Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage - Nicolas18
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2 3 4 5 6 7
Bonjour à tous,Je suis nouveau sur ce forum.J'écris ce message pour témoigner, mais aussi pour me donner du courage, et ancrer ma détermination. Je commence mon sevrage maintenant.J'ai 34 ans. Je suis cyber-porno-dépendant, depuis environ mes 21 ans. Concrètement : visionnage d'images et/ou de films érotiques/porno sur Internet quasiment tous les soirs, avec masturbation à la clé. Je me masturbais déjà quotidiennement bien avant 21 ans, mais sans support.Personne n'est au courant.Je suis marié et j'ai un enfant. J'estime être plutôt chanceux, puisque ma vie de famille n'en a pas trop souffert (mis à part de l'irritabilité passagère, et un manque d'envie de faire l'amour). Côté travail, pas de souci particulier. Côté personnel, évidemment, cette addiction me pèse. Et je regrette toutes ces heures gâchées au lieu de les consacrer à mes projets personnels, qui font du surplace.J'ai effacé tous mes fichiers, liens et abonnements. Je ne compte pas en parler à un proche ou aller voir un psychothérapeute, alors que je sais que c'est conseillé.Ma résolution est d'arrêter de visionner de l'érotique ou du porno, quel que soit le support (Internet, DVD, magazines).Mais je ne m'interdis pas de me masturber. Ce sera sans support, c'est tout.Je ferai tout pour que cette fois soit la bonne, tout en sachant que le chemin est semé de multiples embûches.Nicolas
pourquoi, avant 21 ans, tu n'avais pas de support? c'est le hasard qui t'a mis du porno sous les yeux et tu es tombe dedans tout naturellement pour "alimenter" tes soirees de branlette? ou tu n'en ressentais pas le besoin?retrouver cela, c'est ton souhait? pourquoi donc? ta relation a la sexualite etait plus saine, mais est-ce vraiment ce que tu penses etre le mieux dans l'absolu? a quoi est-ce, que tu es dependant, au juste? tu saurais l'ecrire?n'hesite pas a revenir decrire comment ca se passe, si tu veux bien, ce sera toujours interessant de lire ton temoignage pour nous tous ici je pense... peut-etre continueras-tu a lire le site d'orroz et fureter un peu partout ici, et cela t'aidera si tu en as besoin.
Bonjour Nicolas, merci pour ton partage et félicitation pour ta détermination!Je souhaite réagir à la partie de ton témoignage ou tu dis que tu n'en parleras à personne en te partageant mon expérience. Je suis en sevrage depuis deux semaines, pas de rechute pour l'instant mais je sais que le plus dur reste à venir. Ma volonté de m'en sortir a été «boostée» lorsque ma copine (qui connait ma dépendance depuis le début de notre relation), m'a dit qu'elle souffrait de plus en plus de me savoir dépendant de cela. Depuis j'ai aussi eu l'occasion de parler de cette addiction avec chacun de mes deux colocs (qui sont parmi mes meilleurs amis), et nous avons eu l'occasion de partager nos expériences face à la pornographie. Le fait de pouvoir en parler avec des gens que j'aime, de ne pas être seul dans mon combat, de me savoir accepté et aimé malgré cette dépendance, tout cela m'a beaucoup aidé jusqu'à présent. Et je suis en paix avec moi-même quelque part car désormais quelques personnes me connaissent dans mon intégrité, avec le bon qu'il y a en moi, et le mauvais aussi.Depuis je me sens plus accepté pour ce que je suis vraiment. Je ne te dis pas tout cela pour que tu ailles demain crier sur la place publique ta dépendance! Mais le sevrage commence nécessairement par une acceptation de soi-même: de sa personne qui est belle, qui sait aimer (et ta famille en est la preuve), mais qui a aussi des travers néfastes (tu admets toi-même entre les lignes que les autres ont par moment subi la nocivité de tes agissements). En lisant ton témoignage j'ai l'impression que tu cherches à mettre cette dépendance à la poubelle, de ne plus jamais en parler, que personne ne sache jamais dans quoi tu es tombé etc. Mais dans ce cas personne ne saura jamais qui tu as vraiment été: un gars super, mais qui a aussi eu ses faiblesses. Et le fait de parler de sa faiblesse est une preuve de force est de courage à mon sens. Le fait aussi que d'autres peuvent admirer ta force de vouloir t'en sortir! Sans cela tu resteras avec un masque. Est-ce que ton but est que les autres aiment l'image que tu donnes, ou bien qu'ils t'aiment toi?Je ne dis pas qu'il est nécessaire d'en parler à tout le monde, chacun est juge de ce qu'il doit dire, quand et à qui. C'est juste ton refus catégorique de le dire à qui que ce soit qui m'interpelle. Cela peut aider, et cela fait beaucoup de bien. Le forum pour cela est très utile, mais je trouve très enrichissant de pouvoir à un moment ou un autre partager cette dépendance à qqn qui nous connait bien, et dont on croit qu'il/elle pourrait nous accepter malgré cette faiblesse. Quel soulagement! 

