de ne pas être mauvais ? Autrui ne sera t'il considéré que comme l'objet des solutions de mes tourments ? Et si devenir toujours meilleur cachait autre chose, qui sait ? Et si la crainte même de ne pas être heureux nous empêchait tous simplement de l'être ?

Tu parles de salut... et Dieu dans tout cela pour toi (question qui ne demande pas de réponse bien sûr, ce sont des questions trop intime) ?

Voilà bien des questions, mais une chose est sûr cher ami, tu es un prince.
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RE: Une journée comme une autre
John Warsen @ 03-02-2018 10:02:58

La honte nous tient par les couilles. 
Il s’agit d’y renoncer, et on ne peut le faire qu’en entendant parler de maladie, et de rétablissement.
« Je ne suis pas coupable de ma maladie, mais responsable de mon rétablissement ». 
cf Bruno :
http://www.dependance-sexuelle.com/sujet-je-vais-tenter-de-faire-ce-pourquoi-je-suis-venu-sur-ce-site?pid=40229#pid40229
cf Bibi :
http://www.dependance-sexuelle.com/sujet-je-vais-tenter-de-faire-ce-pourquoi-je-suis-venu-sur-ce-site?pid=40229#pid40229
Aah c’est sûr que c’est pas facile, de renoncer à la culpabilité.
Au manque.
Il faut trouver mieux.
L’abstinence n’est pas une vertu très bandante en soi.
S’il s’agit de se retenir de pisser pendant le reste de ma vie, c’est pas la joie en perspective.
cf mes recherches fouillées sur le sujet, mais tu ne feras pas l’économie des tiennes :
http://johnwarsen.blogspot.fr/2015/11/la-course-contre-la-honte-14.html
« Je me demande si la compulsion au porno ne relève pas elle-même (en tout cas pour moi) d'une forme symphoniquement pathétique d'auto-apitoiement : j'ai tenté de me "consoler" de ma vie sexuelle insatisfaisante par une vie sexuelle imaginaire beaucoup plus riche. Evidemment ça s'est avéré aussi efficace que de boire de l'eau salée quand on a soif, comme dit Mathieu Ricard, qui met toujours beaucoup d'eau dans le sien. 

Il est finalement salubre que ce mensonge m'ait précipité dans l'enfer de l'addiction, puis m'en aie fait fuir épouvanté. Ce n'est pas dans l'imaginaire que nous pouvons soigner nos bobos réels, c'est en posant des actes, quel que soit le temps que ça prend pour que le sevrage nous aide à nous pardonner et à revenir à la raison, c'est à dire sortir de notre spirale délirante. »

Et comme le rappelle Burrhus, il ne faut pas se saisir de l’altruisme pour de mauvaises raisons. 
Ca ne pardonne pas de ce coté-là. 
Celui qui a besoin de chasser les démons se définit par rapport au mal et reconnaît implicitement que le mal lui est supérieur. 
Tous les Jacull&Hyde (&Run !) te le diront.
Bon week-end !
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