Un jour après l'autre.
Sébastien @ 02-11-2012 13:11:48

Ou peut être même une minute après une autre.Je suis addict depuis 20 ans. J'en ai 30 : oui j'ai commencé jeune. J'ai baigné dans l'érotisme dès l'âge de 7/8 ans (merci papa d'avoir laissé traîné tes revues Newlook et autre Penthouse), et ai sombré dans la masturbation dès que j'ai pu. Sans jamais que cette vieille (fausse) amie ne me quitte. Rien de plus dans ma jeunesse, qui puisse expliquer cet état néanmoins : une famille et un environnement stable, des parents aimants (ou en tout cas donnant cette impression - j'y reviendrai), pas de violences physiques, sexuelles ou même psychologiques. Non, à priori, rien qu'une tendance à sombrer dans l'addiction.J'ai eu deux partenaires dans ma vie, avec lesquelles j'ai passé quelques années. La première sans grande conviction, la seconde en en étant fou amoureux.J'ai foutu en l'air ces deux relations, en suivant et reproduisant les mêmes schémas : masturbation et consommation de porno compulsive (avec la première en cachette, avec la seconde sans m'en cacher : c'est quelquechose qu'elle a toujours très bien accepté), mensonges à tout va sur la façon dont je me comportais avec les femmes (rapport permanent de séduction avec les membres du sexe opposé), comportements sexuels de plus en plus déviants tant que l'autre me suivait (et mon -ex- amie actuelle m'a suivi très loin, par amour j'imagine), égoïsme et manipulations poussés à l'extrême, dans l'objectif d'obtenir ce que je voulais (ce dont j'avais besoin) d'elles : de l'affection et de l'excitation.Comme je l'ai expliqué dans ma présentation, je suis en pleine séparation. Mon (ex) amie a mis le doigt sur mon addiction il y a une semaine. Suite à une longue phase de tentative de reconstruction, dans laquelle j'ai commencé à lui avouer des choses. Le terme "sex addict" est tombé, dimanche soir dernier. Lundi matin j'ai décidé de me battre, et de commencer par une période d'abstinence totale, pour y voir plus clair.Ca fait donc 4 jours complets. Sans masturbation, sans consommation de porno. J'ai eu envie, plusieurs fois. En me retrouvant seul chez moi, ou au bureau. J'ai réussi à tenir, et j'ai le sentiment que c'est plus facile depuis hier.C'est déjà un sacré pas, pour moi, de ne pas m'être vautré là dedans après qu'elle m'ait annoncé que c'était terminé. De ne pas avoir sombré après qu'elle m'ait remis et remis encore face aux horreurs que je lui avais fait subir.C'est ce que j'aurais fait en temps normal. Je tiens le coup là, minute après minute, heure après heure, jour après jour. Dans deux semaines, j'ai prévu d'aller à une première réunion de la DASA. J'ai le sentiment que je n'arriverai pas à me sortir de ça tout seul. C'est évidemment la raison pour laquelle je suis ici, aussi. 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 04-11-2012 13:11:29

J'ai tout avoué à F.Prendre conscience du fait que je sois addict m'a permis de prendre la mesure du monde de mensonges que je m'étais créé, pour pouvoir assouvir mes pulsions. Ces 5 ans passés avec Elle n'ont été qu'une suite de manipulations.J'ai regardé d'autres femmes, qui ont éveillé parfois des pulsions. Je me suis vautré dans la drague virtuelle, et dans le besoin d'exciter d'autres femmes uniquement par l'écrit. Je me suis shooté au porno, et aux pratiques sexuelles déviantes avec Elle. Et j'ai fini par la tromper. Alors même qu'Elle se battait pour sauver notre couple, alors même qu'elle prenait sur Elle en permanence, qu'elle se  remettait en question, qu'elle acceptait mes exigences de jaloux maladif, ma fainéantise chronique, et ma putain d'insatisfaction générale.C'est en lisant un post sur le mensonge, sur ce forum, que j'ai pris la décision de tout lui avouer. En en mesurant les conséquences. En acceptant le fait que ça terminerait de façon définitive notre relation, et que ça réduirait à néant mes objectifs professionnels (je l'ai trompée avec une future associée). Mais j'ai décidé d'être vrai, pour une fois dans ma vie, pour la première fois depuis que je suis addict.Je lui ai tout dit hier, et tout a explosé. Mon monde, le sien, ce qui restait de l'estime qu'elle avait pour moi, ses projets, les miens. Le vide. Total. Sans échappatoire.J'ai eu envie de me masturber, j'en ai toujours envie. Envie de ce petit moment bref de plaisir, qui me ferait tout oublier et me ferait tout relativiser pendant quelques secondes : "je l'ai perdue, mais je suis capable de m'auto-satisfaire, regarde". Mais non. Je tiens bon, et j'affronte tout ça. Sa chute, la mienne, celle de mon fils qui nous a vu pleurer, qui a vu la colère dans ses yeux, mon désespoir, sa souffrance.Je tiens bon et j'accepte tout ça, parce que pour la première fois depuis longtemps, j'ai l'impression de Vivre. 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
fritzecat @ 04-11-2012 19:11:43

<!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning/> <w:ValidateAgainstSchemas/> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables/> <w:SnapToGridInCell/> <w:WrapTextWithPunct/> <w:UseAsianBreakRules/> <w:DontGrowAutofit/> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--> <p class="MsoNormal">Il ne sert plus à rien de se demander si cela valait vraiment la peine de brutaliser les événements par cet aveu, pourtant, tu le dis toi-même, tu entraînes les autres dans cette aventure. Ce qui fait le plus de peine est de voir l'inéluctabilité de ce genre de situation que j'ai connue aussi, dans des circonstances un peu similaires et avec aussi un enfant jeune. </p> <p class="MsoNormal">Et je sais qu'il y a aussi malheureusement beaucoup de souffrance à attendre de tels événements. Cependant chaque médaille a son revers (plus large la face, plus large le dos) et cette souffrance peut devenir le creuset d'une véritable recherche de guérison. Dans mon cas c'est ce que cela fut. Mais cette guérison ne se peut obtenir sans efforts redoublés en ce sens, c'est pourquoi je te souhaite du courage et de la détermination.<span>   </span></p> <!--[if gte mso 9]><xml> <w:LatentStyles DefLockedState="false" LatentStyleCount="156"> </w:LatentStyles> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 10]> <style> /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-ansi-language:#0400; mso-fareast-language:#0400; mso-bidi-language:#0400;} </style> <![endif]-->
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 04-11-2012 20:11:43

Ce qui est clair, c'est que je n'aurais de toute façon pas pu revivre quoi que ce soit avec ce fardeau sur les épaules, et que je me devais, par honnêteté, de lui laisser le choix. Qu'elle sache précisément ce que j'avais fait, pour pouvoir prendre sa décision.Je vais en chier, c'est clair. Mais au moins, je saurai pourquoi. 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 05-11-2012 08:11:56

Merci les gars.Aujourd'hui ça fait une semaine que j'ai arrêté de me masturber. Une semaine que j'arrive à ouvrir les yeux et à regarder les choses en face. C'est juste hallucinant, l'effet que ça a eût sur ma capacité à affronter les choses, de ne pas avoir d'échappatoire.Je me sens libre en fait. Et soulagé, que F. sache tout. D'ailleurs nous avons eu une longue discussion hier soir, et nous avons compris un certain nombre de choses (dont ce qui a déclenché le fait que je retombe dans le sexe virtuel, ce que j'avais totalement arrêté durant la première année de notre relation). Je ne sais pas si c'est le cas de tous les addicts, mais je me rends compte que chaque phrase qui sortait de ma bouche était filtrée en permanence, afin de limiter au maximum le risque de me faire découvrir. Tout, tout, tout ce que je disais, je devais le penser et le re-penser afin d'en mesurer l'impact. En fait c'est dingue, mais concrètement mon débit de parole s'est accéléré en lui disant la vérité !Bon, dans les réjouissances : je pars ce midi pour Center parcs, avec le reste de ma famille, pour 5 jours. Je vais être confronté à un nombre important de femmes en maillot de bain, ça ne va pas être évident.Mais allez ... Un jour après l'autre, hein ;)A plus ! 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 10-11-2012 16:11:08

