la testostérone
clarisse @ 05-09-2016 17:09:49

petites réflexions perso au sujet de la fameuse " testostérone "...
( je vais essayer d y mettre un peu d humour ... ça ne fera pas de mal / Mâle :blush:)

Quand j ai découvert l addiction de mon mari , j ai eu droit à l'explication " c'est la testostérone "
" que veux tu, je suis un mâle, c'est hormonal, au bout d'un moment, faut que ça sorte d'une manière ou d'une autre "...


bon. soit. Je ne peux pas " comprendre ",moi, avec ma progestérone, ma FSH, ma LH, mes oestrogènes, prolactine et autres merveilles qui chaque mois me fond gonfler les cuisses et retenir 2 litres de flotte entre le genou et 7.5 cm au dessus, avoir des crampes d utérus, les seins durs, du lait qui goutte, le moral à zéro la veille de l arrivée des anglais et autres délices ...:angel:


mais une chose me " turlupine " ( ok...moyen celle là ) :

* je n ai jamais entendu parler d explosion de testicules chez les patients en coma, qui donc ne peuvent se masturber.
Y a t il une baisse de la production de cette fameuse testostérone ??
y aurait il émission de sperme ??!! un trafic dans les services de neurologie qui récupèrerait ce précieux " trop plein "??!! 
idem chez les patients tétraplégiques

* chez les veufs, qui n 'ont pas trop la tête à se masturber les jours, semaines et mois après la perte du conjoint aimé, idem, pas d explosion ni jets de sperme genre " tuyau en surpression qui pète " .

vous imaginez le truc, le type est en train de remplir des énièmes paperasseries pour annuler l abonnement téléphonie mobile de sa moitié décédée depuis 3 mois et là : pfffffffff !! explosion du trop plein !! plein les papiers, plein la table, le plafond arrosé de foutre !!

* chez les pédophiles ( là, désolée, je ne vais pas arriver à glisser trop d humour ), y a des papys, les pauvres, ben n'ont plus d'érection ( maladies cardio vasculaires, traitements..bref...un truc mou entre les giboles ) et donc plus d éjaculation non plus.    Ben ça les empêche pas de jouer les papys : ils utilisent des objets !! ( véridic )
( d où le peu de réussites de traitements dits de " castration chimique " ordonnés par certains tribunaux )

alors comme ça , ça serait plus compliqué que l influence de cette fichue " testostérone " ???:huh:
y aurait une partie cérébrale ??? 
vous ne seriez pas qu'un organisme primaire influencé par une hormone et un cerveau reptilien ?? !!
un truc basique d'instinct de reproduction façon [size=small][font=arial]lagomorphes à longues oreille ??!![/font][/size]


ce qui me fait bien plaisir, c'est de lire plein de choses qui vont en ce sens dans vos témoignages.
et ça me rassure.
car si c'est " surtout dans la tête ", on doit pouvoir y remédier, plus facilement que l effet d'une substance chimique.

merci à vous tous pour vos témoignages qui m aident à prendre du recul dans ma souffrance.
( en espérant n avoir froissé personne avec mes essais d humour à la con )
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RE: la testostérone
ensortir89 @ 06-09-2016 07:09:58

Disse 'Fr-Ed' pid='64928' dateline='1473096622':


Et surtout l'absence de volonté.



En revanche, la volonté : sa présence, son absence, son degré....

On pourrait en débattre des heures.

Qu'est-ce qui fait notre "volonté" ? Pour stopper toute addiction, la volonté est un élément crucial. Pour autant, peut-on dire de quelqu'un qui rechute qu'il manque de volonté ?

Moi j'ai l'impression de manquer de volonté, de ne pas réussir comme certains à se sevrer alors que ces mêmes personnes n'ont pas eu besoin d'avoir de problème d'ordre judiciaire (par exemple) pour avoir cette volonté. Du coup, je me sens faible et cela participe aussi au manque d'estime de soi.

