Dépendance sexuelle

J'ai 32 ans et presqu'autant d'années de plaisirs solitaires derrière moi. La solitude aidant j'ai grandi avec comme manie cette manie-là. Autant de fois par jour que possible, jusqu'à épuisement. Pourtant brillante dans mes études et parfaitement blanchie aux yeux aveugles de qui que ce soit. Allant parfois plusieurs fois dans les toilettes collectives, déclencher ce flash libérateur pour quelques heures. Adolescente déjà accro à des actes sexuels extrêmes, conçus à mon entière initiative et supplication. Avant même d'avoir eu l'occasion de croiser une telle information pornographique qui aurait pu être la source de ces pulsions. Mes fantasmes solitaires se coloraient uniquement de masochisme, perversion et soumission en tous genres. Et mes partenaires se trouvèrent adaptés, sans que j'eusse conscience de ce désastre affectif. Et je ne réussissais pas à offrir mieux que l'infidélité, aux gentils garçons qui s'aventuraient dans mon dédale. Jusqu'à un viol horrible il y a 8 ans. Après cela le désert pendant 2 ans. Puis mes choix d'hommes, sans surprise, devinrent l'opposé des premiers: très doux, et leur soumission était un sine qua non. Hélas finalement il s'agissait toujours de perversion. Jusqu'à l'Amour. Et là, ma faim s'éteignait avec quelqu'un aussi malade que moi. Et invraisemblablement mon imaginaire était totalement purifié. Je pouvais faire l'amour cinq fois par jour sans la moindre torsion de l'esprit. Pourtant des deuils violents ont éteint brutalement nos enthousiasmes. Et la morbidité nous est revenue passablement. Lui s'éloignant dans des tas d'addictions dont la pornographie via internet. Et moi, finalement m'éloignant de même, dans ces journées perdues à m'abîmer la chair. Nous nous fréquentons encore mais nos rapports sont rares et pâlis. Alors que mon temps libre se passe sur ces scènes filmées d'accouplements bancals des corps. En vacances, si je n'ai pas réussi à me créer une quelconque obligation extérieure, je reste inlassablement chez moi à tuer le temps qui me tue, à coups d'orgasmes sans fin. Et sûrement le pire à mes yeux est la sélection de violences qui m'excitent à nouveau. Depuis le viol, imaginer être un objet violemment rempli de s….e ne m'intéressait plus guère. Et là, c'est la débâcle… Par exemple : aujourd'hui, déjà 4 fois sur des gorges profondes effrénées, des viols de bouche ; hier 5 sodomies, des vicieusement douces aux bourrins sans âme. Toutes ces dernières années, J'ai réussi à rester fidèle à cet homme qui m'avait lavé la tête de toute perversion… mais là je deviens dingue. Après une violente dispute aux accents définitifs, avec cet homme de ma vie, il y a quelques mois, j'ai rencontré un gentleman. Un gentleman doux et sensible et intelligent. Bien qu'infiniment innocent dans les expériences excessives que la vie peut proposer, cet homme attentionné m'a très vite attirée. Immédiatement et par obligation, nous devions passer plusieurs heures par jour ensemble. Puis sans obligation, nous passions nos nuits à seulement nous promener et à discuter. Jusqu'à ce que je devine l'existence de sa fiancée. Et là je l'ai très mal pris et ai clairement et violemment affiché que s'il était intéressait à davantage que l'amitié avec moi, rien ne serait possible car je ne pourrais supporter de faire souffrir cette fille même sans la connaître. .. Bref, cela fait des mois donc, que ma frénésie imagine ce gentil garçon dans des scénarios toujours plus pervers qui du coup, ne lui siéent de moins en moins a priori… en tout cas, rien à voir avec l'amour de ces dernières années qui nourrissait un imaginaire immaculé. Et ma déception du contexte et de moi-même a chaviré dans la compulsion de porno brutal, qui ne m'a d'ailleurs jamais paru brutal, et je vis entre deux orgasmes. Et je vis, entre deux orgasmes, des plages de tristesse méditative, de dégoût de ma personne, de vide. Je ne comprends même pas finalement, pourquoi je ne sors pas tout simplement me chercher la q.... consentante d'un inconnu… mais le dialogue me fatiguerait, et son absence me salirait davantage… alors ma main passe le plus clair de la journée dans ma culotte et cette « possession » me dévore. Et c'est fou à dire, mais la seule perspective positive de sortir la tête de l'eau sont le travail, les obligations enfin ce genre d'inévitables. Je me sens malade Quand on a enfin du temps et qu'on le zappe avec ces manies-là, on doit être malade, n'est-ce pas ?