Semaine éprouvante. Qui se termine d'une façon plutôt glauque : seul, dans une chambre d'un hotel première classe. Ouais. J'ai déjà connu meilleur moral.En fait je suis complètement cassé. Cette semaine avec ma famille m'a confronté à tous leurs mensonges, au fait que mon père était comme moi (ou plutôt l'inverse), au fait que personne ne se parlait ni ne se connaissait vraiment.Je leur ai dit ce que je suis et ce que j'ai fait à F. Moment dur, mais important à vivre.Elle, elle a été là cette semaine. Avec toute la rancoeur, toute la souffrance qu'elle porte, elle m'a écouté. Elle m'a aidé à avancer, à me comprendre, à tenter de découvrir ce qui a fait que je suis devenu dépendant. Et moi je ne suis pas capable d'atténuer sa souffrance. Pire même, je l'augmente. A chaque phrase, à chaque mot à propos de ma façon de vivre les choses, je la transperce.En fait je m'étais construit une image de quelqu'un de vraiment bien : qui ne regardait jamais les autres femmes, qui avait été trompé auparavant ce qui expliquait ma jalousie maladive (je m'étais bien gardé de dire que moi-même j'avais déjà trompé), qui ne tromperait jamais la femme de sa vie.Ouais. Depuis notre rencontre, chaque moment important à été pourri par cette saloperie d'addiction, et par mon égoïsme démesuré (qui va sans doute avec, bien que je n'en sois pas convaincu). Et elle découvre tout d'un coup : que je ne suis que tissu de mensonges, que je regarde les corps des autres femmes (d'ailleurs je ne regarde jamais les autres femmes. Je vois justes des objets d'excitation, je ne sais pas si pour vous c'est pareil), que j'ai eu des échanges d'ordre sexuel sur le net régulièrement et enfin que je l'ai trompée.Mais le pire, c'est que je ne supporte pas qu'elle me traite de dernier des connards. Ou de sous merde. Le pire, c'est que malgré ce que je lui ai fait subir, mon ego à certains moments reprend le controle et me laisse la blesser encore plus.Fait chier. J'ai réellement l'impression de ne plus savoir qui je suis vraiment. "Est-ce que ce comportement était dicté par l'addiction ?" "Est-ce que je suis réellement comme ça ?".Il est probable que je repasse dans la soirée. Soirée qui s'annonce particulièrement longue. J'ai emmené avec moi le fameux bouquin sur les sex addicts. Je vais continuer d'avancer dans ma réflexion.A plus tard,SébastienPS : pas de rechute depuis donc 13 jours. Des pulsions, mais contrôlées. A ce niveau là ça se passe relativement normalement. C'est tout le reste qui est vraiment dur. 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 11-11-2012 00:11:10

Bon. Désolé, mais ce forum étant mon exutoire, c'est ici que je viens me défouler.Je viens de comprendre une partie de mon mécanisme. Ce soir, pour la première fois, F. a été indifférente. Elle a complètement ignoré les textos que j'ai pu lui envoyer, et vu l'heure je pense qu'elle dort profondément.Je devrais être triste. Je devrais être effondré, parce que ça veut dire qu'elle commence à tourner la page. Mais à la place de ça, je suis en colère. Certainement parce qu'elle commence à ne plus "m'appartenir".Cette sensation je la connais bien. C'est celle que j'ai vécue à chaque coup de flippe, à chaque fois que je transférais sur elle tout ce que moi j'étais capable de faire : à chaque fois que j'avais peur qu'elle ne me trompe. Et c'est dans ces moments là que j'ai été faible.Lorsque je suis passé à l'acte au boulot, j'étais mal. Elle était sortie le soir d'avant, et avait été assez distante le matin. Bref, je me suis fait des films. Et au lieu d'affronter, je me suis vautré dans mon addiction, ce qui m'a amené à franchir la dernière étape du processus.Là, je ressens ce même besoin. Si je n'avais pas conscience de ce que je suis, je serais certainement déjà en train de draguer sur le net, avec quelques vidéos pornos d'ouvertes. Noyer sa souffrance dans une drogue, peu importe laquelle ...Je me rends compte là, à quel point je suis rongé de l'intérieur par tout ça. A quel point ma dépendance dépasse le sexe et à quel point elle est associée à quelque-chose de beaucoup plus profond : ma dépendance affective et la peur profonde que j'ai de ne pas être aimé.Il va falloir que je m'y fasse, parce que le nombre de personnes au courant de ce que j'ai fait augmente chaque jour, et la plupart de ces personnes me détestent déjà. Et par dessus tout, celle que j'aime profondément me déteste.Je vais être fort. Je ne vais pas me laisser aller. Mais là, tout de suite, c'est vraiment difficile. 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
flouflou @ 13-11-2012 15:11:31

Bonjour,Je suis toujours dépendant, et un peu comme toi depuis très jeune...Ton témoignage ressemble très fort à ma propre vie, si ce n'est que je n'ai jaamis trompé ma compagne...Je reste juste au stade d'internet depuis plus de 15 ans...Je voulais juste te souhaiter bon courage...Sinonn, j'avais uen lecture à te proposer... elle n'a rien à voir avec la dépendance, le sujet en est bien loin mais je pense qu'il te plaira, voici le lien...http://www.amazon.fr/La-vie-moi-Cecelia-Ahe../../../2081276224Bien à toi,Flouflou
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 13-11-2012 16:11:35

Merci Flouflou :)Je viens de commander le livre. Sa description m'a beaucoup parlé, parce qu'effectivement, la sensation que j'ai aujourd'hui est celle là : rencontrer ma vie, ME rencontrer.Concernant le fait de l'avoir trompée, j'y mets un peu de sens. Au mois de juin, elle a découvert que j'avais planqué des photos (dont certaines hard) de mon ex dans un vieux disque dur (j'avais fait ça peu de temps après notre rencontre, et les avais totalement oubliées depuis). A ce moment là, j'allais sur des sites de rencontres (pas platoniques) de façon plus ou moins ponctuelle : j'ai supprimé tous mes comptes, et me suis totalement interdit d'y retourner.Je me suis mis une barrière forte, dans l'espoir d'arrêter définitivement mes conneries (je n'avais absolument pas conscience de mon addiction à ce moment là). Je m'y suis tenu.Mais du coup, je me suis tourné vers "ce que j'avais sous la main", qui n'enfreignait pas mon interdiction consciente : une collègue de travail qui m'avait déjà plus ou moins fait comprendre qu'il "y avait moyen".Sauf que voilà. A jouer avec le feu ... Une discussion chaude, une vraie culpabilité, rien pendant presque 3 mois, puis une autre discussion chaude qui a dérapé sur quelques jeux sexuels.Je ne sais pas si j'aurais réussi à prendre conscience de mon addiction sans ça. En tout cas ça m'a clairement aidé.Et ce que je voulais dire, c'est qu'il faut vraiment faire attention : je me rends compte aujourd'hui que j'aurais peut être été capable d'aller plus loin si je n'avais pas pris conscience de la pathologie.A plus,Sébastien 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 14-11-2012 22:11:03

Bon. 16 jours, c'est un bon début.Côté sensation, depuis ma grosse pulsion (contrôlée) de samedi soir, je n'en ai pas eu une seule. De petites envies, mais que j'ai eu vite fait de virer de ma tête.Jusqu'à ce soir. Mais c'était très particulier.Comme vous le savez, nous sommes séparés avec F. mais vivons sous le même toit parce qu'ayant des enfants, une maison achetée il y a 3 ans et demi, et qu'elle ayant repris les études, nous n'avons pas les moyens de nous prendre un appartement en plus.Or ce soir, au moment d'aller se coucher et alors que nous n'avons quasiment plus de contacts physiques, nous avons eu l'envie de nous serrer dans les bras l'un de l'autre. Ca fait évidemment beaucoup de bien, un peu de tendresse.Je n'ai pas eu de pulsion au sens strict du terme : néanmoins, dès que j'ai été à son contact physique, j'ai eu une érection. Et ça m'interpelle. J'ai en effet toujours eu "l'érection facile", depuis que je suis tout jeune. Je me disais à l'époque que j'étais juste comme ça, et que c'était sinon normal en tout cas pas problématique. Quand j'ai découvert que j'étais addict, j'ai mis du coup ça sur le coup de l'addiction et de mes pulsions, en me disant que c'était simplement lié au fait que j'étais en demande permanente de cul et que par conséquent, le moindre contact me déclenchait des pulsions.Or maintenant que je suis lucide, je me rends bien compte qu'à priori c'est décorrélé : je continue de réagir comme ça, sans avoir de véritable pulsion.Je me tourne donc vers vous, chers sobres ou en voie de l'être : pensez-vous que je me voile la face, et que j'ai été réellement confronté à une pulsion, où au contraire pourrait-ce être un bête fonctionnement "normal" ?J'espère pouvoir échanger sur ce sujet, je vous avoue être un peu perplexe face à ça.Merci, bonne soirée,Seb 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 17-11-2012 11:11:00

