Dépendance sexuelle

Version complète : une femme dépendante
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Voilà, je pose ici mon premier pas.

Je suis une femme de 45 ans, qui a tout ce qu'une femme peut désirer, dans sa vie familiale et professionnelle.

Malgré cela je suis accro à un site de rencontres libertines, au "chat" ,à la séduction virtuelle ,aux jeux de rôles sexuels avec rencontres réelles occasionnelles.
Je ne suis pas pornophile,et ne m'adonne pas à la masturbation compulsive, mais je suis une angoissée qui se calme sur le net, et sexuellement, je suis en quête d'émotions et de sensations fortes, de nouveauté, de découvertes.

Je suis ambivalente car ces rencontres ne sont pas totalement négatives, au contraire.Donc, je ne suis pas claire avec mon désir d'arrêter.Cependant le coté "dépendant" me peine, me culpabilise.
De plus les rencontres mettent mon couple en péril en faisant souffrir mon conjoint et par ailleurs le temps passé sur le net pourrait être plus utilement consacré a d'autres choses.

Parfois, suis perdue , triste et angoissée.Mais pas toujours.
Ne sachant que faire, je suis revenue sur ce site que j'avais dévouvert il y a un an déjà et.........voilà...je suis déjà contente de m'être un petit peu dévoilée.


Merci de votre attention.

Athéna
Salut Athena,

Comme tu l'évoques, cette dépendance est une façon de te rassurer, de fuir une angoisse. Mais tu as conscience qu'il te faut vraiment devenir mature, et te débarasser de cette béquille infantile.

Pendant que tu joues les séductrices, le temps passe autours de toi, et ton conjoint souffre. Cet égoisme infantile est vraiment particulier aux dépendants. C'est abrupt, mais il faut vraiment voir ça en face. Tu dis avoir besoin de découvertes, mais le besoin ne pourrait il pas être un besoin de validation, dans le but de te rassurer sur toi même ? Une aide psychologique serait sans doute bien utile, je pense.

C'est ainsi, il faut essayer de comprendre l'origine de l'angoisse, et avoir le gout de se résponsabiliser.

Je me risquerais aussi à dire, qu'une chose équilibrante serait une réaction de ton compagnon. Il ne semble pas le faire, mais te botter le cul, ou te quitter, serait de sa part une réaction saine, qui t'aurais peut être aidé à comprendre certaines choses. Il faut peut être voir aussi, ou se trouve l'équilibre de votre couple, qui pourrait être un "duo de névrose".

Dans une certaine mesure, je crois que tu peux, en partie t'inspirer des conseils échangés entre dépendants, que tu trouveras sur le forum. En prenant en compte tes particularités, tu pourras sans doute en dégager les clés qui sont en rapport avec l'état de dépendance en général.
Bonjour athena.

je me disais bien que ton pseudo me disait quelque chose...
;-)

J'ai moi aussi été très dépendant de ces lieux de tchat libertins. C'est de ces trucs-là dont j'ai mis plus de temps à me débarasser. Comme d'autres dépendances, il y a le sentiment d'y prendre du plaisir. C'est ça qui nous fait y retourner d'ailleurs, même si ça finit par faire souffrir. J'ai fini par me dire que ça ne réglait en rien mes angoisses, ce virtuel auquel on s'attache tant. J'essaie donc d'en être abstinent un jour à la fois.

Bon courage !
je pense comme Dragonier que derrière tout ça il y a un besoin d'être rassurée.Qd j'étais ado j'ai eu beaucoup de flirts (avant le sexe) ,on me pensait "croqueuse d'homme" alors qu'en fait j'avais des tendances borderline,et donc je n'ai pratiquement jamais été seule ,je pense que séduire c'est une façon de se dire "je plais"
je pense effectivement qu'une aide extérieur pour te guider sur un gros travail sur toi serait une bonne chose.pour ma part je suis co-dep mais j'étais acheteuse copulsive et hyperphage (c'est comme la boulimie,les vomissements en moins).cela venait en grande partie d'un manque d'estime de moi,une sorte de mutilation et de besoin d'être rassuré.ça fait qqs mois que je vois un psy en cmp et malgrè le fait que je n'aime pas sa façon de faire (laisser parler sans guider la discussion) ,je suis tellement motivée que je me pousse à y retourner et donc pas mal de choses sont derrière moi.
Il faut le faire pour toi mais aussi pour ton mari et votre couple
merci infiniment pour vos commmentaires qui m'obligent à réfléchir un peu plus loin.


