Co-dépendante, comment lui en parler ?
lav @ 05-08-2009 18:08:06

Bonjour,d'abord un grand bravo à tous pour les efforts que vous faites au quotidien.Voilà, j'ai 46 ans et j'ai enfin retrouvé l'homme de ma vie après des années d'éloignement.Nous sommes ensemble depuis 8 mois seulement, mais depuis le début, j'ai remarqué des choses étranges dans son comportement à mon égard sur le plan du sexe. Mais pas seulement. Je vois bien qu'il est très amoureux de moi, mais curieusement pour un homme libéré de 48 ans, il a mis des mois avant de me proposer de partager son lit. J'ai mis cela sur le compte d'une trop longue période où il a vécu seul (11 ans) mais très vite, je me suis aperçue de choses bizarres sur son ordinateur, comme des connexions msn avec des pseudos évocateurs type "couple asl", "bellebrune34" ou encore "corinnexxx".Ajouté à celà, un soir qu'il me demandait de chercher dans un dossier sur con PC une musique, je suis tombée nez à nez avec des dizaines de films pornographiques téléchargés sur le web.Comme je lui faisais la remarque que c'était surprenant dans un dossier de musique, il a eu une réaction étonnée en me disant que c'était normal d'avoir des films pornos sur son ordinateur...J'ajoute qu'il télécharge également des pornos amateurs.J'ai essayé d'en parler plusieurs fois avec lui, mais invariablement, la réponse est "mais c'est normal pour un adulte". A ma demande, il m'a même montré ces fameux films amateurs (des films de plage qu'il affectionne particulièrement, filmés en caméra cachée) et lorsque je lui ai demandé ce qui lui plaisait, il m'a dit d'un ton très froid et absent "ça m'excite".J'ai également essayé de lui parlé de ces chats à plusieurs reprises, mais les réponses ne m'ont pas paru convaincantes : la première a été : "mais j'ai mes cousins qui chatent avec moi !" (à 3h du matin ? ben voyons ? ils ont de drôles de pseudos les cousins).Une autre fois, il s'est coupé en me disant d'un pseudo, "celle-là,je l'ai repérée sur internet..." et il n'a pas fini sa phrase.Puis je lui ai demandé s'il avait dragué via le web et il m'a répondu "autrefois oui mais plus maintenant", pourtant je vois toujours apparaître des fenêtres msn avec de nouveaux pseudos évocateurs, et toujours bien après minuit.A la question : est-ce que tu télécharges toujours des films porno il me fit cette réponse : "non, plus maintenant, je n'aime pas ça en fait, je préfère les images volées".En réalité, je constate sur son logiciel de téléchargement qu'il en charge au moins 2 par semaines. Il lui arrive même d'en graver sur DVD.Je n'ai pas fouillé son ordinateur en son absence, celui-ci restant toujours allumé. Je ne veux pas procéder de cette manière, mais je constate que nos relations non seulement sexuelles mais également affectives se dégradent, si nous parvenons à faire l'amour 2 fois par mois (!), c'est toujours moi qui en prend l'initiative et il devient de plus en plus passif.De même qu'il finit par me dire "je ne suis pas amoureux de toi" et dans le même temps, lorsque je lui dis alors séparons-nous, il me déclare son amour, dont je sais qu'il est sincère et profond (nous nous connaissons depuis 32 ans). Je ne sais absolument pas comment aborder le problème avec lui car à chaque fois, soit il se ferme, soit il me ment, mais des mensonges si évidents que je me demande s'il me prend pour une idiote.J'ai terriblement besoin d'aide car je suis totalement désespérée. Cela fait maintenant 7 mois que je me suis dit qu'il y avait peut-être un lien entre son attitude et une éventuelle dépendance. Je crains qu'il ne veuille pas la reconnaître si je m'y prend mal et s'il se sent agressé. Je voudrais pouvoir l'aider car manifestement, s'il l'aisse traîner ces choses à ma vue, c'est qu'il attend soit que j'en prenne acte et veut voir ma réaction, soit c'est une demande muette d'aide.En tous les cas, je n'en peux plus car d'une part je vois bien que nos relations se dégradent, que s'il a du désir "intellectuel", il est totalement bloqué lorsqu'il s'agit de passer à l'acte mais également d'avoir des gestes tendres. Il change d'attitude en 24 h, devient irritable; et d'autre part, je n'en peux plus de ces pop-up qui surgissent tard le soir quand nous sommes seuls. Je lui ai demandé plusieurs fois de couper le logiciel, il ne veut pas le faire. Il se contente de baisser le son, du moins au début mais il n'y prend plus garde maintenant.Il a des insomnies (du moins un sommeil très haché) et je me suis souvent demandé si la nuit, il n'allait pas tchater "c..l" pendant que je dormais. Je ne l'ai jamais pris sur le fait mais il passe des heures à télécharger toutes sortes de films et dans le nombre, il y en a toujours au moins 2 ou 3 de pornographiques.Aidez-moi, je vous en supplie. Dites-moi si je ne me trompe pas et indiquez-moi comment lui en parler sans qu'il se dérobe.Même si je le quitte, son problème restera entier et il replongera dans une profonde solitude. Et moi dans le désespoir total. Nous nous aimons profondément depuis des années et nous avons enfin la chance de pouvoir refaire notre vie ensemble. Je ne veux pas que tout soit gâché par une addiction, aidez-moi à trouver des solutions, je vous en prie.
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Re: Co-dépendante, comment lui en parler ?
Mondom @ 05-08-2009 23:08:33

bonsoir lav.tout d'abord, je voudrais te dire que je pense que la prise de conscience de sa propre dépendance est une chose qui n'est pas facile, et peut se faire en plusieurs étapes,  avec diverses "couches" ou strates...les mensonges puérils gros comme des maisons sont assez révélateurs. avant de te les servir, il s'en convainc lui-même. il se ment à lui-même d'une façon inouïe. il en a besoin, parce que tout ce mécanisme de sompulsion et de comportement repose sur un évitement de la réalité, sans doute pour éviter d'aborder une question ou un ensemble de problèmes ou carences qui remontent a loin dans son histoire personnelle, et qu'il a décidé un beau jour qu'il était sans doute mieux de les occulter soigneusement pour ne pas en souffrir... sauf que c'est l'inverse qui se produit et ça lui bouffe l'existence comme un cancer.cela signifie aussi que ce n'est pas forcément pour tester tes réactions ou pour t'appeler au secours qu'il ne cache pas mieux ses agissements, sur l'ordi par exemple.quand le dépendant a assouvi sa pulsion obsessionnelle, il est rarment comblé par cela, et a surtout envie de vite oublier tout ça. hop, encore un mensonge à soi-même et soit cela n'a pas eu lieu, soit c'était soi-disant agréable, en tous cas cette double personnalité qui vient de l'impossibilité d'assumer de devoir concilier ses agissements et ses valeurs, fait qu'il en ressort tout de suite et ne peut même pas songer à sournoisement effacer ses traces... il sera sincère s'il te dit qu'il ne sait même pas d'où cela vient! sincère, même si ce n'est pas la vérité, mais parce qu'il se l'est fait croire à lui.il ne te prend surement pas pour une conne, il se prend lui pour un idiot, mais surtout il y arrive très bien à se raconter n'importe quoi, parce que n'importe quoi sera préférable à cette vérité quelque part au fod de lui qu'il ne veut en aucun cas adresser...alors évidemment c'est difficile de savoir comment lui faire comprendre que pour toi c'est visible alors que lui fait tout pour n'en avoir pas conscience...il va se sentir agressé, trahi, incompris, jugé injustement etc...le déclic n'est pas facile ni agréable. et accepter ensuite qu'il faut aller, retourner chez le psy pour déballer non seulement ses problèmes sexuels et intimes, mais aussi chercher à déterrer le pot de merdasse qu'il garde si précieusement enterré, cela ne se fait pas sans douleur.comment aborder cela, comment lui faire comrendre sans que cela vienne de toi, comment lui faire prendre conscience...question bien delicate.un ensemble d'idées me viennent, pas forcément à appliquer telles quelles, mais peut-être des pistesde réflexion...il y a des séries de questions, sur le site d'orroz, sur celui des DASA (depenants affectifs et sexuels anonymes) qui permettent de s'autodiagnoqtiquer, en lançant des réflexions si on les lit avec un tant soit peu de sincérité...peut-être peux-tu trouver un moyen non pas de les lui balancer, mais de l'amener à tomber dessus ou autre?il y a aussi sur le site des DASA une serie de questions assez interessantes sur l'"anorexie affective et/ou sexuelle", tu dis que vous avez assez peu de raports intimes, qu'il t'a parfois dit "je ne suis pas amoureux" etc... peut-être un angle d'attaque?il arrive qu'un dependant alterne plusieurs comportements, en particulier s'il se borne à "résister" au comportement sans s'attaquer au problème de fond, ou qu'il en cumule: alcool, drogue, autre comportement obsessionnel compulsif... y a-t-il d'autres choses dont il pourrait dire "je ne peux pas m'en passer"?peut-être cela t'aidera à réfléchir à trouver une autre approche que "tu es dépendant au porno, je le vis mal, c'est lui ou moi" parce que c'est violent et il y a de grandes chances que sa première réaction soit de s'y réfugier pour fuir encore une réalité qui lui est trop difficile...même si cela finira peut-être par être la seule attitude possible pour toi. tu n'as as à te nier ou trop tirer sur la ficelle, il ne s'en rendra même pas compte et c'est toi qui en pâtiras le plus...n'hésite pas à écrire ce qui se présente à ton esprit?