Se retrouver seul, chez soit. Pour tout un week end.Seul, dans cet univers bourré d'habitudes ("ok, je suis tout seul dix minutes, j'en profite"), bourré de souvenirs de Nous. Seul, avec ce vide que je n'avais jamais ressenti.Ouais, je me sens vide. Je n'avais jusque là jamais compris tous ces gens qui angoissaient de se retrouver seuls, tous ces gens qui avaient horreur du dimanche parce que c'était le seul jour de la semaine ou on ne pouvait se cacher sous cette impression d'appartenir à un clan, celui de l'Être humain. Pas de possibilité de se mêler à la foule, d'avoir l'impression d'exister. Me voilà donc seul, face à moi-même, pendant 24h. Et je les comprends, tous ces gens à qui cette solitude fait peur. Habituellement, face à ce genre de moments (qui étaient particulièrement rares étant donné notre emploi du temps), je me vautrais dans mon addiction. A peine la porte fermée, seul dans la maison, j'allumais mon pc, et c'était parti. Ca donne l'impression d'exister, de ne pas s'ennuyer.Là je me refuse à sombrer, je ne lâcherai rien du week end. Je ne me laisse pas le choix. Mais je sais que ça va être difficile, et je sens déjà cet enculé de "sombre passager" qui me murmure que personne ne le saura, que ce n'est pas bien grave. Ferme la, tu n'es plus le bienvenu dans ma tête.Je vais m'occuper. J'ai déjà commencé : ressortir mon violon, jouer ce qui me passe par la tête pendant une demi heure, me défouler dessus. Ouais, ça fait du bien. Je vais bricoler aussi, faire des choses que je repousse depuis des mois (voire des années). Je n'ai pas encore débuté mon travail d'analyse, et encore moins ce travail sur ma propre spiritualité si cher à Fritz. Donc pour le moment, je vais combler mon vide avec ce que je peux, de concret. Mais je sais pertinemment que je ne pourrai pas agir comme ça indéfiniment, et que je vais devoir l'accepter, ce satané vide.Jour 19 de mon sevrage. C'est difficile. 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
fritzecat @ 17-11-2012 12:11:39

<!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning/> <w:ValidateAgainstSchemas/> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables/> <w:SnapToGridInCell/> <w:WrapTextWithPunct/> <w:UseAsianBreakRules/> <w:DontGrowAutofit/> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]-->

Disse:
Je n'ai pas eu de pulsion au sens strict du terme : néanmoins, dès que j'ai été à son contact physique, j'ai eu une érection. Et ça m'interpelle. J'ai en effet toujours eu "l'érection facile", depuis que je suis tout jeune. Je me disais à l'époque que j'étais juste comme ça, et que c'était sinon normal en tout cas pas problématique. Quand j'ai découvert que j'étais addict, j'ai mis du coup ça sur le coup de l'addiction et de mes pulsions, en me disant que c'était simplement lié au fait que j'étais en demande permanente de cul et que par conséquent, le moindre contact me déclenchait des pulsions. Or maintenant que je suis lucide, je me rends bien compte qu'à priori c'est décorrélé : je continue de réagir comme ça, sans avoir de véritable pulsion.
Ce que tu décris me parait normal. Il ne faut pas confondre le désir avec l'envie de sexe, envie qui n'est pas d'ordre physique mais mental ou émotionnel, ce qu'on appelle souvent ici « compulse » ou « compulsion ». Il est assez facile de les distinguer en fait. La compulse s'accompagne souvent d'une émotion s'apparentant à la peur au niveau du plexus solaire et qu'on prend à tord pour du désir, mais ce n'en est pas (à mon avis). Le vrai désir, on peut l'appeler (pulsion sexuelle si on veut) est purement physique et ne s'accompagne pas d'une émotion au niveau du plexus (autant que je puisse l'affirmer au ressenti et à la comparaison des différentes expériences que j'ai pu vivre).
Disse:
Je n'ai pas encore débuté mon travail d'analyse, et encore moins ce travail sur ma propre spiritualité si cher à Fritz. Donc pour le moment, je vais combler mon vide avec ce que je peux, de concret. Mais je sais pertinemment que je ne pourrai pas agir comme ça indéfiniment, et que je vais devoir l'accepter, ce satané vide.
En fait si tu ne fuis plus le vide tu devrais t'apercevoir qu'il n'est pas vide, mais contient ce que tu as l'habitude d'éviter par la compulse&hellip; tes émotions&hellip; le plus souvent désagréables, mais qu'il faut affronter pour pouvoir justement s'en libérer. Tout ce qui est fui reste en attente de résolution et ne disparaîtra jamais tout seul&hellip; à + <!--[if gte mso 9]><xml> <w:LatentStyles DefLockedState="false" LatentStyleCount="156"> </w:LatentStyles> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 10]> <style> /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-ansi-language:#0400; mso-fareast-language:#0400; mso-bidi-language:#0400;} </style> <![endif]-->
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 18-11-2012 12:11:09

Concernant la question de l'érection au contact physique, il faut que je creuse un peu et que je tente d'y voir un peu plus clair sur ce qui se passe dans mon corps la prochaine fois (si prochaine fois il y a). C'est très particulier, de devoir prendre du recul dans ce genre de moment, ou j'aimerais juste me laisser aller à un peu de tendresse, juste être dans ses bras.Pour ce qui est de mon vide, oui j'ai pris conscience de ça, tu as tout à fait raison : ce qui me faisait me sentir si faible, si vide, c'était bien toutes ces émotions qui concernent la découverte de mon addiction, mais surtout le fait que j'ai foutu en l'air notre couple (famille) à cause de ça et du fait de ne pas avoir réussi à ouvrir les yeux avant. Je culpabilise énormément, et je dois affronter tout ça.Alors bon, c'est un week end très difficile. J'ai des pulsions en quasi permanence, et je me bats depuis mon réveil (c'est pire aujourd'hui qu'hier) : j'ai commencé à me masturber dans les secondes qui ont suivi mon réveil, pendant quelques secondes. Mais j'ai réussi à me rendre compte de ce que je faisais, et je me suis arrêté dès que j'ai tilté que j'étais en train de fantasmer sur F. Je ne considère donc pas ça (peut être à tort ? ) comme une rechute, étant donné la courte durée et le fait que j'ai pu être capable de m'arrêter avant de prendre un quelconque plaisir, mais ce qui est clair c'est que je ne suis vraiment pas passé loin.Et F. qui m'envoit des textos avec des screenshots de mensonges que j'ai pu lui faire, des fois ou je lui ai parlé de la nana avec qui je l'ai trompée, etc... Ca, c'est difficile. Parce qu'évidemment, elle a besoin de me faire culpabiliser. Qu'évidemment ça fonctionne, et que plus elle m'envoie ce genre de choses, plus je suis mal. Et qu'évidemment, plus je suis mal, plus je compulse.Je m'occupe, je ne m'arrête pas, sauf pour me fumer une petite clope de temps en temps, mais je me rends bien compte que si je redeviens réellement célibataire (avec toutes mes soirées seul) ce sera extrêmement difficile.Bref. Moral au plus bas. Je ne lâche pas, mais à quel prix ... 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sonic @ 18-11-2012 22:11:51