Bonsoir Kamilleon sent vraiment que tu as vidé ton sac dans ce premier message, que tu as posté ici en déballant tout,que ça devait sortir. Tu parles de bcp de choses, de masturbation compulsives et éfreinées, de pratiques sexuelles extrêmes, d'u viol aussi ; de choses finalement assez glauques et en même temps tu parles d'amour, d'hommes que tu as aimés ou que tu aimes. Cet amourj'espère que tu pourras t'appuyer dessus pr venir à bout de tes démons qui te rongent intérieurement. Tu évoques également un viol, j'ai lu que bien souvent dans le cas de femmes violées, par la suite ont une sexualité débridée, comme une réponse violente à un acte violent. Et cela semble être ton cas aussi.Je ne sais pas trop quoi dire sur ton message, mais une chose est sûr venir en parler ici n'est pas un acte anodin, et je pense comme bcp venir ici est souvent le signe d'un déclic, d'une prise de conscience que qlq chose ne va pas, que l'on est malade et qu'il est temps de tout mettre en oeuvre pour s'en sortir.As tu songé à te faire aider, à consulter un psychologue, comptes tu le faire prochainement ?Si je peux me permettre de te donner des conseils c'est de continuer à venir sur ce forum pour t'exprimer et également d'entamer les démarches pour commencer une thérapie.

bonsoir kamille.voila un texte fort bien composé, qui semble dénoter un tour d'horizon interne assez approfondi... tu as l'air bien informée de ton parcours, d'une bonne partie des tenants et des aboutissants sans doute? tu alignes des faits, mais d'une façon qui indique que tu les pondères... que tu sais grandement ce qu'il y a derrière, ce qu'il y a en amont...une certaine lucidité, que peut-être tu n'as pas sortie d'un chapeau, tu as déjà vu, tu vois déjà un ou des psys?pourquoi cette question en fin de message? est-ce un appel à accusé de réception? ou au secours? une recherche de justification? je suis assez perplexe... et intéressé à en parler en tous cas.ce n'est pas très clair si tu es désoeuvrée ou pas, et tu affirmes que l'occupation représente pour toi un moyen de te détourner de ta compulsion, en t'en distrayant en quelque sorte... pourtant, l'occupation ne t'a pas empêchée de t'y adonner, comme tu décris lors de tes études...quoi qu'il en soit, la question que tu poses s'adresse à un médecin, à l'évidence... "suis-je malade". et ici il n'y a "que" des dépendant(e)s et co-dep, difficile de trouver une légitimité à t'y répondre précisément. à moins que ta question en cache d'autres... (je ne dis pas que tu n'as pas ta place ici, hein. certainement pas, au contraire.)a plus.