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Re: Co-dépendante, comment lui en parler ?
Bruno59 @ 06-08-2009 17:08:13

Bonjour lav. Je ne vais pas en dire beaucoup plus que Mondom. Il est dans le déni, et il ne faut pas que tu culpabilises si tu n'arrives pas à le faire sortir de ce déni. Il n'y a que lui qui peut le décider. Sans doute (très certainement même) lui faudra-il  avoir le sentiment d'aller trop loin (ce que l'on appelle toucher le fond).En attendant, tu peux lui dire sans avoir honte cela te pose problème (puisque c'est ce que tu vis), n'hésite pas à lui dire que ça peut remettre en cause votre couple. Tu peux aussi l'informer de ce qui existe (ce site, DASA, lui proposer de prendre contact en privé avec un dépendant - je veux bien donner mon mail en pv etc). Bon courage à toi. 
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Re: Co-dépendante, comment lui en parler ?
lav @ 06-08-2009 20:08:32

<span>bonsoir Mondom, et grand merci de ta réponse.Si tu le veux bien, je vais me permettre de te poser des questions plus précises, car je ne suis pas sûre de toujours bien comprendre. La seule addiction que je connaisse réellement est celle à la drogue (héroïne) où se désintoxiquer est une question de survie pure et simple, le problème reconnu et des centres spécialisés ouverts.Mais j'ai l'impression que l'addiction sexuelle &ndash; ou dans "mon cas" &ndash; l'addiction au cybersexe pose des problèmes autrement plus conséquents sur le plan psychique et moral.<p>Je m'aperçois en lisant les témoignages qu'il est extrêmement difficile de décrocher, et au passage je salue tous ceux qui ont le courage de le faire et qui ont commencé par en prendre conscience. Et je les remercie de partager leur expérience, je me sens un peu moins démunie qu'il y a 24 h. Je pense que ce n'est pas donné à tout le monde de reconnaître avoir un tel problème et qu'il faut non seulement du courage, de la ténacité mais une volonté de fer. Et surtout du soutien.<p>J'aimerais savoir quelles sont d'après toi les étapes de la prise de conscience. Sont-elles personnelles ou viennent-elles de sollicitations extérieures ? Je me doute d'ailleurs qu'il doit être fréquent, après avoir passé une étape, de "revenir en arrière" et de se retrouver à nouveau dans la négation ? Comment avancer pas à pas sans rechuter dans l'acceptation du problème ? (et je ne parle même pas de sa résolution !)J'ai bien fait le rapprochement entre son addiction (car je ne sais pas encore si elle est compulsive) et le clivage réel/virtuel. Visiblement, s'il n'accorde "pas plus d'attention que cela" à ce problème dont je crois qu'il le devine sans vouloir vraiment savoir, c'est parce qu'il doit être persuadé qu'à partir du moment où cela se passe dans un monde virtuel sur un ordinateur, il n'y a pas d'incidence sur le réel. Sauf que c'est faux évidemment, sa libido est au plus bas, sa sexualité est proche de celle d'un adolescent de 15 ans qui n'aurait aucune expérience (je rappelle qu'il en a 48, qu'il a vécu des années avec plusieurs femmes et qu'il a deux enfants adolescents).Je ne sais pas s'il s'agit d'un évitement de la réalité dans son cas ou au départ, d'une manière qui lui a semblé simple pour pallier à un manque sexuel. Il est resté 11 ans seul, dans une solitude d'une grande misère, tant affective que sexuelle. Il y a environ 5 ans, son corps a changé notablement à la suite de la perte d'un proche, et il a pris 25 kg d'un coup. A partir de là, l'image qu'il avait de lui-même a subi un énorme coup (c'était un très bel homme, très séducteur qui plus est). Peut-être s'est&ndash;il senti inapte à séduire à nouveau une femme ? Toujours est-il qu'à peu près à la même époque, il a vécu une expérience amoureuse particulière avec une personne visiblement attirée par le sexe et qui l'a choqué à plusieurs reprises sur ce plan. Il n'était pourtant pas spécialement coïncé, mais peut-être que pour lui, être amoureux et confronté à une sexualité débordante a été la goutte d'eau ? En tous cas, il était très mordu mais malheureusement pour lui, cette femme l'a jeté tel un kleenex usagé en lui répétant à plusieurs reprises qu'il la dégoûtait, aussi bien physiquement qu'intellectuellement. Et qu'elle se dégoûtait elle-même d'avoir été avec lui. De ce que je sais de cette personne, elle avait une attitude démontrant clairement un déséquilibre (par ex, au bout de 48 h de leur relation, elle essayait de tomber enceinte sans le lui dire ou encore elle lui téléphonait au bureau pour lui vanter les mérites de la sodomie à peine une semaine après leur rencontre&hellip;) mais c'est un grand romantique qui n'aime rien tant qu'être amoureux et il lui a fallu des mois pour comprendre que cette personne n'était pas "normale" et équilibrée. Malgré cela, il a énormément souffert de ce rejet.Et je me demande si ce n'est pas à cette époque qu'il a commencé à surfer sur le net.Le sexe l'attirait et de ce que je sais de son passé, il n'avait pas spécialement de problème, mais je me demande si ses kilos en trop, le rejet brutal de cette femme n'ont pas concourut à lui donner de lui une image très négative. Il avait déjà du mal avec ce nouveau corps (il a toujours énormément de mal même s'il a perdu quelques kilos) mais je crois que ça a été la goutte d'eau. Il semble qu'ensuite, il n'ai plus tenté réellement de conquérir une femme et qu'il se soit résolu à finir ses jours seul. C'est du moins ce qu'il dit.Je sais, car je connais intimement son histoire personnelle et son passé, que cet épisode n'est que l'arbre qui cache la forêt. Et il le sait également. Mais une chose à la fois, je crois qu'il faut commencer par résoudre les effets et s'attaquer ensuite à la cause profonde, car cela risque de prendre des années et je suis certaine - mais tu me corrigeras si je fais erreur &ndash; qu'il faut mettre au plus vite un terme à cette addiction sous peine de le voir sombrer totalement et s'enferrer dans un système de pensée où il ne voit nulle sortie possible.<p>Si j'ai bien compris, le fait qu'il laisse traîner des choses sur son ordi serait involontaire ? Comme s'il se disait qu'il a honte d'avoir chargé ceci ou cela et qu'il s'empresse de l'oublier, donc de le voir et que si lui ne le voit pas, c'est donc que c'est devenu invisible. Est-ce bien cela ? Dans ce cas, est-il judicieux pour moi de lui faire remarquer ce qui crève les yeux ? Ne serait-ce pas comme lui montrer la preuve qu'il me ment et surtout, qu'il se ment ? Je ne pense pas que l'agression soit le bon système, mais comment puis-je lui démontrer que ses traces subsistent si je ne les lui montre pas ? Je sais qu'il aura tendance à nier, il l'a déjà fait et de façon sincère, mais comment lui faire comprendre que même si c'est virtuel, cela laisse des traces dans le monde réel, à commencer par son ordi. Je crois aussi qu'il va avoir tendance à nier que ça aie la moindre influence sur son comportement sexuel et affectif. Or toi et moi savons que là encore, penser cela est se masquer la vue et la vérité.