Questions sur la pornodépendance et ses conséquences
Bobo @ 26-03-2011 18:03:38

<span style="font-size: 10pt; color: black; font-family: 'Trebuchet MS'">Bonjour à tous, <span style="font-size: 10pt; color: black; font-family: 'Trebuchet MS'"><span> </span>J'ai bientôt 20 ans, je suis de sexe masculin.  En juillet dernier, j'ai entamé un sevrage de la pornographie (visionnage de vidéos gratuites sur internet) m'étant rendu compte de ma dépendance. J'ai rechuté 5-6 fois entre juillet et janvier de cette année, j'ai continué à me masturber même sans visionner de vidéos pour autant, pendant cette période. A ce moment-là, je me sentais apathique, incapable de faire quoi que ce soit, à part regarder des séries sur mon ordi'.<span>  </span>Par la suite, j'ai appris en août que j'avais réussi mon concours, et j'ai donc déménagé à Grenoble pour vivre en cité universitaire. Cela m'a sorti de mon apathie. J'étais puceau à ce moment-là, et au-delà de mes études, j'étais surtout d'être content d'être dans un milieu universitaire parce que, ce que je voulais par dessus tout, c'est coucher avec des filles. Je pensais que cette pensée m'empêchait de travailler ou de porter un intérêt à quoi que ce soit d'autre. J'avais du mal à travailler ou à lire un livre, alors même que j'adore lire.<span>  </span>Ensuite, j'ai finalement réussi à coucher avec une fille pour de vrai, et je pensais que cela m'amènerait à travailler plus. Or, cela n'a pas fonctionné, je n'avais qu'une seule envie c'est coucher avec d'autres filles, bien qu'ayant validé mes premiers partiels, j'ai eu beaucoup de mal à travailler, bcp de stress, et de grandes difficultés pour dormir. Pensez-vous que cette situation soit due à un « manque » de porno ou à des causes plus profondes ?<span>  </span>Puis, je suis rentré chez moi à Paris pendant les vacances de Noël pour préparer mes partiels de janvier et au moment des partiels, idem, gros stress, boule au ventre, difficulté à se mettre au boulot, angoisse. Ce qui me motivait c'était, à ce moment-là, de coucher avec la fille que j'avais rencontré en boîte au début des vacances, pas mes exams. Je n'ai pas dormi pendant une semaine, littéralement, je n'arrivais plus à travailler, et j'avais des comportements incohérents. Je réveillais ma mère toutes les nuits parce que je n'arrivais pas à dormir. Au bout d'une semaine, elle m'amène chez un psychiatre qui, pour briser le cercle vicieux, m'envoie aux urgences à St-Anne.<span>  </span>Je retrouve le sommeil grâce à des médicaments qu'on me donne à l'hôpital psychiatrique où je passe 15 jours de cauchemar. Suite à tout cela, je suspends mon année scolaire en cours, et tombe en dépression. Je me raccroche à la pornographie, je retombe dedans. Mon psychothérapeute et psychiatre actuel pense que la consommation de pornographie n'est qu'un symptôme, et pas la cause de mes maux qui seraient liées à des causes inconscientes. C'est ce que je commence à croire aussi. Et vous, qu'en pensez-vous ?<span> </span>Mais j'aimerais bien lutter contre la pornographie en même temps que ma dépression. D'où les questions suivantes : - 1) J'ai lu qu'un sevrage durait 18 mois sur orroz. Ce qui compte ce sont ces 18 mois ou bien le moment où l'on sent que l'on a plus besoin de porno ?- 2) Faut-vraiment arrêter de se masturber, en plus de ne pas regarder des vidéos, 18 mois sans se masturber ça me paraît long. Ne peut-on pas se masturber en essayant de formuler dans sa tête des fantasmes sains ?-3) Quand on rechute, on recommence le compte des 18 mois à zéro ?- 4) Est-ce vraiment si mal de vouloir seulement coucher avec une fille pour se faire plaisir si elle est d'accord ? Le problème c'est plutôt de faire ça systématiquement parce qu'on arrive pas à établir de une relation stable</span> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal">Merci d'avance de vos réponses</p></span>
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Re: Questions sur la pornodépendance et ses conséquences
Morbach @ 26-03-2011 21:03:34