Après l'envoi de mon message, sans surprise, j'ai ouvert d'autres onglets sur les dimensions de ma perdition. La tension lâchée, je reviens reprendre et répondre ici… Pour reprendre : Par le biais de mes retrouvailles, si complètes et consommées, avec l'excès de plaisirs pornographiques solitaires, j'ai essayé certainement de contourner, de piétiner et finalement de broyer ce désir jeune et violent pour le gentleman fiancé. Peut-être cherchè-je l'écoeurement comme salut à toute complication affective… en tout cas, une part de moi attend naïvement de cet acharnement génital, un espèce de soulagement par saturation …qui ne vient pas. En fait, ce fanatisme onaniste, me libère progressivement de l'intérêt sexuel pour ce gentilhomme …à ma demande… et à ma grande déception au fond. Je ne réponds presque plus à ses sms. Je n'irai peut-être même pas le retrouver comme il m'y invite. C'est pathétique. Pour répondre : Merci asmyr et mondom pour votre attention. Pour asmyr, ma sexualité était débridée, en pratique, dans ma vie d'avant le viol. Cette dernière expérience a eu pour effet d'anéantir toute forme de sexualité pendant 2 ans pour renaître envers des partenaires désormais précisément inoffensifs et soumis. L'échec récent de l'Amour inédit qui avait suivi, m'a réordonnée sur des chemins de pulsions hélas trop familiers, et que je croyais enterrés par l'horreur du viol et par l'amour qui avait tout nettoyé, comme la pluie… et bien que ma tête soit de nouveau dans la tourmente bestiale, je n'ai encore cédé concrètement à rien de partagé… Mais mon imaginaire suit des proportions d'autant plus aigues que je condamne mon apparence à être le moins attirante possible… Paradoxalement à ce comportement d'évitement, je me demande si je n'aurais pas mieux fait de suivre une vocation purement sexuelle où mon corps et ses spasmes, mon âme et ses serpents auraient eu la priorité, où j'aurais oublié jusqu'à mon nom pour me résumer à ma chair bouillante, aurais modelé cette chair selon le plus grand désir des mâles pour le plus grand plaisir des mâles… Le fossé qui sépare mon apparence sociale de ces vérités que je livre ici, est colossal. Solitaire et respectée, froide et pourtant solidaire et serviable, on se confie à moi, chacun croyant ses problèmes uniques, dans l'attente de quelque sagesse. Certains vont jusqu'à me confier leur admiration (sic)… moi qui voudrais fondre à jamais dans l'oubli de tournantes consenties… Et en effet asmyr, ma démarche n'a rien d'anodin. Bien que contrôlant les opportunités par une apparence autant que possible androgyne, asexuée, et un discours prêchant mon désintérêt sensuel, et bien que noyée dans l'auto-assouvissement, je crains aussi de céder à des propositions de candidats sexuels qui ne sont sans doute pas dupes de mes efforts d'anti-apparence ou qui les apprécient… J'ai besoin d'aide mais je ne sais de quelle forme. Pour cesser ces orgasmes compulsifs abstraits, devrait-on m'inviter à les concrétiser dans une jouissance collective ? mais j'évite l'homme et m'obstine à m'en désintéresser par ce même biais. Parfois je frôle ces aventures décadentes et préfère le remords au regret. J'ai besoin d'aide car l'amour me fuit et je sais chercher une autodestruction réflexe. J'ai besoin d'aide car je ne trouve plus les chemins de l'amour dans mon cerveau et même un gentilhomme respectueux qui m'attire ne m'inspire que débauche. J'ai besoin d'aide car je perds mes journées. Comme si des tas de jours n'avaient même pas existé. Mais je suis déjà depuis longtemps expatriée, et une thérapie dans la langue du pays actuel que j'habite, est exactement hors de question. Et je ne rentre en France que pour de courtes périodes. Pour toi plus particulièrement mondom (monde d'hommes ?), si ma part de conscience des mécanismes de mon parcours est grande, il n'en reste pas moins que la compréhension ne diminue pas mon impuissance face à ce que la vie a fait de moi. Et ma question en cache d'autres….