Bonjour Sébastien,Tu abordes bien les choses, un jour à la fois ! Ce travail d'analyse portera ses fruits au fur et à mesure que le temps passe. Ces moments où "tu te sens mal" par rapport aux messages de F il faut les aborder calmement, tranquillement. Plus facile à dire qu'à faire. Ne rien lâcher c'est justement s'occuper mais aussi et c'est je trouve le plus dur, s'écouter. S'écouter, voir ces images qui peuvent nous "blesser" psychiquement pour mieux accepter cette réalité. Accepter ce qu'on a refoulé en nous.  Bon courage à toi, 20 jours de sevrage, j'aimerais y parvenir !  
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 19-11-2012 10:11:53

J'ai tenu bon. F. est rentrée hier soir, ça a été un moment difficile : elle m'a dit qu'elle commençait à être capable de s'imaginer coucher avec d'autres hommes ... Ouch. Quelle ironie : pendant 5 ans, maintes et maintes fois j'ai imaginé qu'elle aurait été capable de me tromper, alors que ce n'était pas possible pour elle, et qu'au final JE l'ai trompée. Maintenant que je suis lucide, et que je serais capable d'avoir confiance en elle (en fait j'en suis capable : jeudi soir elle est sortie en boite, et malgré quelques moments de flippe dans l'ensemble je n'ai pas sombré dans le délire de jalousie comme ça m'arrivait en permanence avant), elle commence à tourner la page. Et bien entendu, j'ai perdu toute la confiance qu'elle pouvait avoir en moi.Malgré tout nous avons vécu des moments tendres hier, et ça m'a fait du bien : je me suis rendu compte que toute notre relation n'étais pas basée que sur l'addiction, loin de là. J'avais eu peur de ça, parce qu'en fait contrairement à beaucoup d'entre vous, elle a été l'objet (que je déteste ce mot, mais pourtant il est clairement adapté) principal de mes fantasmes et de mon addiction. Et évidemment, je me suis posé la question à plusieurs reprises de pourquoi j'étais resté avec elle, et de la force de l'Amour que je pouvais lui porter. La réponse me semblait évidente, j'ai toujours été convaincu que je l'aimais profondément, mais avec toutes ces certitudes qui s'écroulent une après l'autre, le fait d'avoir du concret, ça fait du bien.Jeudi, je vais à ma première réunion DASA. J'ai hâte d'y être, parce que j'ai déjà beaucoup avancé en trois semaines, mais j'ai besoin d'aide. Vous m'aidez évidemment beaucoup, mais je pense que ce forum ne peut pas remplacer un contact réel.Malgré tout, merci. Pour vos encouragements, vos explications, vos visions. J'espère être capable de vous apporter autant, lorsque ça ira mieux. 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 22-11-2012 14:11:50

Soirée extrêmement difficile hier, et journée en conséquence.Je ne vais pas m'étendre sur des détails, mais pour résumer : énormément de violence dans les propos et dans les actes de F. hier soir (violence physique aussi, jusqu'à se retrouver nue devant moi en me hurlant dessus). J'ai très certainement une grande part de responsabilité dans cette violence, mais il y a des choses qui me dépassent totalement. Bref.Je suis parti en bagnole en pleine nuit et ai roulé longtemps, vite. Le plus vite possible. J'étais hanté par des images toutes plus perverses les unes que les autres. Envie de baise violente, besoin de sortir toute ma haine comme ça. J'ai pris des risques que je n'aurais jamais pris auparavant.Au bout d'une petite heure je me suis calmé un peu, et suis rentré me coucher.Je me rends compte à quel point le sexe était un exutoire dans nos relations : lorsque ça n'allait pas entre nous, avoir des rapports violents me permettait de faire sortir toute cette rancoeur que je pouvais avoir, tous ces non dits. Souvent, après que nous ayons eu ce genre de rapports, j'étais beaucoup plus à son écoute pendant plusieurs jours, plus attentif, plus amoureux. Comme si ça remettait les compteurs à zéro.Là, nous n'avons plus ça (nous n'avons plus du tout de rapports sexuels de toute façon), je ne sais pas comment sortir toute la colère que je peux avoir en moi. Du coup ça reste, et ça me ronge de l'intérieur.J'ai eu de très nombreuses pulsions dans la nuit, et aujourd'hui aussi. Je lutte, j'en chie vraiment. Ca commence à aller mieux à l'heure ou je vous écris, mais je sais que la journée n'est pas terminée, et que ce n'est pas gagné.Je vais à ma première réunion DASA en fin de journée, ça ne pouvait pas mieux tomber.Tenir, tenir, tenir. Coûte que coûte. 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
fritzecat @ 22-11-2012 14:11:05

bon la colère est là.la prochaine étape c'est de comprendre d'où elle vient. ce n'est certainement pas F qui a pu provoquer ça à elle toute seule. elle ne fait que de servir d'écran de projection. il faut remonter aux sources de la colère, très anciennes et sans doute oubliées. d'autre part un exutoire (comme le sport ou l'art) peut permettre de ressentir cette colère, sans blesser autrui ni te mettre en danger toi-même. il est difficile de vivre sa colère sans l'agir dans la réalité. il faut se donner des possibilités de le faire...ce ne sont que des pistes de réflexion.<p>est-ce que tu as trouvé un psy ou un accompagnement en plus des DASA (à ne pas négliger)bon courage...
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 25-11-2012 00:11:32

Salut,Quelques jours sans nouvelles, par manque de temps mais surtout d'envie. Néanmoins j'ai avancé.J'ai compris (F. m'a beaucoup aidé là dedans, comme bien souvent) une chose fondamentale : c'est que je n'étais pas parti dans la bonne direction. Ou plutôt, j'étais parti dedans trop tôt. Je m'explique : je lui ai avoué l'avoir trompée, mes plans dragues du net et tout mon "espionnage" après que nous ayons identifié ma dépendance au sexe. Sans réfléchir, je me suis donc lancé à corps perdu dans la compréhension de cette dépendance (c'était primordial), mais surtout dans la lutte et le début de mon sevrage.Oui mais voilà : pendant qu'elle souffrait profondément, vivant le traumatisme de la découverte de la tromperie et de cette supercherie que j'ai été pendant 5 ans, moi je me centrais sur moi et ma dépendance, en pensant qu'elle était la source de tous ces problèmes, et que par conséquent la combattre était la solution à tout les maux.Je ne supportais pas qu'elle puisse remettre en question ma capacité à en sortir, ni qu'elle puisse être violente contre moi étant donné que j'avais fait ça "sous le coup d'une pulsion".La belle affaire ... "Tu vois, ce n'est pas ma faute, c'est celle de ma dépendance". Je me suis complètement caché derrière la pathologie, ce qui avait pour but de relativiser totalement mes actes, me déculpabiliser totalement, et donc m'empêchait d'accepter le jugement qu'elle pouvait poser sur moi et toute cette colère qu'elle avait à lâcher.Il a fallu qu'elle me colle sous le nez des paragraphes d'un bouquin qu'elle lit actuellement sur le "après la tromperie", ou le terme TRAUMATISME apparaissait clairement pour que je me rende compte que je faisais fausse route. Tard, comme toujours.Je me rends compte que je dois donc assumer. Peu importe que je sois malade ou non, pour elle le résultat est le même : tout son monde s'écroule, et j'en suis le responsable. Vous autre, dépendants, qui lirez ces lignes un jour, retenez bien cela : la dépendance est plus forte que nous, et oui, elle nous pousse à faire des choses que nous n'aurions jamais fait sans ça. Mais le mal que nous infligeons autour de nous n'en est pas moindre, parce que nous sommes malades.Concernant mon état, c'est un peu particulier. Son meilleur ami étant dans le coin, elle passe la nuit à l'extérieur, ils vont en boite, et vu son état d'esprit j'ai de quoi ne pas me sentir à l'aise (pour ne pas dire "j'ai de quoi paniquer"). Pourtant, pas de pulsions ce soir : j'ai peur, j'ai mal, mais je n'ai pas du tout de pulsions. Tout à l'heure, j'ai juste imaginé ce que me procurerait le fait de me masturber, et évidemment c'est toujours séduisant, cette sensation que "tout va bien" l'espace de quelques minutes, mais je n'ai absolument pas fantasmé dessus. Je vis ma soirée comme une personne normale, en affrontant mes doutes, mes peurs. En ça je pense que j'ai franchi un grand pas.Enfin, jeudi soir j'ai eu ma première réunion DASA. Un peu particulier, il y avait plus de femmes que d'hommes, et beaucoup de dépendantes affectives pures. Malgré tout, ça m'a fait du bien : pouvoir tout dire à des gens qui ne portent aucun jugement, aide à avancer. Leurs réflexions, leur vécu, m'aidera certainement de mon côté à faire avancer ma propre réflexion. Et surtout, le fait de pouvoir en parler à l'extérieur m'empêchera de monopoliser nos discussions à deux et me permettra de me recentrer sur notre séparation et la douleur de F.Vous l'aurez compris, cette situation est toujours particulièrement difficile, mais j'ai le sentiment qu'elle commence à aller dans le bon sens. Nous verrons bien.SébastienPS : désolé pour ce biller un peu bâclé et assez brouillon, en règle générale j'essaie d'être synthétique mais ce soir mon cerveau n'est pas tout à fait opérationnel (l'alcool, sans doute ;))
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
mauditzob69 @ 25-11-2012 07:11:59