 Bon chemin de croissance, car il n'est question que de cela dans toutes nos démarches!

Bonjour, pourquoi, avant 21 ans, tu n'avais pas de support? c'est le hasard qui t'a mis du porno sous les yeux et tu es tombe dedans tout naturellement pour "alimenter" tes soirees de branlette? ou tu n'en ressentais pas le besoin? Le hasard, puis c'est resté. a quoi est-ce, que tu es dependant, au juste? tu saurais l'ecrire?Dans la masturbation sur Internet ou devant un film, il me semble qu'on a le pouvoir. Tout complexe disparaît. C'est un monde que l'on contrôle, ou le refus ou la vexation sont impossibles. Plus l'aspect compulsif, bien sûr.Et je suis en paix avec moi-même quelque part car désormais quelques personnes me connaissent dans mon intégrité, avec le bon qu'il y a en moi, et le mauvais aussi [...] C'est juste ton refus catégorique de le dire à qui que ce soit qui m'interpelle. Je ne tiens pas à ce que l'on m'admire pour mon courage (restant à prouver) de prendre le dessus. Mes relations avec mon entourage, tant à la maison qu'au boulot, sont restées bonnes. Parler de mon problème créerait de grandes perturbations. L'une de mes priorités est d'épargner ma famille. Si j'arrive à prendre le dessus, ma cyber-dépendance restera dans mon jardin secret. Si je n'y parviens pas, je serai peut-être amené à revoir mes méthodes, et à en parler. Nous verrons... Petit point d'étape. Je tiens depuis 6 jours (soirées) pleins.J'ai compensé par une activité intense dans les différents volets de ma vie. J'essaie de me coucher plus tôt, avec mon épouse, au lieu de veiller plus tard, avec la tentation de surfer. Quelques constats déjà :      - plus détendu au boulot et en famille,      - moins d'envie de me masturber,      - une énergie nouvelle pour mes projets perso.Je suis bien conscient que ce n'est que le début d'une longue route.A bientôt,

