JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 20-10-2015 13:10:25

Bonjour !

Et désolé d’avance, ma présentation risque être très longue…

Je ne suis pas français, mais je vis en France depuis pas mal d’années, je viens de rejoindre votre groupe parce que je suis convaincu d’être dépendant à la sexualité depuis plus de 25 ans.

Je suis homosexuel et j’ai vécu plusieurs relations de plusieurs années durant ces 25 ans. Aujourd’hui je suis en couple depuis 15 ans. Mon ami m’a dit dès le départ qu’il admettrait que je ne sois pas fidèle tout en me disant qu’il ne souhaite pas savoir ce que je fais et que je respecte mon - et donc son ! - intégrité physique ! En ce qui le concerne, je suis convaincu qu’il est fidèle ! Je l’aime et je l’admire !

Au sujet de ma dépendance sexuelle j’ai déjà suivi plusieurs psychothérapies, une qui s’est étirée sur une dizaine d’années et là j’en refais une depuis environ trois ans. Car personnellement je pense que mon problème de dépendance est lié à un phénomène d’ordre psychologique plus « fondamental » : ma sœur a été alcoolique très jeune (elle est décédée à l’âge de 22 ans, car elle souffrait par ailleurs de diabète), mon père a eu une tendance alcoolique les dernières années de sa vie, mon frère est obèse et n’arrive pas à contrôler ses excès de nourriture… Je pense qu’il s’agit dans ma famille d’un problème de confrontation à soi-même et d’être face au « vide » : Il faut combler !!!
Mais quoi ?

P… de m…, j’ai déjà ouvert tellement de pistes lors de mes thérapies et rien n’a été concluant ! Et comme dans mes thérapies rien ne m’a permis d’avancer je suis aujourd’hui d’autant plus désespéré !

(Si vous souhaitez aller plus vite et vous éviter trop de détails de mon propos vous pouvez descendre à l’étoile [size=large][font=Calibri](*)[/font][/size] plus bas, je suis lucide d’être très long… !)

En dehors de la sexualité j’ai également une tendance à ne pas contrôler ma consommation d’alcool et de boire trop régulièrement, néanmoins ici pas d’alcools forts. Mais depuis un mois et demi je maîtrise mieux « ce chapitre », en réussissant à m’abstenir de boire en semaine.

Etant plutôt un mec « très sage » dans mes débuts, j’ai donc été infidèle tout au long de mes relations, mais je qualifierais cette infidélité aujourd’hui encore de « relativement acceptable », si je pense à mes pratiques et à la fréquence des relations d’avant. Car c’est maintenant, surtout avec les applications sur IPhone, que mon problème a pris des proportions beaucoup plus importantes ! Et surtout depuis que je « maitrise » ma consommation d’alcool et que j’ai repris le sport : Je suis plus « en forme » et de ce fait connecté au réseau quasi en permanence, et les rapports sont devenus quasi quotidiens !

Tout cela va aussi de pair avec un relâchement de la vigilance pendant les rapports. En quelque sorte, je suis une « vague de relâchement de vigilance et de prises de risque » que je constate auprès de mes partenaires homosexuels depuis environ deux ans. Je parle bien entendu ici de l’utilisation du préservatif, et je pense me trouver aujourd’hui face à ma dernière « barrière » personnelle, c’est-à-dire de ne pas accomplir ou accepter de pénétration non protégée qui se conclurait par une éjaculation dans le corps !

Le déclencheur de ma présence ici est finalement une expérience que j’ai vécu ce weekend et que je peux qualifier de « point culminant de mes excès » : Mon ami est parti pour quelques jours, et en un peu plus de 24 heures j’ai eu 6 rapports différents, les uns quasi après les autres. Et LE point culminant ici était le rapport avec un jeune homme que je connaissais déjà. Il est lui aussi en couple, marié à un homme. Avec lui j’ai passé une nuit entière à avoir des rapports sexuels non protégés, je précise, sans qu’il y ait eu orgasme et donc sans éjaculation d’un côté ou de l’autre, et le tout surtout sous influence d’une drogue qu’il s’est administré dans les veines et que moi, j’ai « sniffé ».

Bien entendu ce produit m’a procuré des sensations jamais encore vécues ! Et moi, étant dans mes rapports plus souvent « passif »,  j’ai adoré faire l’amour a ce garçon et de lui procurer un plaisir immense !

Je parle de cela car on touche ici - pour moi ! - au fondement de ce souci de dépendance sexuelle, c’est à dire de la perception qu’on a de soi-même et du trouble autour de sa propre « définition sexuelle » qui s’exprime lors des rapports. En mon cas il s’agit de la question sur ma propre « virilité », sans pour autant être féminin ou « efféminé ». (J’aurais beaucoup de choses à dire sur ce sujet, mais ce serait vraiment trop long maintenant.)

La « Descente » après les relations de cette nuit et la prise de ce produit a été lente et rude, j’ai passé hier une journée affreuse, incapable de dormir ou de manger, et à chercher à me fuir moi-même… par de nouveaux rapports… 

J’ai finalement dormi une nuit entière. Ce matin je suis parti refaire un test de sérologie, je sais qu’il ne révèlera rien sur les derniers rapports, mais il était temps de le faire de toute façon, les six mois réguliers que je m’impose venaient d’être dépassés.

(*)
Mon constat est maintenant tout simplement le suivant : La fréquence de mes rapports a augmenté ces derniers temps avec l’utilisation des applications sur smartphone, ma vigilance a diminué, mais en dehors de ça, l’obstination dans ma tête a également augmenté jusqu’à être quasi permanente ! J’accomplis les tâches quotidiennes et professionnelles un peu « au passage », je m’épuise dans ce cercle vicieux, je voudrais enfin me retrouver, m’offrir à nouveau une nouvelle sérénité, être à nouveau « fier de moi-même », et bien évidemment aussi offrir de nouvelles perspectives à mon couple !

J’ai l’impression de pratiquer « un sport d’extrême » en permanence, j’ai peur de l’issue fatale ! Et je voudrais trouver une autre issue de cette spirale infernale que de me retrouver finalement face à un résultat de sérologie « positif » pour être OBLIGE de tout arrêter! Ça serait un coup fatal empreint de la sensation de honte qui conclurait alors mon parcours infernal et qui teinterait la suite de ma vie!

Je souhaite une dernière chance et UNE AIDE DEFINITIVE pour prouver que je peux être plus intelligent et plus responsable que ça ! Je veux vivre, et non survivre, ne plus fuir devant moi-même et devant ma vie (de laquelle je peux par ailleurs être parfaitement fier !) !

Nous verrons alors déjà dans moins de deux heures, lequel sera le résultat de mon test ! Mais s’il est à nouveau « négatif », je veux UNE FOIS POUR TOUTES prendre une réelle responsabilité sur cet état de fait, sans me sentir « réconforté » dans mes pratiques et par le facteur « chance » pour recommencer de plus belles!

Et comment mettre à un endroit juste en moi le regard et les mots de ce beau jeune homme m’exprimant ce comble du plaisir partagé, pour ne pas vouloir le rechercher demain ???!!!

Oui, c’est la peur de basculer à la séropositivité qui me hante depuis toujours! Mais le déclencher véritable de ma présence ici est cette expérience troublante - dans tous les sens - qui m’oblige maintenant à enfin trouver LE miroir qui me permet de me poser définitivement et véritablement face à moi-même !

Je suis fatigué, inquiet, perdu et désespéré…

Merci à vous tous !

Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 20-10-2015 14:10:41

Bonjour Jan,


soit le bienvenu ici, non ton texte n'est pas trop long, tu as besoin de parler donc n'hésite pas à venir ici écrire de long texte si tu en as besoin.
Tu es conscient des dangers que tu prends. Il est vraiment nécessaire que tu te protèges. Pour info (mais tu sais surement), il n'y a pas que le VIH, il faut aussi que tu te fasses tester à d'autres MST (je pense à la syphilis, et je sais de quoi je parle... 2 contaminations). Tu dois être clair et clean vis-à-vis de ton compagnon. Dans tous les cas, protèges toi, le milieu gay est loin d'être clean et il y a aujourd'hui un relâchement.


Il est toujours temps de réagir. De mettre en place une stratégie pour sortir de la spirale infernale. Tu liras en regardant les post sur le forum qu'il y a plein de solution proposée. A toi de trouver ce qui est adapté à ta situation.

Si je peux me permettre, voici quelques questions, ne te sens pas obligé d'y répondre... As tu essayé de voir ce qui a provoqué cette course en avant depuis quelques temps ? Y-a-t-il eu des évènements dans ta vie (stress,....)? As tu déjà essayé de faire une période de sevrage ? Serais-tu prêt à le faire ?

Il est important que tu ne restes pas seul face à ta douleur, viens ici écrire plutôt que d'aller sur le web ou appli Smartphone. As tu aussi pensé à des groupes de discussion, je pense au DASA, il y en a peut-être pas loin de chez toi ? Il peut aussi être bon d'en parlé à un(e) ami(e)... Voici quelques pistes

Tu n'es pas seul, nous sommes avec toi,

bon courage

Fabrice
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 20-10-2015 17:10:02

Bonjour et merci Fabrice !
 
Tout d’abord : mes analyses sanguins sont ok, les résultats VIH et Hépatites sont « négatifs », ça, déjà c’est un soulagement !
 
Bien entendu, je suis conscient des autres risques que je prends, l’hépatite C est toujours vérifiée aussi, mais la syphilis l’est moins. J’avoue, je me fie ici à mon médecin traitant, qui connait mon problème et je n’ose pas forcément le relever quand il ne me prescrit pas l’analyse de la syphilis. Mais conclusion : je vais la lui demander quand je le verrai la semaine prochaine. Je n’ai vu aujourd’hui que sa remplaçante.
 
Crois-moi, je me suis interrogé sur toutes les pistes possibles et imaginables en ce qui peut avoir provoqué ma dépendance ! 10 ans avec un premier psy et 3 ans maintenant avec un autre ne m’ont toujours pas avancé. Et c’est bien ce qui provoque mon désespoir : Si des médecins – car je vois des psychiatres – n’arrivent pas à m’aider, avec qui et comment pourrais-je y arriver ?! Donc, si je pouvais enfin trouver une stratégie pour sortir de cette dépendance, crois moi je serais comblé !
 
Je vis dans le Sud-Ouest de la France et s’il y a ici des groupes de discussion à Bordeaux, je serais très intéressé pour les rejoindre. En sais-tu quelque chose ?
 
Et en ce qui concerne les périodes de sevrage, je ne cesse de les évoquer avec mon psy, mais incapable de les réaliser. Je ne sais pas si je suis prêt à m’engager sur une période très longue, mais je rêverais d’une semaine, qui me permettrait de me retrouver, ainsi que mon ami, enfin !
 
Ce soir je vais voir un ami, mais peut-être ici les choses sont faussées, car c’est avant tout un de mes « sexfriends », mais avec lequel j’ai lié des rapports amicaux. Je dois parler, c’est sûr.
 
Je tâcherais de suivre aussi tes conseils de venir ici, plutôt que de brancher l’appli du smartphone. Mais déjà cela est un chalenge ! Le défi est aussi maintenant de ne pas me sentir, comme à chaque fois après le retour de mes examens sanguins, réconforté dans mes pratiques et de poursuivre comme avant, pour finalement augmenter encore les prises de risque.
 
Merci déjà et à très vite !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 20-10-2015 17:10:29

Salut Jan, 

[font=Tahoma]beaucoup de choses dans ton Témoignage. Un constat plus qu'amère , désappointé, déçu  mais pas découragé. On sent une volonté de t'en sortir. Venir exposer ton problème est une bonne initiative , comme celui de rejoindre le forum. Echanger parler et écouter va te permettre de comprendre des choses, de voir ce que d'autres ont fait pour se sortir de leur addiction.[/font]

[font=Tahoma]Le forum ne remplacera pas un thérapeute qui reste même si tu sembles en douter, une précieuse aide. N'abandonne pas sur un coup de tête les thérapies entreprises.   De plus ta démarche de prise de conscience de l'addiction et ta décision d'y remédier vont apporter des moyens d'action nouveau à ton thérapeute. [/font]


[font=Tahoma]Le forum va te proposer un soutien. Ce ne sera pas comme un interrupteur qui t'autoriserait à mettre l'addiction sur Off. ce ne sera pas immédiat. Mais tu ne seras plus seul. Ni face à un thérapeute , ni honteux de ne pouvoir partager ta douleur psychologique et physique avec personne susceptible de savoir  ce que tu ressens [font=Tahoma]parce qu'il est passé par là lui aussi.[/font]...[/font]

Va lire la documentation sur le wiki. Regarde les témoignages et les carnets de sevrage... Regarde ceux qui comme toi se démènent et chercheent des moyens pour comprendre et s'en sortir. Tous dans la même galère. j'espère que tu sais ramer !

Et n'hésite pas à poser les questions, à intervenir... rejoins le groupe sois le bienvenu !
Courage on est un peu plus que solidaires.

à bientôt de te lire.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 20-10-2015 20:10:25

Bonsoir Franck-Edmond !
 
Merci aussi de ton mot ! C’est vrai que cela fait un bien énorme d’écouter enfin des personnes qui connaissent le problème de l’addiction sexuelle ! Je réalise aussi – à nouveau - que mon problème est aussi lié – comme le disent beaucoup d’entre vous – à un besoin de séduction et d’être aimé, …une petite voix en moi résonne quand je vois des garçons me répondre, mais je me raisonne bien-sûr et me dis que justement, tout commence maintenant!!! Mais c’est un sacré chalenge de sortir de mon fonctionnement d’avant… tout est totalement conditionné par les réflexes liés à l’addiction et pour le moment tout ce qui se situe en dehors de cela me parait « du vide ».
 
La volonté de combattre je l’ai, c’est vrai ! Une certaine force aussi ! Je l’ai encore constaté ce soir avec l’ami que j’ai vu et dont j’ai parlé dans mon poste à Fabrice. On a eu un échange superbe avec ce « sexfriend » ! Et : sans « remettre ça » ! Ce jeune homme m’a parlé de ces difficultés et malaises, problème d’estime de soi avec tentative de suicide etc, et je n’en suis pas là ! Quelle chance quand même ! J’ai essayé de lui apporter un peu de mon énergie, en tout cas de mon écoute, en provoquant sa parole, car il est très réservé. Je l’ai d’abord invité pour lui annoncer qu’il avait probablement pas pris de risque en ayant des rapports avec moi en vue des résultats d’analyses d’aujourd’hui, tout en sachant que les rapports des dernières 2 à 3 semaines ne sont pas concernés par ce test. Mais lui révélant l’ampleur de mes péripéties sexuelles il a pris un peu peur, et notre « sexfriendship » s’arrêtera probablement ici. Un fait qui prouve quand même un peu notre isolement, mais aussi le manque de lucidité d’un certain nombre …non, d’un GRAND NOMBRE de personnes autour de leur propre comportement de risque. Mais je chercherai maintenant à construire une simple amitié avec ce jeune homme, sans pour autant forcer quoi que ce soit. La vie prouvera si on peut y arriver…
 
Maintenant je prends ici la décision d’éteindre mon smartphone pour ce soir et de passer le reste de ma soirée à lire vos témoignages et à mieux comprendre votre principe du sevrage.
 
C’est drôle, depuis quelque temps j’ai mis un post-it sur le mur au-dessus de mon bureau. Il est vert et j’ai marqué « montagne » dessus. Je rêve d’aller un jour dans les hautes montagnes, ça me fait complètement m’évader quand j’en vois des images. Ce sont les vacances scolaires en France, j’ai beaucoup moins d’obligations… Et si j’y allais… ?!
 
Bonne soirée et grand merci déjà !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 20-10-2015 21:10:33

Super pour le smartphone, c'est le début du changement !
Pour les montagnes, tu peux t'imaginer toi même une montagne, imperturbable, les jours passent, les saisons s'écoulent, tu es toujours là, il peut y avoir la tempête de neige, tu seras toujours là. C'est une meditation que j'aime bien, elle donne une forte assise dans le présent. C'est tout le bonheur que je te souhaite 
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 20-10-2015 21:10:19

Je suis frappé par l'humanité et la profondeur de vos réponses!! Merci et merci encore!

Pour le Smartphone je dois avouer que j'ai fait une légère impasse: j'ai envoyé des messages à mes contacts réguliers pour leur parler de mes résultats de sérologie et donc pour les rassurer... Et: j'ai refusé une proposition directe pour un "plan"! Est-ce le début du sevrage??

Me voilà de retour ici! Maintenant je vais lire d'autres de vos témoignages et ceux sur le principe du sevrage!

Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 21-10-2015 06:10:14

Salut Jan,

l'idée du sevrage c'est dans un premier temps de sortir du fonctionnement pathologique de la sexualité. Car la sexualité en elle même n'est pas un problème , c'est la façon dont NOUS la vivons , nous addict, nous présents ici, qui est un problème. Comme pour le traitement de la boulimie, le but n'est pas de ne plus manger, mais de manger sainement. Pour nous c'est pareil.
Mais avant de manger sainement il y a un long chemin, personnel pour savoir comment, pourquoi manger était devenu une fin en soi et non pas un moyen.
"Il faut manger pour vivre et non pas vire pour manger".

Aussi entreprendre le sevrage c'est sortir de cette problématique, se mettre en retrait pour essayer d'y voir plus clair. C'est tenter de sortir de l'hypersexualisation de l'existence.
Je suis à presque une semaine de mon sevrage( un peu plus pour le porno et la masturbation ) . Et déjà je ressens des changements. Mon regard sur les hommes n'est plus tout à fait le même. La dynamique de mes journées n'est plus fondée sur la recherche de sexe solitaire ou avec des partenaires.
Et maintenant que le parasitage de la sexualité addictive est mis de côté je commence à entrevoir le pourquoi et le comment des choses.

Avec en plus la lecture des témoignages , l'écriture de mon expérience, les retours des membres je renforce tous les jours ma motivation de m'en sortir. 
J 'ose regarder en face ce qui en va pas. Je tente de mettre les raisons, les causes et je traite les problèmes les uns après les autres. 

Mais s'engager dans le sevrage ce n'est pas simplement supprimer le sexe - masturbation, porno, et rapports... C''est surtout mette en place les moyens de ne pas retomber dedans. C'est à dire tout ce qui te permettait d'accomplir ces actes doit être supprimé, comptes internet sur sites pornos, voir l'accès même au net, appli de drague, carnet d'adresse de partenaires... pratiques qui conduisaient au sexe etc etc etc..
Tu verras que certains ont du changer des itinéraires pour éviter la tentation.

Lorsque j'ai tout supprimé j'avais déjà le sentiment d'une libération.

Tu parles de Montagne. Je dirais vas y! Monte, isole toi un moment, profite de tes possibilités de séjour pour réaliser cette envie. Fais quelque chose sans rapport avec le sexe. Quelque chose qui ne soit pas motivé par le sexe. Bordeaux-Pyrennées c'est pas très loin...

Accroche toi ! C'est le début !
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 21-10-2015 07:10:58

Bonjour Jan,
oui encore mieux aller méditer devant la montagne.
Le sevrage est le début de la fin, c'est le moment où tu décides de reprendre le contrôle, de prendre soin de toi. Avant de venir sur le forum, je n'avais jamais réfléchi à ce que voulait dire un sevrage. Il s'agit de dire stop, je suis dans une relation au sexe qui n'est plus gérable (rapport compulsif, dangereux pour la santé physique et mentale, isolement, course en avant sans fin).
Tu parlais de tes thérapies qui ne menaient nulle part. Cela fait maintenant 3/4 ans que je suis en thérapie avec un psychiatre. Le sevrage m'a mis face à mes angoisses, mes vides. En fait, je l'ai déjà dit ici, mais je vois maintenant l'addiction comme une cuirasse que nous avons créé pour nous protéger de choses plus difficiles, douloureuses enfouies en nous. Le sevrage permet de fissurer cette cuirasse et de commencer à entrevoir le problème. C'est difficile car on se retrouve confronter à des parties de sa vie, de sa personne que l'on n'a pas envie de voir, que l'on avait enfoui en soi. Le sevrage m'a permis d'avancer dans ma thérapie, sachant que les années passées en thérapie m'ont aussi aidé à faire ce chemin.
Donc vas-y lance toi, efface tous tes contacts, toutes tes profils, Franck-Edmond a raison, tu te sentiras plus léger. Tu as commencé à marcher, continue, nous sommes avec toi.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Ekeiloh @ 21-10-2015 12:10:08

Fabrice et Fr-Ed t'ont déjà bien répondu, je vais donc te souhaiter beaucoup de courage pour avancer dans ton rétablissement. Pour ce qui est des psys que tu as pu voir, certes comprendre le pourquoi c'est bien, intéressant, voire nécessaire, mais ça ne suffit pas. C'est peut-être tout simplement qu'il manque une partie, que tu as passé une étape, celle de la compréhension, et que tu dois maintenant accéder à celle de l'action.

Quoiqu'il en soit ne te décourage pas de ce côté là, tu n'es pas seul !
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 21-10-2015 13:10:37

Bonjour tous !
 
Tout d’abord un immense merci à toutes celles et ceux qui ont pris le temps de répondre à mes messages !! Vos mots m’émeuvent profondément, et ce sont prioritairement vos mots et en quelque sorte mon engagement moral envers vous qui m’aident !!! Merci Merci et Merci encore 10000 fois !! Je me sens effectivement soutenu et plus fort comme ça ! Ce petit message pour vous dire que je vais de mieux en mieux et que mon degrés de lucidité augmente au même titre !
 
Je pense voir plus clair pour savoir où poser mes priorités, du moins pour le moment. L’idée du sevrage et « des petits diables qui pourraient remonter en moi » me fait très peur… contrairement à certains parmi vous ma préoccupation n’est pas celle de la consommation de la pornographie ou de site sur le net, mais la recherche active et la consommation des rapports sexuels, de plus en plus à risque, à cause de l’utilisation d’une app sur le smartphone. Sans courage de le supprimer, j’ai changé hier le contenu de mon profil, indiquant que je ne cherchais plus de nouvelles rencontres, mais juste à chater avec les personnes que j’avais (physiquement) déjà rencontré (en fait, pour leur indiquer que ma sérologie est négative, et non qu’ils croient que je pars justement parce que j’aurais eu une « mauvaise nouvelle », et donc pour ne pas les inquiéter ! C’est peut-être con aussi ce devoir de me justifier … ?) !
 
Comme indiqué, mes tests HIV et Hépatite C d’hier sont donc négatifs. Mais je sais que ce prélèvement sanguin ne tient pas compte des rapports des dernières semaines, ni de certains d’autres maladies sexuellement transmissibles.
 
Je me construis donc une stratégie :
 
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Faire un test des autres maladies sexuellement transmissibles la semaine prochaine
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Refaire un test (acheté à la pharmacie) du HIV d’ici 2 ou 3 semaines.
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Ne plus me mettre à la recherche active de rapports sexuels et de satisfaire mes pulsions éventuelles par la masturbation (dont je ne suis pas du tout dépendant) durant les prochaines 3 semaines (jusqu’au nouveau test)
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Eventuellement accepter des rapports avec un de mes « sexfriends » régulier (11 ans !) et ici ne pas pratiquer de comportements à risque, pour lui et pour moi.
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]OBJECTIF : Après le résultat du prochain test, refaire l’amour avec mon copain de façon sereine et accomplie ! Ceci, suite à une discussion avec lui sur notre sexualité !
 