<p>Je ne pense pas qu'il me prenne pour une conne, au contraire, je sais qu'il tient mon intelligence en grande estime, ce qui doit l'obliger à ruser pour trouver des réponses qui lui semblent convaincantes (mais qui ne le sont pas une seule seconde). Je sais aussi qu'il admire énormément ma capacité à l'écouter et à l'entendre, à essayer de le comprendre et à remonter à la source des problèmes. Il sait que je suis une férue de la méthode analytique et si parfois cela l'agace, cela lui sert aussi souvent lorsque par exemple je pointe du doigt ce qui me semble évident du comportement de telle ou telle personne. Je ne fais dans ce cas qu'ajouter de l'eau à son moulin. Mais utiliser cette faculté d'analyse sur lui peut poser problème. Outre que je ne suis pas sa psy mais sa compagne, je crains qu'il ne se sente trahi. Pourtant, il m'a fait des confidences vraiment très intimes, en se doutant que je ferais des rapprochements. En attendant aussi que j'en tire mes conclusions sur la personne qu'il est profondément et que j'aime cette personne. C'est le cas, je ne le juge pas mais je l'entends. Mais si cela l'arrange dans la plupart des cas, j'ai peur qu'en ce qui concerne sa sexualité, cela le perturbe énormément. Il me fait totalement confiance, et je ne voudrais pas qu'il aie l'impression que je me sers de cette confiance contre lui. Je sais qu'on ne fait pas d'omelette sans casser les &oelig;ufs, aussi me faudra-t-il certainement utiliser ce que je sais de lui, en tous cas ce qu'il m'a dit de lui, pour le convaincre que nous avons un réel problème. Je dis nous car c'est moi qui suis aujourd'hui confrontée à cela, c'est moi qui subit les effets de cette addiction par contrecoup. Mais je n'oublie pas que celui qui en souffre, c'est lui. Et que si je le quitte, il risque de ne plus avoir avant longtemps de perche tendue.J'aimerais l'aider et le soutenir. Il ne se sauvera que lui-même, mais je peux être présente et l'accompagner dans ce cheminement. Je n'ai pas de complexe de sauveur, mais lui attend beaucoup de moi que je le sauve. Lors de nos retrouvailles, l'une des premières choses qu'il m'aie dites est "il y a dix ans, tu m'aurais sauvé la vie". C'est faux bien évidemment, mais il me voit comme sa bouffée d'oxygène, encore une façon de se dédouaner de toute responsabilité et de s'en remettre à une personne extérieure. C'est quelqu'un qui a énormément de mal à s'assumer, alors comment croire qu'il assumera avoir ce problème addictif ? Et quand bien même il le reconnaîtrait, j'ai peur qu'il ne le relativise comme il l'a déjà fait à plusieurs reprises en essayant de me convaincre qu'avoir des films porno sur son ordi pour un adulte est une chose normale. Ce que je ne conteste pas en soi, tout dépend de la quantité et de la fréquence à laquelle on les regarde et surtout, de la raison pour laquelle on les regarde&hellip; Je pense qu'il a terriblement peur que je le juge, et en mal évidemment.Pourtant, je ne vois qu'une victime qui se débat dans ses contradictions et ses incohérences car il essaie de me persuader (de se persuader) que tout va bien car je sais qu'il a terriblement peur de me perdre. Mais à la fois, il est incapable de renoncer à certains comportements destructeurs pour notre couple (je ne parle même pas de sa dépendance !).Je ne pense pas qu'il acceptera jamais de voir un psy, il en garde une image très négative après des histoires de garde d'enfants, histoires qui ont tourné en sa faveur mais qui lui ont donné une image très schématique de la psychiatrie ou de la psychologie en général.Il a conscience d'un certain nombre de causes et de traumatismes qu'il a subi dans sa jeunesse et dans son enfance. Il sait que tôt ou tard, il sera rattrapé par cela mais il essaie de se cramponner à l'idée qu'il s'en sortira seul.<p>J'ai envisagé de voir un sexologue et de lui demander de m'accompagner une fois. Il sait que récemment, j'ai fait appel à la thérapie EMDR pour résoudre un problème comportemental et il a plutôt bien pris la nouvelle. Pour autant, je ne suis pas certaine de trouver dans notre région un sexologue qui n'ai pas tendance à dire "ce n'est pas grave".J'ai également songé à lui montrer le questionnaire-test d'orroz. Tout le problème étant comment l'amener sous ses yeux. Je me vois mal lui envoyer un mail avec un lien&hellip; Je me vois aussi mal lui dire "tiens, je suis tombée sur un truc intéressant, qu'est-ce que tu en penses ?" ce serait d'une totale hypocrisie et il me verrait arriver comme le camion de pompiers&hellip;Existe-t-il une revue qui parle de ce problème ? Là encore, la laisser ouvertement traîner ne me semble pas une man&oelig;uvre très subtile, sans parler d'un quelconque résultat.Je ne sais pas comment aborder le problème. Frontalement ou de biais ?<p>J'ai songé à utiliser comme tu me le conseilles cette petite phrase 'je ne suis pas amoureux" comme amorce à une lettre, puis à une discussion. Je lui écrit souvent lorsque nous avons un problème grave à résoudre. Cela me permet à moi d'être le plus claire possible et à lui de pouvoir lire, à son rythme, ce que j'ai à lui communiquer. A pouvoir réagir à froid aussi, à relire et réfléchir, car il est extrêmement réactif à ce que je lui dis. Mais en parlant, la plupart du temps j'ai beaucoup de mal à me faire entendre car il me coupe sans cesse la parole (le jeu de la discussion) et je me retrouve souvent prise au piège : il n'a fait qu'entendre une partie de ce que j'ai à lui dire en oblitérant l'important. C'est ce qu'il a fait à chaque fois que j'ai essayé d'aborder le sujet de son ordinateur, des films pornos et du chat. Je pensais donc lui écrire, pendant mon absence de 15 jours, une lettre où je lui dirais en substance que nous avons un réel problème sexuel et relationnel et que je me demande si par hasard, cela ne serait pas dû à une éventuelle addiction. (je ne peux pas me permettre d'être affirmative s'il nie le problème, il le prendra comme une agression ou croira que je lui impose ma vérité). Que cela expliquerait bien des choses sur la baisse de sa libido, sur les difficultés de désir qu'il semble avoir avec moi (et dont je sais qu'il les a eues avec d'autres), sur le fait qu'il se sente moins amoureux.En lui disant que j'ai essayé à plusieurs reprises d'aborder avec lui ce sujet difficile, mais qu'à chaque fois, il m'a semblé biaiser ou faire des mensonges un peu puérils qui ne trompaient que lui. Et que j'ai constaté incidemment qu'il y a toujours autant de films pornos sur son PC, toujours autant de pop-up tardifs et évocateurs, malgré le fait qu'il m'ai soutenu qu'il n'aimait pas regarder des pornos et que s'il avait effectivement dragué sur internet dans un but purement sexuel, il ne le faisait plus depuis longtemps.Le tout en lui précisant que je ne le juge en aucun cas, mais que je m'inquiète pour lui et pour nous, car ce type de comportement a forcément une incidence sur notre vie de couple. Que je me dis aussi que s'il laisse traîner de telles choses que je suis susceptible de voir, c'est peut-être une manière pour lui d'essayer d'aborder avec moi le sujet ? (même si tu m'as dit Mondom qu'il n'en était vraisemblablement rien, je veux lui laisser des portes entrouvertes). Que cette situation me fait souffrir, mais sûrement pas autant que lui, que je voudrais l'aider car je tiens énormément à lui et à nous. Et que comme je l'aime, ses problèmes deviennent également les miens et que nous devons les résoudre, lui d'abord pour se retrouver lui-même, et nous ensuite pour pouvoir vivre notre merveilleuse histoire comme nous le désirons. Que je sais que cela sera difficile, spécialement pour lui, mais que je le soutiendrai et qu'il pourra m'en parler s'il en ressent le besoin, que nous trouverons ensemble des solutions, de l'aide le cas échéant. Que je suis convaincue qu'il peut résoudre son problème, que j'ai totalement confiance en lui. Et, même si ce n'est pas très charitable de ma part, lui dire que s'il minore le problème et décide de l'ignorer, alors il ne me restera plus que la solution de le quitter, car je ne me résoudrai jamais à voir notre amour sombrer sans rien faire.Je me dis que je suis capable de lui écrire une longue lettre d'amour où je lui ferai comprendre qu'il n'est pas totalement seul, qu'il y a des solutions, que rien n'est irréversible et que si nous surmontons cette épreuve, s'il la surmonte, alors plus que jamais nous serons soudés et notre amour solide et à l'épreuve du temps et des aléas de la vie. Et qu'il en sortira plus fort que jamais.