Témoignage et début de sevrage de Serenus
Serenus @ 19-06-2015 00:06:01

Bonjour ou bonsoir à tous.



C'est la première fois que je me livre sur cette p*** d'addiction qui, tout doucement, est en train de me bousiller de l'intérieur. Je ne sais pas comment raconter les choses, comment structurer ce que je ressens, alors je vais écrire les choses comme elles me viennent.

Je m'appelle Mehdi. J'ai aujourd'hui 34 ans et en passe de devenir schizophrène, si je ne le suis pas déjà. J'ai en moi, deux personnalités qui se livrent un combat sans merci pour prendre le contrôle de moi. Il y'a le Mehdi clair que mes proches, mes amis, mes collègues et quelques unes de mes ex voient en moi : instruit, sportif, valeureux et physiquement charmant. 

Et il y'a le Mehdi obscur, celui qui prend corps en moi lorsque la nuit tombe : sexuellement dépendant, toujours à la quête de femmes et de jouissance. Ce Mehdi obscur se cache derrière le visage rassurant du Mehdi clair. Il utilise son charme, son instruction pour arriver à ses fins. 

Cette dualité, dont j'ai pleinement conscience, est en moi depuis près 10 ans. Je ne sais pas comment il est arrivé en moi. 
Je vais tenter de retracer ma vie en quelques lignes, pour tenter de comprendre comment il a pris possession d'une partie de mon esprit.

C'est vers l'age de 17 ans que j'ai commencé à fantasmer sur quelques unes de mes camarades de classe. La journée, je feignais les ignorer et le soir je me masturbais en pensant à elles. Ca a duré des années comme ça. Tous les samedis, le même rituel : du sopalin et des fantasmes plein la tête. Les autres jours de la semaine, je ne me touchais pas. 

Plus tard, ma première petite amie. J'avais 20 ans. Ca paraît tard aujourd'hui, mais à mon époque ca l'était pas tellement. Ma première copine avait beaucoup plus d'expérience que moi dans le domaine. On peut dire qu'elle m'y a initié. 

Après ce baptême, si je puis dire, j'ai effectué un premier constant : la réalité est moins excitante que les fantasmes. Il y'a tout d'abord les odeurs comme la sueur, ou l'odeur de la mouille qui m'insupportent. Cette dernière odeur reste collée sur moi ou sur mes habits et ça me dégoûte. Il y' a ensuite certains actes, comme la fellation, qui me procurent moins de plaisir que je ne le pensais. 

Pourquoi je n'atteignais pas le plaisir ultime ? Il fallait que je comprenne, que je trouve ce qui me fait réellement planer. C'est alors en me cherchant que je développe des penchants qu'on peut qualifier de "bizarres", comme le fétichisme des pieds ou la soumission (soft). La descente aux enfers commence.

On est comme on est et il se trouve que pas mal de femmes me trouvent charmant, en tout cas celles que je suis amené à fréquenter dans le cadre de l'école, du travail, d'activités diverses ou de rencontres sur internet. C'est vrai que j'ai toujours aimé prendre soin de moi, faire attention à ce que je mange et faire beaucoup de sport. Tout cela fait que j'ai toujours eu un corps athlétique. Un atout qui m'a permis de multiplier les conquêtes. 

De ma première petite amie, à mes 25 ans, j'ai enchaîné près d'une 50aine d'aventures. Toutes, pratiquement d'un soir. Et c'est au cours de cette époque que ma personnalité s'est dédoublée. Mettre en pratique mes penchants bizarres n'a pas été chose facile à assumer. J'en avais honte la journée. Et c'est comme ca que j'ai créé un autre homme. Le même physique que moi, la même voix mais des valeurs contraires aux miennes. Je mentais sur mon prénom, ma profession, mon lieu d'habitation afin de sortir du Mehdi clair, le laisser loin de mes délires, de mes aventures. En somme, le laisser vierge, innocent.

A 27 ans, les choses ne se sont pas calmées. Je suis devenu industrieux. Trouver des femmes pour assouvir mes délires était devenu facile, trop même. C'est là que je rencontre X. Elle est belle, étudiante en psychologie, gracieuse. Elle a fallu qu'elle m'analyse et conclue que je suis dépendant, que je devais débuter une thérapie, que j'allais perdre le contrôle de ma vie, dérailler, foncer dans le décor. Face à son diagnostique, j'étais effrayé et c'est à cette époque, en 2008 que je découvre le site orroz. Je me disais qu'il était encore temps d'arrêter. J'ai débuté un premier sevrage. Je rechute très rapidement. Alerte rouge, je suis un p.... de dépendant, un p.... de pervers. J'osais même plus me regarder dans la glace.