Je dois préciser que les rapports avec mon copain n’ont jamais été à risque et dès le début nous n’avons pratiqué toute pénétration qu’exclusivement avec des préservatifs ! Je pense d’ailleurs que lui aussi pourrait avoir une certaine addiction sexuelle, mais à la pornographie : Il m’a parlé dès le début de notre relation de ce besoin régulier qu’il a de regarder des films porno et de se masturber, mais je n’en mesure pas l’ampleur. Au début à cause de ce fait, donc son manque d’envie, et dernièrement à cause de mes craintes sur ma sérologie, nous n’avions donc plus eu de rapports depuis plus de 8 mois, ou plus… ! Je précise que les choses se sont tout de même longtemps très bien passées de ce côté-là entre nous, même si ce n’était pas « la folie pure »…
 
Je veux donc envisager non un sevrage complet, mais en tous cas une diminution claire de mes rapports sexuels « extérieurs » et une responsabilisation à 100 % pour ne pas aller vers des pratiques à risque !
 
Je constate par ailleurs aujourd’hui une absence totale d’envie de sex. Comme beaucoup d’entre vous ont parlé de leur regard sur les femmes ou hommes, objets de leur désir, mon regard sur les hommes comme objet potentiel de désir a aujourd’hui également beaucoup diminué. Ce désir n’y est quasi pas ! Je me méfie toutefois de l’effet de « nouveauté », qui pourrait vite s’estomper… Mais comme beaucoup l’ont aussi remarqué, j’ai fait clairement plusieurs rêves liés à la sexualité cette nuit ! Mon inconscient se rappelle probablement à moi et « flippe », je crois, à l’idée des décisions que j’ai prises… !
 
Pour terminer je dois vous prévenir que je risque de ne pas me manifester ces prochaines heures, voire prochains jours : L’écran de mon ordinateur portable vient de lâcher définitivement et je dois porter l’appareil chez un réparateur ! Je suis dégoûté à l’idée que je ne pourrai plus lire vos messages pendant un certain temps… Comment gérer ce vide ce soir et demain matin ???
 
Désolé d’avance si je manque de réagir à (ou de vous remercier de) vos réponses !! Les échanges ici vont beaucoup me manquer ! A très vite j’espère ! (Lapsus ?? Ma main a tapé « à très bite »… Lol)
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Ekeiloh @ 21-10-2015 14:10:06

Salut Jan,

J'aimerais revenir sur ton besoin de te justifier auprès des personnes sur l'appli. C'est un besoin que je ressentais également au début. Tout changement fait peut, en priorité à nous-mêmes, il faut que tu acceptes que NON, tu n'as pas à te justifier de prendre les bonnes décisions. Après tout, est-ce que tu te justifiais quand tu prenais les mauvaises? Je sais que ce n'est pas facile, laisse simplement germer cette idée en toi, peu à peu tu prendras de nouvelles habitudes :)

Quant aux rêves érotiques, c'est la dépendance qui se débat. Elle ne peut plus s'exprimer aussi facilement qu'avant, mais elle est encore assez présente pour s'exprimer. Bon courage, et tient bon !
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 21-10-2015 14:10:06

Salut les amis !
Mon ordinateur a été réparé sur place, pas grand-chose donc ! Je travaille ce soir, mais viendrai faire un tour ici vers 23 heures! Car c’est vrai je me pose de plus en plus la question du réel sevrage, du moins très court pour commencer. Comme j’ai un souci pour me retrouver sur le site, j’ai eu du mal à retomber sur la page qui propose des sujets ciblés avec vos témoignages. Donc je n’ai pas réellement lu de « journaux de sevrage », je pense…
Et ce que je me demande en lisant les mentions sur vos sevrages (sevrage de 30 jours, puis de 67 jours, puis…) est-ce que cela sont des périodes enchaînées ou avec des interruptions et qu’est-ce qu’il s’est passé durant ces interruptions ?
En prenant ma voiture finalement et allant à l’extérieur je me suis rendu compte que je n’étais pas du tout au point que j’ai indiqué au dernier message : Beaucoup d’hommes me faisaient quand même de l’effet et en croisant un homme qui correspondait parfaitement au « type parfait » que je recherche je me suis surpris à me dire que « non, je n’y arriverais jamais ». C’est cette idée chez moi, surtout depuis que j’ai trouvé cette app, que toute séduction est quasi possible et qu’on peut presque avoir tous les hommes qu’on veut… En même temps je me suis aussitôt répondu que ce n’est pas tout à fait vrai, je n’ai pas eu tous les hommes que je voulais, même avec cette app. Cela reste toujours une illusion. J’ai néanmoins ressenti un fort « pincement au cœur » en voyant de beaux hommes dehors et je me suis rendu compte que la tâche n’allait pas être facile.
C’est pour cela que je vais devoir me poser des objectifs modestes au départ ! 25 ans de conditionnement et de déformation du regard sur les autres et soi-même, c’est un sacré chantier !
A plus tard !
Jan
[hr]
Merci Ekeilho!
Vraiment ce sont vos mots qui me donnent du courage! Et pour la première fois de ma vie!!!
Je sais que je dois encore prendre un petit moment, mais c'est certain, je vais supprimer l'app sur mon tel. Mais pour le moment je suis encore au point ou je reste dans ce besoin de me justifier, ou du moins de dire "au revoir" à certains! Ce n'était quand même pas que des "queues, des bouches ou des culs", j'ai de l'estime pour certains... Je verrai ce soir! Bises et à plus! Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Ekeiloh @ 21-10-2015 15:10:34

Il n'y a pas eu "d'entre sevrages" la plupart du temps, simplement des rechutes. Il faut apprendre à les accepter, elles permettent de savoir ce qu'on a foiré et de ne pas refaire l'erreur la fois suivante.

Pour ma part mon journal de sevrage etait très detaillé au quotidien au début il me semble, puis finalement le rétablissement aidant je n'ai plus eu besoin de décrire toutes les difficultés qui se présentaient à moi. Si tu veux trouver des carnets de sevrage, tu peux aller sur "forum" en haut de la page du portail et chercher "témoignages de dépendants" et "témoignages de dépendantes" (crois-moi, tu as des choses à y trouver aussi !).

Sinon tu peux aussi cliquer sur le pseudo d'un membre, puis sur "trouver tous les sujets", en face de "nombre de messages". Là tu verras les présentations, carnet etc...
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 21-10-2015 19:10:03

Salut Jan,
Le sevrage est une période vers le rétablissement avec des rechutes. Ainsi j'ai tenu 1 mois, puis rechute, puis 2 mois et la je cale sur quelques semaines. Il faut se dire qu'au cours de ces période de sevrage (pour moi c'est pas de relation extra conjugale, pas de porno, pas de masturbation), tu mets ton corps et ton esprit a l'épreuve. Mais j'ai globalement l'impression de progresser au cours de ces période avec l'espoir que les rechutes deviennent moins reguliere. 
N'hésite, plonge avec nous. Supprime les applis, tes profils sur les sites.. Je ne suis pas sur qu'il y ait des relations saines dans le cadre de la dépendance, je n'en ai pas trouve et je ne regrette pas ma décision d'y mettre fin.
Courage, tu avances et nous sommes la.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Ekeiloh @ 21-10-2015 20:10:00

J'insiste sur un point très important qu'a soulevé Fabrice: il n'y a AUCUNE relation saine dans la dependance.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 21-10-2015 23:10:01

Merci … (j’ai envie de dire…) les amis ! Je me sens déjà très protégé par vous tous !
 
Je reviens ce soir avec une sensation plus trouble que ce matin ou hier : cette sensation est véritablement physique et me fait penser aux moments où j’ai essayé (et finalement réussi il y a 11 ans) d’arrêter de fumer. C’est une sensation de nervosité au centre du corps, le diaphragme qui remonte… Et un mélange de « deuil » et de « panique » dès que j’aperçois un (jeune ou moins jeune) homme et que je dois me dire que les illusions de posséder cette représentation de la beauté et de la virilité sont finies maintenant… Oui, je suis triste et je panique complètement ! Et ceci se termine finalement par la conclusion que je n’arriverai jamais à modifier mon comportement.
 
Je me sens perdu face à ce vide : autant heureux de découvrir enfin du nouveau sens à ma vie, mais aussi de l’autre côté la sensation de perdre une chose énorme…
 
Et j’ai compris aussi pourquoi j’ai autant cherché de nouvelles relations au lieu de me contenter de rapports suivis ou de la fidélité, car si je devais tant soit peu lier quoi que ce soit au garçon avec lequel j’étais, un trop-plein émotionnel aurait pu exploser.
 
Avant le rapport avec le garçon la nuit de dimanche avec ce produit il m’a expliqué que ce produit désinhibait complètement. Et donc, si j’avais en quelque sorte besoin de sortir « un côté plutôt animal », il sortirait. Mais chez moi, ce qui est sorti et ce que je ne pouvais retenir ce sont de mots et des mots de tendresse et d’affection ! Et le point culminant était ce moment de le combler en le pénétrant et donc de ressentir pour une fois cette sensation accomplie d’être un homme à 100 % !!! C’est moi qui b…sais un autre homme, si beau de surcroit, et lui me renvoyait son extrême plaisir !! Ce n’était plus seulement de la b…e, je ne me suis jamais senti aussi accompli de ma vie !!! Tout en sachant maintenant bien-sûr que ceci est un leurre, car tout s’est passé sous l’emprise de ce produit !
 
J’ai la sensation d’avoir enfin trouvé ce que je recherchais dans mes excès sexuels ! Non pas une répétition de choses déjà vécues ou un soulagement d’une pulsions, mais le comble du chemin vers ma propre virilité et ce bonheur de procurer du plaisir! Et c’est cela qui m’inquiète d’autant plus : si je dois être vraiment sincère ici, je voudrais au plus profond de moi revivre ce moment-là ! Je ne parle pas de l’intégralité de cette nuit totalement décalée, mais de ce moment précis ! Et c’est donc un paradoxe complet, car c’est quelque part à cause de tout ce qui est lié à ce moment-là que je me retrouve aujourd’hui ici ! C’était autant le meilleur que le pire que je n’ai jamais vécu !
 
Connaissant ma vie et mes comportements d’avant je suis presque convaincu que je vais tout mettre en œuvre pour revivre ce moment-là avec lui. Avec bien-sûr moins de drogues, mais aussi intensément. Pensant à d’autres rapports que je pourrais avoir, ceux-là ne m’intéressent quasi plus depuis avant-hier. Je veux juste ce moment-là ! Et j’ai la chance que le jeune homme ne réponde pas à mes messages sur l’app ! Oui, ceci aussi (et surtout) est une raison de ne pas la supprimer ! Je veux un signe de vie surtout, car je n’ose pas lui envoyer de message par SMS puisqu’il est logiquement en vacances avec son mari.
 
Vous voyez, tout est encore frais et très, très trouble en moi ! Je me rends compte que tout ce que j’écris ici n’est même pas très clair. D’un côté je suis maintenant heureux et j’entrevois une sorte de soulagement, et tout cela grâce à vous, de l’autre côté je suis tellement perdu et démuni que je ne sais plus quoi faire… Et je suis également troublé, car dans ce trouble, mon refuge aurait été la sexualité ou du moins les tchats sur l’appli, mais je constate qu’il y a déjà une sorte de barrière qui s’installe à ne pas vouloir, ou même pouvoir, y aller…
 
Et je ressens à nouveau cette sensation au niveau de mon diaphragme me rappelant mes moments de …. …. ... sevrages tabagiques… P… ain, est-ce que je suis déjà en sevrage… ?!
 
Je vais chercher maintenant d’autres carnets de sevrage et les lire un petit moment. Il commence à se faire tard… !
 
Bonne nuit ! Et vous n’imaginez pas à quel point je suis heureux d’avoir atterri ici !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 22-10-2015 06:10:17

Salut jan,
Tu commences à mettre des mots et des sensations sur ta dépendance. En lisant tes mots, je ressens un malaise, cela me rappelle ma quête d'un absolu (je ne sais pas comment le nommer autrement). Cet absolu, on a parfois l'impression de le toucher puis il s'éloigne de nouveau, et j'essayais alors de le rechercher de nouveau, et je tombais plus bas, espérant le retrouver.
Je reprends tes mots
[font=Tahoma]A

Disse:
vant le rapport avec le garçon la nuit de dimanche avec ce produit il m’a expliqué que ce produit désinhibait complètement. Et donc, si j’avais en quelque sorte besoin de sortir « un côté plutôt animal », il sortirait. Mais chez moi, ce qui est sorti et ce que je ne pouvais retenir ce sont de mots et des mots de tendresse et d’affection ! Et le point culminant était ce moment de le combler en le pénétrant et donc de ressentir pour une fois cette sensation accomplie d’être un homme à 100 % !!! C’est moi qui b…sais un autre homme, si beau de surcroit, et lui me renvoyait son extrême plaisir !! Ce n’était plus seulement de la b…e, je ne me suis jamais senti aussi accompli de ma vie !!! Tout en sachant maintenant bien-sûr que ceci est un leurre, car tout s’est passé sous l’emprise de ce produi
t ![/font]

[font=Tahoma] tu le dis toi même, j'ai peur que ce soit un leurre, tu vas vouloir retrouver cet état, et puis tu voudras plus, et alors tu te diras que tu devras aller avec un autre mec, essayer une nouvelle substance, toujours plus, encore plus... Ce que tu décris c,est la dépendance... [/font]
[font=Tahoma]Je laisse les autres reagir, mais je pense que tu dois en être conscient que cela peut être une pente glissante, même si il t'a permis de mettre le doigt sur ce besoin, ce trop plein de tendress[/font]

[font=Tahoma]J'espère ne pas trop te troubler avec ces mots. Merci pour ton témoignage, il m'a ému car il remue certaines choses en moi aussi, c'est la force du forum[/font]


[font=Tahoma]Courage et prends soin de toi (protège toi et plus de substance, c'est dangereux)[/font]


[font=Tahoma]Fab[/font]
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 22-10-2015 06:10:03

Salut Jan,

juste une remarque qui me vient à l'esprit en lisant le fil de ton témoignage et ses réponses.

Tu sembles toi même douter de la validité et de l'intensité réelles du plaisir que tu as ressenti car tu finis par admettre l'hypothèse que la prise concomitante de stupéfiants a sans doute déformé cet échange. Ekeiloh a insisté aussi, à la suite de Fabrice sur le fait qu'il n'y a pas de relation saine dans la dépendance.

Ces quelques mots pour te dire que dans les deux cas ta vision, ton appréhension des choses est déformée. L'une par la drogue , l'autre pas la dépendance. 

Le sevrage , même si j'en étais pas convaincu, et que j'ai accepté comme une méthode d'urgence pour mettre un frein à mes pratiques délirantes, me semble maintenant une solution complètement pertinente.
Je ressens après quelques jours, que mon regard, ma vision , ma conception a vraiment changé. J'ai l'impression qu'en adoptant le sevrage, j'ai supprimer un filtre déformant qui m'empêchait de réellement appréhender les choses. 
Comme si brusquement j'avais allumé la pièce dans laquelle j'étais. et ça change tout !

Utilise l'interrupteur toi aussi, laisse allumé quelques jours pour essayer  et pour voir...
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 22-10-2015 20:10:26

Salut mes amis !
 
J’avais préparé mon message ci-dessous sans vous avoir lu, mais c’est impossible de ne pas y réagir ! Je suis à nouveau tellement ému par votre soutien, c’est incroyable comment ce simple fait d’être soutenu par des gens qui savent de quoi ils parlent et qui vivent ou ont vécu les mêmes choses que moi, change tout ! Mon psy va demain en prendre plein les gencives, croyez-moi ! Je vais demander le remboursement de mes trois années de thérapie pour faire un don ici !!
 
J’aime aussi la douceur et la poésie de vos paroles, femmes et hommes que vous êtes ! Vos paroles me pénètrent (c’est marrant que j’utilise ce mot…) ! Il y a pour moi tellement de vérité dans (n)vos parcours, alors que le monde qui nous entoure nous stigmatise(rait ?) si facilement de dépravés, malades et de pervers ! Mais la vie est tellement plus complexe que ça ! Et cette façon d’accorder des choses qui ne vont à priori pas ensemble, quand on ne cherche pas plus loin, fait notre richesse ! Je suis artiste et dans le travail que je mène depuis plus de 20 ans ceci est mon moteur, mon Leitmotif ! C’est dingue de comprendre que ce Leitmotif est également ancré dans ma plus profonde intimité et que je « résonne » à l’unisson avec des personnes qui sont passées par des chemins semblables aux miens !
 
Vous me rendez presque fier de la complexité de mon chemin, sans que je veuille pour autant m’y complaire!
 
FABRICE, oui, il est certain que je suis lucide en ce qui concerne le leurre de ce moment fort de ma nuit de dimanche ! Et aussi : bien-entendu qu’il ne serait pas exclu que je plonge encore plus profondément dans une nouvelle dépendance, comme celle de la drogue. Mais en même temps je me qualifierais quand même d’assez « trouillard » pour retenter des expériences de cet intensité-là (je n’ai jamais accroché au shit p.ex.), car j’ai subi les effets qui ont suivis, et il est impossible que je me remette dans des états pareils, ne serait-ce que pour me soumettre au regard de mon copain ou pour assurer mon travail !
 
Si je devais le revivre ce serait déjà en ne consommant pas toute une nuit et autant de fois (tu restes quand-même parfaitement lucide avec ce produit !), mais alors surtout pour comprendre ce qui m’a tellement fait « HOMME » à cet instant précis !
 
Car au bout de toutes ces années de vie, il m’a semblé de me trouver enfin là, où j’ai toujours, toujours, toujours, … désiré être !!! C’était une revanche sur tellement de choses, sur tellement de « conards »… Et de comprendre ça, c’est énorme… !!! Si je ne me raisonnais pas, j’aurais alors hâte d’y retourner tout de suite, et penser ça, me terrifie en même temps !!! La sensation de cette contrariété si compacte, de ce « noir-et-blanc » condensé, me glace le sang… !!!
 
Chez les hippies des années 70 il y avait de ça je crois, un truc romanesque,… et tous ces beaux gosses et nanas sublimes sont morts d’overdoses en étant convaincus d’avoir trouvé le nirvana…
 
Je ne suis pas Jim Morrison et personne viendra fumer du shit sur ma tombe,… peut-être que c’est ça qui me sauvera… ?! Il me reste des grains de lucidité !
 
Mais je ne veux pas devenir pathétique, pardon ! Les choses sont sorties toutes seules… !
 
FRANCK EDMOND, je comprends que le sevrage peut faire redescendre ce mouvement de frénésie qu’on entretient en suivant quotidiennement sa dépendance. J’envisage le sevrage comme une cure, lors de laquelle je me repose et lors de laquelle j’utilise l’espace-temps et l’espace mental nouvellement disponibles pour envisager ma vie autrement ! Je suis certain qu’on refixe ses objectifs, qu’on se souvient de valeurs importantes. Et donc qu’on réveille de nouvelles exigences pour sa vie ! Mon état actuel est tout simplement teint d’une fragilité que j’ai du mal à m’expliquer … peut-être est-ce encore l’effet du produit pris dimanche ou justement le « sevrage de celui-ci » … ?!
 
Tout en moi est décalé en ce moment, et j’y reviens alors dans le message que j’avais préparé toute la journée… :
 
« Ma journée a été compliquée. Je répète que pour le moment je ne sais pas, si je suis totalement prêt à envisager un vrai sevrage, bien que j’y sois depuis 48 heures. Et ceci pas tout à fait, car pour ne pas craquer pour un plan sex, j’ai voulu me masturber cette nuit devant un chat de cam gay, mais je ne suis même pas arrivé à jouir. Mon idée était de lâcher de la pression pour ne pas craquer et repartir baiser. En même temps, ma stratégie pour un sevrage est théoriquement prête, les raisons pour cela aussi sont précises, je l’ai déjà formulé plus haut.
 
Mais je suis tellement perturbé en ce moment... Comme je suis toujours super fatigué, je me sens extrêmement fragile ! Je ne mange pas le matin, ça me fragilise encore plus, du coup je suis à fleur de peau et je pourrais émotionnellement craquer à chaque instant. En plus, ce sont les vacances scolaires et mon ami est à la maison en ce moment. On parle bien-sûr ensemble de mon état de fragilité du moment que je justifie par le rhume du début de la semaine quand j’ai été seul (en fait, les effets du produit pris). Mais si fragilisé, j’ai carrément peur de faire soudainement une erreur dans ce que je dis … Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire … P.ex. je dis que je suis hyper-sensible à cause de ce « rhume » de lundi, alors que je suis à un ½ doigt de ne pas dire « le rhume », mais « la drogue que j’ai prise avec K… quand on a ba…é toute la nuit ». C’est comme si la vérité était en train de frapper violement à la porte, en train de crier tout haut en moi : « Mais laisse-moi sortir !!! ».
 
Mais je ne veux pas parler avec mon ami de tout ça ! J’ai énormément peur finalement qu’il n’ait rien vu venir ! 15 ans de tromperies et de mensonges pourraient l’écraser comme une montagne, et il pourrait alors finalement complètement craquer, j’ai peur d’un véritable cataclysme pour lui et notre couple… ! Toute ma vie s’écroulerait alors !
 
Et phénomène encore plus étrange : Alors que je n’ai plus ressenti d’excitation pour mon copain depuis assez longtemps, hier soir et ce matin, quand je l’ai vu nu, surtout ses fesses, j’ai failli ne plus pouvoir me retenir pour lui sauter dessus… ! Vraiment, ici aussi j’étais à un ½ doigt encore, j’ai failli exploser et il n’aurait rien compris, le pauvre ! J’avais envie de faire à mon copain tout ce que j’ai fait à K !!!  *

* Mais j’entrevois des ouvertures avec lui, car quand on se dispute parfois et que je parle de la façon comment a évolué notre relation sexuelle, il semble maintenant un peu « fléchir ». Récemment, quand suite à une grosse dispute on a thématisé notre vie sexuelle, il m’a demandé finalement qu’on en reparle plus souvent, que je provoque un peu plus ce thème. Mais j’étais déjà dans la réticence de faire l’amour avec lui à cause de mes récents comportements à risque, du coup je n’ai pas plus cherché à discuter avec lui pour ne pas provoquer une volonté de recommencer des choses nouvelles. Car même si avec lui on fera toujours toute pénétration avec préservatif, si après mon prochain test je devais quand même me retrouver sero +, il flipperait comme un malade et m’en voudrait en plus de lui faire subir ça !
 
Aujourd’hui je ne comprends donc pas très bien ce qui m’arrive …
Je n’ai pas réellement pris de décision sur mon sevrage,…
j’ai eu le résultat de mes analyses « négatifs »,…
aucune raison d’être dans le drame, la panique, la peur ou que sais-je, …
mais je suis en train de vivre un truc super bizarre, qui me fatigue, me trouble, me fragilise, me chamboule… complètement !!!
 
Est-ce que la décision du sevrage a alors été prise inconsciemment ??
Ou suis-je simplement à un moment de ma vie où je comprends qu’une opportunité de changer de vie se présente devant moi, mais que je suis littéralement terrifié à l’idée d’accomplir ce changement… ?!
 
Je ne peux que répéter que je suis vraiment profondément troublé et fragile, le stress est tellement énorme en ce moment,… et ma seule façon de gérer du stress était jusqu’à présent les sex, … je me dis que je DOIS craquer, … pour me calmer … et pour pouvoir y voir plus clair ! Et je voudrais cette fois-ci trouver un garçon passif pour être actif comme l’autre nuit… !
 