En fait je n'ignore pas que mes problèmes viennent probablement d'une angoisse profonde, d'un besoin d'être rassurée, d'être désirée, voire aimée plus que tout.Peut être besoin d'exercer un pouvoir aussi....

Il y a 8 ans j'ai souffert d'une profonde dépression qui a duré plus d'un an, avec une hospitalisation de deux semaines, un arrêt de travail de plusieurs mois.......une souffrance terrible ... sans raison clairement évidente ....çà m'a fait réfléchir et j'ai suivi une psychothérapie pendant presque 18 mois, ainsi que des séances individuelles de sophrologie.
Depuis je me sens beaucoup mieux, grosso modo je fonctionne, au prix peut être de cette béquille dont tu parles, Dragonnier.Mais je ne sais toujours pas clairement d'où viennent ma souffrance et mon angoisse....

En ce qui concerne mon mari, lui aussi a suivi de son coté une thérapie quelques années après moi......je ne peux pas parler pour lui , je ne sais pas pourquoi il est encore à mes cotés.Le "duo de névrose" comme tu dis est bien possible, ce qui est sûr c'est que quand nous nous sommes rencontrés nous avons été chacun le médicament de l'autre .....mais est ce que ce n'est pas toujours un peu comme çà?


Très sincèrement,merci de votre attention , de vos remarques et de vos conseils.
C'est très souvent un peu comme ça oui, mais c'est parfois assez déstructeur pour vouloir chercher un autre mode de fonctionnement.

Ce besoin compulsif de séduire pour se rassurer, se sentir fort(e), c'est quelque part une difficulté à se sentir forte et stable en tant que femme adulte, de façon sereine, avec toute cette composante "acceptation" propre à la féminité (selon moi).

Ce besoin d'exercer du pouvoir -sur les hommes-, dénote aussi ce besoin de contrôler l'homme, de s'en protéger (du vrai Homme, avec ce qu'il implique comme figure de "loi, limite et résponsabilité").

Quelque part, il est possible de voir ça dans l'apparente passivité de ton compagnon, qui en subissant, n'est pas dans un schéma comportemental d'homme adulte. Il est passif, surement assez dépendant de toi, et d'une certaine façon il incarne ton besoin d'être avec un homme enfant que tu peux dominer (de façon à ne pas être confrontée à l'Homme, le Père, avec ce qu'il représente en tant que limite, loi, autorité, ordre).

Une difficulté avec ton propre père peut être, à l'origine, et une mère qui en impose, peut être, pour ton compagnon. Ce ne sont que des idées, à l'emporte piéce.

Et pour résumer, ta dépendance pourrait être, contrairement aux apparences qu'elle renvoit, une peur de la relation (pour ne pas dire confrontation) adulte, qui est possible avec l'Homme. Guérir serait donc grandir, en se résponsabilisant bien sur, mais aussi en acceptant ce que peut être l'homme, dans une relation d'égal à égal, avec ton compagnon. Mais je le redis, à mes yeux, ton compagnon devrait pouvoir sortir de sa passivité. D'une façon inconsciente, c'est surement ce dont tu as besoin : le retour de la loi (les lois étant absente de ton comportement) masculine. Le père qui s'impose.

Le problème c'est qu'une partie de toi (la partie malade, si je puis dire), devrait ne pas trouver l'idée agréable...

Certain diront que je schématise de façon rétrograde, mais selon mon experience c'est un fait, homme et femme ont leur propre polarité, et les problèmes arrivent quand les gens s'en décentrent trop. Pour être adulte, il faut déja acceder à sa propre polarité.

Ce ne sont que des idées, comme ça, qui n'engagent que ma propre vision des choses, mais peut être y trouveras tu quelques pistes.

Bien à toi
Dragonier,

Merci pour ton analyse .
Dans l'ensemble elle me parait très pertinente mais ....je ne peux pas revenir sur le passé (enfance,parents), ni changer mon mari,...
ni laisser dire que les lois sont "absentes" de mon comportement (j'ai des limites relatives , absolues et des tabous...mais il est vrai que la transgression dans le domaine sexuel fait partie de ma recherche, dans une certaine mesure ).