<p>salut,notre dépendance est assez terrible,envers nous méme envers les autres,elle nous renvoie toujours cette image par toujours jojo,et c'est encore plus fort quand il y a sentiment amour,car toi tu sais a peu près ou tu en es mais l'autre et laché en pleine jungle,sans boussole,ni carte.D'ailleurs pour cela que je n'ai jamais rien dit et que ça m'a bousté autant pour stopper mon addiction,méme si stopper est un bien grand mot car,à quelle moment vraiment on l'a stoppe!c'est un peu lache,mais affronter l'addiction,plus celle de la "tromperie",faut etre bien costaud......De tous les témoignages que j'ai lu jusqu'à présent(y compris les co),les addicts sont en tort,à 200%,de gros salopards etc,des malades affectifs,perdus!A présent,avec un peu de recul,je me suis aperçu,que mon comportement était en rapport avec mes relations amoureuse,quand je me sens bien,mon addiction est totalement absente,et quand ça cloche,c'est la chute....Faire comprendre a l'autre son mal etre c'est pour moi normal,c'est bien plus sain que de le cacher,le develloper,le mentir.Partager son mal etre et ces problemes,ça fait parti de la vie en couple,méme si c'est peu avouable.A présent je suis convaincu que l'autre a un role à jouer,car notre addiction nous isole,nous coupe de ce qui est vraissemblant,on vit dans vos fantasmes,dans notre dépendance,dans ce qui n'est pas réel,et l'autre est un repère important. la dépendance est très forte,voir plus qu'on ne le pense,mais jamais plus que toi!jamais plus que ta volonté ou tes espoirs qui feront que tu sortiras de la!L'addiction est un tout,le problème c'est qu'elle se forme et se transforme a tout moment,madame n'est pas la,j'ai la rage,elle est sorti alors que je lui demandé de rester avec moi,pour que l'amertume se transforme en vengeance,pour que ce sois toi qui reprenne les controle de tes sentiments, un petit tour sur le net,sur un plan drague ou autre connerie qu'on chéri a ce moment la.Ce n'est qu'un exemple parmi d'autre il suffit a chacun d'analyser la situation et de s'apercevoir,que l'addiction est bien sagement dans son coin,et que c'est toi méme qui l'appel,a cause de tes démons qui demandent qu'a s'exprimer,et toi de te laisser aller!Tous ces sentiments,peur,amour,plaisir,contradiction,ils sont si difficile a dompter,on ne sait plus par quel bout les prendre,s'il faut les combattre,ou les comprendre,les comprendre pour mieux, les combattre, pour les aimer,et avoir le pouvoir de les tuer!tu as foncé dans le tas,avoué "tes péchés",et pret à affronter ce qui te tomberaient forcément violement en pleine téte,car malgré ta lacheté envers le sexe,tu n'as l'a pas eu envers tes sentiments amoureux,tu ne plus avoir peur maintenant,tu ne peux qu'affronter,et comme tu le dis ça apparait comme plus le bordel,mais à contrario tu te sens mieux,tu ressens du positif,c'est parce que tu vois la route que tu dois prendre!elle s'eclaire devant toi,c'est le début d'une aventure,tes idées sont encore en vrac,mais bientot au fil du chemin,elles se mettront en ordre,peu à peu plus solide,méme avec l'alcool..... 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 25-11-2012 11:11:02

Merci pour ton message, mauditzob (quel pseudo ! ;)). Je me rends compte que je n'ai même pas pris le temps de rebondir sur tes réflexions Fritz. Tout d'abord, la colère.Elle a clairement été provoquée par mon incompréhension de la situation : je lui en ai profondément voulu de ne pas croire en le fait que je pouvais changer, tout ça parce qu'elle disait qu'elle ne pourrait plus avoir confiance en moi. Sauf qu'évidemment, si je mets ça en rapport avec la façon dont je vivais sa propre souffrance, je comprends bien mieux qu'elle ait pu tenir ce genre de discours, et le fait qu'elle puisse le penser. Ca n'a rien à voir avec ce que je vis, mais bel et bien avec ce qu'elle vit (on en revient au fait que j'ai pu être totalement centré sur moi-même et sur ce que je vivais, au lieu de faire preuve de l'empathie qui serait nécessaire). J'ai tendance à penser que je devrais moins me retrouver dans ce genre de situation maintenant, même si j'imagine être loin de ressentir ce qu'elle peut vivre. Le fait de participer au groupe DASA va clairement m'aider, parce qu'en ces gens je pourrait trouver le soutient nécessaire (comme je le trouve ici), sans jugement de valeur (ni même sans impression de jugement de valeur).Je n'ai pas encore de psy, c'est difficile à trouver (j'aimerais trouver quelqu'un qui ait un minimum de compétences spécifiques sur l'addiction -pas forcément sexuelle- afin de m'accompagner, en plus de l'analyse, dans une forme de thérapie comportementale). Je dois contacter par téléphone le gars qui a écrit le bouquin sur les sex addicts, il m'a dit qu'il m'aiderait.Enfin, pour revenir sur ma nuit, je me suis endormi comme une loque à 2h45. Sauf que je me suis réveillé à 5h30, en panique : pas de texto d'elle, aucune nouvelle. L'état semi-éveillé plus le fait de ne pas avoir de nouvelles ont suffit à déclencher des pulsions atroces. Je savais qu'elle allait dans une boite principalement gay, mais donc avec des backrooms et tout ce qu'il faut pour baiser n'importe où (alors qu'elle n'est clairement pas comme ça, et vu ce qu'elle vit en ce moment je doute que ce dont elle ait besoin soit d'aller faire n'importe quoi avec n'importe qui) : je suis parti en délire de panique, et dans ces moments là mon cerveau agit encore pour transformer ma peur en pulsions sexuelles. Je pense que c'est un espèce de mécanisme d'auto-protection : puisque je ne peux pas supporter l'image de la voir baiser avec un autre, il se débrouille pour rendre cette image excitante. C'est juste horrible, c'est allé très loin. Je ne suis vraiment pas passé loin de la masturbation compulsive, et ce à plusieurs reprises (puisque je ne me suis pas rendormi jusqu'à ce que mon fils se réveille à 7h30).Elle s'est couchée à 8h, et rentrera donc certainement en fin fin de journée. Dur dur ...(Allez, je retourne m'occuper de mes gars, en bon papa célibataire ... *soupir*). 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 27-11-2012 22:11:33