<p>Tu as raison, il a d'autres addictions : il consomme tous les soirs de l'alcool pour décompresser de sa journée. En soi, cela ne représente pas une grosse quantité d'alcool puisqu'il les dilue énormément et fait durer ses verres toute la soirée et une bonne partie de la nuit. Cela équivaut à peu près à 3-4 verres de whisky bien tassés. Il sait qu'il est ce qu'il qualifie d'"ivrogne", mais il n'est pas prêt à y renoncer, cerné de toutes parts comme il se sent. Il sait cependant que dans son désir de maigrir, renoncer à l'alcool serait le pas décisif. Mais il ne s'y résout pas. Il attend que le déclic vienne de "quelque part", que sa vie s'arrange toute seule. Je ne le fustige pas pour cette habitude, et j'ai sans doute commis l'erreur de me mettre à boire avec lui. Mais je vais arrêter car cela commence à nuire à ma santé, personnellement, je ne bois pas et je n'ai donc plus l'habitude de l'alcool. Ce n'est qu'un refuge illusoire qui rend tout "plus". Plus triste quand on est triste, plus gai mais facticement lorsqu'on est gai, etc.Il y a également la cigarette. S'il fume des clops hypra légères (à peu près dix moins fortes que les miennes), il en fume 4 quand j'en allume une, et pourtant depuis que je suis avec lui, je fume comme un sapeur. Mais ne souhaitant pas me débarrasser de cette sale habitude personnellement, je suis mal placée pour lui dire de freiner ou d'arrêter&hellip;<p>En tous cas, si je l'aime profondément, je ne suis pas prête à me renier moi-même. J'ai constaté un problème et rien ne me fera taire car il s'agit également de mon bonheur et de ma vie. Je voudrais pouvoir lui faire comprendre doucement que je ne peux plus supporter cela : aimer un homme qui m'aime mais ne me touche pas, parfois même me repousse. Supporter de voir surgir des chat intempestifs lorsque je suis là, et même lorsque je ne suis pas là. A la limite extrême, je me demande si je ne préfèrerais pas qu'il me trompe réellement avec d'autres, qu'au moins cela soit ancré dans le réel et non dans une espèce de virtualité fourre-tout. Car évidemment, son comportement à mon égard ne se limite pas au champ sexuel, au passage cela met des barrières à à peu près tout ce que nous vivons ensemble. Il veut une vie de famille et m'y inclut de manière très forte, mais dans le même temps, s'il veut voir en moi une "seconde épouse", il le fait de manière asexuée, très intellectuelle. De même que lorsque nous avons des rapports sexuels, il semble prendre du champ et se comporter passivement, comme s'il attendait de moi le "service d'une professionnelle" qui prenne tout en charge. Je précise qu'il a totalement oublié ce que pouvaient être des préliminaires. Je ne sais comment décrire cela autrement qu'en disant que nos rapports sexuels sont comme désincarnés. Il ne me traite pas tout à fait en objet, mais il devient de plus en plus rare qu'il se livre à des caresses sur moi. Il dit parfois des phrases qui me surprennent, car je n'ai pas l'impression qu'elles sont de lui, mais plutôt qu'il ne fait que répéter des phrases convenues et entendues dans des pornos.Je connais sa tendance à l'exhibitionnisme (et donc également au voyeurisme) mais cela ne me gêne pas s'il le conçoit en tant que couple. Il a des fantasmes très classiques et il me les a confiés, y compris les plus inavouables (pour lui, car cela reste dans le domaine du pas vraiment méchant et très classique). Je crois qu'il se sent pervers. J'ai beau lui expliquer que la perversion n'est pas exactement ce qu'il croit, qu'un comportement devient pervers dans la mesure où il est nécessaire à l'obtention de la jouissance. Il a des barrières morales très fortes dans la vie réelle. Des tabous très sains. Mais il semble qu'il clive tout à fait le sexe et l'amour. Peut-être au fond est-il pervers après tout, dans sa compulsion ou son addiction (quelle est la réelle différence ?). Mais je ne le crois pas, car j'ai remarqué au début de nos relations physiques qu'il n'avait pas obligatoirement besoin de me voir comme une étrangère pour me désirer. Cela a eu l'air de l'étonner d'ailleurs. Et plus encore lorsqu'il s'est aperçu que je lui faisais énormément d'effet. Il a eu l'air heureusement surpris. Malheureusement, ces moments sont devenus rares. Et lorsqu'il tente de m'expliquer son manque d'attirance pour moi (apparent), il me dit qu'il n'est pas amoureux de moi comme la seule explication logique et valable. Pourtant, dans le quotidien, à voir tous les efforts qu'il déploie pour me plaire, me faire plaisir, me séduire, je me dis que si lui n'est pas amoureux, alors qui l'est ? Je me demande s'il n'a pas peur de se retrouver au lit avec moi comme il se sent lorsqu'il regarde des pornos ou qu'il chatte ? Il dit ne pas vouloir avoir plus de rapports sexuels avec moi car cela ne correspondrait pas aux sentiments qu'il éprouve pour moi&hellip;Ce serait bien le premier homme qui ne profiterait pas de moments de plaisir gratuits&hellip;Je ne sais plus quelle attitude physique adopter à son égard. Je n'ose plus le toucher pour ne plus le voir se rétracter ou me repousser.Pourtant parfois, je le prends par la main et je l'emmène dans sa chambre. Il se laisse toujours faire avec un certain contentement. Mais toujours il me laisse prendre toutes les initiatives très passivement. Puis vient un moment où il devient actif, mais j'ai rarement l'impression que c'est pour le partage d'un moment de bonheur. J'ai parfois l'impression qu'il a comme hâte d'en finir. Même s'il me dit adorer faire l'amour avec moi. J'essaie de multiplier les instants où nous nous retrouvons après, nus tous les deux, pour partager une intimité amoureuse. Et si au début cela avait l'air de le déranger, il semble que maintenant, il prenne lui aussi plaisir à cette contemplation de nous. Car je nous trouve très beaux lorsque nous faisons l'amour, d'une manière générale, je trouve que nous formons un très beau couple, très assorti malgré nos dissemblances physiques. Je sais qu'il a du mal à admettre son corps, et d'autant plus à admettre mon désir de lui. Mais je me demande si de nous regarder ainsi n'est pas une clef pour qu'il reprenne goût à des rapports réels plutôt qu'à des rapport virtuels fantasmés ?<p>Bruno 59, j'aimerais savoir ce que tu entends par aller trop loin et toucher le fond ? Pourrais-tu être plus explicite ? Cela a-t-il un rapport avec une quelconque escalade dans le type de pornos qu'il regarde ? ou le type de chat qu'il aurait (je mets au conditionnel puisque lui dit qu'il ne le fait plus&hellip;)En tous cas, je n'aurai plus honte désormais de mal vivre cela et de lui en parler. Depuis 24 h que j'ai découvert ce forum, je me sens moins seule et je reprends espoir. Je m'aperçois surtout que dépendants et co-dépendants souffrent autant, chacun à leur manière et qu'en parler, c'est déjà commencer à résoudre le problème. Cela me soulage énormément aussi je vous remercie tous les deux de m'avoir lue et répondu. Et je vais certainement encore vous solliciter car je suis loin de voir la lumière au fond du tunnel. Qu'en sera-t-il pour lui ? je n'ose y songer tant cela me paraît ardu, mais pas insurmontable.Merci de ta proposition de lui donner un contact en pv. Si j'arrive à lui faire admettre qu'il a un problème, je ne manquerais pas de faire appel à toi.Mais je suis toujours perplexe lorsqu'il s'agit de donner un conseil à un homme venant d'une femme. Je sais que vous n'appréciez pas forcément qu'on vous dire quoi faire et que vous devez vous faire aider&hellip; ?à très bientôt, j'attends avidement vos conseils pour trouver un moyen d'aborder le sujet avec l'homme de ma vie</span>
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Re: Co-dépendante, comment lui en parler ?