Je ne te suis pas par contre quand tu dis que mon compagnon devrait pouvoir sortir de sa passivité .....si j'étais célibataire , devrais je rester avec mes problèmes ? pourquoi lui faire porter le poids de mon comportement? il me semble que le changement doit venir de moi ...

En fait ces différents aspects ont été abordés en thérapie,cela m'a aidé pour comprendre et accepter certaines choses,entre autres le "pourquoi renoncer" , mais en ce qui concerne le "comment renoncer" je ne suis nulle part.

J'ai une expérience de "sevrage " qui a duré presque 3 ans,suite à un "deal" un "contrat" avec mon mari... mais contrairement à ce que je lis ici, je ne l'ai pas vécu comme une délivrance,sauf peut être au tout début(l'euphorie des bonnes résolutions), mais plutôt comme un appauvrissement, avec a la longue des petits symptomes dépressifs et une libido quasi absente.
Quand j'ai "rechuté" je l'ai vécu comme une renaissance, du moins au début .C'est a la longue que la culpabilité me ronge et que la gestion du temps devient un problème.

J'ai l'impression de devoir choisir entre la peste et le choléra.
"Comment renoncer "... quelle angoisse !

J'ai décidé cependant de faire des tous petits pas.
Quasi a titre expérimental.
J'ai parcouru le site d' Orroz et j'y ai puisé quelques idées....pour au moins contrôler mon addiction au net et au virtuel, le temps de ce WE.C'est peu de choses , je sais mais pour moi c'est déjà beaucoup.

Après on verra.

Merci de m'avoir lue.
Bon WE à tous.
Bonjour,

Si j'évoque l'abscence de loi, j'y vois quelque chose qui touche les gens dépendants en général. Par son côté régressif, la dépendance permet de fuir des limitations, des régles, des résponsabilités. C'est en ça que je vois une abscence de loi, et je souhaite que tu ne le prénne pas comme une attaque personnelle, d'autant qu'encore une fois, ce n'est qu'une spéculation.

Quand je parlais de ton compagnon, je pensais en fait au couple avant tout, mais il est vrai que c'est toi qui fait la démarche d'arranger ta propre situation, avant toutes choses. Reste qu'il est plus difficile de sortir de certains comportements, si de façon inconsciente, la compagne ou le compagnon encourage ces comportements. Qui ne dit mot consent, et qui se place en victime excite son bourreau. J'ai parfois fais souffrir des gens, tout en étant attaché à eux, et avec le recul je me suis rendu compte qu'une bonne claque, ou un abandon, aurait été source d'équilibre pour l'un et l'autre. Mais si nous pouvons nous corriger nous même, et que cela illumine la vie de l'autre indirectement, c'est tant mieux.

Quoi qu'il en soit, je te souhaite de réussir à renoncer, pour découvrir quelque chose d'encore meilleur. Pour ma part je pense que le renoncement permet de recevoir quelque chose d'autre. Bon courage à toi.
Non , je ne prends rien comme une attaque personnelle, je ne suis pas ici pour faire ma susceptible mais pour nourrir ma réflexion,apprendre, comprendre, et essayer d'avancer.

A propos de l'attitude de mon mari, je voulais souligner que son attitude est ... la "sienne", je n'ai pas de prise là dessus ... c'est tellement difficile de changer que je n'imagine pas un seul instant changer les autres......par ailleurs, il n'est pas particulièrement complaisant car je suis discrète.

"La bonne claque" m'a fait sourire .... ce n'est vraiment pas son genre, et encore moins le mien ...

L'abandon me peinerait profondément bien sûr,mais est ce que çà règlerait mes problèmes de dépendance? je ne vois pas en quoi .... Au contraire, plus de liberté, moins de "garde fous"..;(je devrais dire : garde folle !! )

Merci pour tes réflexions Dragonier , j'ai lu d'autres interventions de ta part sur le forum et globalement que je sois d'accord ou pas , tout cela me fait réfléchir et progresser.
Merci aussi pour les encouragements qui me font chaud au coeur ,j'en ai besoin car je suis angoissée .
Aujourd'hui premier jour où j'essaye sincèrement de ne pas retourner sur le site que je fréquente.
Par contre je ne renonce pas à MSN et aux contacts en cours après avoir fait un grand tri quand même.

Je sais, c'est peu de choses, mais mieux que rien , et déjà angoissant pour moi.

Cà m'aide beaucoup de noter ici mes engagements et bonnes résolutions.
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