Mon grand père fumait deux paquets de gitane par jour. Il a tout arrêté du jour au lendemain. Quand il entend parler des patchs pour arrêter de fumer, ça le fait marrer que des gens en aient besoin. Alors que faut-il en conclure ? Que mon grand père a eu une volonté de "fer" ? Ou qu'il avait beau consommer 2 paquets par jour, il n'était finalement pas "addict" ?
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RE: la testostérone
JAN @ 06-09-2016 10:09:22

J'ai déjà écrit sur ça plusieurs fois...

Je ne crois pas à la théorie de la testostérone...
Je l'ai encore écrit récemment, désolé je me citer moi-même:

"Personnellement cette analyse très clinique tend à nous poser, les hommes en tous cas, en victimes constantes de notre « ménage hormonale ». Cela nous amène continuellement à croire qu’il faut résister pour réussir !

Mais pendant combien de temps cela peut tenir ?
Admettre cela veut alors dire que la dépendance est donc toujours présente et qu’elle maintient une emprise sur nous…
 
Mais comment font ceux qui ne sont pas dépendants alors ?
Est-ce eux qui ne sont pas « normaux »?
On le croit, je pense, justement on est conditionné par cette conviction, non ? Un prêtre p.ex. il ne doit pas être bien « normal » pour vivre le célibat… Mais la question pour nous les dépendants du sex n’est pas celle du célibat, mais celle de la gestion de notre sexualité, donc de donner une place juste à la sexualité et de lui enlever tout aspect compulsif.
 
Personnellement je pense que croire qu’il faut résister pour réussir est une voie qui mène à l’échec. Comme avec la cigarette, en n’agissant que par la volonté la rechute est quasi pré-programmée.
 
Désole de paraître comme un extra-terrestre, mais hormis un rapport avec mon copain je suis maintenant depuis 141 jours sans sex. Mais il faut se rappeler mon histoire et mes débuts désastreux ici… Pourtant je t’assure :
La dépendance n’est pas dans nos hormones, elle n’est pas dans nos testicules, elle est dans nos têtes !!"

Bonne journée!

Jan
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RE: la testostérone
Atarax @ 06-09-2016 15:09:44

Je suis d'accord avec Jan : la dépendance est dans nos têtes. C'est facile de se réfugier derrière des pseudo-arguments « naturels », qui nous arrange bien aussi pour justifier notre culture de domination masculine et notre culture du viol. « C'est pas de ma faute, elle avait une mini-jupe et moi j'ai des hormones ! » Tout ça, c'est des conneries. C'est en partie culturel, et c'est en partie dans nos cerveaux partiellement dysfonctionnants, mais ce n'est pas « à cause de la testostérone ».
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RE: la testostérone
ensortir89 @ 06-09-2016 15:09:45

Je pense que tout le monde est d'accord avec ça.

Mais, désolé d'en rajouter une couche, et la volonté alors ?
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RE: la testostérone
Atarax @ 06-09-2016 16:09:47

La volonté c'est complexe également, en partie parce qu'elle dépend aussi de la chimie de notre cerveau et d'une part de psychologie, dans le cas des addictions. C'est souvent plus facile à dire qu'à faire, de se sevrer... Sinon il n'y aurait pas de toxicomanes, pas d'alcooliques, pas de dépendant⋅e⋅s aux jeux d'argent, pas de dépendant⋅e⋅s sexuel⋅le⋅s !

Il me semble que c'est pour cela que le forum invite à « investiguer » l'ensemble des facettes de la dépendance et de son combat, non seulement ses aspects « physiques » mais également ses côtés psychologiques... Et c'est également pour cela que l'accompagnement d'un⋅e psychiatre et/ou d'un⋅e psychologue peut être utile, pour cerner une partie, si ce n'est l'ensemble, de ces questions.