Bonjour Kamille. Tout ce que je peux te dire c'est que juste le fait d'en parler est un bon début de changement. Je vais te parler de mon expérience en rapport à des choses qui tu mentionnes, peut-être pourras-tu faire des liens.Dans des ateliers de croissance personnelle, on disait que le principe mâle est d'émettre et que celui de la femme est d'absorber. Les scènes de gorges profondes, etc ou actes plus ou moins violents m'excitaient beaucoup, mais jusqu'à une certaine limite. C'est comme me projeter dans un personnage qui assouvirait les aspects de ma vie que je ne peux pas faire facilement dans la vraie vie.J'étais d'un tempérament solitaire qui manquait de confiance en lui. (Je commence à m'en affranchir) toujours gentil avec les dames mais qui fantasmait d'en abuser d'une. Je ne suis pas le plus fonceur, je pense longtemps avant de passer à l'action. Je n'émets pas comme un mâle devrait le faire.Le parallèle que je veux faire est que peut-être la seule façon d'absorber pour toi et de sentir ton côté féminin est l'absorption extrême. Tu te sens peut-être plus en vie.Je suis né avec une bonne libido, la génétique y est sûrement pour quelque chose. Quand j'étais enfant, mon cousin et moi nous comparions nos organes génitaux et nous nous sommes "fait prendre" comme si c'était un crime la curiosité. Le père de mon cousin était très sévère et j'ai eu très peur. Peut-être ai-je associé qu'il valait mieux faire ce genre de chose en cachette. Une hypothèse.Une autre hypothèse et c'est sur ce point que je travaille maintenant. C'est que lorsqu'on se concentre sur le sexe, on ne se concentre plus plus sur soi. C'est avenue semble pour moi la plus importante, car peu importe l'origine ou les origines particulières de ce dérèglement affectif.Je me masturbe rarement sans image, qu'elles soient dans ma tête ou sur écran. Je me permets de la faire, mais en me concentrant sur moi, comme si j'avais une relation intime avec moi, chose que je me suis aperçu que je n'avais jamais vraiment eu puisque j'ai toujours voulu être quelqu'un d'autre que celui que je suis. Je n'ai jamais abusé de cette façon de faire car le surplus d'énergie a été évacué et il n'y a pas de stimulant érotique pour relancer le processus du cercle vicieux. (je me suis masturbé une fois en cinq jours)Bon je n'en suis qu'à mon cinquième jour sans porno, mais j'ai vraiment compris que ma dépendance est liée avec le fait de vouloir m'évader de quelque chose, de fuir un malaise intérieur insaisissable. Pendant que je joue le personnage, je ne suis pas moi. Quelqu'un d'autre prend ma place.J'ai lu un livre qui m'a fait comprendre cela et je suis en train d'en lire un autre qui parle de zen. Le zen c'est d'être présent en soi à tout moment. C'est du moins ce que j'ai saisi.Le sexe est une puissante drogue qui libère des trucs chimiques dans le cerveau. Quand on abuse du sexe, on n'est plus dans notre corps, quelqu'un nous remplace.En tout cas, moi c'est là que le déclic s'est finalement fait. Je commence à m'accepter avec les défauts que j'ai et je ne tente plus de les cacher comme avant. C'est comme toute chose, j'y vais progressivement.Je ne sais pas si cela t'aide, mais moi pendant que je t'écrivais, je ne pensais pas à aller jouer avec mon corps. [img=../../../uploads/smil3dbd4e398ff7b.gif][/img]Ce que j'apprécie ici est que je peux parler de mes défauts sans me sentir jugé, les déballer comme cela m'aide à les accepter.Ai plaisir...

kokolesinge><blockquote>J'ai lu un livre qui m'a fait comprendre cela et je suis en train d'en lire un autre qui parle de zen. Le zen c'est d'être présent en soi à tout moment. C'est du moins ce que j'ai saisi.</blockquote>Peux tu nous donner les références des livres que tu mentionnes ? ce peut tjrs être une lecture utile.Kamille>tu te décris de manière assez cru come un être défini par sa seule fonction sexuelle, on dirait même que tu cherches à "aggraver" ton cas en négligeant tout aspect physique permettant de séduir, bref comme un tas de viande en somme.Ta pratique de la masturbastion jusqu'à l'épuisement est une réelle fuite en avant, et cela montre de toute manière le caractère insatiable et puits sans fond de ta pratique.Ce qui est dommage c'est que tu sembles pouvoir trouver des hommes qui peuvent t'aimer et réciproquement, et que tu n'as pas l'air d'être de si seule et 'isolée, mais tu subis et souffre de cette addiction.La masturbation et l'addiction au porno jette sur vous un voile qui vous obscurcit la vue, la vie, et malgré tout on trouve dans tes messages une description très lucide sur ce que tu peux ressentir intérieuurement.Tu parles d'expatriation et effectivement de dificulté à accéder à un profesionnel de la santé parlant le français, mais malgré tout ne mets pas d'obstacle entre toi et les moyens qui peuvent de guider vers la sortie et la guérison. Des fois faut pas trop se compliquer la vie, tu viens en France dans 1,2,3 mois qu'importe tu cases un RDV avec un psy et tu y vas. Crois moi, avant de venir ici je pensais pouvoir m'en sortir seul et ce n'est qu'au bout de 2 mois que j'ai compris que c'était quasi mission impossible. Ne perds pas de temps et si aujourd'hui tu en as vraiment marre de cette saloperie alors mets tous les moyens de ton côté.bon courage.

Bonjour bonjour,
Rapide lecture des posts précédents.

Une rencontre avec un médecin serait
très certainement bénéfique, à terme.

En parler à un psychiatre, qui serait
à même d'écouter, d'analyser de son
regard neutre et de te laisser envisager
des solutions.

Qu'en pensez vous?

