Une vie permanente d'attente dans le fantasme
monautrevisage @ 30-11-2009 10:11:46

Bonjour à tous, et merci à la personne ou aux personnes qui ont eu l'initiative de ce lieu d'échange. J'ai 27 ans et j'habite en Ile de France. Je suis rentré dedans vers les 11 ou 12 ans, je ne m'en souviens plus exactement. Mon frère avait 4 ans de plus que moi et il regardait un film porno un matin pendant les vacances, j'ai vu le film et je ne suis pas sorti de cette vie de merde depuis (pardonnez moi cette expression). J'ai grandi avec les amis de mon frère et je n'ai eu que très peu l'occasion d'affirmer ma personnalité et de me construire avec les gens de mon âge et dans l'adolescence ça compte énormément. Je me suis enfermé peu à peu dans cette dépendance sans en avoir réellement conscience. Je pensais que tous ceux de mon âge pensaient les mêmes choses. Je me masturbais tous les jours dans les toilettes, dans ma chambre, en pensant aux filles de ma classe, aux profs femmes, aux femmes que j'avais croisé dans la rue. Je ne pensais qu'au sexe. Je me suis jamais construit. Après les films de canal vint le sacro-saint Internet en bas, puis en haut débit et depuis une dizaine d'années c'est encore pire. Rares sont les jours où je ne me soulage pas devant Internet. Evidemment pendant ce temps, je me suis renfermé et fuis la réalité. J'ai perdu tout lien social normal et je ne connais pas autre chose. J'ai fait des études supérieures mais n'ayant aucune confiance en moi, je n'ai jamais postulé pour un stage en entreprise, et je fuis devant tout ce qui demande le jugement d'une autre personne à mon égard. J'ai eu une petite amie pendant 5 ans que j'aimais (ou je crois que je l'aimais car je ne sais pas si c'est le véritable sentiment). A la fin de mes études, n'ayant aucune confiance en moi, au lieu de rentrer dans le monde du travail, j'ai préféré fuir en créant mon entreprise mais en espérant profondément que cela me boosterait pour construire ma vie, me dépasser en allant vers l'autres. Et là, patatra!!! Je l'ai créé en mai après 18 mois d'études et de préparations et en juillet, mon amie me quitte car elle en a eu assez de mon irritabilité, de ma méchanceté, et de mon mauvais caractère. Inutile de vous dire que ces traits de caractère sont dus à cette dépendance qui m'ont coupé du monde et m'ont fait vivre dans un monde de fantasme. Plus de 2 ans ont passé et je ne m'en remet pas de l'avoir fait pleuré. Ce qui devait être un cercle virtueux s'est transformé en cercle infernal. J'ai perdu alors la motivation que j'avais, la boite a coulé, je me suis renfermé, je me suis soulagé par Internet et par le sexe tarifé (après chaque rencontre avec une prostituée, je m'en veux terriblement dès l'acte passé et lui dit que je n'aime pas ça et m'en veux pour elle d'avoir profité d'elle. elles ne disent rien mais me prennent généralement pour un paumé...) Sans activité professionnelle, je suis chez mes parents. Je suis incapable de penser à moi. Je peux faire et passer des journées à aider des proches et à me sacrifier pour eux mais dès qu'il s'agit de penser à moi, je suis perdu. Je me laisse totalement aller. Je commence une activité et dès que je la commence, je souhaite en changer. Je me fixe un objectif et dès la première difficulté, j'arrête et me fixe un autre objectif. C'est comme si j'étais dans un rond point, et que je ne pouvait m'arrêter de tourner car je suis incapable de choisir ma route. Je me suis oublié, passe ma journée sur Internet (me lève en disant qu'aujourd'hui ce sera différent, me lave, mange, puis me connecte à Internet pour voir les offres d'emploi, au bout de 5 minutes n'en trouvant pas, je me retrouve sur des sites porno et là pendant une heure, je vais me masturber en ayant besoin à chaque fois de plus d'images ou de films pour m'assouvir, je vais manger, je vais sortir en me disant que cela me fera du bien de réfléchir, je roule, roule, roule sans but - en essayant de passer devant des prostituées bien évidemment pour fantasmer même si me culpabilise de passer devant et de ressembler à tous ces chasseurs qui ne pensent qu'à profiter de ces femmes qui sont exploitées - reviens chez moi en me disant que cela va mieux et que demain sera différent et que je me prendrai en main. Inutile de vous dire que ce n'est pas le cas...) Bref, J'avais tout en main pour réussir ma vie et je l'ai complètement gâché. Etant petit, j'étais admiré pour mon intelligence et mes qualités. Je crois que je n'ai jamais accepté le fait d'avoir des qualités que les autres n'ont pas. Que les gens montrent mes qualités, je me sens obligé de me dévaloriser et de subir la vie comme les autres la subissait. J'ai aujourd'hui beaucoup de mal à accepter que je n'y suis pour rien, que j'ai aussi le droit de vivre. Cette dépendance qui m'a emprisonné a fait que je ne sais pas qui je suis, je suis un corps sans âme. J'ai l'impression que je suis spectateur de ma vie, comme quand je consulte du porno. Je ne suis pas acteur. Je suis spectateur et de là, je ne peux pas agir sur ma vie. J'ai tellement de fois essayé de m'en sortir de cette dépendance et à chaque fois le retour du bâton a été si dur que je ne sais pas comment m'y prendre. Je ne vois la vie que par le prisme d'une personne dépendante. et cette personne, ce n'est pas moi, ce n'est pas véritablement moi. Cela fait 6 jours que je n'en consulte plus... J'attends le moment de ma rechute. Je passe ma vie à attendre... Merci à tous ceux qui me liront et me donneront des conseils. c'est la première fois que j'en parle. Si vous connaissez un psy attentif à ce genre de problème à Paris ou région, je vous remercie de me la communiquer.  
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Re: Une vie permanente d'attente dans le fantasme
Mondom @ 30-11-2009 10:11:12