Je tremble à l’intérieur de moi comme quand j’ai arrêté de fumer ou le lendemain d’un « cuite »… mon diaphragme est serré … Qu’est-ce qui m’arrive ?? J’ai quand-même rien décidé pour le moment, juste que je ne veux vraiment plus me soumettre à des pratiques à risque et passer mon temps sur cet app du smartphone !
 
Voilà pour le moment ! J’espère ne pas vous décevoir, mais il se pourrait très bien que je craque demain pour un rapport avec un gars passif… Ce qui change en tous cas pour le moment c’est que je préfère franchement que ce soit un gars que je connaisse déjà…
 
Vraiment désolé si je vous déçois…
 
A plus tard ! »
 
Là il est quasi 23 h ! Et la rédaction du début de ce message m’a enfin calmé ! Merci mes amis et à très vite !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 22-10-2015 21:10:35

sans doute qu'inconsciemment tu ressens le besoin de changer, de faire évoluer les choses et que le sevrage te semble maintenant envisageable. Il faut que tu acceptes les choses suivant ton rythme. 

et sans doute me suis-je mal exprimé lorsque tu prolonges mes propos en disant que le sevrage peut faire redescendre  [font=Tahoma]ce mouvement de frénésie qu’on entretient en suivant quotidiennement sa dépendance.[/font]   C'est la dépendance qui est une frénésie. Ce n'est pas dissociable...

courage... et laisse les gencives de ton thérapeute ! Tu sais combien coutent des implants dentaires ?  le pauvre...
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 23-10-2015 08:10:17

Bonjour tous !
 
Et Merci FRANCK-EDMOND de ton explication ! Tu le dis mieux, mais c’est en fait selon ton explication que j’avais compris la logique du sevrage, je me suis simplement embrouillé dans ma façon de m’exprimer… visiblement cela me caractérise en ce moment, j’écris de longs messages sans forcément être clair…
 
et j’ai la manie des « … », parce que pour moi derrière toute chose exprimée il y a encore une pensée (un clin d’œil ? un sous-entendu ? une note d’humour ?) qui se prolonge.
 
Je vous écris du coup dès le réveil. Mes matinées me semblent toujours parmi les moments très difficiles de la journée. Je suis tout tremblotant intérieurement, ce matin j’ai pourtant tout de suite mangé.
 
J’ai à nouveau passé du temps sur un site-cam cette nuit ! Sans jouir ! Et ce qui est du coup plus compliqué, c’est que mon corps (et ma tête surtout) semblent totalement en manque de sexualité. L’obstination d’aller sur l’app s’est déplacée vers la question de « comment gérer ma sexualité tout court ? » ! Car finalement mon copain en subi les assauts : D’après ce qu’il me dit, je n’ai cessé de le tripoter durant la nuit.
 
Dans ma relation avant lui j’ai été en couple avec un mec qui faisait des blocages sexuels au bout de 9 mois : plus de sex, il me repoussait littéralement ! C’est très violent ça, quand on est amoureux surtout, je peux vous le dire ! J’ai été fidèle durant les 6 mois du début et cette relation a duré 4 ans et demi ! Bien-sûr ça me déculpabilisais finalement d’aller voir ailleurs ! Mais intérieurement l’envie de lui était probablement toujours tellement forte que je rêvais parfois de lui faire l’amour, puis je me réveillais, et en fait je le faisais !
 
Vous connaissez ça ???
Une sorte de somnambulisme sexuel !
C’est ce qui m’est arrivé aussi avec l’homme avec lequel je vis maintenant !
 
Je suis sûr que j’ai fait plein de rêves sexuels cette nuit sans m’en souvenir ! Et avant de dormir, ou à chaque moment de bref réveil, je n’ai pensé qu’au sex et surtout à « K »… et la drogue ! Je suis peu fier de l’avouer ! Heureusement que ce matin, r-éveillé et la tête plus claire, cette pensée ne me hante pas ! Ouff !!
 
La difficulté que je vois est surtout celle d’arrêter mon cerveau, parce que maintenant, ces pensées obsédantes se sont donc déplacées. Le fonctionnement est pourtant le même: je ne suis pas forcement sur l’app et/ou dans une recherche active de sex, mais n’empêche que soit je passe du temps à vous écrire, soit ma tête se demande sans cesse comment réussir à m’en sortir, ou encore à constater que je ne suis pas bien …
 
C’est obsédant ! Je suis obsédé ! Je suis un obsédé … de la sexualité !
 
Dans ma situation précise le chalenge du sevrage est donc plus compliquée, ou plutôt plus complexe. C’est prétentieux et nombriliste de dire ça, car je ne mesure en fait pas l’ampleur de vos premiers sevrages : je ne sais plus quoi faire de « ce qui me reste de ma sexualité ». Il serait logique qu’elle s’épanouisse maintenant auprès de mon copain, et pourtant c’est justement lui que je veux protéger en attendant encore quelques semaines pour être sûr à 100 % de ma sérologie VIH. Mais comment gérer ma sexualité durant cette période précise ???
 
Plus de sex à l’extérieur ?!
Plus de masturbation ?!
Pas encore de sex avec mon copain ?!
La dernière fois que j’ai dû gérer ma sexualité comme ça (et c’était naturel) je devais avoir 12 ans… !!!
 
Tiens, … quelque part ça me parle à nouveau ça… ! J’ai arrêté de fumer il y a 12 ans avec l’aide de ce fameux bouquin que tout le monde connait, mais dont je ne veux pas faire la pub ici ! Et un des « verrous » essentiels de la démarche proposée par l’auteur est celle de « se réconcilier avec la personne qu’on a été avant sa dépendance tabagique ». Parfois ça peut chercher très loin ! Mais c’est vrai, avant ma dépendance sexuelle je ne pensais pas au sex toute la journée. Je faisais l’amour avec le copain du moment, ou je me masturbais. Et dans ma jeunesse il y a avait dans la masturbation aussi une petite sensation de culpabilité… parce que « ça ne se faisait pas » (officiellement), alors que bien-sûr, tout le monde le faisait. Je me souviens d’avoir eu parfois des blocages durant la masturbation, parce que soudain je voyais la tête de la mère d’un de mes amis d’école… L’horreur !!!
 
Bref ! Me voilà face à mes interrogations nouvelles :
Durant le sevrage y a-t-il abstinence totale ??
Ce n’est pas possible !
On ne va pas transformer du jour au lendemain un mangeur excessif de viande (pardon ici aussi de cette comparaison maladroite) en un végétarien!
 
C’est pour cela que je vous parlais de ma « stratégie », par réalisme et non pour me « défausser » : Etant donné que la masturbation ne m’amène nulle part et donc pour atténuer le virage de cette « mutation » je me dis que la seule solution pour les semaines à venir est celle de rechercher des rapports « simples » avec des personnes de confiance et d’accomplir ces rapports de la façon la plus responsable qui soit.
 
Je ne sais plus…
Je suis un peu paumé là…
 
Je vais faire du sport ce matin pour m’aérer la tête ! Et surtout me concentrer sur ce qui me semble important dans ma vie en dehors du sex !
 
P… de m…, je suis quand-même aussi autre chose qu’un être sexuel !!!
 
A plus tard !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 23-10-2015 09:10:47

salut Jan, on sent que ça avance... ton discours que tu dis confus montre pourtant des signes encourageants.

Je ne vais pas m'étaler longtemps mais juste reprendre la métaphore alimentaire que tu as utilisé.

[font=Tahoma]"On ne va pas transformer du jour au lendemain un mangeur excessif de viande (pardon ici aussi de cette comparaison maladroite) en un végétarien!"[/font]


[font=Tahoma]Si je l'applique à la sexualité je serais plus tenté de dire que ça [/font][font=Tahoma]correspondrait à [/font]
[font=Tahoma]"[font=Tahoma]On ne va pas transformer du jour au lendemain un homosexuel [qui pratique beaucoup ] (pardon ici aussi de cette comparaison maladroite) en un hétérosexuel !"[/font][/font]


[font=Tahoma][font=Tahoma]Et la je suis [/font]d'accord... ça me semble illusoire.[/font]


[font=Tahoma][font=Tahoma]En revanche, si j[/font][/font][font=Tahoma]e reprends l'image que j'ai utilisée ailleurs et  que j'avais trouvée dans une étude de sur l'addiction qui comparait l'addiction sexuelle à la [/font][font=Tahoma]boulimie.[/font]
[font=Tahoma]On reste dans une métaphore alimentaire et la proposition devient : Il n'est pas question de ne plus se nourrir mais de se nourrir correctement.[/font]


[font=Tahoma]Il n'est pas question de supprimer la sexualité, il est juste question de la rendre plus saine. Le sevrage est le moment provisoire ( durée à déterminer ) par lequel on peut pendre du recul pour comprendre et régler ce problème...Mais le sevrage,  c'est le sevrage de TOUT ce qui est sexuel, ou permet le comportement sexuel : appli par exemple, fréquentions de lieux...[/font]


[font=Tahoma]Après tu peux aussi expliquer à ton ami que tu vas t'abstenir de relations sexuelles avec lui pendant un moment et lui expliquer ta démarche et le but visé. Il ne peut qu'acquiescer et t'encourager. C'est pour retrouver ou avoir une sexualité saine...[/font]


[font=Tahoma]courage Jan ! [/font]
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 23-10-2015 09:10:57

Salut Jan
Une réponse rapide, c'est à toi de fixer les limites de ton sevrage. Tu sembles assez perdu dans ta sexualité, et je comprends ton desarroi, je crois que nous sommes nombreux ici à nous poser des questions du même type...
Pendant les 15 premiers jours de mon sevrage, j'ai vécu une tension extrême, parfois l'envie de sauter sur tout ce qui bouge, puis des phases de calme, et de nouveau la tension...Aujourd'hui, il y a plus d'espace entre les phases et moins d'intensité. 
Tu le dis toi même venir ici t'apaise, ecrire t'apaise, alors n'hésite pas viens ecrire. Le sevrage ce n'est rien d'autre que gagner du temps, laisser passer la tempête et reprendre une vie normale entre les bourrasques. Tu verras, la tempête va diminuer, tu vas pouvoir respirer.
Pour répondre à un post precedent, nous ne serons pas déçu que tu rechutes, nous ne sommes pas là pour te juger, juste te soutenir et t'encourager à ne pas chuter. 
Question personnelle: as tu travaille avec ton psy sur ta part homme/femme. Tu sembles avoir été surpris dans ton rapport actif d'ère devenu un Homme. 
Autre point, tu n'es pas obligé de tout dire à ton homme, tu peux simplement lui dire que ce WE tu as fait une bourde, tu es allé trop loin, tu as pris des risques, qu'aujourd'hui tu regrettes et que ca ne va pas bien en toi et que tu as besoin de sa présence, pas la peine de lui déballer toute l'étendue de ta dépendance. 
Bon courage et surtout tien bon, tu avances et je crois que tu as vraiment commencé un sevrage.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 23-10-2015 15:10:25

Bonjour les amis !
 
Et merci encore pour vos derniers messages !
 
Je réponds d’abord à FRANCK-EDMOND : Tu utilises la métaphore de la boulimie et relève la question du « se nourrir correctement ». Je saisis cette notion, et elle me permet soudain de comprendre un nouveau trouble :
 
JE NE SAIS PAS CE QUE C’EST UNE SEXUALITE NORMALE ! Je ne sais vraiment pas !!!
 
Peut-être que j’ai dès le début accepté et intégré très inconsciemment le préjugé que, étant homo on n’a par définition pas une sexualité « normale », et de ce fait, la porte en direction des « dérives » était de toute façon grande ouverte… ???!!! Je crois que je dois travailler sur ça… !!
 
Une « normalité » consisterait pour moi en la reconstruction de la sexualité avec mon copain. Ce qui me semblerait également assez « normal » serait de pratiquer parfois la masturbation, quitte à aller sur des sites de cam, comme ce que j’ai déjà mentionné. Je ne pense pas tomber dans une nouvelle dépendance ici, car je n’ai jamais été fan du virtuel ou de porno. Et encore, je me dis : « Si ce n’était que ça, ben ça irait déjà très bien !!! » !
 
La masturbation partagée sur le net pourrait être un palliatif pour moi afin de sortir un « trop-plein ». Mais aussi pour aller vers une TRANSGRESSION dont, je pense, tout homme et femme - du moins celles et ceux qui ont connus une dépendance - ressentent un certain besoin ! De mon côté il est certain que j’ai besoin de transgresser, ne serait-ce que pour « prendre la revanche » sur tous ces moments où on m’a renvoyé l’image de quelqu’un de « trop sage » et de « trop propre sur-sois »… Dans cette transgression il y a certainement aussi une affirmation de ma virilité… !
 
Je crois que nous partageons tous ce besoin de transgression, non ?
 
Ensuite, j’aurais du mal à ne plus voir l’amant régulier (11 ans) dont je vous ai déjà parlé, mais que je ne peux voir uniquement quand il en prend l’initiative, lui. Car contrairement à moi il a un copain qui est plus que jaloux, et je ne peux donc même pas appeler cet amant, si j’avais envie de le voir.
 
Le sex avec mon copain, la masturbation ponctuelle et des rapports ponctuels avec mon amant correspondraient pour moi à tout ce qui pourrait combler mon besoin de sexualité et celui de la transgression. Mais je n’exclue pas que les choses s’estompent encore beaucoup plus pour devenir peut-être un homme fidèle… ?!
 
Et vlan, une nouvelle barrière à ma fidélité, se rappelle à moi: Je suis jaloux !
Je suis arrivé en France pour un gars, qui m’a finalement trompé « comme c’est pas possible ». Moi j’étais un garçon très sage à cette époque-là, je ne connaissais même pas les « lieux de drague » !! Et j’étais ici dans ce pays, loin de mes repères habituels, de ma culture et de ma langue,… et j’en ai bavé cette première année !! Beaucoup même !!! Est-ce peut-être aussi pour me protéger de blessures possibles par la tromperie hypothétique de mon (nouveau) copain que j’ai à chaque fois devancé le mouvement, mis à part ce premier copain français ???
 
Est-ce que je trompe pour surtout ne pas prendre le premier coup et éviter des blessures ??? Je crois qu’il y a vraiment une piste ici, car tout à l’heure quand mon copain est sorti juste pour faire un tour à vélo, je me suis surpris à lui demander « Mais tu vas où ??? » et à ressentir des mini-douleurs me rappelant la jalousie… ! En tous cas je ne suis toujours pas prêt à dire quoi que ce soit à mon homme pour le moment !
 
FABRICE, oui j’ai déjà travaillé avec mes deux psys sur la question homme-femme ! J’y ai compris énormément de choses sur moi et ma structure psychologique. Je me suis même expliqué mon homosexualité ; si cela vous intéresse je pourrais vous donner ma théorie qui vaut ce qu’elle vaut… mais au niveau de ma dépendance cela n’a avancé à rien ! « M’affirmer un peu plus en tant qu’homme », et moins être indulgent envers moi-même pour me complaire dans des excuses sur moi-même, m’ont aidé à prendre plus facilement des décisions fermes et p. ex. contrôler un peu mieux ma consommation d’alcool. ET PARDON 1000 FOIS AUX FEMMES qui me lisent !!! Je ne veux absolument caricaturer aucune femme ici, mais c’est une façon très personnelle par laquelle je me suis expliqué ma part féminine en pensant à mère, très protectrice, « couveuse » et angoissée par tout, mais d’une indulgence folle envers moi ! Mais expliquer tout ça en détail serait vraiment trop long ici, pardonnez-moi !!! (Voire : « complexe d’Œdipe » !!!)
 
Tout à l’heure chez mon psy un condensé de tout ce que je vous ai écrit ici ces derniers jours est sorti. Ses gencives vont bien, mais je crois qu’il a été un peu décoiffé quand-même … ! Une fois tout sorti j’ai failli m’écrouler ! J’ai été vraiment au bord d’un malaise et me suis posé la question si je n’allais pas appeler mon copain pour me récupérer, de peur de ne plus maîtriser mon vélo au retour. Mais j’ai su me rétablir, heureusement. Voyant mon état, mon psy m’a demandé pour la première fois si je souhaitais qu’il me prescrive des anxiolytiques. J’ai hésité, finalement accepté l’ordonnance, mais ai pour le moment préféré acheter des « SEDATIFS-machin », ne voulant pas avoir recours à la chimie tout de suite.
 
Depuis hier soir j’ai pensé retourner sur l’app pour chercher un jeune et beau passif. Ce n’est surtout pas ça qui manque en plus ! Mais je constate aujourd’hui que les choses se passent à l’envers de mes habitudes : je repousse le moment d’aller sur l’app et je travaille, j’accomplis des obligations, je vous écris ici, plutôt que de sortir le smartphone. Et quelque part l’idée de chercher un plan est accompagnée d’un « Bofff ??!!! » dans ma tête, et quand je me concentre sur mon bas-ventre j’ai l’impression que mon sexe veut plutôt rester en état de repos… !
 
De plus, les sédatifs font effet et je me sens de plus en plus lourd, prêt à faire une bonne sieste et non à sortir pour une folie…
 
A plus tard mes amis !
 
(J’ai encore failli signer par mon vrai prénom… !!)
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 23-10-2015 16:10:19

Salut Jan,

toutes les questions que tu te poses, ressemblent à des questions que te dicte ton addiction pour éviter de la remettre en question  ou/et d'entreprendre un sevrage ne serait-ce que pour y voir plus clair...
On dirait que tu sens que ces serait bien, au moins d'essayer et que tu cherches par tous les moyens à trouver des raisons, des questions pour y surseoir... 

Je me suis retrouvé face à un cas similaire quand  j'ai entrepris de faire un sevrage. J'ai ou j'avais des amants réguliers. Mais je me suis donné la possibilité de faire le servage en me disant qu'une fois la dépendance mise à distance , peut-être que je verrais plus clair dans le plaisir que j'ai à avoir des amants... Est-ce que c'est pas la dépendance qui me dicte finalement des besoins dont je n'aurais pas envie en son absence?  
J'ai pas cherché de réponses métaphysiques .. j'ai dit on met entre parenthèse le temps du sevrage et on verra  au fur et à mesure si je fais ce que je fais par plaisir ou si c'est un plaisir induit par mon addiction. 


il ne reste qu'à se lancer. 

et la conduite d"un vélo en état de stress émotionnel peut te valoir la suppression de 12 points d'un coup !
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 24-10-2015 15:10:07

Bonjour mes amis !
 
La rupture avec mes « jours de sevrage (involontaires) » a été signée hier soir, je suis allé dans un sauna avec le but précis que je m’étais fixé. Je suis finalement tombé sur un gars de mon âge, accompagnée de son copain, avec lesquels ça s’est même extrêmement bien passé ! J’ai trouvé ce que je recherchais, ce que je voulais vérifier : j’ai pu être actif et c’était moins la réelle jouissance ici qui comptait que le rôle que j’ai pu jouer !
 
Je me rends donc une fois de plus compte que dans le trouble qui m’amène ici depuis mardi il y a aussi ce besoin de recherche de moi-même, un besoin de savoir qui je suis, quitte à me perdre !
 
Pardonnez-moi, ça semble même contradictoire à la démarche de m’inscrire ici, mais j’ai l’impression que j’ai retrouvé alors depuis hier soir enfin une certaine sérénité ! Bien entendu je me pose du coup la question de ma raison d’être ici et je me reproche un peu de trahir en quelque sorte les efforts que vous avez faits, nombreux d’ailleurs, de me répondre, de me prendre par la main, de m’orienter et de me rassurer… Je suis sincèrement désolé si je décourage certains ici… !!!
 
Mon psy m’a dit hier que mon état de cette semaine était certainement aussi influencé par la prise et/ou le sevrage de la drogue ! Ma méfiance envers cette drogue est donc d’autant plus grande !!! Au moins le rapport d’hier soir m’a fait comprendre que je n’ai pas besoin de ce substitut pour revivre un rapport étant actif et pour mesurer ce rôle un peu inconnu qui pourtant me fait faire de grand pas dans la façon de me percevoir et de me vivre enfin véritablement comme « HOMME » !  Qui sait, peut-être qu’au bout du chemin de l’homme que je découvre se trouve non « des hommes », mais … une femme… ?!
 
Sans vouloir aller si loin, s’ouvre donc à nouveau ici le chapitre de parler avec « MON homme » et de lui révéler mes désirs profonds. Du coup je me demande si, comme lui, je ne suis finalement pas foncièrement pudique pour parler de sex… en dehors d’un « contexte sexuel »… ?! Encore un élément très contradictoire par rapport aux excès que je vis par ailleurs !
 
Je pense donc que j’ai été cette semaine dans un état singulier, et j’ai sollicité votre aide influencé par cet état. Mais aujourd’hui je commence à y voir de plus en plus clair ! Et je fais toujours le même constat au niveau de ma dépendance, j’entrevois clairement les raisons, et les points déclencheurs basés sur ma disposition psychologique à cette dépendance, et je confirme que cette dépendance est maintenant entretenue par la perception profonde de ne pas savoir ce qu’est une sexualité normale :
 
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]les raisons : étant homo, inconsciemment je n’ai jamais perçu ma sexualité comme « normale » !
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]un point déclencheur fondamental : le désarroi face aux tromperies du garçon pour lequel je suis venu ici en France et l’immense sensation de perte et de douleurs liée à ça ! Du coup, peur de revivre cette douleur et donc : mécanisme de protection pour « tromper avant de se retrouver trompé » !
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]la disposition psychologique personnelle : contexte familial, tendances addictives dans la famille, trouble sur mon identité sexuelle, complexe d’Œdipe mal accompli, perte de ma sœur à l’adolescence !
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]la perception profonde de ne pas savoir ce qu’est une sexualité normale !
 
Je saisi donc parfaitement aujourd’hui l’importance que peut avoir le sevrage dans la structure profonde qui s’est mise en place en moi :
 
Le sevrage obligera à donner un coup d’arrêt à un mécanisme fou - ou une sorte de moteur qui s’est emballé - afin d’être à nouveau capable de se mettre face à sa vie et soi-même pour se ressouvenir de ses valeurs profondes et refixer ses objectifs ! Il permettra aussi de rentrer en "auto-observation", pour saisir, voire comprendre, les mécanismes établis ! L’éventuelle répétition des sevrages permet, elle, de maintenir le mécanisme fou à un degré acceptable et de consolider, puis d'accomplir sa façon individuelle d’une « sexualité normale » !
 
Je crois… !

Même si je comprends les commentaires par lesquels vous me dites que la dépendance même peut déformer mes raisonnements, j’ose avancer que je vis actuellement dans cette « mutation de mon attitude sexuelle » un « moment charnière » sur ma perception et ma construction « d’être homme » ! J’ose même avancer que cette mutation me semble fondamentale ! Pour cette raison j’affirme donc que j’ai besoin de la vivre, un certain temps, tout en m’imposant de règles strictes sur la façon d’accomplir mes relations sexuelles futures, surtout pour me protéger de maladies sexuellement transmissibles et de la consommation de stupéfiants.
 
Après cette semaine sous influence de la drogue, mon but est d’atteindre rapidement une sensation d’équilibre et de retour complet à moi-même, sans pour autant perdre de vue ma profonde volonté d’accepter dans très peu de temps un réel sevrage qui est certainement autre chose que ce que j’ai vécu cette semaine !
 
Je pense d’ailleurs ne plus avoir le choix : éviter le sevrage serait un immense pas en arrière et un mensonge envers moi-même ! Je suis trop conscient de cela pour fuir cet état de fait : Cette semaine ici parmi vous a été une des choses les plus importantes que j’ai vécu dans ma vie ! Une mèche a été allumée, je ne crois pas qu’elle s’éteignera et je ne peux pas me cacher devant cette prise de conscience, car elle est immense !!!
 