Sven

Salut kamille Je suis moi même expatrié et malgré les tarifs élevés des psychologues je pense que ça m'est bénéfique (sans aucune chance de remboursement je crois vu mon traitement içi ne va durer que 1 ou 2 mois, le temps de faire les papiers...). Ensuite je ne connais pas ton aisance avec la langue locale mais pour ma part le faire de chercher un peu mes mots m'a fait faire une effort de formulation de mon problème. De plus je pense que après en avoir parlé sur le forum la seconde étape pour se libérer de ses pensées obsessionnelles c'est d'en parler à quelqu'un dans la vraie vie.Le simple fait d'en parler m'a aidé même si ma 1ere psychologue ne comprenait pas vraiment ma dépendance. Vendredi je vais aller voir un psychologue spécialisé dans l'addiction et je pense que ça devrait mieux se passer, qu'il y aurait une compréhension.Je pense en plus que tu as déjà fait une partie du chemin intèrieurement maintenant tu as besoin d'une aide extèrieur. Nous sommes aussi là pour discuter c'est intéressant et on se sent plus fort.A plus.

Voilà : nuit blanche jusqu'à 6 : 00, puis réveil par des visions orgiaques, à midi, étouffées dans mon avant-dernière apogée… Je veux croire bien sûr ne gêner personne ici par mes franchises… Suivent donc mes réponses, longues, désordonnées sinon décousues Ma chance réside certainement dans la prise que mon travail a …lorsque je ne suis pas en vacances… je sais bien que le dés&oelig;uvrement même temporaire représente un vif danger. Mais le glas des vacances a quand même sonné… j'ai d'abord lutté puis j'ai eu fini d'épuiser mes stratégies anti-néant dans la consommation de ses dernières semaines estivales à aider autrui, jour et nuit, sabotant joyeusement ma santé physique et offrant toutes mes ressources psychologiques… et me voilà là, dans cette dernière phase absurde de gâchage de mon temps à moi, de mon temps pour moi… KokoLeSinge : « Une autre hypothèse et c'est sur ce point que je travaille maintenant. C'est que lorsqu'on se concentre sur le sexe, on ne se concentre plus plus sur soi. C'est avenue semble pour moi la plus importante, car peu importe l'origine ou les origines particulières de ce dérèglement affectif. » Je ne me concentre plus sur moi. Je saccage toute forme d'actions qui me valoriseraient à MES yeux. Au mieux, je me panique à compenser un peu cela par mes stratégies d'obligations de vie… qui ne trompent que les autres …et les trompent bien... Pour ce qui est des origines du dérèglement affectif, j'ai pu lire, dans vos autres forums, la peur de l'abandon… j'ai croisé en moi cette conclusion il y a longtemps, mais je ne sais toujours pas quoi en faire… En retraçant ma vie, mes parents malades de certitudes, leur langue chargée d'insultes, et leur absence, et mon départ précoce et précipité… c'est vraiment sans surprise… mais après, j'en fais quoi ? Asmyr : « tu n'as pas l'air d'être de si seule et 'isolée » J'ai perdu le peu d'amis que la vie m'avait proposés, dans le temps et dans l'espace, et la solitude se mesure peut-être plus à l'absence de confidents et de confidences vers autrui, qu'à la proximité physique de gens même sympathiques, même de confiance, même intéressants, même à moi confessés, qui, malgré mon écoute sans impatience, malgré mes pratiques altruistes, m'indiffèrent. Là, simplement dans la confidence que je vous écris, dans la lecture de vos parcours et de vos luttes, dans ces face à face communs avec l'absurdité de nos manies et cette prise de conscience si absurdement tardive de notre passe-temps en tant qu'expression symptomatique, et bien là je me sens moins seule. J'apprécie votre ton, sur vos problèmes, moins tragique que le mien voire vraiment drôle comme quand mondom, dans son blog, parle du « camp des pauvres parias handicapes (la main et la pine soudées) » Ah ah ah ahahah Le constat est qu'en pratique, je reste clouée ici, à ça, plutôt que même de rejoindre un homme qui m'attirerait, ou des connaissances qui m'invitent dans des endroits même fantastiques. On pourrait croire que je m'en fous… et c'est sûrement ce qu'ils doivent croire… Asmyr : « tu te décris de manière assez cru