Mondom @ 06-08-2009 22:08:33

chère lav,ton écrit est bien évidemment bouleversant. je n'ai hélas que mon expérience personnelle de la vie, qui se résume à l'expérience depuis tout petit de mon (de mes) addiction(s), découverte récemment et disparue depuis. pour autant je ne sais pas donner de réponses à toutes tes questions. toute mon empathie ne me mettra pas à sa place.<p>pour ce qui est des étapes de la prise de conscience, je suppose qu'elles sont différentes pur chacun. je pense intimement qu'on sait déjà tout, au fond de soit. mais que c'est enfoui. qu'il est plus facile de vivre libre que de vivre dans la prison qu'on se bâtit pour éviter les anciennes douleurs, qui ne font qu'être ainsi attisées mais on ne peut s'en rendre compte qu'une fois qu'on a brisé le cercle infernal. cela demande certainement au moins autant de courage, ténacité, de volonté pour s'y vautrer, que pour en sortir. plus même sans doute. mais on ne peut pas le savoir. c'est comme se retrouver sur la lune ou la pesanteur est moindre... sauf que pour y arriver, il faudrait s'arracher à la pesanteur de la terre, et tant qu'on n'est pas dans la fusée à avoir dépasé le seuil de l'attraction terrestre, on ne peut que regarder des films de science-fiction en espérant...j'ai regardé star wars, le premier film des annees 70, ce soir avec ma petite. il y a une phrase sacrément lourde de sens là-dedans:"parfois on ne peut pas lutter. mais il y a d'autres moyens de remporter la victoire".<p>l'imbrication du réel et du virtuel, c'est difficile et complexe à attaquer de front, parce que justement le réel et le virtuel s'emmèlent pour celui qui les mélange... s'en sortir, avant d'en être sorti, ce n'est pas réalisable. et après, c'est d'y être resté si solidement accroché qui est invraisemblable...alors, caractériser des étapes, j'essaie de le faire, celles que j'ai traversées, celles que je traverse encore dans ma vie, c'est extraordinairement incommensurable comme tâche... l'oeuvre d'une vie certainement.à te lire, j'ai le sentiment que tu as énormément de clairvoyance, d'éléments. à lire ton post, j'ai le sentiment que la lettre d'amour que tu envisages, elle est déjà écrite ou pratiquement.<p>j'ai eu moi aussi une partenaire dans ma vie qui comblait mes désirs et fantasmes sexuels, et donc je me suis naturellement cru très amoureux, et ai compris bien longtemps après que ce n'était qu'un faux-semblant, je n'en ai pas encore tiré tous les enseignements ni les conclusions.je crois encore que tout cela, et c'est très palpable dans tout ce que tu décris de lui, c'est de la dépendance affective, et ses conséquences. y compris, paradoxalement, quand il te rejette affectivement. il recherche en toi en quelque sorte à la fois une mère, peut-être que toi qui connais son passé tu auras un éclairage sur ce sujet qui t'apparaîtra ou t'est déjà apparu, et la personne qui le sauvera de ces problèmes mêmes, ceux concernant sa relation à sa mère, à lui-même, à toi... c'est ce qui me vient, je ne suis pas médecin, je t'invite à trouver quelqu'un avec qui confronter tout ce que tu sais et penses déjà de tout cela qui aurait plus d'expérience de tout cela... je comprends la difficulté, entre conseillers conjugaux, psys de tous poils, situation géographique qui te fait penser être loin d'une profusion de professionels parmi lesquels glaner ton interlocuteur de prédilection...<p>peut-être toi-même as-tu des atomes crochus avec cet homme parce que ton histoire personnelle est compatible avec la sienne.dépendance affective, ça ne décrit pas qu'une maladie, c'est aussi ce qui fait que l'amour est l'amour, c'est ce qui fait que ton coeur bat quand tu es en sa présence, qu'il te manque quand il n'est pas là, etc. c'est quand cela se dérègle et dépasse la possibilité de composer avec que cela devient "pathologique", à l'instar des jaousies maladives par exemple, ou d'autres enjeux dont on charge la relation ou l'autre. je ne te dis pas que c'est ce que je vois de ton attitude, certainement pas, je le vois plutôt de son côté dans ce que tu écris, mais pour aller vers quelqu'un qui a de telles carences ou de tels troubles tu dois y avoir une certaine prédisposition, c'est secondaire par rapport aux questions que tu viens soulever ici.<p>sur les images innocemment peu cachées, oui ce que tu as repris résume ce que j'ai voulu avancer somme hypothèse. je ne sais pas dans quelle mesure je suis dans le vrai, ou selon quelles proportions cela peut se distribuer entre ma version, celle de l'appel au secours, d'autres encore...<p>j'ai l'impression qu'il y a énormément de confiance placée par chacun de vous dans l'autre. c'est très impressionnant et émouvant. cela donne envie que cette puissance soit bénéfique, utilisable pour le meilleur, et que vous arriviez à briser les remparts et parler de tout ça de façon libre et dénuée d'enjeu stratégique de part ou d'autre. cela donne en tous cas l'impresion que toi tu ne demandes que ça.se cramponner, comme tu le décris, c'est tout à fait ce que nous faisons, avons tous fait. cramponner à nos passés, à nos lourds secrets, à nos problèmes, à nos incapacités à nous en sortir, à nos espoirs que nous avons intrumentalisés et dont nous avons voulu farouchement qu'ils soient porteurs de réponses... au lieu de lâcher prise et de nous laisser dériver naturellement vers la lumière de la vie.le refus d'aborder lez sujet, les mensonges à lui-même, et à toi, le fait de te couper la parole pour saborder dans l'oeuf le sujet qui fâche, pas qui fâche le couple mais qui fâche son être tout entier parce qu'il l'a programmé à justement ne pas l'aborder...alors peut-être qu'"en douceur" cela ne pourra jamais passer au travers de cette carapace. mais peut-être qu'en force, l'explosion serait trop destructrice. comment contourner la carapace sans la traverser...? comment se téléporter à l'intérieur? je crois qu'il n'y a que la parole qui ait ce pouvoir. ta lettre comme parole écrite peut être un premier pas. je ne sais que te conseiller, je ne suis pas consultant.<p>ton comportement à toi montre des signes que subir tout cela n'est pas sans rejaillir sur toi, en effet "co-dépendante" ce n'est pas rien, je pense que même quand on ne le sait pas on subit tout ça. cela déteint, en quelque sorte, comme tu bois avec lui parfois ces quelques verres d'apéro/digestif/médicament. oui, c'est encore un faux leurre, la gaieté n'est qu'apparente et convenue, malgré l'ersatz de convivialité la solitude est toujours là.<p>bien sûr, je rejoins bruno 59. si toi-même ou lui souhaitez en parler davantage, y compris en dehors de ce forum, je pense que nous serons plusieurs à ête prêts à essayer de réfléchir avec toi/lui/vous, par écrit, téléphone, ou autre. perso cela ne pourra se faire avant la fin du mois d'aout parce que j'ai mes enfants avec moi pour les vacances. je ne sais pas spécifiquement ce que cela apporterait de plus, mais sûrement de mieux échanger, mieux se comprendre, approfondir la réflexion.<p>je crois qu'il ne faut pas lâcher l'affaire.je crois qu'il faut arriver à en parler.je crois qu'il faut presévérer dans cette voie jusqu'à ce qu'il s'aperçoive déjà qu'il fuit cette discusion, puis qu'il finisse par l'accepter. c'est comme aprivoiser un animal apeuré, il doit au fond de lui vouloir que cela ait lieu, il faut l'amener à en prendre conscience. le lui démontrer. et lui montrer que tu en as besoin, que tu restes avec lui ou pas. c'est vital non?
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Re: Co-dépendante, comment lui en parler ?
lav @ 07-08-2009 01:08:31

Disse:
mondom a écrit: je crois qu'il ne faut pas lâcher l'affaire.je crois qu'il faut arriver à en parler.je crois qu'il faut presévérer dans cette voie jusqu'à ce qu'il s'aperçoive déjà qu'il fuit cette discusion, puis qu'il finisse par l'accepter. c'est comme aprivoiser un animal apeuré, il doit au fond de lui vouloir que cela ait lieu, il faut l'amener à en prendre conscience. le lui démontrer. et lui montrer que tu en as besoin, que tu restes avec lui ou pas. c'est vital non?
