Dépendance sexuelle

Version complète : De la quête de l'amour à l'enfer du virtuel (portrait d'une femme derrière l'écran)
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Lorsque le père de ma fille nous a abandonnées, je me suis retrouvée seule avec un boutchou de même pas deux ans, dans une situation difficile et dans une région où je ne connaissais personne.
J'ai eu le réflexe stupide et archaïque mais tellement humain de "chercher quelqu'un d'autre".
Seul moyen à ma disposition à l'époque puisque je ne pouvais pas sortir: les réseaux de rencontres téléphoniques.
Au début, j'ai eu des contacts, j'ai fait quelques rencontres mais insidieusement, la teneur de ces sites a changé...les hommes ne voulaient plus rencontrer (ou rarement), ils voulaient "faire l'amour par téléphone"...OH LES MECS...ENFIN, vous n'avez vraiment pas mieux à proposer???
Loin de me détourner du truc, la difficulté m'a fait persister, je suis devenue dépendante des réseaux alors même qu'ils ne m'apportaient pas ce que je cherchais et me répugnaient(typique de l'addiction n'est-ce pas?)

J'ai réussi à me sevrer, lorsque j'ai eu internet :lol:
Une addiction chassant l'autre...

Sur internet, même topo, avec des images en plus, du live vraiment LIVE et des mecs généra
Désolée, mauvaise manip :mur:

Sur internet donc, même topo, des mecs généralement pas libres qui ne voulaient rien d'autre de moi que des photos, de la cam ou des conversation sur "ce que j'aime en amour", "ma position préférée" et autres conneries du genre :mur: :mur: :mur:

Je me sentais désespérément seule... et j'ai fait des photos de moi en lingerie, pour mieux appâter la marchandise, j'ai accepter des conversations insipides, des cam to cam débiles comme autrefois j'acceptais de coucher en espérant :roule: trouver l'amour, retenir le prédateur qui n'en voulait qu'à mon cul virtuel alors que je lui tendais mon âme :roule:

Eh oui les mecs, j'ai peut-être été une de vos partenaires virtuelles...

Deux à trois dépressions plus tard, je me suis petit à petit éloignée du truc pour me tourner vers la masturbation compulsive :-x d'où mon arrivée ici...Et c'est là que j'ai compris que cette addiction en cachait d'autres...

Je ne suis qu'une femme qui voudrait vivre une vie de femme normale avec un homme qui prendrait en compte autre chose qu'une photo de mes seins, un homme qui m'aimerait pour ce que je suis, avec mes kilos en trop et mes angoisses existentielles, un homme qui me ferait l'amour autrement qu'avec un téléphone ou une cam...

Je suis en quelque sorte l'autre envers du décor, une de ces femmes qui retiennent les hommes sur le web sans pour autant être actrice porno ou animatrice, une de ces femmes qui au début se sentent flattées de provoquer de l'excitation et qui finissent par se dégoûter elles-mêmes...
(Re)bonjour Darkfairy

J'en discutais hier au tél avec un ami du forum. On peut parvenir à ne plus se masturber devant un écran, mais on peut aussi souffrir à vouloir courir à TOUT PRIX après l'âme soeur et en arriver à se faire du mal avec certaines relation illusoires. C'est l'affectif et le vide existentiel que l'on pense combler qui peut amener à courir après les relations et qui se traduit aussi par la compulsion sexuelle.
C'est pour cela que DASA signifie Dépendants affectifs ET sexuels anonymes.

Je serais toi, j''essaierai d'abord de retrouver de la confiance à moi, de réapprendre à m'aimer pour ce que je suis. Voir un psy, comme le suggère John, en discuter en réel avec d'autres dépendants et dépendantes, cela peut t'aider beaucoup je pense.

Bon courage à toi !
Nous devons réussir à tomber amoureux de nous même, avant de croire qu'une autre personne comblera notre vide intérieur. Le manque de confiance, l'abscence d'estime de soi, ne se soigne pas par le biais d'une autre personne, mais par le biais de soi même.

Si tu ne te sent pas entière parce que tu es seule, si tu penses être en manque d'une moitié, alors tu n'es qu'une demi personne, et tu rencontreras des moitités d'hommes.

C'est important.