Un virage a donc été entamé et il se fera à son rythme ! Je le souhaite le plus rapide que possible, car jamais je n’ai entrevu une opportunité aussi forte de ré-axer ma vie pour me retrouver ! C’est aussi une opportunité pour instaurer l’équilibre que je souhaite au plus profond pour ma vie et dont je veux faire profiter tous ceux qui m’entourent, prioritairement mon copain!
 
Une semaine de compréhension et d’avancement immenses face à 25 ans de dépendance et 13 ans de thérapie sans succès… Je ne peux pas fuir ce fait !!!
 
Aujourd’hui je serais même prêt à laisser mes coordonnés personnels à certains parmi vous pour rester en contact en dehors du forum, mais je ne suis pas certain que cela se fait… Je me rendrai avec plaisir à une réunion, si jamais vous en organisez bientôt, pour échanger de vive voix avec vous, mais surtout pour remercier chaleureusement et de visu les personnes clés qui m’ont soutenu ici !
 
Je ne sais donc pas comment je vais gérer ma présence ici dans les prochains jours et semaines… Mes obligations professionnelles vont d’ailleurs bientôt limiter le temps que je peux consacrer à la rédaction de mes messages… Mais mon objectif est précis maintenant !
 
Ce n’est pas un au-revoir, croyez-moi !
 
Je vous embrasse !
 
J…..
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Ekeiloh @ 24-10-2015 15:10:31

Salut Jan,

Sache déjà que nous ne sommes ni déçus ni tristes: au contraire, tu avances. Tu as enfin compris que ta sexualité n'était pas normale, et rien à voir avec le fait que tu sois homosexuel ou hétéro, même si ça y participe dans ton inconscient. Mais tu as trouvé une forme de sexualité dans laquelle tu te retrouves, dans laquelle tu t'accomplis. D'ailleurs tu ne renonces pas à l'idée de suivre un sevrage un jour d'après ce que tu dis.

Pour ce qui est des thérapies, je pense tout simplement qu'elles ne te conviennent pas. Qu'elles te convenaient à un moment, puisque tu arrives à parler assez librement de ta soeur etc ici-même. Mais que maintenant, ce n'est plus de celles-là dont tu as besoin. Et ce n'est pas un problème, beaucoup de thérapies existent, et beaucoup de therapeutes.

Tu soulèves un point important: discuter de tes désirs profonds avec ton homme. Mais je crois que c'est plus ta place que tu dois trouver, il ne s'agit pas simplement de ce que tu desires mais de qui tu es. Et c'est très important de se positionner là-dessus pendant un retablissement, même si c'est bien sûr amené à bouger. Cet homme fait partie de ta vie, je crois que c'est important pour lui comme pour toi que vous traversiez ensemble cette crise identitaire.

J'ai vécu un peu tout ce que tu racontes là. Je sais que tu vas t'en sortir. Va à ton rythme mais surtout, ne perds pas ton objectif de vue: aller mieux, et il y a divers chemins possible. Et surtout, TU N'ES PAS SEUL !
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 24-10-2015 20:10:23

sois patient... et en attendant sois prudent.

nous ne sommes pas loin...
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 26-10-2015 09:10:42

A nouveau : merci mes amis !
 
Je sais que ceci n’est pas un confessionnal, je souhaite néanmoins dire qu’hier j’ai à nouveau fait une impasse à mes objectifs en me connectant à l’app, suite à quoi j’ai fait une rencontre qui s’est à nouveau très bien passée.
 
Même si je ne sors pas de mon schéma de l’addiction, je constate néanmoins un changement : je ne suis plus dans une attitude « animale » de pure consommation sexuelle ! Dans les rapports que j’ai eus vendredi et hier il y a du moins eu un vrai échange avec mes partenaires ! Non seulement sur le plan sexuel, mais aussi humain ! A chaque fois on a parlé, échangé, et du moins j’ai l’impression que cela ouvre déjà une relation à mes partenaires et à ma sexualité que je qualifierais de « plus responsable » et donc de « moins purement consommatrice ». Et cette « qualité de relation » inclue clairement l’objectif de ne plus accepter de rapports à risque, ce qui était donc le cas !
 
De ce point de vue je suis donc plutôt satisfait !!
 
Je ne suis plus seulement dans un mouvement incontrôlé dans lequel je « flotte » comme à la surface d’un courant marin, dans lequel j’avais beau faire des efforts pour avancer, mais où c’était finalement le courant lui-même qui me poussait de plus en plus loin ! Je suis rentré en « auto-observation », comme lors de mon sevrage tabagique il y a 11 ans ! De ce fait, je suis moins « en position de victime » de mon comportement, je l’impression de « m’émanciper » à côté de ma dépendance et de lui dire :
 
« Ok cocotte, t’es toujours là, mais regarde bien : je me suis redressé (encore un lapsus révélateur.. !) à côté de toi et maintenant on va faire cette course côte à côte ! Et méfie-toi, car quand je le décide je peux être très combatif ! ».
 
J’en ris et j’en souris de dire ça ! Vraiment ! Vous pouvez m’imaginer avec la « grosse banane » quand je dis ça ! Ça veut donc dire que je suis en forme, je me sens léger… et heureux !
 
La question de me révéler à mon copain reste bien-entendu toujours présente ! J’entends quand vous dites que cela est nécessaire et qu’il n’est pas forcément besoin que je révèle toute l’ampleur de ma dépendance sexuelle…
Mais vous savez, j’ai l’impression que d’1), si le flot de parole de 15 ans d’occultation ne commence, je ne saurais plus le contrôler.
Et de 2), j’ai bien-entendu peur des conséquences :
A)[size=x-small][font=Times New Roman]    [/font][/size]parce que je ne sais pas si, avec un sentiment de trahison très légitime, mon ami ne voudra finalement pas arrêter notre relation… ?!
B)[size=x-small][font=Times New Roman]     [/font][/size]Et B) parce que j’ai clairement peur de ne plus pouvoir ensuite accomplir mes « escapades futures » aussi facilement, que je ne le faisais jusqu’à présent. Je sais, je c’est très lâche de dire ça, parce que je laisse clairement une porte ouverte à ma dépendance et au fait de ne finalement rien changer !
 
Mais par ailleurs, si mon copain aura été informé de ma dépendance, il saura alors interpréter certains signes et repérer mes mouvements d’infidélité (si je n’arrive pas à les gérer encore), et je me rends compte que j’impliquerais alors ici plus ou moins activement mon copain dans ma dépendance !  Pour le moment je ne trouve cela pas très saint ! Et c’est plutôt ici – s’il observe comment je cède à mes pulsions – que les réelles raisons d’une séparation entre nous pourraient apparaitre !
 
Pour le moment, cette semaine que je viens de vivre pourrait finalement se résumer à cette simple reconversion de mon attitude sexuelle. Néanmoins, et je rejoins ici le propos d’EKEILHO : Je suis en train de mieux découvrir qui je suis, car j’ai l’impression que je m’accomplis, enfin ! C’est déjà énorme d’avoir l’impression (peut-être est-ce à nouveau un leurre, je ne sais pas !) que la sphère des 360° de ma personnalité, dont manquait toujours environ 30 %, se complète enfin ! A 50 ans de vie ! Et je pense que je ne peux qu’avancer plus vite sur le chemin de ma guérison si cette partie-là a été achevée !
 
Malgré ma « non-révélation » à lui, ma relation avec mon homme bouge tout de même. Je pense qu’il se rend compte qu’il se passe quelque chose avec moi… ! Et imaginez s’il a tout compris depuis le début… :  Est-ce que je ne vis pas avec l’homme le plus incroyable du monde s’il a su me laisser vivre ma difficulté sans me poser aucun obstacle et donc sans rajouter encore à la pression que je subis déjà ??!!! Le changement envers lui dont je parle s’exprime clairement par un rapprochement physique et donc de moments intenses de tendresse qui deviennent nécessaires pour moi envers lui et par lesquels je lui exprime, sans aucun mot, à quel point je tiens à lui ! Je pense qu’il sent qu’il se joue quelque chose en moi, mais il ne dit rien et me laisse faire mon chemin...
 
Bien-entendu qu’on peut juger son attitude aussi comme un élément qui a contribué à renforcer ma dépendance : Je crois que lui-même culpabilise pas mal par rapport à son besoin de la pornographie et de la masturbation comme « espace de liberté et d’intimité », mais je répète que je sais seulement qu’il en ressent un besoin, mais je ne mesure pas s’il est aussi au stade de la dépendance… et que du fait de cette culpabilisation il n’a jamais osé me dire quoi que ce soit sur mes excès…
 
Bien-sûr que si on en avait parlé plus tôt, il aurait aussi pu mettre des freins à ma dépendance, mais je trouve ce renvoi de responsabilité un peu trop simple et je ne crois pas que la gestion de notre dépendance doit en plus en partie incomber à la personne qui en est la première victime !
 
Après une nuit de quasi 11 heures de sommeil (je me suis senti un peu malade hier soir) je me suis réveillé ce matin en super forme et avec la sensation de me rapprocher clairement de mon objectif de sevrage ! En tous cas je souhaite consacrer ma journée aujourd’hui à mon travail et me fixe l’objectif de ne pas ouvrir la fameuse app, ni le réseau cam sur le net ce soir ! Et – mes deux dépendances interagissent bien-sûr ! - pas d’alcool cette semaine !! Car l’effet de la drogue de dimanche dernier a amplifié mes réactions à la moindre consommation de bière ou de vin ! Je n’ai donc tout simplement pas été véritablement « sobre » cette semaine !
 
Et dernier objectif : J’ai découvert les liens permettant d’aller sur vos postes de présentations et de journaux de sevrage ! J’ai vraiment envie de les lire pour m’enrichir enfin de vos expériences concrètes, après cette semaine de déversement personnel et accru !
 
Je me relis brièvement, je poste, et à 11 h 30 à nouveau séance de psy !
 
Je dois approfondir cette question de la thérapie, ELEILHO !!
 
Je vous embrasse !
 
J…
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 26-10-2015 10:10:20

[size=medium][font=UICTFontTextStyleBody]Salut Jan,[/font][/size]

[size=medium][font=UICTFontTextStyleBody]Je suis heureux que tu ailles mieux et que tu sembles trouver un équilibre. C'est à toi de mettre les limites (drogue, relations purement bestiales) et d'avancer avec et sûrement de les revoir au fur et à mesure de ton chemin. Il faut que tu sois bien clair sur ce qui est du compulsif (aliénant): il est bon de rappeler les 4 étapes du processus addictif: la préoccupation sexuelle, la ritualisation du comportement, le comportement sexuel compulsif et le désespoir après l'action. Tu étais dans cette logique il y a une semaine quand tu es arrivé ici, il me semble que tu en es sorti, mais tu as choisi une voie périlleuse (c'est ton choix), donc attention, n'oublie pas les limites que tu t'es fixé. Ce sera mon conseil du jour (pas une mise en garde, juste un conseil d'ami)[/font][/size]
[size=medium][font=UICTFontTextStyleBody]Je me pose aujourd'hui les mêmes questions que toi dans ma relation à ma compagne. J'aurais presque pu utiliser les mêmes propos. Comm toujours, cela me trouble. Je suis beaucoup plus proche de ma compagne, il y a beaucoup plus d'intimité, de sensualité. J'ai décidé de laisser les choses se faire en avançant dans mon sevrage. Il faut accepter la vie comme elle se présente. Nous changeons et nos compagnons/compagnes le ressentent. Même mes enfant me ressentent aussi je pense.[/font][/size]
[size=medium][font=UICTFontTextStyleBody]Bonne séance chez ton psy[/font][/size]
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 26-10-2015 21:10:31

Salut à nouveau mes amis !
(Ça me fait du bien de vous appeler mes amis, nous avons tous constaté que nous avons peu d’amis dans notre dépendance !)
 
Ma journée ne s’est pas tout à fait déroulée comme prévu. J’ai dormi longtemps, j’ai lu et écrit ici, je suis allé voir mon psy ensuite et au lieu de bosser à la maison j’ai d’abord offert un petit resto à mon copain à midi et je me suis ensuite « écroulé à nouveau » pour dormir encore plus de deux heures ! Je pense que c’était ce relâchement dont j’avais besoin et pour lequel le psy m’avait (plus ou moins) prescrit les médicaments que je n’ai pas achetés !
 
Tout au long de cette journée j’ai d’ailleurs senti que je suis proche de la révélation à mon ami, mais je veux le faire sans donner de réels détails et ceci pour les raisons que j’ai données dans mon précédent poste ! J’attends donc toujours « le bon moment ». Et il y a concrètement encore un autre point délicat qui m’empêche de révéler la nature réelle de ma dépendance : Comme indiqué, mon copain pourrait se sentir concerné lui-même par ce problème et donc vouloir rejoindre ce forum. Mais patatras, le voilà alors face à l’intégralité des révélations que je vous fais ici depuis une semaine. Et je vous ai déjà dit que je ne pense pas qu’il faille que notre partenaire, la première victime de nos dépendances, connaisse tous les détails de nos péripéties et combats..!
 
Ce forum a-t-il prévu ce cas de figure ? Vous les administrateurs, pouvez-vous « bloquer l’accès du pseudo de nos conjoints » à nos postes personnels ? Ou dois-je alors supprimer tous mes propres postes ?
 
Je viens enfin de comprendre comment je peux accéder à vos premières présentations sur ce site (merci EKEILHO !) ! Je devais être trop axé sur moi-même pour ne pas prendre assez de temps pour bien chercher… J’avais besoin de lire vos premiers messages pour voir d’où vous êtes partis, quelles sont vos vies, vos parcours, vos douleurs, vos contradictions, vos singularités... Je me sens maintenant bien entendu encore plus proche de vous ! Je suis d’ailleurs d’autant plus heureux de constater que nos parcours et vies sont tous plus différents les uns que les autres ! Je me sens bien parmi vous et je ressens un respect énorme pour vos parcours individuels, beaucoup de choses font écho à ma vie, et beaucoup m’émeuvent aux larmes ! Ah, foutu hypersensibilité… !
 
Mais une question : Y a-t-il personne qui s’est encore penché sur les révélations faites ici sur ce forum pour en chercher éventuellement une sorte de « dénominateur commun » à nos dépendances ? Beaucoup de choses ont été écrites sur les autres addictions, la boulimie et l’anorexie… quels sont les livres qui parlent avec cohérence de la dépendance sexuelle ? Qui parmi vous a projeté d’en écrire un ???
 
Aujourd’hui en sortant du psy j’ai poursuivi en quelque sorte mon échange avec lui dans ma tête et je me suis surpris à formuler la description de ma dépendance à ma meilleure amie qui vit dans mon pays natal. Elle est en fauteuil roulant et psychologue elle-même. Bien entendu se pose la question du « pourquoi je n’ai jamais parlé avec elle »… J’ai révélé mon homosexualité très tôt à mes amis et ma famille, à l’âge de 17 ans, et la profondeur des relations amicales que j’ai depuis se fond sur la notion de la sincérité. Sauf … qu’il n’y en est plus rien aujourd’hui, … autour de ma dépendance en tous cas !
 
Ma dépendance m’a bien entendu éloigné de mon amie ! Et - « Instinct féminin » ? -  elle a tenté une ou deux fois durant ces dernières années de me faire parler – comme avant - de ma sexualité, mais j’ai esquivé très habilement le sujet et de ce fait j’ai fermé la porte à des échanges plus profonds qui caractérisaient pourtant notre amitié avant.
 
Je me suis donc projeté dans ma tête dans l’aveu de ma dépendance auprès de mon amie. J’ai pu vivre des révélations semblables autour de mon homosexualité, ou autour d’aveux furtifs de ma tendance libertine à des moments de ma vie où je n’ai pas été en couple. Et j’y ai fait deux constats assez marquants :
 
1) c’est d’abord ce réflexe de pas mal de monde (mais peu osent l’exprimer) de devoir « se faire une image » de notre « différence », et donc de rentrer par leur imaginaire dans notre intimité… Je pense concrètement à nous, les couples homos, lors ce que nous révélons nos relations à des personnes de notre entourage. Suit alors une putain de question à la con … Vous la connaissez ??? C’est: « Mais en fait, c’est qui qui fait la femme ? ». Je pourrais sauter sous le plafond quand j’entends ça !! Mais est-ce que moi je cherche à visualiser comment un tel ou une telle accompli l’acte sexuel ?? Mais dès qu’on est dans une différence il faut alors aller se soumettre à ce genre d’interrogations !

Pourquoi j’en parle ici ?? Pour moi, cela montre ce besoin de certaines personnes de se « projeter plus concrètement dans notre singularité » quitte à vouloir en imaginer concrètement les choses !
Et j’appréhenderais clairement ce réflexe lors de la révélation de ma dépendance… !!!
 
Mais suit ensuite 2) un autre point que j’appréhende, lié au premier, mais plus fondamentalement dérangeant encore! Quand on parle de relations multiples c’est ce foutu reflexe qu’ont nos amis d’avoir d’abord peur que nous puissions nous contaminer du sida, ou d’autres MST’s! J’ai l’impression que c’est cette crainte qui domine d’abord tout ! Vous ne pensez pas ?? Bien entendu c’est assez légitime, car nous-mêmes, nous sommes également préoccupés par ce point… Mais j’ai l’impression que les notions de souffrance, de détresse et de douleurs psychologiques sont d’abord totalement occulté par la crainte des MST’s !!!
 
Je crois que j’ai passé pas mal d’années de ma vie à vouloir à tous prix attirer de l’attention sur ma personne, quitte à ce que ce soit par la crainte, ou par la pitié. Aujourd’hui j’ai horreur de ça ! Ma mère me témoigne souvent pour un rien une sorte de pitié pour les petits soucis du quotidien ; j’en ai horreur !!! Je ne veux pas qu’on se fasse des soucis pour moi !!! Je déteste ça !!!
 
Bref, j’ai alors imaginé la crainte de mon amie face à la révélation de mon addiction et je me suis surpris à faire un long discours dans ma tête qui soudain mettait les risques liés à mon addiction au même niveau que tous les risques de notre vie par ailleurs ! J’ai alors soudain eu l’impression d’avoir en quelque sorte « désacralisé ma dépendance et aussi mes propres craintes autour d’elle ». Ça semble sonner étrange, mais j’ai eu soudain l’impression d’enlever de l’importance à ma dépendance. Ce qui ne veut surtout pas dire que je la banalise ! Mais du coup je lui enlève de la puissance !
 
Nous prenons tous des risques tous les jours quand nous travaillons, quand nous traversons la rue, quand nous conduisons, quand nous faisons du ménage, ou du bricolage, ou du sport… Mais qu’au niveau de notre sexualité si elle se passe en dehors de notre couple les choses ne sont pas différentes si toutefois on sait se rendre responsable, comme pour tous les actes du reste de notre vie !
 
Je me relis et je peux imaginer votre incompréhension : Qu’est-ce que ça vient chercher ici, en fait ? Est-ce que je ne suis pas en train de justifier quelque part mes futurs actes ? Je ne sais pas, en tous cas j’ai l’impression, comme on dit dans ma langue natale, … « d’avoir enlevé du vent des voiles »…  de ma dépendance par cette pensée ! Du moins est-ce une affirmation claire que veux vivre les futurs actes de ma dépendance en ne donnant à ces actes aucune importance qu’ils n’ont pas. Et je pense que cela peut constituer une façon de désacraliser et donc d’enlever de l’importance à ce besoin de transgression…
 
Je ne sais toujours pas si je suis clair, mais pour moi il y a ici un avancement… Car, pour aller au bout de la logique : si l’acte sexuel extérieur à notre couple n’est pas plus singulier, ou plus important que de bricoler, de conduire une voiture ou de faire du sport, à quoi bon alors encore de le faire, si par ailleurs nous sommes toujours conscient qu’il fout du bordel dans notre vie… ?!!!
 
Troublant ça, j’avoue, mais … laissons cette pensée faire son chemin…! …  ou pas… !
 
Pour changer de sujet, je suis toujours sur une autre interrogation en lisant vos postes… J’ai essayé dans un de mes précédents postes de formuler une réponse à ça, mais elle était très schématique :
 
Qu’y a-t-il après le sevrage ?
(Est-ce pour repartir de plus belles ? …?)
 
Voilà mes constats de la journée !
Je suis heureux de vous relire au plus vite !

D’ailleurs aujourd’hui pas de retour sur l’app, ...
là je vais aller me coucher, donc pas de retour non plus sur le site de chat cam, ...

pas d’alcool non plus…

toutefois une petite sensation d’être face au vide quand même, …

mais boff, …

cette sensation…
ce soir...

(grand sourire !!) : …

je l’emmerde !!!
 
J…





 
J…
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Ekeiloh @ 26-10-2015 22:10:51

Je vais te répondre à deux questions:

1) Qu'y a-t-il après le sevrage?
Chacun répondra différemment. Pour moi, la sortie du sevrage correspond à la sortie de la dépendance: que je me considère en sevrage ou pas, je n'ai plus d'envies malsaines ou adultères, quand je croise une fille dans la rue j'ai envie de lui dire bonjour et de lui demander d'où vient sa robe ou ce qu'elle fait comme taf, et pas de l'imaginer dans des circonstances qui nourrissaient ma dépendance. J'hésite à sortir de mon sevrage, car je ne vois pas comment je pourrais replonger. Bien sûr c'est possible, et de toute façon j'atteindrai l'objectif que je me suis fixé sur mon compteur.

Je crois qu'il ne faut pas chercher à savoir ce qu'on va atteindre. Nous avons un chemin à faire, et c'est ce chemin là qui est important. Ce qui arrivera après, c'est different pour chacun, c'est différent pour chaque période de notre propre vie. Mais dans tous les cas, c'est beau, et c'est l'essentiel.

2) les conjoints sur le site: Tu peux toi-même bloquer une personne, qui je crois n'aura plus accès à tes posts. Perso, j'ai choisi la confiance: mon homme sait que je suis sur ce forum, il sait que j'y passe beaucoup de temps (c'est d'ailleurs parfois un sujet d'engueulades...) et il a eu des jalousies concernant le forum. Nous avons eu des moments difficiles où il avait l'impression que je me confiais plus à vous tous ici qu'à lui (ce qui est faux, mais passons ^^). Mais nous avons décidé ensemble qu'il valait mieux qu'il ne vienne pas lire mes posts ici.

Nous parlons parfois sous le coup de la colère sur le forum, c'est un espace libre, très libre, parfois trop libre... Et il a bien compris cela, surtout pour moi qui aie un caractère de merde et qui déverse toutes mes ondes négatives assez violemment quand ça a besoin de sortir. Il le respecte, je crois.

Mais je peux comprendre que ça ne soit pas facile. Si tu ne te sens pas, rien ne t'oblige à lui dire que tu es sur un forum. Dis que tu as discuté avec quelqu'un, dis que c'est un ami, tu nous appelles toi-même "mes amis". Tu sais le forum est ouvert, les messages peuvent être lus même sans être connectés. Et d'ailleurs, bloquer un pseudo... s'il veut vraiment lire tes posts, il créera un autre compte. Donc soit vous jouez l'atout confiance, soit tu ne prends pas de risque pour ton rétablissement, et tu lui parles de tout sans mentionner le forum. A toi de voir.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 27-10-2015 09:10:48

Bonjour mes amis ! Et Merci EKEILHO pour tes réponses !
 