<span>Je crois surtout qu'il ne faut pas qu'IL lâche l'affaire.Moi je suis totalement déprimée et au bout du rouleau, je retourne ce problème dans ma tête depuis des mois, mais je n'avais pas conscience que c'était une addiction, même si je savais que ça existait. Je suis tentée de laisser tomber, c'est ma peau à moi qui compte en premier.Pour répondre à ta question sous-jacente : non je n'ai pas l'âme d'une infirmière et je n'accepterai jamais d'être sa mère de substitution. C'est vrai que j'ai la capacité à l'écouter, tout comme à écouter des amis ou des inconnus. J'ai fait un travail de 10 ans d'analyse freudienne sur moi-même. C'est sans doute la meilleure et la plus grande chose que j'ai faite dans ma vie. Et puis comme je m'y intéressais depuis mon adolescence, j'ai continué les cours et les séminaires, cela m'aide beaucoup effectivement. Mais d'un autre côté, cela m'handicape d'une certaine manière en m'empêchant d'avoir des réactions primaires et instinctives, il est vrai que j'ai gardé le défaut de tout analyser, et avec lui, il y a largement matière.Pourquoi je me retrouve avec lui ? Parce qu'il y a 31 ans, nous avons adolescents vécu une grande histoire d'amour et nous avons goûté à ce qu'on appelle le bonheur, absolu et total (normal, c'est facile quand on est jeune et délié des contraintes du quotidien). Parce que pendant ces mêmes 31 ans, je me suis aperçue que je rêvais souvent de lui, et toujours de la même manière. Et dans le même temps, je pensais à ce qu'il devenait, je l'imaginais heureux, je le souhaitais heureux. Je savais que ce n'était qu'un point de cristallisation, que tôt ou tard, il me faudrait affronter le réel. J'ai mis 31 ans pour le faire et il y a quelques mois, je me suis décidée à l'appeler. (et puis accessoirement, j'ai vécu des tas de choses dans ma vie, je ne pensais pas à lui tous les jours non plus !)Et là, patatras ! Lorsqu'il a entendu ma voix, il m'a aussitôt reconnue et m'a appelée comme il le faisait autrefois. Et dans la foulée, il m'a dit que depuis 31 ans, il faisait le même rêve, qu'il m'a décrit en détail, et c'était exactement le même que le mien. C'est un souvenir commun, très intime. Et que je lui avais manqué toutes ces années. Et c'est là qu'il m'a dit que 10 ans auparavant, je lui aurais sauvé la vie.Là, j'ai pensé immédiatement que s'il le pensait réellement, il me fallait le revoir une fois et prendre le large. Lorsque je l'ai appelé, je ne savais pas si c'était pour tourner définitivement la page et l'oublier totalement ou parce que j'espérais qu'il m'aurait conservée bien au chaud dans son coeur. Oui, il m'avait conservée en lui, la relation que nous avions eue était fusionnelle. Mais l'eau a coulé sous les ponts, nous avons mûri, vieilli. Et même s'il semblait que le moment était peut-être venu pour nous de poursuivre notre chemin ensemble ou de prendre définitivement des voies séparées, nous nous sommes retrouvés emportés par le même élan qui nous poussait l'un vers l'autre autrefois. Se reconnaître dans les yeux de l'autre, s'y voir tel que l'on est et pas tel qu'on se l'imagine. Et se sentir aimé.Et puis il m'a entraîné dans une spirale de joie et de bonheurs, comme autrefois. Il s'est mis en quatre pour que nous refaisions nos vies ensemble, pour toujours, car au fond, même si nous savons pourquoi nous nous sommes éloignés lorsque nous étions jeunes, car nous avions nos vies à vivre, nous avons vécu (enfin surtout lui) dans le regret de l'autre, dans le manque de ce que nous avions vécu ensemble, cette relation si belle, si simple, si joyeuse.Alors je suis retombée sous son charme. Il a tout fait pour cela. Mais il avait des peurs, notamment celle que nous ne puissions pas être heureux comme il le souhaitait, c'est à dire infiniment. Car il vit dans l'idéal, le non-réel. Depuis que sa famille s'est brisée, il ne rêve que de la "relation parfaite". Hasard ou au contraire acte manqué, il s'est toujours retrouvé avec des compagnes qui sont à l'exact opposé de ce qui l'attire. On dirait qu'il a choisi délibérément de tenter de vivre une grande histoire d'amour avec des personnes qui cherchaient tout le contraire. C'était se donner la chance de NE PAS réussir.J'ai fait pareil de mon côté pendant un bon moment, avant de comprendre que ça m'amènerait à tout, sauf au bonheur et à moi-même, je peux donc être clairvoyante sur le sujet.Il s'est donc mis en situation de manque affectif, de dépendance affective. Je sais, et il sait, à quoi cela remonte. Il y a dans son enfance et dans son adolescence un n&oelig;ud gordien d'où tout part. Et notamment la perte tragique de son frère aîné lorsqu'il avait 16 ans, soit un an avant que je ne le rencontre. A l'époque, il n'a pas voulu m'en parler, je n'étais pas au courant. Mais je n'étais pas en âge de comprendre ce qui se jouait pour lui. Aujourd'hui, ce qu'il en dit c'est qu'il porte ce deuil depuis 32 ans. C'est qu'il paie cette disparition depuis tout ce temps, il se sent (et il est, je l'ai constaté) victime. Il sait qu'il n'est ni responsable ni coupable, mais on lui a fait sentir qu'il aurait été mieux que ce soit lui qui disparaisse, qu'il était injuste que ce soit lui qui soit resté en vie. Tu imagines les séquelles que ça peut laisser ? Alors oui, il est dépendant affectivement. Que ce soit de moi ou d'une autre, peu importe. Avec moi, il sait qu'il a connu le bonheur et la légèreté. C'est ce qu'il voudrait retrouver (et c'est assez légitime). Donc il est en terrain plus ou moins connu. Ce qu'il a découvert de moi depuis nos retrouvailles lui a parfois déplu, je ne suis pas la femme merveilleuse dont il rêvait mais une personne bien réelle, avec des tas de défauts. Il a du mal à les admettre bien sûr, car je crois qu'il ne comprend pas cette phrase que je lui dis souvent : on aime autant quelqu'un pour ses défauts que pour ses qualités, car ils sont le revers de ces qualités. Il me voudrait parfaite. Il m'a beaucoup idéalisée au début et je me suis chargée de le rappeler à la réalité et de lui remettre les pieds sur terre. Je ne suis pas une poupée mais une personne. Qui plus est j'ai dû me battre, contre moi-même et les autres, pour développer et préserver ma personnalité, gagner ma liberté. Je ne suis pas près d'y renoncer ! Je me suis longtemps demandé si je ne retombais pas amoureuse de lui parce que je l'avais été dans le passé, pour de mauvaises raisons donc, et puis j'ai appris à connaître et à apprécier l'homme qu'il est devenu, bourré de défauts mais également de qualités. Je ne voulais pas non plus l'aimer pour ce qu'il m'avait donné autrefois, car il a compté dans un moment décisif de ma vie où j'aurais pu être brisée. Grâce à lui, il n'en a rien été. Mais je ne voulais pas que ma reconnaissance se travestisse en amour déguisé. Ce n'est pas le cas, je le remercierai toujours de ce qu'il a fait pour moi, mais je ne lui dois rien. Il a fait à l'époque ce qu'il jugeait devoir faire, qu'il l'aie fait pour lui ou pour moi importe peu, c'est le résultat qui compte. Aujourd'hui, je ne crois pas qu'il reste grand chose de ce qui nous liait autrefois, si ce n'est cette extraordinaire confiance l'un en l'autre et le souvenir du bonheur partagé. Un bonheur intense que ni l'un ni l'autre n'avons retrouvé depuis. Ni ensemble, ni séparément. Personnellement, je n'ai jamais cherché à recréer ce bonheur, chaque histoire est différente. Mais je crois que pour lui, c'est resté un modèle. Il est d'ailleurs significatif de voir que plusieurs de ses ex me ressemblent curieusement comme des gouttes d'eau&hellip;La raison pour laquelle je suis encore près de lui et que je l'aime, c'est qu'il m'offre (m'offrait plutôt) tout ce dont je peux rêver et même tout ce à quoi je n'avais même jamais songé. Il me comble. Il ne remplit pas des manques, il vient rajouter des couches de bonheur à ce qui existe déjà. Jamais de ma vie je ne me suis sentie aimée comme cela, jamais on ne m'a autant offert et pourtant, j'ai parfois eu de la chance.Et puis il y a quelque chose d'irrationnel, l'impression que nous nous reconnaissons, que nous nous appartenons, que nous faisons chacun partie de l'autre. Vivre sans lui pendant toutes ces années a parfois été difficile, il en est de même pour lui. Nous nous sommes manqués. Mais nos tentatives pour nous retrouver n'ont pas été très persévérantes, peut-être sentions-nous que ce n'était pas le bon moment ?Bref, c'est une histoire un peu hors du commun, un genre de conte de fées. Mais je ne crois pas aux fées. Je crois en revanche qu'il y a des personnes qui nous correspondent, un portrait en creux de nous-mêmes