Après cette prise de conscience, les choses prennent un cours inattendue. Je me dis que je devais assumer mes penchants, que je ne fais de mal à personne, je ne force personne. C'est ainsi que le Mehdi obscur gagne des suffrages en moi. Il est en place et pour longtemps. 

J'enchaîne encore les rencontres. Mehdi obscur empiète sur les plates bandes du Mehdi clair. Il se tape ses collègues du taf ! Mes mondes s'entrechoquent. Je ne mens plus sur mon prénom ou sur ma profession. Les frontières entre la nuit et le jour deviennent mince. Je deviens mes penchants. Je suis ma dépendance. J'ai 30 ans et je viens de me faire larguer par ma fiancée qui découvre que je la trompe. Ah oui, car j'allais oublié de vous dire qu'entre temps, j'ai eu deux relations longues en parallèle de mes activités nocturnes.  La rupture avec ma deuxième relation longue m'a lourdement esquinté. Je boite pendant des mois. Je commence à perdre le contrôle, je fonce en direction du décor en carton pâte et mes freins ont lâchés, j'ai besoin d'aide...

Il fut un temps où j'étais autre chose qu'un dépendant sexuel. Oui, entre temps le Mehdi clair a disparu. Il n'y a plus rien d'innocent en moi. Je me sens sombre. Je ne vois plus de femmes autour de moi, mais simplement des "culs", des "seins" ou "des pieds". Je ne vois que des potentiels d'excitation, des jauges comme ceux qu'on voit dans les jeux vidéos pour qualifier un combattant ou un joueur de foot : bouche à pipe 40%, cul à bouffer 90%, pieds à lecher ... etc.

Aujourd'hui, je veux m'en sortir, redevenir quelqu'un de "bien", correspondre à l'image que mes proches se font de moi. Comment vais-je m'y prendre ? Franchement ... je ne sais pas.

Voilà quelques années que je visite ce forum en anonyme. J'ai vu que quelques personnes avaient un compteur de sevrage. Je me suis dit que cet outil allait m'aider. J'attends des conseils aussi, une aide ou simplement une écoute ...

Merci de m'avoir lu.

Mehdi ... le clair.
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RE: Témoignage et début de sevrage de Serenus
Fabrice @ 19-06-2015 04:06:05

Merci à toi aussi de partager une part importante de ta vie. Il n'est jamais évident de se confier comme cela sur des sujets si personnels.
Ton témoignage a résonné en moi étrangement. J'aurai pu échanger quelques termes (fétichisme par soumission, conquête par relation masculine) et me retrouver dans tes propos. Je ne pense pas que tu sois schizophrène, le Mehdi clair et le Mehdi obscur sont (est) la même personne, c'est toi Mehdi. Comme toi, un moment j'ai voulu 'assumer mes penchants', ce n'est qu'une fuite en avant (je crois que cela aussi tu en prends conscience), on ne peut pas assouvir la dépendance. Elle demande toujours plus, c'est un puis sans fonds...
Tu décris bien les ravages de la dépendance et ta venue ici est le signe qu'aujourd'hui tu veux en sortir. Comme tu auras remarqué en lisant les messages sur le forum, il n'y a pas de méthode miracle. Tu viens de commencer un sevrage, c'est une étape essentielle et nécessaire. Comment envisages-tu ce sevrage ? Un sevrage complet (mb, porno, tchat, rencontre), parfois il peut être utile de faire redescendre la pression progressivement, sachant que le seul vrai sevrage est la sobriété complète ! A toi de voir, à toi d'essayer. Le sevrage va te mettre face à des tensions, des vides. As-tu pensé comment gérer cela ? Comment éviter les situations à risques ? Changer son mode de vie en reprenant certaines activités délaissées (sport, association...).. N'hésites pas à venir en parler ici, à échanger.
Enfin et pour moi ce fut capital, la dépendance n'est qu'une conséquence souvent d'un problème plus personnel. Le sevrage va permettre de limiter les effets de la dépendance, mais ne va pas résoudre la cause première. As tu pensé à te lancer dans un psychothérapie pour comprendre ces causes ?
Je remarque que j'ai posé pas mal de questions dans mon message, ne te sens pas obligé d'y répondre. Soit le bienvenue ici. La communauté est un support pour nous tous.
Bon courage à toi et au plaisir de te lire.
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RE: Témoignage et début de sevrage de Serenus
Serenus @ 19-06-2015 06:06:48

Salut Fabrice,

Déjà merci de m'avoir lu. C'est bon de se sentir compris. 

