Dépendance sexuelle

Version complète : L'humain, animal solitaire?
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2
Depuis que j'ai réalisé que j'étais dépendante, je me suis mise à compulser en long, en large et en travers tout ce que j'ai trouvé comme littérature sur l'addiction en général et sur la dépendance affective en particulier puisque dans mon cas (et peut-être dans beaucoup d'autres) elle semble être la clef de voute du problème.

Pour l'instant, je n'ai fait qu'effleurer l'iceberg et pourtant...Malgré les sources diverses et variées que j'ai consultées, je me sens frustrée, insastisfaite, sceptique...

Tous ces livres, ces sites, ces mouvements qui prônent l'indépendance affective, l'amour de soi par et pour soi-même avant tout me laissent un arrière-goût bizarre, une sorte de méfiance face à quelque chose de très louable en théorie mais de tellement contre-nature...

J'essaye souvent de comprendre certaines choses en tentant d'imaginer comment cela se passait à l'époque de nos ancêtres préhistoriques(cela n'engage que moi).
A l'époque, un humain seul n'aurait jamais survécu, je ne pense pas!

Ce besoin des autres que nous ressentons n'est-il pas finalement profondément enraciné dans nos gênes car il en va de notre survie?
Ce besoin des autres n'est-il pas autant d'actualité aujourd'hui qu'en ces temps reculés car la jungle du monde moderne est finalement aussi cruelle que celle du monde primitif même si elle est différente?

Mes proches m'ont sauvée des dizaines et des dizaines de fois de la misère, du désespoir, de la mort, de la cupidité et de la méchanceté d'autres humains contre lesquels je ne pouvais pas me défendre seule...

Alors oui, j'ai BESOIN de mes proches et j'ai aussi BESOIN pour mon équilibre d'un compagnon de route même si je ne l'ai pas trouvé...Qui déjà disait "il n'est pas bon pour l'Homme de vivre seul"?

En nous acharnant à l'indépendance affective forcenée, n'allons-nous pas tout simplement contre notre nature profonde?
L'humain n'est pas un animal solitaire...


PS: Veuillez m'excusez si je m'éloigne un peu du sujet...tout cela me pesait sur le coeur...
Salut Darkfairy,

Nous sommes souvent éduqué à confondre l'amour de soi et le narcissisme égoïste, ce qui peut nous faire considérer cette démarche comme mauvaise, alors qu'il n'en est rien. Il s'agit d'être généreux avec soi même, enfin. Nous sommes toujours responsables de notre malheur. Le fait de se détester peut aussi nous faire croire que nous ne méritons pas, ou ne sommes pas capable, de nous prendre en charge. Ce sont des pistes sur cet arrière gout bizarre, comme tu dis. La démarche de s'aimer et d'aller vers l'indépendance affective, passe par un sentiment de révolte contre soi même (Enfin ! Je me rends compte comme j'ai toujours trouvé inacceptable de grandir et de m'aimer généreusement, et comme je me hais - alors plutôt mourir que de m'approcher de moi même, en face à face).

D'une certaine façon, nous avons besoin les uns des autres, mais dans une large mesure et pour beaucoup de gens, ce besoin est névrotique, vampirique et néfaste. Au Tibet, certain individu décide de se retirer du monde pour méditer, dans une solitude extrême. Alors qu'un occidental lobotomisé moyen, deviendra fou, il à été constaté que ces tibétains finissent par revenir, des années plus tard, parfaitement sain d'esprit et heureux, et viennent parler du fruit de leurs méditations - ce n'est pas de la légende. Il ne faut pas trop se bourrer le mou avec le romantisme mielleux du cinéma, ou ce manque affectif enfantin, glorifié par l'occident moderne...

Si ce besoin de l'autre et cette solitude sont des éléments si présents dans notre société moderne, c'est simplement parce que notre société malade produit des individus mous, faibles et stupides. Excusez du peu. Je ne suis pas aigri, mais je suis convaincu de ça. En étudiant la psychanalyse et en jouant de mon sens de l'observation, j'ai constaté qu'aujourd'hui, une majorité d'individus ne sont pas finis, et souffre de régression mentale et d'Oedipe mal digéré, jusqu'a la mort.

Si tu écoutes les gens moyens, ils parlent de leur fameuse moitié en des termes profondément égoïstes :
- MA femme, j'ai BESOIN d'elle, pour MON bonheur... Alors qu'elle ME quitte, c'est la fin de MA vie.
Pourtant je suis capable de survivre sans une personne qui ne souhaite plus cheminer à mes côtés, à moins que je sois dépendant d'une personne au point que je meurs sans elle... Car je ne pense qu'a ma pomme et à mon infini vide intérieur, je ne suis rien sans l'autre - c'est ridicule, c'est de la sitcom, c'est une société de consommation qui entretien l'infantilisme des gens pour leurs vendre des idées, des magazines, du cul et des romans arlequins.