et je crois que lui et moi sommes complémentaires, les deux faces d'une même pièce. C'est assez fusionnel et ça m'effraie parfois, j'y travaille&hellip;Cela explique sans doute la confiance qui existe entre nous. Nous ne nous étions fait que du bien par le passé et ne souhaitons que continuer à nous en faire. Malheureusement ces temps-ci, il a été amené à me faire beaucoup de mal, car son comportement erratique et changeant ne m'a pas épargné. Dans la défense de son "territoire mental", il a utilisé toutes les armes. Mais je suis toujours là bien vivante. Et je n'ai pas encore renoncé.Je retiens ta phrase sur la puissance bénéfique utilisable pour le meilleur. Je suis assez positive dans l'ensemble, mais je n'avais pas songé à retourner le mal en bien. Il y a toujours une face positive à toute chose, si négative soit elle.Pour l'instant, c'est vrai que je voudrais que tout s'arrange et que les problèmes se résolvent. Mais plus le temps passe, plus je me sens dans l'incapacité d'aborder le problème avec lui et qu'il en prenne conscience. Je suis à deux doigts de renoncer.Si je le faisais, ce serait un sentiment terrible pour moi de l'abandonner au moment où il a sans doute le plus besoin de moi. Mais je me regarderai dans ma glace de la même façon, je ne suis pas responsable de ce qui lui arrive, de sa vie. Si elle s'est mal déroulée, il en est le principal artisan, même s'il a des circonstances atténuantes. Je ne lui dois rien d'autre que l'amour que je lui porte et la confiance que je lui fais. S'il décide de s'en passer, ce sera très dur pour moi bien sûr, mais ce sera ainsi. Je ne crois pas que je perdrai jamais son amour. 32 ans n'ont pas réussi à effacer les sentiments que nous éprouvons l'un pour l'autre. Nous les avons renouvelés et j'ai la certitude que quoi qu'il arrive, cet amour là est éternel. Mais si cet amour est impossible à vivre, si cette histoire continue à me démolir, je sais que je choisirai la voie la plus évidente pour moi, celle de la fuite pour me préserver. J'en tirerai les leçons je pense, plus tard. Mais pour l'instant, il me reste encore un peu de force et je n'ai pas envie de laisser partir le bébé avec l'eau du bain. Alors tant que j'éprouve pour lui cet amour, je continue à me battre. Mais c'est de plus en plus difficile.Je crois que tu as raison, qu'il sait déjà au fond de lui-même ce qui se passe. Inconsciemment ou non, il le sent je pense. Car sinon, je ne crois pas qu'il aurait parfois ces attitudes un peu honteuses à mon égard. A d'autres moments, il a les réactions opposées, c'est sans doute lorsqu'il essaie d'enfouir cela au plus profond de lui même. Mais mon regard est trop perçant, car ce n'est pas ma vue qui entre en action, mais mon c&oelig;ur, mes sentiments, ce que je ressens. Et j'ai ressenti un certain malaise quand je lui ai parlé de ça pour la première fois.Je crois qu'il a peur d'être libre et livré à lui-même. Pourtant, il me voit et sait par où je suis passée et que ce qui me rend si attrayante à ses yeux, c'est que justement je suis libre, je n'ai plus de craintes et quant à mes douleurs, quand elle ressurgissent, je les affronte en face. C'est vrai qu'il a souvent l'impression d'être enfermé dans cercle infernal, le cercle du malheur. Je ne peux que lui donner l'exemple que ça peut être brisé et que ce qui en sort est cent fois mieux que tout ce qu'on avait pu imaginer. Il n'y a de pire crainte que la peur de la crainte elle-même.Je n'avais pas conscience qu'il fallait autant de courage, de ténacité et de volonté pour se vautrer dans sa prison que pour en sortir. J'en prends bonne note. Une fois de plus, tout ce que je peux lui proposer est mon seul exemple. Mais je devrais pouvoir parvenir à "retourner" les choses à l'envers et, au lieu de lui démontrer qu'il est victime de son addiction parce qu'il est faible, lui prouver au contraire que ça lui demande vraisemblablement plus d'énergie pour s'y complaire que pour en sortir&hellip;"parfois on ne peut pas lutter. mais il y a d'autres moyens de remporter la victoire". Quelles est la signification précise de cette phrase ?Il est vrai que réel et virtuel pour lui, cela semble parfois ne faire aucune différence et à d'autres instants, au contraire, cela semble clair. Tout est emmêlé dans sa tête, à tous les niveaux. Je crois qu'il ne sait plus où est la cause et où sont les effets et qu'il a tendance à confondre l'un et l'autre.Il est vrai que cette lettre d'amour, je l'ai dans la tête depuis plus d'une semaine. Et je la triture dans tous les sens, avant de me lancer pour l'écrire vraiment.Il faut préciser que pour l'instant, lui et moi vivons à 800 km l'un de l'autre. Que je dois normalement venir m'installer auprès de lui (mais pas avec lui) dès la rentrée. En clair, je dois tout abandonner pour le rejoindre. C'est un sacré saut. Je l'ai déjà fait par le passé et ça ne devrait pas me faire peur. Cependant, il y a un tel enjeu dans notre histoire que j'hésite énormément, et de plus en plus. Car si nous échouons, je sais que serai incapable de vivre à 100 m de lui sans en souffrir. Il me demande en plus de m'investir dans une affaire commune, alors que lui refuse de s'engager dans notre relation. Du moins c'est ce qu'il dit car il est fidèle dans les faits. C'est l'une de ses caractéristiques principales dans une relation. Il a même clairement fait un choix pour moi, sans que je lui demande quoi que ce soit. Pour moi, cela équivaut à tous les engagements. A part que se débarrasser de son addiction, si c'est moi qui lui demande (et il faut bien sûr qu'il en ressente l'absolue nécessité), c'est une forme d'engagement qui pourrait le faire reculer.Je ne sais pas si je peux combler ses désirs et ses fantasmes. En fait, je sais que non, parce que je sais que je n'accepterai pas d'en partager certains. J'ai fait moi-même des expériences et ai appris à connaître mes limites. Je ne reviendrai pas là-dessus, j'ai payé très cher pour me connaître et savoir de quoi je suis capable, ce que j'aime et ce qui me fait souffrir. Je ne tomberai plus jamais dans le travers qui consiste à vouloir faire plaisir à tout prix à celui qu'on aime. J'y ai laissé assez de plumes comme ça et je suis guérie de cette croyance. Mais lui pense que je peux réaliser tous ses fantasmes (ou presque). Il veut peut-être aussi s'en convaincre. Mais ce que je sais de lui me fait penser qu'il serait la première victime de ses fantasmes s'il les réalisait. Il est beaucoup trop fragile sur le plan affectif pour assouvir ses fantasmes sexuels. Même s'il clive énormément, à partir du moment où il n'envisage de réaliser ses fantasmes qu'avec la femme qu'il aime, c'est-à-dire moi, il serait confronté à des choses qui ne lui plairaient pas du tout et qui le feraient énormément souffrir. Nous en avons longuement discuté, il reste persuadé qu'il n'a aucun problème de ce côté là mais il est tellement innocent ! Oui, tu as bien lu, il est addict à la pornographie sur internet mais il est terriblement innocent. Et ce n'est pas si paradoxal que cela, car il ne fait que s'imaginer des situations, tandis qu'assouvir ses fantasmes, c'est passer à l'acte, se mettre physiquement en danger et émotionnellement être présent. A moins qu'il n'arrive à "s'absenter" de son esprit, mais je ne le crois pas capable de le faire et ce n'est pas souhaitable, cela pourrait avoir des implications irréversibles. En tous les cas, s'il est addict (ce dont je ne doute plus), il est hors de questions d'assouvir certains de ses fantasmes. Cela ne ferait que renforcer ses tendances voyeuristes et exhibitionnistes.A moins qu'au contraire, passer à l'acte ne lui permette de constater qu'il en retire plus de satisfaction que de se contenter de l'imaginer. Mais auparavant, il nous faudra rétablir une relation normale, sexuellement satisfaisante. Je ne l'avais envisagé qu'à cette seule condition lorsque nous l'avions évoqué la première fois et plus que jamais, je m'aperçois que c'est primordial, fondamental.Se cramponner à des certitudes est en apparence rassurant. En vérité, ce n'est qu'une prison supplémentaire. Lâcher prise fait peur, pourtant, on découvre rapidement que le saut n'est pas si grand et que ce n'est pas le vide qui nous attend, mais nous-même.Je comprends ta référence à la programmation pour ne pas aborder un sujet. Il me coupe toujours la parole, que le sujet soit d'importance ou non. Ce n'est pas qu'il ne s'intéresse pas à ce que je pourrais dire, mais plutôt qu'il a tellement à déverser. Et au passage, c'est effectivement une façon de noyer le poisson&hellip; Pourtant, en faisant cela avec