come un être défini par sa seule fonction sexuelle, on dirait même que tu cherches à "aggraver" ton cas en négligeant tout aspect physique permettant de séduir, bref comme un tas de viande en somme. » Je ne néglige pas mon aspect physique : je le sabote. Certes pour ne pas séduire mais dans le but opposé à celui que tu décris : mon attitude est sans doute le désir de coller à un idéal asexué sans artifice, sans bibelot culturellement séduisant, sans vêtement sexuellement identifiant, dont ni les hommes ni les femmes n'oseraient s'approcher sexuellement, dans lequel personne ne verrait justement un tas de viande. Ah c'est dingue de cerner, en ces quelques paragraphes, l'évidence de l'étendue de mes paradoxes, de l'addiction à mes contradictions, de l'impasse… KokoLeSinge : « Les scènes de gorges profondes, etc ou actes plus ou moins violents m'excitaient beaucoup, mais jusqu'à une certaine limite. C'est comme me projeter dans un personnage qui assouvirait les aspects de ma vie que je ne peux pas faire facilement dans la vraie vie. » Mais justement j'ai pratiqué ces scènes-là et d'autres, sans limite, dans mon adolescence et ce, avec des jeunes garçons (chanceux ?) qui n'auraient jamais osé demander ou espérer de telles pratiques. En pratique, il n'y aurait aucune difficulté à assouvir de nouveau dans la vraie vie ces emportements, mais mon décidé « Surmoi » a certainement prodigieusement grandi, peut-être depuis le viol, jusqu'à devenir l'estimable égal de ce formidable « ça » qui m'habite rageusement. Le résultat est l'incompatibilité, la paralysie, l'isolement mental, le désintérêt, la fuite, etc. . Le masque : « Dr Jeckyll et Mr Hyde »… l'exagération officielle de Jeckyll pour l'humiliation de Hyde… et je n'en suis pas fière… même si mon adolescence ne connaissait pas l'interdit, là maintenant, je ne suis même pas une femme libérée… J'ai bien sûr essayé les chats de rencontres dédiés au sujet et sans risque public, càd sans risque pour la vie de ma Jeckyll, mais certains hommes aux perversions déclarées compatibles finissaient juste par me paraître hébétés et leurs appétits ordinaires… donc rien. Rien de mieux, quoi. KokoLeSinge : « J'étais d'un tempérament solitaire qui manquait de confiance en lui. (Je commence à m'en affranchir) toujours gentil avec les dames mais qui fantasmait d'en abuser d'une. Je ne suis pas le plus fonceur, je pense longtemps avant de passer à l'action. » Sur ce point, je n'ai plus la moindre trace de confiance en moi. Quand bien même un homme qui me plaît et vient à m'expliciter que je lui plais (comme l'a fait le gentilhomme), je ne le crois simplement pas. Et je le lui dis, minimisant même ouvertement le courage de sa déclaration, exécutant un savant et typique sabotage, à la tonalité condescendante (ah vraiment, je me hais), d'un sentiment que je lui définis comme un malentendu, une mauvaise interprétation de lui-même. Et sincèrement, même là maintenant, seule avec moi-même, j'en arrive à me dire que, même s'il a dit ça comme ça, ce n'est pas vraiment cela qu'il voulait dire, que cela devait être autre chose ou même que j'ai peut-être moi mal entendu et qu'il n'a pas osé me rectifier ensuite, vu que de toutes façons, je n'amochais rien de réel…. … Quel délire Quel délire de vous écrire Quel délire de me lire Je repense souvent à ce film avec Isabelle Huppert « la Pianiste » … KokoLeSinge : « ma dépendance est liée avec le fait de vouloir m'évader de quelque chose, de fuir un malaise intérieur insaisissable. … Evasion… malaise intérieur qui nous emplit et déborde et qu'on vomit un peu comme ça …Pendant que je joue le personnage, je ne suis pas moi. Quelqu'un d'autre prend ma place. » Quelqu'un de beaucoup plus simple, un résumé d'humain, juste une pulsion incarnée, une allégorie... Si je n'avais pas brillé dans mes études, si j'avais été plus bête, ou si au contraire peut-être, j'avais été moins bête, aurais-je glissé dans une vie que j'envie souvent, dédiée, offerte ouvertement aux assouvissements sexuels ? aurais-je été plus épanouie ? serais-je plus en paix aujourd'hui? KokoLeSinge : « Je commence à m'accepter avec les