Ma pensée de ce soir va à F. (en fait la plupart de mes pensées sont pour elle), et à toutes ces femmes qui subissent l'addiction de leur partenaire.Je lis actuellement un ouvrage (malheureusement en anglais, il n'a pas été traduit) qui s'intitule "Your sexually addictive spouse". Il est destiné à ces femmes, dont la vie s'écroule en une seconde, au moment ou elles découvrent que leur conjoint est addict (et leur ment, et les trompe, et ...). Je dois admettre que je me suis encore une fois planté en beauté : devant tant de colère de F., tant de difficulté à se contenir, je me suis laissé totalement aller à la facilité en remettant en cause la "normalité" de cette réaction. Je me suis demandé si elle aussi n'avait pas des choses à régler, dont j'étais ou pas la cause. Mais en tout cas, je me suis clairement demandé si tout cela était normal.Bien sûr, que c'est normal. Apprendre que la personne qu'on aime le plus au monde nous ment depuis le début, apprendre qu'on a été trompé, est un véritable traumatisme. Avec tout ce que ça implique comme symptômes : la colère immense, la tristesse profonde, la perte du sens qu'on peut donner à sa vie, les "flashs" qui font revivre les scènes horribles que l'on s'imagine, les rêves, la perte de sommeil, la perte d'envie de manger, les dérèglements physiques ...J'ai le sentiment qu'en France, tout ceci n'a pas sa place. L'addict, lorsqu'il se découvre tel qu'il est réellement, peut trouver du soutien : les groupes DASA, la thérapie, la psychanalyse ... Il n'est pas seul : on lui a identifié une maladie, et des gens autour de lui peuvent se mobiliser pour l'aider (si celui-ci a évidemment le courage et l'envie d'en parler). Sa compagne, elle, n'a pas grand chose à part ses yeux pour pleurer. Et pourtant ... Lequel des deux souffre le plus dans ce moment là ?L'addict découvre son addiction, et par la même occasion la possibilité de se soigner. Il découvre un horizon plein d'espoir, avec à la clé un véritable développement personnel, vers une vie plus saine et certainement plus heureuse. En face de ça, sa compagne voit sa vie et ses certitudes s'effondrer, son estime et sa dignité détruites, sans beaucoup de possibilités de changer tout ça.C'est injuste.Moi, aujourd'hui, j'ai honte. Pas de mon addiction, non, ça j'ai conscience que je n'y pouvais rien et que les raisons qui ont fait que je suis devenu comme ça me dépassent. J'ai honte de ne pas m'être réveillé plus tôt, par Amour pour Elle. Parce qu'il faut arrêter de se voiler la face : je pense que n'importe quel sex addict en couple pourrait se réveiller. Je me suis souvent trouvé totalement amoral, je suis souvent rentrer en conflit avec mes valeurs, et pourtant je n'ai rien fait. Par pur égoïsme et par pure lâcheté : égoïsme parce que finalement ça m'arrangeait bien de pouvoir continuer de me vautrer dans mes petits plaisirs, et lâcheté parce que je savais ce que lui dire impliquerait. Et j'avais peur de ça.Aujourd'hui j'ai discuté par téléphone avec Jean-Benoît Dumonteix, l'un des auteurs du livre sur les sex addict. Nous avons parlé des réunions DASA, et il m'a dit quelque-chose très lourd de sens (un point de vue que partage F.) : il estime qu'il peut y avoir trop de complaisance dans ces réunions. Je ne l'ai pas trop ressenti lors de ma première réunion, mais parce qu'il y avait beaucoup de femmes, dépendantes affectives, et que par conséquent la façon d'aborder la chose était différente. Mais le seul mec dans la même situation que moi a quand même réussi à me lâcher un "de toute façon, la teub c'est plus fort que tout, t'y peux rien c'est pas de ta faute".Bien sûr que c'est de ma faute, si j'en suis arrivé là. Et c'est pour ça que je ne me laisse pas le choix pour m'en sortir.Je pense que beaucoup d'entre nous mériteraient de sacrés coups de pieds au cul. Etre mis face au mal que l'on a pu faire est douloureux : mais ça donne la force d'avancer, sans être égoïste. Je m'y attèle depuis plusieurs jours, et ne compte pas m'arrêter. 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Hatt @ 27-11-2012 23:11:36

