... Bonsoir, je me réfugie derrière mon écran ce soir, je suis seule à la maison. Satanées fêtes de Noël ! Il est en compagnie de ses collègues de boulot, ils fêtent Noël...Ce n'est pas ce qui me chagrine. Mon inquiétude ce soir, et elle est grande, est qu'il ne se rende après son dîner, dans un endroit où assouvir sa dépendance. Lequel ? Je l'ignore... bar à hôtesses, cyber-café... et cela a finalement peu d'importance.Ce qui importe ce soir, est ma souffrance, est sa souffrance.Ici résonne l'absurdité, maintenant vient ce qui me chagrine.Il a honte, il a peur, il en souffre, il se sent prisonnier... et bien de sa honte, de sa peur, de ses souffrances et sa prison dorée, moi je souffre.Je le voudrais libre, je le voudrais confiant, je le voudrais serein, fier de lui.Je souhaite tant qu'il puisse un jour ressentir sa beauté, sa bonté, son intelligence, sans que les ombres de sa dépendance ne l'en empêchent, sans que le mépris qu'il éprouve de lui-même ne le perde. Je me sens comme une conne ce soir, toute seule, toute petite dans notre grande maison, toute petite dans cette grande nuit. Je déteste lorsque la nuit est rongée par mes inquiétudes, lorsqu'elle n'est pas la nuit-qui-porte-conseil, je déteste ces nuits de grande solitude.S'il savait comme je l'aime, lui, comme je l'aime lui et sa maladie. Elle ressemble un peu à ma nuit. Longue maladie noire, rongée par mes -nos- inquiétudes, maladie de grande solitude.Quelques fois elle me donne du coeur et du courage, de l'espoir et de l'amour en veux-tu en voilà !D'autres fois, d'autres soirs, elle me file un bourdon monstre, de ceux qui, amputés des deux ailes, se débattent jusqu'à la mort espérant voler à nouveau.
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