En tant que dépendants nous devrions être bien placés pour savoir que ce soit disant BESOIN de consolation, est capable d'aller au delà de la logique et du raisonnable, et qu'il nous place souvent hors de la réalité des faits.

Aimer c'est un état d'être. Nous ne pouvons apporter quelque chose de sain à l'autre, si nous ne sommes pas entiers, indépendants et adultes. Non je ne veux pas d'une femme qui à besoin de ce que je lui apporte en tant que béquille, mais je veux qu'elle échange du bonus avec moi, par souhait, non par nécessité.

Mon idéal est des plus hauts, et je ne dis pas que nous devrions nous priver de relations parce que nous sommes imparfaits, et pas tout à fait finis, mais ce que je dis, c'est qu'il faut suivre un bon dosage, et que notre comportement ne soit pas maladif.

J'en ai vu pleurer pendant 20 ans la perte d'une relation amoureuse, au point de manquer toutes les occasions de se prendre en main, de passer à autre chose, ou d'être bien dans leur peau. La personne, éloignée depuis longtemps, était elle tellement nécessaire, ou étais ce une vue de l'esprit issue d'un manque total d'autonomie affective ??

" Pendant que j'attend cette personne capable de me sauver la vie, j'en oublie de vivre, et j'en perd mon pouvoir d'attraction. J'attend, j'attend, que -toi-, figure du passé ou ange encore voilé, vienne me faire vivre... Et dans cette attente, je me branle, je mange, je bois, je fume, je pleure, je m'oublis et je suis dans la survie, sans exister..... Avec mes salutations distinguées. "

Parce que tu es ici, en tant que dépendante, tu prouves bien que ton -besoin- est hors de la norme et régressif. Il est différent du besoin ordinaire d'échange, de l'occidental moyen et approximativement heureux. La qualité des mes relations est devenue meilleure en proportion de mon talent à m'aimer et à me débrouiller seul. Ce sont même ceux qui cherchent le moins la relation, et qui se suffisent le plus à eux même, qui aimantent le plus de personnes entières, matures et joyeuses.

Etre un bébé, et se sentir vide, incomplet, est un véritable repoussoir au bonheur, et si nous pouvons attirer une personne dans cet état, je garantirais presque toujours le bel échange de saloperies mentales entre deux sous-adultes. Ce n'est pas de la moralité, mais vraiment du sens pratique. Parce que c'est un fait, si en tant qu'humain je ne ressens pas de vide et pas de manque, je respire la force et la stabilité, et je deviens une lumière pleine pour l'autre.

Pas besoin d'être le roi ou la reine de la spiritualité et de la force intérieure pour vivre, non plus. Tu peux faire exactement comme tu l'entends, et il ne faut jamais se priver d'une histoire qui nous attire, si nous avons encore besoin de quelques claques douces-amères. Vivre c'est aussi se casser la gueule.

Seulement... Il serait mieux de se faire souffrir le moins possible, et ici, presque nous tous, notre façon d'avoir besoin de quelque chose, ou de quelqu'un, est une tumeur infantile. Libre à toi de chercher des excuses pour ce mal, si tu considères que tu serais mieux ainsi. Et libre aux sexoliques de tous poils, de ne pas venir ici, ou de ne pas se soigner, et de jouir de leur infini faim, digne d'un ogre.

Alors est ce que nous avons besoin des autres ? Je crois que ça dépend des proportions de ce besoin, et des conséquences sur notre existence. Il n'existe de loi que celle du bien être et de l'harmonie. Le besoin maladif, qui m'empêche d'être heureux, je veux le remettre à sa place dans un tombeau à fantasme.

Prend soin de toi
Bonjour à tous

wow Dragonier. J'ignorais que nous avons un philosophe sur ce forum. Ton post en réponse à darkfairy est plein de profondeur, de vécu.

Je voudrais simplement vous faire partager mes réflexions sur le sujet en repartant de celle de darkairy à propos de l'homme préhistorique.

Il me semble clair que, malgré notre vernis de civilisation, nous continuons à appartenir au règne animal et à subir l'effet d'un certain nombre d'instincts fondamentaux. Et en ce sens, l'instinct de reproduction est évidemment le plus fondamental. En ce sens là, il est tout à fait naturel que l'homme recherche la femme qui lui donnera une descendance, et vice versa. C'est dans nos gènes comme dans celui de tout être vivant. Si on y ajoute l'instinct de conservation qui doit tout de même lui aussi nous pousser à chercher à survivre grâce à l'aide du groupe (comme les loups par exemple) plutôt que de lutter seul contre tous, ça nous fait déjà au moins deux instincts fondamentaux qui nous poussent à nous trouver un groupe auquel appartenir.