Le fait de se suffire à soi même nous permet d'être entier, et de dégager quelque chose qui attire les autres.

Les dépendants manquent de maturité et de confiance, ils manquent souvent d'estime d'eux même (ce qui est sans rapport avec l'orgueuil, qui masque souvent le manque de confiance en soi). Il faut soigner ça, surtout, en même temps, si ce n'est avant les mauvais reflexes masturbatoires.

C'est simple, un jour je me suis regardé dans un miroir, et j'ai compris que personne ne pouvais m'aimer, ou s'occuper de moi, si je ne m'aider pas, et ne m'aimer pas moi même. Si tu prends conscience que tu as simplement besoin de te prendre en main pour te sentir plus mature, plus femme, tu seras sur la bonne voie.

Je suis un homme, et pourtant j'ai réussi à comprendre qu'être femme ne revient pas à etre un objet, une actrice porno ou un objet de fantasme du net. Les femmes qui se sentent mieux dans leur peau en se pliant aux fantasmes des attardés-compulsifs que nous sommes (de grands enfants), tombent dans ce grand jeu ou personne n'est mature, ou personne n'est à sa place. Pour avoir croiser des sacrées cas, je dirais qu'il n'existe pas plus femme-enfant qu'une femme objet qui se prétend heureuse de l'être.

Bon courage
Merci Dragonier pour tes réponses.
En moins de 24 heures sur ce forum, j'en ai appris davantage sur moi-même qu'en plusieurs mois de psychothérapie!!!

Il faut dire que ce que j'ai dit ici, je n'ai jamais osé le dire à quelque psy que ce soit et le ou la psy ne connaît pas ce que je vis, vous oui...

Tout ce que vous me dites sonne comme des évidences, je le savais confusément mais je n'ai pas voulu trouver les mots à mettre dessus.

Je sais bien que je n'ai que bien peu d'estime pour moi-même mais j'ignorais que c'est de là que découlaient aussi mes pensées morbides obsessionnelles et mon problème de masturbation compulsive...

J'ai maintenant une raison bien valable d'essayer de (re)trouver cette estime, s'aimer soi-même pour s'aimer me paraissait tellement dérisoire mais s'aimer pour cesser de souffrir, ça vaut vraiment le coup!

D'un autre côté, tout cela me semble terriblement lié, mes comportements me font du mal donc je me déteste mais comme je me déteste, je persiste dans ces comportements...Il faut bien commencer quelque part!

Je vais donc tenter l'abstinence, je tiens depuis bientôt 34 h (on ne se moque pas) et j'en tire une certaine fierté, assez étonnamment les pensées morbides s'estompent en même temps...Oh bien sûr rien n'est gagné mais j'ai le sentiment que persister dans cette voie peut être un moyen comme un autre d'être plus douce envers moi-même, de rétablir un peu mon image à mes propres yeux...


Merci encore à tous!
Bonjour Darkfairy et bienvenue ici !

Le sujet de cette discussion est une bénédiction pour moi ! En effet, elle rejoint un peu ce que je vis en ce moment.
Dans la cadre de mon travail je suis en contact par courrier électronique ou par téléphone depuis quelque temps avec une jeune femme. Toujours pour des raisons professionnelles, je dois la rencontrer d’ici peu et le fait est que je me fais des « idées » sur cette rencontre… Le courant passe bien dans les contacts que nous avons et je pense qu’en tant que célibataire (et certainement dépendant affectif), disons que j’ai une forte tendance à extrapoler au delà de la simple relation de travail… Pour faire simple, je m’imagine plein de choses de cette rencontre et je me met consciemment « la pression » par rapport à ça.
C’est d’ailleurs pour ça que je suis venu lire le forum aujourd’hui. La tentation du porno ne s’est pas vraiment faite sentir ce week-end, mais je sais et je sens que si je subi une désillusion par rapport à cette situation avec cette jeune femme, cela pourrait me faire replonger.

C’est stupide dans la mesure où c’est moi seul qui me suis créé et imaginé des trucs par rapport à cette fille, alors que je ne la connais même pas !!! C’est en ça que je suis dépendant affectif, cette « capacité » à m’accrocher à quelqu’un rien que par l’imagination, histoire de mettre un peu de gaieté dans mon cœur et dissiper ce manque de relation affective depuis la rupture avec mon ex-copine il y a un an… Enfin bon, le problème ne date pas de là je pense, je crois que j’ai toujours été dépendant affectif.