Pour faire un parallèle avec une autre pathologie, on peut penser à la dépression. La dépression est souvent multi-factorielle ; à un niveau biologique, elle correspond à un déréglement de la production de sérotonine, à un niveau psychologique, elle peut souvent être directement liée à un (ou des) événement(s) fortement destabilisant(s) dans les semaines ou mois passés (par exemple beaucoup de stress au travail, une situation familiale compliquée, etc.), à un niveau psychologique plus profond, elle peut être liée à des événements du passé, enfouis dans l'inconscient.
Certaines personnes sortiront plus facilement que d'autres de la dépression, mais cela signifie-t-il qu'elles ou ils ont plus de volonté ? Je ne crois pas ! C'est souvent une combinaison d'un soutien médical adapté, d'un soutien psychologique utile, etc. Ce n'est en général pas une science exacte — c'est de la médecine et de la psychologie — et c'est souvent un cocktails de solutions adaptées à la personne qui peuvent faire mouche... Avec souvent une structuration à trouver sur le long terme, par exemple via de la méditation — beaucoup discutée ici aussi — en accompagnement.

Bref, si j'étais toi, je ne mettrais pas mes problèmes de dépendance sur le dos de la testostérone, ni mes difficultés pour m'en sortir sur le compte d'un manque de volonté. Il faut encore que tu trouves la formule qui te permette, à toi, d'avancer et de t'en sortir. Ça peut être un chemin complexe et sinueux, ça peut être décourageant, mais il ne faut pas perdre espoir. Comme tout problème complexe, il n'y a pas de solution simple ; ça aussi, nous devons peut-être prendre le temps de l'accepter.
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RE: la testostérone
ensortir89 @ 07-09-2016 07:09:11

Si j'ai pu, par le passé, me poser la question sur le besoin des hommes d'évacuer physiquement par l'éjaculation, je me suis depuis rendu compte de l'absurdité de la chose ;)
Effectivement, personne n'est jamais mort de ne pas s'être masturbé ! La nature est bien faite pour ça.
Par contre, je suis persuadé qu'il y a des facteurs hormonaux qui peuvent rendre la situation différente pour tout un chacun. Mais c'est le cas pour les hommes comme pour les femmes, et la masturbation n'est pas une solution vitale, on est tous d'accord la dessus.

Par contre, la volonté, c'est effectivement pour moi le maître mot. Comme le dit Atarax, on voit bien que c'est un sujet complexe, avec de multiples facteurs à prendre en considération.
D'ailleurs, le parallèle fait avec la dépression est très intéressant.
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RE: la testostérone
clarisse @ 07-09-2016 16:09:42

dans le cas de mon mari, il y a quand même notion de " terrain dépressif " .
et c'est suite à la confrontation avec la Mort qu'il est parti en vrille à plusieurs niveaux, dont cette addiction.

je vous rejoins sur  " la volonté ". On ne peut pas dire " tu n as qu'à te bouger, tu manques de volonté ".

par contre, et c'est peut etre ce qu'à voulu formuler FrEd, certains ont " la volonté " d accepter déjà le problème et de demander de l aide, d espérer s'en sortir, de mettre en place des moyens, tatonner, échouer, mais encore et encore essayer
D autres non : ne se mettent pas en cause, minimisent leur addiction, renvoient la faute sur les autres, " ah non, pas question de mettre un filtre ou de changer quoi que ce soit ", faudrait que la solution vienne d ailleurs, comme un coup de baguette magique. Ceux là, ils n'ont pas " la volonté " de s'en sortir. 

c'est plutôt de " volonté de s'en sortir " qu'on devrait parler non ?
la volonté de dire : " oui, j ai un problème que je n arrive pas à résoudre " .

FrEd, le jour où tu as eu " la volonté " de t'en sortir et le moment où tu as pu te dire " ok, c'est derrière moi " , il s'est passé combien de temps environ ? 
( désolée, c'est surement qq part sur le forum, j ai pas tout lu ) 
[hr]
moi par exemple, je l ai évoqué, j ai un " soucis " avec l alcool.
Mon père abuseur me faisait boire du wisky j avais mois de 10 ans...
ensuite, y a eu des abus, sur plusieurs années.
donc à 12 / 13 ans, j ai commencé à boire de la bière avec une bande dans un parc.
l ivresse me permettait de m évader dans ma tête, de " tenir le coup" .
Ensuite, il y a eu dans ma vie des périodes sans, mais aussi des périodes avec, et des soirs avec " trop" .

c'était un secret pour moi. Un truc perso, dont je n 'étais pas fière, piteuse, honteuse, mais dépassée.

c'est mon mari ( pourtant faisant le con avec ses addictions ) qui m'en a parlé : tu bois tous les soirs...Puis en a parlé à notre médecin :
" je m inquiète pour elle. Elle boit, peu , mais tous les jours . Il n y a plus un jour sans ".