[align=justify]

Disse:
Bobo a écrit: <span style="font-size: 10pt; color: black; font-family: 'Trebuchet MS'"><span style="font-size: 10pt; color: black; font-family: 'Trebuchet MS'">Pensez-vous que cette situation soit due à un « manque » de porno ou à des causes plus profondes ?
</span></span>[/align][align=justify]Les deux à la fois mon colonel.[/align][align=justify] <span style="font-size: 10pt; color: black; font-family: 'Trebuchet MS'"><span style="font-size: 10pt; color: black; font-family: 'Trebuchet MS'">
Disse:
Mon psychothérapeute et psychiatre actuel pense que la consommation de pornographie n'est qu'un symptôme, et pas la cause de mes maux qui seraient liées à des causes inconscientes. C'est ce que je commence à croire aussi. Et vous, qu'en pensez-vous ?</span></span>
[/align][align=justify]Personnellement, je serais d'avis que la dépendance sexuelle est un symptôme d'autre chose de plus profond sur lequel elle s'appuie. Mais il faut pourtant traiter le symptôme, car c'est un gros symptôme, d'autant plus qu'il créé lui-même des problèmes qu'il prétend résoudre : consommer en réponse au manque n'est-ce-pas en effet créer plus de manque à l'avenir ?[/align][align=justify]D'autant plus que l'addiction brouille complètement les pistes et ne te permet pas d'être disposé à réfléchir sur des questions profondes te concernant. Donc, sans attendre, il faut entamer un sevrage, même, et surtout si c'est difficile. Il faudra de toute façon y passer un jour ... Pour ce qui est du psychiatre, je tiens à te prévenir que tous ne prennent pas au sérieux la question de la dépendance sexuelle, encore mal connue sous nos latitudes, hélas ... Donc si il advenait que ton thérapeute en vienne à minimiser le problème, il faudrait peut-être songer à en trouver un  qui soit plus compréhensif : parce que tout cela ne va pas se résoudre sans difficulté et qu'il te soutienne dans cette démarche de sevrage et sache t'aider à mettre à jour tes contradictions  est essentiel. [/align][align=justify]Maintenant, les 4 questions : [/align][align=justify]1) Le chiffre donné par Orroz est, il le dit lui-même, arbitraire. 18 mois, c'est ce qu'on recommande habituellement pour un sevrage lambda ( alcool, tabac, etc ... ), mais c'est surtout idée d'aider le dépendant à se convaincre de la nécessité d'un arrêt total et pour une très longue période de toute consommation. En réalité, il est évident que jamais plus il ne faudra consommer, même à petite dose, car la dépendance est comme un foyer dormant qui n'attend que de l'huile pour repartir de plus belle. On peut considérer que l'on a une chance d'être tranquille pour un bon bout de temps arrivé à 18 mois d'abstinence totale sans écueil quelconque, mais ça ne veut pas dire qu'il ne faille plus être vigilant, et ça ne veut en aucun cas dire que l'on est guéri : on ne peut que stopper la maladie dans sa progression, on ne guérit pas d'une addiction, on la soigne, jour après jour. [/align][align=justify]2) Oui, il faut aussi laisser tomber la masturbation. Cela peut paraître excessif, il y a d'ailleurs régulièrement des débats à ce sujet sur le forum, mais il s'avère que les gars qui tentent de conserver cette pratique se plantent à peu près systématiquement, et avec d'autant plus d'amertume qu'ils le font avec la meilleure intention du monde. Pour un dépendant sexuel, des fantasmes sains, ça n'existe pas, ça n'existe plus. Mais ne t'inquiète pas, en fait, la masturbation c'est très accessoire. On s'en rend compte à force de s'en passer.[/align][align=justify]3) Une rechute n'est pas à prendre comme un échec, mais comme une erreur, et la preuve que l'on est définitivement faillible de ce point de vue là. Il n'y a pas de règle d'or du point de vue de la comptabilisation des jours, mais l'habitude est en effet de faire repartir le compteur dans ce cas. Attention toutefois à ne pas se focaliser de trop sur le compte des jours, ça devient vite obsédant, stressant, et on sait à quoi cela nous mène de trop nous mettre la pression ...[/align][align=justify]4) Rien de mal ou de bien là-dedans, c'est juste que chez le dépendant sexuel, tout va de travers de ce point de vue là. Le rapport au plaisir est complètement perverti par l'introduction de notions artificielles et créées par la dépendance elle-même : ce que l'on recherche dans la relation, ce n'est en fait pas le plaisir, mais le partage, l'amitié, l'échange, la confiance ...  Donc une telle relation "pour le plaisir" ne peut être que frustrante ( tu vois bien qu'avoir couché avec cette fille ne t'as amené qu'à vouloir coucher avec d'avantage de filles ). La meilleure façon d'y voir clair, c'est encore de se réserver une période d'inactivité sexuelle totale, corrélée au sevrage, pour voir à quel point on se fourvoyait sur ces notions là. Mais je ne vais pas te faire inventer l'eau chaude de sitôt comme dirait l'autre ( blague à part ) ;)[/align]Bonne chance, et surtout bon courage 
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Re: Questions sur la pornodépendance et ses conséquences
Bobo @ 26-03-2011 22:03:53