Là, ce matin je suis debout très tôt et en pleine forme !
Enfin !!!
Je me rends compte que je tiens ici une sorte de journal...
C’est encore drôle, parce que quand je partais la semaine dernière revoir mon psy après une interruption de plus de deux mois je me disais que je devrais peut-être écrire dans le journal que j’ai tenu durant mon adolescence et dans lequel j’écris encore sporadiquement, surtout quand je ne vais pas bien.
 
Je remarque surtout depuis hier que je me « révolte une peu » chez mon psy. Visiblement il a compris que quelque chose d’important se passe en moi, il redevient plus actif dans ma thérapie… Souvent j’avais l’impression qu’il ne m’écoutait pas vraiment et qu’il me répondait de façon assez formatée, soit ça correspondait ce qu’il disait, soit non, un peu comme « l’horoscope du jour »… (C’est dramatique en fait, ça !). Une fois d’ailleurs le pauvre s’est carrément endormi face à moi, j’étais tellement mal à l’aise que j’ai arrêté la séance en prétextant que moi, je n’étais pas bien. J’ai continué à y aller quand même en me disant que de toute façon c’est à moi de faire le boulot, peu importe le bonhomme que j’ai en face. Bref, hier il a donc essayé d’être un peu plus avec moi, me conseillant à plusieurs reprises sur la façon d’aborder le sujet de ma dépendance avec mon ami. Mais franchement, je l’ai trouvé tellement à côté de la plaque que j’ai dû repréciser ma façon de voir les choses pour que finalement il comprenne, acquiesce et se taise !
 
Bon, je ne suis pas ici pour vous raconter des petites pépites anodines de mes journées, mais je ressens ce besoin profond de venir m’exprimer ici pour partager avec vous des pensées ou évènements que je considère plutôt importants et parce que « je me sens protégé et confortable auprès de vous » (et toc, dans ma langue maternelle on a UN MOT pour dire ça !) et parce que cette écriture me fait avancer !
 
Je suis heureux ce matin, vraiment, heureux à en chialer ; je pense à la sexualité, mais ne sens pas de besoin en dessous de la ceinture ; il y a un beau soleil d’automne ici dans le sud-ouest de la France: l’érable que j’ai planté dans notre jardin en 2011 est vêtu de sa couleur rouge-bordeaux de l’automne ; la baie-vitrée de mon bureau est ouverte pour aérer: j’entends les bruits de la vie dehors ; mon ami est sorti dans le jardin pour couper maladroitement un peu de bois pour notre poêle à bois - souvent c’est plutôt moi qui m’en occupe - je le regarde, ça me fait sourire et ça m’émeut (quoi de plus touchant que la maladresse des gens qu’on aime.. !), je ne peux pas m’empêcher de lui donner quelques conseils pour ne pas se blesser ; cet après-midi il va pleuvoir ici, mais j’ai envie de sortir dans la nature quitte à être mouillé jusqu’aux os … !!!
 
J’ai enfui en moi une très vieille passion qui est la musique et le chant. Je me suis toujours considéré pas assez bon pour ça, même si j’ai fait plusieurs années de formation en art-lyrique et que j’ai « une petite voix » de baryton. Quasi tous les jours je me réveille avec une chanson dans la tête et il m’arrive même souvent de me réveiller avec une chanson en tête qui n’existe pas. Je suis souvent stupéfait face à ce phénomène…  D’où ça sort… ?!
 
Un soir, il y a quelques semaines, j’ai aidé un jeune musicien à ramener chez lui son piano électrique. Je l’ai croisé sur un trottoir de la ville, ce beau jeune homme tout maigre en bavait du poids de son instrument ; avec une bonne intention de le draguer d’abord – il est black… – je l’ai aidé à porter l’instrument et à le ramener ensuite chez lui en voiture, sauf hors contexte de drague je suis incapable de draguer, au fond de moi je suis probablement trop trouillard, ou alors vraiment pudique et timide ; j’ai revu ce jeune homme à plusieurs reprises, on a parlé musique, il a joué du piano, on a chanté un peu, tiré des plans sur la comète … et il m’a conseillé de noter ou même d’enregistrer les chansons qui sont en moi pour ne pas les oublier, ceux à qui j’en avais déjà parlé avant me l’ont d’ailleurs conseillé aussi ; ce matin je l’ai fait :
 
Dans ma tête j’entendais une sorte de refrain sur une parole déjà mise en chanson plus de 1000 fois dans toutes les langues du monde, sauf que ma mélodie ne ressemblait en rien à quelque chose d’existant. Cette unique parole était chantée par une puissante voix de baryton black, vocalisant la partie centrale, et ce seul mot chanté était le mot : « Halleluiah ! »
 
Je l’ai enregistré sur mon dictaphone.
 
Je ne suis plus sur mon app ou des sites gays depuis dimanche soir. C’est déjà à nouveau une sorte de sevrage.
 
Très modestement, peu confiant en moi, je veux pourtant poursuivre ce mouvement et m’engage ici auprès de vous sur mon premier véritable sevrage officiel jusqu’à vendredi !
 
Je craque d’émotion…

Ma chanson résonne dans ma tête...!

J...
 
P.S. Merci de m’indiquer comment j’ouvre ici mon journal de sevrage, svp !
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 27-10-2015 22:10:12

Salut Jan,
Je suis toujours aussi heureux de te voir marcher à travers cette forêt. Et ouî, l'automne est magnifique cette année, les couleurs des forêts vosgiennes m'ont rappelé un été indien (beau voyage avec ma compagne). Tu es en train de redécouvrir des trésors enfouis en toi, n'hésite pas à les regarder, a les cultiver. Pour le chant, pourquoi ne reprends-tu pas cette activité?
J'allais oublier le principal, bienvenue dans le sevrage. Comment imaginés-tu ce sevrage? Quelles limites te fixes-tu? Pour ouvrir ton carnet, je te fais un message demain quand j'aurai récupéré mon ordi... Difficile avec la tablette.
En te lisant, je ressens de la sérénité, du bonheur, de la vie. Simplement être, c'est simple et tellement difficilé. Merci d'avoir partagé ce moment, il ne manque que le refrain.
'Alleluiah', je vais me coucher en paix.
Merci
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 28-10-2015 08:10:24

Salut Jan,

je constate qu'il y a maintenant une petite bande verte et blanche dans tes posts qui montre que tu as décidé d'un servage.

excellente initiative. 

Pour mettre toutes les chances de ton côté je te suggère de supprimer la fameuse app.... et mieux, au préalable de supprimer ton compte de cette application. Pour reprendre une comparaison que tu sembles connaitre, c'est comme si tu arrêtais de fumer en gardant un paquet dans ta poche...Même s'il est fermé il reste ce qui caractérise le fumeur pas celui qui ne fume pas.
Et si tu ne las pas supprimer, pose toi les questions de savoir pourquoi....

Pour répondre à ta question sur les mécanismes de l'addiction et de la dépendance, je te recommande la lecture de l'ouvrage qui se nomme les nouvelles formes d'addiction , de Marc Valleur et Jean Claude Matysiak. Ils sont psychiatres et exercent dans une unité en pointe pour la prise en compte des dépendance et des addictions.

 
Je poursuis pour ma part ma troisième semaine de sevrage. j'ai absolument tout supprimé. Sans chercher à justifier que parce que je suis homo   j'ai une sexualité importante ou besoin de nombreux partenaires. La sexualité , homo, ou hétéro, exclusive ou pas n'est pas le problème... C'est la façon d'envisager la sexualité qui est un problème pour nous dépendant. 
Elle tient lieu de solution à tout...prend la place d'absolument tout. C'est ça le problème... pas que tu sois homo, hétéro, bi ou même tri-sexuel...( c'est un peu comme le tri sélectif mais sans le côté développement  durable) 

Je vais aller remplir mon carnet de sevrage...

tiens bon...

   
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 28-10-2015 12:10:21

Bonjour mes amis !!!
 
La décision de mon sevrage hier a été prise presque un peu malgré moi… C’est en écrivant mon poste que j’ai soudain découvert que tout faisait sens … plus j’avançais dans l’écriture, plus les choses devenaient évidentes !
 
Merci donc FABRICE d’avoir pris le temps de me répondre et de me demander de fixer les objectifs de mon sevrage ! Cela me permet d’ailleurs de moins culpabiliser ! Je m’explique : J’avais déjà fait une petite interruption la semaine dernière dans ma frénésie quasi quotidienne de nouveaux rapports sexuels, mais cette interruption-là était surtout liée à un état aigu de fatigue et s’est ainsi produit (encore) un peu malgré moi. Hier je me suis rendu compte que j’étais à nouveau sorti de ma spirale infernale sans en avoir véritablement pris la décision, et je me suis alors demandé, pourquoi je ne rendrais pas ce moment tout à fait conscient par une véritable DECISION, afin de poursuivre cette coupure et donc afin de la « conduire » ?!!! Bannir alors les « malgré moi ‘ s » et arrêter de me cacher derrière je ne sais quoi… GRANDIR DONC !
 
Mais je dois dire que mon choix n’est en fait qu’un choix à demi : Je sais que vendredi soir mon ami risque de partir à une activité et je pourrais ainsi prendre ce moment solitaire pour renouveler une expérience sexuelle. Je planifie donc en quelque sorte un temps « off » pour finalement me préparer à un nouveau moment lié à ma dépendance. Je ne sais donc pas si cette démarche constitue un véritable sevrage et je préférerais que vous « validiez » cet état de fait avant que je n’ouvre un journal de sevrage.
 
Je dois pourtant ajouter que mon ami m’a soudain proposé hier soir de partir ensemble vendredi pour passer une nuit dans le nord de l’Espagne. J’ai été un peu surpris de cette proposition qui « court-circuite » un peu mes plans, mais j’ai aussitôt accepté que je repousse alors la fin de mon sevrage, ou encore mieux que j’accepte finalement qu’il aboutisse en un moment d’intimité avec mon ami ! Malheureusement mon ami est revenu sur sa proposition…
 
Si mon sevrage, tel que je vous le présente est toutefois acceptable dans la logique de ce forum, ci-dessous donc mes objectifs ! Journal de sevrage ou non, je précise que je poursuivrai quand même pour moi cette coupure jusqu’à vendredi !
 
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Pas de rapports sexuels extérieurs à mon couple. Et de ce fait :
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Pas de retour sur l’app du téléphone.
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Pas de retour sur un site cam du net.
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Pas de prise de contact de ma part avec les partenaires dont j’ai le contact sur mon téléphone.
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Si la pression devait être trop importante, éventuelle acceptation de la masturbation.
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]DONC SURTOUT : auto-observation de moi-même pour voir comment je réagis à cette prise de décision et démarche consciente !
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]A partir de ce premier temps de sevrage : Construire une attitude plus posée et moins frénétique sur ma recherche de rapports sexuels extérieurs à mon couple, afin d’en réduire au fur et à mesure la fréquence – but ultime : le point « 0 »-, mais en tous cas et en parallèle, conduire les rapports de façon RESPONSABLE, surtout pour ne plus accepter aucun rapport à risque !
 
Comme j’ai lu par ailleurs, toute dépendance sexuelle est souvent liée à une dépendance conjointe : Chez moi c’est la latence à la consommation de l’alcool. Je m’impose donc en même temps de ne pas consommer d’alcool d’ici vendredi et également de me coucher tôt, du moins en même temps que mon ami ! Jusqu’à présent j’y arrive !
 
Les constats sur mon premier jour de sevrage conscient sont donc :
 
Je me sens serein ! Je me sens quelque part « victorieux », et soudain je regarde ma vie en me rendant compte que, sans construire de « moments extraordinaires » que constituaient les rapports sexuels, ma vie me semble magnifique et surtout j’ai l’impression qu’il y a « de la place » pour de « belles choses » ! Toute la journée j’ai été de bonne humeur, mon ami me l’a renvoyé aussi sans pour autant le formuler, mais la journée et nos moments de proximité ont été animés par de le bonne humeur, de l’humour et une attitude tendre et complice !
 
La perception de mon envie sexuelle s’est clairement jouée à deux nouveaux :

La perception psychologique et la perception physique.

Sur le plan psychologique il y a eu des moments de troubles. On peut aussi les appeler « des sensations de regrets » : J’ai imaginé ces nombreux hommes que je vois sur les apps et sites en train de se donner rdv pour des moments de sex et que moi « je ne jouais pas avec eux ».
Cela me relie clairement à des moments précis de ma jeunesse :
J’ai été mince et élancé avec une chevelure frisée, un « cul de canard » et j’avais donc une apparence plus féminine que beaucoup d’autres, ce qui m’a valu des moqueries de la part de garçons qui étaient dans les classes au-dessus de la mienne ! Et je peux vous dire que cela marque un homme au fer rouge!!! Mon manque de confiance en ma virilité s’est définitivement confirmé ici pour le restant de ma vie !!!
Je n’ai pas été un mauvais sportif dans ma jeunesse, j’ai même été assez bon en athlétisme. Mais j’ai alors détesté les sports collectifs imposant un face à face corporel, donc tout sauf le volley-ball. Et quand il s’agissait de créer les équipes au lycée, c‘était toujours deux garçons de la classe qui en ont été chargés (une erreur pédagogique monumentale je trouve aujourd’hui !!!). J’ai donc été souvent non le dernier, mais toujours parmi les derniers à être sélectionné. Je voyais ici la preuve évidente de ne pas être « aussi garçon » que tous les autres « mecs » de ma classe ! D’ailleurs mes premières rêveries de proximité avec les garçons datent de cette période, donc de mes 10, 11 ans !
 
Il devient évident que mes conquêtes sexuelles constituent une revanche très claire et massive par rapport à ce traumatisme profond !!! Hier j’ai donc été en manque de « ne pas jouer avec les autres »… !!!
 
Physiquement les choses ont néanmoins été assez simples : A côté du trouble éventuellement psychique j’ai pu vérifier que la résonnance n’était nullement physique, et donc mon appareil génital ne s’est pas rappelé à moi !
 
La sérénité de la journée d’hier s’est également répercutée sur mon attitude face à mon travail :
Au lieu de subir le travail et de m’attaquer un peu en vrac à tel ou tel projet ou préparation nécessaire, j’ai alors pris la décision de planifier très sereinement toutes mes obligations d’ici fin décembre ! J’ai défini mes priorités et j’ai planifié assez généreusement les choses en conséquence !
Ça a été fondamental pour consolider ma sérénité !!!
 
Je vois alors qu’il n’y a aucune raison à me mettre dans le stress et de « subir mon travail », mais je dois juste me rendre responsable pour suivre le plan établi ! Et je découvre en plus qu’il se dégage quand même beaucoup d’espaces que je peux consacrer à des choses qui me sont importantes par ailleurs ! C’est génial !!! Reste juste à être [size=large]RESPONSABLE[/size] de la façon de remplir ces espaces … !!!
 
La notion de [size=large]LA RESPONSABILISATION[/size] me saute soudain aux yeux, et je pense surtout qu’il faut la juger comme UN GAIN et NON UN MANQUE ou UNE PERTE, par rapport aux « acquis illusoires » d’avant ! C’était ici la différence fondamentale entre la façon avec laquelle j’ai réussi à arrêter de fumer il y a 11 ans face à toutes mes autres tentatives d’avant : les signes de manque physique sont minimes et il faut les valoriser comme un gain et non une perte !
Par contre, dans le cas du sevrage sexuel il faut encore clarifier où exactement ce chemin nous mène ! L’enracinement psychologique est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus profond et complexe !
 
La décision de mon sevrage hier s’est accompagnée encore d’une autre décision : J’ai un tatouage depuis 2008. Le motif qui a servi de base a été dessiné en 1999 … par un ancien amant qui créait des œuvres suite à ses diverses rencontres sexuelles marquantes… Il m’avait offert le premier dessin qu’il avait fait sur notre rencontre. Ce tatouage n’a pourtant rien de sexuel, il est juste très personnel. Mais je veux maintenant le faire agrandir ! Je suis décidé ! J’ai même pris contact avec mon tatoueur et j’ai cherché à recontacter mon ami de l’époque… sans succès… en 1999 il était déjà atteint du sida… Mai j’ai le profond besoin de marquer le changement qui s’opère dans ma vie en ce moment ! Et ceci définitivement !!!
 
Ma journée d’hier a donc été une journée vraiment superbe !
 
Mais je vous en fais le résumé aujourd’hui, le lendemain… Il y a quelques instants j’ai fait une interruption à mon écriture ici et il est arrivé ce que je ne souhaitais pas : Je n’ai plus pu retenir le besoin de parler avec mon ami, sans pouvoir réellement contrôler ce que je disais… Je n’ai pas directement parlé de ma dépendance (ouff !), je lui ai ouvert le fait qu’il se passait quelque chose de très important pour moi en ce moment dont il s’était probablement lui-même rendu compte… J’ai expliqué que ce n’était rien de grave ou dramatique, mais que forcément mes réflexions allaient l’impliquer de façon plus importante à un moment, mais que je cherche encore le bon moment pour me révéler vraiment à lui … et ceci pour pouvoir prendre la parfaite mesure jusqu’où je peux et dois l’impliquer dans tout ça… Il a forcément ressenti aussi le besoin de me parler de lui, pour me dire aussi où il en est dans sa vie… - il a commencé par dire qu’il est heureux !!! - ses préoccupations sont plus concrètes, plus pragmatiques et palpables… il a créé un « blog » sur un thème important pour lui,… il s’est formée à beaucoup de niveaux pour être performant dans les activités qu’il mène dans ses loisirs … … … J’ai constaté qu’il fallait bien entendu aussi être réceptif à tout ce que lui aura à me dire, mais que je ne le suis pas du tout en ce moment ! Et lui ne semblait pas l’être non plus…
 
J’ai aussi ressenti une sorte de « jalousie » de la façon constructive avec laquelle mon ami a avancé dans sa vie, alors que chez moi tout a toujours été déterminé par une pure impulsivité (ces fameuses « choses malgré-moi » !) ! Je me sens soudain « pauvre et con » à côté de lui !
Et du coup cette amorce de discussion m’a beaucoup déstabilisée… :
je suis nerveux…
je suis contrarié …
je suis de mauvaise humeur tout à coup…
des sensations remontent dans mon corps et qui démarrent au niveau de mes testicules…
j’aurais besoin de ma drogue favorite : Le sex par la transgression!
Ma tête est embrumée comme quand j’ai été en sevrage tabagique AVANT ma tentative fructueuse…
Je n’arrive plus à me concentrer…
C’est précisément maintenant que j’aurais besoin de quelque chose qui me permette très concrètement d’agir sur ce changement d’humeur, sur la sensation de stress et de perte, une autre chose que la fuite directe vers le sex… !!!
 
Et il y en a marre de ce « GRAND HUIT » que constitue ma vie… !
 
Je vais pourtant me forcer à tenir bon !
 
J…

P.S. Merci aussi à toi Fr-Ed de ton message! Je vais en tenir compte dans un prochain poste!
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 28-10-2015 12:10:26

finalement le grand huit c'est très surfait... et souvent ça rend malade.

profite du vide qui va se faire... c'est l'éclaircie qui va permettre de voir au loin... et encore une fois c'est un moyen...pas une fin...tu vas ranger ta vie pas la faire disparaitre. 
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 28-10-2015 15:10:52

Re-Bonjour !
 
La journée est compliquée. Depuis ma discussion avec mon ami ce matin je suis perturbé, perdu. J’ai aussi lu pas mal de postes sur le forum…
 
Est-ce une façon de me victimiser? Je ne sais pas… En tous cas je perds un peu la notion de bienveillance dans certains messages reçus ou lus… Le doute soudain sur une once de jugement dans certains postes que je lis naît en moi… Jusqu’à ce matin c’est cette sensation de me sentir très protégé ici qui m’a tenu face aux influences que je subis par ma dépendance. Bizarrement en ce moment en tous cas cette sensation de protection s’est atténuée… Je m’efforce de mettre ce trouble de ma perception sur le compte de « la brume dans ma tête », conséquence du sevrage…
 
Je culpabilise d’ailleurs en me disant que je ne suis pas dans une réelle démarche de sevrage, car je ne suis pas prêt à suivre ce que je qualifierais actuellement de « décisions radicales » quant à la nature très « à-boutiste » des sevrages de certains…
 
Du coup, je répète, je me sens vraiment perdu, et il renaît en moi ce réflexe de devoir me « réfugier » dans la rencontre sexuelle avec un gars ou dans les retrouvailles sexuelles avec quelqu’un que je connais déjà… Je lutte et je serais à deux doigts de craquer pour me permettre juste « un rapport précis », si toutefois la personne à laquelle je pense était connecté sur l’app…
 
Je lutte… des fourmillements viennent de parcourir mes bras, ma tête tourne… je souffle… je pense au sevrage de la cigarette et j’essaie de me dire que rien n’est dramatique et que je suis en train de gagner… Je suis quand-même plein d’autres choses en dehors de ma dépendance... !

Je ne veux pas finir ce sevrage en me disant que j'ai paniqué et que j'ai presque failli me noyer durant une courte tentative de traversée à la nage... Je ne veux pas que cette nage ressemble en fait à un demi-tour pour revenir au bord d'où je suis parti... C'est pas possible ça!

2 jours de sevrage conscient seulement et j'en bave comme pas possible... mais dans quelle m.... je suis...?!
 
Je lutte ! Je cherche un refuge…
 
J…
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 28-10-2015 15:10:38

je crois que c'est bien le parallèle avec la clope... 

J'ai aussi arrêté de fumer. Plusieurs fois. Et je retrouve des choses dans ton témoignage d'aujourd'hui.
 On se sent vaciller...on frémit... on est une victime...On cherche le moyen de contourner une décision... On en arrive à se dire qu'on n'aura jamais assez de volonté pour arrêter de fumer. Et puis pourquoi faire? Après tout en ne fumant que modérément... Que la situation présente mérite de faire une entorse...rien qu'une...juste allumer la cigarette... Et finalement on ne fait rien et surtout pas arrêter  de fumer.

Et puis c'est vrai que quand on arrête de fumer on devient vite irascible, susceptible... Mais ici tu peux être assuré que la seule intention de tous c'est de t'accompagner dans ta démarche, t'aider à l'affirmer, la comprendre, la renforcer, te suggérer des idées, des pratiques pour que ça aboutisse.... Et chacun son style suivant sa personnalité, ou suivant ce qu'il ressentira dans tes propos te donnera ce q'iil pense être adéquat ou nécessaire sur le moment.
Parfois posé et diplomatique, parfois plus direct ou rentre dedans...c'est toujours dans l'intention d'une main tendue...



Je crois que tu sais que c'est nécessaire, mais que ta décision est encore polluée par ta dépendance... Elle est remise en question, modulée...Tu trouves des raisons encore encore...et c'est trop dur...

Mais chaque tentative te confortera dans l'idée que c'est faisable et que tu y arriveras.  T'as juste besoin de soutien et de trouver comment focaliser ton esprit pendant les premiers moments. Yoga, sports -uniquement individuels, l'endurance de préférence...Histoire de te retrouver avec ton corps, ta respiration ce qui est essentiel... 

Tu n'as pas à culpabiliser parce que tu n'aurais pas la même démarche que celles que tu as lues. Ta place est bien parmi nous. Il y'a des exemples mais il n'y pas de modèles. il ne faut pas se dévaloriser parce qu'on lu ça ou là que certain on tenu 751 jours, que d'autres n'ont pas de difficultés... C'est des exemples qui montrent ce que certains ont entrepris et qu'on partage parce qu'à part regarder ça et là ce qui peut fonctionner dans notre cas, il n'y pas un traitement miracle un et unique. et puis on est tous différents... ce qui fonctionne chez l'un, s'il est emprunté doit aussi être adapté à la personnalité de celui qui s'en inspire...