Du coup, je comprends tout à fait ce que tu vis Dark. Est-ce que ta psychothérapie t’as apporté des réponse par rapport à cette dépendance affective ? Cela m’intéresse car je viens de commencer une analyse au sein d’un CMP. J’ai été consulter à cause de la dépendance au porno mais j’aimerai aussi travailler là-dessus.
D’ailleurs tu dis que ton psy ne connais rien de ta dépendance à la masturbation, tu devrais peut-être lui en parler car cet axe de ta personne pourrait aider à en traiter un autre, après tout beaucoup de nos comportements sont liés entre eux.

Je voulais également remercier Bruno et Dragonnier pour vos réflexions à propos du problème de dépendance affective et du principe de s’aimer soi-même pour pouvoir aimer et être aimé. Même si on l’entend un peu partout, ça fait du bien de se le voir rappeler. J’essayerai de m’en servir lorsque la situation se présentera histoire de me raisonner et ne pas perdre les pédales en coupant court à mon imagination.

Addict
Bonsoir Addict,


J'imagine très bien ce que tu peux vivre...je l'ai vécu des centaines de fois.
Il suffisait qu'un homme m'adresse la parole pour que je l'imagine en amant potentiel et lorsque je dis amant je suis loin de la vérité, je l'imaginais même parfois en mari :roule:

Comme je me sens misérable en repensant à tout cela...

Aucun thérapeute n'a jamais réussi à m'orienter sur le chemin qui éloigne de la dépendance affective et pourtant c'est un sujet que je n'ai jamais eu de peine à évoquer contrairement à la masturbation...
C'est sans doute pour ça que toutes les thérapies que j'ai entreprises se sont terminées en échecs...

Assez étonnamment, ce qui m'a le plus aidé durant toutes ces années d'errance, c'est un groupe de parole religieux ;-)
Indépendamment du côté religion d'ailleurs, dont je ne suis pas spécialement fan, tout simplement parce que j'y trouvais des gens qui m'écoutaient donner mon avis sur les choses, des gens qui me respectaient telle que j'étais, qui ne me jugeaient pas et aux yeux desquels j'existais vraiment!!!

Je n'ai pas souvent l'occasion de me sentir exister, les quelques membres de ma famille qui restent sont assez durs envers moi et me considèrent comme une faible quant aux gens que je côtoie au travail...J'ai dû fuir mon dernier poste à cause d'un harcèlement moral en règle :-( , on m'a fait vraiment beaucoup de mal et tout cela a eu des répercussions terribles sur ma vie mais bon je ne suis pas là pour parler de ça...

A l'heure qu'il est, je totalise presque 3 jours d'abstinence mais la souffrance est là, l'excitation inappropriée débarque à heures fixes, mon corps a effectivement été bien programmé...Il espère sa dose d'endorphines matin midi et soir mais je ne veux pas lui céder, j'espère que je serai forte assez longtemps pour le déprogrammer, c'est bien comme cela que cela doit se passer, non?

Quelque part pourtant, une peur m'envahit, celle de ne plus jamais avoir de plaisir sexuel, il parait que les gens qui vivent sans amour ont une espérance de vie diminuée, non pas que j'y tienne tant que ça mais j'ai tout de même une fille...

Bon courage à tous!


PS:il me semble plus facile (même si c'est douloureux) d'essayer de maîtriser mes comportements (tangibles) plutôt que mes modes de pensée (inaccessibles).
Bonjour Darkfairy,

Si possible, essaye de dépenser l'énergie que tu n'utilises pas pour ta compulsion, mais d'une autre façon. N'importe quoi peut être l'occasion de te fatiguer autrement, si tu ne peux pas encore travailler directement sur ton mode de pensée.

Par contre, n'oublie pas aussi que tu peux agir sur ta façon de penser, à l'aide d'actes bien choisis. Faire une ballade ou se forcer à un peu d'exercice physique, se faire un sourire dans le miroir, changer de vetements... Sont des petits actes qui ne nécessitent pas réflexion, mais qui font évoluer notre état d'esprit, pour peu qu'on se donne la peine de les faire.