Et puis, il y a ce mystère : nous ne sommes pas des animaux tout à fait comme les autres. Nous pensons. Et là commencent les questions fondamentales sur la spiritualité, sur le besoin d'amour, de beauté. Et ces questions là aussi nous ramènent à la question de nos rapports avec les autres, et éventuellement avec notre créateur.

En enfin, il y a le drame : nous avons en nous le meilleur et le pire. Adam et Eve et le péché originel. La beauté, la grandeur, et la violence, la lâcheté. Le bien et le mal seront toujours de ce monde. A chacun de trouver sa voie pour rester du bon côté de ce fil tenu qui sépare l'un de l'autre.

Donc darkfairy, je te donne complètement raison. Nous avons besoin de l'autre, et nous avons besoin de notre partenaire de vie. L'homme n'est définitivement pas un animal solitaire.

quest
C'est marrant mais en arrivant à la fin de ton post Dragonier et avant même d'être arrivée au tien Quest, j'ai eu exactement la même réaction...wow!!!

C'est d'une profondeur abyssale, c'est héroïque d'amertume, je n'ose pas imaginer ce que tu as vécu pour en arriver à ce stade de réflexion.
Je ne dénigre pas tes propos mais je n'ai pas l'étoffe d'un moine tibétain même si j'aurais aimé l'avoir de nombreuses fois...

En vérité, dans la vie de tous les jours je me tiens un peu la même réflexion que toi, je la tiens face aux rares personnes à qui j'ai l'occasion de parler mais...c'est par dépit je l'avoue...
Douze ans de solitude ne passent pas sans laisser de marques sur une occidentale moyenne élevée à l'eau de rose :-(

A cet instant précis, je me sens aussi affolée qu'une petite bête sauvage prise dans les phares d'un véhicule...Je n'ai plus de repères...

Très sincèrement, j'aimerais Dragonier que tu aies au moins un peu tort et je pense que comme en toutes choses, il faut un juste milieu...

Une part d'amour de soi et une part d'amour des autres...
(Ma réflexion est loin d'être terminée)

Prenez soin de vous...et de vos proches...
Une petite chose encore!

Notre présence sur ce forum prouve à elle seule notre besoin des autres, du moins de ceux qui ont quelque chose en commun avec nous.

La thérapie par l'écriture c'est bien, si nos écrits sont partagés c'est mieux...
Bonjour.

La logique organique, animale, exige bien sur le rapprochement. Pour la reproduction, l'instinct de conservation et la domination de la race au détriment des animaux con-courants. En ce sens, l'humain ne peut être seul, pour que son clan, son pays, sa race, puisse s'étendre et dominer l'infini et l'au dela. Il reste vrai qu'il n'a pas le besoin de se pendre en cas de divorce, ou de plonger dans une gigantesque masturbation sentimentaliste, jusqu'a l'implosion - parce que maman et papa sont tombés d'un avion en flammes.

Le problème, c'est que l'homme n'est pas un animal ordinaire. Il possède un pied dans l'animalité, et un autre dans l'humanité. Cette part d'humanité qui s'accompagne du sentiment, de l'émotion, de questions métaphysiques. La fine machine de l'esprit humain, est d'une telle subtilité que sa mécanique s'abime facilement dans l'émotionnel, la confusion des nécessités et des besoins fantasmés. Nous ne pouvons redevenir des animaux, et nous ne pouvons rester des primates rendus fous par la mauvaise gestion de l'empire humain. Pour moi, il faudra aller bien plus loin, pour que la vraie souffrance disparaisse.

J'expose ma logique au maximum de ses limites, mais je ne suis pas si radical que ça, je n'encourage pas à l'existence du moine tibétain, loin de la.

Il faut faire de notre mieux, et prendre ce que nous voulons. Une existence réussie peut être une suite de défaites, juste parce que c'étais le but visé. Et puis mieux vaut vivre pleinement, souffrir et sourire, aimer à moitié correctement, que de ne rien faire et ne rien vivre. Non il ne faut rien s'interdire, sauf peut être ce qui nous fait mal. De la provient ma dureté envers certaines choses...

Une part d'amour de soi et une part d'amour des autres...