Ne te dévalorise pas, ne te décourage pas...Tiens bon "bordel"! ( ça c'est ma touche bulldozer perso...) 
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 28-10-2015 17:10:54

Salut Jan,

je crois qu'il est temps que tu ouvres un post sur le sevrage. Tu peux y aller par ce lien et cliquer en haut à droite (NOUVEAU SUJET).
Fr-Ed a raison ne te compare aux autres, tu es unique. Dans nos posts, dans nos commentaires, tu vas trouver des éléments qui vont te permettre d'avancer, il va y avoir des éléments qui résonneront en toi (ton avant-dernier post m'a ouvert les yeux sur pas mal de comportement que j'avais dans mon enfance). Tu doutes, mais tu avances.
Tu as pu parler à ton compagnon, tu ne vois que la contrariété suite à cette discussion (tu parles de jalousie de sa façon constructive). Je trouve que depuis que tu es ici tes posts et ta réflexion sont très construits. Pourquoi ce besoin de se dévaloriser ? De voir le verre à moitié vide (voire complètement vide) ? Je te pose ces questions, mais comme toujours je pourrais me les poser aussi. A cette foutue confiance !
Sois fort, prend juste un peu de recul, un petit pas de travers et laisse passer la tempête. Tu verras après il y aura un coin de ciel bleu et tu seras fort et heureux.
Pour le sevrage, si je comprends bien ton objectif est de diminuer progressivement les rapports avec d'autres hommes. T'offrir des périodes de calme, mais en planifiant des rencontres. A toi de voir, c'est une voie difficile, mais c'est à toi de choisir. Il faut que tu sois clair dans tes objectifs, et il me semble que c'est le cas. Sans le formaliser comme toi, j'ai eu aussi cette approche et elle m'a mené à un sevrage complet (mais c'est mon cas).
Allez nous sommes tous avec toi (j'allais écrire derrière toi, mais cela pourrait porter à confusion... :angel:).
Prend un peu de temps pour regarder l'arbre dans ton jardin, concentre toi sur le présent, sur cet instant merveilleux.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Ekeiloh @ 28-10-2015 17:10:19

C'est bien que tu t'en rendes compte. Tu sais je suis un sevrage très "strict", au début je me suis même interdit les blagues de cul. Je pense donc que tu peux m'inclure dans les "jusqu'au boutistes" dont tu parles. Mon sevrage actuel a donc commencé en mai. Et mon premier sevrage, le tout premier? En août 2014. Je m'interdisais de voir un homme. Mais je pouvais en voir plusieurs, et je pouvais voir une femme (alors que je suis bi, donc même pas pour avoir moins de désir envers un genre). Du moment qu'ils etaient plusieurs, je me disais que c'était bon, je n'etais pas dependante à une personne, puisque j'en voyais plusieurs.

Puis après j'ai arrêté de voir des hommes et des femmes. Mais je me disais que quand j'etais bourrée, c'etait pas grave, c'était pas vraiment moi... Puis quand je me suis interdit ça, mais je m'autorisais le porno et la mb... Puis je me suis interdit ça mais...

Ce que je veux dire c'est qu'on a des etapes à suivre. Tu t'es fixé un sevrage, finit le, et puis quand tu auras avancé, que tu seras plus à l'aise (complètement, mais au moins un peu) avec ça, tu pourras modifier tes critères de sevrage. Tu es à cette étape là, ne regarde pas à côté, nous n'élisons pas Miss ou Mister dépendance sexuelle.

Donc bravo pour tes avancées, et n'oublie pas, nous sommes là. Tu es vraiment sur la bonne voie. Tu avances. Nous nous rétablissons ENSEMBLE.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Ekeiloh @ 28-10-2015 22:10:17

Ah, au fait, pour ouvrir un carnet de sevrage: tu vas dans forum, témoignages de dépendants, et en haut à droite "ouvirr un sujet"
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 28-10-2015 23:10:15

Bonsoir !
 
Et 10 fois 1000 Mercis de vos réponses Fr-ed, Fabrice et Ekeilho ! Vous êtes un peu mes anges-gardiens du moment, vraiment !!! Je recommence à en être ému aux larmes… !

Je me rends donc compte à quel point je suis fragile en ce moment et que j’ai besoin de soutien… 
Et en fait non !!!
Je ne suis pas fragile en ce moment,
car je pense que je suis fragile tout court !!!
 
Et c’est bien pour ça que je suis ici ! Je me rends compte que tout ce que je fais depuis toujours a toujours été pour quelqu’un ou pour séduire, intéresser, éveiller… une autre personne !!! En dehors faire du sport (Oui FR-ED, tu as raison, après des soucis de tendinite des deux talons d’Achille je vais enfin bientôt pouvoir reprendre le footing !!) et le footing était en fait la seule occupation que je ne faisais que pour moi et en direction de personne d’autre… ce qui n’est pas complètement vrai, car parfois je prétextais un footing pour finalement « aller courir chez un autre gars »… !!
 
Je dois donc trouver un espace et soigner la simple attitude de ne faire que des choses dans le simple but qu’elles sont destinées à m’épanouir, moi, et pour en envers personne !
 
J’ai sacrément du mal à me confronter à moi-même ou tout simplement à m’aimer, je crois… !
 
Depuis cet après-midi je me pose une question, presque un peu par provocation : Est-ce que le sevrage de notre dépendance correspond aussi à une sorte de « désintoxication » ? Le fait de stimuler notre organe sexuel de façon très soutenu est-ce que cela provoque - en l’occurrence chez l’homme une production plus soutenue de spermatozoïdes et de ce fait… - une production plus importante d’hormones (testostérones ?) qui eux, quand ils ne sont pas « équilibrés » par l’orgasme - et donc chez l’homme par l’éjaculation de sperme - finissent par foutre un bon bazar dans notre organisme ???
 
Je me suis senti tellement « à côté de mes socquettes » cet après-midi que j’ai dû soulager ma tension en passant par la masturbation (sans porno puisque ça n’a jamais été mon truc !). Franchement, je pense que je n’aurai pas pu tenir sans ! Je vais du coup beaucoup mieux ce soir et je constate en relisant mon dernier poste que j’ai vraiment été très profondément troublé toute cette journée.
 
En conséquence je vous prie sincèrement de m’excuser pour les doutes que j’ai pu émettre au sujet de certains postes !!!
 
Je voulais initialement vous demander si les objectifs que je me suis fixés pour mon sevrage sont en adéquation avec les critères plus couramment suivis ici ? Mais j’ai maintenant lu vos postes et comprends donc qu’il n’y a pas de schéma, mais que d’objectifs et de parcours individuels ! Et je sais que je suis loin de ce que moi personnellement j’appellerais maintenant un véritable sevrage, car pour le moment j’ai juste besoin de « tester » comment je passe quelques jours sans céder à la première fragilité de ma part, pour ensuite revivre des moments de sex, mais surtout et d’abord en les vivant de façon plus consciente et plus responsable !
 
Oui Fr-Ed je suis complètement d’accord avec toi que je garde bêtement le paquet de cigarette dans la poche tout en sachant qu’on n’arrêtera pas de fumer comme ça ! Mais probablement ne suis-je pas au point aujourd’hui de vouloir arrêter complètement ! Je veux m’entraîner à le faire consciemment et de façon responsable, peut-être pour constater finalement qu’il n’y a pas de façon raisonnable ni consciente de le faire… Mais en tous cas voilà où j’en suis pour le moment !
 
Je ne sais pas si ça peut être vraiment intéressant, mais je me dis que pour ouvrir mon carnet  de sevrage j’ai envie de remonter ici un peu dans mes postes pour les recopier dans ce carnet. Sans prétention aucune, mais je me dis que si un nouveau-venant venait à s’intéresser à mon carnet, il vaudra probablement mieux qu’il soit dans une logique plutôt chronologique…
Si vous y voyez un souci, merci de me le faire savoir !
 
Et me voilà à nouveau à faire un truc pour des gens dont je ne connais même pas encore l’existence… !
 
Bonne nuit à tous !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 29-10-2015 10:10:02

Bonjour tous !

Suite à un échange ici je viens de comprendre à nouveau une chose essentielle sur me personnalité et donc sur ma dépendance : Je croyais avoir résolu ce problème, mais j’ai toujours un besoin énorme d'attirer l'attention sur moi!!! A un moment ici sur le forum je pensais vivre un moment extrêmement important, puisque je venais de prendre une première "mini-décision" sur ma dépendance. J'avais alors particulièrement besoin à ce moment-là de partager cela pour qu'une attention me soit portée! Une personne ici a eu le réflexe de me parler ce cette tendance !
 
Du coup j’ai (re)pris conscience de cela, j’ai été tout de suite d’accord avec l’observation, et cette compréhension m’a alors amené beaucoup plus loin: Selon le principe de l'arrêt tabagique d'après le fameux bouquin il faut donc chercher à se réconcilier avec la personne qu'on a été avant notre dépendance... L’échange que je viens d’avoir me fait le reflet d’une partie de la personne que je suis aujourd’hui et qui correspond en tous cas dans ces travers toujours à ce petit bonhomme d’avant! ! Je me rends compte ce que cela dit sur moi et je me retrouve peut-être face à cette « bifurcation » de ma vie qui a pu m’amener là où je suis aujourd’hui… : C’est bien de commencer la rencontre avec soi-même, même si c’est à partir de nos « travers »… !

Même si j’ai pu bricoler autour de cette compréhension chez mon psy, les réactions ici font un autre écho sur moi, car les personnes ici n’ont pas le même statut, ni la même référence que mon psy.
 
L’apparente neutralité et la quasi permanente indulgence d’un psy ne sont pas forcément une aide véritable !
 
Je comprends donc qu'il y a à trouver une façon de m’émanciper face à moi-même ! Je dois enfin apprendre à me contenter de moi-même, être juste face à ce vide dont je / on parle tout le temps!
 
CE VIDE QUI ME FAIT PEUR C’EST AVANT TOUT MOI FACE A MOI-MEME ! TOUT SEUL !!!

Je dois enfin commencer à m'aimer et à savoir quoi faire de moi!!
 
En fait, ça me rappelle mon père qui jouait au foot avec mon frère sans m’y inclure - alors que je les observais du bord du terrain - parce que c’était plus simple de dire que j’ai été trop petit que de prendre le temps de m'apprendre et donc de perdre du temps sur leur propre plaisir!
 
Il faut que je me regarde avec les yeux d’un homme, ceux de mon père, pour accorder au petit bonhomme frisé que j’ai été - et je suis toujours ! - le statut d’un homme ! Il faut l’inclure dans le jeu, il faut lui donner une place légitime du côté des hommes !!!
 
Le livre de ma vie pourrait s’intituler : « Si papa avait joué au football avec moi… »
 
C’est énorme comme compréhension !!!



J..
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 29-10-2015 17:10:30

Salut Jan,

je réagis à ton post précédent où tu écrivais

Disse:
Depuis cet après-midi je me pose une question, presque un peu par provocation : Est-ce que le sevrage de notre dépendance correspond aussi à une sorte de « désintoxication » ? Le fait de stimuler notre organe sexuel de façon très soutenu est-ce que cela provoque - en l’occurrence chez l’homme une production plus soutenue de spermatozoïdes et de ce fait… - une production plus importante d’hormones (testostérones ?) qui eux, quand ils ne sont pas « équilibrés » par l’orgasme - et donc chez l’homme par l’éjaculation de sperme - finissent par foutre un bon bazar dans notre organisme ???



Je viens de mettre sur le WIKI des liens vers des articles expliquant comment le système de récompense / plaisir est modifié chez les dépendants via une modification de notre seuil de sensibiité à la dopamine. Je crois que cela pourrait répondre au bazar que tu ressens dans ton organisme

Cela m'a permis de me replonger dans des notions que j'avais un peu oubliées de dépendance physique et psychique.

Pour ton dernier post, oui, notre combat est un combat contre nous-même. Il faut oser nous regarder en face, nous accepter. Accepter notre dépendance est la première étape, cette étape est nécessaire. C'est en acceptant les choses que l'on peut les faire bouger (et non se dire que l'on accepte pas et que l'on veut changer).
Pour le vide, il faut le voir comme une potentialité, un monde des possibles à réaliser.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 30-10-2015 15:10:42

Bonjour tous !
 
Ma première expérience d’une amorce de sevrage est donc terminée. On peut la qualifier de très courte et timide, pourtant beaucoup de choses se sont produites. J’ai posté ce matin un premier message dans ce qui préfigure « mon premier véritable carnet de sevrage », je n’ai pas voulu en ouvrir un pour mes postes ici. Ce qui m’est arrivé ici s’est enchainé avec ma présentation du début et est finalement liée à elle, je pense que le carnet doit avoir sa valeur propre sur une décision ferme et suivie « de A à Z » et non « après-coup » !
 
Tout d’abord pour les objectifs fixés, où est-ce que j’en suis ?
 
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Pas de rapports sexuels extérieurs à mon couple.        OK !
Et de ce fait :
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Pas de retour sur l’app du téléphone.                            OK !
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Pas de retour sur un site cam du net.                             OK !
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Pas de prise de contact de ma part avec les partenaires dont j’ai le contact sur mon téléphone.                                                                               OK !
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Si la pression devait être trop importante, éventuelle acceptation de la masturbation. OUI
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]DONC SURTOUT : auto-observation de moi-même pour voir comment je réagis à cette prise de décision et démarche consciente !               à en juger les postes de cette semaine, oui                          effectivement OK !
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]A partir de ce premier temps de sevrage : Construire une attitude plus posée et moins frénétique sur ma recherche de rapports sexuels extérieurs à mon couple, afin d’en réduire au fur et à mesure la fréquence – but ultime : le point « 0 »-, mais en tous cas et en parallèle, conduire les rapports de façon RESPONSABLE, surtout pour ne plus accepter aucun rapport à risque !                                   Ca reste a verifier…
 
 
Quant à la question de l’auto-observation il faut dire que ces quelques jours m’ont véritablement fait penser à un « grand huit », même si l’image est très forte. En tous cas je suis passé par des moments d’euphorie, à la dépression et encore à des moments d’irritabilité extrême et donc de l’énervement (ce matin) !
 
GRAND HUIT POURQUOI ??
Car constat global : je n’ai pas eu l’impression d’avoir contrôlé grand-chose !!!
 
Le but principal était donc de donner déjà un coup d’arrêt à la frénésie de ma recherche de nouveaux rapports sexuels qui prenait le pas sur toutes mes (pré-)occupations quotidiennes ! En vue des rapports sexuels extérieurs à mon couple devenus quotidiens depuis fin août, je dois me soumettre à l’évidence ici d’une réelle avancée depuis dimanche ! 4 jours sans relation sexuelle constituent déjà un véritable exploit pour moi !
 
L’autre avancée que je constate également est la suivante : j’ai « planifié » de repartir pour un rapport sexuel aujourd’hui. Mais je constate avoir beaucoup de mal à ouvrir l’app sur mon téléphone… Je repousse et repousse et repousse ce moment… Là, encore je n’en suis toujours pas prêt ! J’ai deux trois choses à faire et je vais les faire jusqu’à atteindre le moment où je n’ai véritablement plus rien du tout à faire. Soudain l’idée d’aller voir un gars qui m’est totalement inconnu me semble tout à coup très difficile, alors que ceci constituait à la limite jusqu’à présent le but ultime de mes recherches ! J’ai une sensation inconnue de peur…
 
Un autre constat que je fais également, mais qui est plutôt lié à cette « reconversion » dont j’ai parlé (j’ai été jusqu’à présent à la recherche de « mecs actifs » alors que depuis 10 jours j’ai soudain ressenti l’envie et le besoin d’être moi-même plutôt « actif ») la perception des hommes dans la rue a changée : La charge de désir a souvent été assez forte en croisant « un beau gars » dans la rue, ceci a également été le cas après la nuit déclencheur de mon attirance pour des jeunes hommes (disons) « un peu moins masculins ». Mais aujourd’hui il n’en est rien, ni pour les uns, ni pour les autres. J’ai l’impression que mon désir s’est « divisé en deux » et du coup amoindri partout et aucun homme potentiellement désirable comme partenaire actif ou passif me provoque une sensation d’excitation.
 
Est-ce que mon désir a tout simplement diminué tout court ??
 
En tous cas je me sens plus serein, … je crois. Reste à voir comment se passe ma soirée… Mis à part revivre le rapport que j’ai vécu vendredi dernier aucune autre perspective de rapport sexuel me procure pour le moment une perspective de plaisir…
 
Je vais faire mes courses… !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 31-10-2015 13:10:16

Bonjour à tous !

Je voudrais expliquer un peu mieux ici ma démarche et j’aurais besoin d’orientations de votre part pour savoir, si et où je dois poursuivre mes futurs postes ici (« Présentation des membres » ou « Témoignages de dépendants ») mais avant tout, si je m’inscris vraiment dans une logique de sevrage de ce forum.

J’ai ouvert un sujet dans « Témoignages de dépendants ». Quelques personnes qui m’ont répondu sur les pages de ma présentation m’ont conseillé d’ouvrir un carnet de sevrage, et si j’ai bien compris, parce que ma démarche semblait déjà s’inscrire dans cette logique. Mais j’ai « loupé le coche », et comme je l’ai expliqué, je trouvais « bidon » de réinsérer mes échanges d’avant dans un "carnet après-coup". Actuellement il n'y a pas non plus de nouveau compteur de sevrage pour moi, car je ne sais donc pas si je suis dans cette logique de sevrage et quand exactement je vais démarrer le prochain « réel » sevrage.
 
C’est pour ça que j’aurais besoin de vos retours pour « valider ou non » ma façon de faire.
 
Mon but ultime est celui de replacer la sexualité avec mon copain au centre de ma sexualité. Mais cette décision est pour le moment sous influence du test VIH que je souhaite refaire après celui du 20 octobre, afin que la nouvelle prise de sang « englobe » toutes le relations à risque que j’ai pu avoir jusqu’au 20 octobre. On sait que le délai de contamination du VIH se situe entre 3 et 6 semaines.
 
D’ici cette date je souhaite alors m’inscrire dans de courtes phases de sevrage, d’1) pour ne plus mettre mon quotidien et surtout mon travail sous influence de ma dépendance, et de 2) pour me poser face à moi-même et me (re-)découvrir dans cette démarche consciente et responsable. A la fin de ces courtes phases de sevrage je pourrais poser de nouveaux moments de sex extérieur à mon couple, mais pour les pratiquer de façon beaucoup plus responsable et consciente sans aucun rapport à risque. Durant mes « sevrages » je me laisse la possibilité de passer également par la masturbation, si toutefois des tensions ressenties devaient devenir trop importantes, car la MB et la pornographie ne font pas partie de ma dépendance !
 
On pourrait maintenant se poser la question du « pourquoi j’accepte des rapports sexuels avec d’autres hommes » et non avec mon copain, si j’ai peur d’éventuellement pouvoir contaminer quelqu’un… Cette réflexion est juste ! Mais je sais de toute façon que je ne pratiquerai plus aucun rapport à risque – concrètement les autres gars ne courront pas plus de risque avec moi que mon copain ! - sauf que je veux dans tous les cas absolument ôter toutes sources d’inquiétude, aussi minime qu’elles soient, à mon copain !!!
 
Clairement : si mon test dans 4 semaines devait finalement être « positif » je ne veux pas avoir mis la moindre inquiétude dans la tête de mon copain, si jamais on avait fait l’amour entre temps ! Car je le connais, il aurait un mal fou à gérer cette situation ; j’ai déjà dit que je pense bien qu’il n’a jamais fait de test VIH dans sa vie, car il considère ne jamais avoir pris de risque, et cette idée le traumatiserait énormément ! Tous les rapports de pénétration entre nous en 15 ans ont toujours été pratiqués avec préservatifs !
 
Je suis conscient que tout cela se discute, mais face à la situation qui est la mienne, face à la personnalité de mon copain et aussi face à mes propres capacités, telle est ma décision. Je ne prétends pas être dans la démarche la plus cohérente.
 
Ceci est donc ma démarche jusqu’au prochain test VIH, donc dans 4 semaines. Je ne sais pas vers où ma démarche évoluera ensuite, mais « le cap » est très clair !

Cela semble peut-être ne pas du tout « abouti » comme logique comparé aux autres démarches ici. Mais je m’efforce d’après vos conseils de ne me mesurer qu’à moi-même. Croyez-moi, s'il y a une constante qui m'anime ici c'est bien celle de chercher à être honnête envers moi-même, même si les effets du court sevrage de cette semaine ont déjà pas mal brouillé mon esprit.
 
Il me semble avoir compris que chacun ici a une démarche très individuelle pour gérer sa dépendance ou son sevrage ! Je vais donc suivre ma démarche qui est très claire pour moi, mais j’ai besoin de savoir si ma démarche peut réellement s’inscrire dans les critères de ce forum surtout pour savoir si et où j’en témoigne. Je rappelle pour cela les règles que je souhaite suivre :
 
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Pas de rapports sexuels extérieurs à mon couple.       
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Pas de retour sur l’app du téléphone.                           
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Pas de retour sur un site cam du net.                            
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Pas de prise de contact de ma part avec les partenaires dont j’ai le contact sur mon téléphone.                                                                              
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]Si la pression devait être trop importante, éventuel recours à la masturbation.
-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]DONC SURTOUT : auto-observation de moi-même pour voir comment je réagis à cette prise de décision et démarche consciente !              

-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]But premier : Construire une attitude plus posée et moins frénétique sur ma recherche de rapports sexuels extérieurs à mon couple, afin d’en réduire au fur et à mesure la fréquence ! En parallèle, conduire les rapports sexuels éventuels (dont j’ai fixé le moment) de façon RESPONSABLE, surtout pour ne plus accepter aucun rapport à risque !

-[size=x-small][font=Times New Roman]        [/font][/size]But ultime : retour à une sexualité plus épanouie avec mon copain !
 
Carnet de sevrage ou non, logique du forum ou pas, telle sera ma démarche pour les prochaines semaines et mois !
 
Cet après-midi je voudrais me renseigner sur les méthodes de méditation dont certains membres ici ont parlé ! Mais en cet avant-dernier jour de vacances d’automne il fait très beau dans le Sud-Ouest! Je vais sortir à la campagne avec mon ami, il n’aime pas trop la nature, mais là il a accepté ma proposition sans chigner, j’en profite !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 31-10-2015 15:10:09

Bonjour Jan,
tu es clairement dans une dynamique de rétablissement / sevrage. Si c'est plus simple pour toi de continuer sur le même fil (ta présentation), je ne crois pas que cela va perturber les forumeurs plus que cela (qu'en pensent nos gentil(les) modérateurs(rice) ?).
Un élément qui me vient en lisant ton post est que je ne crois pas que tu puisses analyser tes changements d'orientation (passif/actif) de façon sereine tant que tu seras dans une dépendance car celle-ci crée trop de bruit pour pouvoir s'y retrouver.
Pour le sevrage, c'est à toi d'avancer, mais ton objectif final est clairement un sevrage

Disse:
But ultime : retour à une sexualité plus épanouie avec mon copain !

Quelle durée te donnes-tu pour tes périodes de sevrage ? As-tu l'objectif de les allonger progressivement ? Tu ne dis rien sur ce point.