défauts que j'ai et je ne tente plus de les cacher comme avant. » Assumer assumer assumer Mais si j'assume ça, mon château de cartes va éclater Asmyr : « La masturbation et l'addiction au porno jette sur vous un voile qui vous obscurcit la vue, la vie, et malgré tout on trouve dans tes messages une description très lucide sur ce que tu peux ressentir intérieuurement. » Un putain de voile sur ma vie en tout cas ! un mur même quand face à un vrai partenaire potentiel, j'esquive carrément toute concrétisation car je n'ai même plus envie, ou je crois que je vais m'ennuyer (là, je ressens ça car je suis en phase aigue d'isolement, mais c'est souvent quand je brûle pour un vrai autre que je m'échappe vers ce genre de phase aigue… comme pour anéantir toute ardeur réelle) Exemple parfait du cercle …vicieux Asmyr : « Tu parles d'expatriation et effectivement de dificulté à accéder à un profesionnel de la santé parlant le français, mais malgré tout ne mets pas d'obstacle entre toi et les moyens qui peuvent de guider vers la sortie et la guérison. » VisionAddict : « Je suis moi même expatrié et malgré les tarifs élevés des psychologues je pense que ça m'est bénéfique (sans aucune chance de remboursement je crois vu mon traitement içi ne va durer que 1 ou 2 mois, le temps de faire les papiers...). » Non je ne cherche vraiment pas à mettre d'obstacle entre moi et les moyens de guérison. Il m'est juste impossible de pouvoir être suivie par un professionnel dans une langue familière là où je me trouve et où je vais rester encore quelques années. Il y a bien un psychanalyste francophone, mais son prix est, d'abord, simplement inaccessible pour mes moyens (car si mon parcours est envié, il y a longtemps que j'ai dit adieu à l'argent… enfin tout ça est une autre histoire qui n'a vraiment pas de place ici) et ensuite, son tarif est clairement celui d'un outrancier spéculateur qui, par ce trait même, ne m'inspire en aucune manière respect ou confiance, sentiment qui me semblent à la base d'un processus d'analyse. Asmyr : « Ne perds pas de temps et si aujourd'hui tu en as vraiment marre de cette saloperie alors mets tous les moyens de ton côté. » Je désire justement arrêter de gâcher mon temps, arrêter de me mépriser entre deux faiblesses. Et le dernier moyen que j'ai trouvé, c'est vous… VisionAddict : « De plus je pense que après en avoir parlé sur le forum la seconde étape pour se libérer de ses pensées obsessionnelles c'est d'en parler à quelqu'un dans la vraie vie. » Un psy fait-il partie de la « vraie vie » ? sinon une connaissance même assez proche ne se remettrait pas d'une telle nouvelle. Et moi de son regard de travers. VisionAddict : « Nous sommes aussi là pour discuter c'est intéressant et on se sent plus fort. » Pour l'instant, j'ai toujours la crainte que vous me jugiez… de n'importe quelle façon d'ailleurs… KokoLeSinge : « Le sexe est une puissante drogue qui libère des trucs chimiques dans le cerveau. Quand on abuse du sexe, on n'est plus dans notre corps, quelqu'un nous remplace. » « - Mais qui ? Qui ? – Quette » …En vous priant passablement d'excuser ce débordement Quand la crise revient, on ne sait même plus pourquoi on devait faire attention à ne pas faire ça… que céder est l'unique solution pour atteindre la prochaine vague de calme Malgrè ton pseudo, KokoLeSinge, ta perception est d'une infinie sagesse quand tu dis : « Je ne sais pas si cela t'aide, mais moi pendant que je t'écrivais, je ne pensais pas à aller jouer avec mon corps. » idem. Voilà pourquoi tant de mots, alors que dans la vraie vie, on regrette mon silence Mais cela me rappelle mondom qui parlait d'être accro à son décrochage Asmyr : « bon courage. » Bon courage à vous tous aussi Et merci de votre patience à me lire et à me répondre Je vais essayer de m'obliger à aller faire un tour ce soir... ce serait déjà ça…

En ce qui concerne le viol dont tu as été victime, où en es tu pyschologiquement à ce niveau ?En as tu parlé ? à la justice, une structure, un médecin, un proche, un ami ? Quelles en sont les suites ?

kamille

Asmyr

Mondom

kamille

KokoLeSinge

Asmyr

sven

VisionAddict

kamille

Asmyr