moi, il a appris que je ne renonce pas et qu'il s'ensuivra si le sujet est grave une lettre ou un mail. Il les redoute un peu, car j'appelle un chat un chat et je vais jusqu'au bout. Je ne fais aucune compromission. Dans une discussion, j'aurais tendance à écouter et entendre le point de vue de l'autre, c'est le but d'une discussion. Mais lorsque j'écris, je fais part de mes pensées, de mes conclusions et rien ne peut m'arrêter. Tout ce qu'il peut faire est déchirer la lettre ou effacer le mail. Mais cela lui donne aussi l'occasion de prendre le temps de réfléchir à ce que j'écris.Il y a une anecdote "savoureuse" : la semaine dernière, il a cru avoir attrapé un virus informatique. Alors, au lieu de virer tous ses téléchargements dont parfois certains viennent de lieux suspects, il a choisi d'effacer tous ses emails, et du même coup les miens !Si ce n'est pas se tromper de cible, ça y ressemble en tous cas.Avant de prendre réellement conscience qu'il était peut-être addict, je souffrais déjà de ses pérégrinations sur le net. Je ne suis pas d'une nature jalouse ni suspicieuse, et peut-être est-ce un tort dans ce cas précis. Mais je ne comprenais pas pourquoi étant là, il continuait à s'adonner à des manies de célibataire.Pourquoi regarder des femmes se "donner" à des acteurs quand il m'avait moi pour combler ses désirs sexuels ? C'est donc qu'il lui manquait quelque chose. Mais le comble, c'est que la première fois que nous avons parlé de ses films, cela faisait des semaines que j'attendais qu'il m'invite à partager ses nuits. Je me suis sentie repoussée, humiliée, laide, que sais-je ?Je ne me suis pour autant pas jetée à sa tête, j'aurais peut-être dû. Je craignais de le choquer, qu'il m'associe dans son esprit à ces actrices, ces "putes" comme il les définit parfois. Il me voyait à l'époque comme quelqu'un de prude je crois, ou de coïncé. Il n'en est rien. J'ai une sexualité normale et épanouie, je suis capable moi aussi de faire l'amour aussi bien que de baiser purement et simplement. Je n'en attends pourtant pas les mêmes satisfactions. Et ne sont pas les mêmes enjeux et je ne mélange pas tout. Mais j'ai eu plus d'expériences que lui en ce domaine, non pas seulement sur le plan des amants que réellement sur les expériences vécues. Il n'en sait que très peu de choses car devant sa propension à me demander si un jour j'accepterais de partager ses fantasmes, je n'ai pas eu le courage (ou la sagesse ?) de lui raconter mon parcours et mes expériences. Je ne voulais pas le faire "rêver", je ne voulais pas qu'il voie en moi la personne qui pourrait assouvir ses fantasmes, qu'il me considère comme un objet potentiel. Du coup, il me voit comme la femme qu'il aime mais on dirait comme asexuée. Je sais que mon désir de lui le perturbe énormément, notamment parce qu'il ne se sent pas en mesure d'y répondre, je suppose. A un certain moment, il a même failli me faire sentir coupable d'éprouver ce désir. Et puis je me suis rebellée, je lui ai fait comprendre qu'il était normal dans une relation amoureuse d'avoir un prolongement sexuel de cette relation. Mais plus le temps passe, plus il me repousse (en fait, je ne prends même plus le risque qu'il le fasse, de moi-même je reste en retrait) et moins ce désir est présent. J'en suis au stade où parfois je me dis que ce serait peut-être bien un amour platonique&hellip; Et puis je me réveille et je me dis qu'il réussit à m'embarquer dans son délire. Le sexe est aussi nécessaire à la vie que boire, manger, dormir, et déféquer. C'est naturel. Mais je crois qu'il porte en lui parfois une image un peu "sale" des relations sexuelles. Il n'était pas ainsi autrefois, ce qui me fait dire que la fréquentation de sites pornos, de chats pornos a une énorme influence sur son mental.Je ne sais pas s'il sait encore où sont les tabous, ceux que l'on peut enfreindre et ceux qui sont vitaux. Je me demande si les addicts sexuels n'inversent pas un peu les choses parfois, en prenant pour normal ce qui est pornographique et pour tabou ce qui est normal ?Ce que je peux proposer est effectivement de communiquer en dehors du forum, je ne peux pas étaler tous les détails de mes problèmes au vu et au su de tout le monde. Pas seulement par pudeur, mais parce que dans le doute, et je vois combien souffrent les personnes qui viennent ici, je ne préfère pas prendre le risque de les blesser ou de les choquer davantage. Ce que je me propose de faire est effectivement de rédiger ma lettre. Je suis loin de lui pour encore une dizaine de jours et je me dis que le moment est peut-être opportun car lorsque nous nous retrouverons, nous serons sans les enfants qui seront avec leur mère, ce qui nous permettra d'avoir une discussion (ou une rupture) plus franche. Nous avions commencé à avoir une discussion fondamentale sur nos problèmes il y a 15 jours, mais sans aborder cette dépendance sexuelle. Malheureusement, nous n'avons pas pu la poursuivre car des événements ont bouleversé nos soirées.Ce que je peux faire, si vous êtes d'accord toi et Bruno59, c'est de vous la faire lire avant de l'envoyer. Car je ne mesure évidemment pas l'impact de mes paroles sur quelqu'un qui est dépendant. Je dois de toutes manières lui en parler, ne serait-ce que pour exprimer la souffrance que je ressens, qu'il en prenne acte et peut-être qu'il en tienne compte. Je sais qu'il doit se libérer pour lui, mais il y a également des tas de choses qu'il devrait faire pour lui-même, notamment sur le plan de sa santé physique, mais il ne les fait pas. Il faut la plupart du temps qu'il se rende compte que cela m'inquiète ou me fait du mal pour enfin agir.C'est la raison pour laquelle je crois que seul le chantage fonctionnera si d'aventure il est dans la négation de sa dépendance. Ce n'est pas véritablement du chantage d'ailleurs dans la mesure où s'il ne change pas de comportement, je ne pourrai plus le supporter et je prendrai mes jambes à mon cou. J'en suis à ce point de désespoir et de renoncement.C'est vrai qu'il ressemble parfois à un animal apeuré et farouche qu'il me faut apprivoiser en douceur. Mais parfois aussi avec des coups de bec. Mais c'est Saint-Exupéry qui écrivait qu'on est responsable de ceux qu'on apprivoise&hellip;Je ne suis en rien responsable de son problème, je n'en suis qu'une victime. A un moindre degré que lui cependant. C'est lui qui souffre en premier et le plus fort, j'en ai conscience.Je crois qu'au fond de lui, il doit souhaiter cette discussions. Elle lui permettra peut-être de se soulager la conscience, quitte à persévérer dans sa dépendance. Dans ce cas, il aura trouvé un bon motif de séparation : si je ne suis pas capable de l'accepter tel qu'il est, alors je ne l'aime pas vraiment, CQFD. Sauf que ce n'est plus lui-même mais un Jekyll qui s'est glissé en Hyde&hellip;Si je résume, ce que je dois lui faire comprendre est, par étapes :1 &ndash; lui faire comprendre qu'il a fui cette discussion, c'est donc qu'elle lui pose problème2 &ndash; lui faire comprendre qu'il a un problème de dépendance, lui faire admettre de le reconnaître3 &ndash; lui faire comprendre que nous en souffrons tous les deux et que je n'ai pas à souffrir d'un problème qui n'est pas le mien et que c'est lui la principale victime.4 &ndash; s'il reconnaît sa dépendance, lui faire savoir qu'il n'y a qu'une seule méthode efficace : le sevrage total et absolu. Permanent même ?5 &ndash; lui faire connaître tous les moyens d'aide possible, comme ce forum, les DASA (mais je ne suis pas sûre qu'il y en ai dans notre région du Sud Est), le site d'orroz6 &ndash; lui faire aussi comprendre dans les faits que notre sexualité va s'épanouir si j'en crois les témoignages que j'ai lu7 &ndash; lui faire comprendre que ce sera dur, très dur, au-delà de ce qu'il peut imaginer, mais qu'il sera soutenu. Mais que c'est vital pour lui. Pour nous, pour moi.8 &ndash; en enfin que s'il prend conscience du problème, s'il décide de le résoudre, il marche vers la liberté, vers lui-même et qu'il en sortira plus fort.C'est bien cela ?</span>
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Re: Co-dépendante, comment lui en parler ?
René @ 08-08-2009 17:08:02

j'ai relu quasiment dans ton témoignage mon histoire, je ne suis pas qualifié pour te donner des conseils amis ce qu'il faut arriver à faire c'est amener ton ami à lire tous les témoignages du site, ça été pour moi un véritable déclic de découvrir que l'on n'est pas seul et surtout admettre que l'on est dépendant. Bon courage et ne le laisse pas tomber, il va avoir besoin de toi. René
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