Je suis bien d'accord sur le fait qu'il n'y a pas beaucoup de réunions pour les conjoints de dépendants. Aux états unis il y a des groupes pour les codépendants et aussi des groupes pour les couples, pour venir à deux et voir d'autres couples qui rencontrent les mêmes problèmes. Mais ça ne court pas les rues....Pour ce qui est de la complaisance dans les groupes de parole, je comprends. Le "c'est pas ta faute" je l'ai déjà entendu et il peut avoir plusieurs sens. Mais en aucun cas, chez des gens sobres en tout cas, il ne veut dire que tu n'as pas de responsabilité dans ce qui t'arrive. Quand les gens disent ça dans mes groupes, ils veulent dire que tu n'es pas fondamentalement mauvais. Tu es responsable de tes actes, et il est normale et même positif de te sentir coupable pour ce que tu as fait, et affronter la réalité de tes actes. Dans ce sens, c'est vrai que c'est de ta faute. Mais il est négatif d'avoir honte, de croire que ton mal est ancré dans ta personnalité, que tu es mauvais, etc... Ca c'est l'auto flagellation dont les dépendants sont souvent victimes, et qui fait de nous un peu le centre du monde (je suis le pire, je suis le plus égoïste, je ne mérite rien etc...). Ca c'est très négatif et ça pousse au désespoir et à la rechute. Dans ce sens là, non, ça n'est pas de ta faute, tu n'es ni fondamentalement mauvais, ni sans espoir etc...Ensuite les groupes de parole n'ont pas un rôle de psychiatrie et d'analyse. Leur rôle principale et de donner un environnement où on peut être compris et accepté tel qu'on est, où on peut trouver du support. Pas pour être mis en face de nos problèmes par la violence, ou par des "coups de pieds au cul". Il y a énormément de raisons pour lesquelles les dépendants ont tendance à tout résoudre soit par le déni soit par des coups de pieds au cul, mais jamais par la compassion. Les "coups de pieds au cul" sont justement une des stratégies négatives qui font que les dépendants ne peuvent s'en sortir seul. Ils n'ont pas cet amour propre et résolvent tout en se rabaissant. Mais on ne sort pas d'un trou en se rabaissant. Mais il faut apprendre à se sentir coupable sans forcément se détester.Chez le psy, souvent, on t'apprends à changer. Dans les groupes, on t'apprend d'abord surtout que tu es bien tel que tu es, que tu es acceptable. On ne te l'apprend pas par la discussion ou la théorie, mais par l'expérience vécue dans le groupe (c'est complémentaire). Ca t'apprend que tu peux commencer à avoir de l'amour propre et à te sentir aimé dès maintenant et à briser ce cercle vicieux. Moi je trouve que c'est très utile. Mais quand on a toujours vécu dans la dépendance, qu'on a toujours essayé de tout résoudre par des coups de pieds au cul, ça peut faire un choc d'arriver vers quelqu'un qui nous dit "d'accord je te comprends". On est persuadés qu'il faut détester ce qu'on est pour changer et on peut être surpris. C'est pour ça que beaucoup de dépendants se mettent parfois facilement en couple avec quelqu'un de très "contrôlant". Ils ont quelque part l'impression que cette répression va les réparer enfin, que ça va créer un environnement avec une autorité qui pourra remplacer la discipline qu'ils pensent ne pas avoir. Même si machinalement ils lutent contre cette autorité, ils pensent quelque part que ce contrôle est l'ascenseur qui les fera monter et que leur dépendance qu'ils ne peuvent vaincre est simplement la force de gravité naturelle. En quelque sorte, ils disent inconsciemment "force moi à arrêter, mais si je résiste c'est normal". Et au final ils finissent par recréer leur environnement familial d'origine. Un parent qui les rabaisse ou les contrôle et ne leur donne pas d'amour. Alors ils pensent qu'ils sont mauvais. Puis ils pensent qu'ils ne méritent pas d'amour ou de compassion, puisqu'ils sont mauvais. Et donc ils entretiennent ce cercle vicieux, ils choisissent délibérément ce genre d'environnements en pensant que c'est ça qui marche. Mais ça ne marche pas comme ça. Après je comprends tout à fait ce que tu dis sur ce sentiment d'injustice, sur le fait que le dépendant s'en sort, mais que le conjoint commence tout juste à vraiment souffrir. C'est vraiment bien d'en avoir conscience. Même quand on reconnaît notre dépendance, on ne guérit pas du jour au lendemain, on peut continuer à être égoïste, à penser à son rétablissement, et oublier l'autre qu'on a fait souffrir. Ma psy me racontait que beaucoup de dépendants arrivent et disent "ça fait 6 mois que je suis sobre, mais ma compagne ne me fait toujours pas confiance, elle ne me pardonne toujours pas", comme si c'était de sa faute. Mais c'est aussi l'immaturité de la dépendance qui nous fait penser comme ça. On voudrait que tout aille bien au bout de 6 mois de sobriété, qu'on soit pardonné alors qu'on a menti pendant 10 ans. Eux n'ont pas cette prise de conscience que tu sembles avoir. Mais aussi voir l'autre souffrir, voir cette injustice, c'est aussi une occasion de prendre conscience des conséquences de nos actes et prendre conscience de l'importance du rétablissement. Tu n'as évidemment pas à te punir toi-même par sens de "justice" pour ta compagne. On a facilement envie de se punir pour réparer l'injustice (la logique du coup de pied au cul) "Je suis trop mauvais, je ne mérite pas ton amour, je ne mérite pas d'être heureux, je ne mérite pas le rétablissement etc...". Si tu veux payer ta dette à ta compagne, te punir serait dans un sens encore un acte égoïste. Mais tu peux payer ta dette en étant présent pour elle, en prenant des mesures sérieuses pour ton rétablissement, en faisant du mieux que tu peux pour t'en sortir, en étant patient quand tu verras qu'elle t'en veut toujours. Tu peux payer ta dette en étant compassionné, en l'écoutant sans répondre quand elle te reparle du passé, sans te justifier. Juste être présent pour elle. Je pense que c'est la meilleure des choses qu'on peut faire dans ce cas. La dépendance veut sans cesse nous faire tout ramener à nous même, nous faire être le centre du monde (et j'en sais quelque chose...), dans les moments positifs comme dans les moments négatifs. Continuer de faire ce qu'il faut pour ton rétablissement c'est peut être la première chose que tu peux faire pour payer ta dette. Enfin, quelque part je dis juste la même chose que toi, trouver là dedans la force d'avancer sans être égoïste. Mais la stratégie du coup de pied au cul, je la trouve égoïste. Tu te sens vraiment mal si tu te sens coupable et que tu ne te donnes pas un coup de pied au cul. Tu dois vivre cette injuste au lieu de la réparer et de t'en débarrasser. Vivre cette injustice et l'accepter c'est aussi une manière de payer ta dette. Mais peut être que tu es d'accord avec tout ça depuis le début.Ensuite, oui, je suis aussi convaincu que tous les dépendants ont la capacité de se réveiller et de sortir de leur dépendance. On a tous cette capacité. Mais le fait que ça soit si difficile, ça fait aussi partie de la dépendance. Cet égoïsme et cette lacheté que tu décris, elles font aussi partie de la dépendance, c'est le déni. Je veux dire par là que tu n'es pas fondamentalement mauvais. Tu n'es pas forcément dépendant ET lâche. La lâcheté fait partie intégrante de la maladie. Mais encore une fois ça n'excuse RIEN. On est responsables de TOUT ce qu'on fait dans la dépendance et on ne peut pas dire "on s'en fout, c'est la dépendance". En aucun cas. Il n'y a pas:1. des choses dont on n'est pas responsables, parce que c'est la dépendance et qu'on n'y peut rien, et2. des choses dont on est responsables, parce que ça n'est pas la dépendance et qu'on y pouvait quelque chose.Il n'y a pas, d'un côté, des choses qui sont expliquées par la dépendance et pour lesquelles on est totalement excusé, et de l'autre côté des choses sombres qui font partie de nous et qui veulent dire que notre nature profonde est mauvaise, et qu'on ne mérite rien. C'est tout à la fois, toutes ces choses viennent de la dépendance, le déni et la lâcheté compris, mais on est aussi responsable de toutes ces choses, on y pouvait toujours quelque chose. On est entièrement coupable et il est normal d'en souffrir, mais on n'a pas à avoir honte. On peut dire "j'ai fait des choses terribles" et affronter notre culpabilité comme il se doit, mais on n'a pas à dire "je suis mauvais" et s'autoflageler. En tant que dépendants, on se traite comme des mauvais parents traitent un enfant. Parfois excessivement laxiste, et parfois excessivement stricte. Mais un bon parent sait poser les limites pour son enfant, et il le fait avec compassion, il le fait par amour pour son enfant et il le fait avec patience. C'est souvent ça qui manque dans les familles dysfonctionnelles  d'où viennent les dépendants la plupart du temps. Et à l'age adulte ils se traitent de la même manière, comme leurs parents les traitaient. Punitif pour rentrer dans le droit chemin ou laxiste pour se protéger de la souffrance qu'on s'inflige, mais jamais avec amour, patience et compréhension. <p>Ca je le sens au quotidien, personnellement. Quand je compte sur ma volonté pour m'en sortir, quand je me dis "il FAUT", je sens vraiment comme un coup de bâton en moi, puis de la souffrance, de la fatigue et de la tristesse. Et au final j'entretiens mon mal-être et ma dépendance. Mais ça n'est pas l'unique manière d'avoir de la volonté et de l'auto-discipline. Il y a une autre manière. Et c'est tentant de croire qu'on est mauvais, ça nous permet d'utiliser cette stratégie, la seule qu'on connaît.
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 30-11-2012 21:11:52

D'abord, je vais te répondre Hatt (merci pour ton message).Concernant le "c'est pas de ta faute", je suis désolé. Je n'y vois pas d'autre sens que le "tu n'es pas responsable de ce que tu as fait". Or si, j'estime être responsable : non pas d'être devenu comme ça, mais de ne pas m'en être rendu compte avant (malgré tous les indices que j'avais devant les yeux). Etre responsable ne veut pas dire que j'estime être quelqu'un de fondamentalement mauvais : je l'ai été, au travers de ma dépendance, mais mon "moi profond", mon essence, j'ai le sentiment d'être réellement très différent de ça. Au même titre, avoir honte n'a rien à voir avec le fait d'être mauvais : il me semble normal d'avoir honte du mal que l'on a pu infliger, ou des pratiques que l'on a pu avoir (ou celles sur lesquelles on a pu fantasmer).Je ne vois rien de rabaissant à se prendre des coups de pieds au cul. Je ne vois rien de rabaissant à être mis devant ce qu'on a fait, à être mis face à la douleur qu'on a pu imposer. Ca fait mal, vraiment mal, mais ça n'est pas rabaissant. Pour ma part (et c'est très personnel évidemment), ça m'aide beaucoup à avancer et à ne pas perdre de vue mes objectifs.Je suis totalement d'accord avec toi, par contre, sur la façon de "payer sa dette". Ne jamais oublier que l'autre a subi un traumatisme me semble primordial (pour sauver le couple sur le long terme, ou même juste pour être capable de garder des relations correctes avec son ex-compagne comme quand dans mon cas il y a des enfants en jeu). Je pense que c'est difficile, et qu'au moindre signe d'amélioration on doit avoir tendance à se plonger dans l'autosatisfaction et dans le "tu vois, j'ai commencé à changer, tu peux avoir à nouveau confiance". Hin hin ... Cette confiance elle est brisée pour un moment, voire définitivement. Il faut juste que j'apprenne à vivre avec ça, et à l'accepter. Quelle ironie quand on sait qu'Elle avait une conscience aveugle en moi ...Concernant ma petite personne, je continue d'avancer. Je suis allé voir pour la dernière fois mon psychiatre aujourd'hui, pour lui demander de me faire un courrier afin d'être pris en charge par le service addictologie de Nantes : ils ont mis en place des travaux spécifiques autour de l'addiction sexuelle, qui m'ont été conseillés. Il m'a profondément déçu, de part sa réaction : je me suis rendu compte que non seulement il n'y connaissait strictement rien, mais que comme tous (la grande majorité ?) des médecins puisqu'il ne connaissait pas, ça n'existait pas : j'ai ouvert l'enveloppe du courrier qu'il avait rédigé et en ai lu le contenu. Beaucoup de jugements, aucune reconnaissance de la pathologie, c'était du genre "bon il m'a demandé un courrier, je lui fait pour lui faire plaisir, comme ça il arrêtera peut être ses petits branlettes qui semblent tant le gêner" ... Pathétique. Je ne suis du coup pas du tout mécontent de ne plus le revoir. Et je commence mon analyse avec un thérapeute jeudi prochain, nous verrons ce que ça donnera !J'ai commencé à découvrir ce qu'était le fait d'avoir un rapport sexuel sans pulsions. Je me suis senti libéré sur le moment, mais surtout toute la journée qui a suivi : en effet, lorsque ça arrivait avant, ça déclenchait chez moi un besoin énorme de sexe dans la foulée. Je pouvais me masturber un nombre incalculable de fois, et tentais par tous les moyens d'obtenir à nouveau "ma dose", comme un héroïnomane ne pense qu'à se prochain shoot lorsqu'il commence à redescendre. Là, rien : ou en tout cas rien de sexuel après. Des pensées positives envers F. oui, mais aucune pulsion de toute la journée. C'était très reposant.Pour le reste, tout est toujours compliqué. Toujours de la colère (mais plus que), et que j'apprends à accepter. J'encaisse, comme je peux. Elle ne m'a jamais vu chialer autant (moi non plus d'ailleurs). Elle ne m'a jamais vu aussi vulnérable en fait. Et je crois que c'est une bonne chose.Allez, je retourne compenser avec mes chocolats ! ;) Bonne soirée !Sébastien 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 02-12-2012 22:12:17