Il me semble important que tu réfléchisses à quel besoin les rapports sexuels extraconjugaux répondent. Font-ils partie de ta dépendance ? Au vu de ce que tu écris, pour moi oui dans le sens où ils sont compulsifs et tu ne peux pas t'en passer... alors qu'il semble que tu puisses te passer de rapport avec ton compagnon. Ce qui montre que tu es dans deux dynamiques totalement différentes.

Avance à ton rythme. Comme toi, j'ai eu des phases très intenses, et des phases plus calmes. Profites des phases calmes pour faire cette auto-observation. Par exemple, qu'as-tu éprouvé hier après ton expérience ? Comment te sens-tu aujourd'hui vis-à-vis de ton compagnon. Excuse le coté très direct de mes questions ? Mais elles me semble en lien avec ce que je disais dans le paragraphe précédent. Pas nécessaire d'y répondre, juste des pistes...

La méditation peut aider dans cette phase d'auto-observation dans le sens où elle permet de se connecter à soi, à ce que l'on ressens. Je m'aperçois que la méditation demande un important investissement (actuellement une heure par jour), mais le bénéfice (même si je n'aime pas ce terme) est important.

Profite bien du soleil, je viens de prendre mon thé sur la terrasse, c'est vraiment exceptionnelle pour un automne. Ces moments sont des moments de pleine conscience.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Ekeiloh @ 31-10-2015 17:10:56

Réponse de la modératrice: le fil de présentation n'a pas la même vocation que celui du sevrage, je pense que tu peux continuer à nous parler de tes prises de conscience et objectifs sur la présentation, et nous parler du quotidien, de tes victoires et problèmes sur sevrage. Ou pas, à toi de voir !
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 01-11-2015 14:11:08

Bonjour et Merci Fabrice et Ekeilho!
 
Je vais me tenir aux orientations données par Ekeilho pour les postes ici et je voudrais alors répondre aux questions de Fabrice. Toutefois, arrivé au bout de l’écriture de ce poste je me rends compte à quel point je suis à nouveau dans une incohérence et incertitude…
 
Fabrice, je souhaite m’inscrire dans un prochain sevrage de 5 jours en le terminant le week-end prochain. Pourquoi cette démarche avec à nouveau une intention derrière de passer à de nouveaux rapports sexuels ensuite ? C’est d’abord une première étape pour moi de mener de façon plus consciente et active un sevrage contrairement à celui de la semaine dernière, mais l’idée est aussi celle de ne pas me soumettre à trop de pression.
Le deuxième objectif est celui de ne plus laisser ma dépendance empoisonner mon quotidien et donc mon travail (que je reprends plus activement lundi).
 
Suite à ce premier vrai sevrage je voudrais passer à un suivant sevrage qui englobe ensuite le week-end, pour casser cette logique du « sage la semaine et débridé le week-end ».
 
Et : Oui, la sexualité en dehors de mon couple est l’élément central de ma dépendance et il est clairement compulsifs ! Merci de l’avoir exprimé si précisément, Fabrice, et aussi d’avoir formulé le fait que je peux facilement me passer de rapports avec mon copain… Quand j’ai lu cette phrase cela m’a tout de suite frappé !!! Pour le moment je m’abrite derrière la raison de vouloir protéger mon copain jusqu’au résultat du prochain test, mais cette réflexion de la part de Fabrice m’amène à réfléchir plus précisément à ma sexualité avec mon copain … Il y a cette sensation de « liberté » que je ressens dans les rapports extérieurs à mon couple, j’ai l’impression de pouvoir les « vivre quand je veux et comme je veux », alors que la sexualité avec mon copain a toujours plus ou moins été soumise à « un certain rituel », « peu de spontanéité » et je l’ai surtout un peu « subie » dans le sens où j’ai abandonné très vite l’idée de prendre l’initiative pour un rapport avec mon copain, car il est impossible d’amener mon copain (à plein d’autres niveaux aussi d’ailleurs) à faire quelque chose qu’il n’as pas décidé lui-même de faire. C’est toujours du « comme il veut, quand il veut, où il veut … à quelle heure…. de quelle couleur… etc. » et pas autrement ! Bien entendu c’est un point qu’on devra clairement relever quand on discutera ensemble !
 
Pour le ressenti après le rapport de vendredi soir : En fait, j’aurais pu m’en passer ! Ce n’était pas nécessaire ! Je crois que ce qui m’a amené à décider de la fin du sevrage pour vendredi c’est plutôt « la peur de ne pas pouvoir le tenir plus longtemps » ! Et ici je me fais clairement penser à mon frère qui est obèse et boulimique : Il m’a dit un jour que c’est moins le besoin et l’envie de manger qui le fait manger, mais plus « la peur de pouvoir avoir faim à un moment »… ! Ma réaction face au sevrage est pour le moment exactement la même, alors que j’aurais envie de répondre à mon frère que la faim fait tout à fait partie de notre processus de nous nourrir et de notre vie ! Pourtant, en ce qui concerne par contre ma dépendance j’ai peur qu’un sevrage trop long me fasse totalement perdre pied et qu’il pourrait m’amener à des réactions encore plus incontrôlables que celles vécues la semaine passée…
 
Ce que j’ai ressenti vis-à-vis de mon copain suite aux rapports de vendredi ? Je suis honteux de l’avouer mais : Rien du tout ! Je suis tellement habitué à mes tromperies, et sans vouloir renvoyer une part de responsabilité sur mon copain, j’ai même l’impression qu’il y contribue peut-être à sa façon, car je me dis que mes prétextes pour « sortir » sont parfois tellement « bidons » qu’il me semble impossible qu’il ne se doute de rien et donc qu’il cautionne silencieusement mes écarts depuis longtemps… Après, je ne suis toujours pas à l’abri du fait « qu’il n’ait rien vu venir » : Alors qu’on vivait ensemble depuis 4 ans et qu’on avait même passé 5 semaines de vacances avec ses parents sur la même île, quand mon copain a révélé son homosexualité et notre liaison à son père, son père est « tombé des nues »… !!! Et si cette tendance à une certaine naïveté est « familiale », ma révélation risque être un choc pour lui que j’appréhende, comme je l’ai déjà souvent mentionné ici…
 
N’empêche que durant ces dernières semaines et suite à ma « mini-révélation » s’est installée entre mon copain et moi une nouvelle complicité et je sens très clairement de sa part et de la mienne la renaissance d’un désir…
 
Mais maintenant je dois être parfaitement honnête et amener un dernier élément qui explique mes hésitations autour d’un sevrage plus abouti pour cette semaine: J’ai déjà expliqué que j’ai un amant (« rebeu ») régulier depuis plus de 11 ans. Depuis qu’il est lui-même en couple il est très difficile de se voir, car il vit avec un garçon qui est d’une jalousie et d’un « degré de suspicion » quasi maladif. Mon amant ne peut que m’appeler quand il est au travail et je suis à 90 % convaincu qu’il n’a pas d’autres rapports sexuels que ceux avec son copain et moi,… mais peu importe. Il m’a appris il y a quelques temps que d’ici la fin de l’année il allait à plusieurs reprises être en formation à une distance assez raisonnable de chez nous et il m’a dit qu’il aimerait beaucoup que je le rejoigne un soir à son hôtel. Son déplacement en formation a déjà eu lieu en octobre, mais je n’ai pas eu le courage de le rejoindre. Car le rejoindre voudrait aussi dire dormir sur place avec lui, mais en 15 ans de relation je n’ai jamais dormi dans le même lit avec personne d’autre que mon copain et bizarrement j’ai du mal à le concevoir... ! Cette formation de mon amant se répète ce jeudi et vendredi. Cela faisait maintenant 3 semaines que je n’avais pas eu de nouvelles de sa part, mais hier, à la reprise de son travail après une période de vacances et d’autres formations son premier réflexe a été de m’appeler et de voir, si on pouvait se retrouver jeudi soir…
 
Je voudrais avoir la force de refuser, mais d’un autre côté je me sens tellement « flatté » par sa proposition et par la volonté répétée de sa part de concrétiser ce moment avec moi... j’en reviens à ce « besoin d’attention » de ma part - que Ekeilho a très justement révélé – et que mon amant me témoigne ici si fortement … Pour le moment je suis incapable de prendre une décision quant à jeudi et donc de mettre ce doute en adéquation avec ma démarche ici…
 
Je me relis, … j’en ai marre de mes tergiversations… en 15 jours de présence ici j’ai presque honte de vous faire subir toutes ces indécisions … 57 pages dans mon fichier « WORD »… je m’énerve moi-même, je me juge moi-même et ne peux m’empêcher de penser que je commence doucement à saouler tout le monde ici…
 
… et j’en viens à me demander si de ce fait je ne devrais pas suspendre mes postes ici … Excusez-moi, car je ne cherche pas à être pathétique ou à provoquer votre sollicitude, je suis tout simplement à nouveau perdu et je sens que je dois passer à un nouveau cap, sauf que je ne sais pas par où ça passe…
 
Par deux fois j‘ai fait de la plongée sous-marine avec mon copain. Alors qu’on avait tous les deux les bouteilles d’oxygène sur le dos, mon copain n’avait pas de soucis, mais moi j’ai été quasi incapable d’accepter de respirer sous l’eau …
 
J’ai paniqué à l’idée de pouvoir paniquer en descendant plus bas…
 
….
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 02-11-2015 09:11:26

Bonjour les amis !

J’ai vu mon amant hier à son boulot… relation sexuelle très furtive (sans jouissance pour moi) comme souvent avec lui et ensuite retour sur mon app pour rencontrer finalement un « jeune black » incroyablement beau pour un rapport accompli, de plus affinité réciproque (je suis parfois étonné que "ça marche toujours autant" alors que j'ai maintenant 50 ans! Comme le dit Fr-Ed d'une certaine façon, c'est pas vraiment un avantage de "plaire"...!) et cela ne facilite donc pas mes objectifs de la semaine… j’ai même poursuivi l’échangé avec ce beau mec sur l’app hier soir... La recherche d’un rapport après avoir vu mon amant a d’ailleurs clairement été entrepris dans une optique bête « d’hygiène sexuelle » pour ne pas commencer mon nouveau sevrage « les c…s pleines ». C’est totalement stupide ce raisonnement, je ne suis pas fier de moi, mais qu’est-ce que je peux faire ? Je me soumets à ma connerie et j’avance avec ce que je suis !
 
Je prends donc la décision d’entamer ce nouveau sevrage de 5 jours ce lundi matin.
 
La suite se jouera dans mon carnet de sevrage...

Merci d'avance les amis!
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 02-11-2015 12:11:44

Salut Jan,
il y a un point qui me questionne par rapport à ton sevrage et par rapport à la vision que j'en ai. Lorsque je me lance dans un sevrage, je me fixe un objectif (petite barre verte qui progresse et qui permet de se motiver), mais je vois dans cette barre qui progresse un outil pour me motiver (j'aime voir les % augmentés), mais j'essaie d'inscrire ce sevrage dans une durée plus longue. C'est à dire que je ne pense pas à l'après. Je me fixe sur l'objectif et sans penser à ce que je ferai après. Dans ton cas, le sevrage est une étape entre deux rechutes, dans ta tête tu as déjà planifié que tu allais rechuter.  Qu'en penses tu ? Je suis peut-être trop exigent, mais il me semble qu'il y a ici deux visions du sevrage.
Ce que tu décris de ta journée d'hier est vraiment un rapport compulsif, tu n'es pas satisfait du rapport avec ton amant 'rebeu', tu vas sur l'appli pour chercher un autre coup. Dans les rapports que tu décris, tu parles beaucoup du corps de ces hommes (je te laisse relire, c'est assez régulier dans tes messages, même si il y a parfois un peu plus d'échange). C'est juste un commentaire.
Si je suis m'aperçois que nous avons en commun de difficilement plonger dans le grand bleu... La dernière (et unique) fois, j'ai failli vider très rapidement la bouteille (d'oxygène !) car je respirait comme un dingue !
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 02-11-2015 19:11:16

Bonjour Fabrice !
 
Et merci de ta réaction quant à mon post ici ! Je vais m’efforcer de répondre à tes questions :
 
Oui c’est vrai, je suis en quelque sorte en train de planifier « ma rechute », si on doit appeler ça ainsi. Mais si j’ai bien compris c’est à chacun de fixer ses propres objectifs. Si je suis dans l’erreur, merci de me donner les orientations qui conviennent !
Pour moi, après un vrai sevrage, il y aurait le retour à la sexualité avec mon ami, mais pour des raisons que j’ai déjà évoquées ici je n’envisage pas encore ce retour avant 4 semaines encore.
Qu’y aurait-il d’autres sinon ? Nous avons échangé aujourd’hui beaucoup avec Fr-Ed à ce sujet, je lui ai tout simplement dit que je suppose que le but ultime ici n’est pas non plus d’endosser « l’habit d’un moine », la question à laquelle chacun devra donc répondre est celle de la représentation et de la concrétisation d’une « sexualité normale »…
Dans mon idée de cette « sexualité normale » j’inclue clairement mon copain en premier lieux, mais je n’exclue pas complètement non plus mon amant régulier. Et ici se pose, que je le veuille ou non, principalement la question de ma responsabilisation face à ma sexualité, surtout en terme de protection ! Plusieurs aventures ou un amant, le chemin en sera le même, je pense…
 
J’ai alors une façon bien à moi d’envisager mon sevrage : Durant cette période depuis début septembre à il y a 15 jours mes rapports extérieurs à mon couple ont commencé à être quotidiens, ils ont parfois inclus des pratiques à risque et tout cela a abouti en une nuit entière de sex sous influence de drogues de surcroit. Pour moi il y a donc déjà une avancée dans le fait de débarrasser ma semaine et donc mon travail du refuge vers le sex. Cela me permet déjà de prendre la vraie mesure de mon travail et j’entrevois l’affirmation que mon travail ne constitue pas une source de stress assez importante pour me pousser vers ma dépendance. Donc, je pense remettre mon travail à sa juste place, retrouver d’ailleurs aussi du plaisir à le faire et m’obliger ainsi à me confronter aux véritables raisons qui me poussent dans ma dépendance !
 
J’imagine donc qu’il n’y a pas de stratégie établie, chacun cherche sa voie selon son degré de dépendance et selon la nature par laquelle sa dépendance s’exprime. Disons que je travaille par ce sevrage à « la première couche » de ma dépendance pour du moins trouver une façon d’inscrire ma dépendance dans un cadre acceptable pour moi que je contrôle ! Et il est évident que je ne vais pas m’arrêter là!
 
Pour le moment j’en suis là, à cette première couche ! Mais ce sont surtout vos parcours et réponses ici qui me stimulent d’aller plus loin ! A plusieurs reprises aujourd’hui j’ai pensé que je pouvais parfaitement prolonger mon sevrage à 10, voire 15 jours, pour me confronter à ce « vide » qui se créera forcément ce week-end… Ça, ça serait déjà courageux, ça aurait du sens !... J’hésite encore… J’ai peur de ne plus pouvoir respirer sous l’eau,… tu as très bien compris ce que cela représente quand on suffoque… !!!
 
Ensuite, pour répondre à ta deuxième question : Oui je parle de corps ! Dans les deux rapports marquants de ses dernières semaines j’ai été frappé par la beauté de ces deux hommes ! J’ai été heureux d’avoir le privilège du partage de cette intimité-là, et je n’ai pas conçu mes partenaires comme « de la viande » ! Bien au contraire ! Justement, depuis cette nuit de folie j’ai cherché dans mes rapports la proximité réelle avec mes partenaires en cherchant à les embrasser un maximum et à les regarder profondément dans les yeux pour communiquer mon bonheur !  Je pense que le jeune homme d’hier en a été très troublé…
 
Ici aussi il y a pour moi une avancée précise !
 
N’empêche que tu as raison, ma recherche d’hier était compulsive, j’ai juste eu une certaine chance de tomber en plus sur ce beau garçon qui de surcroit m’avait contacté, lui, et non le contraire.
 
Bref, ce n’est pas le sujet ici !
 
J’ai vécu cette première nouvelle journée assez positivement et après cette matinée ratée, j’ai rattrapé quasi 80 % du travail que je m’étais imposé et les sécurités que je m’étais mises sur mon planning feront que je serai de toute façon toujours « dans les clous » demain !
 
Je n’ai quasi pas pensé à la sexualité, j’ai eu juste quelques images de ce corps sublime d’hier… Mais j’ai constaté durant mon footing – quel bonheur d’être à nouveau en pleine possession de mes capacités physiques !!! – que je n’arrive pas à arrêter de penser dans ma tête ! Même durant mon footing je me parle sans cesse dans ma tête à moi-même…
Est-ce de l’hyperactivité ?
Dès que je peux je dois m’acheter ce livre sur la méditation !
 
A demain mes amis !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 03-11-2015 09:11:00

Salut Jan,

je ne sais pas si c'est de l'hyperactivité, mais il est difficile d'arrêter de penser, même qu'en tu médites. Après 8 mois de méditation, je commence à ressentir des périodes de calme où mon esprit est tranquille. Mais pour ton footing, tu peux essayer de te concentrer sur ton souffle, sur l'air (frais ou chaud) sur ton corps, sur les bruits autour, sur la chaleur qui monte dans ton corps, sur la fatigue que tu vas ressentir, sur les douleurs qui apparaissent. Au lieu de te connecter à ton cerveau, tu peux te connecter à tes sensations, à l'environnement qui t'entoure. C'est très agréable de courir en pleine conscience (une vraie expérience).
Il y avait un autre point où je voulais réagir sur un des tes messages. Est-ce que ton compagnon se doute de quelque chose ? En te lisant, je me pose les mêmes questions par rapport à ma compagne. Je ne pouvais pas croire qu'elle ne se doute pas de quelque chose. Mais aujourd'hui, après quelques discussions avec elle (sans être rentré dans le détail de mes escapades), je crois qu'elle ne se doutait de rien. Elle a (avait ?) confiance en moi. Avec l'addiction, nous nous sommes crées une seconde vie totalement déconnectée de l'autre. Il m'est arrivé de croiser des personnes de ma vie 'vraie' dans la seconde vie et c'est très troublant et déstabilisant (ma ville n'est pas très grande... et le monde est petit). Nous sommes assez tordu pour inventer cette autre vie, et pour ma compagne, je crois que c'est trop tordu pour elle. Un esprit 'normal' ne peut imaginer cela. Quand je lui dis que je vais au ciné ou faire un tour de vélo, il n'y a pas de raison de penser que je suis ailleurs... à moins d'être jaloux, et ce n'est pas son cas...
Mais c'est vrai que je me suis souvent interrogé sur le fait qu'elle ne fermait pas les yeux pour maintenir 'un équilibre' dans le couple. Aujourd'hui, je pense que non. Elle a confiance et ne peut simplement pas imaginer la double vie que je mène. Ce n'est pas sa façon de penser... Elle n'est pas naïve, elle ne peut pas imaginer cela (je n'ai pas l'impression qu'elle est lue ou vue des documents sur le sujet, elle ne m'en a pas parlé).
bonne journée à toi.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 03-11-2015 11:11:28

Hello Fabrice !
 
Merci pour tes conseils concernant la méditation et le footing ! Ce chapitre du bien-être en moi-même est le chapitre que je vais entamer en suivant et je pense qu’au fur et à mesure je changerai aussi mon attitude quand je ferai du sport. Souvent quand je faisais de la muscu à la maison cela devenait carrément adhérent, car j’avais l’appli du smartphone connecté en même temps pour répondre à d’éventuels messages… je faisais presque plus réellement de sport… !
 
Quant à mon compagnon, je l’ai évoqué à plusieurs reprises : Il m’avait dit dès le départ de notre relation qu’il admettrait que je puisse voir ailleurs, même si lui-même n’est pas dans cette même dynamique. Lui c’est plus la MB et la pornographie, mais je ne sais pas s’il est aussi à un stade de dépendance ici. En tous cas il culpabilise, je le crois bien.
 
Dans nos discussions récentes autour du changement qui s’opère pour moi je lui ai révélé que je travaillais en ce moment et grâce à un forum à des disfonctionnements profonds en moi qui nous concerneraient à un moment aussi tous les deux et qu’il allait devenir important d’en discuter plus longuement, car cela aura certainement un impact sur notre vie intime… voilà où il en est ! Mais de là à être certain qu’il se doute réellement de l’ampleur de ce qui m’arrive c’est moins sûr… ! Je suis dans cette appréciation dans du parfait « 50 / 50 » !!! Je suis aussi au point où je me dis comme toi qu’il n’est peut-être pas forcément nécessaire de tout révéler à nos partenaires : ceux qui sont en quelque sorte « les premières victimes de notre dépendance » ne sont peut-être pas forcément les mieux placés pour devenir nos confidents ou pur nous accompagner dans nos démarches…
 
Je discute à ce sujet avec OLIVE73, mais ici je lui conseille presque le contraire…, mais chez lui je me dis que si de toute façon il sent que son couple est an grand danger (ce qui n’est pas la cas chez moi), pourquoi ne pas prendre le risque de jouer la carte de la complète sincérité pour prouver à l’autre qu’on tient à lui…
 
Je crois qu’ici aussi il n’y pas une seule façon de voir les choses…
 
A plus tard !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 03-11-2015 13:11:46

Salut Jan,

et oui nous bricolons tous et nous essayons de trouver notre propre voie en tâtonnant; mais au moins nous avançons et c'est le principal.
Comme toi, pour l'instant je ne veux pas impliquer plus que cela ma compagne dans mon rétablissement. Je ressens aussi des fêlures chez elle (mais avec ce que je lui fais subir, c'est peut-être normal). Mon objectif est d'avancer calmement, mais assurément dans mon sevrage et ensuite de discuter avec elle (à moins que des occasions se présentent, alors il faudra que je sache les saisir). J'ai aussi l'espoir qu'en m'éloignant de ma dépendance notre rapport évoluera. Mon psy m'avait dit un jour qu'il faut se laisser surprendre. Mon regard sur elle change. Je pense qu'avec le temps tu pourras aussi évoluer (tu en parlais déjà il y a quelques jours), c'est tout le bonheur que je te souhaite.
Il faudra que je prenne un peu plus le temps pour discuter avec toi ta vision du sevrage. Je suis d'accord sur le point que chacun doit trouver sa voie, une sexualité avec des amants n'est pas problématique si elle a lieu hors d'un schéma de dépendance. Ce que je pense, c'est qu'actuellement je ne pense pas que tu puisses faire la distinction entre une relation 'saine' et une relation 'malsaine' et donc en ayant des amants tu risques de continuer à alimenter ton addiction. En fait, je me pose la même question avec ma compagne, je me demande si je dois vraiment avoir des relations sexuelles avec elle. J'hésite à me lancer dans un sevrage complet de plusieurs semaines pour vraiment assainir le corps. J'hésite et il faut que je prenne la décision avec ma compagne, que je lui explique pour qu'elle comprenne mon choix(et par rapport au point précédent ce n'est pas simple). Dit autrement, ne doit-on pas endosser l'habit de moine pendant quelques temps pour repartir à zéro (un reset...).
Pas simple, et désolé d'apporter encore des questionnements à tes questionnements... Tu as le droit de me dire que je te fais ch... (pas de soucis). Parfois, il est plus simple de simplement ressentir que de comprendre, mais il y a toujours cette p... de dépendance qui nous brouille tout.
Bonne journée;

PS: comme toi hier matin, peu efficace au travail aujourd'hui... je ne cesse de procrastiner depuis ce matin.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 04-11-2015 05:11:11

Hello Fabrice !
 
Merci d’amener encore des éléments à ma réflexion !
 