Pour répondre à tes questions, j'envisage un sevrage complet. Je sais que c'est utopique, mais je vais essayer, y mettre un max de volonté. 

Je sais également, qu'un vide risque de s'installer. Je compte combler le vide par le sport et la lecture. J'espère y arriver. 

En ce qui concerne la thérapie, pour l'instant je ne l’envisage pas. J'ai encore trop honte d'en parler à visage découvert, même si c'est face à un professionnel.

Je vais lire ton témoignage.
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RE: Témoignage et début de sevrage de Serenus
Fabrice @ 19-06-2015 06:06:15

non ce n'est pas utopique, c'est une réalité, tu as commencé un sevrage !
Chaque jour gagné est une victoire, ne baisse pas la garde et écoute ton corps, il va t'envoyer plein de signaux, les écouter te permettra de gérer un peu mieux le manque.
Bon courage à toi.
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RE: Témoignage et début de sevrage de Serenus
Ekeiloh @ 19-06-2015 08:06:39

Bravo Serenus, c'est un grand pas en avant que tu effectues là.

Le sevrage n'est pas une utopie, moi je le vois comme un projet, qui parfois marche du premier coup, et parfois demande un peu plus de préparations. Mais pour savoir s'il y a encore besoin de préparations, il faut tenter le projet comme ça, et si ça ne marche pas, voir pourquoi ça a foiré. On teste, on change des trucs, on découvre...

Je suis heureuse de ne pas avoir réussi mon sevrage du premier coup parce que j'ai évolué, j'ai avancé, j'ai découvert, j'ai rencontré de nouvelles personnes dans ma démarche à côté desquelles je serai complètement passée si tout avait marché grâce à un claquement de doigts. Toi tu as la chance de commencer ce sevrage en étant déjà ici, avec plein de gens super intéressants, qui ont beaucoup à apporter. Donc pas de pression, on sera là dans tous les cas !

Je suis contente que tu tentes un sevrage complet en tout cas, je crois que c'est vraiment important de chercher à se défaire de TOUS les comportements limites.

En ce qui concerne les deux parts de toi-même que tu différencies, je ne crois pas que tu sois schizophrène, d'après ce que j'ai pu en connaître par mon expérience. Je crois simplement que la dépendance apprends à cacher ses traces, à fondre un masque pour se protéger. Maintenant que tu es là, tu vas pouvoir avancer vers l'accord parfait avec toi-même: ta part "sombre" est l'expression d'un traumatisme, il faut que tu trouves comment l'exprimer autrement. Et pour ça il y a beaucoup de techniques différentes: thérapies (et même là il y en a BEAUCOUP), certains activités peuvent permettre de se défouler... En ce moment je me forme sur une technique de libération des émotions qui est assez impressionnante, je sais qu'elle peut aider beaucoup de personnes. Peu importe celle qui te conviendra, tu trouveras une manière de réintégrer la place que la dépendance prend en toi.

Bon courage, et n'oublie pas que nous nous rétablissons ensemble !
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RE: Témoignage et début de sevrage de Serenus
Serenus @ 23-06-2015 09:06:21

Salut,

Je viens faire le bilan de ce premier essai. Comme vous me l'avez prédit, j'ai rechuté. J'étais devant la télé, et là une scène où l'on voit une femme pieds nus. Ma tête se rempli de fantasmes, je contacte une  de mes nombreuses sex-friend pour rapidement assouvir mon envie. On n'a pas pu se voir, donc l'assouvissement se fait par SMS et MMS. C'était parti pour trois jours de rechute.

Je réinitialise mon compteur. Je repars à zéro. J'espère y'arriver. Purée ... quelle merde ...
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RE: Témoignage et début de sevrage de Serenus
Ekeiloh @ 23-06-2015 09:06:20

Bon courage Serenus. Les rechutes arrivent aux plus braves. Est-ce que tu as un dérivatif? Quelque chose que tu peux faire qui te demande du temps et de la concentration pour détourner ton attention quand les pulsions arrivent. Même avec ça ça sera dur, mais au moins tu auras quelque chose pour te défouler, et au fur et à mesure tu deviendras plus fort. Il faut que tu mettes en place quelque chose, une activité, un projet qui te permette de grapiller peu à peu la place que prenait la dépendance.