Nicolas

  Salut !  Je suis d'accord avec Nicolas sur le fait que, si sa conjointe n'est pas au courant, il est inutile de lui mettre sous le nez la porno-dépendance de son mari. Alors oui, c'est clair, je prêche pour ma proche chapelle. Je suis également en couple, je suis en sevrage depuis 3 mois, et pour l'instant, tout comme Nicolas, ma conjointe n'est pas au courant. Tout comme Nicolas, ce qui m'a alerté pour tenter le sevrage sérieusement c'est mon irritabilité et ma baisse de désir sexuel envers ma femme. Ma pornodépendance s'est mise en place vers les 13-14 ans. Elle s'est révélée véritablement 10 ans plus tard. En ce qui me concerne, j'ai l'impression que la porno-dépendance, ça me concerne moi, c'est mon mal à moi, pas celui de mon épouse. S'ouvrir à quelqu'un concernant sa porno-dépendance : oui, si.... Oui, si cette personne est qualifiée et structurée pour recevoir le témoignage du "patient" en souffrance. Et oui, également, si cette personne est volontaire pour recevoir le témoignage et aider la personne qui souffre.   Pour ma conjointe, ces 2 conditions ne sont pas remplies. Ma conjointe n'est pas médecin. Elle n'est pas psychiatre ou psychologue. Elle n'a aucune préparation ou formation pour accueillir, comprendre et traiter ce que je pourrais lui dire à propos de ma porno-dépendance. Ma conjointe, elle est là pour être ma femme, pas mon médecin, pas mon psychiatre. D'autre part, ma conjointe n'est pas volontaire pour accueillir ce que j'aurais à lui dire. Lui servir ma porno-dépendance tout chaud dans l'assiette, ce serait lui donner à manger un plat qu'elle n'a pas demandé, de façon sûre et certaine.  S'ouvrir à une personne extérieure, oui, ça peut contribuer à se mettre en paix avec soi-même. C'est vrai. On se soulage la conscience, en quelque sorte. Mais je ne suis pas d'accord pour me soulager la conscience au détriment de la conscience de mon épouse. Elle, elle n'a rien fait, dans cette histoire, et elle n'a rien demandé. Alors si me soulager la conscience revient à lui polluer son environnement psychique et la faire vivre avec un souci qui n'est pas le sien, moi je dis : non. Sven
   En revanche, je conseille fortement à Nicolas d'arrêter la masturbation. A chacun sa méthode, je le comprends. Mais stopper la masturbation, au moins momentanément, pendant la durée du sevrage, c'est rompre un des cordons majeurs avec la porno-dépendance.  Certes, la masturbation n'est pas le seul cordon qui nous relie à la porno-dépendance. Il y en a plein d'autres, tant s'en faut. Mais ce cordon là, celui de la masturbation, c'est celui de la fin de la chaîne, celui de la fin du cercle vicieux : insatisfaction => envie de se masturber => sublimation => ritualisation => masturbation.  Donc, en ce qui me concerne, je suis arrivé à la conclusion que si je fais l'impasse sur la masturbation, je romps le chaînon final. Et donc je déséquilibre le cercle vicieux, et je me donne une chance de plus de provoquer la chute de ce cercle vicieux, tout en construisant quelque chose d'autre à la place.

  Sven

Bonjour Sven,Merci pour tes réactions, qui m'aident à réfléchir. :-)Au sujet de "le dire à son conjoint ou pas", j'adhère dans mon cas complètement à ton message. Rien à rajouter. Concernant la masturbation, je prends bonne note de ton conseil.Néanmoins, dans mon cas, je pense être accro à la masturbation spécialement quand elle est associée à du porno sur Internet. Je me dis que, si je me donne la contrainte d'arrêter la masturbation, cela va me rendre fou. Alors qu'il me semble qu'elle va vraiment se réduire d'elle-même si le porno n'est pas là pour l'alimenter. J'en ai fait l'expérience cette semaine, où je me suis masturbé deux fois sans en avoir vraiment envie, mais pour "m'aider à dormir", et... j'ai eu du mal à finir. Les autres soirs, pas de masturbation (alors qu'elle était auparavant quotidienne). En résumé, pour l'instant, en ce qui me concerne : arrêt absolu du porno sous tes ses formes. Tolérance sur la masturbation, en pensant qu'elle va devenir uniquement épisodique (ce qui ne me semble pas scandaleux). Si la masturbation subsiste de manière trop régulière (sans porno), je réviserai évidemment mon point de vue. Avertissement : je n'encourage évidemment pas les autres à faire comme moi. Chacun son chemin. Que ceux qui ont décidé d'arrêter la masturbation s'accrochent. :-) Courage à tous, Nicolas  PS - cyber-porno-dépendant depuis 13 ans, en sevrage depuis 7 jours, pas de rechute, je croise les doigts
salutje me joins à votre point de vue à tous les deux concernant le fait qu'il est inutile d'impliquer son conjoint dans notre tentative de sevrage avant d'être bien sûr que:1°) ça aura une réelle utilité 2°) elle sera en mesure de gérer cette révélation sans s'auto-culpabiliserCela dit, dans bien des cas, la dépendance n'est pas seulement alimentée par des traumatismes de la petite enfance ou de l'adolescence mais parfois elle est aussi nourrie par de simples mais bien réelles (parfois sous-jacentes) insatisfactions, frustrations, manques dans notre relation amoureuse que l'on n'ose pas évoquer et qu'inconsciement on tente de combler par notre porno-dépendance.Je le dis car je me suis rendu compte qu'après un mois de sevrage et 2 rechutes, le fait de m'être beaucoup plus rapproché de ma copine en communicant d'avantage (même sur les sujets qui fachent d'habitude) m'a permis de ne pas nourrir de frustrations et que chacune des 2 rechutes étaient précédées d'une crise dans mon couple où je me renfermais sur moi même comme d'habitude. Bien sûr, chacun à son propre vécu et ses propres raisons qui l'ont poussé vers la dépendance mais tout ce que je veux dire par mon témoignage est d'être très vigilant à tous les détails qui conduisent à une rechute et de ne pas croire que le simple fait de décider d'arrêter fonctionnera sur le long terme. Car les causes profondes elles sont là, bien ancrées et n'attendront qu'un terrain favorable pour refaire parler d'elles!!!Bon courage à tous.