salut monautre.ce que tu ecris ressemble beaucoup a ce que j'aurais pu ecrire il y a quelques mois.en faisant le choix de ne plus accepter, ne plus cautionner, ne plus te résigner a cette attente permanente d'un avenir que tu as envoyé dans le passé, tu fais le premier pas vers ta vie qui t'attend a bras ouverts. ce n'est pas automatique, ça ne se fait pas en un jour, mais moi aujourd'hui je n'en suis pratiquement plus jamais à attendre après l'avenir, pas plus qu'à me demander encore et toujours qui je suis, à aimer me poser des questions plutôt que de trouver des réponses, à être incapable de fixer mon attention sur la même chose plus de quelques heures... aujourd'hui je suis bien, je suis sur la voie du rétablissement.le bon psy sera celui que tu trouveras et qui te conviendra. cherche ce qui est pratique pour toi, geographiquement, ainsi qu'au niveau tarif, prise en charge etc... moi je vais chez une psychiatre, je suis partiellement rembourse par la secu. et apres une assez courte periode de doute, j'ai eu de plus en plus confiance dans les resultats que j'obtenais en la voyant. le travail, c'est moi qui l'ai fait, elle m'y a accompagné et soutenu.j'ai 42 ans, et ma vie est encore devant moi, elle démarre seulement, même si j'ai un mariage et un divorce derrière moi, avec deux enfants, une situation professionnelle merdique... tu en as 27 et autant a construire au moins que moi!va falloir remonter tes manches, mais ce n'est pas insurmontable, c'est un chemin aventureux et si tu sais l'apprécier il te sera agréable, il mène à TOI... 
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Re: Une vie permanente d'attente dans le fantasme
monautrevisage @ 30-11-2009 11:11:10

Merci pour ton aide mondom.C'est difficile de parler de cela et surtout de voir la réalité en face. J'ai tant souffert, j'ai tant gâché de moments de vie que je ne désire pas en gâcher davantage. Je sais qu'il ne manque qu'un petit coup de pouce, un petit acte insignifiant qui ferait éclater la bulle dans laquelle je me trouve et qui m'empeche de vivre. Je ne veux plus fuir, ni devant moi, ni devant les autres, ni devant la vie. C'est dur à C'est un longue et dure route qui se prépare, mais puisque c'est la mienne je dois l'assumer. Il faut que je fasse de ce combat contre moi même une réalité ancrée dans ma personne et surtout que je ne l'oublie pas.Je crois que j'ai néanmoins besoin d'une personne extérieure qui aide à faire le tri entre toutes ces pensées et qui m'aide à accepter ce que je suis devenu pour ne plus que je fuis. Je vais donc "essayer" plusieurs psy et tenter de trouver le bon.merci mondom
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Re: Une vie permanente d'attente dans le fantasme
létudiant @ 30-11-2009 12:11:00