[align=justify][quote]4) Rien de mal ou de bien là-dedans, c'est juste que chez le dépendant sexuel, tout va de travers de ce point de vue là. Le rapport au plaisir est complètement perverti par l'introduction de notions artificielles et créées par la dépendance elle-même : ce que l'on recherche dans la relation, ce n'est en fait pas le plaisir, mais le partage, l'amitié, l'échange, la confiance ...  Donc une telle relation "pour le plaisir" ne peut être que frustrante ( tu vois bien qu'avoir couché avec cette fille ne t'as amené qu'à vouloir coucher avec d'avantage de filles ). La meilleure façon d'y voir clair, c'est encore de se réserver une période d'inactivité sexuelle totale, corrélée au sevrage, pour voir à quel point on se fourvoyait sur ces notions là. Mais je ne vais pas te faire inventer l'eau chaude de sitôt comme dirait l'autre ( blague à part ) ;)[/align]Bonne chance, et surtout bon courage[quote]Merci de ta réponse! Mais que veux tu dire par "y voir clair" ?
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Re: Questions sur la pornodépendance et ses conséquences
Morbach @ 27-03-2011 07:03:27

[align=justify]Par "y voir clair" je veux dire "voir clair en soi". Si dans ta question 4) tu tentes de légitimer ton "appétit" pour les relations sexuelles "pour le plaisir", c'est que déjà tu doutes de la légitimité de telles relations et que tu sens qu'il y a quelque chose d'incompatible là-dedans avec la notion de sevrage. Mais tu voudrais bien te persuader du contraire, parce que ça te manque peut-être déjà ?[/align][align=justify]Se passer de relations sexuelles pendant un certain temps te fera remarquer que non seulement on peut très bien vivre sans, et qu'en plus c'est même très loin d'être fondamental dans l'existence. Ce qui fait réellement ton pain quotidien, ce n'est pas de se faire 15 nanas / semaine, mais d'avoir des projets, un goût de vivre et une capacité à gérer l'adversité en tout circonstance ( ou presque ) sans te rendre malade outre mesure. La relation avec autrui c'est autre chose que tirer son coup avec une quasi-inconnue, et ça aussi tu le sais ; mais tu te retrouves tiraillé entre le manque et les principes qui lui ont jusque là survécu, et as tu mal à, pour ainsi dire, y voir clair. Ne plus alimenter cette recherche de chair humaine te montrera que la dépendance est une bien mauvaise matrone, et le manque t'apprendra, si tu n'y cèdes pas, que croyant être libre de tes passions, tu étais très loin de l'être puisque c'était ce même manque qui te dictait ta conduite. [/align]
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