Omineros

Bonjour,Petit point d'étape...Le sevrage continue : deux semaines demain soir. Sans rechute pour l'instant.Zéro porno sur Internet (ni évidemment sur d'autres supports, mais je ne pratiquais pas).Masturbation occasionnelle (tous les 2-3 jours environ) alors que c'était systématiquement quotidien auparavant. Nécessairement sans support visuel ou physique. Juste des images dans la tête. Je ne ressens pas de réel manque les jours "sans". Globalement, je sens l'envie et le rythme diminuer, mais sans aller jusqu'à la disparition (mais rappelons que je ne me l'étais pas fixé comme objectif pour l'instant). On verra.Côtés positifs clairement vécus :- plus attentif et gentil, tant au travail qu'à la maison ;- plus de temps libre => j'ai pu redémarrer quelques hobbies ;- plus de sportet, évidemment, le sentiment de pouvoir se regarder dans la glace sans honte vis-à-vis de moi-même. Plus libre.Je suis conscient qu'il suffit d'un rien pour rechuter. Ce n'est souvent pas l'envie qui manque.Bon courage à tous,Nicolas(en sevrage depuis le 10 mai 2009)
Bonsoir,


De retour sur le forum après 6 ans, mais dans la même situation. Sad

Je copie-colle mon premier message, malheureusement toujours d'actualité.
Citation :Je suis cyber-porno-dépendant, depuis environ mes 21 ans. Concrètement : visionnage d'images et/ou de films érotiques/porno sur Internet quasiment tous les soirs, avec masturbation à la clé. Je me masturbais déjà quotidiennement bien avant 21 ans, mais sans support. Personne n'est au courant.Je suis marié et j'ai un enfant. J'estime être plutôt chanceux, puisque ma vie de famille n'en a pas trop souffert (mis à part de l'irritabilité passagère, et un manque d'envie de faire l'amour). Côté travail, pas de souci particulier, certains diront même que j'ai une carrière brillante. Côté personnel, évidemment, cette addiction me pèse. Et je regrette toutes ces heures gâchées au lieu de les consacrer à mes projets personnels, qui font du surplace.

J'ai 39 ans . Cet après-midi, mon frère, de passage à la maison, a failli voir des photos que j'avais enregistrées. Cela a été comme un déclencheur. J'ai effacé tous mes fichiers et bookmarks, et commence un sevrage.

J'ai acheté le livre d'Orroz.

Et je compte commencer la méditation : j'ai l'intuition que cela peut m'aider dans plusieurs aspects de ma vie, indépendamment de mon addiction. Et pour mon addiction, aussi, évidemment.

A suivre...

Nicolas

PS - en sevrage donc depuis le 12 août 2015 au soir
Pages : 1 2 3 4 5 6 7
URLs de référence