salut monautre, sache que ce que tu vie est très similaire a ce que l on vit tous, en te lisant j avai l impression de me lire moi, un sentiment que je ressent souvent, comme toi je suis perdu et comme toi j ai tout a refaire, et même à faire!! on est la, on est un groupe , et sache qu ici tu peut monter tes première armes pour se combat, et que tu trouvera ici des cavaliers près à t aider dans ton combat!!Moi , je commence sérieusement à tirer des conclusions, à voir le brouillard se lever , mais je sais que c est vraiment pas évident!! la personne extérieur est très importante pour le simple fait que la verbalisation des choses libère en partie l esprit!Je t'invite donc à prendre le train en marche à destination de la vie !!! la vrai!! courage à toi et n hésite pas!!
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Re: Une vie permanente d'attente dans le fantasme
agrume @ 30-11-2009 18:11:57

Bonsoir à tousMonautrevisage, Les TCC thérapies cognitivo comportementales sont très efficaces pour les comportements addictifs et obtiennent de très bons résultats pour enrayer le symptôme. Elles ont l'avantage d'être courtes et de s'axer sur le présent contrairement à la psychanalyse qui est une véritable fouille archéologique du passé.A toi de voir si tu as besoin de fouiller le passé pour comprendre aujourd'hui ou juste de changer de comportement en attaquant le symptôme de manière plus "frontale" Tu as également les gestalt thérapies au cours de laquelle le sujet accomplit un travail sur ses émotions de l'ici et maintenant. Contrairement à la psychaitrie Gestalt et TCC ne donnent pas droit à un remboursement sécurité sociale. Bon courage
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Re: Une vie permanente d'attente dans le fantasme
Meteor @ 02-12-2009 22:12:31

Bonjour, je suis nouveau depuis aujourd'hui.Je voulais te dire que ton message me touche Monautrevisage, évidemment je me reconnais dans ce que tu vis, et j'en ai ras-le-bol de gaspiller mon temps et mon existence avec la porno.J'ai pris la décision de stopper la pornographie aujhourd'hui à 34 ans. Je n'en suis pas à mon premier essai. Je dois dire que l'invention d'internet ne m'a pas aidé, il était plus facile autrefois d'en terminer avec vidéos et revues. Je souhaite de tout coeur être plus fort que la dernière fois qui remonte à deux ans maintenant, après 3 semaines s'en était fini de moi, j'avais recommencé avec une soif effrayante, un manque déconcertant. C'est probablement à ce moment que je devrai être plus fort cette fois.Je vous remercie d'être là, il y a deux ans, il me semble que le forum n'était plus actif, et laissé à soi-même, c'est beaucoup moins facile de trouver la force de persévérer, surtout quand les gens de l'entourage banalise la sexualité et la pornographie.A+
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Re: Une vie permanente d'attente dans le fantasme
mars007 @ 04-12-2009 20:12:25

Comme beaucoup d'entre nous, je me suis presque demandé si ce n'était pas moi qui écrivais !Ici nous traversons tous la même chose, le chemin est délicat mais possible : il n'y a qu'à lire les témoignages d'autres membres.En nous soutenant, nous conseillant, et en faisant beaucoup d'efforts un nouveau départ est possible, une vie dont tu seras fier. Être fier de soi, libres, bien dans notre peau : c'est important, c'est tous notre but. Courage !
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Re: Une vie permanente d'attente dans le fantasme
vinxa @ 08-12-2009 14:12:10

J'ai 46 ans actuellement et ai commencé à 11 12ans comme toi et je commence seulement à m'exprimer aujourd'hui grace aux sites J'ai fais 10 ans de psychothérapie qui ont donné tres peu de résulat positifMes consiels sont: garder au maximmu à l'esprit le coté pathologique de l'engrenage et fair du sport pour trouver d'autres stimulations Autre piste rechercher une angoisse profonde ancienne qui porrarit auto entretenir le besoin d'actes complusifs.
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