Oui je crois qu’il y a à s’interroger sur des relations sexuelles « saines ou non » qu’on peut avoir d’un côté avec la personne avec laquelle on partage sa vie, puis un/e amant/e, puis des amant(e)s passager(e)s. Du coup je conçois que tu puisses aboutir à la conclusion d’arrêter tous rapports sexuels, même ceux avec ta compagne. Mais pour moi je trouve que tu passes soudain d’un extrême à l’autre (et je joue maintenant un peu à l’avocat du diable :) … comme de passer de « beaucoup d’hommes » à « même pas une femme » !
 
Ta voie méditative ne t’amène-t-elle pas à ramener les choses d’une autre façon à une notion corporelle et presque « clinique » avec l’idée « d’assainir ton corps pour l’amener à un taux à nouveau acceptable d’hormones » ? Tu ne trouves pas que la question véritable reste au bout toujours celle de notre perception individuelle d’une sexualité normale ?! Et je crois que le problème est qu’on nous a inculqué qu’il n’existe aucune sexualité normale, à moins celle de la conception judéo-chrétiennes qui consiste à accomplir l’acte sexuel pour procréer. Du moment où la sexualité devient plaisir on est déjà dans la merde, toute l’histoire récente de la contraception des femmes ou de l’avortement le prouve encore ! Et qu’on le veuille ou non on a tous assimilé un degré de culpabilisation qui alimente certainement nos dépendance. Je trouve qu’il y a même une certaine complaisance à « cultiver notre culpabilité » et ainsi la transformer en « moteur silencieux de notre dépendance »…
 
Moi j’en reste pour le moment au point de chercher MA normalité. Et je sais que cela va passer par l’étape qui inclura mon ami dans cette définition par la discussion et la réflexion commune ! La peur qui me guide (qui nous guide tous) est juste celle de ne pas avancer face à nos partenaires dans des révélations douloureuses qui couperaient plutôt les ponts vers notre partenaire au lieu de les consolider… et personne de nous semble avoir trouvé une solution ici pour savoir comment s’y prendre…
 
Pour mon sevrage je commence doucement et sans problème « à nager avec la bouteille d’oxygène à la surface en vous observant plonger plus profondément» et j’envisage de plonger de temps en temps un peu plus bas…
 
Bonne soirée !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 10-11-2015 07:11:11

(De retour ici après une courte période de sevrage)
 
Bonjour les amis !
 
Désœuvré il est aujourd’hui, le Jan !
J’ai vécu hier une journée, comme j’en ai vécu plein d’autres avant. Je n’avais envie de faire aucun effort, je me suis re-glissé dans la banalité de mon existence d’avant : J’ai accompli mes obligations professionnelles et diverses tout en ayant l’application du téléphone ouvert, papotant avec quelques mecs, dont, comme d’habitude, un nombre assez considérable de déglingués et autres mythomanes ou camés qui ne savent pas très bien ce qu’ils veulent ! Si quelqu’un avait eu le temps ou l’intelligence d’aller au bout, j’aurais accepté. Mais, ça ne s’est pas fait.
 
Pourquoi parler de tout ça ici ? Je ne peux pas le dire autrement : J’avais besoin de ça, et j’ose même dire que ça m’a fait un bien fou de « retrouver ma vie d’avant ». Le parcours de ces trois dernières semaines était douloureux malgré tout, même si je suis d’accord avec toutes vos analyses, que me noyer dans ma dépendance est un leurre. Olive disait à un moment qu’il avait besoin de son « shoot » quand il est reparti sur le net pour le porno à un moment de stress, moi aujourd’hui j’avais juste envie de ne plus penser et de ne plus faire aucun effort !
 
Je disais dans mon dernier poste que j’ai pris une claque après ma dernière rencontre avec le gars de 26 ans. Je répète, d’après ce qu’on dit, quand on prend ce produit, ce qui sort de soi est ce qu’on a au plus profond de soi. Chez moi sont sortis mots doux, tendresse, émotion, admiration, … rien de purement sexuel, et mon appareil génital l’a en plus bien prouvé en ne réagissant quasi pas. Mon partenaire, lui, était certainement sur un autre mode, et il est certainement parti après dans l’idée de se « refaire un autre coup » le lendemain au lieu de nous revoir. Pourtant, quand on s’est rencontré il y a deux ans, il m’a fait cette « quasi déclaration d’amour » qui m’a tellement fait peur, car je l’ai recadré tout de suite et nous avons d’ailleurs cessé très vite de nous revoir. Moi j’étais en mode consommation à l’époque, lui il l’est aujourd’hui. C’est con la vie, parfois… !
 
Pourquoi encore une fois raconter ça ici ? Parce que je me demande si au fond de tout cela je ne suis pas en train de chercher juste à aimer un peu, à être aimé un peu, à laisser sortir des années de tendresse et d’amour qui sont au fond de moi. Dans un échange privé ici je viens de révéler que j’aime l’homme avec lequel je vis, mais en 15 ans de vie commune il n’a jamais été capable de me dire ne serait-ce qu’une seule fois qu’il m’aime, ni de montrer une seule larme d’émotion sur quoi que ce soit ! Et petit à petit mes élans de formuler mes sentiments pour lui et ceux de vouloir les lui prouver se sont bridés en moi. Mais je ne cherche pas à renvoyer la responsabilité de mon dilemme sur mon copain, car je l’aime comme il est et je veux vivre ma vie avec lui ! Je veux juste dire que ce rapport avec cette drogue a juste cassé un mur abritant ce « plein d’émotion », et qu’une partie du trouble dans lequel je suis depuis trois semaines est aussi alimenté par cela !
 
Et du coup la suite me fait d’autant plus peur, car où mettre tout ce « plein d’émotion » auquel mon mec n’est ni réceptif, ni capable de répondre? Car cette charge émotionnelle est quelque chose qui m’a même caractérisé avant, elle est aussi devenue une énergie énorme avec laquelle je fais mon travail et pour laquelle certaines personnes apprécient et soutiennent mon travail depuis plus de 20 ans.
 
Mais malgré tout, même ce besoin d’émotion qui revit à nouveau et soudain à la place de cette quête sexuelle non-refreinée (c’est bien ce besoin qui s’est transformé en cette quête!) dit quelque chose, lié à ce que m’a fait remarquer Ekeilho : ce besoin que j‘ai de me faire entendre, de me faire remarquer, … aimer ! C’est cette chose-là qui est constante et que je dois apprendre à cadrer.
 
Ce trop-plein allait à priori vers une personne, mon ami, mais n’y a pas abouti ; ensuite il est allé vers tant d’amants et de « coups » - et il était bien confortable là-bas ! – puis il se cristallise toujours envers des personnes, p.ex. dans mon travail, et même ici ! Appelons-le besoin de reconnaissance, besoin de séduire… ! Tout ce que je fais va vers quelqu’un tout le temps !
 
La base de mon problème est ici !
Car j’ai l’impression que si on m’enlève cela, il n’y a plus de raison de vivre !
Car si ce que j’entreprends ne va pas vers les autres, où cela va-t-il, car ça ne peut pas aller vers « rien » ?!
Et moi-même, je ne peux pas en être le but ! L’émotion ne peut pas circuler en cercle fermé !
 
J’entends aussi mes bons amis ici me rappeler que c’est une chose de chercher à comprendre, et une autre que celle d’agir… Ils ont raison ! En partie en tous cas ! Je le sais ! Mais comprendre et ensuite agir, ça n’en fait pas un ! J’ai compris qu’il fallait que je me donne ce coup de pied au derrière pour agir enfin, je suis tellement volontariste pour tant de choses dans la vie, meilleur conseiller de toutes ces âmes perdues autour de moi ; mais envers moi-même je suis « chochottement » nul, sans énergie et sans aucune force, sans aucun courage ! Il me faut un évènement extérieur pour créer la secousse nécessaire pour avancer enfin et de prendre les bonnes décisions ! Comme un « GRAND » !
 
Et la seule chose qui peut peut-être me pousser c’est de me dire que cette prochaine influence extérieure que j’attends pourrait bien être l’évènement de trop… ! Dommage pour ma gueule !
 
Je suis profondément pathétique comme mec, c’est affreux !
Mais la responsabilité exclue le pathos !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fabrice @ 10-11-2015 08:11:37

Salut Jan,

non tu n'es pas pathétique, tu te penches sur toi, tu essaies de comprendre. Oui, il faudra un déclic, ce n'est pas nécessairement 'dommage pour ta gueule', mais un concours de circonstances, un évènement provoquera ce déclic. Ou bien, la volonté est-elle suffisante ? Je ne sais pas répondre à cette question. Dans mon cas, il y a une conjonctures d'évènements sur quelques jours qui m'ont amené vers la dynamique du sevrage.

Tu parles de cette prise de conscience de ce trop plein d'émotion qui t'es apparu en prenant une drogue. Je ne sais comment tu dois analyser cela, mais je ne suis pas sûr que ce que l'on perçoit dans ces moments soient vraiment réels.
Par contre, je me retrouve dans ce que tu écris:

Disse:
Et du coup la suite me fait d’autant plus peur, car où mettre tout ce « plein d’émotion » auquel mon mec n’est ni réceptif, ni capable de répondre? Car cette charge émotionnelle est quelque chose qui m’a même caractérisé avant, elle est aussi devenue une énergie énorme avec laquelle je fais mon travail et pour laquelle certaines personnes apprécient et soutiennent mon travail depuis plus de 20 ans.

Je pensais comme toi. Ma dépendance me définissait. J'y trouvais une énergie impressionnante pour abattre un travail important, pour être apprécié des autres. J'ai longtemps hésité à me lancer dans le sevrage car je pensais perdre cette énergie. Et bien je peux te dire que NON et mille fois NON. En fait, déjà je gagne pas mal de temps car je n'ai pas cette activité compulsive, je suis beaucoup plus serein. Il y a moins de phase 'super active', mais il y a une régularité dans mon travail. Mais, c'est vrai que quand je sens des coups de mou, l'envie compulsive revient. Les techniques que j'ai mises en place me permettent de la gérer, et aujourd'hui c'est de plus en plus loin.
Le problème de la dépendance est qu'elle s'est immiscée dans toute nos façons d'agir, de penser, de percevoir... C'est tout cela qu'il faut pas à pas détricoter.
L'autre point important est qu'aujourd'hui je redécouvre les relations humaines dans une nouvelle dimension et non pas uniquement dans cette dimension qui était de plaire à tout le monde pour exister. Par contre, à ce niveau, j'avance vraiment pas à pas...

 
Disse:
Pourquoi encore une fois raconter ça ici ? Parce que je me demande si au fond de tout cela je ne suis pas en train de chercher juste à aimer un peu, à être aimé un peu, à laisser sortir des années de tendresse et d’amour qui sont au fond de moi. Dans un échange privé ici je viens de révéler que j’aime l’homme avec lequel je vis, mais en 15 ans de vie commune il n’a jamais été capable de me dire ne serait-ce qu’une seule fois qu’il m’aime, ni de montrer une seule larme d’émotion sur quoi que ce soit ! Et petit à petit mes élans de formuler mes sentiments pour lui et ceux de vouloir les lui prouver se sont bridés en moi. Mais je ne cherche pas à renvoyer la responsabilité de mon dilemme sur mon copain, car je l’aime comme il est et je veux vivre ma vie avec lui ! Je veux juste dire que ce rapport avec cette drogue a juste cassé un mur abritant ce « plein d’émotion », et qu’une partie du trouble dans lequel je suis depuis trois semaines est aussi alimenté par cela !


C'est pour moi un des noeuds du problème. Et je te comprends, en 16 ans de vie commune (na, j'ai un an de plus!), et bien ma compagne ne m'a jamais dit 'Je t'aime'. Et c'est dur pour moi à accepter. C'est dur car elle a refusé de rentrer dans mon besoin. En fait, je ne sais ce qu'est 'Aimer'. Je pense qu'elle a ses raisons, qu'elle refuse de me dire (malgré mes demandes). Elle ne dit pas 'je t'aime', elle n'est pas dans le semblant, mais ce 'je t'aime' elle l'exprime autrement: par sa présence, par notre intimité, par son écoute...
Et bien aujourd'hui, je commence à accepter cela. Et je me dis que finalement elle a bien fait. Elle n'est pas responsable de ma dépendance, dans le sens où j'étais déjà dépendant avant de la connaître. Donc CQFD. Je pense que dans ton cas, ce n'est pas trop différent. "Et petit à petit mes élans de formuler mes sentiments pour lui et ceux de vouloir les lui prouver se sont bridés en moi.". Ce que tu écris, n'est ce pas une forme de dépendance affective...

Comme toi, je ne suis pas très sûr d'être clair dans ce que j'écris. Mais ce que tu écris me parle beaucoup et me conforte dans le choix du sevrage.

Vas à ton rythme, et dis toi que nous sommes toujours là.

Bonne journée
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Ekeiloh @ 10-11-2015 10:11:10

Fabrice en a dit beaucoup, je me vais pas le paraphraser. Juste ajouter un élément quant à ton compagnon (et ta compagne peut-être aussi Fabrice): tu étais dépendant avant de le rencontrer, et je ne sais plus s'il le savait ou pas mais au fond ça n'a pas d'importance. Peut-être que, inconsciemment bien sûr, il a simplement cherché à se protéger. Je ne crois pas que ce soit compatible de dire (même implicitement pour certains): "je sais que tu vas voir ailleurs et c'est ok" et "je t'aime".

Il y a une carapace qui se met en place, parce que le potentiel de souffrance est là. C'est dommage de partir du principe qu'il ne le dit pas alors tu vas en chercher ailleurs. Mérite-le son "je t'aime". N'aies aucun regret, fais en sorte de ne pas te dire plus tard: si j'avais fait ça ou ça, il me l'aurait dit.

Mon homme, au début de notre relation, ne me le disait pas. Jamais. Il me le laissait entendre, il était... Présent disons, mais il ne me le disait pas. Et il avait des bonnes excuses: oui mais son ex, oui mais...

Et un jour, quand moi j'ai évolué, avancé, bon j'avais des rechutes mais ma.façon de penser avait bougé quand même, eh bien là il s'est senti assez en confiance pour me le dire.

Ne perds pas espoir, car au fur et à mesure ta manière de penser va changer si tu t'investis dans ton rétablissement (pas forcément sevrage si tu n'en es pas prêt). Fabrice parle de dépendance affective et je crois qu'il a tout à fait raison. Est-ce que tu vois un psy? Tu commences à comprendre des choses sur toi, ton couple, ça serait bien que tu sois accompagné par un pro sur ton cheminement.

Bon courage
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 10-11-2015 13:11:51

[size=medium][font=-webkit-standard]ESTRAGON : Assez. Aide-moi à enlever cette saloperie.[/font][/size]

[size=medium][font=-webkit-standard]VLADIMIR : La main dans la main on se serait jeté en bas de la tour Eiffel, parmi les premiers. On portait beau alors. Maintenant il est trop tard. On ne nous laisserait même pas monter. ([/font][/size][size=medium][font=-webkit-standard]Estragon s'acharne sur sa chaussure.[/font][/size][size=medium][font=-webkit-standard]) Qu'est-ce que tu fais ?[/font][/size]
[size=medium][font=-webkit-standard]ESTRAGON : Je me déchausse. Ça ne t'est jamais arrivé, à toi ?[/font][/size]
[size=medium][font=-webkit-standard]VLADIMIR : Depuis le temps que je te dis qu'il faut les enlever tous les jours. Tu ferais mieux de m'écouter.[/font][/size]
[size=medium][font=-webkit-standard]......[/font][/size]



[size=medium][font=-webkit-standard]VLADIMIR [/font][/size]
[size=medium][font=-webkit-standard]Voilà l'homme tout entier, s'en prenant à sa chaussure alors que c'est son pied le coupable. Ca devient inquiétant. Un des larrons fut sauvé. C'est un pourcentage honnête. Gogo...[/font][/size]
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 10-11-2015 21:11:02

Fabrice!
Ton poste mérite une réponse beaucoup plus longue..
Je réponds juste pour te dire que je suis profondément touché par l'énergie et la sincérité avec laquelle tu me réponds!
D'abord merci, merci mille fois!
Il me faudra encore un petit moment, mais grâce à vous je vais arriver à sortir de ma dépendance!
Merci infiniment!!
Jan
[hr]
Mes amis,

laissez moi respirer une nuit avant de vous répondre... il y a trop de choses...
Moi en plus, je travaille le 11 novembre!

EKEILHO,
merci aussi à toi de tes réflexions sur l'amour, j'ai des choses à dire sur ça...

Fr-ED:

"En attenant Godot"
Godot c'est Dieu!
Et celui là, on l'attend tous ici!
Sinon, on ne serait pas là!
Cette histoire se déroule bien devant un arbre mort sur une route de campagne, de la terre brulée, une sorte de "nomansland", non?
On y est donc!

Merci mes amis!

JAn
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 10-11-2015 21:11:02

[size=medium]"Je ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas, s'il existe. Et je ne sais pas s'ils y croient ou non, les deux qui l'attendent."
[/size]


[size=medium]Samuel Beckett...[/size]


[size=medium]et je pensais plus au pied et à la chaussure....même si cette attente qu'il se passe enfin quelque chose prend des formes qui donnent corps à des chimères.[/size]


[size=medium]Fr-Ed[/size]
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 13-11-2015 19:11:42

Bonjour tous !
 
Oui, j’ai été absent ici depuis quelque temps. Mais je lis les postes de mes amis, c’est peut-être la détermination de certains, leurs avancées qui me bloquent de revenir m’exprimer ici… Par sensation de honte…
 
Ma semaine a été marquée d’abord par le travail, mais elle a également été la poursuite de mon auto-observation. Si on veut…

J’ai fait deux rencontres dans lesquelles j’ai confirmé mon évolution du moins en ce qui concerne ma « reconversion dans la pratique sexuelle » ! Plus rien à prouver de ce côté-là en tous cas ! Par contre, je ne trouvais pas que cela soit cohérent de poursuivre à m’étaler ici en détail sur ces incohérences.
 
J’ai également continué à être troublé par ma rencontre du weekend dernier et ce retour à un rapport avec ce garçon et la drogue. Et c’est principalement ce chapitre-là qui m’a préoccupé : Ce garçon m’a avoué sa dépendance à ses produits et le fait qu’il se fait suivre par une association pour cette addiction…. J’ai été face à de terribles soupçons de me voir exploité par lui pour une question d’argent… J’ai remis ces choses à plat avec lui, heureusement. Tout cela aussi a été tellement en contradiction avec mes raisons d’être ici que c’est encore une sensation de honte qui m’a empêché de venir poster ici…

A quoi bon continuer à dire que je sais par où je dois passer, mais en avançant encore et toujours mes incapacités d’y arriver… ?!
 
Le constat de ce matin face à mon psy est également le même : je n’ai plus le choix que de couper les ponts avec tout ce qui me lie à la dépendance. Car derrière se dessine une autre dépendance ! Fr-Ed l’a très bien dit dans son dernier poste : Un besoin d’aller de plus en plus loin, quitte à passer par de nouvelles stimulations telles que la drogue ! Je suis un « addicto –sensible » dans l’âme ! Si je reste dans ce cercle de la sex dépendance, derrière se profile maintenant une nouvelle dépendance ! Et dans cette direction-là, ce n’est clairement plus la vie qu’on trouve, mais l’autodestruction pure et la mort!
 
Je vais donc arrêter de poster ici mes tergiversations ! Je dois trouver un point déclencheur pour me mettre enfin en cohérence avec la raison ! Un réel sevrage, accompagné de la suppression de cette fichue app et le blocage des « contacts trop compromettants » sur mon smartphone doivent être la conséquence!
 
Mais…, j’attends toujours une impulsion extérieure pour le faire ! Toujours ce manque de courage et ce manque de je ne sais quoi…
 
Je me tourne et je me vire, mais où que je m’arrête, cette évidence me saute aux yeux ! Il faut tout arrêter ! Mais bordel, qu’est ce qui m’empêche encore de franchir ce pas… ???!!!
 
Je ne comprends plus rien… Aidez-moi, s’il vous plait ! Je ne veux pas m’habituer à mon incohérence !
 
Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Fr-Ed @ 13-11-2015 22:11:31

"[font=Tahoma]Je dois trouver un point déclencheur"[/font]



[font=Tahoma]encore une fois Jan tu attends quelque chose... et si tu prenais une décision, si tu voulais toi quelque chose ? Si tu décidais que tu ne devais plus dépendre des circonstances , des rencontres, des [/font][font=Tahoma]événements, des autres, du temps qui passe ou du temps qu'il fait ? [/font]
[font=Tahoma]à un moment il faudra peut-être se rendre à l'évidence que ce point déclencheur c'est en toi , et que c'est l'acte de volonté de dire stop...[/font]

"[font=Tahoma]Mais bordel, qu’est ce qui m’empêche encore de franchir ce pas… ?"[/font]


[font=Tahoma]C'est toi... uniquement toi... C'est pas cette rencontre que tu pourrais faire.. C'est pas cet amour que tu n'as jamais eu , que tu fantasmes et qui pourrait arriver. C'est pas cette expérience sexuelle extraordinaire qui va arriver... C'est juste ton attente...Ta [/font][font=Tahoma]passivité... Les choses t'arrivent... Tu les subis... Tu ne crois pas que tu vas finir par regarder passer ta vie comme si elle ne t'appartenait pas ?[/font]

[font=Tahoma]Tu cherches à comprendre quoi ? L'essentiel tu l'as... C'est le bordel, c'est frustrant, c'est illusoire, c'est déréalisant... à chaque fois tu trouves encore et encore des raisons pour trouver de l'intérêt dans des rencontres qui n'en ont pas ... et si , et si , et si... Des jeunes hommes , une nouvelle attitude dans ta sexualité, des nouvelles sensations... Encore du nouveau , encore encore... Tu prolonges le cycle sans fin du recommencement éternel de l'addiction ...[/font]


[font=Tahoma]Mais ne reste pas à l'écart comme ça... honte de quoi ? Pourquoi se mesurer aux autres ? Surtout qu'ils sont patients....qu'ils continuent de te répondre, de t'aider , de te secouer... Alors ... continue ce chemin que tu as pris en venant sur le forum parce qu'à un moment tu as bien vu  que c'était une voie salutaire... Et d'avoir pris ce chemin ça veut dire que l'événement déclencheur tu l'as eu... [/font]


[font=Tahoma]sacré toi ![/font]
[font=Tahoma]Fr-Ed[/font]
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 14-11-2015 16:11:23

Samedi 14/11/15

Face aux atrocités qui ont eu lieu hier soir à Paris, mes interrogations personnelles s’effacent derrière l’horreur et la révolte ressentis !

Jan
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
Burrhus @ 14-11-2015 17:11:53

Bonjour jan.
Je ne te connais pas encore, j'ai juste lu un peu.
Dans ton dernier message, tu dis que tu attends une impulsion extérieur, je suis assez d'accord, prendre sur soi quand on se voit incohérent c'est difficile.
Est-ce que tu peux développer cet extérieur, est-ce quelqu'un, une idée, une force, une preuve que ça vaut le coût, ou autre chose encore.
L'avenir est étonnant.
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 15-11-2015 22:11:26

Dimanche 15/11/15

Tous les contacts gays de mon IPhone supprimés.

Ceux considérés amis, mais constituant une tentation : bloqués.

Application rencontre gay sur mon IPhone : supprimée.

Sevrage de  15[size=large]  21[/size] jours enclenché.

Retour à un comportement d’avant : non programmé !

Jan

Correction: 21 jours
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RE: JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS
JAN @ 21-11-2015 21:11:11

Je repars pour une nouvelle logique! Jan
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