L'un n'existe pas réellement sans l'autre. Celui qui s'aime à 100%, est le mieux placé pour aimer réellement, sans arrière pensée, sans besoin névrotique démesuré. Son unité rayonne sur les autres, et ce qu'il reçoit (non ce qu'il prend) est du bonus, comme ce qu'il offre par sa seule présence et son état d'être. Celui qui s'aime ne devient pas une demi-personne si l'autre le repousse, ou pas longtemps. Il reste entier, ce qu'il à reçu l'est pour toujours, ce qu'il à perdu n'était pas à lui de toutes façons. Il n'est jamais vraiment seul, il ne dépend de rien emotionellement/alimentairement/compulsivement, car il sait s'accompagner, se rassurer et se traiter correctement. Le mieux et le plus juste que nous pouvons faire pour les autres, c’est nous forger nous même.

Ne sommes nous pas nombreux, déçus, à s'être dit : " Je fais le don de toutes mon énergie et de toutes mon affection, avec générosité, à cette personne que j'aime, et en retour je vais recevoir son affection. Parce que l'autre me rend mon affection, j'ai de la valeur et j'existe". Je ne vois pas de générosité la dedans, ni d’indépendance, et la suite est édifiante.

" Quelle déception, l'autre m'abandonne MOI, alors que j'ai donné gratuitement ce que j'avais de mieux. Mon dieu est ce que je n'ai pas de valeur, ou l'autre n'est il qu'un ingrat sans nom ? ".

" Le monde est trop affreux, je ferais mieux de me saouler, ou de me masturber. Tiens je vais m'enfermer, et peut être qu'une personne viendra me donner ce que je mérite, moi le laissé pour compte, l’enfant seul ".
Ne sommes nous pas tous mignons dans la passion des débuts, à s’entre dévorer, et si émouvant à la perte de notre aliment ?

Cher Quest, chère Darkfairy, et les autres. Comme vous je crois que nous avons besoin d’échanges, et de profiter de la vie. Mais repensons à l’addiction, la compulsion, est certains états de dépression, et n’oublions pas que la notion de besoin, pour des gens qui sont rongées de souffrances, est totalement difforme, et qu’elle mérite d’être décapitée à 80%, d’être nettoyée de ses traits maladifs.

Prenez soin de vous, avec un véritable amour, et vos proches ne manqueront de rien. Il ne sera plus nécessaire de calculer ce qu'il faut donner ou recevoir. Le respect de Soi devient un chemin vers le respect de la Vie et des autres.
"n’oublions pas que la notion de besoin, pour des gens qui sont rongées de souffrances, est totalement difforme, et qu’elle mérite d’être décapitée à 80%, d’être nettoyée de ses traits maladifs." dis-tu Dragonier

C'est sans aucun doute la clé de la libération à la dépendance que de reconnaître que des besoins que l'on percevait comme impérieux, ne sont en réalité que des leurres. Pendant 30 ans, j'ai cru que me masturber tous les jours correspondait à un besoin profond, et je me trompais. Mais à côté de ces "besoins" qui ne sont que les symptomes d'une souffrance ou d'un manque totalement pathologique, il y a nos besoins réels, depuis les besoins basiques comme manger, dormir, ou faire l'amour, jusqu'aux besoins beaucoup plus subtils comme celui de s'entourer de beauté et d'harmonie, ou encore pour certains, de se rapprocher de leur Dieu.

Tu sais Drago, chacun peut se fabriquer son enfer, depuis le plus pur jusqu'au plus pervert : les horreurs du monde sont sans fin, la haine, la guerre, le mensonge, la trahison. Mais c'est notre libre choix que de voir ces horreurs, ou au contraire, la beauté du monde qui elle aussi existe. Cette beauté que nos addictions finissent par occulter et remplacer par des ersatzs pitoyables et artificiels. Ce choix, il se nomme équilibre. Et c'est sacrément difficile à garder dans un monde de plus en plus sous influence.

Puissions nous nous entraider à, justement, retrouver et conserver cet équilibre qui nous permet de voir la laideur non pas avec les yeux d'un aigri mais plutôt avec les yeux de celui qui cherchera à soulager la souffrance qu'elle provoque.

quest
Mais bien sur, et je suis tout à fait d'accord. Il ne faut pas se méprendre, je suis loin d'être aigri ou amer, et j'ai écris mes messages avec la joie au coeur.

J'aime l'humanité, et son imperfection. La volonté d'aimé se trouve partout. Même la pornographie, la violence, la compulsion, sont des expressions de cette envie de s'unir à la nature, de retrouver un état d'unité. J'encourage juste ce besoin à se purifier, à changer de niveau pour délaisser la mauvaise expression de cette envie d'aimer.

Rien n'est vraiment laid, il existe juste des niveaux de conscience. J'aime nos Démons, ils sont des défis et des contrastes nécessaires, et leur existence est pleine d'amour, elle nous fait progresser.
quelqu'un veux parler avec moi au msn? wado88@hotmail.com
wahou, dragonier comme a chaque fois tes posts son profond et tellement plein de bon sens et de vérité !
Pages : 1 2
URLs de référence