Par ailleurs, avoir le numéro de tes sex-friends sous la main t'entraînera forcément à la rechute. Tu dois assainir ton environnement. Je sais que ce n'st pas simple. J'avais un sex friend que je connaissais depuis plusieurs années, on se comprenait sur beaucoup de points, il faisait attention à moi, à mes difficultés, parfois mieux que mes officiels. Il a quand même fallu que je coupe le contact pendant quelques temps. Ta dépendance appellera toute seule tes sex-friends, tu dois lui barrer la route au maximum.

Tu ne peux pas y arriver en ne changeant rien dans ta vie !
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RE: Témoignage et début de sevrage de Serenus
Tom @ 23-06-2015 10:06:53

Bonjour Serenus

Peux-tu détailler ce qui t'a amené a te replonger des années dans tes travers après avoir identifié ton addiction ? 

Et maintenant, précisément, qu'est-ce qui te pousse à vouloir arrêter ? Pourquoi plus maintenant qu'avant? Qu'est-ce qui te pousse aujourd'hui à l'action concrète ? 

Enfin bienvenu et bon courage.
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RE: Témoignage et début de sevrage de Serenus
Serenus @ 24-06-2015 23:06:41

Merci à vous pour vos interventions. Ca me touche de vous sentir concerné.

Pour répondre à Tom, je ne sais pas ce qui m'a amené à replonger dans mes travers. Je n'ai pas encore identifier les mécanismes qui me poussent à agir ainsi. Lorsque j'ai compris que j'étais addict, j'ai d'abord pensé que je pouvais en sortir quand je le déciderai. Pour moi, l'addiction, c'est comme être en surpoids. "Suffit" de faire un régime. 

Il y'a quelques temps, j'ai rencontré une femme qui valait le coup. Mais durant nos ébats, je ne ressentais rien, vraiment rien ! J'étais en panique. J'étais tellement habitué au "sex" tordu, que le faire normalement, si je puis dire, ne m'apportait pas de plaisir. Du coup, je l'ai trompé. Elle ne l'a jamais su. Heureusement. Mais le problème, c'est qu'elle voyait bien qu'elle ne me procurait pas de plaisir. On n'osait pas en parler. Une chape de plomb s'est installée. Je redoutais d'aller "au lit" avec elle. Je le vivais comme une épreuve sportive. Parfois, je lui disais que j'étais fatigué, ou j'allais au lit tot ... bref la merde.

Depuis, nous avons rompu. Toutefois, elle voulait savoir pourquoi au lit ça n'allait pas. Ça venait d'elle ? Je lui ai menti.

Après notre rupture, affamé, j'ai accumulé les rencontres d'un soir. Mais, j'ai décidé d'arreter.
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RE: Témoignage et début de sevrage de Serenus
hippocus @ 25-06-2015 06:06:25

bonjour Serenus,

ce que tu décris là,le manque de plaisir,la morosité dans tes anciens ébats sexuels,je connais.Mon couple en a souffert et ma femme aussi...une fois n'y tenant plus(et devant mon sexe ramolli) ,que lui ai avoué tout de go que j'avais plus de plaisir devant mon écran qu'avec elle...!affreux...
Je disais tout le temps qu'on était déjà des petits vieux,et le pire c'était que le problème venait de moi alors que je la faisait se remettre en question tout le temps!...enfin maintenant question plaisir ça va mieux (a part qu'elle fait des cystites à répétition après l'amour d'ailleurs si quelqu'un a des infos la dessus pour remplacer les antibiotiques dont elle se gave..)et je suis convaincu que la porno nous fiche en l'air la case plaisir..c'est comme si ce qui se passe dans le virtuel ne peut se passer dans le réel.
Je ne sais pas si c'est trop tard pour te remettre avec ton ex ,mais en tout cas tu pourras toujours lui dire que ça venait de toi,ça lui remontera sa confiance et ce sera plus honnête, même envers toi-même.
Bon courage pour ton sevrage.
A bientôt
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RE: Témoignage et début de sevrage de Serenus
Fabrice @ 25-06-2015 07:06:38

Je confirme ce que dit Hippocus. Depuis 5 mois, je redécouvre le plaisir avec ma compagne, et surtout je redécouvre que le sexe n'est pas essentiel. J'essaierai de développer un jour que j'aurai plus le temps. Mais mon regard sur ma compagne change, j'aime être contre elle, seulement caresser, effleurer son corps, sans nécessairement un besoin de pénétration. J'analyse cela comme le besoin d'avoir une phase sans sexe pendant quelques temps pour reconditionner ma sexualité. Ma compagne est peu demandeuse, et j'ai l'impression d'être plus en phase avec elle, ces moments intimes redeviennent des actes d'amour et non de sexe. Si ces moments mènent à un rapport et bien c'est comme cela et sinon cela reste un moment intime privilégié.
Bon courage à toi 
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RE: Témoignage et début de sevrage de Serenus
Ekeiloh @ 25-06-2015 12:06:20