Bon alors évidemment. Quelques minutes après avoir écrit ce billet vendredi soir, j'ai failli rechuter.Je dis failli, mais dans le fond, j'estime avoir rechuté : je suis allé consulter de la pornographie. 3/4 vidéos, sans me masturber. Mais l'excitation était bien là, et les images m'ont hantées pendant une partie du week-end.C'est une bonne chose, une bonne piqure de rappel : oui oui, c'est toujours là, près à se montrer à la moindre occasion. Je suis content de ne pas avoir céder à l'appel de la masturbation néanmoins, parce que ça a été vraiment difficile.Demain soir, seconde réunion DASA. J'ai préparé ma lettre pour le service d'addictologie d'une ville proche, qui a un programme sur l'addiction sexuelle qui à priori est assez intéressant. Et premier rendez-vous chez mon psychanalyste jeudi, j'ai hâte d'y être.Plus j'avance, et plus je me pose des questions qui sont loin de l'addiction sexuelle. Je commence à prendre conscience de l'ampleur des dégâts, et de mon insatisfaction générale. Du fait que finalement, il y a eu plein de fois ou j'avais l'impression de ne pas être à la place à laquelle je devrais.Y a du boulot, quoi ... 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Julien @ 03-12-2012 05:12:25

Tu as visionné des vidéos mais tu ne t'ai pas masturbé, ce n'est pas complètement une rechute, peut être qu'il y a quelques temps de ça, tu aurais complètement compulsé, alors que là, tu as su dire non à la chose. Ca montre un réel progrès de ta part, même si il vaut mieux éviter ce genre de vidéo dans le futur car ça devient une source de frustration supplémentaire et qui t'a hanté comme tu dis.Tu es sur la bonne voie, ne doute pas de ta réussite prochaine, et continue dans le combat. 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 30-01-2013 06:01:32

Ca ne va pas.Je n'étais pas revenu poster ici parce que j'avais le sentiment que ça ne m'apportait plus grand chose, que j'étais en décalage avec ce qui se disait, et ensuite parce que F. s'est inscrite et que ça me gênait qu'elle puisse lire. Je comprends mieux pourquoi maintenant.J'étais en décalage parce que je ne suis pas seulement sex addict. Je suis ce que l'on appelle un pervers narcissique. Je suis un manipulateur à priori extrêmement doué, qui s'applique à brouiller les pistes pour tout le monde (et qui en plus de tromper F., l'a humiliée, lui a menti sur tout, l'a rabaissée, manipulée au possible). Je n'étais pas vrai face à elle quand je lui annonçais toutes les horreurs que j'avais pu faire (c'est certainement pour ça que je ne lui ai pas tout dit d'un seul coup), ni quand je venais écrire ici.Prendre conscience que l'on est vide, que l'on a manipulé tout le monde autour de soi, que l'on continue de le faire alors même que l'on est conscient de ce que l'on est n'est pas évident, je suis complètement perdu. Je ne sais plus comment réagir, chaque geste, chaque mot est réfléchi et je me pose en permanence la question "suis-je en train de le/la manipuler" ?Alors du coup, évidemment, j'ai rechuté. Deux fois en deux jours (samedi après-midi et dimanche soir). C'était la première fois depuis que j'ai commencé le sevrage il y a 3 mois, que je rechutais réellement. Ce sentiment d'être incapable de contrôler quoi que ce soit, d'être incapable de s'en sortir ... Ca, ajouté à la découverte de ma perversion, c'est trop. Je me sens (pour la première fois de ma vie) totalement inutile. Enfin pire : aujourd'hui je sais que bien des gens auraient été plus heureux sans me rencontrer.N'importe quel psy qui lirait ce message en sachant ce qu'est un pervers narcissique trouverait certainement qu'il est un excellent exemple d'une des manipulations favorites des pervers : la victimisation. Ce n'est pas ce que je cherche à faire, mais à la limite même si c'est le cas je m'en tape. Je n'ai pas d'enjeu avec vous, et j'avais vraiment besoin d'écrire un peu. De dire à quelqu'un que ça ne va pas, vraiment pas.
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
frédéric @ 30-01-2013 07:01:59

"Je savais qu'elle allait dans une boite principalement gay, mais donc avec des backrooms et tout ce qu'il faut pour baiser n'importe où (alors qu'elle n'est clairement pas comme ça, et vu ce qu'elle vit en ce moment je doute que ce dont elle ait besoin soit d'aller faire n'importe quoi avec n'importe qui) : je suis parti en délire de panique, et dans ces moments là mon cerveau agit encore pour transformer ma peur en pulsions sexuelles" Salut Sébastien, <p>Ce genre de moment, je l'ai vécu avec ma compagne. La peur panique qu'elle aille coucher avec un autre. C'est terrible. Aujourd'hui, je vais aller voir un psy pour savoir si je ne suis pas tout simplement un dépendant affectif. J'ai 50 ans. Me mb depuis plus de 30 ans et suis au 24 ème jour de sevrage total. Fred
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
stopmbpn @ 01-02-2013 09:02:51

Comme tu dis Sébastien, tu n'as pas beaucoup d'enjeu avec nous, mais pour reconnaître toi-même que tu es pervers narcissique, félicitations. C'est une grande étape je pense, parce qu'on sait bien ce genre de profil ne supporte pas de se remettre en question. Courage.
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Sébastien @ 01-02-2013 12:02:55

Salut,Je ne pense pas avoir beaucoup de mérite. Si j'en suis arrivé à me remettre en question, c'est uniquement grâce à F. Elle a affronté avec une force incroyable toutes ces épreuves et n'a rien lâché, en me mettant en permanence face à ce que j'avais fait.S'il n'y avait pas eu tous ces actes, si je n'avais pas fini par la tromper, si elle n'avait pas tenu bon, aujourd'hui je serais certainement séparé d'elle en la faisant passer pour la méchante.Quoi qu'il arrive, c'est là. Je le suis, et je tente de l'assumer, pour arriver à changer. Mais (et c'est bien le problème), j'ai l'impression d'être face à un mur. Mur que j'ai dressé moi-même, et suffisamment fort et protégé pour que même moi, son architecte, je sois incapable de le forcer.Alors je ressombre, dans la masturbation. Encore une fois hier soir. Et cette fois, avec trop peu de culpabilité pour me dire que ça ne se reproduira pas. Un putain de mur énorme, ouais. 
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Abou @ 11-02-2013 01:02:38

Sebastien,J'ai lu tes posts avec attention. As-tu pensé à t'en remettre à Dieu? Tu te sens perdu, demande à L'Entité Supérieure de guider tes pas, tout seul tu n'y arriveras pas. Cela fait partie du protocole de guérison inspiré de DASA et il me semble que c'est une piste que tu n'as pas encore exploré.J'ai l'impression que tu te noies dans tes réfléxions. Tu es semblable à une torche: avec tes réflexions tu nous éclaires tout en te brûlant.Tiens le coup... Ca en vaut la peine.
===============================================================================================================================================
Re: Un jour après l'autre.
Abou @ 11-02-2013 01:02:28

Et j'ai oublié de te remercier car tes posts m'ont vraiment aidé, ça a été une veritable piqûre de rappel
===============================================================================================================================================