24-08-2009, 13:16
Bonjour à tous,aujourd'hui je fête mes 4 mois de sevrage (3 rechutes dont le dernière il y a un mois), c'est une joie que je souhaite partager avec vous!J'avais beaucoup visité ce forum ainsi que le site d'Orroz durant le premier mois, et après avais un peu pris le large: ce n'est pas en devenant accro à ce site que j'allais m'en sortir! Au bout d'un mois je n'en pouvais plus: j'étouffais car je ne pensais qu'à mon sevrage, commençais un travail régulier et intense avec un psy, passais beaucoup de temps à me renseigner sur la dépendance etc. Je pense que ce qui m'a aidé alors à tenir la distance a été de sortir de cette prison. M'autoriser à penser à autre chose que cette dépendance, sortir de cette peur d'une baisse de vigilance et d'une rechute etc. Etre vigilant est nécessaire tant cette dépendance est ancrée dans tout notre être, tant de toutes petites choses peuvent nous faire basculer tout d'un coup dans la tentation de rechuter. Mais il était nécessaire petit à petit de me rendre compte qu'il m'est possible (et nécessaire!) de ne pas focaliser toute ma personne et ma vie sur ce problème. Ce qui ne veut pas dire ne plus être vigilant! Mais la vigilance peut être là sans que j'aie à y penser. Ex: Alors que j'ai la tête complètement ailleurs, je croise dans la rue une fille très dénudée qui suscite mon excitation = je repasse en mode "vigilant actif" et me concentre pour laisser cette tentation repartir derrière moi, aussi vite qu'elle est arrivée si possible.En gros la vigilance au départ me paraissait comme tout faire pour éviter la tentation. Mais ce n'est plus une vie alors que je menais, c'était un combat perpétuel! Alors maintenant je laisse la tentation apparaître s'il y a lieu, j'accepte de ne pas tout maîtriser (je m'autorise d'aller au ciné même s'il est probable qu'il y aura une scène avec une femme nue en train de faire l'amour etc.). Par contre dès que la tentation montre le bout de son nez, je ne la laisse pas disposer de moi comme elle l'entend: elle arrive, je la voie venir, je l'ignore et visualise qu'elle passe derrière moi et je continue de regarder en avant, passant à autre chose). J'essaie autant que possible de ne pas la laisser stimuler mon désir. Je la canalise. Ainsi je découvre que je ne suis pas coupable d'être stimulé sexuellement. Les stimulations viennent de l'extérieur, et je ne compte pas me cloîtrer. Par contre j'ai la liberté de choisir quelle incidence en moi la stimulation peut avoir. Or je fais le choix jour après jour de ne pas combler un éventuel vide intérieur, une éventuelle angoisse par une fuite dans le sexe, mais je fais le choix de construire ma vie autour de l'amour vrai, ancré dans la réalité. De construire ma vie plutôt que de la subir. J'accepte mes angoisses, et ne cherche pas à les éviter en fuyant. Au contraire, je les observe en tentant de ne pas paniquer, et continue de me construire malgré elles. Je vous souhaite à tous (et à moi-même) de vous en sortir! Car c'est plus qu'un simple retour à la normale que le sevrage: c'est une unification de tout notre être que nous opérons.A la prochaine!Let's go!