Pareil chez moi. Tellement de sexe sans résultat. Un jour, pendant l'acte, je me suis demandée si je ressentais vraiment du plaisir. Si j'en avais déjà ressenti. J'ai supposé que "ça se passait comme ça". Je me suis demandée à quoi ça servait, pourquoi mon ordinateur ne devrait-il pas me suffire. J'ai laissé mon addiction me porter. Et finalement, j'ai rencontré mon nouveau compagnon alors que mon rétablissement commençait timidement. J'ai découvert des sensations, des vraies. Et des envies, pas dictées par le glauque et le malsain. J'ai compris beaucoup de choses sur moi-même. Les effets secondaires du sevrages n'étaient pas faciles non plus. Mais maintenant, c'est vraiment différent.

Par contre en effet, maintenant que tu as compris ce qu'il se passait, je rois que ça serait bien, peut-etre pas de lui dire absolument tout si tu ne te sens pas, mais en tout cas de lui expliquer que ça ne vient pas d'elle. Que tu aurais aimé être capable d'accepter et de vivre ce qu'elle t'offrait dans la sexualité, et que tu t'emploies à un jour en être capable avec quelqu'un. C'est important pour une femme de savoir qu'elle n'aurait rien pu faire de plus, même si ça peut être frustrant.

Bon courage !
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RE: Témoignage et début de sevrage de Serenus
Thump4 @ 26-06-2015 01:06:56

Bonjour Serenus, 

Depuis peu, une évidence semble m'apparaître vis-à-vis de l'addiction sexuelle (mais aussi d'autres problèmes). 
La difficulté à changer de comportement ne réside pas seulement dans un problème de gestion des pulsions...Même si l'addiction a des causes et des conséquence biologiques, je crois qu'il y a un paramètre humain souvent oublié et qui est très agissant : les concepts. Les concepts et le conflit des concepts. 

Dit d'une autre manière, le conflit des valeurs. 

Le succès avec le sexe opposé, les nombreuses conquêtes féminines, la séduction sont des caractéristiques qui sont célébrées et martelées sans relâche comme enviables au niveau social à travers tous les médias et leur relais (nos esprits !). Cela va de pair avec un culte du corps, de la jeunesse (idolatrés) et de l'argent. Cultes qui ne peuvent que générer des angoisses, des névroses et des perversions car on s'amarre alors à des états transitoires ou aléatoires (beauté, santé et performance du corps) ou rare (richesse). 

Donc en gros : "avoir beaucoup de conquêtes féminines c'est super bien, c'est super valorisant (quelque soit ce que on en tires vraiment par ailleurs) car tout le monde en a envie." Du piège de ce concept, il est très difficile de s'extraire. Particulièrement si, comme toi, on a le succès facile avec les femmes. 

Après si on est décidé à mettre un terme à l'addiction ce n'est qu'une barrière de plus à se mettre, qu'un mirage de plus à dissiper. En s'enracinant dans une vraie relation, on peut certainement dissiper le mirage qui consiste à vouloir trouver l'essentiel dans la multiplicité plutôt que dans la profondeur d'une relation monogame honnête. Encore faut-il s'imposer des barrières immuables dès le début de la relation (monogamie- pas d'infidélité). Ces barrières pour être solides doivent se référer à des valeurs qu'on accepte et renforce au quotidien par des actions concrètes. 

D'un côté te sentir valorisé par tes conquêtes et excité par la diversité des plaisirs du sexe avec différents partenaires. D'un autre côté, la maturité et la profondeur d'une relation monogame  (donc frustrante par moment) et honnête (donc unificatrice aussi bien avec ta compagne qu'avec toi-même). Ces deux vécus sont exclusifs l'un de l'autre. 

Et en amont sont en conflit ces deux concepts de vécu. 
Si ce que je te dis te correspond, il te faudra déterminer lequel de ces concepts, lequel de ces vécus tu veux choisir, et les raisons précises de choix. Ensuite, viendra la lutte avec les automatismes du mental et la lente réparation des altérations au niveau biologique (neurotransmetteurs)

Mais je ne te connais qu'à travers quelques lignes lues derrière un écran d'ordinateur. Peut-être ce que je dis ne te concerne-t-il pas. A toi de déterminer la pertinence des propos que tu lis ici

Bon courage. 
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