Au sujet de tes craintes, je pense que l'amour de toi même arrangera bien des choses. S'aimer comme si nous étions notre plus grand amour, est sans rapport avec le narcissisme, c'est juste le fait de se donner le meilleur, et de ne pas s'autoriser à s'auto-torturer.

Prend confiance en toi, apprécie toi étape par étape, apprend à te soutenir, change tes regrets en motivation, et enfin, autorise toi à -vivre-.

@bientot
Je suis contente de trouver ton message ici ce matin Dragonier car ça ne va pas fort...

Tes paroles sont réconfortantes et en même temps elles me font réaliser à quel point je suis loin de m'aimer et de m'autoriser à vivre.

J'ai envie de pleurer et de disparaître...Je me rends compte que ce n'est que lorsque je me masturbe ou lorsque je m'empiffre de sucreries ou de médicaments que j'ai l'impression de VIVRE...une bien triste vie malgré tout...

Trois jours et je tiens toujours mais j'en viens à me demander si ça en vaut vraiment la peine...Après tout je suis seule et je ne fais de mal à personne, je n'ai même aucun recours à quelque pornographie que ce soit!

Trois jours et je souffre, je peux vous assurer que les hommes n'ont pas l'exclusivité de la souffrance physique par excitation inappropriée et inassouvie, j'ai l'impression que mon corps est un gouffre sans fond qui ne se comblera jamais, tout comme mon existence...


Merci d'être là
Hello darkfairy,

Comme tu le dis, il ne s'agit que d'impressions. L'inconscient adopte des stratégies pour retrouver sa sécurité, par exemple en comblant le vide intérieur avec de la nourriture, ou avec de la masturbation. Le gros problème c'est que ça ne fonctionne pas en réalité. Ces plaisirs sont régressifs, et la sécurité qu'ils apportent est illusoire sur le plan concret. Grandir consiste à subvenir à nos propres besoins, sans l'aide de ces béquilles compulsives qui donnent l'illusion de retrouver "maman" ou "papa".

Parce que beaucoup de gens ont BESOIN de ce que l'autre leur apporte, à l'image d'un parent de remplacement, ils sont loin d'aimer réellement. D'une certaine façon, c'est devenu ordinaire, mais ça restera toujours aussi égoiste que bas de gamme à mes yeux. Pour aimer vraiment, avec qualité, il faut n'avoir besoin de rien, et échanger du bonus, si je puis dire.

Niveau masturbation, certes tu ne fais de mal à personne en dehors de toi, mais si tu constates que tu en souffre toi, que tu perds ton temps et ton énergie, tu es en bonne place ici. Le problème c'est que l'acte en lui même est régressif et s'assimile à un replis sur soi, et d'une certaine manière c'est de l'énergie perdue, alors qu'elle aurait put servir à l'échange avec autruis.

S'aimer c'est difficile, moi même j'ai du mal à m'apprécié. Pourtant je peux témoigner que n'importe qui en est capable, par portions, petit à petit. Regarde autours de nous. Les pires malfrats et autres "enfoirés" arrivent à se tenir en estime, à se pardonner, et à recevoir de l'affection. Et combien sommes nous à avoir apprécié des gens qui manifestement n'étaient pas plus vertueux ou talentueux que nous ? La vérité est simple, si tu apprend à t'aimer et à t'autoriser une vie pleine, toutes les portes s'ouvriront. Si tu ne le fais pas, absolument personnes, ni aucunes habitudes compulsives ne combleront ce vide - jamais -.

Prend du recul. Imagine que ton reflet dans le miroir est une autre personne, malheureuse. Lui fermerais tu la porte ? Jugerais tu que cette femme ne mérite pas le bonheur ? Bien sur que non. La situation est la même, tu n'as pas besoin d'être cruelle avec la personne que tu es.
La vie est déja bien assez dure comme ça.

Si tu as un psy, et si tu viens nous parler ici, c'est qu'il existe en toi le germe d'une résurection, une motivation à exister. Les incendies commencent par des petits étincelles, rien de plus. Et je t'écris tout ça en étant bourré (pas d'inquiétudes, ce n'est qu'un apero bien marrant), c'est dire comme ta cruauté envers toi même est révoltante :lol:
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