Sur le moment, je lui en ai bcp voulu, j ai " minimisé " ( " je ne suis pas saoule. C'est juste une ou 2 bière...beaucoup de gens prennent l apéro comme ça chaque soir, ou boivent du vin à table etc " ).

ma toubib a été " intelligente"..m a laissé " cogiter. digérer . réfléchir. faire le point moi même.
m a juste ' donné l adresse d'un centre "

pour moi, les alcoolos, ils boivent dès le matin, sont bourrés, perdent leur permis, leur emploi etc. Je ne me reconnaissais pas dedans.
mais ça m a titillé...car au fond, je savais , je savais que je ne bois pas " avec plaisir et récréatif " . Que c'est nul cette bière bue debout seule en cuisinant...
et un jour, je suis allée dans ce centre.
 j ai pu déposer mon histoire avec l alcool, depuis l enfance et les abus...
je n ai pas été " jugée " mais aidée.
j ai pu arreter 1 mois.
malheureusement, j ai repris, pas tous les soirs, mais je ne tiens plus mes souhaits de " 4 unités " par semaine. Je suis à plus de 20. J ai honte, je suis déçue de moi.ça ne me convient pas . 
Mais c'est dur. Très dur...ça fait si longtemps que l alcool est là le soir.

mais j ai décidé : " je veux y arriver , je veux me débarrasser de ça ".
c'est curieux, mais la psycho me dit de " tenir un curseur "...un peu comme vous faites.

pourtant, je suis quelqu'un décrit comme " courageuse ". Je me suis battue contre plein de choses dans ma vie. J ai su prendre des décisions aux lourds conséquences. Je me suis battue et j ai gagné.
mais là...je suis tenue en respect par une envie de bière de merde à la con, toujours le soir, quand le jour se couche...une angoisse terrible..j ai essayé plein de choses, médocs y compris...mais c'est dur.


alors oui...c'est compliqué cette " volonté ".
 ( désolée, j ai déposé ma valise ici...et sans testostérone )
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RE: la testostérone
clarisse @ 10-09-2016 20:09:21

3 jours sans une goutte d alcool depuis ce post.
et cette après midi, je découvre que mon mari cherche des escorts girls dans la ville où il travaille en déplacement.

alors ce soir, 2 verres.
oui, je n ai pas de " volonté "
oui,, je suis dépassée
oui, je garde toujours en moi la sensation du sperme qui coulait sur ma cuisse, mélangé avec mon sang, juste après mon viol. Puis la douleur aiguë des chairs déchirées en moi quand j ai voulu m assoire pour essuyer cette souillure.
ah "la volonté"...
et le souvenir quand j avais 12 ans, le voisin qui bandait et me caressait la cuisse avec son sexe. Ca laissait une coulure, comme une trainée de bave d escargot...j avais 12 ans. Et mes parents savaient ce qui se passaient.

ah oui, la " volonté ".
mon mari regarde un film , et je ne sais comment lui dire que moi j arrête, que je demande le divorce.
la foutue bordel de merde de " volonté "
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RE: la testostérone
JAN @ 11-09-2016 21:09:11

Merci Clarisse de ce poste sur ton propre problème avec l'alcool!

Ta position ici sur le forum en devient encore plus précieuse:
Tu souffres de la dépendance sexuelle d'un proche mais aussi de ta propre dépendance!
Ça te donne cette richesse de deux points de vue distincts qui peuvent t' (et nous!) enrichir!

Tu as beaucoup à apprendre et à donner aux autres!

Merci de ta générosité!

Jan
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